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lundi 4 juin 2018

l'Arme d'Hast du Chevalier, la Lance ou Glaive !!

Outil de prédilection du Chevalier, la Lance, se composant du Fer, de la Hampe et du Talon, elles seront selon les époques, avec ou sans Rondelle de protection de la main.

Je me propose dé décrire cette arme d'Hast et son évolution au cours du moyen âge. Travail fastidieux, mais pouvant être utile aux passionnés aimant les détails pour la reconstitution historique.

Dans la Hampe, nous distinguons 4 parties, d'abord la Poignée, resserrée entre deux renflements du bois qui tentent de préserver et garantir la prise en main. Le Talon se trouvant derrière la poignée, il est gros et se prolonge pour se terminer en pointe, se bloque sous le bras pour diriger la Lance.

Les Ailes nos deux renflements du bois déjà cités, se trouvent devant et derrière la main, donc de chaque côté de notre poignée. Pour finir la Flèche qui part en s'effilant, de l'Aile devant la main, jusqu'à la pointe ou se loge le Fer court, en forme de feuille de Sauge.







La Lance est de préférence en Frêne, bois dense, raide et léger. Mais on pouvait en trouver dans les occasions, en Pin, en Tilleul, en Sycomore et en Tremble.

La lance dite de Paix ou Courtoise, qui servait pour les joutes, ne différait de celle de guerre que par la forme de son Fer. Précisons !, la lance jusqu'au XIV siècle, avait été d'égale grosseur sur toute sa longueur, avec un fer court à sa pointe c'est vers 1340, qu'eut lieu une révolution complète dans la conception de cette arme d'Hast !!

On va en allonger le Fer, de façon à le transformer en forme de poignard aiguisé. A partir de ce moment cette arme va changer de nom, de " Lance " elle devient " Glaive ", nom sous lequel Jéhan Froissart dans ses chroniques la désigne habituellement !!, précisant même que les meilleurs fers viennent de Bordeaux et de Toulouse.

La longueur de cette arme, désormais nommée Glaive, avait pour la Joute une longueur réglementée, ce qui paraît logique, les deux jouteurs devant avoir la même longueur de bois au moment de l'impact.







Cette mesure se prenait en partant du Rocher (pièce de métal remplaçant le fer de guerre), jusqu'à l'arrêt ou Grappe, endroit ou l'arme reposait dans le Faucre de l'armure. Ce Faucre servait à soulager le bras d'une partie du poids de cette longue arme d'Hast

En parlant de longueur !!, les écrivains contemporains parlent de 13 à 14 pieds de long, donc si on évalue ce qui dépassait derrière le Faucre, l'engin dans toute sa splendeur mesurait entre 15 et 16 pieds. On oscille entre 4,50 et 5 mètres de long, je vous laisse imaginer le poids de la bête !!!!








Dans le même temps ou notre fer s'allongeait, la flèche de la hampe devenait plus épaisse s'élargissant jusqu'à l'Aile en avant de la Poignée!

Désormais il sera placé une Rondelle en métal , qui sera fixée sur l'aile devant la main, et sera de diamètre variable, afin de protéger la main et l'avant bras. L'intérieur de la dite rondelle sera doublée de bourre feutrée, cousue entre deux pièces de cuir

Fin XV et début XVI cela tournera au ridicule, ou l'on verra en Tournoi des rondelles protégeant la main, l'avant bras, le bras et l'épaule, ces pâles copies de chevaliers, chargés d'enclumes tombaient de plus en plus lourdement, au fur et à mesure que leurs armures s'alourdissaient de protections surnuméraires








On donnait le nom de Rocher, au fer utilisé pour la Joute et de Lance de Rocher, celles qui étaient armées de ce fer, ces rochers étaient de formes variables, à trois ou quatre pointes ou en forme de Tulipes, voir de poing fermé. ou encore trois clous ouvragés façon diamant.

L' usage de cette Lance ou Glaive perdure en France, dans les conflits jusqu'en 1605, date à laquelle, le roi Henri IV décide de réorganiser ses hommes d'armes des Compagnies de l'Ordonnance



PS: J'espère que vous n'avez pas trouvé ce bref article sur cette incontournable arme d'Hast, trop soporifique, j'ai essayé d'être le plus clair possible. M de V

dimanche 3 juin 2018

Le Bouclier médiéval

L'usage du bouclier qui fut incontournable pour les cavaliers dans les siècles antérieurs au XIV siècle, se trouve considérablement restreint au XV siècle, pour disparaître tout à fait au XVI siècle au moment ou les ridicules grands garde corps et les passe garde font leur apparition.

Pour les gens de pied (l'infanterie), le bouclier sera toujours utilisé, comme protection, défense, voir même comme moyen offensif jusqu'au XVII siècle. La forme et la dimension des boucliers va beaucoup varier au fil des périodes médiévales, mais une grande majorité portaient l'Umbô ou Ombilic en métal au centre du bouclier quand celui ci était rond, et au deux tiers s'il était carré, rectangulaire ou allongé, parfois armé d'une pointe.

Cela peut sembler évasif, mais souvent on réutilisait le matériel offensif ou défensif de ses ancêtres dont les armureries des châteaux étaient pleines et également de toutes celles récupérées sur les champs de bataille, exemple une épée récupérée cassée lors d'un conflit était transformée en fer de lance ou en poignard long, il en était de même pour les boucliers, l'armement était très onéreux !!

Or donc rien ne se perdait, beaucoup de gens se sont fait des petites fortunes en récupérant sur les champs de bataille, la picorée était une pratique courante !!!







Sur l'intérieur du bouclier ou trouve la Garniture ou doublure intérieure, matelassée ou piquée, puis la Guige, courroie servant à le pendre en baudrier autour du cou et enfin les Enarmes ou poignées dans l'une desquelles on passait l'avant bras pour permettre à la main de saisir l'autre.

Ils étaient de fer ou de bois, dans le premier cas, le graveur et le ciseleur utilisaient toutes les ressources de l'art du burin pour magnifier cet outil guerrier. En bois on le peignait en représentant les armoiries si l'on était noble, sinon on l'ornementait, le bois en était léger, mais au grain serré, en général recouvert de cuir sur les deux faces, a l'intérieur on piquait sur le cuir un matelassage qui absorbait une partie des chocs, protégeant ainsi le bras des contusions.

