Quoiqu'en ait dit fort longtemps l'historien, il ne semble pas que les Bourgeois avaient dans l'idée d'usurper le pouvoir, et le Prévôt des Marchands avec ses amis ne pensaient pas, à ce moment, profiter du fait que le roi fut prisonnier pour secouer le joug et se chercher une autre sorte de dirigeant. Néanmoins ils avaient présent à l'esprit, l'exemple de ces grandes villes des Flandres ou d'Italie (voir articles), qui se gouvernaient elles mêmes !!!
Ils voulaient savoir, légitimement je pense, comment serait ordonné et gouverné le royaume de France, jusqu'à ce que Jean II le Bon (voir articles), leur Sire, serait délivré. Mais ils voulaient également avoir connaissance de ce qu'il était advenu de ce grand trésor levé sur le royaume lors des états (voir article), en dixièmes, maletoltes, subsides, et forgeages de monnaies, ainsi que toutes les autres extorsions dont les gens avaient été fort malmenés, les soudoyés mal payés, le royaume mal gardé et encore plus mal défendu !!!!!!
Seuls les Bourgeois de quelques grandes villes avaient suffisamment confiance en la force et les valeurs qu'ils représentaient pour poser ce genre de questions, et Paris se croyait prête à s'engager dans cette voie nouvelle, ou le Bourgeois qui possédait l'argent demandait des comptes !!.
Etienne Marcel n'en continuait pas moins d'exercer sa charge avec une compétence et une prudence, qui lui conciliaient biens des esprits parisiens. Nos citadins de la bourgeoisie, des artisans, des ouvriers de ces corporations de métiers et de guildes comptaient sur lui dans les graves circonstances ou ils se trouvaient
Car il était un de ces trois surintendants qui avaient été désignés lors des états (voir article), pour empêcher que l'on fit un mauvais usage des taxes levées, ce qui était une des habitudes de ce néfaste roi Jean II le Bon.
Quand notre Prévôt vit le roi prisonnier, les princes fugitifs, la noblesse vaincue et déshonorée, on est en droit de penser qu'il cru que c'était à eux désormais de défendre leurs possessions !!, mais ne pouvant donner des ordres hors de la cité Capitale, dont il était le premier magistrat, du moins fit il voir par son exemple ce qu'il fallait faire !!
Depuis le jour ou il s'était imposé aux états, il s'était placé au premier rang et n'avait cessé de défendre les intérêts de la bourgeoisie et du peuple parisien. Un mois ne s'était écoulé depuis la catastrophique défaite de Poitiers, qu'il mettait Paris en état de défense !!
Envisageant dans son particulier, que cette entreprise nécessiterait des travaux considérables il décida de se procurer les ressources nécessaires en frappant d'un droit d'octroi toutes les boissons. Le Prévôt va mettre à l'oeuvre trois ou quatre cent terrassiers, maçons et gens de métier, ainsi que toutes personnes de bonne volonté pour refaire la commune clôture de la cité
Il faut bien avouer que les murs d'enceinte de la ville datant de Philippe Auguste était par endroit en mauvais état, et d'un autre côté cette ceinture était trop étroite, car une partie de la population s'était installée hors les murs
La ville pour lors se composait de la cité et deux autres quartiers, l'un au nord dit " d'Outre Grand Pont " sur la rive droite de la Seine, l'autre sur la rive Gauche nommé " d'Outre Petit Pont ". De ce côté la la progression de la population étant moindre il n'y eut qu"à réparer les murailles et à certains endroits de la reculer de deux ou trois cent pas
Mais pour la rive Droite ce fut une autre paire de manches !!!, cette partie de la capitale se trouvait être le lieu de résidence préféré des parisiens, or donc plus étendu et plus peuplé. Marcel dut ordonner que l'on construisit une muraille neuve flanquée de tours
Cette muraille rive Droite partait de la porte Barbette, sur le quai des Ormes, passait par l'Arsenal, puis les rues Saint Antoine, celle du Temple, de Saint Martin, Saint Denis, Montmartre et Montmartre des Fossés, afin d'arriver jusqu'à la porte Saint Honoré et jusqu'au bord de Seine
Cependant sur les deux rives il fit construire des bastilles afin de protéger les portes, puis on fortifia d'un fossé l'île Saint Louis que l'on nommait à l'époque l'île Notre Dame, dans le but final de l'utiliser comme lieu de refuge pour les habitants de Paris
Sur les murs de Paris furent établis sept cent cinquante guérites en bois, solidement accrochées comme les hourds, aux crénaux, par de forts crochets fer,
Puis des chaines furent forgées pour fermer la Seine en amont et en aval, mais aussi pour barrer certains grands axes de la cité pendant la nuit. Ces importants travaux, poussés par Etienne Marcel, furent achevés en quatre ans !!!!!, alors qu'il en avait fallu trente à Philippe Auguste pour construire, sans fossés, une enceinte bien moins étendue. Je vous laisse imaginer la vision de loin de Paris dans ses défenses, ce devait être impressionnant !!
Ce grand chantier de la capitale réalisé en quatre ans, coûta la somme pharaonique de 182520 Livres Parisis !!!, somme colossale pour l'époque, je vous laisse faire la conversion en Euros, car cela me donnerait mal à la tête !!!!
Même Jéhan Froissart, dont on connait la coutumière partialité envers le petit peuple, reconnait dans ses chroniques le service que rendit Etienne Marcel à la ville de Paris, mettant ainsi à l'abri cette cité si souvent menacée et lui donnant les moyens de s'étendre derrière ses remparts
PS: Après la mort d'Etienne Marcel, tué par ses congénères (voir article), c'est Hugues Aubryot qui en tant que Prévôt des Marchands, présida à l'exécution des travaux mineurs restants à effectuer, sous la régence du Duc de Normandie et futur Charles V le Sage. La documentation provient comme il se doit de la BNF.... votre copiste M de V
le Gardien des Mémoires du Royaume sous la montagne, vous souhaite la Bienvenue dans son scriptorium
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jeudi 26 septembre 2019
Etienne Marcel et la défense de Paris
jeudi 12 septembre 2019
Le mécontentement général après Poitiers en 1356
Après cette fameuse raclée que nous avons prise en 1356, il nous faut montrer l'influence qu'elle eut sur l'esprit public Français et sur les destinées de notre pays pendant les deux années qui suivirent.
Rappelons que l'immense armée de Jean II le Bon était composée dans sa grande majorité par des cavaliers revêtus d'armures de fer, et que l'inégalité des forces en présence était flagrante, les Anglois n'étaient qu'une poignée !!!
Mais les troupes du Prince Noir ne donnaient pas ce spectacle navrant d'une noblesse hautaine Française, qui ne voulant déroger se refusait au concours d'hommes d'armes à pied, de cette piétaille prise parmi les humbles du royaume de France !!.
Notre noblesse vaincue quand elle était seule, comme à Courtrai et à Crécy par exemple, mais vainqueurs quand ils se voyaient contraints de subir le contact de villains armés comme à Cassel, préféraient combattre entre gens de même condition, êtres vaincus, plutôt que de subir la honte d'un secours de troupes à pieds, qu'ils nommaient eux même du doux nom de merdaille !!
Il faut bien avouer que la classe dirigeante de cette époque était puante, typiquement Français, mais ne leurs jetons pas la pierre, nos républicains actuels se sont empressés d'habiter leurs demeures, de chausser leurs poulaines et d'utiliser les mêmes méthodes
Bien plus sensés étaient les Anglois qui empruntaient la plus grande partie de leurs forces à cette piétaille qui n'avait pas une goutte de sang noble dans les veines, et la chevalerie Anglaise n'avait pas le sentiment de déroger à combattre à leurs côtés, voir même à pied !!, mais ces troupes armés à la légère combattaient avec avantage à un contre quatre nos mangeurs de charrettes ferrées !!
A la nouvelle de ce désastre l'émotion fut profonde en France, ce n'était pas tant la perte de dix à douze mille hommes que l'on déplorait, car on s'était habitués aux calamités de la guerre, d'autant que sur ce nombre deux ou trois mille Barons étaient morts !!, ce qui permettait à leurs misérables vassaux de respirer. Mais un patriotisme naissant rendait le peuple, du Bourgeois au manant sensibles à ce cruel échec !!
Ne pouvant s'en prendre au roi prisonnier, la bourgeoisie, serfs et vilains vont s'en prendre à la noblesse. En voyant revenir de la bataille leurs maîtres plus avides d'argent que jamais, du fait du paiement de leurs rançons qu'il fallait bien payer à l'Anglois, ils savaient bien que c'étaient eux qui supporteraient cette nouvelle charge
Les vaincus de Poitiers n'espéraient trouver de l'argent que chez leurs vassaux, plus ruinés qu'eux mêmes, mais encore soumis à leurs moindre volontés. Cependant à la haine que nourrissait ces gens depuis longtemps, vint s'ajouter un sentiment plus redoutable, le mépris, car lorsqu'ils apprirent qu'une puissante armée avait fui devant une poignée d'Anglais, alors ils commencèrent à ne plus craindre ceux qui les faisaient trembler naguère !!
