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lundi 23 avril 2018

Le Temple, Organisation, Domaines et biens

L'épopée des Blancs manteaux se déroule à partir de cet idéal de croisades et ce tout au long des deux siècles de présence chrétienne en Orient, l'ordre créé en 1118 ou 1119, sera dissous en 1312 par le pape Clément V (voir article).

En quelques années, le Temple devient fabuleusement riche, recevant de partout donations, héritages, revenus, églises, places fortes et fiefs, terres, moulins, forêts, vignes, bétail et bénéfices en tout genre, sans compter les exemptions fiscales !

Avant 1150, les templiers sont en Normandie, Saintonge, Bretagne, Languedoc, Poitou, puis avec le mariage d'Aliénor et de Henri II Plantagenêt, ils seront introduit en Albion.

L'Europe Templière se divise en neuf provinces, France, Portugal, Castille et Léon, Aragon, Majorque, Italie, Pouille et Sicile, Allemagne, Angleterre et Irlande, ils sont même présents jusqu'en Hongrie, Moravie et Bohème!

Un réseau de Commanderies est créé pour gérer ces biens innombrables. A la fin du XIII siècle, Mathieu Paris parle de neuf mille commanderies et la Chronique de Flandres avance elle le chiffre de dix mille cinq cent !! Cela semble énorme, mais si on ajoute leurs possessions en Orient c'est plausible !!!. Cela demande peut être l'étude de médiévistes plus doctes que moi ?????








Partout ils sont exemptés de serment, hommage, tribut, péage, taille ou dîme, ils possèdent en pleine propriété églises, couvents, villages entiers, routes franches, ports et flottes pour le transport des pèlerins et des marchandises vers la terre sainte.


Ils perçoivent redevances et impôts, ils ont droit de haute et basse justice sur leurs terres, ne devant rien ni au temporel, ni au séculier, Rois, cardinaux et évêques, car possédant leur propre clergé ils ne dépendent que du pape !!!


Le corps avait associé ceux qui prient et ceux qui combattent, ils vont désormais s'employer à investir le tiers état . C'est à dire ceux qui travaillent !! Ils vont se mêler  à toutes les activités  économiques d'une cité.

A une époque ou nul ne peut s'établir sans l'accord des corporations ils vont eux concurrencer les métiers, en établissant sous leur propre autorité et sur leurs domaines, des hommes Francs, maçons, charpentiers, couvreurs, bouchers et forgerons !!









Sur leurs terres ils exploitent bien sur les sols, les forêts, élèvent du bétail, font leur vin et revendent les produits de leurs possessions, en ville ils travaillent le fer, le cuir, la laine, louent des immeubles !!! Il n'est pas étonnant que lorsque leur gloire va se ternir après la chute de Saint Jean d'Acre, ils vont susciter une immense jalousie, voir un ressentiment profond chez les nobles, le clergé, les bourgeois des corporations et les paysans  !! Car à quoi sert toute ces richesses si elles ne servent plus pour des croisades....ils étaient moines que diable !!!!!

Mais il y en avait d'autres qui avaient une dent contre eux !!! heu...une dent ??? que dis je ....plutôt une mâchoire !!!! mais c'était une jalousie plus sournoise, feutrée, venant du domaine de la finance et n'agissant que par moyen détournés. Le temple dérangeait ceux qui par le moyen de l'argent tout en prêtant au rois, princes et grands du royaume obtenaient privilèges !!!

Cela va faire beaucoup de monde lorsque le Roi de fer et Nogaret décideront de les faire tomber ( voir article) et croyez moi tout le monde va profiter de l'aubaine ne serais ce que pour ne pas payer les dettes qu'ils avaient envers les blancs manteaux, ou ramasser de juteux morceaux de leur empire commercial !!!

Car enfin l'homme est ainsi fait, quand l'ennemi est à terre et que l'on peut sans risque profiter de sa faiblesse, le dépouiller sans scrupule hein !!!! ce ne sont pas les remords qui étouffent....il n'y a pas de petits profits









Car l'ordre avait ajouté une corde à son arc, en établissant une formidable puissance financière, créant la première banque multinationale du monde !!!

Bien sur ils avaient oubliés que le prêt d'argent est interdit aux ordres religieux !! Mais les Templiers étaient créatifs et entreprenants et vont surpasser dans les métiers de l'argent Juifs, Lombards et Florentins !!!!

Ils compléteront l'effectif de chaque garnison ou commanderies en y adjoignant  des trésoriers et des agents de change, bien sur que ce ne fut pas du goût de tout le monde, il s'ensuit une haine larvée cuite de robin !!

Il faut avouer que cette invention de la lettre de change par le temple est une trouvaille qui n'offre que des avantages, tous les commerçants voyageurs vont l'utiliser tout en maudissant l'ordre de l'avoir inventée avant eux !!

Car le voyageur en partant se contentait de déposer son or à la commanderie la plus proche, on lui remettait en échange un document certifiant le montant, il lui suffisait arrivé à destination d'aller chercher sonnantes et trébuchantes à la commanderie se trouvant au bout de son voyage !! pratique non ????, d'une certaine manière ils avaient inventés le carnet de chèques. Ils faut noter que malgré tous les procès qu'ils ont du subir, jamais leur probité ne fut remise en cause !!!








C'est lorsque Saint Jean d'Acre est tombée, voyant la fine fleur de la chevalerie du Temple mourir, que l'ordre vit courir à ses basques tous les mécontents.

Leur tord fut peut être d'élire un grand maître comme Jacques de Molay qui était plus banquier que templier et ne possédait aucune vision politique de la situation de son ordre !!!

Les rancunes et les jalousies finiront par avoir raison des blancs manteaux, ils avaient pourtant payés un fort tribut en vies humaines en Orient

Ils viendront tous hurler au massacre, Nogaret et Plaisians n'auront eut en fait qu'à souffler sur les braises au final.

Ne jetons pas la pierre au Roi de Fer, il ne fut pas le seul à vouloir qu'ils tombent et loin s'en faut !!!! il suffit pour s'en convaincre de relire le procès du temple, allant de tortures iniques en mensonges éhontés .







PS:la encore c'est mon interprétation de l'histoire, mais pour le Temple leurs bienfaits furent oubliés, ils s'étaient battus jusqu'aux derniers d'entre eux en Orient et ceux restés en Europe vont faire les frais de la vindicte populaire M de V

dimanche 22 avril 2018

Villehardouin chroniqueur, la prise de Constantinople

La quatrième croisade est un des faits les plus curieux de l'histoire du moyen âge, lancée sous l'impulsion du Pape Innocent III, qui va employer toute son énergie à la réussite de son projet et elle avait pour but, comme les précédentes, la conquête de la Terre Sainte !!

