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mercredi 9 mai 2018

Vlad III Dracula l'Empaleur 1429-1476

Le nom de Vlad III Voïvode (prince), de Valachie de l'actuelle Roumanie, était Vassal du Roi de Hongrie Mathias Corvin 1458-1490, il nous apparaît pour la première fois en histoire, par un document de quelques feuillets imprimés à Vienne en 1463!

Le personnage présenté par ce recueil avait été arrêté l'année précédente par Mathias Corvin et enfermé dans un château fort sur le Danube, notre personnage apparaît sur ces pages sous le sobriquet de Dracula dont on donne plusieurs étymologies.

La plus probable étant qu'il s'agit d'une référence au mot Roumain " drac ", venant du latin " draco " (dragon), qui signifie diable, donc Dracula voudrait dire " fils du Diable "








Au début du XIX siècle, William Wilkinson, rappelle que si Dracula signifie Diable en Valaque, ceux ci vers la fin du moyen âge donnaient ce surnom à toutes personnes qui se distinguaient " par leur courage ", ou " leurs actions cruelles ", ainsi que pour leur " habileté " au combat !!

Hors donc cette information nous indique, que si Vlad III a concentré sur son nom, la figure d'un monstre cruel d'exception, il n'en demeure pas moins que son surnom laisse entendre qu'il n'était pas seul et faisait partie d'une profusion de guerriers aux moeurs barbares !!!

L'auteur de notre livret de 1463, peint le personnage comme un tyran exceptionnel, dans une région ou il n'y a visiblement pas besoin de les pousser pour qu'ils se déchaînent !! Pour l'auteur c'était un tyran qui dépassait en cruauté, Hérode, Néron, Dioclétien et tous les tortionnaires connus

Qu'on en juge: il aurait supplicié de façon terriblement cruelle, un grand nombre de ses sujets ?, mais aussi des païens, des juifs, des chrétiens, des turcs, des allemands, des italiens et des tziganes ? Son supplice préféré " aurait " été l'empalement sur un pieu aiguisé et graissé (comme ça c'est sur ça passe mieux!!), que l'on enfonce par le rectum des victimes. Il y a quantité d'images de champs remplis de pals garnis de suppliciés!!








D'ou son nom de " l'empaleur ", cette image du personnage fut largement diffusée au XV et XVI siècle !

Mes sources sont d'un autre ordre, Matei Cazacu, chercheur au CNRS, spécialiste de la Roumanie et du monde Balkanique, dit qu'il n'aurait empalé que les traîtres envers son père, lors de son retour au pays après avoir été otage chez les Turcs !! il organisa un grand banquet aux fêtes de pâques et puni de cette façon les mauvais sujets de son père, il est évident que cette punition marqua les esprits !!!!

Nous trouvons aussi une version Russe qui circule depuis 1486, le présentant comme un Prince sévère mais juste, défenseur acharné des Valaques contre l'engeance Turc, homme d'une grande culture, qui selon les sources aurait inspiré Ivan le Terrible.

Ainsi rencontre t'on trois interprétations d'un Prince redouté, cruel et juste ? Bel exemple de l'ambiguïté de certains personnages médiévaux ayant laissé une image légendaire dans l'histoire !!!!!

Vlad Dracula est donc Prince de Valachie, la partie méridionale de l'actuelle Roumanie. Il appartient à la dynastie des Basarab fondée au XIV siècle







La Valachie du XV siècle est l'objet de conflits incessants entre hongrois et Turcs, après la prise de Constantinople en 1453 (voir article), les princes Valaques paient un tribut au turcs en échange d'une certaine indépendance !!!!


Vlad III va vivre des périodes successives de règne et d'exil, il monte sur le Trône en 1448, après avoir passé une bonne partie de sa jeunesse comme otage chez les Turcs, ou il va d'ailleurs acquérir une solide formation militaire

La partie principale de son règne se situe entre 1456 et 1462, avant de connaître une nouvelle période d'exil de 1463 jusqu'à sa mort en 1476, il aurait été victime d'une trahison de la part de l'un des ses hommes de confiance à la solde des Turcs

Il aura la tête tranchée !!, encore un autre prétendant Valaque allié des Turcs !!!, sa tête embaumée sera envoyé au Sultan Mehemed II qui s'empressera de la faire reconnaître par certains de ses proches

Selon Jacques Le Goff, la brochure allemande de 1463 est à l'origine de l'horrible réputation de Vlad III qui ne cessera de se développer, d'une part tout au long de sa vie, puis dans l'histoire sous une version plus ou moins mythique jusqu'à nos jours !!!




PS: Le dernier avatar de la réputation de Vlad III Dracula, sera de devenir Vampire !!! et cette dernière étiquette sur le dos du Prince est due au cinéma, par un film du cinéaste Hongrois Murnau, Nosferatu le Vampire en 1922 !!!! M de V

mardi 8 mai 2018

Le repas en cuisine au Moyen âge

Dans la maison du paysan, le repas est préparé sur un foyer ouvert disposé le plus souvent à même le sol de terre battue de l'unique pièce de la maison.Le feu est central avec une simple ouverture aménagée dans le toit, qui permet à la fumée de s'échapper, mais au froid au vent et à la pluie d'entrer.

Autant dire que le feu est entretenu en permanence, ce qui paraît normal étant donné que c'est également la seule source de chaleur et de lumière de la demeure.

Nous parlons bien sur du simple paysan disposant juste de son lopin cultivable et de son jardin potager! Pas du propriétaire terrien comme le père de Jeanne d'Arc qui disposait de 20 hectares de terres (voir article)







En ville la situation est totalement différente, la plupart des familles d'ouvriers, les apprentis, les petits artisans, les domestiques, tous ces besogneux qui vivent dans des logements tellement exigus, qu'ils ne disposent même pas d'un foyer pour cuire leurs aliments!! Ces gens ont par obligation recours aux vendeurs ambulants qui sillonnent rues et ruelles de la cité!, marchands d'oublis des pâtissiers confectionnant pâtés, flans, tourtes, tartelettes ou beignets

Ou s'approvisionnent aux échoppes ouvrant sur la rue des rôtisseurs, traiteurs et oyers (vendeurs d'oies et de volailles rôties) proposant une grande variété de plats que l'on mange sur place ou que l'on emporte à son logis.







