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lundi 11 juin 2018

Bourreau et Bourelle ?

Après avoir enduré la question préalable, dont les diverses opérations festives étaient accomplies par des tourmenteurs spéciaux, le condamné à mort était enfin confié au " Maître des hautes Oeuvres ", c'est à dire le Bourreau !!!, à qui revenait exclusivement la mission de faire passer de vie à trépas les coupables.

Pendant le moyen âge, la fonction de Bourreau ne fut pas considérée partout de la même façon au sein des populations d'Europe. En France, Italie et Espagne, une idée d'infamie, un sentiment de salissure était attaché à cette profession. Au contraire en Allemagne, la bonne exécution de plusieurs sentences capitales pouvait valoir au bourreau titres et privilèges.

Chez nous en France, celui que l'on nommait le Tourmenteur Juré du Roi, était le plus infime, le plus insignifiant des officiers de justice. Ses lettres de commission qu'il recevait du Souverain, devaient être enregistrées par le Parlement, mais selon certains écrits il semble qu'après les avoir scellés, le Chancelier, dit on ?, les jetait sous la table en signe de profond mépris ???

Défense lui était faite d'habiter dans l'enceinte de la ville, à moins que sa demeure ne fut située sur les dépendances du Pilori, parfois pour qu'il ne fut pas confondu à la population, on l'obligeait à porter un habit particulier reconnaissable par la couleur, Jaune, rouge, voir Jaune et rouge









En revanche ses fonctions lui assuraient certains privilèges. En paris, il avait le droit de " Havage ", qui consistait à prélever sur chaque charge de grain amené au marché des halles ce qu'il pouvait prendre avec la main dans chaque sac de grains. Pour ce faire il utilisait une cuillère de bois, pour ne pas toucher le grain que plus personne ne voudrait acheter ensuite, ni même le marchand vouloir le vendre !!!

Il jouissait également de plusieurs impôts et redevances, comme le péage du petit pont à Paris, ainsi que la taille des marchands forains, le droit de prélever sur les chasse marées, sur les vendeurs de Harengs. Il percevait aussi l'amende de cinq sous sur tous les pourceaux errants  dans la ville de paris (voir article).

De plus il disposait de la dépouille des condamnés corps et vêtements, et enfin il percevait le revenu des boutiques et échoppes qui entouraient le Pilori, dans lesquelles se faisait le commerce du poisson au détail.

Il semble que la perception de ces divers droits constituaient une source de revenus, plus que confortable !! Or donc le prestige de la richesse va atténuer progressivement parmi le peuple ce sentiment de rejet du bourreau et de sa fonction. Ne leurs jetons pas la pierre cette réaction envers les gens fortunés existe encore de nos jours !!!

Certains bourreaux furent même considérés comme des notables dans plusieurs cités !!!!








Ajoutons que la croyance populaire accordait au bourreau une sorte de science pratique de la médecine que l'on attribuait à sa profession ?, on lui attribuait le privilège de la connaissance de certains moyens curatifs, pour des maladies que le médecin ne savaient guérir, ce qui n'était pas une mince affaire étant donné que les médecins ne savaient rien !!!!

Le citadin médiéval allait en secret chez le bourreau local, pour lui acheter de la graisse de pendu, que ce dernier vendait fort cher !! cet ingrédient passait dans la croyance populaire, comme la panacée universelle soignant bien des maux, le peuple était d'une crédulité proverbiale !!!

Rappelons aussi qu'il était coutume de croire en l'habileté de l'exécuteur des hautes oeuvres comme Rebouteux, il avait, toujours selon la croyance populaire, l'art de replacer bras et jambes déboîtées et de réparer les membres luxés ?

 Ne riez pas car il n'y a pas si longtemps que ça que notre pays n'a plus de Bourreau et cette croyance à perduré tant que nous en avons eut en activité en France, les vieilles croyances ont la vie dure !!!

De ce fait beaucoup de charlatans faisaient commerce d'éléments provenant des exécutions du bourreau, par exemple la vente de morceaux de cordes d'un pendu !!!







On trouve aussi parmi les historiens une autre affirmation, que plusieurs fois au XIII siècle, les fonctions de bourreau furent remplies par des femmes, mais seulement à l'égard des personnes de leur sexe !!

Cette affirmation se base sur le texte d'une Ordonnance datant du Roi Saint Louis, ou il commande, je cite: que les personnes convaincues de blasphèmes seront passés par les verges, les hommes par des hommes, et les femmes par seulement une femme et sans présence d'hommes pendant l'exécution de la dite sentence ?????

On est en droit de croire que cet usage ne subsista pas longtemps ! Pour ma part je n'ai jamais lu d'autres documents faisant état au moyen âge de femmes exerçant cette profession. Je pencherais plutôt pour une pudibonderie religieuse de ce Roi trop croyant que l'on nommait "Saint" !!!

A mon humble avis cette ordonnance ne dura que le temps de son règne ( je précise à nouveau que ce n'est que mon sentiment personnel que j'expose sur mon Blog !!!!)

PS: mais si l'on considère les attributions du bourreau dans l'exécution des sentences du tribunal, en matière d'écartèlement, de démembrement, ou du supplice de la roue ou l'on brisait les membres avec une barre de fer, le Bûcher, ou quand il fallait couper le nez, les oreilles ou les lèvres ???? Je n'ai jamais entendu ni lu aucun texte faisant mention d'une femme exerçant cette fonction M de V

dimanche 10 juin 2018

Star de la table le Cochon

Selon Strabon, historien et géographe de l'Antiquité, le Gaulois était grand mangeur de viande, mais avec une prédilection marquée pour la chair de porc, fraîche ou salée. Il allait même jusqu'à écrire que la Gaule nourrissait tant de troupeaux de cochons, qu'elle fournissait en graisses et en salaisons toute la péninsule Italienne !!

Le fait perdure, car chez les Francs Saliens, un chapitre entier de la loi Salique, dont on parla tant plus tard au XIV siècle, consacre 19 articles concernant les vols de porcs, et dans les lois des Wisigoths on trouve également 4 articles traitant du même sujet.

En ces temps reculés ou les sols étaient encore couverts de d'immenses forêts de chênes, l'élevage des porcs, qui comme on le sait, ont une prédilection marquée pour les glands, offraient de grandes facilités car ils ne coûtaient que fort peu en entretien.