Mais voila !!! On ne fait pas toujours ce que l'on veut dans la vie, fut il Pape. Cette entreprise va échapper à la direction pontificale, pour aboutir à la conquête, par ses croisés, d'un Empire chismatique mais chrétien " l'empire de Constantinople ", qui de sa fondation jusqu'à sa chute devait durer plus d'un demi siècle. Comment expliquer cette extraordinaire déviation de la quatrième croisade ???

Geoffroy de Villehardouin, Maréchal de Champagne, personnage important de cette expédition, ayant pris une part active aux préparatifs et à la conduite de cette entreprise a pris soin de nous renseigner !

Il est important de noter que son livre est le premier écrit en langue vulgaire (le Français) et non en Latin c'est le livre qui compte dans notre littérature historique en langue nationale. 

Geoffroy naquit entre 1151 et 1164, appartenant à une famille noble de Champagne, mais il faut bien avouer, en toute honnêteté, que sur sa jeunesse et la plus grande partie de sa vie nous ne savons rien!!








Nous ne savons de lui, que ce qu'il en écrit lui même dans ses chroniques entre 1198 et 1207, ce qui néanmoins suffit à entrevoir la valeur du personnage et son rôle dans cette croisade.

Il prend la croix en même temps que son suzerain, le Comte Thibaut III de Champagne en 1199, ce dernier avec le Comte de Flandres et le Comte de Blois seront les chefs de cette expédition. Six Députés dont Villehardouin, sont chargés de formuler la demande à Venise pour le transport des croisés, Geoffroy semble en être le porte parole et un traité fort avantageux pour les vénitiens fut conclu, c'était un peu une spécialité chez eux de plumer tous les croisés !!!

Jugez plutôt, pour le transport de 33500 hommes et 3500 chevaux ils réclamaient 85000 marcs d'argent et pour tenir à disposition des croisés cinquante galères armées ils réclamaient la moitié des conquêtes et du butin de l'expédition, bon sang  de marchand ne saurait mentir !!







A son retour, son suzerain le Comte Thibaut III, choisi comme chef suprême de la croisade meurt!! Ce fut Boniface de Montferrat qui sera élu pour le remplacer et Geoffroy va puissamment contribuer à son élection.

Selon Villehardouin deux hasards vont détourner la croisade de la terre sainte vers Constantinople ??, suivons donc la logique du chroniqueur.

Premièrement, une fois les troupes réunies à Venise, on constate que les forces en présence ne sont pas assez nombreuses pour payer la somme colossale demandée par Venise. Mais la république avait une proposition toute prête pour que les croisés s'acquittent de cette somme. Les croisés devaient prendre la ville de Zara en Dalmatie, que le roi de Hongrie avait enlevée à la sérénissime république !!!!!







C'était oublier le but sacré de la croisade !! un sacrilège, le roi de Hongrie était chrétien !! Le Pape eut beau fulminer l'excommunication sur les croisés, ce fut en vain.

Zara fut donc prise dans un bel élan financier pour le compte des vénitiens. C'est la que se présente la deuxième circonstance hasardeuse dont parle Geoffroy !, les chefs des croisés vont y rencontrer le jeune Alexis qui vient les supplier de l'aider à rétablir son père Isaac l'Ange, sur le trône de Constantinople.

Nombreux furent les croisés hésitants, plusieurs même partiront pour la terre sainte, mais les chefs et une bonne partie de cette armée seront séduits par l'entreprise et les nombreux profits qu'elle promettait!

Les troupes céderont volontiers à la pression de leurs chefs et aux intrigues de Venise qui s'était fait d'avance reconnaître la moitié des conquêtes ! Allez donc savoir si ce ne sont pas eux qui mirent le jeune Alexis sur le chemin des croisés ??

Or donc foin de croisade! et allons pour le profit et la gloire conquérir Constantinople. Nul plus que Villehardouin n'accueillit avec enthousiasme le projet, puisqu'il dit, je le cite: " Ce fut une merveilleuse aventure ", Constantinople fut donc conquise après de multiples péripéties.







Mais Alexis et son père Isaac l'Ange vont y mourir, après une mise à sac en règle, un empire latin fut fondé, il sera éphémère comme bien nous le savons, sans cohésion et sans force !!

D'un autre côté, les principaux chefs de cette croisade en plus du profit y conquirent de la gloire et de nombreux avantages et ce malgré l'énorme ponction que fera Venise sur cette conquête!!

Notre Villehardouin va s'y tailler une magnifique principauté, ainsi qu'une carrière particulièrement brillante, tant que Boniface de Montferrat vécut ! lui qui avait si puissamment aidé à son élection de chef de cette croisade que l'on pourrait presque nommer vénitienne !!!

Mais Boniface mourut ce qui est le lot de tout le monde et la chronique de Geoffroy villehardouin s'arrête à l'année 1207 , ensuite l'on ne sait rien, ou si peu, sur le reste de la vie de ce chroniqueur qui semble t'il avait les dents longues !!

PS: Bien sur je donne encore une fois mon avis personnel, mais libre à vous d'aller sur La BNF et de vous faire votre propre opinion !!! en consultant les archives de cette très lucrative croisade, du moins pour ceux qui restèrent vivants suffisamment longtemps pour en jouir !! M de V


Nota: C'est le Doge Enrico Dandolo qui détournera la quatrième croisade, pour le plus grand profit de Venise vers Zara et Constantinople et son neveu Marco Sanudo participera à cette expédition pour son plus grand profit !!

vendredi 20 avril 2018

Egoïste et Mercantile Venise

Au début du XV siècle, Venise est parvenue à son point extrême de prospérité, sa victoire sur Gênes (voir article), lui a permis de récupérer ce qu'elle avait momentanément perdue, il semblait donc que devait s'ouvrir pour elle un avenir rayonnant.

L'affaire qui nous occupe puise son origine à la fin du XIII siècle, quand des peuplades de Turcs Osmanlis, quittant les hauts plateaux d'Arménie, convoitent les riches terres d'occident.

Au fur et à mesure de leurs progressions ces tribus gagnent en audace, leurs hordes finissant par glisser le long de la mer de Marmara, pour qu'au final ils ne soient plus séparés de l'Europe et de Constantinople que par les Dardanelles !

Ce mouvement qui poussait ces peuplades vers l'occident n'inspirait que peu de craintes aux contemporains, allant même jusqu'à puiser des mercenaires dans leurs rangs, faire des échanges et commercer avec eux











Venise ne se sentait nullement menacée, l'idée d'une intervention ne fut même pas envisagée par son gouvernement, car cela ne touchait ni son négoce ni ses colonies.

Mais voila ! il est deux facteurs qui de toute époque, même bien dissimulés, ne sont jamais bien loin. Alors fin XIV siècle, quand la sérénissime voit que sa vieille ennemie, Gênes, négocier avec les Osmanlis elle se hâte de les devancer, afin de lui arracher les marchés et conclut avec les Turcs en 1382 et 1390 des traités d'amitié.