Pour que le joug de la noblesse soit durable il faut que la supériorité de celui qui l'impose soit reconnue !!. Alors pour nos manants de Français, du paysan au bourgeois et du boutiquier à l'artisan, quoi de plus honteux comme spectacle que de voir nos hobereaux vaincus rentrant de nuit dans leurs domaines et chargeaient ensuite le personnel du château de rapiner leur rançon sur le dos de leurs vassaux, qu'ils ne savaient même pas protéger !!!
Car pendant ce temps la les routiers qu'ils soient français ou Anglais mettaient en coupe réglée bourgs et campagnes, la France est devenue le paradis des bandes armées
Bien sur on payera encore, mais déjà on murmurait contre ces exactions nouvelles et contre les violences dont elles étaient accompagnées. On allait jusqu'à dire que les seigneurs dépensaient pour leurs plaisirs l'argent qu'ils amassaient sous prétexte de payer rançon à l'Anglois. Les chevaliers et écuyers qui étaient revenus de la bataille étaient haïs et blâmés dans les villes bourgs et villages !!
La captivité même de ce roi incapable (voir article), et qui avait créé tant de maux à son royaume parut une calamité. La population se sentait réduite à pourvoir à son propre salut sans rien attendre de personne, nous en étions la !!!
Le peuple ne sachant qu'obéir ils se cherchèrent quelqu'un qui sut les commander. De plus ils n'avaient guère confiance dans les fils du roi dont deux étaient prisonniers avec leur père, et pas plus dans le Dauphin Charles qu'ils accusaient d'avoir fui lâchement !!
La Bourgeoisie dans la capitale, ne trouvant plus devant elle personne qui lui semblait capable de gouverner, un grand nombre de personnes commencèrent à se tourner vers ce prévôt des marchands qu'était Etienne Marcel !!( voir article). Voila comment se profile à l'horizon la fameuse révolution manquée du XIV siècle (voir article)
PS: documentation BNF, et commentaires du nain copiste M de V
Rappelons que l'immense armée de Jean II le Bon était composée dans sa grande majorité par des cavaliers revêtus d'armures de fer, et que l'inégalité des forces en présence était flagrante, les Anglois n'étaient qu'une poignée !!!
Mais les troupes du Prince Noir ne donnaient pas ce spectacle navrant d'une noblesse hautaine Française, qui ne voulant déroger se refusait au concours d'hommes d'armes à pied, de cette piétaille prise parmi les humbles du royaume de France !!.
Notre noblesse vaincue quand elle était seule, comme à Courtrai et à Crécy par exemple, mais vainqueurs quand ils se voyaient contraints de subir le contact de villains armés comme à Cassel, préféraient combattre entre gens de même condition, êtres vaincus, plutôt que de subir la honte d'un secours de troupes à pieds, qu'ils nommaient eux même du doux nom de merdaille !!
Il faut bien avouer que la classe dirigeante de cette époque était puante, typiquement Français, mais ne leurs jetons pas la pierre, nos républicains actuels se sont empressés d'habiter leurs demeures, de chausser leurs poulaines et d'utiliser les mêmes méthodes
Bien plus sensés étaient les Anglois qui empruntaient la plus grande partie de leurs forces à cette piétaille qui n'avait pas une goutte de sang noble dans les veines, et la chevalerie Anglaise n'avait pas le sentiment de déroger à combattre à leurs côtés, voir même à pied !!, mais ces troupes armés à la légère combattaient avec avantage à un contre quatre nos mangeurs de charrettes ferrées !!
A la nouvelle de ce désastre l'émotion fut profonde en France, ce n'était pas tant la perte de dix à douze mille hommes que l'on déplorait, car on s'était habitués aux calamités de la guerre, d'autant que sur ce nombre deux ou trois mille Barons étaient morts !!, ce qui permettait à leurs misérables vassaux de respirer. Mais un patriotisme naissant rendait le peuple, du Bourgeois au manant sensibles à ce cruel échec !!
Ne pouvant s'en prendre au roi prisonnier, la bourgeoisie, serfs et vilains vont s'en prendre à la noblesse. En voyant revenir de la bataille leurs maîtres plus avides d'argent que jamais, du fait du paiement de leurs rançons qu'il fallait bien payer à l'Anglois, ils savaient bien que c'étaient eux qui supporteraient cette nouvelle charge
Les vaincus de Poitiers n'espéraient trouver de l'argent que chez leurs vassaux, plus ruinés qu'eux mêmes, mais encore soumis à leurs moindre volontés. Cependant à la haine que nourrissait ces gens depuis longtemps, vint s'ajouter un sentiment plus redoutable, le mépris, car lorsqu'ils apprirent qu'une puissante armée avait fui devant une poignée d'Anglais, alors ils commencèrent à ne plus craindre ceux qui les faisaient trembler naguère !!
Pour que le joug de la noblesse soit durable il faut que la supériorité de celui qui l'impose soit reconnue !!. Alors pour nos manants de Français, du paysan au bourgeois et du boutiquier à l'artisan, quoi de plus honteux comme spectacle que de voir nos hobereaux vaincus rentrant de nuit dans leurs domaines et chargeaient ensuite le personnel du château de rapiner leur rançon sur le dos de leurs vassaux, qu'ils ne savaient même pas protéger !!!
Car pendant ce temps la les routiers qu'ils soient français ou Anglais mettaient en coupe réglée bourgs et campagnes, la France est devenue le paradis des bandes armées
Bien sur on payera encore, mais déjà on murmurait contre ces exactions nouvelles et contre les violences dont elles étaient accompagnées. On allait jusqu'à dire que les seigneurs dépensaient pour leurs plaisirs l'argent qu'ils amassaient sous prétexte de payer rançon à l'Anglois. Les chevaliers et écuyers qui étaient revenus de la bataille étaient haïs et blâmés dans les villes bourgs et villages !!
La captivité même de ce roi incapable (voir article), et qui avait créé tant de maux à son royaume parut une calamité. La population se sentait réduite à pourvoir à son propre salut sans rien attendre de personne, nous en étions la !!!
Le peuple ne sachant qu'obéir ils se cherchèrent quelqu'un qui sut les commander. De plus ils n'avaient guère confiance dans les fils du roi dont deux étaient prisonniers avec leur père, et pas plus dans le Dauphin Charles qu'ils accusaient d'avoir fui lâchement !!
La Bourgeoisie dans la capitale, ne trouvant plus devant elle personne qui lui semblait capable de gouverner, un grand nombre de personnes commencèrent à se tourner vers ce prévôt des marchands qu'était Etienne Marcel !!( voir article). Voila comment se profile à l'horizon la fameuse révolution manquée du XIV siècle (voir article)
PS: documentation BNF, et commentaires du nain copiste M de V
jeudi 5 septembre 2019
N°330) La Haine de deux Rois au sein de la famille de France
Les défauts qui faisaient de Jean II dit le Bon un roi bien inférieur à sa tâche, n'étaient pas moins visible dans sa vie privée, que dans ses actes de monarque !!. Par ses incessants changements d'opinions, son manque de confiance en lui (comme son père), son humeur pour le moins vindicative, il tournait contre lui même ses plus proches parents, il apportait jusque dans son privé cette imprudence et cette passion aveugle qui compromirent si gravement son royaume !!
Sur le trône un roi doit savoir que les plus petites choses peuvent avoir de grandes conséquences, et la puissance souveraine n'a pas à l'intérieur d'un palais, cette liberté de conduite, qui est l'heureux privilège d'une personne d'humble condition comme un Bourgeois ou un Artisan par exemple. Philippe IV le Bel, nommé également le Roi de Fer l'avait bien compris (voir article), ce monarque était impénétrable tant dans sa vie privée que dans sa vie publique !!
Les querelles de famille ne furent pas moins funestes à Jean II, que ses démêlés avec Edouard III d'Angleterre, et il va apprendre ce qu'il en coûte à un roi d'oublier que la politique est intéressée à la moindre de ses paroles ou de ses actions !!!. Or donc il y avait à la cour de France un jeune Prince de sang royal, qui portait le titre de Roi de Navarre, c'était Charles II Comte d'Evreux, fils de Philippe d'Evreux, précédent roi de Navarre (voir article), et de Jeanne de France, fille de Louis X le Hutin (voir article)
Aucune comparaison n'était possible entre les deux monarques, tant par les actes que dans leurs comportements respectifs, autant comparer un paon et un aigle !!!!
