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mardi 26 juin 2018

Maçons et Tailleurs de Pierre

Vers le XI siècle, s'élèvent de vastes Monastères, des palais, des églises et des remparts (doc BNF)

Le constructeur d'un édifice est en même temps l'Architecte, le Carrier, le Traceur, l'Appareilleur, le Conducteur de travaux, le Charpentier, le Chaufournier et le Maçon.

La multiplicité des fonctions est l'apanage de l'ancien Bâtisseur, le maçon fait constamment office d'architecte et il en sera ainsi tout au long du moyen âge, c'était la règle !

Une fois encore, les ordres religieux vont jouer à partir de ce siècle un rôle immense, les moines de Cluny, les premiers, vont créer une école de Bâtisseurs et les élèves vont y travailler et apprendre sous leur direction éclairée. Ce sont ces moines qui inventèrent la voûte Romane !










Au XII siècle on verra des Maîtres maçons de génie, alliant à la science du métier, les connaissances de l'architecte et de l'ingénieur tels, Pierre de Montereau, Eudes de Montreuil, Jean de Schelles, Pierre de Luzarches et bien d'autres !!

Mais il fallait l'appareillage, qui est l'art de tracer, de disposer les pierres, d'équilibrer les forces, le tout afin de donner de la grâce à l'édifice, cet ensemble de matériels prenait désormais une importance capitale !!

Ils vont donc avec les moines aller puiser aux sources, chez les Romains, ou le travail était lui réparti entre diverses catégories d'ouvriers spécialisés, contrairement au Moyen âge. Ils avaient les Structores leurs maçons architectes, les Arcuarii qui faisaient les voûtes, les Parietarii pour les murs et les cloisons, puis les Tectores qui faisaient les enduits et pour finir, les tailleurs et poseurs de pierre étaient les Silicarii, Lapidarii et Quadratirii.

Leurs matériels étaient compliqués, en plus des échafauds de construction, ils se servaient de treuils, de chèvres, du cabestan et aussi de la roue à cheville, dans laquelle un ouvrier à l'aide de ses mains et de se pieds faisait tourner, ce qui au moyen âge fut appelé la cage à écureuil.

Les Bâtisseurs du moyen âge vont donc recréer ces engins de chantier grâce aux livres des moines et retrouver les indications nécessaires pour reconstituer le gros outillage romain










Le petit outillage du maçon est à peu près, avec quelques variantes, celui de nos ouvriers actuels, la truelle, l'auge, le niveau, le fil à plomb.

Mais pour faire de l'humour, rendons à César ce qui appartient aux égyptiens !!! car ce ne sont pas les romains qui ont inventé ces objets, sous la XX dynastie égyptienne, vivait un maçon du nom de Sennot'mou, dans son tombeau découvert en 1886, fut trouvé des instruments de travail comme une coudée, une équerre, un niveau de forme triangulaire avec son plomb

Parlons de choses qui fâchent!, certains en lisant grincerons des dents, mais l'histoire ne ment pas. Les associations de maçons du moyen âge auxquelles on doit tant de monuments grandioses, avaient des règlements mystérieux, à l'intérieur de ces associations nous trouvons les Francs maçons, individus étranger à l'art de bâtir, qui ont profité d'une organisation toute faite pour dissimuler leurs conciliabules aux masses et aux pouvoirs. Alors les vrais Bâtisseurs vont se tourner vers le Compagnonnage et les corporations de métiers.










Les anciennes sociétés de travailleurs étaient souvent secondées par des populations toutes entières, désireuses de concourir à l'oeuvre entreprise dans leurs villes.

Chartres, Rouen, Evreux et bien d'autres vont aider à la construction, et même des gens de villages proches du chantier de la cité, ils vont se joindre au travailleurs aidant de toute la force de leurs bras à l'édification du monument.

Ces gens ne sont pas comme nous, ils savaient faire une foule de choses et possédaient les bases d'une foule de petits métiers qui leurs permettaient d'améliorer la vie de tous les jours

Ils transporteront les matériaux, s'attelleront aux chariots, aideront à la construction d'échafaudage, feront tourner la cage à écureuil, pousseront d'énormes blocs de pierre sur les échafauds en forme de rampe. Ils obéissaient en silence aux commandements des maçons, tailleurs de pierre ou charpentier

Il y avait comme une espèce de communion entre les habitants et les ouvriers spécialisés du bâtiment, un don de soi, qu'il serait difficile de rencontrer au XXI siècle.











Ces ouvriers volontaires couchaient sous la tente au pied même de l'église ou de la cathédrale en construction afin de ne pas quitter le chantier

La Foi décuplait les forces de ces hommes et de ces femmes, permettant à un âge encore peu instruit des arts de la mécanique de réaliser des oeuvres que nous serions incapables d'entreprendre de nos jours

J'en veux pour preuve la réalisation des édifices religieux modernes qui sont d'une laideur à vous couper le souffle, prenons en exemple l'église Jeanne d'Arc de Rouen construite sur le lieu ou elle fut brûlée !!!

J'aimerais connaître le montant des honoraires qui furent versés au cerveau du fumeux architecte qui conçut les plans !!!!



PS: étant natif de Rouen je me permet cette critique négative de l'art architectural moderne....oui je sais c'est mesquin mais je m'en fout c'est mon blog M de V




samedi 23 juin 2018

Médecine et Pharmacie d'un Monastère XIII siècle

Passons en revue les différentes parties du service médical d'un établissement monastique du début du XIII siècle.

De Pharmacie proprement dite, il n'en est pas question, point de bocaux sur des rayonnages, ni de flacons sur des tables, une simple et vaste armoire renfermant toutes les médications et disposant d'une forte serrure.

Le service médical composé de religieux ayant chacun leur spécialité, s'organise comme suit: Le Médicus Logicus (médecin), puis le Pigmentorius (pharmacien), suivi de l'incontournable Minutor Sanguinis (tireur de sang) et pour terminer le Parabolinus (l'infirmier).

