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vendredi 26 mai 2017

N°55) La Médecine et la Chirurgie au XIV siècle

En Europe occidentale sous le contrôle sévère des ecclésiastiques, la médecine reste l'apanage des Clercs jusqu'au XIIeme siècle.

Une orientation nouvelle se dessine sous l'apport Oriental grâce aux croisades et sous l'impulsion des premières Universités Laïques, comme Padoue, Bologne est Montpellier.

La médecine médiévale est une partie de la Phisica, qui est la science du monde, visant à une explication globale de l'homme. La médecine est étroitement dépendante de la Philosophie et de la Religion. Aussi beaucoup de questions que nous considérons aujourd'hui comme non médicales, Cosmologie, mathématiques, sciences naturelles, alchimie, astrologie et magie intéressent ces médecins.








Ceci est renforcé par l'idée héritée des théories d'Hyppocrate et de Galien qui veut que l'homme soit un microcosme au sein d'un macrocosme, il importe donc de découvrir les lois de ce macrocosme et les concordances existant entre l'homme et lui afin de progresser dans le savoir, cette idée ou ce courant de pensée reste ancré fortement jusqu'au XVI siècle.

La faculté de médecine de Paris se montrera dès son origine hostile à toute innovation et reste résolument soumise à l'orthodoxie religieuse. Les Maîtres issus de cette école étaient prisonniers des règles religieuse, d'une théologie rigoureuse et du dogmatisme d'un enseignement purement livresque, sous la surveillance de l'église.

Le savoir médical au Moyen âge s'articule autour de trois données essentielles et étroitement intriquées:

 D'abord l'explication religieuse du Monde assortie à une théologie on ne peut plus rigoureuse. Puis un savoir scientifique hérité du monde Antique, lequel savoir est retranscrit du Grec par les arabes qui le complète et l'enrichissent.








Et un ensemble de prescriptions pratiques que la vie quotidienne oblige à sauvegarder, ou superstitions, folklore et magie voisinent avec de réelles connaissances empiriques.

Au XIII siècle la redécouverte de l'oeuvre d'Aristote renouvelait la Physique, l'Astronomie et la Physiologie, mais se trouvait en parfaite contradiction avec la vérité révélée de l'église !!

Le dilemme Raison et Foi va atteindre dans ce siècle son point culminant. Car pour la théologie la vérité ne peut être contradictoire, donc la foi et la raison doivent marcher de pair!!

Il devient donc de ce fait difficile pour la Philosophie de rester la servante de la Théologie !!









C'est ce que va tenter la Scolastique, qui ne nie pas la valeur de l'expérience et la connaissance du réel accessible à nos sens " celui qui ne sent pas, ne connait pas et ne comprend rien ".

Elle accentue la place donnée au raisonnement déductif à partir d'une base expérimentale. Mais si cette base est trop petite!, ou si elle reste sans être contrôlée périodiquement par l'expérience!, si le raisonnement est considéré comme supérieur à la vérification!, on glisse pas à pas dans l'erreur. La Scolastique fut utilisée dans l'enseignement médical dès la fin du XIII Siècle.

Prenons en exemple la dissection anatomique, qui à la faculté de médecine de Paris, fut pratiquée avec la plus grande parcimonie et sous la surveillance hostile de l'église, était pratiquée plus souvent à Bologne, Padoue et Montpellier.









 Au moyen âge la dissection du corps humain sans être proscrite par l'église était néanmoins entourée d'interdits, les violations de sépultures et les vols de cadavres étaient sévèrement sanctionnés par la loi.

Ainsi un procès fut intenté à Bologne en 1319 contre quatre étudiants en médecine de la Faculté, qui avaient subtilisés un corps fraîchement inhumé pour l'ouvrir au domicile de leur professeur. Il est loisible de penser qu'il en allait de même à Padoue et Montpellier.









Il est vrai cependant que Boniface VIII s'est élevé contre certaines pratiques en 1299, comme celle de démembrer un cadavre et faire bouillir les morceaux afin de détacher la chair des os, était punie d'excommunication.

En fait les anatomistes du moyen âge disséquaient principalement des animaux, le porc était souvent choisi du fait de la ressemblance  de sa texture avec celle de l'homme. L'anathomia de Mondino Liuzzi constitue surement le premier témoignage de l'existence de cette pratique à Bologne toute fin du XIII siècle.

Pour la Chirurgie (1) il est difficile d'évaluer les progrès techniques fait lors de cette période, les chirurgiens avaient compris que dans une société qui attribuait tant d'importance au savoir, ils ne pouvaient sans connaître le Latin accéder à une position enviable dans monde médical médiéval.









Considérés par les médecins comme des gens mécaniques et ravalés au rang de Barbier, ils devaient pratiquer sous les ordres de ces derniers qui bien souvent en savaient moins qu'eux.

On découvre cependant que des chirurgiens pratiquaient déjà le traitement de la cataracte ou de la fistule anale, et un traité allemand décrit même une opération de reconstruction du nez.