Par son père Charles II était arrière petit fils de Philippe III le Hardi, et par sa mère petit fils de Philippe IV le Bel. Il était donc cousin de Jean II dit le Bon, mais qui bien que roi de France n'était pas un descendant direct des Capétiens !!!, ce n'était finalement qu'un Valois. Les luttes que Charles II roi de Navarre et Comte d'Evreux eut à soutenir contre ce fourbe de Jean II le Bon, pour qui l'existence seule de Charles troublait le repos furent on ne peu plus nombreuses, qu'elles soient sourdes ou déclarées. Bref Jean II avait en face de lui, et fort souvent, ce qu'il ne deviendrait jamais !!!
Ce sobriquet de "le mauvais" il le doit à ses sujets de Navarre pour avoir puni avec sévérité une conspiration qui avait éclaté contre lui alors qu'il se trouvait à Pampelune pour son couronnement, le surnom lui est resté. Il faut bien comprendre que les chroniqueurs de l'époque ne vivaient et mangeaient que par la grâce de protecteurs. Si l'on prend un Jehan Froissart il va réécrire son livre I cinq fois, je vous laisse juge de ses orientations politiques (voir article)
Or donc Jean II était le Bon et Charles II devenait pour la postérité le mauvais !!!. Charles II était un homme tirant vers le petit, mais plein de feu et d'esprit, soucieux et réfléchi. Il était vif, la taille bien prise et possédait une éloquence persuasive. Sa figure était agréable et ses manières attrayantes, bref tout le contraire de Jean II dit le Bon. Il possédait l'art de se faire aimer et chacun dans la famille royale le préférait au roi, il jouissait en France d'une véritable popularité, aucun chroniqueur ne dira le contraire même ses détracteurs. A la lecture de ce que je viens de vous dire, vous aurez compris que cela ne pouvait que mal se terminer !!
Ce prince va endurer à la cour de France de criantes injustices et de cruels outrages (voir article), qui vont éveiller dans son coeur le désir de vengeance. Il faut rappeler que sa mère déjà !!!, fut spoliée de ses possession de Champagne par le père de jean II, puis que les terres qui furent données en échange, furent subtilisées par Jean II au nez et à la barbe de Charles II, afin de les donner à ce gros bouffon de Charles la Cerda, son favori dont il avait fait un Connétable. Enfin Jean II avait marié sa fille à Charles II roi de Navarre, afin de se l'attacher, mais ce dernier ne toucha jamais la dote de son épouse !!!
Il ne faut pas oublier que ces Valois, en partant de Charles de Valois, frère du roi de fer, étaient dénués de scrupules en ce qui concerne la fortune des autres !!!. Son fils Philippe VI de Valois suivi l'exemple de son père et Jean II fit de même (voir article). Aucun de ces trois personnages ne valait tripette !!!
Charles II roi de Navarre et Comte d'Evreux devra subir les outrages de ce déplorable sire que fut La Cerda et de son ami le Maréchal Arnould d'Audrehem, triste maréchal qui ayant les ongles si pâles montrait plus souvent son cul que son poitrail dans les batailles (voir article). Il faut préciser que c'est ce déplorable Connétable La Cerda qui fit de notre Arnould un Maréchal de France !!!
On en rirait presque si avec l'histoire nous pouvions faire de l'humour, mais il faut dire que Jean II dit le Bon savait s'entourer, à son image, de personnes dépourvues de qualités, et pour enfoncer le clou pourquoi ne pas parler de son ami Arnaud de Cervolles, l'Archiprêtre, routier notoire qui changeait d'allégeance aussi souvent que l'on changeait de chemise (voir article). On peu dire qu'il savait choisir ses plus proches collaborateurs notre Jean II le Bon, et que ce sobriquet de le Bon ne saurait le réhabiliter en aucune manière !
Pourquoi lui en voudrait on d'avoir voulu se venger de cet insipide La Cerda ???, il voulait le faire prisonnier, mais à L'Aigle rue de la Truie qui file ou résidait notre fumeux Connétable, ceux qui furent envoyés par Charles II vont l'envoyer ad patres !!! (voir article). Mais que dire de ce fourbe de Jean II dit le Bon qui par vengeance fera assassiner les amis de Charles II à Rouen (voir article) !!!!. Car le roi de Navarre ne voulant s'attaquer au roi de France, et désirant se venger, s'était attaqué à l'odieux favori qui s'enrichissait des terres qui lui étaient dues !!
Il faut aussi rappeler que la noblesse, pour une grande part, était du côté de Charles II roi de Navarre et Comte d'Evreux, car il était l'exemple parfait des injustices de ce Valois envers le peuple, la bourgeoisie et la noblesse, ne reculant devant aucun stratagème pour dépouiller son prochain, tout lui était bon même le croûton !!!!
Par le fait les moeurs de l'époque toléraient les vengeances privées, et pour tout un chacun la disparition du Connétable n'était point une grande perte !!!, mais celle ci frappait Jean II dans ce qu'il avait de plus précieux, l'affection de son favori qui lui ressemblait tant !!. Bon soyons sérieux, car même à la cour de France personne ne pouvait supporter La Cerda, il était odieux envers tout le monde, bref un courtisan qui savait si bien, comme son ami Arnould d'Audrehem, flatter ce monarque !!
Alors le Nain pense que de nos deux souverains, Jean II dit le Bon, et Charles II dit le Mauvais, aucun ne méritait le sobriquet attaché à son nom, mais je laisse le soin à mes lecteurs d'inverser les sobriquets, vous faites comme bon vous semble !!
PS: documentation BNF comme il se doit, pour la prose le nain confesse qu'elle est de sa main, et il assume son manque de compassion pour la bande à Jean II dit le Bon M de V
Sur le trône un roi doit savoir que les plus petites choses peuvent avoir de grandes conséquences, et la puissance souveraine n'a pas à l'intérieur d'un palais, cette liberté de conduite, qui est l'heureux privilège d'une personne d'humble condition comme un Bourgeois ou un Artisan par exemple. Philippe IV le Bel, nommé également le Roi de Fer l'avait bien compris (voir article), ce monarque était impénétrable tant dans sa vie privée que dans sa vie publique !!
Les querelles de famille ne furent pas moins funestes à Jean II, que ses démêlés avec Edouard III d'Angleterre, et il va apprendre ce qu'il en coûte à un roi d'oublier que la politique est intéressée à la moindre de ses paroles ou de ses actions !!!. Or donc il y avait à la cour de France un jeune Prince de sang royal, qui portait le titre de Roi de Navarre, c'était Charles II Comte d'Evreux, fils de Philippe d'Evreux, précédent roi de Navarre (voir article), et de Jeanne de France, fille de Louis X le Hutin (voir article)
Aucune comparaison n'était possible entre les deux monarques, tant par les actes que dans leurs comportements respectifs, autant comparer un paon et un aigle !!!!
Par son père Charles II était arrière petit fils de Philippe III le Hardi, et par sa mère petit fils de Philippe IV le Bel. Il était donc cousin de Jean II dit le Bon, mais qui bien que roi de France n'était pas un descendant direct des Capétiens !!!, ce n'était finalement qu'un Valois. Les luttes que Charles II roi de Navarre et Comte d'Evreux eut à soutenir contre ce fourbe de Jean II le Bon, pour qui l'existence seule de Charles troublait le repos furent on ne peu plus nombreuses, qu'elles soient sourdes ou déclarées. Bref Jean II avait en face de lui, et fort souvent, ce qu'il ne deviendrait jamais !!!
Ce sobriquet de "le mauvais" il le doit à ses sujets de Navarre pour avoir puni avec sévérité une conspiration qui avait éclaté contre lui alors qu'il se trouvait à Pampelune pour son couronnement, le surnom lui est resté. Il faut bien comprendre que les chroniqueurs de l'époque ne vivaient et mangeaient que par la grâce de protecteurs. Si l'on prend un Jehan Froissart il va réécrire son livre I cinq fois, je vous laisse juge de ses orientations politiques (voir article)
Or donc Jean II était le Bon et Charles II devenait pour la postérité le mauvais !!!. Charles II était un homme tirant vers le petit, mais plein de feu et d'esprit, soucieux et réfléchi. Il était vif, la taille bien prise et possédait une éloquence persuasive. Sa figure était agréable et ses manières attrayantes, bref tout le contraire de Jean II dit le Bon. Il possédait l'art de se faire aimer et chacun dans la famille royale le préférait au roi, il jouissait en France d'une véritable popularité, aucun chroniqueur ne dira le contraire même ses détracteurs. A la lecture de ce que je viens de vous dire, vous aurez compris que cela ne pouvait que mal se terminer !!