Bien sur il ne s'agissait que de négoce et de privilèges commerciaux, que la république se faisait concéder par le Sultan Bajazet ou Bayesid, surnommé par ses hommes Yildirim ( la foudre ou l'éclair), rien de grave hein, peu de choses en somme!!

Alors quand les Turcs vont imposer leur domination à bon nombre de petits souverains latins, la chrétienté va s'émouvoir et une croisade va s'organiser!! Venise ne va pas s'associer à cette ligue de la chrétienté, tout juste daignera t'elle envoyer une petite flotte pour protéger Constantinople....ce qui semble évident puisqu'elle y avait des comptoirs, tout bon commerçant protège son négoce.









Puis en 1396 ce fut la déroute de ce qui fut nommé la dernière croisade !!! les croisés et Jean sans peur vont se faire tailler en pièce à Nicopolis (voir article), rare seront les survivants, exception faites de quelques Chevaliers de haute noblesse les autres furent exécutés, Bajazet ne fait pas dans la demi mesure !!!!

Venise ne voyant que le bénéfice immédiat, profite de l'événement pour resserrer ses liens d'amitié avec le Sultan, bon sang ne saurait mentir !!

On peut lancer l'idée que si la république avait été moins égoïste et mercantile eut elle trouvé avantage à s'allier avec les croisés, une défaite des Ormanlis aurait pu sauver l'empire Grec !!

Mais revenons au tout début du XV siècle, en 1402, une armée Mongol conduite par Tamerlan, va offrir un répit à la chrétienté, ils se jettent sur les Turcs, les mettent en déroute et font prisonnier Bajazet . Ses fils vont se disputer la succession, l'aîné Soliman accorde à Venise tous les privilèges, afin de s'assurer l'appui de sa flotte. Dommage en l'an 1413 Muhammad réussi à se débarrasser de ses  frères et prend le pouvoir sous le nom de Muhammad I c'est un chef ambitieux, résolu et implacable !!









Le réveil va être pénible pour la sérénissime, en mai 1416, sans aucune déclaration de guerre, ni le moindre prétexte justifiant cet acte, les Turcs attaquent une escadre vénitienne dans le détroit de Gallipoli.

La surprise est de taille et le combat sera rude ! mais se termine par la défaite des Turcs qui perdront 14 vaisseaux!

Ce qui semble incompréhensible c'est que Venise ne pousse pas son avantage, elle va même traiter et payer pour rétablir la paix avec les Turcs ?????

Pas de chance cela ne fait que renforcer l'idée que ce font les Osmandis de ces " flageolantes brebis vénitiennes ", expression utilisée dans l'entourage du Sultan !!!! En 1430 les Turcs prennent Salonique négociants et habitants vénitiens furent massacrés, Venise n'ayant pu obtenir de soutient des chrétiens ( et pour cause !!!), va traiter et payer à nouveau









Puis 20 ans vont passer pendant lesquelles les Turcs auront à se défendre contre les Hongrois, qui furent vaincus par deux fois, a Varna en 1444 et à Kossovo en 1448. Ils seront eux même durement frappés par Skanderberg, Prince d'Albanie, faisant même chanceler leur puissance

ce moment Muhammad II monte sur le trône du Sultan, dès ses premiers actes on comprit que les Turcs allaient prendre leur revanche.

Les vaisseaux Turcs recommencèrent à pourchasser les navires vénitiens, puis Muhammad fait construire des forteresses sur le Bosphore. Alors Venise prend peur! si les Turcs s'emparaient de Constantinople que subsisterait il de la domination vénitienne en Grèce et en Asie Mineure








PS: et Constantinople tomba !!!....M de V

jeudi 19 avril 2018

La Pitoyable fin de Louis XI

Depuis cette seconde attaque dont il s'était remis moins bien que la précédante (voir article) et la visite affligeante qu'il fit à son fils au château d'Amboise, notre universelle araigne ne quittait plus guère son donjon du Plessis les Tours !!

Cette enveloppe chétive et maladive, bourrée de remords de regrets et de doutes, qui l'assaillaient sans répit. Prisonnier volontaire tant de son esprit que des murs dont il s'entourait, entretenant autour de sa personne une surveillance dont la rigueur frisait le ridicule!!!

Nous savons par Philippe de Commynes que ce roi était un être craintif, voir peureux selon les situations ! Dans les derniers temps de son règne, ce trait de caractère s'aggravait, il ne devait pas être simple de vivre dans son entourage dans les derniers mois de sa vie !!

Si des Princes ou gens de hauts lignages venaient le visiter au fond de sa retraite, il envoyait au devant d'eux, au lieu d'avenants pages, quelque officier mal dégrossi, bourru et rustique, nous dirons une sorte d'inquisiteur ! chargé de fouiller au corps et de tâter la robe de ces visiteurs, afin de s'assurer qu'elles ne contenaient nul lame de poignard. Il semble évident de croire que au niveau diplomatique l'ambiance devait s'en trouver largement refroidie !!!









La visite des Ambassadeurs Flamands, venus pour la ratification du Traité d'Arras, l'avait mis mal à l'aise et inquiété à l'excès, les historiens nous montrent ce grand monarque, pénétré de cette peur qui rend frileux, le visage collé au vitrage grillagé de sa chambre.

Toujours aux aguets, tremblant et tressaillant au moindre bruit et n'osant faire baisser les chaines du pont levis, ou ne le faisant qu'en de rares occasions.

Il pouvait aussi envoyer selon l'humeur du moment, Tristan l'ermite, pendre quelque manant, qui aurait eu la malencontreuse idée de s'attarder le long des fossés du château, toujours cette peur de l'espion ou de l'assassin ! La terreur de la mort qu'il voyait approcher à grands pas, n'arrangeait rien, et loin de le rendre meilleur excitait davantage sa cruauté !!









Le monarque se mettait souvent à genoux pour prier, il était confit en dévotions, pour que Dieu écarte de ses pensées l'image même de la mort, avec cette angoisse d'avoir été un tout aux commandes de la France, pour n'être bientôt plus rien !!

S'il baisait souvent les reliques des saints, c'était pour demander un miracle pour sa santé, tout en ne faisant rien pour le mériter au demeurant!

Il fit venir de Calabre, Saint François de Paule, mais c'était pour mieux se traîner lamentablement à ses pieds, en le suppliant de prolonger sa vie, il faisait feu de tout bois dans l'espoir d'échapper à son inéluctable fin, ce combat que personne ne peut gagner fut il le plus grand monarque du moment !

Peu de temps après les fiançailles du Dauphin, à peine sorti de ses maillots et enfances, avec Marguerite d'Autriche célébrées à Amboise, louis fut frappé d'une troisième attaque!

Ce devait être la dernière et après plusieurs alternatives entre la crainte et l'espoir, le roi du se résigner à la mort ! Ce mot le faisait trembler, il avait même recommandé aux proches qui entouraient son lit de ne point le prononcer tout haut devant lui, mais de le prévenir par cette péri-phrase " Parlez peu ", lorsqu'ils verraient s'approcher l'instant fatal !