L'équipement de base de la cuisine du commun des mortels de l'époque se compose: du chaudron que l'on pend à une crémaillère et de différents pots, poêlons et marmites de terre cuite, que l'on pose sur un trépied, les isolants du contact des braises, afin de de faire mijoter ou réduire et bien sur la poêle en fer.

Ces ustensiles correspondent à des types de cuisson, l'ébullition, la cuisson lente, la réduction, l'étouffé et la friture!! En revanche grils et broches ne se rencontrent que dans les demeures des gens aisés.

De même que peu de maisons sont pourvues d'un four à pain particulier, les seigneurs imposant l'usage du four " Banal ", leur permettant de percevoir une redevance bien sur . Seules les demeures des notables, Princes, Seigneurs, riches Bourgeois ou propriétaires terriens d'importance disposent d'une pièce spécifique pour la préparation des repas, qui sera selon l'importance et les moyens de la maison, équipée d'une ou plusieurs grandes cheminées. Elles sont parfois éloignées des pièces à vivre pour écarter les risques d'incendie

Parmi le peuple des villes ou des campagnes les tâches culinaires sont affaires de femmes ! Chez les grands de ce monde médiéval, par contre, ce sont uniquement des hommes qui préparent repas et banquets !!!








Ces professionnels sont appelés " Queux ", et non cuisiniers, ce terme ne désignant que traiteurs et rôtisseurs vendant dans leurs échoppes en ville;

Le Queux dirige une brigade au sein de laquelle règne une stricte hiérarchie, notre " Maître Queue ", suscite le respect et s'il a du talent il va exciter la convoitise des grands de ce monde qui se l'arracheront à prix d'or !!

Le personnel sur lequel règne le tout puissant Maître Queux, peut selon les maisons être important, en fait une véritable petite armée !!

Exemple: chez le Roi de France au XV siècle, s'affairent au bas mot soixante dix personnes en permanence ! et l'on sait que le roi est loin d'être le personnage le plus riche de son pays !!!!!

Dans ce personnel on trouve : des sauciers, des poissonniers, des potagiers, des hasteurs (chargés des broches à rôtir) et de marmitons aux multiples fonctions

Les marmitons ou jeunes apprentis chargés de tourner les broches au feu, d'entretenir les braises, d'éplucher et de couper les légumes, d'écailler et de vider les poissons, de vider et de plumer les volailles, de balayer et nettoyer les tables de travail de la cuisine, puis de laver les ustensiles, recevant pour tout salaire juste de quoi manger!! ce qui à l'époque n'était pas peu.







On trouve aussi les Bûchers, chargés de porter et d'alimenter en bois les cheminées, puis les Broyeurs qui devant une batterie de pilons et mortiers sont en charge d'écraser, de réduire les ingrédients nécessaires au mélanges d'épices qui composeront les sauces.

N'oublions pas les Gardes Mangers, surveillants les stocks de viande et les Porteurs d'Eau, car la cuisine consomme beaucoup d'eau et bien sur il faut aller la chercher au puit ( au cas ou vous auriez oublié qu'il n'y avait pas l'eau courante !!)


PS: voila en peu de mots comment s'articule au moyen âge les différentes façons de cuisiner ou de se restaurer en fonction de la place que l'on occupe dans la société médiévale M de V





Nota: Le Viandier de Taillevent, Maistre Queux du Roi, l'ouvrage est le premier à porter la signature de son auteur. Taillevent, sobriquet dont était affublé depuis son plus jeune âge le maître queux Guillaume Tirel, né en Normandie au début du XIV siècle.
Il commencera très jeune marmiton dans les cuisines de Jeanne d'Evreux, qu'il suivra lorsqu'elle deviendra Reine de France ( troisième épouse de Charles IV le bel), il servira également les trois rois successifs, Philippe VI de Valois, Charles V le Sage, puis Charles VI le fou, qui l'anoblira.
On peut supposer que c'est à la demande de Charles V le sage, qu'il rédige son Viandier, dans les années 1370 ( ce roi étant à l'origine de la bibliothèque nationale et un érudit passionné de livres), Taillevant meurt à l'âge respectable pour l'époque de 80 ans...M de V

lundi 7 mai 2018

Les épices au Moyen âge

La particularité dominante de la cuisine médiévale réside dans l'emploi abondant, diversifié et fréquent des épices, elles sont présentes dans les trois quarts des recettes que l'on trouve dans les ouvrages culinaires que nous ont laissés nos ancêtres de la fin du moyen âge.Par ailleurs la variété et la quantité d'épices pour un même plat est impressionnante !! Mais leur emploi ne se limite pas aux seules préparations culinaires, elles aromatisent les vins, les dragées ou sont utilisées dans des pommes de senteurs pour chasser les mauvaises odeurs (voir article)

Une véritable passion !....que dus je !!...une véritable folie des épices s'empare de l'aristocratie française au XIV et XV siècle, mais je vous rassure les autres pays européens ne sont pas en reste !







Les épices n'étaient pas pour autant inconnues auparavant, comme le poivre, le clou de girofle, déjà utilisés dans l'antiquité, soit comme aromatique ou comme médicament.

Tout le monde connait le pouvoir calmant du clou de girofle sur une rage de dents et nos ancêtres ont utilisé fort souvent cette épice. Nous trouvions aussi le galanga et la noix de muscade. Or donc nos anciens mangeaient déjà épicé bien avant de prendre la route des croisades à la fin du XI siècle.

Toutefois il est vrai que leurs séjours en terre sainte leurs ont permis de rapporter de nouvelles épices enrichissant par la même le répertoire existant. Un recueil rédigé par un auteur Florentin fait état d'une liste de plus de 200 épices au XIV siècle, faisant figurer aussi comme épices de très nombreux produits à usage médicinal.

A la même époque le " Viandier ", cite parmi les épices dont il dresse la liste, les amandes, le sucre, mais aussi les plantes aromatiques qui ne sont pas exotiques tel que : le laurier, ail, oignon, ciboule et échalote. Ce n'est que très récemment que le terme épice est réservé aux seuls produits végétaux naturels employés pour leur saveur et leur arôme.







Si certaines épices nous sont encore très familières, de celles que nous employons toujours !, mais à des doses bien plus modestes qu'au moyen âge, d'autres en revanche sont très peu utilisées, voir même totalement inconnues, le garingal, la graine de paradis, le macis, le spicnard, le cubèbe, le mastic et le citoual ????