Le porc était une viande facile à conserver, goûteuse et qui somme toute était un garde manger sur pattes, de plus il n'y avait que fort peu de pertes sur l'animal tout se mangeait, sa graisse servait en cuisine  et l'on tannait son cuir








Dés le moyen âge Princes, Seigneurs et Évêques faisaient nourrir de nombreux troupeaux de cochons sur leurs domaines, tant pour leur commune usance, que pour approvisionner foires et marchés

Au fil du temps va s'établir une coutume, qui voulait que chacun pouvait posséder, qu'il soit de la ville ou de la campagne, un garde manger sur pattes. On élevait, engraissait ce porc, qui était tué et salé à un moment précis de l'année

En Paris il n'était guère de Bourgeois qui n'eut deux ou trois pourceaux, on les laissaient vaquer dans les rues qu'ils étaient au demeurant fort aptes à nettoyer !!, mais qui provoqua bien des soucis à la Prévôté! Il y eut bien des ordonnances défendant d'élever des porcs dans la cité, mais cette coutume résista aux pires fulminations des Prévôts.








L 'obstination que mettait le Parisien à éluder les interdits administratifs de la Prévôté Royale, au moyen âge, marque le goût général de la nation Française pour cette chair de porc juteuse et savoureuse.

La viande de cochon défrayait la plus part des festins et banquets domestiques et il n'était pas de bonnes fêtes en l'honneur de laquelle jambons, saucisses, boudins et tourtes à la viande de porc épicée, ne fussent servis à profusion sur toutes les tables. Tous les ans le jour de Pâques mettait fin aux abstinences du carême, il était alors fait une grande fête ou cette victuaille y trônait sans partage !!!

On peut attribuer aux besoins de fournir Paris pour l'avitaillement de cette fête, l'origine de la célèbre foire aux jambons qui se tenait le jeudi de la semaine Sainte, tous les ans, au Parvis Notre Dame, rassemblant tous les marchands de Normandie et de basse Bretagne, avec leurs étals chargés de cochonnailles







Pendant longtemps la vente du cochon au détail fut réservé aux Bouchers, car la viande se vendait crue, puis certains débitants dont la profession était de donner à manger au bas peuple, vivants en logis si petits dans les grandes cités, qu'ils ne pouvaient cuisiner à demeure.

Ils s'avisèrent de vendre du cochon cuit, saucisses, boudins et tourtes à la viande épicée. Selon les époques ils furent nommés Charcuitiers ou Saucissiers, cette nouvelle industrie fut rapidement très lucrative

Il y eut bien vite une corporation de charcuitiers, avec des privilèges attachés à cette profession. Je n'en nommerais qu'une, mais significative !, nos charcuitiers avaient le droit de vendre du Hareng salé ou fumé, ainsi que du poisson de mer, pendant la durée du Carême, période ou la chair de porc était rigoureusement interdite, compensant ainsi le manque à gagner pour leur commerce lors de cette période de 40 jours.







PS: Laissez marcher votre imagination, que vos mérangeoises vous laissent vous trantôler à loisirs dans les ruelles de la cité. Vous dirigeant vers l'échoppe d'un de ces charcuitiers, pour y dévorer un de ces pâtés Chaud et croustillant à la viande de porc épicée.

Ou de l'acheter à un marchand d'oublis, passant dans les rues vantant haut et fort la qualité de ses produits. Mais vous pouviez également entrer dans quelque Taverne de quartier et la !, assis sur un banc devant une chope de bière, ou un gobelet de vin, déguster une tourte au porc et aux poireaux....croustillante à souhait M de V


samedi 9 juin 2018

N°185) Aliment de base le Pain

Les Gaulois qui habitaient principalement des forêts épaisses et profondes ou grandissaient à profusion les Chênes utilisaient leurs fruits, d'une part pour nourrir leurs nombreux porcs, mais aussi pour en faire une farine afin de cuire le Pain de Glands. On serait même porté à croire que la vénération que ce peuple portait à cet arbre n'avait pas d'autre origine.

Dans les temps primitifs le pain se cuisait sous la cendre, bien sur les fours furent introduits en Europe par les Romains, qui eux même les avaient découverts en Egypte, mais malgré cette importation on va s'en tenir encore fort longtemps à l'ancien mode de cuisson, pour une raison bien précise !!!!

Le Droit Féodal, réservait au seigneur d'un lieu le droit de cuisson du pain de ses vassaux, moyennant une redevance bien sur !! Comme les habitants payaient déjà pour le Moulin Banal afin de faire moudre leurs farines, ils préféraient cuire leur pain sous la cendre de leur foyer ce " panes subcinericius ", plutôt que de cuire leurs pâtes au Four Banal

Il faut noter que la coutume de faire lever la pâte par ajout d'un acide fermenté, ne fut pas adopté avant longtemps chez nos ancêtres. Or comme la pâte sans levain ne produit qu'un pain fort peu digeste, ils avaient soin pour palier à cet inconvénient, de ne donner que peu d'épaisseur à ce pain afin que la cuisson en fut complète.







Ces pains servaient d'assiettes, pour poser et couper mets et viandes, ensuite comme elles étaient humectées par les sauces et le jus des rôtis on les mangeaient chez les gens de petites conditions. Chez les riches ce sont les serviteurs qui s'en régalaient ou les chiens familiers du maître de maison.

L' usage de ces Tourteaux qui portaient le nom de Tranchoirs et plus tard de Tailloirs resta longtemps monnaie courante même dans les plus somptueux festins.

Le Ménagier de Paris, parle de pains blancs de bouche, accompagnant les tranchoirs servant à recevoir les viandes, et Froissart, parle lui de Tailloirs pour les convives. Ils étaient généralement partagés par deux personnes assises à la table d'un banquet








Il serait assez difficile de connaître l'époque précise ou commença l'usage de faire lever la pâte à pain, on pense que jusqu'au bas moyen âge le procédé était peu courant !! La levure de bière, qui selon Pline était déjà connue des Gaulois avait été réservé pour la Pâtisserie. Ce ne serait qu'au XVI siècle que les Boulangers en font une pratique courante pour faire leur pain ??

La variété de pain à la vente en Paris comprenait notamment le pain Rousset, employé pour les potages, puis le pain Bourgeois et enfin le pain Chaland qui désignait les pains cuits dans les environs et que l'on envoyait à la Capitale pour les vendre Nous citerons quelques uns des plus connus, le pain de Corbeil, le pain de Chien, puis le pain de deux couleurs, mélange de Froment et de Seigle à l'usage des gens de moyenne étoffe (les gens de peu), et en dernier celui dont la réputation a traversé les âges, le pain de Gonesse.