Mais voila il était entouré de ces hommes grossiers, frustres, dont il s'était fait la seule compagnie, de ces rustiques mal dégrossis, bourgeois âpres aux gains, pour qui les sentiments ne pouvaient que ressembler aux tintements de sonnantes et trébuchantes monnaies !

Nos rustiques compères loin de le ménager, l'avertiront brutalement " n'ayez plus d'espérance, car surement c'en est fait de vous " et ses hommes sans conscience vont l'engager prestement à penser à son âme .

Le roi sentait qu'il luttait vainement, contre la grande faucheuse l'ombre s'en étendait sur son lit, il la voyait de ses yeux, la vie lui échappait.

Mais en quittant ce monde il voulait comme tout moribond s'assurer de l'autre, Louis reçu donc les sacrements et peu de temps après il expira, sans faire hélas couler le moindre ruisseau de larmes vers ce lit ou il repose !!

Cette mort fut le signal de scènes odieuses, tous nos rustiques bourgeois dont il s'était entouré, abandonnant le corps du roi moribond coururent au pillage ! comme s'ils eussent voulu prouver, qu'un prince quel qu'il fut, s'attache moins les hommes par ses largesses que par l'estime qu'il a su leur inspirer !





J'aime l'hommage de Paul Murray Kendall, dans sa biographie de Louis XI: je cite, il eut l'audace de préférer la ruse à la force et il eut la grâce de mettre en pratique un sens de l'humour qui fit de lui un étranger dans son époque. Quoiqu'il ait transformé un grand royaume et laissé à la postérité un brillante leçon de politique, peut être n'est il pas plus important, par ce qu'il fit que par ce qu'il fut...! une des personnalités les plus extraordinaires de tous les temps.






PS: Louis laissait une France agrandie par la Bourgogne, la Franche Comté, l'Anjou, le Maine, la Provence, l'Artois et le Roussillon, tous par ses efforts réunis à la couronne, les frontières de la France de Louis XI, se rapprochent sensiblement de nos frontières actuelles. Je sais que selon les théories à la mode chez les médiévistes, Louis XI n'est pas un roi du Moyen âge, les uns se reportant à la chute de Constantinople et les autres à la découverte des Amériques par Christophe Colomb ! mais c'est mon blog d'abord !! et pour moi ce monarque est le dernier roi de cette époque M de V

mardi 17 avril 2018

N°145) Curiosités du Bestiaire Judiciaire Médiéval

Au moyen âge on soumettait à l'action de justice tous les faits condamnables, qu'ils soient perpétrés par des humains ou des animaux. L'histoire de la jurisprudence nous offre de cette époque un choix croustillant et une variété de procès dans lesquels figurent Taureaux, Vaches, chevaux, Porcs et Truies, mais aussi Coqs, Rats, Mulots, limaces et fourmis, en passant par les vers, mouches et sangsues.

Pour certaines calamités cela relevait d'un tribunal ecclésiastique qui au final fulminait une excommunication, comme pour une invasion de sauterelles par exemple, mais nous nous attarderons sur le séculier au sein du monde médiéval!!....et encore sur un seul animal car les textes sont légion !!!








Si l'animal auteur du délit, ce criminel notoire, tel que le porc et traduit devant un tribunal criminel ordinaire, il y sera assigné et représenté personnellement !! Tels étaient en matière de procès les principes admis par les jurisconsultes du moyen âge.

Les porcs et les truies dans cette longue période de notre histoire, couraient en liberté dans les rues de nos cités, villes, bourgs et villages de nos verdoyantes contrées !!

Il était fréquent, ne vous en déplaise, qu'ils dévorent ou mutilent de ci de la, des enfants !! Alors on procédait directement par voie judiciaire criminelle contre le rose et gras animal, voici la marche que suivait la procédure judiciaire







On incarcérait le " délinquant ", qui pour notre petit article sera notre gras goret, dans la prison du lieu de l'instruction du procès, le meurtrier ainsi enfermé, la machine judiciaire était en marche !!

Le procureur, c'est à dire l'officier qui exerçait les fonctions du ministère public, auprès de la justice seigneuriale requérait la mise en accusation de notre garde manger porcin sur pattes !!

Après l'audition des témoins et au vu de leurs dépositions préalables, concernant les affirmations imputables à notre coupable goret, cela commençait à sentir le jus de boudin pour notre criminel (désolé je ne pouvais m'en empêcher !), continuons la mise en place implacable de l'appareil judiciaire de ce bestiaire médiéval.









Suite au réquisitoire, le juge du lieu rendait sentence, rendant ainsi l'animal coupable d'homicide, ce qui le condamnait à être étranglé, puis pendu par les pattes arrières à un chêne ou aux fourches patibulaires du lieu, selon la coutume du lieu ou de la région considérée !

Du XIII au XVI siècle, les fastes de la jurisprudence et de l'histoire, fournissent de nombreux exemples sur l'usage de cette procédure, contre de roses pourceaux ou truies, qui ayant dévorés ou mutilés des enfants étaient de ce fait condamnés à être pendus!!

Citons quelques écrits judiciaires: l'an 1260 pourceau brûlé à Fontenay aux roses pour avoir dévoré un enfant

Septembre 1394, porc pendu à Mortain pour avoir tué un enfant de la paroisse!

Année 1404, trois porcs suppliciés à Rouvres en bourgogne, pour avoir tué un enfant dans son berceau ! etc...je m'arrête ici car la liste est fort longue, n'étant pas la pour énumérer des quantités de faits mais pour expliquer l'appareil judiciaire!!

L'exécution était publique et solennelle avec fort peu de différences par rapport à l'humain, il semble que les animaux étaient rarement suppliciés, sauf exception du cas bourguignon cité plus haut ???









Il semble loisible de croire que lors de certains procès animaliers, le coupable comparaissait habillé en homme !! si si !!! veuillez arrêter de rire immédiatement dans ma salle d'audience, ou je fais évacuer la salle !!!!

En 1386, une sentence du juge de Falaise, condamne une truie à être mutilée à la jambe et à la tête, puis pendue, pour avoir déchiqueté la jambe et le visage d'un enfant avant de le tuer !!

On voulut ici infliger à l'animal la loi du Talion, notre truie fut donc exécutée sur la place de la ville en " habit d'homme ", il est noté dans les minutes du procès que l'exécution coûta dix sous et douze deniers, plus le remboursement de gants à l'exécuteur des hautes oeuvres !!

Il est ajouté par l'auteur de l'histoire du Duché de Valois que les dits gants sont portés sur note de frais, pour la somme de six sous tournois, le Bourreau donnant quittance au comte de Falaise en déclarant qu'il se tient content qu'il lui soit fait réparation !