Sur le cuir extérieur était appliqué une couche épaisse d'un enduit que l'on nommait " a pincel " fait de plâtre et de colle qui acquérait en séchant une grande dureté, on y peignait ou fixait des ornements







Selon Merlin de Cordebeuf qui écrivait en 1450 je cite: La Targe qui se porte pendu autour du cou par la guige est le bouclier pour combattre à cheval, et la Pavoysine, dont on a fait le Pavois était pour combattre à pied et ni l'un ni l'autre n'était rond .

Le bouclier rond qui reçut de sa forme le surnom de Rondache était également en bois et pouvait être recouvert de cuir bouilli.

On note aussi que les troupes qui assiégeaient une place forte se servaient de boucliers plus grands et plus pesants, on tenait compte du fait que l'arbalète était une arme de rempart particulièrement redoutable et précise, sans compter bien sur ce que les assiégés pouvaient jeter du haut des remparts

On trouve aussi le Bouclier de Parement, qui ne servait que dans les cérémonies ou les Tournois il était porté par un page ou un écuyer devant le chevalier, le baron, Duc ou Prince, on pouvait en trouver ornementés d'or et d'argent !!!






Pour finir il nous faut ajouter le Grand Pavois de l'Arbalétrier, moyen défensif plus que nécessaire pour ce soldat fortement exposé, du fait qu'il était souvent statique, mais aussi à cause du temps que lui prenait le rechargement de son arme (voir article)

Le Pavois d'Arbalétrier était fort lourd et encombrant, ils le portaient fixé dans le dos pour marcher avec l'Ost, mais pendant le combat aussi, car ils n'avaient qu'à tourner le dos à l'ennemi pour être protégés pendant le temps de rechargement de leur arbalète, lourde, encombrante et pas facile à manoeuvrer Ils pouvaient aussi au moyen d'une barre de support, fixée à demeure sur l'intérieur du pavois, le poser perpendiculaire au sol et s'abriter derrière.

Il nous reste à voir comme moyen de défense, s'approchant par la forme de la rondache, je veux parler de ce que l'on nommait à l'époque la Rondelle à main ou la rondelle de poing, celle de poing avait comme son nom l'indique la taille d'un poing, celui de la main qui se refermait sur une poignée côté intérieur de cette rondelle, elle portait également un crochet pour être pendue à la ceinture

La rondelle à main, pouvait être hérissée de pointes autour de son ombilic, ou recouvert de corne, décorée de clous de cuivres festonnés ou encore joliment décorée de feuillages dorés, elles furent utilisées le plus souvent au XV siècle M de V

samedi 2 juin 2018

Hauberts, haubergeons et Brigandines

Du XI siècle, jusqu'au début de la deuxième moitié du XIV siècle, la Cotte de mailles constitua l'armure de tous, du noble au vilain, avec des variantes et des noms différents.

Au XIII siècle, qui fut la grande époque de l'armure de mailles, elle formait ce tissu impénétrable, souple et brillant qui enveloppait le chevalier de la tête aux pieds. Mais pour l'écuyer et les gens de pied, ne couvraient que le buste !!

Le Chevalier est donc revêtu d'une longue tunique de mailles à manches, qui allaient jusqu'au bout des doigts et enveloppant la main dans un gant ou seul le pouce est séparé des autres doigts, des chausses de mailles, sorte de pantalon à pieds d'un seul tenant et le chef couvert d'une coiffe, sorte de cagoule de mailles sur laquelle on posait le heaume pour le combat.






Cette longue chemise de mailles tombait jusqu'au genou et se nommait " Haubert ", elle pesait à elle seule dans les 25 à 30 livres, sans doublure, elle se plaçait sur un vêtement bien rembourré, qui néanmoins ne garantissait pas des contusions que provoquaient les coups de lances, de haches et de masses.

Ce " grand Haubert " ou " Blanc haubert ", était réservé au seul usage du Chevalier et l'écuyer tout gentilhomme qu'il fut ne pouvait qu'espérer le porter un jour.

Il lui faudrait attendre la fin de sa formation, servir son maître, l'épauler au combat, avant de parvenir à l'adoubement, qui lui permettra de revêtir le blanc haubert








Le Haubergeon, diminutif de haubert, sorte de tunique de maille courte et flottante, tombant sur le haut de la cuisse, avec ou sans manches mais ne dépassant pas le coude.

C'est le vêtement de mailles des écuyers et des gens de pied, il conservera cette utilisation jusqu'au XVI siècle pour cette ces catégories de personnels.

Mais ce sera aussi ce que porterons les chevaliers lorsque fut adopté l'armure de fer, dans la deuxième moitié du XIV siècle et que l'on voit apparaître sur les miniatures d'époque au niveau des parties ouvertes et vulnérables de l'armure, comme les aisselles ou l'intérieur du bras par exemple.

Une des fabrique de mailles les plus réputée se trouvait à Chambly et on sait par l'inventaire de ses armes que Louis X le Hutin, roi de France et de Navarre, portait des cottes de mailles de " Chambly "








La base de cette maille réputée se composait comme suit: les deux extrémités d'un anneau étaient rapprochés à chaud, puis battus d'un coup de marteau qui les aplatissaient, on perçait ensuite à l'emporte pièce afin de placer un rivet.

Ce rivet assuré par un autre coup de marteau donnait une petite saillie que l'on nomme grain d'orge. Quand quatre anneaux étaient ainsi sertis, vous les enfiliez sur un anneaux ouvert, que vous sertissiez lui aussi avec un rivet, c'est ce que l'on appelle la double maille ou maille de Chambly.

On pouvait trouver des mailles à anneaux plats ou ronds, mais les cottes à anneaux plats étaient moins souples à porter

Je vous laisse imaginer le temps passé par l'artisan le travail de Titan, pour réaliser une cotte de maille !!, la main d'oeuvre, le sertissage aux rivets anneaux par anneaux, l'assemblage des fleurs de mailles de cinq anneaux, sans compter les élargissements et le rétrécissements en fonction des parties du corps








La Brigandine, protection très usitée au bas moyen âge, surtout au XV siècle. C'était un vêtement de toile épaisse ou de cuir souple, sur lequel étaient fixées des écailles de fer, disposées comme celles d'un poisson et rivées une à une.


Ces écailles étaient ensuite recouvertes d'une autre couche cousue de toile épaisse ou de cuir souple, je vous laisse imaginer le temps de travail !!

Puis cela étant réalisé, on posait dessus une étoffe de couleurs, qui selon les moyens du client était de laine, de velours ou de soie. Ce tissu était piqué et brodé sur la brigandine.

Elle était ensuite décorée de clous dorés ou argentés de différentes tailles, disposés sur l'ensemble du vêtement en formant des motifs ou des lignes selon le goût du fabricant ou du client.