Voila la cellule médicale ils avaient bien sur des assistants, dans un monastère tout le monde travaille









L'infirmier était presque médecin, il était nommé par les Abbés de l'ordre, une sorte de chirurgien ou de barbier chirurgien (voir article)

Le pharmacien détenteur de la clef de l'armoire ou sont rangés potions et préparations de son cru, tel que le jus de Pavot, distribue les médications en fonction des ordonnances du médecin

Quand à notre moine médecin, il a la surveillance des remèdes administrés, il occupe dans le monastère un logement à part, à lui seul incombe le gouvernement de l'infirmerie

Les salles du dispensaire sont d'une propreté monacale, l'hygiène y est souveraine, sur le sol sont répandues des branches de pins, changées régulièrement, pour combattre les odeurs putrides.

Chaque salle a sa fonction, dans une on fait avaler potions et tisanes et remèdes aux malades valides, ou selon le terme usité de l'époque on potionne !!










Dans la seconde règne le minutor Sanguinis exerçant sa lancette, ponctionnant régulièrement le sang de tous les moines et dans la troisième se tiennent les convalescents, les vieillards et les aveugles.

Aveugles ou mal voyants, car les moines copistes travaillaient des heures dans un scriptorium sombre à la lueur de simples bougies, beaucoup étaient rapidement frappés de cécité.

Dans le Potionorium règne l'ordre, la minutie et la propreté, sur des planches sont étalées les Capruncula (spatules), le ou les Cacobus (chaudron), les Patena (bassines) servant à faire les conserves, puis ensuite rangés par ordre tous les ustensiles et les ingrédients nécessaires à la confection des préparations pharmaceutiques.

Modestement dans un coin se trouve le tronc, nommé Cachemaille, ou par reconnaissance, habitants de la région, pèlerins, voyageurs et marchands qui se faisaient soigner, déposaient une maille (menue monnaie médiévale)










Tous ces ingrédients on les trouvaient dans le jardin aux simples, ou se cultivait avec énormément de soins les plantes médicinales.

La sauge, la menthe, le pouliot, la tanaisie, la livèche et le haricot dont on faisait des cataplasmes, mais aussi la laitue, l'endive, la ciguë, la jusquiame, les lys, puis plus tard le pavot ramené d'Orient.

Mais aussi les mauves, la myrthe, le serpolet, l'origan, le laurier cerise, le chardon bénit, concombres et autres citrouilles et la buglose.

Avec le lys et la mélisse ils faisaient des sachets dont s'enveloppaient le nez les employés et infirmiers du monastère qui font leurs besogne pendant que sévissait les contagions épidémiques

Lorsqu'il y avait des épidémies il pouvait se faire qu'ils sortent afin de venir en aide aux populations des environs, c'était un devoir de de la fonction des moines de porter assistance aux malheureux et aux malades









Il était dans les habitudes de se faire saigner trois fois par an par le minutor, ce dernier était sous les ordres du pharmacien, en outre il se devait d'aider l'infirmier dans ses taches.

La question se pose: tirait il des malades laïques confiés à ses soins, des moines malades ou valides les mêmes quantités de sang, la question reste posée sans grand espoir de réponse?????

Il faut croire que cette funeste manie de se faire tirer le sang souvent et à des périodes déterminées était passée dans les moeurs de l'époque !!!

Quand le moment arrivait, il fallait s'exécuter à tort ou à raison et tous les moines devaient subir ce néfaste traitement !!!

PS: dans ce domaine il faut savoir qu'au XIII, XIV et XV siècle rien n'évoluera et que ce soit par le minutor dans un monastère ou par le barbier chirurgien à la ville tout le monde y passait M de V

vendredi 22 juin 2018

La Mine de Rancié du Comté de Foix

La vallée de Vicdessos, dans l'ancien Pays de Foix, renferme une institution fort singulière au moyen âge, elle est basée sur des privilèges dont la population jouissait encore bien après la révolution.

Il s'agit pour l'époque d'une " mine aux mineurs " appartenant aux mineurs pendant au moins huit siècles !, le gisement est considérable et l'on peut dire que tous les marchands de fer, les maîtres de forges, des Pyrénées du Languedoc et des provinces voisines furent tributaires des mines de Rancié, de cette roche noire, dure et brillante comme le Jais.

Nous n'avons aucun texte sur l'exploitation au haut moyen âge, des mines de la vallée de Vicdessos, mais elle était d'un accès fort difficile, les chemins y menant n' étaient pas praticables toute l'année, elle était bien à l'abri, protégée par les montagnes qui l'entourait de toutes parts

Le premier document écrit concernant notre vallée remonte à l'an 1272 (XIII). Le Comte Roger Bernard III, établit une Charte de privilèges au profit des habitants de cette région encaissée dans ses montagnes. Il n'octroie rien d'ailleurs!, il ne fait que confirmer. Roger Bernard III ne fait que ratifier une charte solennelle que ses prédécesseurs avaient respectés







Ce Comte était un personnage bouillant et très belliqueux, qui bataillait sans cesse, il était de la croisade ou périt Saint Louis en 1270, puis en 1271 il bataillait ferme contre le Comte d'Armagnac et en 1272 était en conflit avec le roi de France Philippe III le hardi, fils de Saint Louis.

Le Comte avait donc besoin dans cette période de tension, de s'attacher tous ses sujets et notamment ceux de la vallée de Vicdessos, qui lui fournissait de vigoureux hommes d'armes.

Donc cette Charte tout en consacrant une situation qui jusqu'alors était simplement tolérée, lui permettait de se les attacher !! Cela causa la plus vive satisfaction dans la vallée a tel point qu'ils acceptèrent de verser une somme sonnante et trébuchante afin de s'assurer de cette confirmation, l'enjeu était d'importance !!








Cette somme fut la bienvenue dans les coffres du trésor de guerre de Roger Bernard III, en effet le texte de cette charte fait mention d'un versement de 1300 écus Toulousains en échange de l'acte authentique, somme qui est loin d'être petite à l'époque !!!

