le Gardien des Mémoires du Royaume sous la montagne, vous souhaite la Bienvenue dans son scriptorium
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mercredi 16 février 2022
N° 425) Le Poids de la Dîme Sur le manant du Moyen âge
lundi 14 février 2022
Sournois Innocent III avec les Albigeois !
vendredi 11 février 2022
Etre Aubain au Moyen âge
Hélas elle lui manquait souvent cette terre que les rutilants Fer-Vêtus, les Abbés Mitrés et les Evêques avaient accaparée et sur laquelle il avait juste le droit de travailler sans jamais la posséder
Certains Manants désertaient cette terre essayant d'améliorer leur condition, passant d'une Châtellenie, d'une Province, parfois même d'un Royaume dans un autre. Notre Vilain devenait " Aubain " sans conserver dans cette fuite l'espoir d'un sort meilleur. On connait les rigueurs du droit de l'Aubainage. Le Serf entrant dans le domaine d'un nouveau Maître se faisait tondre par celui qu'il quittait pour se faire plumer par celui ou il s'installait. Il avait " Bonne Aubaine " le nouveau Seigneur, mais pour notre Manant c'était juste éviter le mal pour rencontrer le pire !
Celui qu'il venait de fuir gardait tous ses biens et tout ce qu'il allait amasser sur son nouveau lopin appartenait (sauf s'il a un enfant) à son nouveau Maître. Notre paysan n'avait comme horizon possible que le bout de son champ !!!
Il était fort difficile au paysan de bouger de place tant les seigneuries émettaient de limites étroites, sans risque pour lui de devenir Aubain. Il suffisait seulement, selon l'expression de l'époque, d'aller hors Baptême, car il lui était interdit de passer d'une paroisse à une autre, sans cause légitime ou sans urgente nécessité !!!
L'aubainage était en réalité le servage dans toute sa rigueur. Il en allait de même pour les étrangers isolés et sans protection qui en étaient réduits à se faire Serfs !!, ils ne possédaient rien, ne léguaient rien, bref " moritur ut servus " mourir et servir !!!!
Si nous prenons par exemple le Juif au Moyen âge, c'est un Aubin, et selon le droit, le Roy lui succéde à cet Aubin quand il meure, mais pas seulement de ses biens, également ceux de ses enfants et descendants mêmes nés en France !!!. Il était toléré car étant le seul à pouvoir faire selon la religion de l'usure et du prêt à intérêts
jeudi 10 février 2022
L'autre Vision du Bourreau Médiéval
lundi 7 février 2022
Le Formariage
jeudi 3 février 2022
N° 420) la Main Morte ou le Main Mortable
samedi 22 janvier 2022
La Route du Pèlerin médiéval 3/3
Par élection volontaire il s'est déjà retranché des siens, le terme de "Peregrinus " le désignant, spécifie bien sa condition nouvelle, en latin classique, c'est à l'étranger qu'il s'applique ou à l'hôte en voyage et qui n'a pas le droit de cité !!. Le sens religieux de ce terme semble être devenu courant après la première croisade
Le costume du Pèlerin tel que l'iconographie médiévale le consacrera au fil de ses mille ans d'histoire, nous a conservé plusieurs exemplaires. On représente volontiers Saint Jacques ou son disciple Saint Roch, dans un long manteau en forme de pèlerine (le terme n'ayant pas d'autre origine),couvrant tout le corps jusqu'aux pieds, un capuchon protège la tête, ou le bonhomme porte un chapeau rond à larges bords, relevé devant et retenu par une jugulaire. Il a en main l'attribut traditionnel qu'est le bâton de marche nommé Bourdon, son soutien, servant éventuellement de moyen de défense !
Nota: L'investiture des deux objets que sont le Bourdon et l'Escharpe donne lieu à une cérémonie présidée par un Clerc qui va les consacrer par ces mots " au nom de notre Seigneur jésus Christ, reçoit cette escharpe et ce bourdon, attributs de ton pèlerinage, afin que tu parvienne sauf et amendé au parvis de Saint Jacques ( ou de tout autre lieu de pélerinage), que tu désire atteindre et qu'une fois ton cheminement accompli tu nous reviennes en santé !