Ce prince va endurer à la cour de France de criantes injustices et de cruels outrages (voir article), qui vont éveiller dans son coeur le désir de vengeance. Il faut rappeler que sa mère déjà !!!, fut spoliée de ses possession de Champagne par le père de jean II, puis que les terres qui furent données en échange, furent subtilisées par Jean II au nez et à la barbe de Charles II, afin de les donner à ce gros bouffon de Charles la Cerda, son favori dont il avait fait un Connétable. Enfin Jean II avait marié sa fille à Charles II roi de Navarre, afin de se l'attacher, mais ce dernier ne toucha jamais la dote de son épouse !!!
Il ne faut pas oublier que ces Valois, en partant de Charles de Valois, frère du roi de fer, étaient dénués de scrupules en ce qui concerne la fortune des autres !!!. Son fils Philippe VI de Valois suivi l'exemple de son père et Jean II fit de même (voir article). Aucun de ces trois personnages ne valait tripette !!!
Charles II roi de Navarre et Comte d'Evreux devra subir les outrages de ce déplorable sire que fut La Cerda et de son ami le Maréchal Arnould d'Audrehem, triste maréchal qui ayant les ongles si pâles montrait plus souvent son cul que son poitrail dans les batailles (voir article). Il faut préciser que c'est ce déplorable Connétable La Cerda qui fit de notre Arnould un Maréchal de France !!!
On en rirait presque si avec l'histoire nous pouvions faire de l'humour, mais il faut dire que Jean II dit le Bon savait s'entourer, à son image, de personnes dépourvues de qualités, et pour enfoncer le clou pourquoi ne pas parler de son ami Arnaud de Cervolles, l'Archiprêtre, routier notoire qui changeait d'allégeance aussi souvent que l'on changeait de chemise (voir article). On peu dire qu'il savait choisir ses plus proches collaborateurs notre Jean II le Bon, et que ce sobriquet de le Bon ne saurait le réhabiliter en aucune manière !
Pourquoi lui en voudrait on d'avoir voulu se venger de cet insipide La Cerda ???, il voulait le faire prisonnier, mais à L'Aigle rue de la Truie qui file ou résidait notre fumeux Connétable, ceux qui furent envoyés par Charles II vont l'envoyer ad patres !!! (voir article). Mais que dire de ce fourbe de Jean II dit le Bon qui par vengeance fera assassiner les amis de Charles II à Rouen (voir article) !!!!. Car le roi de Navarre ne voulant s'attaquer au roi de France, et désirant se venger, s'était attaqué à l'odieux favori qui s'enrichissait des terres qui lui étaient dues !!
Il faut aussi rappeler que la noblesse, pour une grande part, était du côté de Charles II roi de Navarre et Comte d'Evreux, car il était l'exemple parfait des injustices de ce Valois envers le peuple, la bourgeoisie et la noblesse, ne reculant devant aucun stratagème pour dépouiller son prochain, tout lui était bon même le croûton !!!!
Par le fait les moeurs de l'époque toléraient les vengeances privées, et pour tout un chacun la disparition du Connétable n'était point une grande perte !!!, mais celle ci frappait Jean II dans ce qu'il avait de plus précieux, l'affection de son favori qui lui ressemblait tant !!. Bon soyons sérieux, car même à la cour de France personne ne pouvait supporter La Cerda, il était odieux envers tout le monde, bref un courtisan qui savait si bien, comme son ami Arnould d'Audrehem, flatter ce monarque !!
Alors le Nain pense que de nos deux souverains, Jean II dit le Bon, et Charles II dit le Mauvais, aucun ne méritait le sobriquet attaché à son nom, mais je laisse le soin à mes lecteurs d'inverser les sobriquets, vous faites comme bon vous semble !!
PS: documentation BNF comme il se doit, pour la prose le nain confesse qu'elle est de sa main, et il assume son manque de compassion pour la bande à Jean II dit le Bon M de V
samedi 24 août 2019
Le Roy Jean II le Bon
Jamais les naïves espérances que le peuple conçoit à l'avènement d'un Roi ne furent plus mal fondées que le jour ou Jean II dit le Bon vint poser son royal postérieur sur le trône de France, funeste jour !!!. Entouré dès son plus jeune âge de gouverneurs, d'amis et de conseillers dont l'incurie et la bêtise égalait la sienne. Il ne sentait point la nécessité d'entreprendre de fortes études, restant ainsi dans les limites de son esprit borné, il était à des lieues de comprendre à quel point, son père, Philippe VI de Valois s'était montré inconséquent et pitoyable dans sa tache de Roi !!!!!
Jean ne rêvait que chevalerie et ne désirait que paraître à l'égal de son royal paternel. Il n'atteignit, comme son père, qu'à la gloire d'être un expert dans cette science, déjà obsolète, qu'était devenue la Chevalerie en ce milieu du XIV siècle !!!. C'est à dire comme l'écrivait Jehan Froissart " d'être gai, frisque, amoureux et bachelereux ", mais sa bravoure n'était qu'aveugle témérité. On peu même se demander si après la bataille de Poitiers, le Prince Noir, qui l'accueille tel un preux du cycle Arthurien, ne le fait pas par pure dérision ....???
Pour maintenir ses prérogatives royales rien ne l'arrêtait pour se venger de ses ennemis, lent d'esprit, ayant peine à concevoir, il ne fut digne de tenir le sceptre ni par l'art de gouverner, ni par celui de conduire ses armées. Jean était esclave de ses sens et de ses passions colérique et rancunier, il ne savait ni se modérer, ni faire barrage à ses caprices. Le surnom qu'il a gardé dans l'histoire ne serait qu'ironie si l'histoire se prêtait aux jeux de l'esprit
Tout porte à croire que nous disons Jean II le Bon parce qu'un jour Jehan Froissart a dit " le bon roi Jean ", mais ne le disait il pas pour faire entendre qu'il était léger, trop confiant, étourdi, voir même un bon homme à ses heures ????, néanmoins cela ne l'empêchait pas de tuer ou faire tuer ses gens !, voir même comme à Rouen de les assassiner (voir article), ou de les ruiner ce qui était fréquent !!!!
Il fit par exemple exécuter le Comte d'Eu, son Connétable, sous le fallacieux prétexte de trahison, personne n'y cru dans son temps, pas plus que dans le notre d'ailleurs. Mais pour placer à ce poste son favori, Charles la Cerda, personnage de même farine que son roi, vit on jamais personnage plus incompétent que lui à la tête de l'Ost de France
Il navrait encore plus son peuple pour les ruiner, car son goût des plaisirs et du faste le guidait, il imaginait chaque jour des raisons de dépenser un argent qu'il n'avait pas, ne tenant aucun compte des règles, des lois et des usages pour arriver à ses fins, levant des aides sous les plus frivoles prétextes par la plénitude de sa puissance royale en ces temps de détresse. Il faisait comme l'avait fait avant lui son père, et surtout son grand père, ce Paon bouffi d'orgueil qu'était Charles de Valois, frère du Roi de Fer, Philippe IV le Bel
Il va remanier les monnaies, les rogner, dépassant par ses actes les méfaits que firent tous les autres rois avant lui. Chaque année on comptait de six à huit remaniement des monnaies, voir davantage !!!. Ce prince ne réfléchissait pas aux conséquences de ses actes, ne pensant qu'aux divertissements, les fêtes et les tournois vidèrent son trésor, mais lui ne rêvait qu'à de nouveaux plaisirs !!
On est même en droit de se demander comment un tel benêt put engendre un fils comme le Dauphin Charles, puis Régent et futur Roi Charles V le Sage !!!, cela défie l'entendement. On comprend facilement que le Roi jean II le Bon et le Dauphin son fils ne s'entendaient pas, pour faire simple il y avait une sorte de haine entre le père et le fils !!!. Car le Dauphin était aussi brillant que sont père était limité dans ses entendements
Ce dont va profiter Charles II Roi de Navarre et Comte d'Evreux, lui qui avait plus que tout autre à se plaindre de ce roi batteur d'estrade, champion de nos rutilants fers vêtus à courtes visions
L'échec de la royauté sous Jean II le Bon était visible et manifeste, mais sur son trône, Jean II, toujours frivole, même dans les circonstances les plus graves n'en était point troublé. Car d'idées suivies il n'en avait point, de plan arrêté qu'un seul !! se procurer de l'argent à tout prix !!!
Les états généraux refuseront ce qu'il demande, les détails manquent sur la plupart de ces assemblées, mais on peu juger de toutes par celles des états de Normandie, qui firent entendre d'amères doléances sur l'état de leur province et sur les ravages que provoquaient les hommes d'armes, le négoce interrompu, les monnaies altérées, les privilèges méprisés et les impôts excessifs !!
Quatre ans s'écoulèrent pendant lesquels Jean II le Bon parvint à vivre d'expédients et à trouver l'argent pour ses plaisirs. Mais à la fin tout s'épuise et en 1355 les Ordonnances de ce Prince étaient reconnues inutiles !!!. Il va dès lors se réfugier dans le pur despotisme !!