Bien sur l'extraction du minerai de fer ne faisait pas encore l'objet d'une véritable industrie et l'on peut supposer que le Comte ignorait la richesse de ce filon encore exploité en 1900.

Mais la Charte renferme des privilèges de juridiction et une dispense totale de droit de péage !, pour les marchandises allant de la vallée vers Tarascon, voila qui promettait des bénéfices juteux

Vingt ans plus tard le même Comte, en 1293, octroie une nouvelle charte, ou il jure observer les libertés consenties dans la précédente et accorde en plus aux habitants de la vallée la permission de faire passer et conduire le fer au delà des Ports, pourvu qu'ils payent le droit de Gabelle, c'est la première fois qu'il est fait mention des mines

Il ordonne à son Bailli et à ses officiers de veiller au bon déroulement de l'extraction et de l'acheminement du minerai par les habitants de la vallée et précise une nouvelle fois l'exemption de tout droit de péage sur les marchandises transitées.










Enfin et surtout il octroie à la vallée des libertés publiques, désignant l'ensemble comme personnalité morale, une agglomération. Les gens de Vicdessos n'étaient plus de simples sujets, mais devenaient membres d'un corps ayant une réalité politique

En conséquence le Comte autorisait la vallée à avoir ses représentants, élus parmi les notables, il est établi qu'ils seront quatre portant le titre de Consuls et partageront le gouvernement de la vallée avec le Bailli Comtal

L'an 1332 voit Gaston II de Foix, confirme la charte et fait adjonction du don de toutes les terres cultivables de la vallée. Puis il proclame le droit absolu d'exploiter les mines sans payer aucune redevance, il autorise la transformation du minerai en lingots de fer sans payer d'impôt, à condition que la transformation se fasse dans la vallée










PS: cette vallée se compose de Vicdessos, la capitale et Auzat comme agglomérations, les autres villages sont accrochés aux flancs des montagnes, côté Oriental Sem, Gaulier et Olbier, et sur le côté opposé Ilier, Laramade, Orus, Suc, Sentenac et Saleix, cette particularité médiévale méritait bien un article M de V

jeudi 21 juin 2018

N°195) Truandaille et ribaudaille médiévale

De tous temps chaque nation a sa fange de la société, une espèce à part qui engendre généralement voleurs, trafiquants de chair humaine et meurtriers. La France dans ce domaine ne sera pas en reste, loin s'en faut !!

De l'apparition de cette faune née de la misère humaine on ne sait rien et les recherches sur le sujet ne donnent rien. On croit que ce terme de Truand fut donné au XIII siècle sous le règne du père de Saint louis ( Louis VIII le Lion) ???

Si l'on en croit les auteurs et chroniqueurs du moyen âge, Truands et Ribauds, gens de même farine !! avaient un code de l'honneur et un règlement disciplinaire, qui étaient rigoureusement observés. Les chefs qu'ils se choisissaient avaient sur eux droit de vie et de mort. nous avions donc un Roi des Truands et un Roi des Ribauds élus.









Pour les Truands leurs statuts variaient peu, le fruit des vols et brigandages du jour étaient séparés sur le champ, tout était de suite disséminé, ils vivaient ainsi en apparence au jour le jour.

Cependant, ils étaient pourtant enjoint chaque soir d'apporter au roi des Truands, chef de tous ces gueux, une taxe !! Celle ci servait à subvenir aux besoins de la corporation, et nourrir, ceux qui avaient vieilli dans la profession, épargnés par la potence.

Or donc au sein même de ce cloaque des gueux existait un sentiment de justice et d'humanité. Bien observée cette règle permettait aux vieux d'enseigner aux jeunes les ficelles du métier !!









Les Truands ne sortaient guère de Paris, leur vie était la, ils naissaient dans la cité et mouraient à Montfaucon, sans crainte et sans remord

Un lien très fort les unissaient, ils se protégeaient mutuellement, aucune basse jalousie n'armait le bras de l'un pour occire l'autre, car le partage du butin était égal et se faisait à la vue de tous.

Souvent on vit les truands prendre fait et cause pour le peuple contre les exactions des Seigneurs, mais ils servaient aussi les seigneurs contre le peuple, celui qui payait le mieux pouvait compter sur le soutient de leurs bâtons ferrés et de leurs dagues !!

Nous sommes loin du Robin des bois des légendes qui volait les riches pour donner aux pauvres, leur loyauté n'était tournée que vers eux même !! ils n'étaient loyaux qu'envers ceux qui comme eux logeaient à la cour des miracles










La chose remarquable c'est l'accointance que de tous temps les voleurs et les assassins de tous poils eurent avec les gouvernements !!! Mais nombreux étaient les truands faisant partie des agents du roi des Ribauds, vivants presque tous de la prostitution, avec ribaudes, filles follieuses et bourdellières en bordeaux !!!

Ils leur était donc facile de découvrir secrets, conspirations et sourdes menées des seigneurs, comme du populaire parisien !!, puisque tout le monde allait au bordel, de l'artisan, au bourgeois, en passant par le noble et les ecclésiastiques !!

Tout le monde en Paris faisant partie soit d'un projet de corruption, ou d'une opération visant à éliminer quelqu'un cherchait des spadassins, des fonds ou des alliances, on les trouvaient tous dans les mêmes endroits de perdition, chacun cherchant à préserver ses petits secrets, mais l'alcool et les filles déliant les langues il y avait toujours des renseignements à glaner !!!








Nos truands habitaient les rues tortueuses et étroites de la cité, non loin des rues de la grande truanderie et de celle de la petite truanderie, mais à proximité du lieu de résidence de leurs deux rois élus, celui des truands régnant sur les gueux de la cour des miracles, tandis que le roi des ribauds régnait sur les bordels

Ils pouvaient ainsi porter promptement et en sûreté le fruit de leurs rapines ou les secrets d'alcôves qu'ils avaient glanés

Truands signifiait aussi scélérat, soldat de fortune sans pitié et déterminé. Un fait peut nous donner l'origine historique du nom de cette rue de la Truanderie!