On est en droit de se poser la question, sur les raisons qui ont suscité chez les élites sociales un tel engouement pour les épices. Éliminons l'idée fausse selon laquelle, l'emploi massif d'épices permettait de :
masquer le mauvais goût des viandes avariées !!! Car seules les élites de la société pouvaient se payer ces produits extrêmement coûteux. Comment imaginer rois, nobles ou notables si mal servis par leurs cuisines ?? leurs moyens financiers et leurs goûts pour la chasse leurs permettaient de disposer des viandes les plus fraîches.

Première hypothèse: nous savons que les viandes issues de la chasse, c'est à dire le gibier, ont un goût et une senteur fort marquée! bien plus que les autres viandes!, les épices pouvaient servir à en masquer le goût, d'autant que l'on sait que la noblesse appréciait les viandes blanches comme la volaille. Selon leurs convictions plus les viandes venaient d'animaux proche du ciel plus il était noble de les consommer, les viandes animales au sol étaient pour le peuple, sauf celle provenant de la chasse bien sur ! et ne parlons pas des légumes poussant en terre ils ne voulaient pas en entendre parler !








Deuxième hypothèse: les épices exerçaient un fort stimulant sur l'imaginaire de nos mangeurs du moyen âge, ces précieuse denrées exhalaient un fort parfum d'aventure, pour ces gens qui ne voyageaient que par les récits de troubadours et ménestrels de passage, voir de voyageurs qu'ils hébergeaient!!  nos épices provenaient d'un Orient lointain et mystérieux ??

La publication fin XIII siècle des récits de Marco Polo va contribuer à renforcer la composante imaginaire fantastique de nos épices ! car des contrées visitées par Marco Polo, le Giroflier pousse à profusion ils avaient le gingembre la cannelle et bien d'autres épices qui ne sont jamais parvenues jusqu'à nous !!

Dernière hypothèse, mais d'importance !! l'engouement des élites médiévales pour les épices était de nature sociale, leurs consommations extravagantes reflétaient leurs désirs  de se distinguer d'autres individus ou groupes que l'on considère comme socialement inférieurs.

Les épices correspondaient parfaitement à ce souci de distinction et l'emploi fréquent et abondant de ces produits achetés à des tarifs prohibitifs, affirmaient aux yeux de tous leurs rangs et leurs prestiges !!!







La quête des épices a eu des conséquences considérables, suscitant les grandes découvertes des XV et XVI siècles ! Au début du XIV siècle la route des épices part de chine, aboutit sur les rives de la mer noire et aux grands marchés de Beyrouth et Alexandrie qui fera la fortune de Gênes et Venise (voir articles).

La fin du moyen âge s'achève avec la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb, mais surtout par l'ouverture d'une nouvelle voie maritime. Vasco de Gama contourne l'Afrique, les épices peuvent venir sur les navires plutôt que de subir le transport coûteux par caravanes, moins d'intermédiaires et plus d'attaques de pillards!!!








Désormais ce sont les Espagnols et les Portugais qui détiennent le monopole du commerce de l'épice !! Avant d'être eux même détrônés fin XVI siècle par l'expansion Anglaise et Hollandaise.

Du coup le prix de l'épice diminue, moins d'intermédiaires les rendant plus accessible aux populations et ces produits perdront peu à peu leur fonction de marqueur social.

PS: plus proche de nous le Thé, le café et le chocolat joueront un temps le même rôle, qui distinguent un temps les élites. Le copiste tient à signaler une fois encore que cet article reflète ses convictions par rapport aux livres qu'il a consultés, pas la peine de vous fendre d'observations désobligeantes que j'effacerais systématiquement M de V

dimanche 6 mai 2018

N°160) Le Poisson des jours Maigres au moyen âge

La nourriture des jours maigres, c'est à partir du XII siècle que la consommation de poisson de mer, tel que harengs, Morues, Merlus et Saumons s'accroît régulièrement au détriment des poissons d'eau douce, tel que Perches, Carpes, Anguilles et Brochets, qui peuplent lacs et rivières, ainsi que les étangs et les viviers créés par l'homme.

Les grands centres urbains comme les cités capitales de Duchés ou de Comtés, les villes et gros bourgs, éloignés des côtes maritimes ont organisé des circuits de ravitaillement en poisson marin, de façon à pallier une éventuelle rupture de l'approvisionnement en poisson d'eau douce

Cet investissement, primordial en valait la peine !! Il faut tenir compte à cette époque du nombre fort élevé des " jours maigres " ( 200 jours par an) ou la viande est proscrite des tables par l'église, toutes les couches de la société médiévale consomment obligatoirement du poisson !! que vous aimiez ou pas fallait se conformer aux règles religieuses

Pour la conservation et le transport sur de longues distances de cet aliment très périssable, on avait recours d'une part au séchage ( à l'air libre et au soleil si possible), que l'on remplaçait pour les poissons gras comme le hareng par le salage et le fumage








Prenons le hareng, inépuisable ressource alimentaire au moyen âge, pour les jours d'abstinence, au départ ils seront pêchés au plus près des côtes, que les bancs longent au printemps, pour être rapidement débarqués, afin d'être salés (harengs blancs), ou fumés (harengs saurs), que l'on conserve ainsi plusieurs mois.

Mais ces techniques ne parviendront pas à satisfaire une demande toujours croissante ! Donnons quelques chiffres, la France est peuplée d'environ 16 millions d'âmes au XIV siècle, et si on multiplie ce chiffre par le nombre approximatif de 200 jours maigres par an !!! Je vous laisse imaginer la quantité de poisson, surtout en tenant compte des techniques de pêche du moyen âge.








Il faut attendre l'an 1350 et la mise au point d'un procédé innovant, que l'on attribue à un patron pêcheur Hollandais, les " Harengs Caqués ", permettant de porter à une année la date limite de consommation.

Le Caquage consiste à préparer le poisson à bord du navire, de le vider, puis de le tasser dans des tonneaux en alternance avec des couches de sel. Alors se produit une réaction chimique que l'on nomme la Saumure

Les poissons baignent dedans, les protégeant de la contamination bactérienne, ce qui présentait un autre avantage!, celui de moins dessécher la chair de nos harengs !!!!