Il se voyait à la merci de ses sujets et réduit pour leur arracher de l'argent à leur accorder des garanties. Pour la première fois en 1355 les trois ordres, avant même la première réunion des états, se promirent qu'ils remédieraient aux abus du monarque, et que si une aide était accordée à ce roi, on frapperait alors une monnaie forte à laquelle on ne ferait subir aucun changement, ni rognage, ni dévaluation !!
Lors de cette assemblée Gauthier de Brienne parlait au nom de la Noblesse, Jean de Craon Archevêque de Reims au nom du Clergé, et enfin la ville de Paris avait envoyé son prévôt des Marchands Etienne Marcel, ce dernier y fut brillant !!. On peu se demander si c'est à partir de ce moment qu'il développa son goût pour la politique ???, et est ce à partir de la que vint chez lui ces idées de réforme à la mode Flamande ??. On ne peu l'affirmer, mais cependant l'exemple pitoyable que donnait le roi Jean II le Bon fut surement un élément déclencheur !!!
PS: Documentation BNF comme il se doit M de V
Jean ne rêvait que chevalerie et ne désirait que paraître à l'égal de son royal paternel. Il n'atteignit, comme son père, qu'à la gloire d'être un expert dans cette science, déjà obsolète, qu'était devenue la Chevalerie en ce milieu du XIV siècle !!!. C'est à dire comme l'écrivait Jehan Froissart " d'être gai, frisque, amoureux et bachelereux ", mais sa bravoure n'était qu'aveugle témérité. On peu même se demander si après la bataille de Poitiers, le Prince Noir, qui l'accueille tel un preux du cycle Arthurien, ne le fait pas par pure dérision ....???
Pour maintenir ses prérogatives royales rien ne l'arrêtait pour se venger de ses ennemis, lent d'esprit, ayant peine à concevoir, il ne fut digne de tenir le sceptre ni par l'art de gouverner, ni par celui de conduire ses armées. Jean était esclave de ses sens et de ses passions colérique et rancunier, il ne savait ni se modérer, ni faire barrage à ses caprices. Le surnom qu'il a gardé dans l'histoire ne serait qu'ironie si l'histoire se prêtait aux jeux de l'esprit
Tout porte à croire que nous disons Jean II le Bon parce qu'un jour Jehan Froissart a dit " le bon roi Jean ", mais ne le disait il pas pour faire entendre qu'il était léger, trop confiant, étourdi, voir même un bon homme à ses heures ????, néanmoins cela ne l'empêchait pas de tuer ou faire tuer ses gens !, voir même comme à Rouen de les assassiner (voir article), ou de les ruiner ce qui était fréquent !!!!
Il fit par exemple exécuter le Comte d'Eu, son Connétable, sous le fallacieux prétexte de trahison, personne n'y cru dans son temps, pas plus que dans le notre d'ailleurs. Mais pour placer à ce poste son favori, Charles la Cerda, personnage de même farine que son roi, vit on jamais personnage plus incompétent que lui à la tête de l'Ost de France
Il navrait encore plus son peuple pour les ruiner, car son goût des plaisirs et du faste le guidait, il imaginait chaque jour des raisons de dépenser un argent qu'il n'avait pas, ne tenant aucun compte des règles, des lois et des usages pour arriver à ses fins, levant des aides sous les plus frivoles prétextes par la plénitude de sa puissance royale en ces temps de détresse. Il faisait comme l'avait fait avant lui son père, et surtout son grand père, ce Paon bouffi d'orgueil qu'était Charles de Valois, frère du Roi de Fer, Philippe IV le Bel
Il va remanier les monnaies, les rogner, dépassant par ses actes les méfaits que firent tous les autres rois avant lui. Chaque année on comptait de six à huit remaniement des monnaies, voir davantage !!!. Ce prince ne réfléchissait pas aux conséquences de ses actes, ne pensant qu'aux divertissements, les fêtes et les tournois vidèrent son trésor, mais lui ne rêvait qu'à de nouveaux plaisirs !!
On est même en droit de se demander comment un tel benêt put engendre un fils comme le Dauphin Charles, puis Régent et futur Roi Charles V le Sage !!!, cela défie l'entendement. On comprend facilement que le Roi jean II le Bon et le Dauphin son fils ne s'entendaient pas, pour faire simple il y avait une sorte de haine entre le père et le fils !!!. Car le Dauphin était aussi brillant que sont père était limité dans ses entendements
Ce dont va profiter Charles II Roi de Navarre et Comte d'Evreux, lui qui avait plus que tout autre à se plaindre de ce roi batteur d'estrade, champion de nos rutilants fers vêtus à courtes visions
L'échec de la royauté sous Jean II le Bon était visible et manifeste, mais sur son trône, Jean II, toujours frivole, même dans les circonstances les plus graves n'en était point troublé. Car d'idées suivies il n'en avait point, de plan arrêté qu'un seul !! se procurer de l'argent à tout prix !!!
Les états généraux refuseront ce qu'il demande, les détails manquent sur la plupart de ces assemblées, mais on peu juger de toutes par celles des états de Normandie, qui firent entendre d'amères doléances sur l'état de leur province et sur les ravages que provoquaient les hommes d'armes, le négoce interrompu, les monnaies altérées, les privilèges méprisés et les impôts excessifs !!
Quatre ans s'écoulèrent pendant lesquels Jean II le Bon parvint à vivre d'expédients et à trouver l'argent pour ses plaisirs. Mais à la fin tout s'épuise et en 1355 les Ordonnances de ce Prince étaient reconnues inutiles !!!. Il va dès lors se réfugier dans le pur despotisme !!
Il se voyait à la merci de ses sujets et réduit pour leur arracher de l'argent à leur accorder des garanties. Pour la première fois en 1355 les trois ordres, avant même la première réunion des états, se promirent qu'ils remédieraient aux abus du monarque, et que si une aide était accordée à ce roi, on frapperait alors une monnaie forte à laquelle on ne ferait subir aucun changement, ni rognage, ni dévaluation !!
Lors de cette assemblée Gauthier de Brienne parlait au nom de la Noblesse, Jean de Craon Archevêque de Reims au nom du Clergé, et enfin la ville de Paris avait envoyé son prévôt des Marchands Etienne Marcel, ce dernier y fut brillant !!. On peu se demander si c'est à partir de ce moment qu'il développa son goût pour la politique ???, et est ce à partir de la que vint chez lui ces idées de réforme à la mode Flamande ??. On ne peu l'affirmer, mais cependant l'exemple pitoyable que donnait le roi Jean II le Bon fut surement un élément déclencheur !!!
PS: Documentation BNF comme il se doit M de V
vendredi 16 août 2019
La Prévôté Bourgeoise avant Etienne Marcel
Avant que d'entrer dans la période des troubles qui suivirent l'emprisonnement du Roi Jean II le Bon en Albion, rappelons ce qu'avait été jusqu'alors la Prévôté Bourgeoise, cette administration paisible et subordonnée, ce gouvernement de marchands et de pères de famille, qui désapprouveront l'extension abusive que Marcel va lui donner, et indiquent leur peu de sympathie pour ce magistrat devenu, malgré lui peut être ?, et par la force des choses le grand agitateur de la cité !!!
Il semble a propos de dire ce qu'était avant lui, le vieux et traditionnel régime "de la marchandise de l'eau ", et ce qu'il est devenu après la crise que le Drapier Etienne Marcel lui a fait traverser. Il succédait à de petits Bourgeois, confinés dans les affaires de leurs commerce et de leur échevinage, occupés qu'ils étaient en temps normal, par l'approvisionnement de la cité, le pavage des rues, l'établissement des fontaines, la police des ports, la répartition de la taille, d'assister le roi de leurs deniers dans les moments difficiles, de mettre s'il le faut la ville en état de défense, de gouverner les corporations et gens de métiers tout en maintenant le bon ordre sous l'autorité du Parlement et du Prévôt Royal du Châtelet
Qui sont donc ces bourgeois et marchands qui traitent directement avec l'autorité royale ?. Ce sont les continuateurs des " Nautoe Parisiaci ", les représentants successifs de ces antiques corporations de Bateliers, que l'on trouvait aussi bien sur le Rhône, la Loire ou la Seine
Ces gens qui par les services qu'ils rendent aux villes en les approvisionnant, par le développement de la richesse acquise, et la puissance inhérente à toute collectivité arrivent à constituer le noyau de la bourgeoisie. Ils vont se placer naturellement à la tête des populations urbaines. Marchands et édiles font habituellement le commerce par l'eau, remplissant dans l'intervalle les fonctions municipales, ils sont magistrats la tranquillité de la ville et l'approvisionnement en sont le principal objet !!
Le pavage des rues, en particulier, est une attribution fondamentale des corps municipaux !!, l'entretien des chaussées, des quais, des ponts et des fontaines leur incombaient dès la plus haute antiquité. Cette besogne imposée aux bourgeois au titre de dépense municipale, comme le fut plus tard la construction d'une enceinte défensive, comprenait le pavage de toutes les voies publiques, autres que la croisée Royale !