Pour en finir, je désire couper la tête d'une fumeuse théorie, qui voulait que la brigandine était portée par les gentilshommes trop pauvres pour s'offrir une armure !!!!!....fichtre le papier refuse pas l'encre.






Je renvoie ces théoriciens de l'histoire aux miniatures de l'époque, notamment celles de Froissart ou l'on voit les courtisans autour du Trône, les divers chefs des armées du roi, puis les personnages importants revêtus indistinctement de la brigandine, de la cuirasse, et même un mélange des deux !!!

Il faut de temps à autre un minimum de réflexion, si vous approchez dans un musée d'une brigandine, une question vient à l'esprit. On se demande si elle ne coûtait pas aussi cher que les pièces d'armures pour le torse et le dos, fussent elles même de Milan !!!

Car la main d'oeuvre de ce vêtement, avec chacune de ses écailles rivées, puis posées une à une avec soin comme celles d'un poisson, ou se joignait ensuite piqûres et bordures d'un triple vêtement, dont le dernier était bien souvent de soie ou de velours !!, sans compter la pose de tous ces clous dorés ou argentés artistiquement disposés qui enjolivait l'ensemble ???

Non décidément...non !!! je réfute cette théorie, pour moi c'était au contraire l'ornement des gens d'armes riches, la brigandine par ses vives couleurs et ses broderies rompait l'uniformité du harnachement de guerre.


PS: Vit on jamais un La Hire, un Xaintrailles ou un Jean V de Bueil vêtus comme des manants ??, j'en doute fortement !!!....encore une fois c'est mon avis, je peu fort bien me tromper M de V

vendredi 1 juin 2018

N°180) l'Arbalète l'arme du Diable

Arbalète vient du latin " arcubalista ", arme qui tient de l'arc et de la baliste, selon les sources son origine serait Phénicienne ou Asiatique, je ne me lancerais pas dans une recherche de ce genre, il me suffit de savoir qu'elle fut utilisée d'un bout à l'autre du moyen âge.

L' arc l'emportait sur l'arbalète en ce qui concerne, la rapidité du tir et la facilité de retirer la corde pour l'abriter des intempéries, ce que l'on ne pouvait faire sur l'arbalète !!!, car la corde était fixée à demeure et bien sur se détendait dès qu'il pleuvait !

L'arc était léger, portatif et rapide de mise en oeuvre, l'arbalète est lourde, lente et difficile à manoeuvrer, à tel point que dans le laps de temps ou l'arbalétrier tirait trois carreaux, l'archer avait lancé dix flèches !!

Mais par contre, ces trois carreaux frappaient le but à de bien plus grandes distances, avec une force d'impact bien plus importante et beaucoup plus précise. Si l'on désire faire un comparaison correspondant à notre époque, l'arbalète serait un fusil à canon rayé et l'arc un fusil à canon lisse !!! Car l'arme était à tir tendu, grâce à la vélocité de ses carreaux. On pouvait sans beaucoup d'entraînement devenir un bon arbalétrier ! par rapport à un archer, auquel il fallait des années pour maîtriser le tir courbe de son arme!!







L'usage en fut interdit par l'église au second Concile de Latran (1139), considérée comme trop meurtrière et nommée l'arme du Diable, par contre, sur les infidèles on avait le droit bien sur !!, le diable combattant l'infidèle....le message était porteur !!!!

Richard Coeur de Lion, lui, ne s'embarrassait pas de ce genre de considération et vers 1198, remis cette arme en dotation pour ses troupes de pied, il était lui même aux dires de chroniqueurs un virtuose de l'arbalète ( voir article )

Ce ne sera pas les fulminations du pape Innocent III qui le gêneront, il n'en avait cure !!, l'arme devient un des plus redoutables engin de guerre du moyen âge, elle servira dans les batailles jusqu'au milieu du XVI siècle.

Les traits utilisés pour cette arme étaient de deux sortes, le Carreau si le fer se terminant en pointe était quadrangulaire, et se nommait Vireton, si les ailettes du trait étaient tordues en hélice pour fournir un mouvement de rotation, qui augmentait la portée et la justesse du tir

Les ailettes étaient en bois léger ou en cuir, posés parallèlement à l'axe de la Hampe qui était épaisse et courte, le fer en pointe était fort court lui aussi, les traits étaient rangés dans une trousse pendue à la ceinture






Il existait aussi les traits pour arbalètes de chasse, que l'on nommaient " Matras ", elles étaient terminées en carré, afin d'assommer les animaux dont le sang aurait pu souiller fourrures et plumages, ils étaient souvent finement damasquinés, les hampes portants des incrustations décoratives, inutile de dire qu'ils étaient ramassés après le tir par quelque varlet de chasse pour les donner à son seigneur !!

Or donc nous avons les arbalètes de Guerre et celles de Chasse, pour les conflits nous avions, l'arbalète à pied de chèvre (ou de biche), l'arbalète à cric, l'arbalète à tour et l'arbalète de passe (ou de passot). Éventuellement quand les circonstances le nécessitait les deux premières pouvaient s'utiliser à la chasse, histoire de s'approvisionner en viande en zone de conflit, mais en temps de paix on utilisait des arbalètes de chasse qui ne servaient que pour cela

On trouve deux types d'armes de chasse, l'arbalète à Jalet, elle lançait des balles de plomb ou de glaise durcie, la corde se tendait à la main et l'arbier était cintré pour faciliter l'armement, donc pas de rainure ! Le milieu de la corde avait une poche, comme un godet pour recevoir la balle de plomb ou de glaise, l'engin pour simplifier s'utilisait un peu comme un lance pierre que l'on aurait installé sur un arbier !

Puis l'arbalète à Baguette que je ne fait que nommer car elle ne fut utilisée qu'à partir du XVII siècle







L' arbalète se compose donc de l'arc en acier, fixé sur le fut en bois nommé Arbrier, sur lequel on trouve la rainure qui guide le trait au départ du coup.

A l'arrière de la rainure on trouve la Noix, disque circulaire en os ou en ivoire, possédant deux encoches, l'une pour recevoir la corde servant à armer l'arbalète et l'autre sert d'arrêt à la détente

L'appui sur la tige de détente dessous, provoque la rotation de la noix, libérant ainsi la corde qui pousse le trait le long de la rainure.

Derrière la noix se trouve un ressort qui par une légère pression maintien le trait, ce qui l'empêche de tomber quand on incline l'arme.