Autre avantage, cela permettait également d'aller chercher le poisson en haute mer ! , ce qui évitait de longs et coûteux allers retours sur la terre ferme pour la préparation des harengs


Rappelons ici l'importance capitale du sel, comme ingrédient de conservation du poisson, mais aussi de la viande, des légumes et des fromages !!!!

A cette époque, marais salants de l'Atlantique et salins de Provence, puits salés de franche Comté et mines de sel sont exploitées intensivement.

Les acheteurs de cette denrée vitale seront captifs de cet incontournable produit, car le sel ne tarde pas à devenir le support d'un impôt particulièrement injuste la gabelle qui pèsera lourdement sur le peuple !!! Nos dirigeants, qu'ils soient rois ou présidents ont toujours su plumer les pauvres gens !!!!

D'autres espèces seront pêchées en grande quantités, avec des procédés de conservation différents, c'est le cas de la morue, qui lorsqu'elle est séchée est rebaptisée " Stockfish ", car elle devient alors aussi dure que le bois (stoc en Néerlandais).








Le Mesnagier de Paris, livre rédigé au XIV siècle en fait état je cite: qu'icelle morue et seichée à l'air libre et au soleil et de ce fait nommée " stofix ", et que quand on veut la manger il convient de la battre à l'aide d'un maillet de bois bien au moins pendant un heure !!!

On peut citer les Merlus pêchés au large du cap Sizun à la pointe de la Bretagne. La capture ne s'étendant que sur la période du printemps, un Pape ira jusqu'à autoriser les pêcheurs de la région à travailler le dimanche, car chaque jour compte !!!!!!

Après séchage les merlus seront commercialisés jusque dans le sud ouest du pays. Les ports Provençaux quand à eux puiseront en Méditerranée de quoi exporter du Thon salé, des barils d'Anchois et des tonneaux de sardines.








Nous ne pouvons clore cet article sans parler des abondantes richesse tirées d'un animal qui n'est pas un poisson, la Baleine, la forte densité de sa présence dans le golfe de Gascogne, va faire la fortune des ports de la côte basque et notamment de Biarritz tout au long du Moyen âge !!

Au mois de septembre, l'observation des panaches de vapeurs des cétacés annonçait leur arrivée, aussitôt rameurs et harponneurs se précipitaient au port, mettaient les embarcations à la mer, car la capture d'une seule baleine était la garantie de tonnes de viandes, mais aussi de graisse et de lard ( le craspois).



PS: il est certain que ceux qui n'aimaient pas le poisson au moyen âge étaient gros jean...comme devant, car à cette époque on ne plaisantait pas avec les consignes des ecclésiastiques, moi même je dois dire que je préfère le poisson dans la mer que dans mon assiette M de V

samedi 5 mai 2018

Les Voyageurs d'Espagne au Moyen âge

Des silhouettes étrangères que l'on rencontre au hasard des chemins menant aux royaumes d'Espagne, ont franchi les Pyrénées, soit en marchant et priant pour pèlerinage, soit en pénitence, ou par décision de justice comme pénitence judiciaire, ceux ci font ce voyage le plus souvent à pied, voir même pour certains pieds nus !!!


D'autres seront à cheval, allant à la rencontre de souverains en tant ambassadeurs, d'autres ayant contrats comme bâtisseurs, qu'ils soient maçons, charpentiers, verriers ou maîtres d'oeuvres etc ..

Puis des touristes, qui sont déjà quoiqu'on en dise fort nombreux au XV siècle, parmi tous ces gens d'horizons et conditions diverses, certains laisseront des observations, sous forme de notes ou d'écrits, relatant leurs périples.

Les plus connus, si ce n'est les plus nombreux seront les pèlerins de Saint jacques de Compostelle, venus dès le X siècle, depuis le Puy en Velay pour l'évêque Gotschalk, le Rouergue pour le Comte Hugues. Puis ce fut un flot continu d'individus, parmi les plus connus, le comte d'Angoulême, le Duc Guillaume X d'Aquitaine, le Roi Louis VII le jeune et le très connu Jean de Joinville en 1254 au retour de sa croisade en terre sainte!







Le plus célèbre observateur, des pays Espagnols traversés des Pyrénées à Compostelle, reste le prêtre de Parthenay en Poitou, Aimery Picard, au milieu du XII siècle, pour son fameux guide du pèlerin ( bien que de nombreux médiévistes actuels doutent qu'il fut écrit de sa main)

Ses descriptions des Basques et des Navarrais qu'il décrit sont bien connues, on est sur au moins d'une chose c'est qu'il aurait au moins rédigé une partie de ce fameux guide du pèlerin.

Après le prêtre du XII siècle, on trouve quelques pages savoureuses du chroniqueur Jean Froissart, ou se trouvent décrits le soleil, la soif et la rudesse des gens de ces pays d'Espagne. Il ne s'y rendit jamais lui même, mais comme à son habitude il raconte au travers des gens qui si sont rendus, comme ces Béarnais partis guerroyer pour le compte d'Henri de Trastamare au milieu du XIV siècle, dans les rangs des grandes compagnies menées par Du Guesclin

Il faut attendre ensuite le XV siècle pour lire des récits de pèlerinages et d'autres observations sur les Espagnol, par des gens venus du nord qui entrent dans la péninsule Ibérique, personnes d'Europe centrale ou d'Angleterre le plus souvent. On peut citer la fameuse pleurnicheuse, Marjory Kemp et les emportements mystiques qu'elle dicte à son chapelain 1417








De 1465 à 1467, le comte Léon Pozmital et quelques jeunes écuyers et chevaliers, vont en pèlerinage à Compostelle, ces seigneurs Tchèques on laissé un récit de leur périple, de leur passage et du séjour au Portugal, d'une étape à Burgos, puis de la nécessité de se rendre au monastère de Guadalupe pour y laisser au soins des bons frères plusieurs de leurs malades

Relatant également la profondeur de leur croyance et leur émerveillement à l'arrivée à Compostelle,et de leur recueillement sur la tombe de Saint Jacques et de pouvoir toucher une relique, le bout du bâton du saint

Ensuite viennent les écrits de Nicolas Popplau, gentilhomme de Breslau 1483-1486, Touriste des cours européennes, sans but religieux, mais dans un souci d'observation politique de celles ci !!. Parlant de la difficulté de trouver des auberges, de leurs chambres surchargées, toutes étant communes et bruyantes !!








Suivra le récit de Jérôme Müzner qui fuyant la peste de 1484, puis celle de 1495, visite l'Europe dont l'Espagne dans l'année 1495.

