Une précision s'impose avant de commencer cet article sur des artistes médiévaux. Les Trouvères sont au nord, les Troubadours au sud, respectivement de langue d'Oil et langue d'Oc, ils sont Poètes, chanteurs auteurs et interprètes !!!
Quand aux Menestrels, ce sont des musiciens, conteurs, jongleurs et acteurs de soties et de petites pièces de théâtre, ils colportent les oeuvres des Troubadours et des Trouvères, le nain en a ras le bol des gens qui confondent tout et n'importe quoi !!!!!!
Bien cela étant dit parlons du sud, la croisade des Albigeois, fut pour l'Aquitaine et le sud ouest en général, cause de décadence et de ruine, la civilisation auparavant y était brillante et les arts et les lettres y étaient cultivés avec le plus grand succès.
C'était le florissant pays des troubadours, des jongleurs et conteurs, bien sur il le resta après cette fâcheuse croisade, mais la liberté était perdue et sans liberté la source d'inspiration, si elle ne se tarie point du moins son débit en est amoindri !!! Les Troubadours étaient nombreux dans le sud ouest avant cette époque, parmi eux on distinguait au tout début du XIII siècle deux Sarladais, Elias Cairels et Aimeric de Sarlat
Aimeric à ses débuts exerçait la profession de menuisier, doté de finesse d'esprit, d'imagination, ce personnage spirituel et plein d'entrain possédait les qualités de l'humeur Gasconne et Périgourdine. Rien dans son atelier ne pouvait combler son appétit de voyages et d'aventures !!
Il pratiquait la musique et le chant avec un coeur d'artiste et une âme de poète, l'homme connaissait mille tours et une multitude de petits arts d'agrément. Il fini donc par être recherché dans sa ville, pour amuser par ses talents la bonne société Sarladaise. Cet artiste naissant ne tarda pas à se trouver à l'étroit, mal à l'aise dans son atelier de menuisier et prisonnier d'une ville et d'une société à l'horizon limité !! Bref l'esquif tirait sur ses amarres souhaitant prendre le large !!.
Il s'attache à la fortune d'un Troubadour de passage dans sa cité, en qualité de jongleur, tous les deux vont mener une vie errante et gaie, allant de fortes demeures en châteaux, Aimeric ponctuait de ses tours les oeuvres du Troubadour, puis il récitait ou chantait les poèmes de celui ci, en s'accompagnant d'une viole.
Notre homme amusait ainsi l'auditoire de son Troubadour, cette société de nantis languissant d'ennui dans leurs châteaux. Il jouait la comédie, disait des farces, faisait des tours de passe passe ou de gymnastique, jonglait avec des couteaux, des assiettes ou des balles de cuivre.
Or donc notre Aimeric était le Menestrel accompagnant un Troubadour, mais voila il voulait plus il désirait lui aussi briller
Car il n'était pas considéré à l'aune de ses talents, certaines catégories de personnes à l'esprit étroit le méprisait. Les sourires des Dames, compliments et bons mots des demoiselles et des seigneurs allaient au Troubadour, Aimeric était sensible à ce dédain !
Les blessures de l'amour propre vont faire éclore son génie, il devint poète et Troubadour à son tour, la gloire sera au rendez vous ! récoltant estime et célébrité et son nom est cité à côté d'un Bertrand de Born, d'un Giraud de Borneilh, de Bernard de Ventadour et d'Elias Cairels
Il entre désormais seul dans ce monde de la Poésie, de l'Amour Courtois et des légendes du cycle Arthurien, tant prisé par la noblesse du moyen âge, qui offre gîte et protection aux Troubadours !
Elias Cairels est né lui aussi à Sarlat, il fut d'abord orfèvre, puis lui aussi jongleur avant de devenir Troubadour. Sa muse le mène de par le monde en quête d'aventures, mais aussi, nécessité faisant loi ! à la recherche de protecteurs.
Les Chansons et les poèmes sont peu efficaces comme protection, dans une époque ou la vie est précaire !! On peut fort bien chanter l'amour courtois le matin et se retrouver le soir avec deux pouces d'acier plantés dans le corps, au détour d'un chemin
Elias vit à la cour du Roi d'Aragon, Alphonse IX et à celle de Guillaume IV, Marquis de Montferrat
Un de ses biographes dira de lui je cite: Elias fut de Sarlat, Bourg du Périgord, il était ouvrier d'Or et d'Argent et dessinateur d'Armoiries !
Ce biographe ne devait que fort peu l'apprécier car il ajoute je cite : Il chantait mal, jouait mal de la viole et parlait plus mal encore !, mais il écrivait bien les paroles et les airs (tout est une histoire de goût hein !!!) Il termine en disant que Elias resta longtemps en Roumanie et que lorsqu'il s'en éloigna ce fut pour rentrer à Sarlat ou il mourut.
Elias était un esprit délicat, gracieux et léger, ses poésies brillent par le pittoresque le charme et l'émotion qu'il sut y insuffler
Son oeuvre est assez vaste composée de satyres, de poèmes chantés ou récités, mais c'est surtout ses chansons que l'on retient car elles furent très populaires au XIII siècle dans les milieux sociaux distingués.
PS: Il est regrettable, à mon avis, que la langue d'Oc ait tant vieilli, les Troubadours y ont tout perdu ! Nous n'avons conservé d'eux qu'un vague souvenir, comme une brume matinale que chasse bien vite les rayons du soleil, nostalgie me direz vous ?? vague à l'âme ??? je ne saurais le dire M de V
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