PS: voila donc une truie condamnée bien juridiquement ou je ne m'y connait pas !! Les sources historiques sont de la BNF, curiosités judiciaire du Moyen âge M de V

samedi 14 avril 2018

Louis XI et son fils le Dauphin ha !!! la famille

Depuis que ce bon Louis XI avait épousé Charlotte de Savoie, il avait eu trois enfants, un fils mort au berceau, puis deux filles, Anne, la future Dame de Beaujeu et Jeanne plus connue pour ses vertus que pour sa beauté !!

L'aînée de ces Princesses, avait neuf ans, quand le ciel exauçant les prières du monarque Louis XI lui envoya un fils, ce Dauphin tant attendu, naquit en ce fort beau château d'Amboise le 30 juin 1470, le Cardinal de Bourbon, le baptisa sous le nom de Charles

La joie du monarque fut d'abord sans égale !!, il ne cessait de remercier les cieux de lui avoir accordé un héritier, cette faveur qui assurait sa descendance dans sa vieillesse de roi  !!

Mais voila ! comme dit le proverbe " chassez le naturel il revient au galop ", ce sentiment dura peu, Louis XI va revenir très vite à son naturel méfiant et soupçonneux à l'excès !! Il se souvenait d'avoir été un fort mauvais fils, suffisamment mauvais, pour redouter de devenir à son tour un père malheureux !!

Les souvenirs de vos actes passés un jour ou l'autre vous rattrapent !! Louis était quelqu'un de peureux et Philippes de Commynes qui le connu l'explique fort bien ( voir Article )









La vue de ce berceau après l'avoir réjouis et voir même sourire un instant lui devint pénible. Son oeil méfiant croyant pénétrer l'avenir, lui faisait voir dans cet enfant, un futur prince impatient de régner, turbulent et ingrat !!

Dominé par cette crainte d'un péril imaginaire, le Roi va mettre en réel danger la couronne de France, que devra plus tard porter cet enfant, redoutant que l'instruction et l'éducation ne transforme son fils en rebelle, il en fit un incapable !!!

Par cette peur et les ordres qu'il fit donner Amboise va se transformer peu à peu en une espèce de prison, la plus riante des résidences royale devint sinistre, la s'écoulera l'enfance du futur Charles VIII.

Amboise ou aurait du régner une cour brillante, n'est que maussade solitude, au lieu d'une société raffinée et polie, de rustiques et grossiers compagnons, le prince n'avait ni libres récréations, ni sérieuses études !!


Il n'avait comme distraction que la chasse et pour l'étude que de futiles lectures, il était isolé, surveillé avec un soin jaloux et il apprendra à redouter ses plus proches parents, dont il est d'ailleurs écarté, autant dire qu'il ne les verra pratiquement jamais !!!!








Cette timidité naturelle à l'enfance sera exacerbée chez le Dauphin, par une éducation tyrannique, pesant jusqu'à sur sa pensée. Son principal instituteur, si tant est que l'on puisse affubler ce triste sire de ce titre, sera Etienne de Vers, bien sur choisi avec soin par son monarque de père!!!

Le pire de l'histoire c'est que ce sinistre personnage d'une incompétence remarquable deviendra par la suite, son premier et son plus déplorable conseiller.

Mais comment pouvait il en être autrement, quelle autre comparaison aurait bien pu avoir ce dauphin, alors même que le roi choisissait, selon sa coutume habituelle, parmi le peuple pour tout le personnel d'Amboise !!









Au mois de mars 1481, le roi à la chasse aux environs de Chinon fit frappé d'une crise d'apoplexie, il reprit assez vite ses esprits et  put se confesser avec l'aide de son fidèle Commynes !!

Mais à quelques temps de la, lors des négociations entreprises pour le mariage du Dauphin avec Marguerite d'Autriche, fille de Maximilien, il fut frappé d'une seconde attaque du même mal !

Lui vint alors le soucis de sa succession, il songea enfin à aller à Amboise, voir ce fils qu'il ne voyait jamais ou si peu !!, l'entrevue fut plus solennelle que touchante;

Cette visite fort tardive ne pouvait porter que peu de fruits et louis XI, voyant son fils, reconnaissait mais trop tard la faute énorme qu'il avait commise !!!

Le roi s'en voulait ! lui si prudent, si sage, d'avoir compromis l'avenir de son pays au travers de son fils pour des appréhensions sans motifs !!

Il fallait y porter remède !! sa prise de conscience à la fin de sa vie lui fournissait un souci à ses ongles ronger !!!







Il se repentait bien tard de l'enfance qu'il avait fait vivre à cet être chétif, ignorant et timide, le dauphin était irrémédiablement ce qu'il en avait fait!!!

On eut beau mettre à la portée du jeune prince de bons livres, des écrits moins futiles, faire à grands frais  venir de Saint Denis les chroniques pour son édification !?!

Composer pour son usage personnel un " Rosier de Guerres ", rempli de sages conseils pour la paix, rien n'y fera !! Il était trop tard le mal était fait et louis XI qui avait travaillé toute sa vie à l'agrandissement du royaume de France, se rendait compte qu'il allait laisser les monuments de tout un règne, dans les mains d'un enfant à la tête légère et faible !!!!






PS: Un des plus grand monarque de notre temps qui par son sens politique avait agrandi le royaume presque jusqu'aux limites que nous connaissons actuellement, fait cette erreur de jugement envers sa progéniture mettant en péril pour les années à venir toute une nation !!! il y a de quoi méditer non ???? Mais je me dois de faire un ajout et parler de Anne de Beaujeu, qui fera les frais des erreurs de son père en matière d'éducation M de V












A la mort de son père, le Dauphin n'avait que treize ans, la majorité étant fixée à 14 ans, Charles aurait pu avoir une dispense, mais la faiblesse de son esprit écartait cette possibilité, il semblait pour longtemps incapable de régner.

Bien que Louis XI eut largement négligé ce fils, il avait pourvu à la garde du royaume en laissant une fille brillante et habile, la digne émule de son père !!!!!

Anne avait 23 ans, elle était l'aînée et l'honneur de la famille. Sans avoir la perfidie de son père, elle en avait toute la finesse, chez elle tous les défauts de ce dernier se trouvaient atténués par son sexe, devenant par la même des qualités !!

Si Louis était fourbe et dissimulé, sa fille n'était qu'adroite et discrète, si son père était prodigue en serments qu'il violait sans scrupules, en revanche sa fille savait promettre et donner avec discernement, Louis se faisait craindre, Anne s'attachait à se faire respecter.