Premièrement Jean sans Peur logea ses gens de guerre qu'il avait levé avec ses amis contre le Duc d'Orléans dans cette rue, lequel Duc il fit assassiné bien qu'il fut son cousin!!! Force est de constater que depuis cette époque elle n'a pas eut d'autre nom !!










L'autre hypothèse formulée serait que la rue de la truanderie, aboutissait à la rue saint Denis qui pendant plusieurs siècles était l'accès à la seule porte de ce côté de la ville.

C'est par la que les marchands entraient en ville pour accéder aux halles de la cité. Mais c'était aussi l'endroit ou ils payaient l'impôt sur les denrées et les marchandises qu'ils venaient vendre !!! procédure qui allait très au rebours de leurs estomacs

Nos marchands auraient donc donnés par dérision ce nom de truanderie au chemin les menant aux halles ??,








PS: Sur de la documentation BNF je vous laisse une fois de plus aller vous faire votre opinion et choisir la solution qui vous convient ....oui je sais que dans mon dos vous allez dire que je vous fait bosser ...sournois M de V

mercredi 20 juin 2018

Les Signes d'Infamie au Moyen âge

Selon les sources de la BNF, depuis le XIII siècle, les Juifs, les Sarrasins, les Hérétiques notamment les Albigeois, ont obligation de porter sur leurs vêtements un ou plusieurs signes destinés à les reconnaître.

Plus tard cette obligation sera étendue par mesure de prévention sanitaire aux Lépreux, puis elle le sera aux Cagots, Caqueux et autres malheureux de la même catégorie.

Pour terminer par englober dans les porteurs de ces signes infamants, les filles Publiques ou Follieuses ( voir article) des cités du royaume.

L'église est à l'initiative du signe de la " Rouelle " pour les Juifs, qui voulait empêcher des unions entre les Chrétiens et ceux de confession juive. Ce fut du moins le prétexte invoqué lors du concile de Latran IV en 1215, ce signe nommé Roue, rouelle, Rota, Rotella, au choix, semble avoir été mis en usage dès le tout début du XIII siècle. Elle devait être de taille respectable pour être visible de loin








La roue est portée par les hommes, les femmes juives sont obligées de porter un voile, la loi prévoit également l'âge à partir duquel ces signes doivent être portés, 13 ans pour les garçons et douze pour les filles.

La rouelle devait être portée sur la poitrine, elle était de couleur jaune, sous Jean II le Bon elle devient rouge et blanche, mais selon les miniatures de l'époque on en trouve des vertes et des blanches etc...?

Il faut dire que le sentiment des Chrétiens envers les Juifs au moyen âge, sont trop connus, pour qu'on ne s'explique pas le peu d'empressement qu'ils avaient à se soumettre à une mesure qui les signalaient à la haine publique. Sans compter qu'ils devaient payer une somme annuelle au trésor royal pour le port de cette marque !!!








Pour les Sarrasins, qui étaient fort peu nombreux dans les pays, ou l'église et le pouvoir séculier avait prise sur eux, nous n'avons que peu de textes les concernant.

On sait qu'ils devaient porter eux aussi une rouelle sur la poitrine, mais de couleurs différentes de celles des Juifs ? Il est donc possible que sur les miniatures ou l'on voit deux personnages portant des rouelles de couleurs différentes, ne soit pas une erreur de l'artiste mais la représentation d'un Juif et d'un Sarrasin ????

Je n'affirme rien, je pose une question ! car d'autres personnes avancent l'idée que l'artiste n'était pas au fait de la couleur, ce dont je doute, ou qu'ils le faisait à son idée, ce que je crois encore moins, surtout à une époque ou personne ne sait lire, mais ou tout le monde comprend et se documente part rapport aux images !!!








Les Hérétiques, Albigeois, Cathares ou Vaudois, seront tout autant visés que les juifs en ce qui concerne les prescriptions pour le port d'un signe infamant, mais exposés à des rigueur telles, que le sort sort des Juifs passait pour enviable !!

C'est bien sur l'église qui prend l'initiative d'imposer aux hérétiques la marque infamante dès le concile de Toulouse en 1229, ils devaient porter deux croix sur la poitrine, une à gauche et l'autre à droite, parfois selon les endroits une supplémentaire dans le dos, elles devaient êtres d'une autre couleur que le vêtement et bien sur de taille visible de loin. Ils devaient les porter à la ville mais aussi dans le particulier de leurs demeures !!! Le port de ces croix était considéré par le peuple comme par l'inquisition, comme la peine la plus humiliante qui put être infligée, ils subissaient donc les vexations, le mépris et la honte









Les Lépreux devaient porter un vêtement spécial composé d'une tunique (le manteau), et une robe nommée housse (ou esclavine), l'ensemble était gris ou noir.

Un chapeau ou un capuchon voir les deux complétait le costume, ils disposaient d'une besace et de la Crécelle (ou cliquette), pour prévenir de leur approche.

Certaines sources parlent d'un signe distinctif pour les lépreux? mais sans rien avoir lu de probant je pense que la crécelle se suffisait à elle même comme signe d'infamie

Il faut assimiler aux lépreux une autre classe de malheureux, qui victimes de la bêtise humaine fut mise au ban de la société, ce sont nos Cagots et Caqueux








Ces gens pour la plupart était métis ou étrangers, beaucoup semble t'il avaient une maladie de peau, mais à l'époque il en fallait bien peu pour être catalogué lépreux, ils étaient juste différents.

Ils devaient porter une pièce de drap rouge cousue sur le côté gauche de leur manteau de dessus

Mais ils devaient aussi porter une marque distinctive, nul ne connait l'origine ou la symbolique de cette marque qu représentait une patte d'oie ou une patte de canard ???

L'époque était rude et les gens ne l'étaient pas moins !!!









