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jeudi 15 novembre 2018

N°255) Les ânonnements d'une nation, l'enseignement volet IV

Les premières compositions littéraires qui virent le jour au sortir de ce long sommeil des études devaient naturellement se ressentir de l'insuffisance des moyens et de la barbarie des temps.

Aussi n'y remarque t'on ni  correction, ni grâce, ni la moindre trace de goût. C'était comme le bégaiement d'une nation dans l'enfance. Les plus grossières erreurs s'étaient emparées des esprits, la superstition, compagne inséparable de l'ignorance, étendait partout son emprise, imprimant aux compositions des écrivains du IX et X siècles, un caractère de puérilité qui ne le cédait en rien à la rudesse de la forme et à l'incorrection du style

Si cette tirade de A de Foulques de Villaret est rude elle n'en est pas moins vraie pour autant, selon l'avis de votre copiste








L'amour  du merveilleux, engendré par une absurde crédulité, donna naissance à la légende et aux récits les plus invraisemblables. Les sources manquant pour s'éclairer, on admettait comme vérité tout ce qui portait le cachet de l'extraordinaire.

Quelle critique dès lors attendre d'écrivains superstitieux et ignorants ? L'astrologie attribut nécessaire de la superstition ne pouvait manquer d'apporter son contingent à toutes causes d'abaissement qui pesaient sur les intelligences par suite du dépérissement des lettres.

La divination, les augures, les enchantements se trouvaient en faveur comme aux plus beaux jours du Paganisme. Ce mal qu'aucune influence empruntée à la saine raison n'essayait d'enrayer, devint si menaçant par les proportions prises, qu'il ne fallut pas moins que l'autorité d'un Concile pour en arrêter la progression, sans aucune certitude qu'il vint à bout de l'extirper !!!!

Mais il était une autre croyance, également superstitieuse et sans fondement qui, dès 848 avait éclose dans les esprits et que le Clergé lui même accueillait avec complaisance; C'était la persuasion que la fin du monde était proche. Elle reposait sur une fausse interprétation du vingtième chapitre de l'Apocalypse, qui allait faire en France de nombreux partisans










L'an 1000 s'étant écoulé, époque fixée pour la destruction universelle sans qu'il survint rien d'extraordinaire, hormis les misères du temps, le peuple comprit enfin combien ses craintes à cet égard étaient chimériques et peu à peu elles se dissipèrent tout à fait.

La conséquence rigoureuse que l'on pourrait tirer de ce que nous venons de lire sur l'état des études aux IX et X siècles serait que les lettres avaient en France totalement péri !! Toutefois le mal ne fut pas aussi grand dans toutes les provinces du royaume, ce sera surtout fonction des régions qui auront eu à souffrir des invasions réitérées des normands, des Hongrois et des Sarrasins

Il convient d'établir que la discipline monastique au X siècle, était à peu près anéantie partout et cette conséquence, amenée par les causes déplorables et successives que l'on connait, auront suffi à porter un coup terrible aux études

Aussi dès que le calme fut rétabli et les sièges épiscopaux pourvus à nouveau de titulaires distingués, reprenant l'ascendant qui leur appartenait, l'on ne tarda pas à voir éclore une rénovation générale des lettres

Une magnifique régénération intellectuelle se préparait, laquelle aida singulièrement la réforme de presque tous les ordres monastiques, que ce siècle vit s'accomplir 








Toutefois en dehors de cette catégorie de personnes et de quelques laïcs haut placés qui consacraient leurs loisirs à la culture des sciences, le commun des mortels de ce temps étaient fort illettrés.

On avait généralement beaucoup plus d'attrait pour la carrière des armes, que pour une vie studieuse et sédentaire, et ceux qui s'appliquaient à acquérir une certaine somme de connaissances étaient plus portés par l'ambition et le désir de parvenir aux hautes fonctions et dignités ecclésiastiques, que le besoin de secouer leur grossière ignorance

De ce côté rassurons nous rien n'a changé l'ambition, les honneurs et l'argent restent le moteur de cette société, comme quoi rien ne change tout se transforme !!!!





PS: Pour les critiques je précise que les 5 articles sont une synthèse d'un document de plus de 700 pages, il est évident que si les précédents articles ne sont pas lus la compréhension s'en trouve altérée. le copiste précise que les critiques non constructives sont systématiquement effacées. Hors donc pas la peine de parler pour ne rien dire et oui !!, il y aura un cinquième et dernier article sur le sujet  M de V


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