Nos copistes et enlumineurs dans les " Scriptoria "avaient une préférence pour les roseaux venant de Mésopotamie en raison de l'extrême solidité du produit venant de cette région.
Le Couteau: outil indispensable, à lame spécifique et incurvée permettant la taille des plumes et des calames, pouvant servir également au grattage des éventuelles erreurs sur un parchemin.
Les Plumes d'Oiseaux: sont utilisées depuis l'aube des temps pour l'écriture, du moins depuis le V siècle avant J C, dans un scriptorium, on utilise les plumes de toutes sortes d'oiseaux, en fonction de la région d'Europe considérée et de la faune locale.
Que ce soit l'Aigle, le Vautour ou Corbeau, Grue, Héron, Cygne et Canard. Une préférence semble être commune à tous copistes, la plume d'Oie pour l'écriture !! et pour le travail de précision la plume de la Bécasse située au bout des ailes.
Les Pinceaux: outre les plumes et les calames nos artistes utilisent des pinceaux, mais pas n'importe lesquels, ceux ci sont fait avec les poils des oreilles du Bœuf ou des poils de Martre.
Les poils de certains animaux on des propriétés différentes de souplesse de dureté ou de finesse selon le travail à effectuer. Nous parlerons plus loin d'une autre propriété fort utile des poils d'animaux.
La Pierre Ponce: destinée principalement pour polir le parchemin, afin d'obtenir une surface d'écriture le plus lisse possible, mais éventuellement lors de l'écriture d'ôter les aspérités que l'on rencontre sur le chemin de la plume
Le Mortier: objet nécessaire à l'écrasement des pigments qui composent les encres et les couleurs, tout bon scriptorium possède une collection fort respectable de mortiers de toutes tailles et de toutes formes.
La Règle et le Compas: outils géométriques de base qui sont utilisés pour tracer et dessiner les ébauches de la future enluminure sur la page, sur ce parchemin frotté avec soin à la pierre ponce.
Les Eponges: accessoires indispensables afin d'essuyer les plumes et calames et les pinceaux, sous forme de touailles, de charpies de tissus ou de chiffons de laines ou de lin.
La Mie de Pain: bien fraîche et malaxée elle sert de gomme, permettant d'effacer efficacement.
La dent de Sanglier: qui permet de lustrer et de faire briller les dorures.
La Cornes de Bœuf: que l'on transforme en autant de récipients indispensables pour recueillir les différentes encres de couleurs.
La patte de lièvre: utilisée pour lisser soigneusement une page illustrée.
La brosse Plate: faite avec les poils du ventre d'un écureuil, cet animal possède un poil à fort pouvoir magnétique, les moines passent cette brosse dans leurs cheveux, afin de la charger en électricité statique, ils peuvent ensuite saisir de très minces particules d'or pour les appliquer sur l'image.
Les Coquilles: très présente dans les Scriptoria, que ce soit la coquille Saint Jacques, permettant à l'artiste enlumineur de disposer de toute sa gamme de couleurs, puis ensuite d'utiliser une coquille de moule pour réaliser son mélange, coquille qu'il tient entre le pouce et l'index de son autre main.
Les filtres en tissus: il sont fabriqués généralement de forme conique (un peu genre filtre à café), le scriptorium en consomme une grande quantité, ils sont utilisés pour passer les couleurs sous forme liquide, afin d'éviter les particules solides qui gâcheraient le travail de l'artiste, mais aussi pour clarifier les couleurs si nécessaire.
PS: je vous accorde un dernier outil qui me parait être incontournable pour nos moines copistes et enlumineurs, ce sont les lunettes.
Je crois pouvoir dire sans me tromper que leur vue s'usait très rapidement du fait du peu de luminosité régnant dans un scriptorium et par le fait qu'ils ne pouvaient s'éclairer qu'avec des bougies.
Leur acuité visuelle devait diminuer très rapidement avec de telles conditions de travail et je ne parle pas bien sur du froid qui devait engourdir leurs doigts ce lieu n'étant pas chauffé! M de V