 Les filles publiques furent aussi astreintes à porter des signes distinctifs de façon à les reconnaître, il est loisible de croire que l'on voulut les assimiler aux lépreux afin de montrer le caractère de danger de contracter des maladies vénériennes à leur contact;

Pour les signes distinctifs, il nous faut d'abord tordre le coup à une idée reçue !, la ceinture dorée qu'elles portaient n'était pas un signe d'infamie, c'est une parure qu'elles prirent d'elles même, on ne leur imposa pas!

le signe était appelé jarretière ou aiguillette, fort souvent de couleur rouge et fixée sur l'épaule ou autour du bras, selon les villes elles purent êtres de couleurs différentes

Une ordonnance municipale stipule, que lesdites filles d'estuves et de bordeaux (bordels au pluriel), porteront et seront tenus de porter sur le bras ou l'épaule gauche une esguillette rouge, afin de les différencier des femmes de bien





PS: ne nous insurgeons pas !! en soupirant sur cette période, car les signes infamants existent toujours, c'est plus subtile je vous l'accorde... mais néanmoins ils sont la !!! M de V

mardi 19 juin 2018

Prostitution, proxénètes et entremetteuses

Dans cette étude sur la prostitution au moyen âge, le but n'est pas de peindre les moeurs particulières et les allures de ces tristes victimes des passions qui s'agitent au fond du coeur de l'homme côtoyant les mêmes grandeurs comme les plus grandes bassesses.

Les règlements principaux communs à toutes les nations sur le sujet, se réduisaient à reléguer les femmes débauchées dans un quartier éloigné et peu fréquenté de la ville, les rassemblant en un même point, afin que l'on éprouvât quelques répugnances à aller les trouver. Sachant bien sur qu'il fallait y aller de jour !!!, la dangerosité des rues d'une cité la nuit, avec truands et malfrats à chaque coin de rues confinait ce genre d'escapade à un suicide. De plus le couvre feu était imposé dans toutes les villes et le Guet y veillait.

On impose aux prostituées un costume particulier ainsi qu'une marque infamante distinctive, il semble qu'en France le signe distinctif le plus employé fut une aiguillette de couleur rouge cousue sur l'épaule, mais nous y reviendront plus loin.

La prostitution fut toujours regardée au moyen âge, par nos rois, comme par l'église comme un mal nécessaire, qui ne pouvait être éradiqué ! et foin de pudibonderies le plus vieux métier du monde est encore plus présent à notre époque qu'à la leur











Mais il est un crime que l'église, la justice du roi et la législation de l'époque ne toléra jamais, celui des créatures vivants de la débauches d'autrui et en tirent profit, ils seront toujours frappés sans merci.

Les peuples vont épuiser dans leurs lois criminelles toutes les sévérités pour extirper ce vice et punir les coupables. En France le châtiment appliqué aux proxénètes et entremetteuses était arbitraire !!

Une ordonnance du Prévôt de Paris en 1367, faisait défense à toutes personnes de s'entremettre de livrer ou d'administrer des femmes pour faire péchés de leurs corps, sous peine d'être tournés au Pilori et brûlées, c'est à dire marquées au fer rouge et chassées ensuite hors la ville.










Cette ordonnance fut renouvelée en 1415 et 1419 et sans doute plusieurs fois encore après, on note dans les comptes de la ville le paiement pour l'exécution de quelques une de ces personnes, entremetteuses ou proxénètes. Ils furent menés par ruelles et carrefours de la ville, placés au pilori, marqués au fer rouge et les oreilles tranchées.

On vit aussi en Angleterre ce genre de procession ignominieuse, réservé aux filles de joie, aux libertins et proxénètes, la variante de cette procession était que le cortège était précédé de deux hommes jouant de la musique et que la foule suivait en couvrant de boue, d'étrons et immondices diverses la victime. Il semble qu'en Albion le signe infamant désignant les prostituées était une  perruque de couleur vive.

Quelquefois on aggravait la peine en brûlant les cheveux du condamné. Ainsi vers 1399, le Bailli et les officiers de l'évêque de Paris ordonnèrent que le coupable fut pilorisé, les oreilles coupées, les cheveux brûlés, puis bannis et ses biens confisqués, pour avoir détourné plusieurs femmes mariées afin d'en faire commerce.

Au royaume de Naples, la constitution de 1221, en vertu de la loi, punissait toute personne cherchant à corrompre épouses ou filles de moeurs irréprochables à avoir le nez coupé, idem pour la mère prostituant sa fille, pour la cause qu'il était inhumain de vendre la chair et la chasteté de ses entrailles









En Castille le code d'Alphonse IX au XII siècle, rangeait entremetteuses et proxénètes au rand d'infâmes, les peines toutes proportions gardées sont moins sévères, cent coups de fouet (sauf que peu de gens pouvaient survivre à cette sanction, ils étaient ensuite chassés de la ville ou envoyés aux galères.

Au Portugal vers le milieu du XV siècle, entremetteuses et proxénètes qui favorisaient le libertinage étaient souvent mis à mort assortis de la confiscation des biens.

On peu donc constater que ceux qui faisaient profession et tiraient profit de la prostitution étaient en Europe fort sévèrement punis voir mis à mort. Il faut dire que la famille, vu les conditions de vie de l'époque représentait quelque chose d'intouchable









La première mesure prise en France contre la prostitution se trouve dans un capitulaire de Charlemagne, il faut attendre ensuite plus de trois siècles et Saint louis, pour trouver des mesures législatives contre les moeurs.

Mais pendant cette longue période de trois cent ans, dans une période d'anarchie presque absolue, les filles publiques se multiplièrent à l'envie.

En Paris selon Jacques de Vitry, les filles follieuses sont partout errantes dans les rues et sur les places et carrefours, provoquant Clercs, Bourgeois et Chalands pour les entraîner vers leur Lupanar public et en cas de refus agonisants les gens des plus grossières injures.