Beaucoup de pèlerins appréhendaient à bon droit les périls du chemin solitaire, ils redoutaient l'attaque de brigands et de pillards de tous poils, qui hantent certains passages obligés, détroussant, frappant ou assassinant le pèlerin. Puis les animaux sauvages, croiser un Ours de mauvaise humeur n'est pas une partie de plaisir !, rencontrer des loups n'était guère mieux, on sait que le loup n'attaque pas l'homme en général, mais si notre pèlerin est blessé affaibli ou malade ????
Et puis faire une chute et se briser un membre en solitaire sur le chemin, c'était au moyen âge la mort assurée !!
Il en va tout autrement du cheminement à plusieurs, l'étape de la journée paraît moins longue, on s'entretient, on plaisante, on s'esclaffe et l'on chante en cadence, à la pause on partage quignon de pain et oignon sorti de la besace
Le pèlerin médiéval n'a rien du larmoyant chrétien confit en dévotions c'est un gaillard truculent qu'aucun juron ne rebutte Putentrailles !!, friand de grasses plaisanteries qui détendent et vous secoue la sous ventrière, toutes choses que l'on ne peut faire qu'à plusieurs mordious !
Toute étendue d'eau que ce soit étang ou ruisseau et prétexte au bain. Seuls les habitués des longues randonnées sur plusieurs jours savent le poids que représente cette saleté graisseuse qui poisse les mains, colle les vêtements à la peau, sans parler de l'odeur âcre des habits fripés et souillés. Notre pèlerin, s'il se lave, ne peut, lui, changer d'habits et dans sa tenue dégoûtante se sent chaque jours plus retranché de ce monde dans lequel il doit évoluer !
Il faut savoir que passé un certain degré de fatigue, la prière elle même devient balbutiement informe, au fil des Lieues il n'existe plus, pour le pèlerin que vide et harassement total sans pensée ni recours, l'étape du soir est vitale. Or donc coucher à la belle étoile, pour lui n'est pas idéal. Il va se créer au fil du temps des gîtes d'étapes, afin qu'ils puissent en sécurité se reposer et se soigner, avec des gens à demeure pour aider. Un endroit utile pour partager ses expériences et les infos de la route avec d'autres pèlerins rentrants chez eux. C'est aussi à ce moment de suprême faiblesse, que notre vagabond misérable, ne sachant plus pourquoi il marche, l'esprit tendu vers ce " Désert " parlera à Dieu. Ainsi se forge une spiritualité routière faite de dénuement et de résignation.
Nota: Pour la France, Saint Jacques est incontestablement vénéré tout au long de la période médiévale, mais les pèlerins allant en Galice n'étaient pas les plus nombreux, et on ne trouve pas trace de foules immenses dont on parle maintenant à satiété, selon Denise Péricard Méa, Docteur en histoire et spécialiste de Compostelle et de ses pèlerins. Ce n'est qu'au XVI siècle que Compostelle finit par s'imposer comme lieu unique de culte, marquant la victoire définitive du Majeur !!!
PS: selon Béatrice Leroy, Professeur d'histoire médiévale, les voyageurs ayant franchi les Pyrénées, pour prier, étudier la médecine, commercer, rencontrer des souverains comme ambassadeurs ou tout simplement pour voir du pays sont nombreux au Moyen âge. Mais les plus nombreux ne furent pas les pèlerins, loin s'en faut. Au XV siècle l'Espagne possédait déjà de véritables touristes ayant laissés par écrit le récit de leurs périples M de V
vendredi 21 janvier 2022
Moyen âge le Voeu de Pèlerinage 2/3
Avant de cheminer il nous faut cependant mieux cerner ce pèlerin médiéval, le saisir dans l'effort quotidien de son engagement, depuis son voeu jusqu'au matin radieux du terme de son voyage !!
Il n'existe guère, faut il le préciser, de mesure commune entre la puérilité des serments irréfléchis d'une civilisation comme la nôtre et la décision héroïque par laquelle un Seigneur, un Bourgeois ou un Paysan du moyen âge se font les vagabonds de Dieu !