L'arbrier porte des renforts métalliques de chaque coté de la noix et au niveau des fixations de l'arc, les plus simples sont en bois de poirier ou d'if.

Mais presque toujours il a été déployé un grand luxe, dans la fabrication de l'arme du Diable, arc damasquiné, arbrier incrusté d'ivoire, voir même le fut entièrement en ébène.

Il en existe de très richement décorés au musée de la guerre, un régal pour les yeux



Nota: d'ou l'expression se tenir à carreaux, qui vient du M-A (dictionnaire des expressions Françaises), qui signifiait qu'à la bataille il fallait se tenir à l'abri et hors de portée des carreaux de l'arbalète 










PS: je vous laisse le choix de l'arme, mais sachez qu'il était nécessaire d'avoir une grande force pour tendre un arc de guerre de 2 mètres comme le longBow anglais, enfin c'est vous qui voyez M de V

jeudi 31 mai 2018

Le cadre de vie des Estudiants 3/3

La vieille Université assise depuis huit siècles sur la montagne Sainte Geneviève a évoluée lentement d'âge en âge, le champ de la science allant chaque jour grandissant devant maîtres et élèves.

Le régime des études, les conditions de vies changeaient également peu à peu, mais l'extraordinaire pittoresque de cette vie estudiantine, des écoles des premiers temps de l'Université se perpétuèrent longtemps. Que ce soit sous la robe délabrée de l'écolier des XIII et XIV siècle, assis dans la paille pour écouter les maîtres fameux de la rue Fouarre, jusqu'au pourpoint tailladé des étudiants batailleurs de la Renaissance au temps de la Ligue !!

Batailleurs ils le furent souvent et turbulents le demeurèrent toujours ! Ils font partie des souvenirs anecdotiques et mouvementés de nos vieilles écoles, depuis ce lointain passé médiéval. Pendant bien longtemps dans le haut moyen âge il n'y eut guère d'autres Escoliers, que des jeunes gens se destinant à la carrière ecclésiastique (surtout les jeunes nobles qui n'étaient pas les premiers nés d'une famille).

Les nobles sous leurs hauberts de mailles avaient d'autres préoccupations, les marchands se contentaient juste de ce qui était utile à leur travail et les artisans aussi, je ne vous parle même pas des paysans !!








Presque tous jugeaient qu'apprendre à lire était un luxe inutile à moins de vouloir devenir Clerc, Prêtre ou Moine, les Cathédrales des grandes cités avaient leurs écoles vouées au recrutement ou à l'instruction du clergé.

Mais au XIII siècle sur les flancs de la montagne Sainte Geneviève, s'établit une véritable cité des études, cette ville écolière voit surgir d'écoles en collèges une cinquantaine de lieux d'études, de tout ordre et de toutes tailles;

Des milliers d'Escoliers se presseront dans ses rues, venant d'Angleterre, d'Allemagne, de Bretagne, de Flandres et d'Italie etc !! Ce haut lieu du savoir est divisé en quatre Facultés, Théologie, Droit, Arts et médecine (voir article 1/3), chaque faculté est régie par un Doyen et tout l'Université par un Recteur;

Le premier grade pour un étudiant est celui de bachelier, il ne peut être obtenu avant l'âge de vingt ans et un minimum de six années d'études, ensuite viennent licence, maîtrise et doctorat. Les rois vont accorder droits et privilèges aux Recteurs, Doyens, Maîtres et étudiants ils disposent d'une immunité sans limite! (voir article 1/3 et 2/3).

Tous les grands noms sont passés à Paris, de Dante, en passant par Guillaume d'Ockam, Pétarque, Jean Duns Scot et biens d'autres, ont usés leurs poulaines dans la cité du savoir !!









Ce camp des études formé sur la rive gauche de la Seine devint en quelques décennies une ville populeuse, un tohu bohu de collèges, chapelles, églises et couvents enchevêtrés, autour desquels se pressaient quantité de logis en bois, s'appuyant à tous murs, murailles, contreforts disponibles, entre lesquelles serpentaient d'étroites et obscures ruelles,

Toujours parcourues de robes noires, habillant d'austères personnages se perdant dans de graves discussions théologiques et philosophiques.

Puis d'une multitude étourdissante de jeunes Clercs en souquenilles bigarrées, le nez au vent, frétillants de jeunesse, débordants de vitalité et mordant la vie à pleine dents, commettant moult farces, tours pendables et exactions en tout genre.

Un seul pont réuni la cité des études au Paris Bourgeois de la rive droite, ce n'est qu'au XIV siècle qu'un deuxième pont fut jeté, le pont de Saint Michel, tantôt en pierres et tantôt en bois au grès des crues et des débâcles.









Les locaux manquaient, on voyait donc des groupes d'étudiants suivant leurs maîtres, vers une place, quelques ruines gallo romaine, un préau de couvent, un pré voisin, afin d'y distiller son savoir.

Ce pouvait être une rue, lieu ou le maître avait son logis, il enseignait alors à sa fenêtre, avec des élèves chez lui et le reste dans la rue sous la fenêtre, par manque de place, alors commençait la longue litanie des phrases latines, car le savoir ne se distillait que dans la langue des Doctes, le latin !! A quelques temps de la cette cité des études fut surnommée le pays latin !

Jusqu'à la fin du XVI siècle, ceux qui ne parlaient et n'écrivaient que le langage vernaculaire étaient considérés comme totalement incultes !!

En exemple le médecin qui parlait latin, mais ne connaissait rien en médecine, considérait le chirurgien qui ne parlait que le langage vernaculaire, mais en savait bien plus sur la médecine que le docteur, comme un Béotien, une personne mécanique ne sachant utiliser que ses mains !!!!!

Snobisme qui perdure actuellement avec des personnes, dites, savantes ne sachant que répéter comme des perroquets des théories éculées et pérorant à l'envie, sortes d'Aliborons aux joues chargées d'éjaculations verbales et issus d'un lointain passé !!!






Bien sur nos escoliers à cause de leur immunité, vont commettre de nombreuses exactions, allant même jusqu'à fracturer les portes des maisons enlevant femmes et filles, rossant le bourgeois, faisant mille farces et mauvais tours au peuple parisiens, voleurs, menteurs, tricheurs et cependant suivant tant que faire se peut les cours des maîtres de leurs facultés.

Il faut néanmoins porter à leur crédit, qu'une grande majorité de ces jeunes gens venus de tous les horizons étaient pauvres, vivants dans la précarité du logement de l'habillement et des provisions de bouches, fort peu de ces étudiants pouvaient profiter d'une bourse d'étude et quand ils en avaient une, elle était aussi mince que le suaire du christ !!!!