La croisée royale correspondait à deux grandes voies se croisant en la cité, du nord au sud, l'une menait de la porte Saint Denis à la porte Saint Jacques, et d'est en ouest menait de la porte Baudoyer au château du Louvres, et qui par le fait de leur croisement formait 4 rues principales, dont le pavage et l'entretien restait à la charge du trésor royal, comme chemin du roi
Pour le reste bourgeois et marchands se répartissaient entre eux les frais de premier établissement et d'entretien selon l'importance des voies
Les voies les plus fréquentées étaient à la charge de la communauté, les plus petites bordées ordinairement par les propriétés de deux ou trois habitants étaient entretenues par ces derniers. Cette attribution, ce partage, entre la ville, le roi et ses habitants sont confirmés en 1285 par Philippe IV le Bel lors de son avènement au trône, et cela traversera les siècles en formant longtemps la base de notre droit public !!
Mais revenons à nos marchands de l'eau, que l'on voit en 1200 traiter avec leurs confrères de Rouen, puis solliciter en 1204 de Philippe Auguste, une Charte, pour confirmer l'accord entre les marchands parisiens et les commerçants de France et de Bourgogne. En 1258 ils font rendre au Parlement un arrêt maintenant les privilèges de la marchandise de l'eau
Puis comme magistrats municipaux ils obtiennent du roi des lettres octroyant des droits de navigations allant de deux à six sous afin d'établir à Paris un port de chargement et de déchargement. Si l'on désire parler du sérieux de ces gens ils suffit de dire que le roi Philippe Auguste leur confie son fils en partant pour la croisade !!
Pendant le XII et la première moitié du XIII siècle, nous ne trouvons que des marchands et des bourgeois à ces postes. Mais vers 1260 apparaissent pour la première fois des traces d'une hiérarchie plus municipale que bourgeoise et marchande, une autorité rivale !!!, les corporations de métiers, elles sont de plus en plus puissantes et organisées. Le XIV siècle verra le début du compagnonnage et de la Franc Maçonnerie
Le Prévôt des marchands le plus anciennement connu est Jehan Augier, c'est du moins le nom que l'on voit apparaître pour la première fois sur un document en 1268 (ce qui ne veux pas dire qu'il n'y eut pas de prévôts avant lui !!!), il siégeait au " Parloir aux Bourgeois " (l'hôtel de ville n'existera qu'après Etienne Marcel), avec Cochin, Martin Poitevin, et de Chastiau Festu.
Dès 1292 ils arrêtent l'état des revenus du parloir aux Bourgeois, c'est à dire qu'ils établissent leur budget, en cens et rentes, sur les particuliers, le Clergé séculier et régulier, les seigneurs et le roi
En 1298, le prévôt, les échevins, les preudomes, vont soumettre à l'arbitrage du Prévôt Royal du Châtelet, la répartition d'un don de cent mille livres fait au roi par les habitants !!!!, mais ils demandent que les Templiers dont tous connaissaient le luxe et la richesse, prennent leur part de cette charge vu qu'ils logeaient en Paris. Ce qui prouve déjà la puissance de l'organisation municipale, comme d'ailleurs le début des conflits avec les Blancs manteaux !!!
Mais on voit aussi la Prévôté Bourgeoise résister et s'opposer aux prétentions des Sergents à cheval du Prévôt Royal du Châtelet, qui voulaient s'arroger des privilèges contraires à ceux du Prévôt des marchands !!!
PS: documentation BNF, sur un texte de L M Tisserand, le prochain article portera vous vous en doutez sur notre Marchand Drapier, qui déclencha la révolution manquée du XIV siècle, Etienne Marcel ....M de V
Il semble a propos de dire ce qu'était avant lui, le vieux et traditionnel régime "de la marchandise de l'eau ", et ce qu'il est devenu après la crise que le Drapier Etienne Marcel lui a fait traverser. Il succédait à de petits Bourgeois, confinés dans les affaires de leurs commerce et de leur échevinage, occupés qu'ils étaient en temps normal, par l'approvisionnement de la cité, le pavage des rues, l'établissement des fontaines, la police des ports, la répartition de la taille, d'assister le roi de leurs deniers dans les moments difficiles, de mettre s'il le faut la ville en état de défense, de gouverner les corporations et gens de métiers tout en maintenant le bon ordre sous l'autorité du Parlement et du Prévôt Royal du Châtelet
Qui sont donc ces bourgeois et marchands qui traitent directement avec l'autorité royale ?. Ce sont les continuateurs des " Nautoe Parisiaci ", les représentants successifs de ces antiques corporations de Bateliers, que l'on trouvait aussi bien sur le Rhône, la Loire ou la Seine
Ces gens qui par les services qu'ils rendent aux villes en les approvisionnant, par le développement de la richesse acquise, et la puissance inhérente à toute collectivité arrivent à constituer le noyau de la bourgeoisie. Ils vont se placer naturellement à la tête des populations urbaines. Marchands et édiles font habituellement le commerce par l'eau, remplissant dans l'intervalle les fonctions municipales, ils sont magistrats la tranquillité de la ville et l'approvisionnement en sont le principal objet !!
Le pavage des rues, en particulier, est une attribution fondamentale des corps municipaux !!, l'entretien des chaussées, des quais, des ponts et des fontaines leur incombaient dès la plus haute antiquité. Cette besogne imposée aux bourgeois au titre de dépense municipale, comme le fut plus tard la construction d'une enceinte défensive, comprenait le pavage de toutes les voies publiques, autres que la croisée Royale !
La croisée royale correspondait à deux grandes voies se croisant en la cité, du nord au sud, l'une menait de la porte Saint Denis à la porte Saint Jacques, et d'est en ouest menait de la porte Baudoyer au château du Louvres, et qui par le fait de leur croisement formait 4 rues principales, dont le pavage et l'entretien restait à la charge du trésor royal, comme chemin du roi
Pour le reste bourgeois et marchands se répartissaient entre eux les frais de premier établissement et d'entretien selon l'importance des voies
Les voies les plus fréquentées étaient à la charge de la communauté, les plus petites bordées ordinairement par les propriétés de deux ou trois habitants étaient entretenues par ces derniers. Cette attribution, ce partage, entre la ville, le roi et ses habitants sont confirmés en 1285 par Philippe IV le Bel lors de son avènement au trône, et cela traversera les siècles en formant longtemps la base de notre droit public !!
Mais revenons à nos marchands de l'eau, que l'on voit en 1200 traiter avec leurs confrères de Rouen, puis solliciter en 1204 de Philippe Auguste, une Charte, pour confirmer l'accord entre les marchands parisiens et les commerçants de France et de Bourgogne. En 1258 ils font rendre au Parlement un arrêt maintenant les privilèges de la marchandise de l'eau
Puis comme magistrats municipaux ils obtiennent du roi des lettres octroyant des droits de navigations allant de deux à six sous afin d'établir à Paris un port de chargement et de déchargement. Si l'on désire parler du sérieux de ces gens ils suffit de dire que le roi Philippe Auguste leur confie son fils en partant pour la croisade !!
Pendant le XII et la première moitié du XIII siècle, nous ne trouvons que des marchands et des bourgeois à ces postes. Mais vers 1260 apparaissent pour la première fois des traces d'une hiérarchie plus municipale que bourgeoise et marchande, une autorité rivale !!!, les corporations de métiers, elles sont de plus en plus puissantes et organisées. Le XIV siècle verra le début du compagnonnage et de la Franc Maçonnerie
Le Prévôt des marchands le plus anciennement connu est Jehan Augier, c'est du moins le nom que l'on voit apparaître pour la première fois sur un document en 1268 (ce qui ne veux pas dire qu'il n'y eut pas de prévôts avant lui !!!), il siégeait au " Parloir aux Bourgeois " (l'hôtel de ville n'existera qu'après Etienne Marcel), avec Cochin, Martin Poitevin, et de Chastiau Festu.
Dès 1292 ils arrêtent l'état des revenus du parloir aux Bourgeois, c'est à dire qu'ils établissent leur budget, en cens et rentes, sur les particuliers, le Clergé séculier et régulier, les seigneurs et le roi
En 1298, le prévôt, les échevins, les preudomes, vont soumettre à l'arbitrage du Prévôt Royal du Châtelet, la répartition d'un don de cent mille livres fait au roi par les habitants !!!!, mais ils demandent que les Templiers dont tous connaissaient le luxe et la richesse, prennent leur part de cette charge vu qu'ils logeaient en Paris. Ce qui prouve déjà la puissance de l'organisation municipale, comme d'ailleurs le début des conflits avec les Blancs manteaux !!!