Les pains de table que l'on servait aux repas des riches étaient toujours de proportion convenable pour qu'il puisse suffire pendant tout le repas à un homme de solide appétit, et cela même en ôtant la croûte, qu'il était de bon ton d'offrir, quand on avait de l'éducation, aux Dames se trouvant à vos côtés pour qu'elles le trempassent dans leurs bouillons.

Le pain pouvait être saupoudré d'Anis avant de le mettre au four. On salait généralement la pâte en la pétrissant, sauf en Paris ou la cherté du sel faisait que les boulangers ne salait que le pain que l'on vendait aux riches, donc bien sur plus cher !! Le sel faisant l'objet d'un monopole royal, entreposé dans des greniers et que la population achète taxé, cette taxe c'est la Gabelle.









Une ancienne chronique datant de la période de Charlemagne, fait mention de pain cuit deux fois, nommé Bis-cuit. Ce pain extrêmement dur mais facile à conserver, était employé à l'approvisionnement des navires, pour les villes en état de siège ou pour les maisons religieuses, Abbayes et Monastères. par la suite on fit des biscuits délicats, sorte de pâtisserie sèche et friable

Nous avions aussi les pains d'Orge, d'Avoine et de Millet, ils furent toujours classés parmi les aliments grossiers auxquels les malheureux eux même ne touchaient que dans les années de disette.

Le pain d'Orge était même un pain de pénitence astreint à certains moines ayant commis quelques fautes graves contre la discipline. Pendant les périodes de famine on voyait resurgir sur les tables le pain à la farine de gland de nos gaulois.








Ce ne fut que plus tard que l'on cultiva le maïs que l'on nommait " Blé de Turquie ", et que le  riz entra aussi dans la consommation.

Mais ces deux céréales impropres à la boulangerie servaient surtout à l'engraissement des animaux et des volailles en particulier.


PS; elles servaient aussi selon certaines sources à la fabrication de quelques grossiers gâteaux qui étaient loin de faire l'unanimité M de V




jeudi 7 juin 2018

les Armes d'Hast

Dans l'article précédent nous avons développé l'arme d'Hast du chevalier qu'était la Lance de combat ou de Joute. Elle méritait bien au demeurant un article entier pour la définir.

Le Fléau d'Armes, se compose d'une hampe très courte revêtue de fer sur une bonne partie de sa longueur, terminée par une chaîne soutenant une boule de fer armée de pointes en nombre variable, allant de cinq à dix, ou quelques fois la chaîne supporte une forte barre de fer quadrangulaire

Très utilisé au XIV siècle, les fléaux d'armes disparaissent au XV siècle, ce qui en fait une arme rare dans les collections des musées. Efficace cette arme est au départ un outil de paysan servant à battre le blé en herbe séparant le grain de la paille







La Masse d'Armes est une des armes réglementaires des compagnies de l'ordonnance, depuis leur création par Charles VII et ce jusqu'à la réforme de ces compagnies par Henri IV au XVI siècle.

Elle était portée suspendue à l'Arçon de la selle, sur le côté opposé à l'épée d'Arçon, avec une hampe en fer avec poignée de bois, ou toute en fer, sur laquelle était montée une olive munie de six ou sept ailettes pleines ou ouvragées, avec une pointe an centre de chacune d'elles.

Il fut déployé beaucoup de luxe dans la façon et la décoration de ces masses d'armes, n'oublions pas que ces hommes d'armes montés étaient tous de noblesse, ces compagnies formaient une élite.

Au XV siècle une rondelle de protection fut ajoutée à la masse d'arme en haut de la poignée pour la défense de la main.

Au XVI siècle il n'y a plus de rondelle de protection et le manche est tout en fer et très souvent torsadé !

Certaines sont de véritables oeuvres d'art, damasquinées et ciselées, il suffit pour s'en convaincre de regarder les modèles exposés dans les musées









Le Marteau d'Armes est surtout une arme du XIV siècle, utilisé aussi au XV, mais dans un cadre bien précis. On distinguait celui du piéton de celui du cavalier à la longueur de son manche, et selon la force physique de son utilisateur il en existait de fort pesants. Il était pourvu d'un crochet de ceinture pour le fantassin et d'un anneau pour le cavalier. Il est armé comme suit, d'un marteau ou maillet taillé à pointe de diamant, d'un côté, et de l'autre d'un bec de corbin, pointe recourbée ronde ou quadrangulaire de longueur variable.


Et au dessus formant une croix avec les deux autres pièces, une pointe en forme de fer de lance. La hampe, comme pour les autres sera de fer avec poignée en bois, ou entièrement métallique, cette arme est généralement simple, sans ornements. Selon les chroniqueurs et notamment Olivier de la Marche, elle ne serait utilisée au XV siècle que dans les pas d'Armes et les Tournois ??








La Hache d'Armes, même disposition que l'arme précédente, avec d'un côté une hache tranchante et de l'autre un bec de corbin, un bec de faucon plus court ou un marteau.

La Hache de bataille au XIV, XV et XVI siècle n'a de tranchant que d'un seul côté. Pour la Hampe de cette arme, même disposition que pour les précédentes

La Bissague, nous ne pouvons faire à son sujet que des suppositions ??? Cette arme n'est connue que par les textes des anciens auteurs ou chroniqueurs.

Selon ce qu'en dit un Poète en 1375, je cite: elle était par les deux becs aiguë.....??? Mais comment faut il l'entendre, aiguë comme tranchante, ou aiguë comme pointue ??? Dans le premier cas cela en fait une hache à deux tranchants et dans l'autre un Marteau d'armes à deux becs de faucons.....je vous laisse le choix !

La Guisarme, elle a beaucoup d'affinité avec la hache d'armes, on peut même dire que c'en est une d'ailleurs !!!, mais à l'usage du Fantassin, par conséquent avec un manche aussi long qu'une Hallebarde, un côté hache, de l'autre un crochet recourbé, avec un fer de lance en pointe






PS: pour simplifier disons que c'est la hallebarde de guerre des XIV et XV siècles. Car c'est sous Louis XI que l'on voit les premières hallebardes portées pas ses Suisses, elles deviendront par la suite des armes de parades pour les gardes à l'intérieur des Palais notamment au XVI siècle M de V


lundi 4 juin 2018

l'Arme d'Hast du Chevalier, la Lance ou Glaive !!

Outil de prédilection du Chevalier, la Lance, se composant du Fer, de la Hampe et du Talon, elles seront selon les époques, avec ou sans Rondelle de protection de la main.