Bref une femme destinée à régner et s'asseoir en majesté sur un Trône !!! et ce dernier ne pouvait tomber en de meilleures mains......seulement voila !!!...en France les femmes ne peuvent régner, toujours cette fameuse loi Salique qui les écartent du trône !!!....heureuse Albion qui connaîtra des femmes de pouvoir. Un enfant comme Charles VIII ne pouvait tomber en de meilleures mains que celles de sa soeur....si seulement il avait suivi plus souvent ses conseils

jeudi 12 avril 2018

Les Nouvelles Routes Maritimes XIV et XV Siècle

La route des indes ne fut pas découverte par des voyageurs vénitiens, mais dans cet immense mouvement de curiosité et de cupidité (il faut bien l'avouer), qui va pousser dans toutes les mers du globe les navigateurs de cette fin du XIV et de tout le XV siècle.

Ceux qui portent l'oriflamme de Saint Marc en tête de la mâture de leurs vaisseaux étaient les plus audacieux voir les plus cupides !!!!!

Car après les aventures de Marco Polo et de ses oncles (voir article), au XIII siècle, nous trouvons un Sanuda il Vecchio (1271-1343), explorateur, cartographe et juriste ou les frères Zéno qui vont explorer les mers septentrionales jusqu'au Labrador et au Groénland

En 1432 un Piétro Querini va pénétrer dans l'océan boréal, puis en ce début de XV siècle Nicola da Conti visite l'Indochine et la Chine, ce siècle sera grâce aux nouvelles routes trouvées un bouleversement des marchés de la vente et de l'approvisionnement commercial.









Si les navigateurs et les négociants vénitiens s'étaient montrés ardents et habiles à chercher de par les mers des voies nouvelles et des terres vierges, ils vont trouver rapidement dans les voyageurs Portugais des rivaux aussi expérimentés et habiles qu'eux.

Tout commence quand un certain Bartoloméo Diaz parvient à atteindre en 1487 l'extrême pointe du continent Africain et lui donne le nom qu'il porte toujours d'ailleurs le " Cap de Bonne Espérance "

Onze années plus tard, un autre Portugais du nom de Vasco de Gama, va suivre cet itinéraire, puis remontant le long de la côte orientale, va découvrir cette grande cité commerciale maritime du nom de Calcutta !!

Il jette donc l'ancre dans ce port d'une richesse stupéfiante pour eux, débordante d'activité et de toutes les denrées rares et précieuses !!








Nos portugais pénétraient par ce port au coeur de ces contrées, d'ou l'Europe recevait, épices, parfums, tissus et soieries, bijoux et pierres précieuses, oui !, mais par caravanes marchandes !!! Ils vont vite comprendre le bénéfice immédiat qu'ils peuvent tirer de leur découverte !! ils vont en charger leurs vaisseaux et en tirer d'immenses bénéfices à leur retour au pays !!

Ces marchandises tant convoitées, jusqu'à ce jour, transitaient des Indes jusqu'à Alexandrie, convoyées par des caravanes Arabes ou Tartares !!! Qui vivants de ce commerce se faisaient payer fort cher, et plus le nombre d'intermédiaires pour le transit de ce fret était grand, plus la hausse des prix était énorme.

On considère que le prix d'une marchandise arrivant d'Inde par caravane, transitant à Alexandrie puis repartant ensuite vers un pays d'Europe avait été multiplié par 30 ou 40 fois son prix de départ !!!

Les Portugais vont se borner à multiplier par 10 le prix de Calcutta, s'assurant ainsi une marge bénéficiaire considérable, mais restaient imbattable dans la concurrence commerciale. voila de quoi porter un furieux coup au commerce de la sérénissime république de Venise !!









La découverte de cette nouvelle route maritime permettant l'achat direct à la source du produit et aux lieux de production va ruiner une partie du commerce Vénitien, la sérénissime ira même jusqu'à envoyer une Ambassade pour se renseigner et trouver une solution à leur problème.

Après maintes arguties, échafaudages de  manoeuvres diverses et plus ou moins licites !!! sans compter les tractations avec ceux d'Alexandrie..il fallut bien se rendre à l'évidence qu'ils se faisaient dépasser par la concurrence

Les Portugais firent entendre aux Vénitiens (avec une certaine ironie je pense), qu'ils n'avaient qu'à désormais s'approvisionner chez eux , le camouflet était explicite, et la couleuvre difficile à avaler !!!

Mais Venise n'avait plus l'ardeur des époques ou elle partait à la conquête des mers, elle était tellement riche !! se vautrant dans des fêtes prodigieuses, déployant un faste et un luxe incomparable. Les citoyens avaient une vie facile et comblée qui les rendaient indifférents, ils vont continuer à puiser l'or aux anciennes sources, n'ayant ni l'énergie et le courage d'en chercher une autre !!!




PS: L'esprit public de Venise répugnait désormais aux aventures et la concurrence Portugaise fit bien vite place à l'indifférence et à la passivité, pour eux aussi longtemps que le Levant lui demeurerait ouvert, son négoce se maintiendrait !!! Cette apathie Vénitienne prompte à la résignation n'en demandait pas davantage...!! M de V

mercredi 11 avril 2018

Venise versus Gênes, la revanche !!!

L'entreprise de revanche que conçut et réalisa la république de Gênes, ne manquait ni de grandeur, ni de sens politique !! Elle voulait à tout prix abattre Venise, cette puissance qui depuis la chute et le démembrement de l'empire Grec avait la main mise sur les mers et les marchés d'Orient !!

Ils voulaient la frapper au coeur même de sa puissance, dans sa force économique c'est donc à son empire colonial qu'ils vont s'attaquer !! Pour y parvenir ils vont s'appuyer sur des alliances permettant d'attaquer les possessions vénitiennes par mer et sur terre!!

Ils vont pour ce faire s'allier aux représentants des empereurs Grecs détrônés, qui réclamaient à cors et à cris leurs trônes, car la croisade avait dans les dépouilles de Byzance façonné un ensemble de souverainetés de tous poils et dépourvues de tout sentiment national, totalement étrangères aux peuples qu'ils entendaient gouverner.

Ils vont trouver en Michel Paléologue l'interlocuteur et le partenaire idéal, ils connaissaient la violence de ses ambitions et sa volonté de rendre la vie à l'empire byzantin !! une convention fut signée en mars 1261, ou tous les droits que reconnaissaient l'ancienne Byzance à Venise, Michel Paléologue les reconnaissaient désormais à Gênes, en échange la république lui apportait la puissance de ses armées navales pour ses projets de reconquêtes !!!

Cette intrigue fut si habilement menée que les vénitiens n'en saurons rien, car à peine le traité signé, Paléologue va jeter ses troupes dans une attaque violente sur Constantinople










les latins ne résisterons pas et les Grecs vont l'accueillir comme un libérateur, il va monter sur le trône des Césars grâce à l'armée Gréco- Génoise, ils avaient choisis le moment ou la flotte vénitienne était occupée par une expédition sur les côtes de la mer noire .

Venise était frappée d'un coup terrible, car parvenue au sommet de la puissance grâce à l'écroulement de l'empire grec, ils n'avaient jamais pensés qu'il puisse resurgir de ses cendres .