Cet humaniste laisse des écrits dans la langue des doctes!, c'est à dire le Latin, décrivant plantes et jardins, ainsi que l'architecture des villes ou il passe et des auberges ou il descend. Il nous parle des systèmes d'irrigation de Valence et de Grenade, des arbres fruitiers et du fameux jardin avec bassin et jets d'eau du Cardinal Mendoza à Guadalajara.

Quand aux rencontres des souverains, les rapports officiels des ambassadeurs se chargent de leurs descriptions, citons celle de Roger Machado, envoyé de Henri VII d'Angleterre en 1489, ou même muni d'un sauf conduit, le voyage fut loin d'être une partie de plaisir.


PS: On peut donc conclure que les royaumes d'Espagne sont fort sollicités à la fin de l'époque médiévale, c'est du moins ce que l'on retire du livre de Béatrice Leroy et des infos de la BNF sur l'Espagne des voyageurs M de V










vendredi 4 mai 2018

La Révolution manquée du XIV siècle 1354-1358

Il me semble intéressant de voir la révolution manquée du XIV siècle 1354-1358 à travers l'opinion de FT Perrens, qui naquit 33 ans après celle de 1789 !!!

Selon Perrens, il n'y a pas de meilleure façon de juger les événements de l'histoire que d'en faire le récit impartial, et si l'historien expose, en outre, à mesure les motifs de son sentiment, ou s'il cherche à prouver qu'il n'a pas eu tord de se ranger à telle ou telle opinion, puis suivi l'autorité de tel auteur plutôt que tel autre ? Il ne fait que donner une autre opinion, ce que tout lecteur est en droit d'exiger !! La révolution Bourgeoise du XIV siècle, est bien connue de ceux qui les premiers, l'ont écrite et en ont rassemblé les matériaux. Perrens dit: s'ils se trompent dans leurs conclusions, c'est qu'ils n'ont appliqué leurs soins qu'à débrouiller nos vieux manuscrits

Ce républicain pur jus, fier de sa toute fraîche saga révolutionnaire de 1789, enfonce le clou en ajoutant: il y a une raison à l'insuffisance de nos premiers historiens, c'est que dans la paix menaçante ou le pouvoir absolu les fit vivre, ils n'eurent ni l'expérience des révolutions, ni le désir de liberté! ....je me gausse, il est vrai que celle de 1789 fut un exemple PTDR !!!!!!

Sans oublier que la révolution a tellement détruit d'archives de notre histoire que nous sommes obligés souvent d'aller chercher nos sources en Angleterre...eux aussi pourtant ont eu leurs petites révolutions, mais ils ne furent pas assez stupides pour détruire leurs archives  m'enfin !!!!!!








Cet échevin a par une anticipation étrange, voulu et tenté des choses semblant n'appartenir qu'aux révolutions les plus modernes.

Dans les trois années sur lesquelles domine Etienne Marcel, il vécut et mourut pour une idée, ...celle de précipiter par la force des masses roturières, l'oeuvre de nivellement graduel commencée par les rois!!

Mais ce fut son malheur et son crime d'avoir des convictions impitoyables! A une fougue Tribun qui ne recule pas devant le meurtre, il joignait l'instinct organisateur

Il laisse à Paris des institutions fortes, de grands ouvrages et un nom qui deux siècles après lui, ses descendants porteront avec orgueil comme un titre de noblesse









Marcel était un homme de pratique plutôt que de théorie, qui fut poussé par les circonstances!! Il est sur que ce qu'il voulait en 1355 ne ressemble guère à ce qu'il voulait en 1356, et fort différent de ce qu'il tenta d'accomplir en 1358

Après Poitiers il ne prétendait pas plus que tous les Bourgeois, qu'ils fussent des temps antérieurs ou du sien. Il voulait réformer les plus criants abus et à ses yeux cela commençait par une intervention fréquente des états, c'était pour lui le moyen de parvenir à surveiller l'administration, les finances et appliquer au royaume des règles de justice équitable, de gestion économe, ce qui faisait la prospérité des communes Flamandes et des villes d'Allemagne. Marcel se trouvait face à des nobles, avilis par leur fuite à Poitiers, incapables d'imaginer ou de préparer des réformes et encore moins disposés à les accomplir. Lui cherchait à créer une confédération des villes dont Paris eut été l'âme et le Roi ou le Régent le chef nominal.








En 1357-58 quand les difficultés se font sentir, que la situation est compromise et bientôt désespérée, leur but reste le même et pour l'atteindre imagineront les plus fâcheux expédients, fermant les yeux sur la volonté générale pour imposer la leur, s'arrogeant ainsi une dictature bientôt exécrée, alors qu'ils voulaient mettre fin à la dictature des rois !!

Je ne sais s'il faudrait défendre Etienne Marcel,comme d'un crime, d'avoir été ambitieux, car l'ambition chez les hommes honnêtes, n'est, au fond, que le sentiment de leur supériorité et du bien qu'ils peuvent faire en prenant la place qui leur est due !! (vous constatez que comme il est révolutionnaire il est de fait honnête et supérieur Pffff sa théorie décoiffe !!!) par ma barbe j'en reste pantois !!!!








Puis il se reprend en disant: nous n'avons garde de présenter Etienne Marcel comme un homme irréprochable (diantre!!), tel qu'il est, tel que nous le montre l'histoire, dégagée de ses injustices et séculaires préventions, il est un des réformateur dont l'esprit puissant hâtait la fin du moyen âge (sur qu'ils ont tout fait pour !!), et entrevoyait pour les peuples un avenir préférable au régime féodal.


Ne voulut on le considérer que comme chef de la municipalité de la ville de Paris, il est l'un des Prévôts de marchands qui ont fait le plus pour le progrès, la grandeur et la richesse de la ville de Paris (si je crois pas celle la tu m'en raconte une autre !!!),

Son nom, un moment méconnu durant la réaction sanglante qui suivit sa mort, ne tarda pas à être honorée de nouveau par l'opinion publique, en 1413 Jean Marcel, un de ses descendant sera nommé échevin.


