Ce poème qui nous est parvenu sous le titre de bible de Guiot, contient des renseignements assez précis sur l'auteur et la date de sa composition. Son parcours est intéressant, car à l'inverse de beaucoup d'autres au moyen âge il fut Trouvère avant de devenir moine !!!
L'homme est donc un poète lyrique et satirique de profession du XII siècle, les rubricateurs de manuscrits de son oeuvre le nomme " Guiot de Provins ", il semble avoir fréquenté pendant la première partie de sa vie les cours princières, il nomme quantité de grands seigneurs qu'il avait vu et qui lui avaient fait des dons, en sa qualité de conteur professionnel, faut il croire qu'il les avaient tous connus personnellement ???
Il déclare que la mort en enlevant ces princes et barons l'a privé de ses amis !! est ce manière de parler ??? et si ce n'est pas le cas, il faut en conclure qu'il fut en relation avec les plus grands seigneurs de la seconde moitié du XII siècle, il existe même une possibilité qu'il pris part à la troisième croisade
A la suite de circonstances inconnues il se retira du siècle pour entrer dans les ordres et passe 4 mois dans l'Abbaye cistercienne de Clairvaux, pas davantage !!, il déclare qu'on le "ramposnait" (on se moquait de lui), il quittera cet endroit en gardant le plus mauvais souvenir des moines blancs !!!
Il entre donc chez les moines noirs ou il portera la robe pendant une douzaine d'années avant d'écrire son livre selon certaines sources ce pourrait être Cluny ??
C'était un moine bien singulier !, fort bon vivant, ennemi de l'austérité et possédant un langage très libre, mais il faut avouer qu'il n'était pas le seul dans ce cas loin s'en faut !
Il se dépeint dans ses textes comme un homme sans bravoure, qui avait peur des austérités et des coups, il avoue que s'il avait été Templier, il s'enfuirait à la première alerte et s'en vante avec une insistance un peu vile ???, il dit je cite: Certes je ne suis pas assez bête pour attendre les coups, plus loin il dit, la bataille n'est pas saine, ou encore ils se combattrons sans moi etc...!!
L'auteur nous apparaît d'abord comme un épicurien, mais aussi comme une espèce de pitre qui étale sa couardise, vraie ou feinte ???, pour en tirer des effets comiques.
Encore que le personnage soit devenu moine!, il avait été Trouvère!, et savait donc à l'envi jouer la comédie ?? et s'il avait bien fait la troisième croisade il ne pouvait être couard ?, ce pouvait tout aussi bien être un brave homme, tout en n'étant ni un ascète, ni un casse cou !!!!
C'est évidemment à l'intention de son ancienne clientèle chevaleresque de princes, comtes et barons que notre moine satirique a composé sa bible et je pense qu'il faut croire que cet auteur le fit autant pour les faire rires que pour les édifier
La bible Guiot ne fut pas sa seule oeuvre, il composa " l'armeure du chevalier ", puis des chansons " ma joie premeraine ", et aussi " contre lo novel tens ", ou " molt avrai lone tens demoré ", on suppose que ce ne fut pas les seules choses qu'il composa au cours de son activité littéraire, on peut même penser qu'elle fut fort variée suivant l'usage de l'époque.
Au XIII siècle dans les procès verbaux de l'inquisition Albigeoise, en date de novembre 1274, il est question de livres trouvés à Toulouse, chez un nommé Bernard Baragnon accusé d'hérésie, l'un de ces livres était la bible Guiot dont le texte des manuscrits commencent par " Dou siècle puant et horrible ", cette oeuvre fut très lue au XIII siècle, un certain Mahieu (voir article), auteur des lamentations s'en servit aussi !!!!
PS: La connaissance de ce texte repose désormais sur les exemplaires de la bibliothèque Nationale. Selon les dernières mise à jours, sous la direction de Geneviève Hasenohr et Michel Zink, il semblerait entre autre que notre moine poète ne soit pas de Provins, mais plutôt d'île de France, (voir Guiot de provins dictionnaire des lettres françaises page 651) M de V
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