Ils devaient chaque jours, avant de penser à la science, penser à la panse !!!! Allant de par la ville quémandant un reste de jambon ou un quignon et comme crieurs publics réclamant aumônes et charité afin de subsister

Tels des animaux errants et faméliques ils cherchaient pitance, car aucune nourriture ne vient de la science et Tête pleine sur ventre vide stimule l'imagination pour trouver satisfaction.

PS: or donc ne soyons pas trop hâtifs à prodiguer jugements et sarcasmes, sur les étudiants de l'université, car nous n'avons guère à nous vanter, en ce XXI siècle de notre scolarité !!!!! M de V

mardi 29 mai 2018

l'Université, ses privilèges et ses débordements 2/3

Il semble que rien n'était trop beau pour les gens qui cultivaient le savoir, à une époque ou les trois quarts des gens étaient illettrés !!!!


Jugez plutôt: en premier lieu le Recteur de l'Université ne pouvait pour aucun forfait être soumis à la justice royale, privilège incroyable à une époque comme le moyen âge !!

Les écoliers ou Clercs, car ce deuxième qualificatif s'appliquait aux ecclésiastiques comme aux étudiants, jouissent aussi d'une pareille inviolabilité !! Je vous laisse imaginer lorsque l'étudiant était un Prince ou un Duc, ce qui ne va pas sans causer de graves conflits avec la population parisienne.

Dans cet article je vous exposerais deux cas, ou l'Université sera en conflit avec la ville et la population de Paris.

Nous constaterons que la suffisance des Maîtres et des étudiants de cette Université, qui parlaient haut et fort, se ventant de leurs privilèges et de la protection du roi et de l'église, vont provoquer troubles et exactions sans nom, pourquoi se priver quand on sait que se sera en toute impunité !!!







Premier exemple: de la suffisance de l'Université, il existait au nord ouest de l'Abbaye de Saint germain et de son Bourg, une vaste plaine qui s'étendait jusqu'à la rivière de seine. Les écoliers avaient pour habitude de venir se promener et s'ébattre en ce lieu, à tel point qu'il fini par s'appeler le pré aux Clercs !! Ce qui n'était pas du goût de tout le monde.


Nos effrontés étudiants finirent par regarder ce lieu comme leur propriété, y commettant divers excès, les habitants du bourg voulurent rhabiller ce débordement et tentèrent de les repousser, une rixe s'ensuivit qui compta des blessés dans les deux camps, mais un écolier y perdit la vie !!

Cette querelle en fit naître une autre, entre l'Abbaye de Saint Germain et les écoles, qui subissaient eux aussi les exactions des écoliers. Les deux parties vont en appeler au Pape, et en 1215 un règlement du Saint Siège attribuait le Pré aux Clercs, ou du moins la faculté d'en jouir et de s'y promener à loisir aux écoliers.

Ce qui laisse rêveur ??? même une Abbaye comme celle de Saint Germain, ne pouvait en imposer aux étudiants !!!

Cela pouvait permettre des dérives sans nom, car le rois avait stipulé, que les maîtres et les écoliers étaient sous la responsabilité des Bourgeois de Paris, et que tout agresseur d'un membre de l'Université serait à l'instant livré à la justice royale !!







Aucun membre de cette institution scolaire ne pouvait être jugé par un tribunal Laïque, car invoquant leur appartenance à la Clergie ils ne relevaient que d'un tribunal ecclésiastique et les Prévôts étaient tenus de faire observer ces privilèges !!

Présentons le deuxième cas, bien que nous ne soyons pas en peine de trouver un fait divers mettant à jour une exaction de nos bons étudiants !!

Le fait se passe au tout début du XIII siècle et il va exaspérer la population Bourgeoise de Paris, qui sans exagération a le sang chaud et la tête près du Bonnet !! Comme le dit Bernard de Girard, seigneur du Haillan,  chroniqueur, je cite: les Parisiens commencèrent à faire les fols, ils ont toujours fait ce métier !!







C'est un fait divers qui dégénère, le serviteur, d'un étudiant gentilhomme de Liège, se fait rosser d'importance, chez un marchand de vin, qui a tord nul ne le sait !! Mais bien souvent le serviteur est plus insupportable que le maître !!

L'étudiant fort mécontent que l'on traite son serviteur de la sorte fait appel à ses compatriotes Allemands, ils frappèrent si rudement que le marchand fut laissé à demi mort.

Gros émoi dans le quartier, qui tout soudain bourdonnant comme ruche se laisse aller à la colère, les bourgeois s'arment et se mettent à la poursuite des écoliers pour se venger.

Une bagarre de rue s'ensuit, qui va laisser sur le pavé six morts, le gentilhomme et cinq autres écoliers Allemands. Le pire de cette situation c'est que le prévôt des marchands, un certain Thomas, était à la tête des parisiens lors de cette expédition punitive !!

Le Recteur et les Maîtres s'insurgent et se plaignent au Roi, Philippe Auguste ordonne l'arrestation du prévôt et de ses acolytes, fait abattre leurs maisons, ruiner leurs vignes et leurs arbres fruitiers et Thomas va épouser la prison pendant un an, sans espoir de recouvrer un jour son titre de prévôt !!!








Les étudiants forts de la protection du Roi et de l'église, étant assurés d'une totale impunité s'adonnaient à toutes les fantaisies, ils surnommaient les Bourgeois du terme équivoque de " Cornificiens ", et les Bourgeois n'étant pas en reste leurs attribuaient les surnom de " Boeuf d'Abraham " ou encore " d'ânes de Balaam " !!

Les chroniqueurs contemporains de ces joyeux drilles, les représentaient souvent comme des gens adonnés à la gloutonnerie et la boisson, quêtant l'argent plutôt que cherchant l'instruction et contemplant les beautés féminines en lieu et place de celles de Cicéron

D'autres citerons comme l'Abbé Leboeuf, des témoignages d'estime, prodigués aux étudiants, qui aux dires de témoins, aimaient mieux êtres en écoles que dans les foires et lire des livres plutôt que d'épouser fûts de bières et gobelets de vins ????. C'était un ecclésiastique....donc sujet à caution, car il penchait fortement pour l'Université !!!!