PS: Ouf c'est bien pour vous donner du grain à moudre, car la propagande républicaine c'est pas facile à supporter M de V

jeudi 3 mai 2018

Les épidémies: le Feu Sacré, la Peste, la Suéte

Sous la plume des Chroniqueurs, les épidémies du moyen âge reçoivent le plus souvent le nom de peste, ce qui est compréhensible, quand on sait que même les médecins de l'époque ne savaient pas très bien eux même ou ils en étaient.


Se contentant souvent de pérorer en Latin, pour cacher leur parfaite incompétence dans ce domaine, ou bien cherchant la sources de tous ces maux dans les étoiles !!

Il y a néanmoins trois fléaux qui se distinguent des autres, par la netteté des symptômes ou la violence des effets. Au XI siècle une maladie terrible, dont les contemporains retracent les effrayants ravages en France et en Italie:

Le Feu Sacré (Ignis plaga- Ignis sacer), il attaque les membres, les consumant, les détachant du corps, sorte de gangrène spontanée, s'étendant à un grand nombre  de personnes de tout sexe et de tout âge

Les symptômes: sous une peau livide, ce mal ronge les chairs, les patients sont d'abord saisis d'un sentiment de froid intense, puis surviennent des chaleurs intolérables, cette affection paraît sans remède, une question se pose, faut il distinguer le "Feu Sacré" de cette autre épidémie le "Mal des Ardents" ???? moi je ne saurait le dire n'étant pas médecin !!!









La Peste: au XIV siècle franchit les montagnes ou est apportée dans les cales des navires marchands, l'Europe voit apparaître la terrible faucheuse d'hommes, qui traversera aussi le bras de mer pour envahir également l'Angleterre l'écosse et l'Irlande, je ne m'étendrait pas sur le sujet ayant déjà fait un article sur celle de 1348-1349.

Des littérateurs, des historiens (Boccace, Villani, Guillaume de Nangis ou des médecins comme Guy de Chauliac), retracent la marche, la gravité et l'étendue de cette maladie.

Certains symptômes la caractérise, tâches charbonneuses, bubons et prostration. Selon Boccace, "elle se propage comme feu sur bois sec", Pétrarque s'écrie " vit on jamais de semblables désastres", villes abandonnées, voies publiques couverte de cadavres

Je l'ai noté dans mon article !!! mais au plus fort de l'épidémie on comptait dans la ville de Paris 800 morts par jours ce qui est énorme

Des régions seront plus touchées que d'autres car la peste s'y installait semblant se plaire dans cet endroit y restant de longs mois voir deux années !!

L'Europe sera sévèrement ravagée parla peste noire de 1348-1349








Au XV siècle, l'Angleterre va être atteinte d'une maladie nouvelle, une fièvre pernicieuse qui ne tarde à se répandre à Londres et dans le reste de l'île ensuite, pour plus tard se répandre aussi chez nous.

Les attaques sont foudroyantes, on y succombe parfois en deux heures; au bout de vingt quatre heures on est soit mort ou hors de danger !!

Cette maladie se signale par des frissons, le délire, une soif ardente, un feu intérieur dévorant, une sueur abondante est fétide !!

Lors de sa première apparition le mal atteint exclusivement l'Angleterre, d'ou le nom  employé de Suette Anglaise, la convalescence est longue (s'il y en a une !!!), accompagnée de dysenteries.

Contrairement aux autre épidémies, la suette attaque de préférence les individus robustes, biens portants et jeunes et délaisse faibles enfants et vieillards

Il est facile de concevoir que ces affections contagieuses de toutes natures impressionnent profondément les populations

Au XIV siècle la faculté de médecine de Paris consultée par le Roi sur l'origine de la terrible épidémie de Peste, répond qu'elle est due à une disposition défavorables des constellations célestes, même un Guy de Chauliac ne s'exprime pas autrement, l'agent de peste est du pour lui à une mauvaise disposition des trois corps supérieurs Saturne, Jupiter et Mars !!!


PS: ces croyances naïves avaient au moins le mérite d'êtres inoffensives !!!!, mais sous l'influence de la terreur, on chercha des causes moins éloignées du mal, on en viendra vite à accuser certaines catégories d'habitants. Vous savez comme moi que de l'accusation au crime le chemin est pentu et rapide M de V

mercredi 2 mai 2018

La Lèpre et les Lèproseries

La lèpre cette affection si terrible, qui détruit si lentement le corps humain, avant de lui enlever la vie est aussi ancienne que l'humanité. Les Egyptiens de l'antiquité en étaient déjà atteints.

Toutes les nations attribuent à ce mal un caractère contagieux voir même héréditaire, chez les écossais la crainte est telle, que d'après certains auteurs, toute femme lèpreuse devenue mère doit être brûlée avec son enfant !!!

Toutefois, si ces malheureux nommés, lèpreux, Ladres, Mezel, Meseaux, etc, deviennent pour nos ancêtres un objet d'horreur, ils sont aussi un objet constant de pitié.

Partout des âmes charitables leur vouent une tendresse particulière, cherchant à adoucir leurs douleurs et les épreuves qu'ils subissent au quotidien.

La fondation de lèproseries se fait dès les premiers siècles de l'ère chrétienne, les conciles et les pouvoirs publics s'occupent d'assurer l'isolement des malades, on se contente dans un premier temps de huttes élevées, posées sur quatre poteaux, dans un champ, en dehors des agglomérations, mais proche d'une grande voie d'accès. Les lèpreux de ces fondations après leur décès y sont brûlés avec leurs habits et les menus objets qu'ils possédaient. Cette règle de brûler les Ladres à leurs morts se pratique dans tous les pays de l'Europe .







De bonne heure cependant les monastères affectent des maisons spéciales à l'internement des ladres. mais en général dans n'importe quelle région, dès qu'un tissu social se met en place, commence la construction de lèproseries, ladreries, meselleries, maladreries dont le but essentiel est la séquestration de ces malades.

Ces maisons, on l'a dit, sont dues à l'initiative des ordres monastiques, mais pas uniquement, les nobles, les grands seigneurs, des communautés d'habitants et parfois même sur l'initiative de simples particuliers!!

Le nombre de ces établissements est colossal, citons le testament de Louis VIII, qui lègue cent sols à chacune des 2000 maladreries de son royaume !!

Au milieu du XIV siècle, le diocèse de paris en compte pas moins de cinquante neuf ! En Angleterre et en écosse on compte cent quinze Hôpitaux de lèpreux et il en va de même dans toute l'Europe, avec des chiffres plus ou moins importants selon les pays !!