Les ordonnances de Saint louis resteront la base du droit contre la prostitution pour tous le bas moyen âge, celle de son fils Philippe le hardi en 1272 n'est que la confirmation des décisions de son père

Louis XI qui n'est pas selon les médiéviste un Monarque du moyen âge, les confirmera pourtant en 1462, car cette fin de XV siècle rempli de troubles et de guerres voit s'accroître le fléau de la prostitution, ainsi que les maladies qui vont avec !!!!! M de


lundi 18 juin 2018

Henri de Mondeville, Chirurgien du Roi de Fer

Henri de Mondeville est le premier auteur Français à avoir écrit un Traité de Chirurgie, notre homme est né autour de l'an 1260, donc seconde moitié du XIII siècle.

Ce Docteur et Chirurgien rédige son ouvrage sous le règne de Philippe IV le Bel (dont il était le chirurgien), à partir de l'année 1306 et ne le terminera qu'en 1320 peu de temps avant de mourir, nous n'avons pas de date précise quand à sa mort.

La traduction de ce traité que l'on peut étudier à la BNF, nous donne un aperçu de ce qu'était la pratique de la médecine à la fin du moyen âge. Nous parlons la, du XIII, XIV et XV siècle, de 300 ans de ces 1000 ans d'histoire médiévale, une époque ou l'église régnait en maître sur l'Université et la faculté de médecine en particulier (voir les 3 articles sur l'Université)







Il pratique son art à une époque ou l'ignorance et la superstition étaient grande, ou la Scolastique régnait dans les écoles, discipline visant à concilier la philosophie d'Aristote, avec la Théologie des pères de l'église, mais se noyant dans cette marche de la pensée qu'était la dialectique.

Mondeville, fera partie de ces quelques novateurs de cette fin du moyen âge dont les idées étonnaient encore les médecins du XIX siècle. Ce Docteur Chirurgien, est un fervent défenseur du libre examen et de l'évolution de la science par la pratique.

Il professe une doctrine nouvelle sur le traitement des plaies, mais il reçoit la plus vive opposition de ses Pairs de la Faculté de médecine et de l'église bien entendu !!!








On le considère comme le père de la chirurgie, il sera suivi plus tard par un autre novateur, Guy de Chauliac qui écrira lui aussi un Traité à partir de 1363 Il faut savoir que l'école de médecine était composée de l'ensemble des maîtres en médecine créés en son sein, Clercs ecclésiastiques ou fervent partisans de l'église, ce qui faisait d'eux une belle brochette d'incapables, qui se gargarisaient de phrases latines, utilisant la rhétorique et la dialectique à grands renforts d'envolées de manches de leurs habits de fonction.

De plus il n'existait pas de cours spécifique de Chirurgie à la faculté, puis les Régents de la faculté retombent vers 1350 dans leurs errances primitives et guidés par l'église interdisent à leurs bacheliers en médecine d'exercer la chirurgie manuelle !!!







Parmi les maîtres, lesquels étaient Clercs, un fort petit nombre exerçait la chirurgie, considérée comme une spécialité mécanique, un métier manuel !, donc avilissant. Il était fort mal vu qu'un maître en médecine s'abaisse à pratiquer cette discipline, sans oublier que l'église défendait à ses Clercs de toucher le sang.

De ce fait nous allons trouver en Paris quelques médecins chirurgiens, puis une corporation de Chirurgiens Laïques, ainsi que des Barbiers chirurgiens et une quantité non négligeable de charlatans de tous poils !!

On ne sait quelles étaient les relations de Mondeville avec la faculté de médecine ? il n'en parle qu'une fois. Mais bien que médecin et chirurgien on remarque qu'il craignait les régents de cette institution

Sans oublier la proximité du Pape, désormais en Avignon ! qui fulminait contre les pratiques novatrices en matière de médecine et de chirurgie







Notons un fait important, seul le médecin pouvait faire une ordonnance et prescrire une médication, qui allait être ensuite exécutée, la première par le chirurgien et la seconde par l'Apothicaire !!

Mondeville et plus tard Chauliac s'insurgent contre  cette pratique restrictive de la médecine et dans la réalité des faits, ou la pratique de tous les jours, les chirurgiens agiront le plus souvent de leur propre initiative.

Force est de constater que pour faire progresser la profession il fallait être Médecin chirurgien !!, s'ils étaient les plus instruits, ils étaient fort peu nombreux, eux seuls feront progresser cette science, Lanfranc, Mondeville et Chauliac en font partie.

Les Chirurgiens Laïques: Artisans pratiquants la chirurgie à Paris, réunis en corporation à partir du XIII siècle, on trouve leurs statuts dans le livre des métiers de Boileau (voir article). Elle a des Maîtres, des Prud'hommes, elle institue des Bacheliers et des Licenciés.

C'est une corporation fermée qui se recrute elle même, parmi les fils et filles des maîtres, comme toutes les corporations de métiers, oui il y a innovation !!, les femmes étaient admises à exercer la profession, comme le prouve l'édit de 1311, je ne saurais dire combien il y eut de femmes chirurgien en Paris mais le fait est établi.







Ces chirurgiens sont donc tout à fait indépendants de la faculté de médecine, qui ne peut intervenir, ni dans leur enseignement, ni dans le passage des grades de leurs impétrants.

Les maître chirurgiens, jurés, se réunissaient sous la présidence du premier chirurgien du Roi, pour examiner ceux qui sollicitaient un Licence pour exercer. Selon le résultat de cet examen, la dite licence était octroyée au Bachelier par le chirurgien du roi et seulement par lui.

Nos chirurgiens sont fort peu nombreux au XIV siècle, une douzaine sur Paris, en revanche les Barbiers Chirurgiens sont 26 en 1301 et 40 en 1395 !!

La raison en est simple, nos chirurgiens vont par snobisme imiter les médecins et décider de déléguer aux Barbiers certaines tâches qu'ils considèrent en dessous de leur condition !!! Ne rions pas notre siècle agit de même. Allez dans un hôpital vous constaterez que l'aide soignante se prend pour l'infirmière, cette dernière pour le médecin, quand à lui en général il se prend pour Dieu !!!