Elle voyait Paléologue accorder aux génois de tels privilèges, qu'elle était désormais réduite à la portion congrue et dans un état d'infériorité déshonorante.

Gênes fondait des comptoirs à Smyrne, sur les côtes d'asie mineure à lesbos, elle reçu le monopole du commerce de la mer noire. A Constantinople tout ce que l'on ôtait à Venise était cédé à Gênes !!

Désormais Venise était animée d'une haine que plus rien ne pouvait apaiser !! Il lui fallait accepter la défaite, la rivalité commerciale était aigue, plus question réconciliation ni de semblant d'amitié, les épées avaient été tirées, le sang avait coulé, la guerre était ouverte;








Pour faire face à cette situation, la sérénissime va armer deux puissantes escadres destinées à protéger, l'une ses possessions du levant et l'autre ses compatriotes établis sur les bords de la mer noire. Au printemps 1263 une rencontre eut lieu entre la flotte Gréco - Gênoise et une escadre vénitienne, bien qu'en état d'infériorité numérique, Venise va infliger une sévère leçon aux Gênois ...!!!Désormais partout ou les deux pavillons vont se croiser il y aura combat, convois poursuivis et pillés, une guerre de course funeste au commerce était entamée!! Une autre rencontre eut lieu en juin 1266 près des côtes Siciliennes ou après une mêlée confuse tous les navires se trouvaient liés les uns aux autre par les grappins qu'ils se lançaient se trouvaient immobilisés. ce fut un massacre de Gênois et de ligures ou peu de matelots et de soldats purent s'enfuir!!








Mais ses batailles répétées fatiguaient les deux adversaires, sans amener ni issue, ni décision: si les vénitiens mettaient à mal des vaisseaux gênois, ces derniers allaient saccager des établissements vénitiens!!

Mais Paléologue va se rapprocher de la république de venise est signera un accord en 1268, dans lequel il est stipulé que si la sérénissime reconnaissait son gouvernement il restituait à Constantinople leurs anciens privilèges et respecterais leurs possessions !!

Bien sur Gênes va crier " trahison ", mais de puissantes interventions extérieures vont amener les deux républiques à signer une trêve de longue durée en 1270, Charles d'anjou, le Pape et surtout louis IX (saint louis) voulaient unir toutes les forces en vue d'une nouvelle croisade !!! Ce qui n'empêcha pas les corsaires des deux républiques de continuer leurs agressions mutuelles.

Il était évident que ce conflit éclaterait à nouveau, car leurs possessions subissaient des dommages identiques et le commerce des deux républiques était gravement atteint, la guerre était nécessaire, mais les trêves furent renouvelées en 1280, 1283 et 1286, les deux adversaires semblaient hésitants.








La guerre de course et de pillage se perpétuait néanmoins sur les côtes orientales, et les préparatifs en vue de l'engagement décisif se poursuivaient activement d'un côté comme de l'autre

Ils vont durer ces préparatifs une bonne partie de l'année 1294 et à la fin du mois de septembre les flottes mettaient à la voile, la rencontre des deux grandes dames allait avoir lieu !!!


Ils vont se retrouver sur les côtes Arméniennes à Laiazzo, le choc fut terrible, à la mesure peut on supposer de cette très longue attente d'en découdre. La bataille cette fois fut un désastre pour Venise, qui va perdre vingt cinq bâtiments, un nombre considérable de guerriers et marins !!

Leur général Mario Basagio sera tué lors du combat. Cette défaite à laquelle les vénitiens ne s'attendaient pas, ne va pas abattre leur courage, ils vont accepter ce revers sans se perdre en regrets et récriminations.

Tous les armateurs de Venise vont recevoir l'ordre en 1295 d'entreprendre la guerre de course, pendant qu'avec beaucoup de sérénité la république s'employait à grouper et armer une nouvelle flotte de guerre composée de soixante cinq galères !!! Une autre rencontre devait avoir lieu en 1298 qui eut les mêmes effets, la défaite de Venise !!!!


                                                       Une manche partout au XIII siècle !!!


PS: Les deux cités rivales étaient affaiblies pour longtemps, Ils vont accueillir la médiation du Pape Boniface VIII avec soulagement et en mai 1299 signeront la paix à Milan il s'agissait d'un traité de paix perpétuelle !!!! Quand on sait que leur conflit dura tout au long du XIV siècle, pour se terminer par la victoire définitive de Venise en 1381, le nain est mort de rire, mais il faut dire que nous ne faisons guère mieux actuellement, la langue de bois est toujours utilisée  M de




mardi 10 avril 2018

Venise versus Gênes, première manche !!!!

En étendant son empire commercial (voir article), profitant de sa force et de son prestige, pour se faire accorder partout les traités les plus avantageux, Venise, entravait l'expansion d'une autre grande république maritime, Gênes !!

Ceux ci, riches et orgueilleux maîtres d'une flotte importante, tant commerciale que guerrière, ne pouvait tolérer que la soeur rivale s'octroie le monopole du commerce Oriental et chaque accroissement de la puissance des Vénètes, marquait un recul des Gênois !!!, attisant de ce fait, vieilles rancunes et jalousies commerciales. La coupe était pleine d'amertume, se sentant de taille les Gênois décidèrent de la boire jusqu'à la lie !!! il fallait en découdre et monter au combat !!








Cet interminable conflit entre les deux cités allait commencer en 1255, pour se terminer en 1381, soit 126 ans de guerres, tout le XIV siècle sera émaillé de ces épisodes dramatiques de l'histoire de Venise.

Gênes va lui infliger de terribles coups et la reine de l'adriatique fut sur le point de perdre et de se faire arracher son empire. L'hostilité entre ces deux grandes dames était permanente, ne se fondant ni sur un antagonisme de race, ou des divergences religieuses, non !!, c'était une haine larvée et recuite de rivalités économiques.

Le premier choc de 1255, va révéler par sa soudaineté et sa brutalité, la violence de l'inimitié qui régnait entre les deux cités. Cette histoire commence donc en un lieu nommé Saint Jean d'Acre, c'est la que les masques vont tomber !!!!!









Les deux soeurs ennemies possédaient leurs quartiers et comptoirs particuliers à Saint jean d'Acre, elles se disputaient l'église et le Monastère de saint Saba, Dame Venise montrant à qui voulait le voir une lettre papale lui reconnaissant cette propriété, Dame de Gênes présentant un écrit du prieur des Hospitaliers lui attribuant le même domaine !!!

Puis on passa de discussions houleuses en bagarres et rixes, ou bourres pifs et coups de pieds de par le cul étaient un moindre mal !! Sur ces entres faits arriva au port un Capitaine de galère Gênoise, menant en remorque un vaisseau vénitien,autant dire que le fait divers ne pouvait passer inaperçu !!

Vérité ou mensonge, nul ne le saura jamais ???, ce marin annonce l'avoir acheté à un corsaire musulman ?? Les Vénitiens vont crier au scandale et soutiennent qu'il avait lui même pris leur vaisseau en chasse et s'en était emparé !!!