Ils furent contraints de se grouper en organisme corporatif tant ils étaient méprisés par nos pédants crottés de médecins, qui disposant du savoir d'hippocrate, de Vésale et de Galien ne l'utilisait que dans des querelles empiriques et dogmatiques afin de faire étalage de leurs connaissances devant des gens qui ne risquaient pas de les contredire.








Car pour l'homme du moyen âge profondément croyant la maladie est une épreuve dont seul dieu et satan sont les maîtres. Il use pour se soigner de drogues et de simples reposant sur de solides connaissances botaniques.

Il s'en remet également au saints guérisseurs, le moyen âge est imprégné de légendes que colportent les Bestiaires, les lapidaires, et autres ouvrages qui recopient sans discrimination le vrai et le faux, la thérapeutique est fortement influencée par la magie et la nécromancie.









Sous le nom de magie était désigné des activités fort différentes, les unes étaient magiques au sens actuel du mot, c'est à dire, incantations, appel au démon, prestidigitation et médecine sauvage.

Pour les autres on parlait de magie dès qu'un phénomène extraordinaire se produisait, essayez par exemple de demander au premier venu le phénomène de l'attraction de l'aimant, qui fut longtemps considéré comme un objet magique.









Paradoxalement cette confusion conceptuelle avait l'avantage de faire de la magie un domaine privilégié, se trouvant au centre de toutes discussions concernant les savoirs techniques.

De ce fait le magicien était perçu comme un expérimentateur, dans ce monde de plus en plus dominé par les gens de savoirs l'aspect magique retenait l'attention et forçait à un certain respect envers le praticien. Surtout par les médecins qui n'étaient eux même sur de rien hormis le fait qu'ils connaissaient le latin!!!!

On ne peut terminer ce bref aperçu de la médecine au moyen âge sans parler Astrologie, elle occupe une place prépondérante au sein des différents savoirs durant le XIV siècle, de la médecine en passant par les arts mécaniques et l'agriculture, elle jouit d'une place centrale par le biais de l'Astronomie dans le monde des savants et du savoir.

A titre d'exemple il nous faut citer ce moine théologien et philosophe qu'était Roger Bacon, qui recommandait d'expérimenter toutes les pistes possibles dans tous les domaines de la science. Surnommé le Docteur Admirable il recommande aux médecins d'étudier l'Astrologie afin de connaitre les rapports existants entre les différentes parties du corps et les signes du Zodiaque.

Bacon grand chercheur devant l'éternel sera aussi comme son surnom, d'une crédulité admirable, mais son idée au sujet de la médecine va malheureusement perdurer jusqu'au XVIII siècle.




PS: pour enfoncer le clou, prenons la description que fait Geoffroy Chaucer d'un médecin de son époque, c'est assez édifiant!! je cite: Avec nous se trouvait un grand médecin, personne au monde n'aurait pu comme lui traiter de médecine !!

" Car il connaissait la science des Astres, il s'attachait à soigner son malade aux heures bénéfiques par magie naturelle, il savait choisir le bon ascendant pour les figurines ( signes du zodiaque ) concernant son patient. Il connaissait la cause des maladies : le chaud, le froid, l'humide et le sec, l'organe affecté et l'humeur responsable, c'était un parfait praticien. " M de V










1)LES CHIRURGIENS: furent trop longtemps unis aux Barbiers pour qu'il soit possible de séparer les deux professions. Ils constituaient au XIII siècle l'aristocratie du métier de Barberie, si l'on en croit d'anciennes théories, non vérifiées!! ou peut être trop facilement acceptées ? Les chirurgiens auraient formé dès le règne de Saint Louis un Collège distinct.






Ce collège de Saint Côme et Saint Damien, aurait regroupé les chirurgiens Parisiens, les statuts de ce collège furent écrits par Jean Pitard, chirurgien du roi, et approuvés en 1268.

Aucune trace écrite ne peut vérifier cette théorie, la seule charte authentique et indiscutable ou nos chirurgiens sont mentionnés est une ordonnance sans date qui parait être fin XIII siècle.

Celle ci fait injonction aux chirurgiens de déclarer au Prévôt de Paris, les noms des individus qui venaient pour faire soigner leurs blessures. Ces blessés pouvant être des meurtriers ou des larrons en fuite que la police prévôtale recherche








Cette charte pourrait être écrite d'Etienne Boileau lui même et faire partie de son livre des métiers, lequel livre fut brûlé en 1737. Mais la table des matières du manuscrit fut sauvé et stipule que notre charte en faisait partie.

L'ordonnance constate aussi qu'il y avait en paris, bon nombre de gens qui pratiquaient la chirurgie sans être capable de pratiquer cet art efficacement. Il est stipulé que six maîtres jurés dresseront une liste de noms de ceux qui seront dignes d'officier en tant que chirurgien.

En 1301 sera édicté une nouvelle ordonnance pour réglementer la profession, par suite d'un accord survenu entre tous les Barbiers de Paris ( ils sont au nombre de 26 ). Il fut décidé que ne pourrait porter le titre de Chirurgien Barbier que ceux qui auraient été examinés par les maîtres de Chirurgie et trouvés suffisants. M de V





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