Je me propose dé décrire cette arme d'Hast et son évolution au cours du moyen âge. Travail fastidieux, mais pouvant être utile aux passionnés aimant les détails pour la reconstitution historique.

Dans la Hampe, nous distinguons 4 parties, d'abord la Poignée, resserrée entre deux renflements du bois qui tentent de préserver et garantir la prise en main. Le Talon se trouvant derrière la poignée, il est gros et se prolonge pour se terminer en pointe, se bloque sous le bras pour diriger la Lance.

Les Ailes nos deux renflements du bois déjà cités, se trouvent devant et derrière la main, donc de chaque côté de notre poignée. Pour finir la Flèche qui part en s'effilant, de l'Aile devant la main, jusqu'à la pointe ou se loge le Fer court, en forme de feuille de Sauge.







La Lance est de préférence en Frêne, bois dense, raide et léger. Mais on pouvait en trouver dans les occasions, en Pin, en Tilleul, en Sycomore et en Tremble.

La lance dite de Paix ou Courtoise, qui servait pour les joutes, ne différait de celle de guerre que par la forme de son Fer. Précisons !, la lance jusqu'au XIV siècle, avait été d'égale grosseur sur toute sa longueur, avec un fer court à sa pointe c'est vers 1340, qu'eut lieu une révolution complète dans la conception de cette arme d'Hast !!

On va en allonger le Fer, de façon à le transformer en forme de poignard aiguisé. A partir de ce moment cette arme va changer de nom, de " Lance " elle devient " Glaive ", nom sous lequel Jéhan Froissart dans ses chroniques la désigne habituellement !!, précisant même que les meilleurs fers viennent de Bordeaux et de Toulouse.

La longueur de cette arme, désormais nommée Glaive, avait pour la Joute une longueur réglementée, ce qui paraît logique, les deux jouteurs devant avoir la même longueur de bois au moment de l'impact.







Cette mesure se prenait en partant du Rocher (pièce de métal remplaçant le fer de guerre), jusqu'à l'arrêt ou Grappe, endroit ou l'arme reposait dans le Faucre de l'armure. Ce Faucre servait à soulager le bras d'une partie du poids de cette longue arme d'Hast

En parlant de longueur !!, les écrivains contemporains parlent de 13 à 14 pieds de long, donc si on évalue ce qui dépassait derrière le Faucre, l'engin dans toute sa splendeur mesurait entre 15 et 16 pieds. On oscille entre 4,50 et 5 mètres de long, je vous laisse imaginer le poids de la bête !!!!








Dans le même temps ou notre fer s'allongeait, la flèche de la hampe devenait plus épaisse s'élargissant jusqu'à l'Aile en avant de la Poignée!

Désormais il sera placé une Rondelle en métal , qui sera fixée sur l'aile devant la main, et sera de diamètre variable, afin de protéger la main et l'avant bras. L'intérieur de la dite rondelle sera doublée de bourre feutrée, cousue entre deux pièces de cuir

Fin XV et début XVI cela tournera au ridicule, ou l'on verra en Tournoi des rondelles protégeant la main, l'avant bras, le bras et l'épaule, ces pâles copies de chevaliers, chargés d'enclumes tombaient de plus en plus lourdement, au fur et à mesure que leurs armures s'alourdissaient de protections surnuméraires








On donnait le nom de Rocher, au fer utilisé pour la Joute et de Lance de Rocher, celles qui étaient armées de ce fer, ces rochers étaient de formes variables, à trois ou quatre pointes ou en forme de Tulipes, voir de poing fermé. ou encore trois clous ouvragés façon diamant.

L' usage de cette Lance ou Glaive perdure en France, dans les conflits jusqu'en 1605, date à laquelle, le roi Henri IV décide de réorganiser ses hommes d'armes des Compagnies de l'Ordonnance



PS: J'espère que vous n'avez pas trouvé ce bref article sur cette incontournable arme d'Hast, trop soporifique, j'ai essayé d'être le plus clair possible. M de V

dimanche 3 juin 2018

Le Bouclier médiéval

L'usage du bouclier qui fut incontournable pour les cavaliers dans les siècles antérieurs au XIV siècle, se trouve considérablement restreint au XV siècle, pour disparaître tout à fait au XVI siècle au moment ou les ridicules grands garde corps et les passe garde font leur apparition.

Pour les gens de pied (l'infanterie), le bouclier sera toujours utilisé, comme protection, défense, voir même comme moyen offensif jusqu'au XVII siècle. La forme et la dimension des boucliers va beaucoup varier au fil des périodes médiévales, mais une grande majorité portaient l'Umbô ou Ombilic en métal au centre du bouclier quand celui ci était rond, et au deux tiers s'il était carré, rectangulaire ou allongé, parfois armé d'une pointe.

Cela peut sembler évasif, mais souvent on réutilisait le matériel offensif ou défensif de ses ancêtres dont les armureries des châteaux étaient pleines et également de toutes celles récupérées sur les champs de bataille, exemple une épée récupérée cassée lors d'un conflit était transformée en fer de lance ou en poignard long, il en était de même pour les boucliers, l'armement était très onéreux !!

Or donc rien ne se perdait, beaucoup de gens se sont fait des petites fortunes en récupérant sur les champs de bataille, la picorée était une pratique courante !!!







Sur l'intérieur du bouclier ou trouve la Garniture ou doublure intérieure, matelassée ou piquée, puis la Guige, courroie servant à le pendre en baudrier autour du cou et enfin les Enarmes ou poignées dans l'une desquelles on passait l'avant bras pour permettre à la main de saisir l'autre.

Ils étaient de fer ou de bois, dans le premier cas, le graveur et le ciseleur utilisaient toutes les ressources de l'art du burin pour magnifier cet outil guerrier. En bois on le peignait en représentant les armoiries si l'on était noble, sinon on l'ornementait, le bois en était léger, mais au grain serré, en général recouvert de cuir sur les deux faces, a l'intérieur on piquait sur le cuir un matelassage qui absorbait une partie des chocs, protégeant ainsi le bras des contusions.

Sur le cuir extérieur était appliqué une couche épaisse d'un enduit que l'on nommait " a pincel " fait de plâtre et de colle qui acquérait en séchant une grande dureté, on y peignait ou fixait des ornements







Selon Merlin de Cordebeuf qui écrivait en 1450 je cite: La Targe qui se porte pendu autour du cou par la guige est le bouclier pour combattre à cheval, et la Pavoysine, dont on a fait le Pavois était pour combattre à pied et ni l'un ni l'autre n'était rond .