Mais on voit aussi la Prévôté Bourgeoise résister et s'opposer aux prétentions des Sergents à cheval du Prévôt Royal du Châtelet, qui voulaient s'arroger des privilèges contraires à ceux du Prévôt des marchands !!!
PS: documentation BNF, sur un texte de L M Tisserand, le prochain article portera vous vous en doutez sur notre Marchand Drapier, qui déclencha la révolution manquée du XIV siècle, Etienne Marcel ....M de V
mercredi 14 août 2019
Pierre III du Terrail, nommé Bayard sans Peur et sans reproche !!
Bien sur, l'homme n'est pas un médiéval !!, mais il incarne pour beaucoup le " Dernier Chevalier ", le nain fera donc une entorse à la règle de son Blog, afin de rendre hommage à ce personnage Historique se trouvant être né au Moyen âge et ayant vécu en Renaissance !!. La province du Dauphiné revint au royaume de France sous le règne de Philippe VI de Valois (de sinistre mémoire), et le premier enfant royal à avoir porté le titre de Dauphin tout en étant investi de ce territoire sera le futur Charles V le Sage, à l'age de 12 ans
La maison Terrail ou du Terrail était située dans la partie supérieure du Dauphiné, tout en confinant à la Savoie par la vallée du Graisivaudan, elle jouissait de la seigneurie de Grenion. Cette famille était féconde en guerriers et s'allia aux plus nobles maisons, que certains nommaient alors " l'écarlate de la noblesse "
Les aïeux de Bayard moururent sur tous les lieux des grandes batailles, Poitiers, Azincourt, Verneuil etc..., l'un d'eux Pierre I, se rendit si illustre dans les guerres de Charles VI le Fou et Charles VII le bien servi, qu'il était surnommé " l'épée Terrail ". Le père de Bayard, Aymon, servi toute sa vie jusqu'à Guinegate ou il reçut quatre blessures et perdit l'usage d'un bras, ce qui força notre géniteur à se retirer âgé de 65 ans au château Bayard ou il mourut en 1496
Aymon et son épouse avaient quatre fils, Georges l'ainé, puis Pierre III notre Bayard, ensuite Philippe et Jacques qui étaient destiné à une carrière ecclésiastique. Mais aussi quatre filles Marie, Claude, Catherine et Jeanne. Les armes de cette Maison étaient " d'azur au chef d'argent, chargé d'un lion naissant de gueules à la cotice d'or brochant sur le tout ". Pierre du Terrail naquit au château Bayard en l'an de grâce 1476, sous le règne de Louis XI.
Georges l'ainé se destine à rester sur le domaine pour prendre la succession après son père amoindri et mal portant. Pierre se détermine lui pour la carrière des armes dès l'âge de 13 ans. Il sera présenté au Duc de Savoie leur plus proche Suzerain qui le recevra en qualité de page. Notre Pierre se fera vite aimer de cette cour et de son maître c'est alors que ce dernier part visiter le Roi Charles VIII, qui se trouve à Lyon, celui ci visitait son royaume logeant de grandes villes en cités, Pierre du Terrail sera du voyage. C'est lors de la réception que lui fait le roi que le Duc de Savoie va lui offrir son page, qui le reçoit en sa maison avec satisfaction.
C'est à partir de ce moment que le surnom de Piquet sera donné à Pierre du Terrail, du fait des ses exceptionnelles qualités de cavalier. Le roi va le recommander et le donner au Comte de Ligny. A quelques temps de la, le seigneur de Vaudray organise et publie un grand tournoi à Lyon, qui consistait en des courses de chevaux, des combats à pied et à cheval avec lances et haches. Bayard va aller frapper les écus pour s'y engager à combattre !!
Mais voila il lui manque l'argent nécessaire pour y jouter avec l'équipement, il faut savoir qu'à cette époque il revenait fort cher de tournoyer et de paraître à son avantage en lice !!!. Or donc notre page va emprunter, non sans mal, à son pingre d'oncle l'Abbé d'Ainay, afin de s'équiper pour combattre lors de cette emprise !!
Il en sort victorieux tout en étant âgé d'à peine 17 ans, au vu de ses qualités équestres et comme combattant, il est fait Homme d'Armes dans la Compagnie de l'Ordonnance du Comte de Ligny avec un émolument de 300 livres par an. Notre Piquet prend alors congé du roi qui va le combler de bienfaits sur sa propre cassette, puis l'amitié que professe pour lui le Comte de Ligny font que notre jeune gentilhomme part pour sa garnison en Picardie avec un équipage digne d'un seigneur !!! Voila donc notre Bayard faisant parti de ces unités imaginées par Charles V le Sage et mises en place Par Charles VII le Bien Servi !!
Lors de la réception que va lui faire sa compagnie lors de son arrivée en garnison, Bayard donne un tournoi en l'honneur des Dames de la cité, il faut dire qu'il était en fonds, tant par le roi que par l'amitié du Comte de Ligny, il va remporter tous les prix de ce Pas d'Armes, mais chevalier dans l'âme il les distribue aux perdants !!
Charles VIII part pour la conquête du royaume de Naples et fait son entrée à Rome en souverain, puis lors de sa progression le souverain va être être attaqué par un parti supérieur en nombre, ce sera la bataille de Fornoue. Bayard s'y distingue tuant deux chevaux sous lui au plus fort de la mêlée, il en rapportera une enseigne de 50 hommes dont il fait don au roi qui le récompensera !!
De retour en France le roi apprend dans son château d'Amboise la révolte de Naples, mais le monarque meurt subitement. Ce sera le début de ces campagnes d'Italie ou Bayard s'illustrera !!
Voila résumé en quelques mots le début de la carrière militaire de Pierre III du Terrail de Bayard, le chevalier sans Peur et sans Reproche,
PS: documentation BNF, je vous laisse lire par vous même l'histoire de Pierre du Terrail dit Chevalier Bayard, rédigée par M Guyard de Berville 1697-1770, adressée à ces messieurs les Gentilshommes, élèves de l'école Royale Militaire ..M de V
La maison Terrail ou du Terrail était située dans la partie supérieure du Dauphiné, tout en confinant à la Savoie par la vallée du Graisivaudan, elle jouissait de la seigneurie de Grenion. Cette famille était féconde en guerriers et s'allia aux plus nobles maisons, que certains nommaient alors " l'écarlate de la noblesse "
Les aïeux de Bayard moururent sur tous les lieux des grandes batailles, Poitiers, Azincourt, Verneuil etc..., l'un d'eux Pierre I, se rendit si illustre dans les guerres de Charles VI le Fou et Charles VII le bien servi, qu'il était surnommé " l'épée Terrail ". Le père de Bayard, Aymon, servi toute sa vie jusqu'à Guinegate ou il reçut quatre blessures et perdit l'usage d'un bras, ce qui força notre géniteur à se retirer âgé de 65 ans au château Bayard ou il mourut en 1496
Aymon et son épouse avaient quatre fils, Georges l'ainé, puis Pierre III notre Bayard, ensuite Philippe et Jacques qui étaient destiné à une carrière ecclésiastique. Mais aussi quatre filles Marie, Claude, Catherine et Jeanne. Les armes de cette Maison étaient " d'azur au chef d'argent, chargé d'un lion naissant de gueules à la cotice d'or brochant sur le tout ". Pierre du Terrail naquit au château Bayard en l'an de grâce 1476, sous le règne de Louis XI.
Georges l'ainé se destine à rester sur le domaine pour prendre la succession après son père amoindri et mal portant. Pierre se détermine lui pour la carrière des armes dès l'âge de 13 ans. Il sera présenté au Duc de Savoie leur plus proche Suzerain qui le recevra en qualité de page. Notre Pierre se fera vite aimer de cette cour et de son maître c'est alors que ce dernier part visiter le Roi Charles VIII, qui se trouve à Lyon, celui ci visitait son royaume logeant de grandes villes en cités, Pierre du Terrail sera du voyage. C'est lors de la réception que lui fait le roi que le Duc de Savoie va lui offrir son page, qui le reçoit en sa maison avec satisfaction.
C'est à partir de ce moment que le surnom de Piquet sera donné à Pierre du Terrail, du fait des ses exceptionnelles qualités de cavalier. Le roi va le recommander et le donner au Comte de Ligny. A quelques temps de la, le seigneur de Vaudray organise et publie un grand tournoi à Lyon, qui consistait en des courses de chevaux, des combats à pied et à cheval avec lances et haches. Bayard va aller frapper les écus pour s'y engager à combattre !!
Mais voila il lui manque l'argent nécessaire pour y jouter avec l'équipement, il faut savoir qu'à cette époque il revenait fort cher de tournoyer et de paraître à son avantage en lice !!!. Or donc notre page va emprunter, non sans mal, à son pingre d'oncle l'Abbé d'Ainay, afin de s'équiper pour combattre lors de cette emprise !!