PS: Pour moi les écoliers studieux devaient êtres fort peu nombreux et j'en veux pour preuve que plus tard quand d'autres universités vont s'ouvrir, dans d'autres villes et d'autres pays, les étudiants, même moins protégés commirent les mêmes exactions au XIV et au XV siècle .....M de V

lundi 28 mai 2018

l'Université de Paris, ses Facultés, ses Etudiants 1/3

Au VIII siècle, les lettres sont en pleine décadence et Charlemagne va faire refleurir les études dans ses vastes états. Force lui est de constater qu'a cette époque l'ignorance du Clergé est extrême.


L'empereur va donc s'entourer de savants étrangers, Chantres, Grammairiens, Arithméticiens, puis il multiplie les établissements d'instruction publique.

Il eut même au sein de son palais un de ces établissement nommé " école Palatine ", qui avait pour la diriger le célèbre Alcuin, on y traitait beaucoup de Théologie.

C'est à tort que Charlemagne a été considéré comme le fondateur de l'Université, mais c'est un peu la faute de Louis XI, qui ordonne en 1479, la célébration annuelle de sa fête en tant que tel, usage qui c'est perpétré jusqu'à nos jours et qui en fait le Patron des Universités







Mais les Universités ne furent instituées que sous Philippe Auguste au XIII siècle, les deux plus anciennes connues furent surement Paris et Bologne.

Les livres étaient manuscrits et par conséquent fort rares, dans les bibliothèques ils étaient attachés par des chaines de fer, afin que les étudiants puissent les lire, sans pouvoir les emporter. On peut même avancer l'idée qu'il en coûtait moins cher de venir d'un pays éloigné pour les consulter, que d'essayer d'acquérir pour son propre compte le livre des Sentences par exemple

Puis il fallait venir entendre les commentaires de la bouche des professeurs. Car ces Maîtres ne dictaient pas, ils lisaient et expliquaient verbalement, les auditeurs recueillaient leurs paroles, dans ce que l'on peut supposer être, une écriture par abréviation, sur des tablettes de cire !








Les leçons de Philosophie étaient également orales, texte pris dans les écrits d'Aristote, pouvait donner lieu à d'innombrables commentaires, ces Thèses appelaient à Paris une foule de jeunes de toutes conditions et de toutes les parties de l'Europe. Ils venaient faire des études de Théologie, qui une fois rentrés chez eux, leurs ouvraient des postes et des positions enviables, pourvus de bénéfices ecclésiastiques.

Or donc dans cette première moitié du XIII siècle, la France seule offrait des gages d'hospitalité, que le Roi assurait de par ses lois aux étudiants étrangers et nationaux. Le Monarque était soutenu dans cette démarche, par le Saint Siège et toute l'église qui y voyait son intérêt.

La Capitale s'enrichissait de l'affluence de ces étudiants, parmi lesquels on trouvait des Princes et des Rois, on peu citer à diverse époques, l'Archiduc d'Autriche, puis Charles de Luxembourg, Roi de bohème, et aussi un Empereur d'Allemagne y fit ses études !

Les premiers privilèges de l'université sont contenus dans un manuscrit, ce Diplôme de la main de Philippe Auguste, date de l'an 1200, pour la première fois il y est fait mention d'un Recteur dirigeant l'Université








Les papes successifs, et la curie du Saint Siège employaient le terme, " d'Universium", ou de "générale studium Parisiense", il en découlera le terme " Université ".


L'enseignement à partir de ce moment va évoluer et sera soumis à des règles fixes. Car depuis longtemps, l'ensemble des sciences avaient été réduit à deux degrés, le petit nommé "Trivium" comprenait la grammaire, la rhétorique et la dialectique.

Le grand degré nommé "Quadrivium" réunissait l'arithmétique, la géométrie, l'astronomie et la musique, ce qui faisait en tout sept arts dits "libéraux", qu'un Jean de hauteville nommait Clergie (la science de Clercs)

C'est seulement vers 1215 que l'Université reçoit ses premiers statuts des mains de Robert de Courçon, Cardinal de Saint Etienne et Légat du Saint Siège.

Il faut noter l'emprise totale de l'église sur l'Université de Paris, cela aura des conséquences fâcheuses, notamment dans le domaine de la médecine (voir article médecine et chirurgie), en ce siècle la religion est toute puissante, elle bloque les esprits éclairés qui cherchent des réponses et qui bousculent les croyances!!








Les quatre "Facultés" de cette "Université" vont commencer à se distinguer. premièrement le livre des sentences de Pierre Lombart, publié vers le milieu du XII siècle, donnait un corps à la Théologie.


En deux, les Pandectes de Justinien trouvées dans Amalphi en 1133 et le décret de Gratien, publié en 1151, formèrent des juristes et des canonistes. En trois c'est vers la fin de ce siècle que la médecine empruntée des Arabes commencera à être enseignée. Pour finir par les livres de physique et de métaphysique d'Aristote, apportés de Constantinople à Paris vers 1167, occupèrent la faculté des arts. C'est de ces quatre branches principales du savoir que se formera " l'université des Etudes "





PS: toutefois il ne faut pas exagérer le niveau de ces études largement freinées par l'église, mais aussi par les étudiants qui utilisaient la dialectique pour embrouiller les idées les plus simple. Ils se bornaient souvent à des joutes verbales, utilisant des subtilités de la rhétorique dans de pompeux discours. L'arithmétique était l'art de calculer sur des Abaques ou des tablettes à l'aide de fiches et de jetons, la musique n'était bien souvent que du plain chant accompagné de quelques instruments à cordes, et je m'efforcerais de rester courtois envers nos pontifiants bouffons de la faculté de médecine qui se contentaient de pérorer en latin, mais ne possédaient aucune connaissances médicales, par contre les juristes allaient bientôt former une élite. M de V

dimanche 27 mai 2018

Sarlat et La Révolution Communale des Bourgs et cités

La ville de Sarlat ne fit sa révolution communale que tardivement, le conflit entre l'Abbaye et la cité ne commence qu'en 1200, pour se terminer à la fin de ce XIII siècle.

Partout en France les villes et les gros Bourgs cherchaient à se rendre indépendants, et secouer le joug des grands Seigneurs Laïques ou Religieux qui les gouvernaient et les pressuraient à loisir !!

Les cités vont profiter de l'affaiblissement des nobles, de l'église et de la féodalité, provoqué par les croisades. Selon les régions cela se passa avec plus ou moins de bonheur et pas toujours sans répandre le sang !!!

Pour Sarlat, le grand Seigneur était l'Abbé qui dirigeait la puissante et riche Abbaye, autour de laquelle avait grandi la cité. Car il y avait deux pouvoirs distincts, celui de cet ecclésiastique qui déclinait, et celui des Consuls de la ville qui se fortifiait grandement !!