Le bouclier rond qui reçut de sa forme le surnom de Rondache était également en bois et pouvait être recouvert de cuir bouilli.

On note aussi que les troupes qui assiégeaient une place forte se servaient de boucliers plus grands et plus pesants, on tenait compte du fait que l'arbalète était une arme de rempart particulièrement redoutable et précise, sans compter bien sur ce que les assiégés pouvaient jeter du haut des remparts

On trouve aussi le Bouclier de Parement, qui ne servait que dans les cérémonies ou les Tournois il était porté par un page ou un écuyer devant le chevalier, le baron, Duc ou Prince, on pouvait en trouver ornementés d'or et d'argent !!!






Pour finir il nous faut ajouter le Grand Pavois de l'Arbalétrier, moyen défensif plus que nécessaire pour ce soldat fortement exposé, du fait qu'il était souvent statique, mais aussi à cause du temps que lui prenait le rechargement de son arme (voir article)

Le Pavois d'Arbalétrier était fort lourd et encombrant, ils le portaient fixé dans le dos pour marcher avec l'Ost, mais pendant le combat aussi, car ils n'avaient qu'à tourner le dos à l'ennemi pour être protégés pendant le temps de rechargement de leur arbalète, lourde, encombrante et pas facile à manoeuvrer Ils pouvaient aussi au moyen d'une barre de support, fixée à demeure sur l'intérieur du pavois, le poser perpendiculaire au sol et s'abriter derrière.

Il nous reste à voir comme moyen de défense, s'approchant par la forme de la rondache, je veux parler de ce que l'on nommait à l'époque la Rondelle à main ou la rondelle de poing, celle de poing avait comme son nom l'indique la taille d'un poing, celui de la main qui se refermait sur une poignée côté intérieur de cette rondelle, elle portait également un crochet pour être pendue à la ceinture

La rondelle à main, pouvait être hérissée de pointes autour de son ombilic, ou recouvert de corne, décorée de clous de cuivres festonnés ou encore joliment décorée de feuillages dorés, elles furent utilisées le plus souvent au XV siècle M de V

samedi 2 juin 2018

Hauberts, haubergeons et Brigandines

Du XI siècle, jusqu'au début de la deuxième moitié du XIV siècle, la Cotte de mailles constitua l'armure de tous, du noble au vilain, avec des variantes et des noms différents.

Au XIII siècle, qui fut la grande époque de l'armure de mailles, elle formait ce tissu impénétrable, souple et brillant qui enveloppait le chevalier de la tête aux pieds. Mais pour l'écuyer et les gens de pied, ne couvraient que le buste !!

Le Chevalier est donc revêtu d'une longue tunique de mailles à manches, qui allaient jusqu'au bout des doigts et enveloppant la main dans un gant ou seul le pouce est séparé des autres doigts, des chausses de mailles, sorte de pantalon à pieds d'un seul tenant et le chef couvert d'une coiffe, sorte de cagoule de mailles sur laquelle on posait le heaume pour le combat.






Cette longue chemise de mailles tombait jusqu'au genou et se nommait " Haubert ", elle pesait à elle seule dans les 25 à 30 livres, sans doublure, elle se plaçait sur un vêtement bien rembourré, qui néanmoins ne garantissait pas des contusions que provoquaient les coups de lances, de haches et de masses.

Ce " grand Haubert " ou " Blanc haubert ", était réservé au seul usage du Chevalier et l'écuyer tout gentilhomme qu'il fut ne pouvait qu'espérer le porter un jour.

Il lui faudrait attendre la fin de sa formation, servir son maître, l'épauler au combat, avant de parvenir à l'adoubement, qui lui permettra de revêtir le blanc haubert








Le Haubergeon, diminutif de haubert, sorte de tunique de maille courte et flottante, tombant sur le haut de la cuisse, avec ou sans manches mais ne dépassant pas le coude.

C'est le vêtement de mailles des écuyers et des gens de pied, il conservera cette utilisation jusqu'au XVI siècle pour cette ces catégories de personnels.

Mais ce sera aussi ce que porterons les chevaliers lorsque fut adopté l'armure de fer, dans la deuxième moitié du XIV siècle et que l'on voit apparaître sur les miniatures d'époque au niveau des parties ouvertes et vulnérables de l'armure, comme les aisselles ou l'intérieur du bras par exemple.

Une des fabrique de mailles les plus réputée se trouvait à Chambly et on sait par l'inventaire de ses armes que Louis X le Hutin, roi de France et de Navarre, portait des cottes de mailles de " Chambly "








La base de cette maille réputée se composait comme suit: les deux extrémités d'un anneau étaient rapprochés à chaud, puis battus d'un coup de marteau qui les aplatissaient, on perçait ensuite à l'emporte pièce afin de placer un rivet.

Ce rivet assuré par un autre coup de marteau donnait une petite saillie que l'on nomme grain d'orge. Quand quatre anneaux étaient ainsi sertis, vous les enfiliez sur un anneaux ouvert, que vous sertissiez lui aussi avec un rivet, c'est ce que l'on appelle la double maille ou maille de Chambly.

On pouvait trouver des mailles à anneaux plats ou ronds, mais les cottes à anneaux plats étaient moins souples à porter

Je vous laisse imaginer le temps passé par l'artisan le travail de Titan, pour réaliser une cotte de maille !!, la main d'oeuvre, le sertissage aux rivets anneaux par anneaux, l'assemblage des fleurs de mailles de cinq anneaux, sans compter les élargissements et le rétrécissements en fonction des parties du corps








La Brigandine, protection très usitée au bas moyen âge, surtout au XV siècle. C'était un vêtement de toile épaisse ou de cuir souple, sur lequel étaient fixées des écailles de fer, disposées comme celles d'un poisson et rivées une à une.


Ces écailles étaient ensuite recouvertes d'une autre couche cousue de toile épaisse ou de cuir souple, je vous laisse imaginer le temps de travail !!

Puis cela étant réalisé, on posait dessus une étoffe de couleurs, qui selon les moyens du client était de laine, de velours ou de soie. Ce tissu était piqué et brodé sur la brigandine.

Elle était ensuite décorée de clous dorés ou argentés de différentes tailles, disposés sur l'ensemble du vêtement en formant des motifs ou des lignes selon le goût du fabricant ou du client.