La donne n'est plus la même!! et le tout va dégénérer en bataille, les gênois vont se jeter à l'assaut de Saint Saba et se jeter tel des gerfauts sur les vaisseaux vénitiens ancrés au port !!! Ils sont plus nombreux nos Gênois, ils vont faire irruption dans le quartier vénitien, mettent le feu aux entrepôts se livrant à un pillage en règle. Voila comment débute ce conflit qui devait durer 126 ans !









La vengeance de Venise ne tarda pas, car le Doge de Venise avait envoyé des légats afin de réclamer des excuses et des réparations pour ce début d'hostilités à Acre.Mais les Gênois fort de leur victoire et sur de leur force ne voulurent accorder ni l'une ni l'autre !!!  Venise va envoyer une flotte considérable, sous le commandement de Tiepolo.

A son arrivée il force le passage en arrachant les chaines de l'entrée du port entre avec ses vaisseaux armés en guerre aborde et pille avec ses arbalétriers les navires Gênois, puis débarquent et brûlent le quartier des Gênois, dans l'élan ils mettent le siège devant le château de Mongioia et s'en emparent, la revanche de Venise était complète !








Gênes demande une trêve que Venise va accorder pour une durée de trois mois  en 1256. Dans le butin que rapporte Tiepolo de son raid sur le comptoir de Gênes à Saint jean d'Acre se trouvent les deux colonnes quadrangulaires que l'on voit toujours devant l'église Saint marc !!

Trophée de victoire rappelant à tout visiteur de la sérénissime l'offense subie et le châtiment que Venise a infligé en représaille

Il est bien évident que nos deux soeurs ennemies, ne s'étaient mises d'accord sur une trève, qu'avec le dessin de mieux s'armer afin d'en découdre de plus belle, la médiation que tentera le Pape Alexandre IV n'eut pour effet que de retarder l'échéance, on allait pas s'arrêter en si bon chemin, chacune des deux républiques ayant à coeur de s'assurer la possession totale de la Syrie !!









Alors presque d'un commun accord, les deux grandes dames, se retrouvèrent avec leurs flottes pour en découdre. C'est donc dans les eaux devant Saint jean d'Acre, le 24 juin de l'an de grâce 1258 que ce déroule cette bataille navale, le combat fut long, acharné et sanglant.

Il se termine une nouvelle fois par la défaite de Gênes, perdant 24 vaisseaux de guerre et un nombre considérable de soldats !! Les vénitiens s'installent en maîtres dans la ville, expulsent les ennemis au sol . Le pape réussit à imposer une nouvelle trêve, mais les clauses de celles ci ôtaient leurs châteaux forts aux Génois, la première manche de ce long conflit revenait à Dame Venise



PS:  je rassemble ma doc et je me met sur la suite la " Revanche " Promis le nain se met au boulot tout de suite ou maintenant M de V








lundi 9 avril 2018

N°140) Les Juifs d'Espagne au moyen âge

Il semble que rien ne soit interdit aux juifs d'Espagne ou même l'activité rurale leur est ouverte, dans les villages ils la pratiquent, contrairement aux idées reçues de bien des historiens spécialisés !!

En Castille, dans les banlieues urbaines, jardins, huertas, droits d'usage de l'eau leurs sont ouverts, voir même champs et troupeaux

Et si la chose est faisable une vigne, puisque cela est une obligation religieuse de leur croyance.

Ceci représentant plus un placement foncier plutôt qu'un de leurs domaines de prédilection, car les juifs excellent dans bien des spécialités, leurs compétences se situent plus dans le contexte artisanal.







Le travail du textile semble pour eux une sorte de spécialité, d'un bout à l'autre de la chaîne des métiers du textile. Ils sont tondeurs de draps, teinturiers, pareurs et tisserands, spécialisés dans la façon luxueuse, on le sait par les commandes de la cour royale de Navarre

Les couturiers dans les cités sont souvent juifs, faiseurs de pourpoints royal comme à Saragosse, tisserands de soies à Barcelonne, mais ils sont aussi pelletiers, tanneurs et savetiers travaillant le cuir .

Egalement orfèvres ou relieurs de livres dans toute la péninsule, mais aussi peintre tel un Abraham de Salinas à Saragosse qui au XIV siècle réalise des retables pour les églises de la ville, touchant ainsi tout les domaines de l'art et de l'artisanat, sans compter celui du spectacle en tant que menestrels itinérants








Ils sont jongleurs et amuseurs de cour, chanteurs et conteurs, ou bien plus encore, comme les Cresques de Majorque qui au XIV siècle sont cartographes, le roi Pierre IV ordonnera même que ses vaisseaux soient tous munis de cartes de navigation des ateliers Cresques. Il faut savoir que l'atlas Catalan offert à Charles V le sage, roi de France provient de chez Cresques !!!

On peu dire que le négoce repose sur eux, ils sont à tous les niveaux du commerce, du transit de marchandises et de l'artisanat, Samuel Amarillo de Tudela, en Navarre est responsable de l'approvisionnement en denrées de luxe, or, épices, cire et draps pour la cour de la couronne d'Aragon.

Joignons à cela que toute haute personnalité en Espagne a son médecin Juif, que ce soit en Castille, Aragon, Navarre et Léon, tous ces médecins devaient des journées de soins auprès des miséreux des cités, comme les médecins chrétiens !!

Dans les facultés de médecine, le jury pour les impétrants devait compter obligatoirement au moins un médecin juif à côté des chrétiens, Jost Orabuena est le médecin de Charles II roi de Navarre, Comte d'Evreux et prince de sang royal de France. Le médecin est fort souvent traducteur, négociateur, diplomate voir conseiller d'un souverain ou d'un prince .








Une occupation est traditionnellement reconnue aux juifs, en ce qui concerne le prêt d'argent, mais ils ne sont pas les seuls à le pratiquer, les chrétiens sont au moins aussi nombreux et sollicités qu'eux, tant par la noblesse que par la bourgeoisie.

Car c'est avant tout un moyen de négoce, une façon de placer de l'argent et d'en attendre les intérêts !! Ils s'engagent ainsi dans une opération commerciale, fournissant une somme d'argent afin de la faire fructifier.

Entre négociants de draps, de laines et de vin, cette manipulation financière était une opération courante et souple, pratique généralisée d'association et de partage des bénéfices.

Bien sur plus tard ce fut lors des purges, un des griefs qui fut reproché aux juifs, la chose était pratique cela permettait de ne pas avoir à les rembourser, car dans toute l'Europe cette solution fut employée et les purges furent nombreuses !!!!!!







PS: voila un point de vue sur la population juive d'Espagne, mais en France, en Angleterre ou en Allemagne et dans tous les autres pays d'Europe on retrouvait à peu de chose près la même organisation de la population juive...avec plus ou moins de bonheur M de