Il ne s'agit pas dans sa grande majorité de constructions imposantes, le plus souvent ce sont des établissements composés de trois parties distinctes, la chapelle et son cimetière, le bâtiment pour les personnes saines chargées de la direction et des soins et le ou les bâtiments des malades;

Un grand jardin leur est réservé, ou eux seuls peuvent le cultiver et en consommer les produits, il est séparé par un mur de la partie ou vivent les personnes saines. Ils élèvent également des porcs uniquement pour leurs besoins, et ceux ci ne peuvent en aucun cas être achetés par les bouchers des environs.

Les lèpreux disposent d'une cuisine distincte, local bien à eux avec les ustensiles réservés à leur usage uniquement, de plus les maladreries sont pourvues d'un puits destiné a l'usage des malades de la lèpre;

On trouve également des chambres consacrées aux malades de passage, parcourant les chemins et dotés de documents justifiant de leur moralité.

On peut même trouver dans certains de ces établissements des locaux susceptibles de détenir par mesure disciplinaire des ladres causant des troubles, sorte de prison temporaire !!









En résumé une lèproserie affecte dans la majorité des cas l'aspect d'une ferme, je généralise bien sur, qui se trouverait un peu à l'écart d'une agglomération, des habitations d'un Bourg ou d'une cité.

Mais en même temps cet établissement ne devait jamais se trouver éloigné des chemins de passages ou des carrefours ou le trafic est intense!

Car tout en séparant les lèpreux de la société humaine, pour cause de contagion, qui bien que lente n'en était pas moins existante, on ne désire nullement au moyen âge qu'ils soient oubliés!!

Or donc ces établissements sont donc exposés aux regards dans des lieux fréquentés, permettant aussi à ces malades d'avoir quelques commodités.

Car beaucoup de lèpreux continuaient à vaquer à leurs occupations, un grand nombre étaient itinérants allant de maladreries en lèproseries

PS: contrairement aux idées reçues s'ils étaient obligés de vivre à l'écart des gens sains, ils n'étaient pas pour autant dépossédés de leurs biens terrestres, cette maladie touchant toutes les couches sociales on trouvait des ladres nobles, bourgeois et commerçants, or donc dans bien des cas ils continuaient même de loin à gérer leurs biens M de V

Sources: BNF, histoire de la Charité L Lallemand

lundi 30 avril 2018

N°155) Les Prévôts des Cités Commentaire !

Pour être clair nous allons prendre Paris comme exemple, car dans une grande cité il y a deux prévôts !!

Celui du Roi, que l'on peut nommer Prévôt criminel, exerçant au Châtelet, chargé de l'autorité royale et de la police pour la ville.

Puis le Prévôt des Marchands, une prévôté Bourgeoise à l'administration paisible et subordonnée au Châtelet, bref un gouvernement de marchands et de pères de famille des cités, mais celui ci est complémentaire du premier.

Or donc ne confondons pas un Prévôt royal comme Etienne Boileau, qui au XIII siècle, codifia les métiers parisiens en rédigeant le livre des métiers (voir article), avec un illuminé comme Etienne Marcel qui au XIV siècle fomenta sa petite révolution Parisienne, en profitant de son titre et des prérogatives d'un Prévôt des marchands.







Les Prévôts débonnaires, auxquels Etienne Marcel a succédé n'étaient que des bourgeois confinés dans les affaires de leur commerce et de leur échevinage.

Ils s'occupaient d'assurer l'approvisionnement de la cité, le pavage des rues, l'établissement des fontaines, la police du port, répartir la taille, maintenir l'ordre en ville avec le concours et sous l'autorité du Châtelet. Exemple: en 1298, le prévôt des marchands et l'échevinage vont soumettre à l'arbitrage du prévôt royal la répartition d'un versement financier au roi, de cent mille livres, par les parisiens, ils demandent que les Templiers logeant en Paris et au demeurant fort riches prennent part à ce versement !!

Il faut dire que le Temple était exempt de toutes taxes ou impôts de quelque nature que ce soit, on ne peut pas dire qu'ils étaient en bon terme avec les bourgeois en empiétant sans cesse sur leurs prérogatives dans la cité.







La guerre de cent ans occupe tous les esprits, absorbe toutes les ressources et si la vie municipale n'est pas éteinte pendant cette période, elle est du moins étouffée par la politique et le fracas des armes.

Les bourgeois vont courber le dos, sentant venir l'orage, sachant fort bien qu'ils en subissent toujours le contrecoup, ils se font aussi modestes que possible, pour échapper aux réquisitions et aux tailles.

Or donc durant cette sombre période on ne trouvera que fort peu d'actes se rapportant aux deux Prévôts, Jehan Gencien et Hugues le Cocq, qui nous séparent de notre " Bout feu " d'Etienne Marcel !!








Notre Prévôt des marchands devenu homme politique, par le fait des malheurs du temps et encore plus par une ambition personnelle dévorante, ne cessera cependant jamais de prendre à coeur les affaires municipales correspondantes à son état.

Mais on est loin de se représenter la somme d'influence qui fut mise entre les mains de Etienne Marcel, le jour ou il devint chef du corps municipal. Il était fort riche et allié à la plupart des grandes familles du commerce parisien, il pouvait compter sur les six corps, Drapiers, Epiciers, Merciers, Pelletiers, Orfévres, changeurs et bonnetiers, qui constituaient la haute Aristocratie bourgeoise.








Surtout lorsque le pouvoir royal est affaibli par une longue suite de défaites et d'humiliations, laissant dépérir entre les mains de prévôts royaux l'autorité d'emprunt qu'ils tenaient du Roi, laissant ainsi s'accroître d'autant l'influence de la Prévôté Bourgeoise !!!

Etienne Marcel avait à disposition une armée de travailleurs et de jeunes apprentis qu'il suffisait d'armer. Un acte de sa main en date d'avril 1358, ordonne de mettre en la " maison de ville ", une quantité d'armes et de munitions, ce document porte le sceau des marchands et non celui à la fleurs de Lys du pouvoir royal qu'il combattait.

Huit mois plus tard !! Marcel est tombé, l'autorité prévôtale est entre les mains de Tristan Gentien, qui liquide les dettes de la guerre civile, ou de la révolution bourgeoise si vous préférez !!!






Les lettres du Prévôt portent désormais à coté du sceau de la ville celui de la royauté, le Régent Charles a remis du moins moralement, la main sur le pouvoir municipal.