Pour en finir, je désire couper la tête d'une fumeuse théorie, qui voulait que la brigandine était portée par les gentilshommes trop pauvres pour s'offrir une armure !!!!!....fichtre le papier refuse pas l'encre.






Je renvoie ces théoriciens de l'histoire aux miniatures de l'époque, notamment celles de Froissart ou l'on voit les courtisans autour du Trône, les divers chefs des armées du roi, puis les personnages importants revêtus indistinctement de la brigandine, de la cuirasse, et même un mélange des deux !!!

Il faut de temps à autre un minimum de réflexion, si vous approchez dans un musée d'une brigandine, une question vient à l'esprit. On se demande si elle ne coûtait pas aussi cher que les pièces d'armures pour le torse et le dos, fussent elles même de Milan !!!

Car la main d'oeuvre de ce vêtement, avec chacune de ses écailles rivées, puis posées une à une avec soin comme celles d'un poisson, ou se joignait ensuite piqûres et bordures d'un triple vêtement, dont le dernier était bien souvent de soie ou de velours !!, sans compter la pose de tous ces clous dorés ou argentés artistiquement disposés qui enjolivait l'ensemble ???

Non décidément...non !!! je réfute cette théorie, pour moi c'était au contraire l'ornement des gens d'armes riches, la brigandine par ses vives couleurs et ses broderies rompait l'uniformité du harnachement de guerre.


PS: Vit on jamais un La Hire, un Xaintrailles ou un Jean V de Bueil vêtus comme des manants ??, j'en doute fortement !!!....encore une fois c'est mon avis, je peu fort bien me tromper M de V

vendredi 1 juin 2018

N°180) l'Arbalète l'arme du Diable

Arbalète vient du latin " arcubalista ", arme qui tient de l'arc et de la baliste, selon les sources son origine serait Phénicienne ou Asiatique, je ne me lancerais pas dans une recherche de ce genre, il me suffit de savoir qu'elle fut utilisée d'un bout à l'autre du moyen âge.

L' arc l'emportait sur l'arbalète en ce qui concerne, la rapidité du tir et la facilité de retirer la corde pour l'abriter des intempéries, ce que l'on ne pouvait faire sur l'arbalète !!!, car la corde était fixée à demeure et bien sur se détendait dès qu'il pleuvait !

L'arc était léger, portatif et rapide de mise en oeuvre, l'arbalète est lourde, lente et difficile à manoeuvrer, à tel point que dans le laps de temps ou l'arbalétrier tirait trois carreaux, l'archer avait lancé dix flèches !!

Mais par contre, ces trois carreaux frappaient le but à de bien plus grandes distances, avec une force d'impact bien plus importante et beaucoup plus précise. Si l'on désire faire un comparaison correspondant à notre époque, l'arbalète serait un fusil à canon rayé et l'arc un fusil à canon lisse !!! Car l'arme était à tir tendu, grâce à la vélocité de ses carreaux. On pouvait sans beaucoup d'entraînement devenir un bon arbalétrier ! par rapport à un archer, auquel il fallait des années pour maîtriser le tir courbe de son arme!!







L'usage en fut interdit par l'église au second Concile de Latran (1139), considérée comme trop meurtrière et nommée l'arme du Diable, par contre, sur les infidèles on avait le droit bien sur !!, le diable combattant l'infidèle....le message était porteur !!!!

Richard Coeur de Lion, lui, ne s'embarrassait pas de ce genre de considération et vers 1198, remis cette arme en dotation pour ses troupes de pied, il était lui même aux dires de chroniqueurs un virtuose de l'arbalète ( voir article )

Ce ne sera pas les fulminations du pape Innocent III qui le gêneront, il n'en avait cure !!, l'arme devient un des plus redoutables engin de guerre du moyen âge, elle servira dans les batailles jusqu'au milieu du XVI siècle.

Les traits utilisés pour cette arme étaient de deux sortes, le Carreau si le fer se terminant en pointe était quadrangulaire, et se nommait Vireton, si les ailettes du trait étaient tordues en hélice pour fournir un mouvement de rotation, qui augmentait la portée et la justesse du tir

Les ailettes étaient en bois léger ou en cuir, posés parallèlement à l'axe de la Hampe qui était épaisse et courte, le fer en pointe était fort court lui aussi, les traits étaient rangés dans une trousse pendue à la ceinture






Il existait aussi les traits pour arbalètes de chasse, que l'on nommaient " Matras ", elles étaient terminées en carré, afin d'assommer les animaux dont le sang aurait pu souiller fourrures et plumages, ils étaient souvent finement damasquinés, les hampes portants des incrustations décoratives, inutile de dire qu'ils étaient ramassés après le tir par quelque varlet de chasse pour les donner à son seigneur !!

Or donc nous avons les arbalètes de Guerre et celles de Chasse, pour les conflits nous avions, l'arbalète à pied de chèvre (ou de biche), l'arbalète à cric, l'arbalète à tour et l'arbalète de passe (ou de passot). Éventuellement quand les circonstances le nécessitait les deux premières pouvaient s'utiliser à la chasse, histoire de s'approvisionner en viande en zone de conflit, mais en temps de paix on utilisait des arbalètes de chasse qui ne servaient que pour cela

On trouve deux types d'armes de chasse, l'arbalète à Jalet, elle lançait des balles de plomb ou de glaise durcie, la corde se tendait à la main et l'arbier était cintré pour faciliter l'armement, donc pas de rainure ! Le milieu de la corde avait une poche, comme un godet pour recevoir la balle de plomb ou de glaise, l'engin pour simplifier s'utilisait un peu comme un lance pierre que l'on aurait installé sur un arbier !

Puis l'arbalète à Baguette que je ne fait que nommer car elle ne fut utilisée qu'à partir du XVII siècle







L' arbalète se compose donc de l'arc en acier, fixé sur le fut en bois nommé Arbrier, sur lequel on trouve la rainure qui guide le trait au départ du coup.

A l'arrière de la rainure on trouve la Noix, disque circulaire en os ou en ivoire, possédant deux encoches, l'une pour recevoir la corde servant à armer l'arbalète et l'autre sert d'arrêt à la détente

L'appui sur la tige de détente dessous, provoque la rotation de la noix, libérant ainsi la corde qui pousse le trait le long de la rainure.

Derrière la noix se trouve un ressort qui par une légère pression maintien le trait, ce qui l'empêche de tomber quand on incline l'arme.

L'arbrier porte des renforts métalliques de chaque coté de la noix et au niveau des fixations de l'arc, les plus simples sont en bois de poirier ou d'if.