Il ne me semble pas, mais le nain peut se tromper, que la satisfaction d'intérêts purement matériels, comme la réussite d'une entreprise humaine par exemple, aient inspiré un grand nombre de voeux.
L'homme médiéval, je crois, n'attacha jamais à ses aises une importance extrême, la vie était rude au moyen âge et le Seigneur, le Bourgeois ou le Paysan ne l'étaient pas moins, mais ils avaient ce bon sens pratique de prendre sans rechigner ce que la vie leur offrait !
mercredi 19 janvier 2022
Le Pèlerin et les Reliques du Haut Moyen âge 1/3
Ce croyant de fait, à besoin de signes sensibles pour entretenir et accroître sa foi. L'originalité, si l'on ose dire, du Christianisme est de multiplier ces supports. Son levain historique sera le sang, les os, les dents, voir les cheveux des Martyrs.
Ces témoins de la foi sont l'objet, au moyen âge, d'une vénération dont les catacombes fournissent d'innombrables exemples, appuyés par des textes et des traditions, et l'on va en grand nombre prier à leurs tombeaux !
Aussi longtemps qu'à vécu l'Empire Romain, les souvenirs de l'évangélisation, les exemples de paix et de charité transmis par les premiers chrétiens demeurent vivaces. Après la rupture de l'unité romaine, chacun ressent en ce début de moyen âge une nostalgie attisée par les désastres et les invasions. Les chrétiens vont puiser leur réconfort dans l'apostolicité !
Le culte des reliques charnelles en est le trait le plus frappant, os, cheveux, dents ou sang. Mais également les objets, anneau, morceau de bois, pierre, vêtements tout ce qui touchait de près le martyr !!!
A tout prix, églises, monastères et cités cherchent à se procurer ces trésors pour en enrichir leurs lieux de culte. Certains audacieux n'hésiterons pas à les dérober pour embellir l'église d'une cité ou d'un monastère, mais aussi, il faut bien l'avouer, dans un but lucratif puisque cela faisait venir les pèlerins !
Ce genre de coup de main audacieux rapporté complaisamment dans certaines chroniques peuvent paraîtres cocasses à nôtre époque !, mais elles étaient pour le moins scandaleuses au Moyen âge et engendraient des contestations et des chicanes de clochers interminables
Je sais, que pour nous désormais, cela peut prêter a rire, le fait que dans cet élan de ferveur religieuse ils séparaient comme d'un jeu Légo les os d'un martyr de la foi chrétienne mordious !!!
Pour ce qui est des objets il nous faut raison garder !, car si l'on s'amuse à comptabiliser les morceaux de la vraie croix qui transitaient à cette époque, on aurait facilement pu construire dans sa totalité la flotte de navires de la Ligue Hanséatique mordious !!
Il faut comprendre que beaucoup de ces vendeurs d'indulgences ou de reliques étaient de tristes charlatans, capables de vous vendre un brin de paille ayant appartenu à la litière du berceau de Jésus !!!, voir même un poil de l'âne ou du boeuf qui se trouvait dans l'étable de Bethléem...de vrais mécréants c'est l'nain qui vous le dit
Que ce soit le citadin, le chapitre d'une église ou même un monastère, beaucoup se feront rouler dans la farine par excès de confiance ou une trop grande crédulité !!
L'esprit de pèlerinage n'a cessé de se développer tout au long du XI siècle jusqu'à aboutir à l'explosion, cet engouement que fut la croisade. L'étude du pèlerinage comme fait social, à la fois mentalité intime et comportement extérieur, collectifs ou individuels est des plus ardues !!!
Car les premiers pèlerins connus d'Occident ne sont guère que des noms !!. Leurs équipées aventureuses ( c'est le moins que l'on puisse dire ), s'embrument de légendes et nos braves copistes de l'époque, laissant voguer leurs imaginations ajouterons quelques épisodes aux aventures du cheminement de nos premiers pèlerins !
PS: j'ai puisé dans le livre de R Oursel, Docteur ès lettres et diplômé de l'école des Chartes en y mettant mon grain d'sel M de V