Il contraindra même ces fiers bourgeois parisiens à rendre des comptes devant le Prévôt royal et son Lieutenant au châtelet.

PS: C'est une étude sommaire qui n'avait pour but que de différencier le Prévôt Bourgeois du Prévôt Royal, et non pour dresser le portrait d'Etienne Marcel !!! Quand à Etienne Boileau un article a déjà été fait M de V



Nota: Le Lieutenant du prévôt royal est généralement un chevalier qui est en charge du guet royal il a à sa disposition des cavaliers et des gens de pied et il supervise aussi le guet Bourgeois de la cité

dimanche 29 avril 2018

Arnaud de Cervole l'Archiprêtre

Arnaud de Cervole: d'Argent à deux Fascés de Gueules, accompagnés de six Merlettes de Sable.

Surnommé l'Archiprêtre, un des acteurs majeurs des Grandes Compagnies dans la guerre de cent ans, en Bourgogne et dans le Nivernais, dont il fut Lieutenant Général, comme Capitaine de compagnie pour le roi de France, un des plus célèbre chef de bande au service du Roi Jean II le Bon. Puis du Dauphin et futur roi Charles V le sage

Arnaud de Cervole était un " Regnauld ", né à Sainte Mary aux environ de 1320, son père Foulques Regnauld est Chevalier seigneur de Sainte Mary, sa mère deuxième épouse est Pétronille Chataignier dame de Cervole (fief aux environs de Savignac en Périgord)

A la mort du père en 1330, si les enfants du premier mariage restent en Angoumois, Pétronille et ses deux fils, Pierre et Arnaud, s'installent à Cervole. le premier né Pierre comme de coutume se destinait à la carrière des armes (mais sera un des second de son frère cadet Arnaud plus tard!!). Arnaud le cadet était destiné à la carrière ecclésiastique et se trouvait pourvu d'un bénéfice, l'Archiprêtré de Velines, proche de Savignac !!!








Ce bénéfice lui conférait le titre d'Archiprêtre de Velines, qu'il portera toujours, je ne sais si c'est par dérision ??, il contrastait fort curieusement avec l'existence de routier qui fut la sienne.

Car bien sur il n'entra jamais dans les ordres, ne faisant que toucher les revenus de son titre, la fonction quand à  elle était assurée par un prêtre qui bien sur ne touchait que la portion congrue !!

Avouons que l'on ne sait rien de sa jeunesse et de la façon dont un Arnaud, passe d'étudiant en Théologie à chef d'une des plus redoutable bande de routiers du XIV siècle ???? La première trace historique de l'Archiprêtre se trouve sur un reçu du trésorier des guerres de Jean II le bon, au 13 juillet 1352, pour une somme de 1000 livres, due sur une année de service, pour lui et ses vingt hommes d'armes à cheval avec leurs suites et soixante sergent à pied







Il va guerroyer en Périgord, Saintonge et Angoumois, sous les ordres du plus improbable Connétable de France qui soit !! Charles d'Espagne (La Cerda), le petit protégé incompétent de Jean II le Bon, jamais titre ne fut remis à si mauvais personnage! (désolé je m'emporte !!!!)

En 1356 on le trouve à la bataille de Poitiers aux côtés de Jean II, non seulement avec ses troupes, mais comme représentant du Duc d'Alençon mineur, il combattra en portant sa bannière, fait prisonnier il paye rapidement sa rançon, puis fut désigné pour représenter le roi de France comme gardien de la trêve de Bordeaux

En 1357 le voila marié avec Jeanne de Graçay, veuve du seigneur de Chauvigny Levroux en Berry, il devient par le fait un des principaux seigneur de la province ( pauvre Jeanne...je compatis !!)








Mais la trêve a libéré les routiers des deux camps, qui se mettent à dévaster les terres pour leur propre compte. On lance une expédition, surement avec l'assentiment du Dauphin Charles, vers la Provence, Arnaud est chargé de recruter les bandes de pillards.

De puissants seigneurs de cette région sont en lutte contre leur souverain le roi de Naples, les tropes d'Arnaud franchissent le Rhône pillent et sèment l'épouvante dans Avignon et entre en Provence ou ils apportent guerre et dévastation.

Le Pape va le couvrir d'honneurs et d'argent pour qu'il s'éloigne avec ses troupes de la Provence et du Comtat Venaissin







En 1358 il part protéger le Nivernais et le Berry, contre les ravages d'un autre chef de bande, le célèbre Robert Knolles, mais étant gens de même farine ils vont se ménager, autant dire que cette campagne fut des plus molle, il y sera même fait prisonnier lors d'une patrouille,puis libéré contre rançon.

Jean II libéré par le traité de Brétigny le reprend à son service et Arnaud de Cervole deviendra le plus ferme appui de son fils Philippe le Hardi, auquel le roi donne la Bourgogne en apanage.






En 1362, il sera fait prisonnier par les grandes Compagnies, lors de la désastreuse bataille de Brignais, qui voit l'armée royale se faire torcher par les routiers, il sera libéré et dans cette même année il se marie une nouvelle fois avec Jeanne de Châteauvillain (encore un Jeanne ?), propriétaire de grands biens et d'importantes places en Bourgogne et en Auxois !!


En 1364 il est avec Bertrand Du Guesclin lors de la bataille de Cocherel contre les Anglo Navarrais du Captal de Buch, mais il se retire en laissant ses troupes ne voulant pas combattre contre Jean III de Grailly, il y avait semble t'il une histoire de vassalité entre les deux hommes ?????

Il fera parti de la croisade en Espagne, qui fut lancée pour débarrasser la France des grandes compagnies, et afin de soutenir le Trastamare contre Pierre le Cruel, mais chargé de recruter les dernières troupes en base arrière de l'armée de Bertrand il n'arrivera jamais en Espagne. Arnaud sera tué par un cavalier de son escorte au cours d'une discussion houleuse  entre routiers. Résumé de l'ouvrage sur Arnaud de Cervoles écrit par le marquis de Saluces M de V


Nota: j'oubliais !!! quand Arnaud est fait prisonnier à la bataille de Brignais.....celui qui commandait les Grandes Compagnies, n'était autre que Seguin de Badefol le roi des Routiers !! (voir article), ils étaient tous deux du Périgord ....ça créé des liens non ????????