Les Barbiers chirurgiens vont rapidement entrer en lutte contre la corporation des chirurgiens Laïques dès le XV siècle. Chaque bourgeois parisien avait son barbier attitré et c'était à lui que l'on confiait la saignée !!

Cette stupide pratique de tirer le sang au moyen âge, était si générale!, si fréquente, qu'il y avait des arrêtés déterminant, les heures et les endroits ou l'on devait jeter le sang et combien de temps on pouvait le garder, dans un souci d'hygiène publique !!!!

Une fumeuse théorie voulait que comme quand on tire de l'eau d'un puits on obtenait de l'eau toujours plus pur, il en allait de même avec le sang ! hors donc il fallait faire des saignées régulières. On ne peu compter le nombre de morts que cette croyance causera au fil des siècles !!!

Nos barbiers en plus de la saignée pratiquaient les ventouses, l'arrachement des dents, ainsi que les divers furoncles, abcès et excroissances en tout genre. Un document de 1301 stipule qu'ils pouvaient porter le titre de Barbier chirurgien et exercer la chirurgie, après êtres passés devant les maîtres en chirurgie de la corporation, afin de juger de leur suffisance !!

Ce qui bien évidemment n'en faisaient pas des chirurgiens à part entière, la corporation étant jalouse de ses prérogatives et de son statut, chacun à sa place hein !!!!








Il faut bien admettre que nos Chirurgiens laïques et nos barbiers chirurgiens étaient gens de peu de savoir, ne sachant ni lire ni écrire, donc ne connaissaient ni les livres en latin, ni même plus tard ceux en langue vernaculaire !!!

Puis nous trouvions les Irréguliers, autant dire les charlatans, profitant de l'ignorance, de la superstition et de la crédulité du peuple, du bourgeois et du noble !!

Dans ses écrits Mondeville s'insurge et fulmine contre cette engeance!! Mais ces irréguliers profitaient du fait que tous ces pédants crottés de médecins et de chirurgiens ne faisaient pas leur travail ou quand ils le faisaient pratiquaient des tarifs prohibitifs !!!!

Il les nomme débauchés, voleurs, trompeurs et larrons, entrant dans le métier par voies et moyens détournés







Ce sont les magiciens, les alchimistes, les courtisanes entremetteuses et accoucheuses, les vieilles femmes versées dans les remèdes et potions, les juifs convertis versés dans la médecine arabe.

PS: Hors donc la liste est longue de ces charlatans aux professions diverses, bien sur il y avait des charlatans ! mais peut être aussi des gens qui avaient un code de déontologie bien supérieur à nos pédants crottés de médecins !! certains soignants même gratuitement. Je ne suis pas médecin bien sur mais si je me reporte à notre époque ou nos médecins nous comparent à des morceaux de viandes !! j'ai bien pratiqué leur suffisance et leur manque de compassion pour les malades !! Le serment d'Hippocrate, laissez moi rire, parlons plutôt d'Hypocras !!!....mais je m'égare sans doute ??? M de

dimanche 17 juin 2018

âgé de 10 ans, Profession Ramoneur au Moyen âge

Le moyen âge des XIII et XIV siècle imagina de puissants châteaux, de fortes demeures et de vastes maisons Bourgeoises, tant à la ville qu'à la campagne.

Il est bien évident que les cheminées de ces demeures étaient à la mesure de l'édifice, vastes, en bref monumentales !! Alors on conçoit sans peine que ces cheminées ou l'on entassait les fagots de bois vert, mêlé au bois sec, dans lesquelles on pouvait rôtir un veau tout entier et ou l'on faisait la cuisine tous les jours s'encrassaient !!

Les propriétaires vont réclamer fréquemment par peur des incendies, les soins et le secours de mains petites et habiles à manier les " Ramons " au bout de longues gaules souples, ils étaient fort nombreux en Paris ces petits bouts d'hommes noirs de suie

Ces enfant de l'art, car il faut les nommer ainsi, ne serais ce que par respect de l'âge auquel il pouvaient pratiquer et par la dangerosité du métier de Ramoneur, sont représentés sur une vieille estampe des crieurs de Paris datant du XV siècle.

Coiffés d'un bonnet allongé en forme de casque couvrant les oreilles, d'une sorte de veste épaisse à la couleur indéfinissable, portant sur l'épaule droite sa gaule, représenté marchant la bouche grande ouverte, pour crier aux Bourgeois et aux passants son refrain bien connu du peuple parisien, ou pour entonner sa chanson triomphale qui était de mise, lorsqu'il apparaissait, débouchant noir de suie au sommet d'une cheminée







Une publication plus ancienne, le catalogue rimé des rues de paris, au XIII siècle (celui de Saint Louis), nous apprend, que au bout de la montagne Sainte Geneviève, se trouvait la rue de Savoie.

Ce quartier fut de tout temps l'endroit ou s'assemblait et logeait nos pauvres hirondelles noires des faubourgs parisiens, ces petites mains usées par le frottement sur la pierre noire et poisseuse des cheminées.

Ils logeaient donc à côté de ce temple du savoir qu'était la Sorbonne et de tous ces collèges échelonnés, bourdonnante ruche de la pensée, lieu d'apprentissage de nos turbulents écoliers parisiens sur la Sainte colline

J'ai consacré plusieurs articles sur nos étudiants de l'Université et  ses quatre facultés, mais nul besoin de les charger plus que nécessaire de tous les maux de la cité parisienne









Sans doute nos étudiants provoquaient bagarres, horions, coups d'estocs, bourres pifs et coups de pieds de par le cul sur le Prè au Clercs et aux alentours de la rue Fouarre (voir les 3 articles), mais il est un fait qui rachète bien des frasques de jeunesse !!!, la Charité !!!!

Et de cela ils avaient à revendre nos étudiants, ce qui est louable car ils étaient en grande majorité pauvres, mais ils trouvaient moyens de faire la charité à leurs petits voisins de la rue de Savoie.

A ces gamins qui naguère avaient le teint rose et frais, passant par couches successives au gré des cheminées du brun  roux au noir de jais, que nul savon ne pouvait enlever .