Le conflit resta décent !, je ne dis pas qu'il n'y eut pas quelques crêpages de chignons, coups de pieds de par le cul, bourres pifs, et quelques froissages de soutanes, de toges et autres joyeusetés !!.....n'épiloguons pas...bref décent quoi !!! Bon d'accord en juin 1273 il y eut l'assassinat d'un des Abbés (voir article), mais on ne sut jamais si les coupables étaient de la ville ou de l'Abbaye ????








Il faut dire que nos consuls étaient aidés par l'esprit de discorde qui régnait assez souvent au monastère !, à cause des rivalités entre les différents responsables de l'abbaye, qui étaient tous des candidats potentiels au poste de leur Abbé.

Car quand un ecclésiastique était élu à cette fonction, il fallait attendre qu'il meure pour prendre sa place, l'ascension sociale n'était pas simple !!! Et comme il était fort rare que le poste soit pourvu par un jeune moine, il s'ensuivait de fréquents conflits.

On peu même se demander s'il n'existait pas un accord tacite entre nos moines pour élire le plus vieux, s'offrant ainsi une possible nouvelle élection dans un avenir proche ?????

L'abbaye essaya de réagir contre la poussée des Consuls qui grignotaient petit à petit leurs droits seigneuriaux, police, justice, voirie, sceaux, archives et administration. Il y eut entre la municipalité et l'Abbaye plusieurs accords, qui limitaient les droits de deux camps et ils ne furent d'ailleurs jamais respectés, ni par l'un, ni par l'autre des deux camps !!!

En février 1289, l'abbé qui était en place fit même appel au Roi de France, mais voila c'était Philippe IV le Bel !!!, qui lui utilisait la Bourgeoisie contre tous ces grands seigneurs indociles qui le gênaient pour gouverner. Cet appel resta lettre morte








Enfin en 1298, le monastère renonça à la lutte et accepta les clause du traité nommé "livre de paix", grâce auquel les Consuls se substituaient à l'Abbaye pour administrer la ville, l'année suivante, le Roi, confirma les dispositions du livre de Paix. Il ira même en 1305, jusqu'à réglementer le nombre de Consuls et leur mode de nomination.

Soyons lucides !!, cette révolution communale, ou nos consuls avaient réclamé la répartition des pouvoirs, prônant le partage de ce juteux morceau de choix qu'était Sarlat, ne profita pas au peuple.

Les Bourgeois vont se l'accaparer l'administration de la ville, nul représentant de la population ne sera admis, comme quoi, le bourgeois est aussi moisi que l'Abbaye !!! le pouvoir corrompt l''homme.








De plus dans une ville comme Sarlat les familles bourgeoises n'étaient pas nombreuses !!, environ une personne sur cinquante.

Le bourgeois, était un rentier qui pouvait vivre sans travailler, ou un homme de profession honorable qui ne nécessitait pas le travail des mains, hors donc les artisans étaient exclus !!!, ils avaient donc eux aussi, comme la noblesse, du mépris pour les gens mécaniques travaillant de leurs mains, puant snobisme de ces classes dirigeantes, mais nous n'avons pas fait mieux depuis !!!!

Nos suffisants Bourgeois se réunissaient chaque année au mois de mars, pour élire parmi eux quatre Consuls et une assemblée de 24 Jurats

Les attributions de nos consuls étaient étendues, ils avaient la garde des tours, des portes et des murs de la ville, ils levaient des troupes, imposaient des contributions et disposaient des pouvoirs de Police et de justice, leurs arrêtés avaient force de loi.

Par rapport à notre époque, nos quatre consuls correspondent au Maire et ses adjoints, quand aux Jurats ils représentent les conseillers municipaux, ces derniers étaient convoqués par les consuls au son de 15 coups de cloches, pour délibérer sur les affaires de la ville, quand les Consuls ne pouvaient ou ne voulaient pas traiter sans leur consentement







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Rares sont les périodes historiques aussi abondantes en progrès sociaux et au bien être dans une paix relative !!

Ce XIII siècle bénéficiait du fait que les guerres antérieurs avaient effectuées des coupes franches dans les castes guerrières et les croisades avaient elles aussi prélevées leur tribut, tout en reportant les conflits de l'autre côté de la Méditerranée, il y avait donc moins de concurrence chez ces grands Feudataires toujours prêts à en découdre

Donc fort de ce terrain favorable, la liberté, toujours présente au coeur de l'homme trouvait plus qu'à toute autre époque la possibilité de s'épanouir



PS: d'après l'excellent livre de J-J Escande sur l'histoire de Sarlat, que j'ai agrémenté de quelques réflexions et points de vues perso M de V

vendredi 25 mai 2018

N° 175) La brève histoire du Nom au moyen âge

Si les croisades eurent de fâcheux résultats, tant d'un côté que de l'autre, elles auront au moins fait évoluer la société sur un point.

Avant elles, les noms de famille n'existaient pas, il n'y avait que ce que nous appelons des prénoms.

Un tel, était Jean, fils de Paul et de Jeanne c'était dès plus rudimentaire, mais également le seul état civil connu. Jamais avant ces expéditions vers la terre Sainte et le tombeau du Christ, les hommes ne s'étaient trouvés réunis en aussi grand nombre. Ils vont très vite se rendre compte des inconvénients d'une telle généalogie

Ce fut évident dès qu'ils quittèrent leur pays, ou chacun était connu, quand on parlait de Charles le Boulanger, de Pierre le Charron et de Claude le Charpentier, tout le monde savait de qui il était question.








Mais dans une armée aussi imposante que celle des croisés, formée de gens de tous horizons, cela faisait une multitude de Jean, de Paul et de Pierre.

Donc pour les reconnaître, les classer dans tel ou tel groupe, troupe au sein de l'Ost, on fut obligé de trouver une désignation plus précise !

Les Nobles vont ajouter une particule à leurs prénoms, indiquant de quel lieu ils étaient, un Charles seigneur de Castelnaud devenait Charles de Castelnaud et ses descendants qu'ils se nomment Louis ou Pierre porteraient la particule De Castelnaud

Pour plus de précision on inventa pour eux le blason, ainsi commença l'Art de peindre les boucliers et le Langage  Héraldique.








On inventa aussi des noms pour désigner les Roturiers, invention toute populaire laissant place à l'imagination ou l'originalité, on laissa donc chaque croisé porter un nom qu'il se donne, mais le plus souvent imaginé par ceux de son entourage.

