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mardi 14 septembre 2021

La Quinzaine des Jacques

Or donc c'est en Paris que se répand, autour du 20 mai 1358, la rumeur que la veille à Saint leu d'Esserant, près de Creil, un fort parti de paysans s'est opposé à un groupe d'hommes d'armes !!!. Quatre chevaliers et cinq écuyers sont ars sur le terrain, parmi lesquels on trouve le neveu du maréchal de Normandie....voila qui allait contribuer à envenimer les choses mordious

L'origine de la querelle nous est inconnue, sans doute les " Gentilhommes " attaqués commandaient ils une de ces nombreuses escouades qui enrôlaient et réquisitionnaient pour leur approvisionnement ??. Bref ils détroussaient à la ronde tout ceux qui leurs tombaient sous la main

Il semble qu'il faille écarter la préméditation de la part des paysans, mais plutôt qu'ils étaient mécontents de se faire plumer à nouveau, enclins à regimber le ton va monter !, moqués par la soldatesque cela ne pouvait finir qu'en jus d'boudin





Alors comme l'autorisait les Ordonnances Royales, en cas d'exigences abusives, on fit sonner les cloches appelant de ce fait les Bourgs champestres avoisinants à la rescousse !!. Le résultat dépassa l'espérance du simple renfort. Mais voila il y avait de la viande froide au sol et nos vainqueurs se mirent à craindre de prochaines et terribles représailles !!!

Le seul moyen de se préserver était de provoquer un ralliement rapide à leur cause, il n'y avait pas besoin de pousser bien fort la charrue, car attisé par des années d'inquiétudes et de rancune le mouvement allait se propager à la vitesse d'un incendie !

Dans la campagne autour de Creil les cloches vont sonner à la volée, de la vallée de l'Oise à celle du Thérain et de la Brêche !!. Alors " sans aultre conseil, sans armeures, n'ayant que bastons ferrez et coustiauls " les jacques se mettent en marche. Rapide comme un orage d'été la révolte forme bientôt un long cortège de 5 à 6000 paysans, qui ressemble à un énorme serpent en colère venant de se faire marcher sur la queue !





Certes d'indéniables atrocités furent commises par nos paysans, les chroniqueurs de tous bords s'accordent à les dénoncer. Les narrations et les nombreuses lettres de rémission fourmillent de détails affreux ou pittoresques. Citons pour l'exemple un fait conté par Jehan Froissart. Ou un chevalier occis fut embroché et tourné au feu, rôti comme goret, sous les yeux de sa femme et de ses enfants, puis qui fut donné de force à manger à ces derniers, après que la dame ait été de nombreuses fois esforcée et violée !!!

La rapidité avec laquelle avait enflé ce soulévement, né d'une rixe locale, prouve qu'à un mouvement populaire d'une telle unanimité venait se greffer des raisons bien plus profondes !

Usés par la Peste (voir article 38), étrillés par la guerre et ses séquelles, les campagnes avaient un mode d'existence qui explique leur désespoir, plus de troupeaux dans les pâtures et plus de cultures ni de moissons,les paysans se câchaient

Les incessants passages de bandes armées, qu'elles soient de France ou d'Angleterre, après la trêve de Bordeaux étaient passés du simple brigandage à l'écumage en règle!. Bref le Pégu devait se débrouiller tout seul !!!





Ces bandes agissaient en toute quiétude car les autorités qui eussent pu s'opposer à ces ravages étaient occupées à des soucis qu'ils jugeaient bien plus importants. Alors de Capitaines Anglois en rupture de guerre franche, en hommes d'Armes Navarrais, ou de chevaliers de toutes provenances ils taillaient et retaillaient dans un corps exsangue, paysans et villageois dépouillés subissaient le harcellement de tous les étendarts !!!!

Les Maisons Fortes nombreuses de ces campagnes servaient de repaire d'hiver à ces bandes de malfaisants, d'ou ils déclenchaient des coups de main lucratif pour s'approvisionner. mais la brusque irritationque Jacques bonhomme éprouvait devant de telles actions n'était rien à côté de la permanente colère de nos paysans contre les nobles, auxquels ils reprochaient de ne point remplir ce devoir de protection que leur imposait la tradition de chevalerie !!!!. L'insurrection provoquée par les dépradations des Soudoyers en chômage illustre à merveille le divorce entre Noblesse et Paysans !

Bref nos Pégus en avaient ras l'joufflu de ces fers vêtus toujours vaincus m'enfin !!!!!!





Car à l'inverse des Seigneurs Anglais qui traitaient en compagnons ceux à la tête desquels ils ont obtenu la grande Charte, nos Français n'avaient que mépris pour la piétaille qu'ils affublaient du doux nom de " Merdaille ", les bousculant, les renversant, voir meme les tuant à la bataille pour aller plus vite à la mêlée et à la mort finissant ainsi le nez dans la fange

Mais après Poitiers (voir articles 19,20,21), le peuple qui souffre oublie de pleurer les vaillants morts à l'Ecluse ( voir article 13), à Courtrai ( voir article 271), Crécy (voir articles 15 et 16), on préfère s'indigner contre les fuyards et ceux qui se sont rendus !!!

Car non seulement ils avaient payés les équipements de ces seigneurs rutilants, mais il fallait encore pour certains payer rançon pour les faire revenir, afin de continuer de se faire plumer !!!!....la soupe était cuite et la marmite débordait !!!

PS: bien sur ils vont le payer cher nos pôv Pégus, ils ne seront même pas aidés par la bourgeoisie qui ne fera que les utiliser lors de leur révolution manquée du XIV siècle...bon c'est la vision du nain pis c'est tout M de V

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