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mardi 5 mars 2019

Pour remettre les pendules à l'heure

En hommage à J Flori, mort en 2018 ( RIP), disciple de G Buby et spécialiste, en tant que directeur de recherche au CNRS, de la chevalerie.

Remettons avec lui les pendules à l'heure, foin de ces personnes qui s'équipant d'armures rutilantes le WE, se parent du titre de Médiéviste, sans même avoir fait les études correspondantes, il faut raison garder et dans ce domaine le titre de Reconstituteur suffit à la tâche. On sait le débat qui, depuis plus de 30 ans oppose les meilleurs historiens de la société médiévale à propos des rapports qu'il convient d'établir entre Noblesse et Chevalerie à partir des XI et XII siècles

Tandis que les uns soulignaient à juste titre le caractère interchangeable des termes " Miles " et " Nobilis ", dans certains documents Latins, et diplomatiques en particulier, ainsi que la réelle conscience d'appartenir à une classe dominante qui unissait entre eux, tous les membres du groupe Aristocratique dont les " Milites " faisaient partie

Les autres, avec autant de raisons, insistaient sur l'hétérogénéité de cette classe aristocratique ainsi définie. Ils remarquaient que la Noblesse de cette époque, était avant tout fondée sur la naissance, et sur l'appartenance à un lignage clairement revendiqué. Pour eux Noblesse et Chevalerie ne sauraient être confondues avant le moyen âge tardif, voir XIV et XV siècles dans certaines régions !!!









Selon certains la noblesse " de droit ", serait issue de la noblesse " de fait ", les autres niaient cette filiation en rappelant que la noblesse est antérieure à la chevalerie, et repose sur des critères qui ne doivent rien à la chevalerie, comme la naissance, l'appartenance à un sang illustre, ou la revendication d'un lignage

Ces positions si radicalement opposées, fondées sur l'étude de documents irréfutables, mais issus de régions différentes, ont inspiré depuis trente ans un grand nombre de thèses de grandes valeur. Ainsi peu à peu se dessinait une sorte de consensus, qui pour la plupart des régions de France, conduisait à distinguer la chevalerie de la noblesse, qui lui était antérieure, et au sein de laquelle les chevaliers parvinrent à se glisser au terme d'une lente et progressive ascension d'ordre social autant qu'idéologique !!

Ce n'est qu'au moyen âge tardif que l'aristocratie, qui filtrait en son sein l'accès à la chevalerie par le rite de l'adoubement, met en place une nouvelle exigence, la naissance. Cette exigence fige alors la société, et crée la noblesse issue de la chevalerie. Désormais l'aristocratie n'est plus constituée que de familles pouvant revendiquer un ancêtre Chevalier

Votre copiste le nain dirait, en langage plus imagé,  qu'ils passaient leur temps à vanter les exploits de leur ancêtres, en ne participants plus qu'à des tournois, afin de ne plus prendre de raclées sur les champs de batailles









La distinction sociale entre les couches élevées de l'aristocratie et le niveau beaucoup plus modeste qu'occupaient les chevaliers ordinaires va perdurer jusqu'à la fin du XII siècle

Dans les chansons de geste, tous les héros, nous sont décrits l'épée à la main, ou bien chargeant les Sarrasins lance basse, c'est à dire en chevaliers !! Ces chansons témoignent de la faveur considérable dont jouissait la pratique guerrière auprès des couches aristocratiques !!

Mais cela n'implique pas que tous les chevaliers aient appartenu à l'aristocratie et moins encore à la noblesse !!! Il est certain cependant, que l'accent mis sur les capacités guerrières, contribua à la promotion de la chevalerie, et à l'adoption par l'aristocratie des valeurs dites " chevaleresques ", rapprochant ainsi l'élite guerrière de l'élite sociale !!

C'est par ce moyen selon J Flori, que se réalisa la fusion entre les deux entités. Sur le plan idéologique cette fusion s'accomplit au moyen âge tardif


PS: documentation BNF sur un texte de J Flori ..M de


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