Les gens restés au pays au retour des premiers croisés, auront bien vite fait d'utiliser cette pratique et au bout de peu de temps chaque famille roturière avait un nom héréditaire !

La désignation était plus familière et sans particule, ce fut d'abord le nom du village, tel un Jean Marcillac, puis la région, comme Guillaume Picard, puis une particularité physique, tel un Charles Lepetit ou Legros ou Lefort !

D'autres utilisèrent leur profession, tel un Pierre Masson, Claude Fournier ou Thomas Carrier, pour finir par les noms d'Animaux, tel les Lecoq, Loiseau, Leboeuf

PS: ou comment aller en terre Sainte, subir tant de Dangers et d'épreuves, pour n'en revenir qu'avec un Nom ???? M de V

jeudi 24 mai 2018

Vols, Traitrises et Pillages en Sarladais au XIV siècle

Sinistre personnage que ce Gilbert de Domme, descendant d'une des plus vieilles famille du Périgord, il était d'un tempérament vindicatif qui le portait à méconnaître ses devoirs de Sénéchal et son orgueil l'empêchait de faire amende honorable de ses multiples méfaits dans la région !

Doté d'une ambition dévorante, il sut mettre à profit toutes les occasions que la fortune lui offrait. Ce seigneur local prisait fort les chevauchées et le pillage, ne dédaignait pas non plus le métier de voleur de grand chemin ! Notre homme était plus guidé par la soif de rapines que par le goût du lucre, puisqu'il dissipa un riche patrimoine pour mourir dans la plus profonde misère.

Mais de tous ses défauts, il en est un qui ne peut être porté à son crédit, ce n'était pas un pleutre et il avait du courage à revendre, à tel point que le chroniqueur Jehan Froissart lui rend justice dans ses livres.

Selon les documents et les actes écrits, il est nommé Gilbert, Gilibert ou Gisbert de Domme, Seigneur de Vitrac, il est à l'origine de bien des méfaits en Périgord.

Gilbert était l'homme le plus redouté des Sarladais, celui qui pendant la guerre de cent ans leur fit le plus de mal, il désirait ardemment à la faveur de ce long conflit se tailler une principauté dans la région et ne reculait devant rien pour atteindre son but.








On le vit, au gré de ses intérêts et selon le hasard des circonstances ou le bénéfice espéré, rallier tantôt un parti Anglais, tantôt un parti Français, se retournant le lendemain contre ses alliés de la veille. Versatile il ne montre aucun respect pour la parole donnée, prêt à toutes les trahisons, de plus violent et sanguinaire.

Mais portons à son crédit qu'il était loin d'être le seul spécimen du genre à cette époque !!! Je me propose donc de vous conter un méfait de cet escalabreux personnage, ainsi que le déroulement de l'opération!


Plantons le décor: Il y avait un fort situé sur un roc qui surplombait à pic la Dordogne. Ce fort de Vitrac appartenait à Gilbert, mais il était commandé par Raynaud Donadei, membre d'une famille Sarladaise jusqu'alors très honorable et qui avait même donné un consul à la cité.

Mais le Raynaud avait oublié les traditions d'honnêteté de ses ancêtres, valeur qui pour lui équivalait au souvenir de ses premières chausses ! Il considérait la guerre comme une entreprise lucrative, transformant le fort en repaire de brigands ou Français et Anglais confondus venaient cacher le fruit de leurs rapines. Comme quoi qui se ressemblent s'assemblent, ils faisaient une belle paire, le Gilbert et lui !!!!








 Notre quidam avait deux parents, Bertrand et Sicard Donadei, qui se trouvaient être marchands dans la ville de Sarlat. Ces deux tristes sires étaient également ses complices, ils pratiquaient le recèle, se rendant tous les jours au fort de Vitrac et revenaient en ville pour écouler la marchandise volée !!! (décidément cette famille avait bien changé!!)

Cela donne des idées à Gilbert de Domme !, il connaissait bien sur les agissements de nos trois ruffians, et l'on peu même supposer qu'il prélevait sa part de ce marché lucratif. Il décide d'utiliser les deux marchands afin de se saisir par surprise de la ville de Sarlat. Nos deux compères intéressés au bénéfice s'apprêtent à trahir leur cité.

Puis il utilise Raynaud Donadei qui grâce à ses contacts va lui servir d'intermédiaire avec les capitaines Anglais des environs, un plan et une opération militaire vont être mis au point pour investir la ville.

Il fut convenu que par une nuit obscure de l'an 1358, ils dirigeraient leurs troupes par petits groupes, vers un point de rassemblement nommé Saint Nicolas, ou ils attendraient le signal de marcher sur la ville, puis de placer un petit groupe d'hommes à l'aplomb de la muraille de la ville, que nos deux marchands aideraient à entrer dans la cité à l'aide de cordes.








Nos deux traîtres devaient cette nuit la monter sur le mur de la ville, avertir les hommes cachés à l'extérieur dans l'ombre du mur d'enceinte, puis de les aider à monter, ensuite d'aller avec eux jusqu'à la porte de la grande Rigaudie, tuer les gardes et faire entrer les troupes qui attendaient à Saint Nicolas !!!

C'eut été un massacre, la ville surprise en pleine nuit était perdue et une épouvantable scène de meurtres de pillages et de viols aurait été perpétré !!!

Heureusement le piège fut découvert et les Donadei dénoncés aux Consuls de la ville, ils vont avouer leur crime après un interrogatoire rigoureux. De nos deux malfaisants un du moins, Bernard, eut de la chance car il mourut en prison, pour Sicard ça craint !!!!



Le deuxième est condamné par les Consuls à être noyé !, le 12 février 1359 il fut cousu vivant dans un sac et en présence des habitants venus assister au châtiment il fut jeté dans le ruisseau. Spectacle édifiant pour tous ceux qui auraient dans l'idée de trahir la ville !!, que de voir le Sicard en proie aux affres de l'agonie, poussant cris et gémissements et tentant par de violents soubresauts d'échapper à la mort. Gilbert de Domme ayant perdu cette occasion de prendre la cité se vengea sur la région M de V




Nota: Les Consuls de Sarlat vont même aller jusqu'à faire prêter serment de fidélité sur l'autel de l'église aux citoyens de la ville, qui juraient d'être loyaux et de lutter avec courage contre l'ennemi et de dénoncer aux Consuls tout officier ou citoyen traîtres à leur pays, ou s'ils s'apercevaient qu'une entente secrète existât entre eux et les Anglais !!!