Il se trouva même des collèges qui envoyaient des députations d'étudiants dans les chambres de nos petits Savoyards, ou des petits Auvergnats, émules de nos Savoyards dans les plus modestes tâches et corvées du ramonage.

Ceci afin de leurs apporter les secours en nourritures, soins et réconfort de la religion; ce qui est louable si nous comparons notre époque ou personne ne porte secours à son voisin de palier et ou on ne peut être plus isolé qu'au milieu d'une foule !!!

Oui je sais que je déborde de mon sujet et je m'en excuse, mais il est difficile de ne pas faire le rapprochement, de tout temps il fut fort rare que les nantis aident les pauvres gens et nombreux furent ceux qui rejoignirent la cours des miracles et les truands de la truandaille par faute d'une main tendue, les époques se succèdent sans changer vraiment, nous n'apprenons rien de notre passé !!









Plus tard, bien plus tard, du fait des progrès de l'art du feu nos Savoyards seront écartés des cheminées, remplacés par les Fumistes qui ne travaillaient qu'au hérisson.

Faut il y voir une analogie par rapport à l'utilisation que nous faisons actuellement de ce terme ??

Je ne saurais le dire....et quand bien même je ne me le permettrais pas !


Mais cela faisait deux, trois, voir quatre cent ans, que l'on descendait des montagnes qui avoisinent le Mont blanc, pour aller par les chemins de France, faire son métier de Ramoneur, que ce soit en Paris ou dans quelques grandes cités du royaume de France !!!!



PS: je sais le sujet n'est pas reluisant mais le moyen âge, si on sait l'interpréter nous donne des leçons de vie en communauté, mais il est encore des gens qui taxent cette période d'obscurantisme !  M de V

samedi 16 juin 2018

N°190) l'épée compagne de l'homme médiéval

L'épée était l'arme des gens de condition libre, de tout temps elle fut l'arme noble par excellence, mais dans les derniers temps de la monarchie " ces aiguilles à tricoter " que portaient nos " piques boyaux " poudrés et emperruqués étaient devenues l'arme du gentilhomme !!

Restons si vous le voulez bien dans ce que le nain que je suis nomme une épée médiévale, énumérons les pièces qui composent cette beauté sans fioritures et les noms attribués dans cette panoplie à chacune de ses pièces.

Il y a deux parties distinctes dans cette arme la Lame et la Poignée. La lame se divise en quatre sections, la Soie, le Talon, le corps de Lame et la Pointe

La Soie est la partie brute rétrécie, non travaillée et non polie sur laquelle on viens chausser la Poignée la réunissant à la Lame, cette partie est toujours étroite même pour les grandes épées.








Notre soie va recevoir un revêtement de bois recouvert lui même d'un treillis de fils de fer ou de cuivre ou d'une enveloppe de cuir, voir une combinaison des deux, le tout devant faciliter la prise, afin que la main puisse poindre fermement celle ci.

La soie est toujours longue, car après avoir enfilé les Quillons, puis la Fusée, on termine par le Pommeau souvent très développé, elle doit dépasser cette pièce afin qu'avec le marteau on puisse river l'ensemble, toutes les éléments sont ainsi solidement fixés.

Précisons que la soie est généralement percée de deux ou trois trous, fait à l'emporte pièce, afin d'y placer des goupilles qui traverseront la fusée, l'empêchant ainsi de tourner autour de la soie








Le Talon, partie la plus large de la lame sur lequel vient reposer et s'ajuster les quillons de la garde, c'est généralement la que l'on trouve le symbole du fabricant, ou une devise.

De cet endroit partent les gorges d'évidement ou gouttières, unique si elle est large, deux ou trois si elles sont minces, selon le fabricant, elles se prolongent plus ou moins le long de la lame.

Le Corps de la Lame lui va en se rétrécissant graduellement jusqu'à la pointe, dans les épées dites "d'Armes", les lames très larges rendent l'épée lourde à sa pointe quand on la manie, favorisant donc la frappe de Taille plus que l'Estoc. Certains nommaient cette arme une " Main garde et demi "








La pointe enfin, qui fut toujours aiguë plus tard pour les épées que nous nommeront complaisamment " de Ville ", ne le sera que fort peu pour les épées d'armes, on en trouve même dans les musées qui furent retravaillés pour les affiler davantage en pointe. Il ne faut pas confondre l'épée d'Arme et l'épée d'Arçon dont nous parlerons plus loin !!

La Poignée comprend donc un Pommeau, une fusée et les quillons, ce pommeau peut être une boule, un carré, une olive, une poire qui surmonte notre fusée, il y en a une variété infinie, façon diamant, ou aplaties, dentelées, ou encore ajourées.

Il était fort lourd afin de servir de contrepoids pour le balancement de la lame









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L'épée est par excellence l'arme du cavalier bardé d'acier jusqu'à la fin du moyen âge. Or donc au XV siècle dans une Compagnie de l'Ordonnance (voir article), l'Homme d'Armes bardé de fer en plus de son "Epée d'armes", possédait un Estoc ou plus communément nommée "Epée d'Arçon"

Elle se portait fixée sur l'arçon de la selle côté gauche, et sur le côté droit se trouvait attachée l'arme d'Hast, la Masse à Ailettes

L'épée d'Arçon, ou Estoc, se reconnait par la longueur de sa lame rigide, évidée et quadrangulaire, à ne pas confondre avec une épée à deux mains !!!!. Comme son nom l'indique elle servait pour frapper de la pointe. Cet estoc pouvait à cheval ou à pied faire office de lance courte et maniable



PS: Donc l'homme d'arme des compagnies de l'ordonnance, ce char d'assaut de la fin du moyen âge, allait au combat Lance au poing, portant à la ceinture son épée d'arme, et sur les arçons de sa selle un estoc afin de travailler de taille et d'estoc, puis sa masse à ailettes pour le côté festif si le besoin s'en faisait sentir !!! M de V