Mais presque toujours il a été déployé un grand luxe, dans la fabrication de l'arme du Diable, arc damasquiné, arbrier incrusté d'ivoire, voir même le fut entièrement en ébène.

Il en existe de très richement décorés au musée de la guerre, un régal pour les yeux



Nota: d'ou l'expression se tenir à carreaux, qui vient du M-A (dictionnaire des expressions Françaises), qui signifiait qu'à la bataille il fallait se tenir à l'abri et hors de portée des carreaux de l'arbalète 










PS: je vous laisse le choix de l'arme, mais sachez qu'il était nécessaire d'avoir une grande force pour tendre un arc de guerre de 2 mètres comme le longBow anglais, enfin c'est vous qui voyez M de V

jeudi 31 mai 2018

Le cadre de vie des Estudiants 3/3

La vieille Université assise depuis huit siècles sur la montagne Sainte Geneviève a évoluée lentement d'âge en âge, le champ de la science allant chaque jour grandissant devant maîtres et élèves.

Le régime des études, les conditions de vies changeaient également peu à peu, mais l'extraordinaire pittoresque de cette vie estudiantine, des écoles des premiers temps de l'Université se perpétuèrent longtemps. Que ce soit sous la robe délabrée de l'écolier des XIII et XIV siècle, assis dans la paille pour écouter les maîtres fameux de la rue Fouarre, jusqu'au pourpoint tailladé des étudiants batailleurs de la Renaissance au temps de la Ligue !!

Batailleurs ils le furent souvent et turbulents le demeurèrent toujours ! Ils font partie des souvenirs anecdotiques et mouvementés de nos vieilles écoles, depuis ce lointain passé médiéval. Pendant bien longtemps dans le haut moyen âge il n'y eut guère d'autres Escoliers, que des jeunes gens se destinant à la carrière ecclésiastique (surtout les jeunes nobles qui n'étaient pas les premiers nés d'une famille).

Les nobles sous leurs hauberts de mailles avaient d'autres préoccupations, les marchands se contentaient juste de ce qui était utile à leur travail et les artisans aussi, je ne vous parle même pas des paysans !!








Presque tous jugeaient qu'apprendre à lire était un luxe inutile à moins de vouloir devenir Clerc, Prêtre ou Moine, les Cathédrales des grandes cités avaient leurs écoles vouées au recrutement ou à l'instruction du clergé.

Mais au XIII siècle sur les flancs de la montagne Sainte Geneviève, s'établit une véritable cité des études, cette ville écolière voit surgir d'écoles en collèges une cinquantaine de lieux d'études, de tout ordre et de toutes tailles;

Des milliers d'Escoliers se presseront dans ses rues, venant d'Angleterre, d'Allemagne, de Bretagne, de Flandres et d'Italie etc !! Ce haut lieu du savoir est divisé en quatre Facultés, Théologie, Droit, Arts et médecine (voir article 1/3), chaque faculté est régie par un Doyen et tout l'Université par un Recteur;

Le premier grade pour un étudiant est celui de bachelier, il ne peut être obtenu avant l'âge de vingt ans et un minimum de six années d'études, ensuite viennent licence, maîtrise et doctorat. Les rois vont accorder droits et privilèges aux Recteurs, Doyens, Maîtres et étudiants ils disposent d'une immunité sans limite! (voir article 1/3 et 2/3).

Tous les grands noms sont passés à Paris, de Dante, en passant par Guillaume d'Ockam, Pétarque, Jean Duns Scot et biens d'autres, ont usés leurs poulaines dans la cité du savoir !!









Ce camp des études formé sur la rive gauche de la Seine devint en quelques décennies une ville populeuse, un tohu bohu de collèges, chapelles, églises et couvents enchevêtrés, autour desquels se pressaient quantité de logis en bois, s'appuyant à tous murs, murailles, contreforts disponibles, entre lesquelles serpentaient d'étroites et obscures ruelles,

Toujours parcourues de robes noires, habillant d'austères personnages se perdant dans de graves discussions théologiques et philosophiques.

Puis d'une multitude étourdissante de jeunes Clercs en souquenilles bigarrées, le nez au vent, frétillants de jeunesse, débordants de vitalité et mordant la vie à pleine dents, commettant moult farces, tours pendables et exactions en tout genre.

Un seul pont réuni la cité des études au Paris Bourgeois de la rive droite, ce n'est qu'au XIV siècle qu'un deuxième pont fut jeté, le pont de Saint Michel, tantôt en pierres et tantôt en bois au grès des crues et des débâcles.









Les locaux manquaient, on voyait donc des groupes d'étudiants suivant leurs maîtres, vers une place, quelques ruines gallo romaine, un préau de couvent, un pré voisin, afin d'y distiller son savoir.

Ce pouvait être une rue, lieu ou le maître avait son logis, il enseignait alors à sa fenêtre, avec des élèves chez lui et le reste dans la rue sous la fenêtre, par manque de place, alors commençait la longue litanie des phrases latines, car le savoir ne se distillait que dans la langue des Doctes, le latin !! A quelques temps de la cette cité des études fut surnommée le pays latin !

Jusqu'à la fin du XVI siècle, ceux qui ne parlaient et n'écrivaient que le langage vernaculaire étaient considérés comme totalement incultes !!

En exemple le médecin qui parlait latin, mais ne connaissait rien en médecine, considérait le chirurgien qui ne parlait que le langage vernaculaire, mais en savait bien plus sur la médecine que le docteur, comme un Béotien, une personne mécanique ne sachant utiliser que ses mains !!!!!

Snobisme qui perdure actuellement avec des personnes, dites, savantes ne sachant que répéter comme des perroquets des théories éculées et pérorant à l'envie, sortes d'Aliborons aux joues chargées d'éjaculations verbales et issus d'un lointain passé !!!






Bien sur nos escoliers à cause de leur immunité, vont commettre de nombreuses exactions, allant même jusqu'à fracturer les portes des maisons enlevant femmes et filles, rossant le bourgeois, faisant mille farces et mauvais tours au peuple parisiens, voleurs, menteurs, tricheurs et cependant suivant tant que faire se peut les cours des maîtres de leurs facultés.

Il faut néanmoins porter à leur crédit, qu'une grande majorité de ces jeunes gens venus de tous les horizons étaient pauvres, vivants dans la précarité du logement de l'habillement et des provisions de bouches, fort peu de ces étudiants pouvaient profiter d'une bourse d'étude et quand ils en avaient une, elle était aussi mince que le suaire du christ !!!!

Ils devaient chaque jours, avant de penser à la science, penser à la panse !!!! Allant de par la ville quémandant un reste de jambon ou un quignon et comme crieurs publics réclamant aumônes et charité afin de subsister

Tels des animaux errants et faméliques ils cherchaient pitance, car aucune nourriture ne vient de la science et Tête pleine sur ventre vide stimule l'imagination pour trouver satisfaction.

PS: or donc ne soyons pas trop hâtifs à prodiguer jugements et sarcasmes, sur les étudiants de l'université, car nous n'avons guère à nous vanter, en ce XXI siècle de notre scolarité !!!!! M de V

mardi 29 mai 2018

l'Université, ses privilèges et ses débordements 2/3

Il semble que rien n'était trop beau pour les gens qui cultivaient le savoir, à une époque ou les trois quarts des gens étaient illettrés !!!!


Jugez plutôt: en premier lieu le Recteur de l'Université ne pouvait pour aucun forfait être soumis à la justice royale, privilège incroyable à une époque comme le moyen âge !!

Les écoliers ou Clercs, car ce deuxième qualificatif s'appliquait aux ecclésiastiques comme aux étudiants, jouissent aussi d'une pareille inviolabilité !! Je vous laisse imaginer lorsque l'étudiant était un Prince ou un Duc, ce qui ne va pas sans causer de graves conflits avec la population parisienne.

Dans cet article je vous exposerais deux cas, ou l'Université sera en conflit avec la ville et la population de Paris.

Nous constaterons que la suffisance des Maîtres et des étudiants de cette Université, qui parlaient haut et fort, se ventant de leurs privilèges et de la protection du roi et de l'église, vont provoquer troubles et exactions sans nom, pourquoi se priver quand on sait que se sera en toute impunité !!!







Premier exemple: de la suffisance de l'Université, il existait au nord ouest de l'Abbaye de Saint germain et de son Bourg, une vaste plaine qui s'étendait jusqu'à la rivière de seine. Les écoliers avaient pour habitude de venir se promener et s'ébattre en ce lieu, à tel point qu'il fini par s'appeler le pré aux Clercs !! Ce qui n'était pas du goût de tout le monde.


Nos effrontés étudiants finirent par regarder ce lieu comme leur propriété, y commettant divers excès, les habitants du bourg voulurent rhabiller ce débordement et tentèrent de les repousser, une rixe s'ensuivit qui compta des blessés dans les deux camps, mais un écolier y perdit la vie !!

Cette querelle en fit naître une autre, entre l'Abbaye de Saint Germain et les écoles, qui subissaient eux aussi les exactions des écoliers. Les deux parties vont en appeler au Pape, et en 1215 un règlement du Saint Siège attribuait le Pré aux Clercs, ou du moins la faculté d'en jouir et de s'y promener à loisir aux écoliers.

Ce qui laisse rêveur ??? même une Abbaye comme celle de Saint Germain, ne pouvait en imposer aux étudiants !!!

Cela pouvait permettre des dérives sans nom, car le rois avait stipulé, que les maîtres et les écoliers étaient sous la responsabilité des Bourgeois de Paris, et que tout agresseur d'un membre de l'Université serait à l'instant livré à la justice royale !!







Aucun membre de cette institution scolaire ne pouvait être jugé par un tribunal Laïque, car invoquant leur appartenance à la Clergie ils ne relevaient que d'un tribunal ecclésiastique et les Prévôts étaient tenus de faire observer ces privilèges !!

Présentons le deuxième cas, bien que nous ne soyons pas en peine de trouver un fait divers mettant à jour une exaction de nos bons étudiants !!

Le fait se passe au tout début du XIII siècle et il va exaspérer la population Bourgeoise de Paris, qui sans exagération a le sang chaud et la tête près du Bonnet !! Comme le dit Bernard de Girard, seigneur du Haillan,  chroniqueur, je cite: les Parisiens commencèrent à faire les fols, ils ont toujours fait ce métier !!







C'est un fait divers qui dégénère, le serviteur, d'un étudiant gentilhomme de Liège, se fait rosser d'importance, chez un marchand de vin, qui a tord nul ne le sait !! Mais bien souvent le serviteur est plus insupportable que le maître !!

L'étudiant fort mécontent que l'on traite son serviteur de la sorte fait appel à ses compatriotes Allemands, ils frappèrent si rudement que le marchand fut laissé à demi mort.

Gros émoi dans le quartier, qui tout soudain bourdonnant comme ruche se laisse aller à la colère, les bourgeois s'arment et se mettent à la poursuite des écoliers pour se venger.

Une bagarre de rue s'ensuit, qui va laisser sur le pavé six morts, le gentilhomme et cinq autres écoliers Allemands. Le pire de cette situation c'est que le prévôt des marchands, un certain Thomas, était à la tête des parisiens lors de cette expédition punitive !!

Le Recteur et les Maîtres s'insurgent et se plaignent au Roi, Philippe Auguste ordonne l'arrestation du prévôt et de ses acolytes, fait abattre leurs maisons, ruiner leurs vignes et leurs arbres fruitiers et Thomas va épouser la prison pendant un an, sans espoir de recouvrer un jour son titre de prévôt !!!








Les étudiants forts de la protection du Roi et de l'église, étant assurés d'une totale impunité s'adonnaient à toutes les fantaisies, ils surnommaient les Bourgeois du terme équivoque de " Cornificiens ", et les Bourgeois n'étant pas en reste leurs attribuaient les surnom de " Boeuf d'Abraham " ou encore " d'ânes de Balaam " !!

Les chroniqueurs contemporains de ces joyeux drilles, les représentaient souvent comme des gens adonnés à la gloutonnerie et la boisson, quêtant l'argent plutôt que cherchant l'instruction et contemplant les beautés féminines en lieu et place de celles de Cicéron

D'autres citerons comme l'Abbé Leboeuf, des témoignages d'estime, prodigués aux étudiants, qui aux dires de témoins, aimaient mieux êtres en écoles que dans les foires et lire des livres plutôt que d'épouser fûts de bières et gobelets de vins ????. C'était un ecclésiastique....donc sujet à caution, car il penchait fortement pour l'Université !!!!




PS: Pour moi les écoliers studieux devaient êtres fort peu nombreux et j'en veux pour preuve que plus tard quand d'autres universités vont s'ouvrir, dans d'autres villes et d'autres pays, les étudiants, même moins protégés commirent les mêmes exactions au XIV et au XV siècle .....M de V