Il en sort victorieux tout en étant âgé d'à peine 17 ans, au vu de ses qualités équestres et comme combattant, il est fait Homme d'Armes dans la Compagnie de l'Ordonnance du Comte de Ligny avec un émolument de 300 livres par an. Notre Piquet prend alors congé du roi qui va le combler de bienfaits sur sa propre cassette, puis l'amitié que professe pour lui le Comte de Ligny font que notre jeune gentilhomme part pour sa garnison en Picardie avec un équipage digne d'un seigneur !!! Voila donc notre Bayard faisant parti de ces unités imaginées par Charles V le Sage et mises en place Par Charles VII le Bien Servi !!
Lors de la réception que va lui faire sa compagnie lors de son arrivée en garnison, Bayard donne un tournoi en l'honneur des Dames de la cité, il faut dire qu'il était en fonds, tant par le roi que par l'amitié du Comte de Ligny, il va remporter tous les prix de ce Pas d'Armes, mais chevalier dans l'âme il les distribue aux perdants !!
Charles VIII part pour la conquête du royaume de Naples et fait son entrée à Rome en souverain, puis lors de sa progression le souverain va être être attaqué par un parti supérieur en nombre, ce sera la bataille de Fornoue. Bayard s'y distingue tuant deux chevaux sous lui au plus fort de la mêlée, il en rapportera une enseigne de 50 hommes dont il fait don au roi qui le récompensera !!
De retour en France le roi apprend dans son château d'Amboise la révolte de Naples, mais le monarque meurt subitement. Ce sera le début de ces campagnes d'Italie ou Bayard s'illustrera !!
Voila résumé en quelques mots le début de la carrière militaire de Pierre III du Terrail de Bayard, le chevalier sans Peur et sans Reproche,
PS: documentation BNF, je vous laisse lire par vous même l'histoire de Pierre du Terrail dit Chevalier Bayard, rédigée par M Guyard de Berville 1697-1770, adressée à ces messieurs les Gentilshommes, élèves de l'école Royale Militaire ..M de V
lundi 29 juillet 2019
La triste fin d'Enguerrand de Marigny
Les infortunes de Marigny sont navrantes, mais instructives, lors de son procès il ne fut même pas défendu et sera voué à la mort la plus ignominieuse. Nous y voyons un homme d'état d'une probité incontestable pour l'époque, livré aux aveugles rancunes de la foule, mais nous y verrons aussi les fautes d'un roi retomber, après sa mort, sur un ministre innocent !!
L'auteur de cette étude nous offre l'un des plus mémorables exemples des vicissitudes auxquelles sont soumis les hommes d'état. Il nous permet de vérifier, s'il en était besoin, cette vérité première " nolite confidere in principibus ", ne vous fiez pas aux princes !!
Enguerrand naquit en Normandie vers 1265. Sa famille est de petite noblesse, mais de noblesse ancienne longtemps connue sous le nom de Le Portier, il n'ont pris le nom de Marigny qu'au commencement du XIII siècle, à la suite de l'union de Hugo Le Portier seigneur de Rosay, avec Mahaut de Marigny.
Notre personnage fut d'abord écuyer dans la Mesnie du Sire de Bouville, pour être attaché plus tard à la Maison de la Reine de France. Jeanne de Navarre, épouse de Philippe IV le Bel, va marier Enguerrand avec sa filleule Jeanne de Saint Martin.
Ce fut ainsi qu'il entra à la cour du roi de fer, le monarque lui trouvait beaucoup d'esprit, de sagesse et d'habileté. Il va lui donner en 1298 la garde du château royal d'Issoudun, et le gratifier d'une rente sur son trésor. Voila l'origine de sa formidable ascension et de sa fortune !
Bientôt son crédit à la cour ne connut plus de bornes, et en quelques années il fut fait chevalier, Comte de Longueville, Chambellan du Roi, surintendant des finances et capitaine du Louvres !!!!
Mais pour donner une idée plus précise, contons un fait important qui marque au mieux la faveur qu'avait notre Enguerrand en cour !!. Cela se passe au début du XIV siècle, deux nobles familles normandes sont à couteaux tirés, Les Harcourt et les Tancarville. Ils étaient en procès au sujet d'un moulin, situé près de l'antique cité de Villebonne, les vassaux de la maison d'Harcourt ayant pris le moulin de vive force une petite guerre privée avait éclaté entre nos deux grandes maisons féodales !!
Vint un jour ou nos deux grands féodaux se rencontrent, le sire d'Harcourt, sans provocation préalable, tira son épée pour en frapper son rival, crevant un oeil au passage du sire de Tancarville !!!. Marigny était un ami de Tancarville, et va donc prendre fait et cause pour celui ci...!!!, tandis que le Comte Charles de Valois, ce paon bouffi d'orgueil, cet hypothètique roi de Constantinople, prend parti pour le seigneur d'Harcourt et tente de le justifier. Charles de Valois est cependant le frère du roi de fer !!.
Malgré son insistance et le fait qu'il siégeait au conseil privé, le roi Philippe IV se prononcera contre son frère et appuiera la requête de Marigny. Un combat solennel en champ clos aura lieu entre les deux grands féodaux, à la suite duquel ils vont se réconcilier
Cette affaire montre clairement comment l'influence de Marigny avait effacé, le frère du roi. Mais dès lors le Comte de Valois, brouillon notoire et fauteur de troubles était exaspéré par son échec, il va désormais tout faire pour salir Marigny, répandant mille et une calomnies contre ce dernier. Il sera un des principaux acteurs de sa chute !!!
Peu de temps après en 1306, le favori du roi fut chargé de présider la cour de l'échiquier de Normandie se tenant à Rouen, imaginez le ressenti parmi les grands personnages de ce Duché, tel un Comte de Saint Pol, un ecclésiastique comme l'évêque de Narbonne, ou n'importe quel grand feudataire du royaume possédant des terres en Normandie!!!. Ils aspiraient tous à ce genre de position, et la déconvenue, pour eux, d'assister à la session sous la présidence de Marigny, va créer bien des haines cuites et recuites à l'encontre du Chambellan du roi !!!
Cependant le nain se dit que si à cette époque, comme le bon vin, les titres, les fonctions et les honneurs montaient vite à la tête, je pense qu'il en est toujours de même dans notre XXI siècle, or donc ne jetons pas trop vite la pierre à nos grands ancêtres !!
Si la première composante fut les ennemis qu'il se fit en servant son roi, la seconde fut celle des actes de Philippe IV le bel lui même !!. le monarque va créer des contributions, sommes à verser qui pesaient lourdement sur les seigneurs propriétaires terriens, sur les corporations de métiers d'artisans et de commerçants. Puis les Juifs furent rançonnés, les marchands étrangers aussi, et enfin les monnaies du royaume furent rognées et par le fait gravement altérées !!
Enguerrand eut le tord de prendre part à ces désastreuses mesures, et surtout de préparer la plupart des ordonnances royales du roi de fer, mais avait il vraiment le loisir de faire autrement ?????. Philippe IV avait une idée hégémonique du pouvoir qui était renforcée par ses juristes tel Pierre Flote, Nogaret ou Plaisians.
Dans le même temps notre homme amassait les honneurs, titres et terres, sa fortune était immense et le roi le comblait. Durant les années allant de 1308 à 1313, le roi donne des rentes, des droits d'usage, puis des droits de chasse, d'affouage, mais aussi des seigneuries, des près et des forêts.
Il eut cependant le malheur d'oublier sa modeste origine et d'humilier les plus grands personnages de la cour !!. Un manuscrit du Roman de Renart dit: " tant se fioit en son argent, qu'il ne prisoit nulle gent "
Le voila donc au fait de sa gloire en 1314, lorsque Philippe IV tomba gravement malade et à son chevet siégeait Enguerrand élevé au rang de premier ministre, Pierre Flote était passé et Nogaret aussi, il se demandait devant son roi moribond ce qu'il allait devenir de lui ?, il allait être servi !!
L'avènement de Louis X le Hutin, roi brouillon et colérique, entièrement sous la coupe de son oncle Charles de Valois, fut le signal d'une violente réaction contre les serviteurs du feu roi en général et de Marigny en particulier !!!!. Ce fut la curée, la haine du Valois, les rancunes du petit peuple, des artisans des commerçants, du Comte de Saint Pol ou du Chevalier de Pecquigny furent un formidable levier !!
Louis X n'avait pas les épaules, ni le courage de résister à la meute qui hurlait aux chausses de Marigny et il le fit donc arrêter. La suite est navrante, emprisonné dans la grosse tour du Louvres, il sera ensuite transféré au Temple, exposé à la vindicte populaire criant " au gibet au gibet ".
Vint alors un simulacre de procès et pas de défense, on ne lui donna même pas le droit de défendre sa cause les armes à la main contre ses détracteurs, pourtant tout accusé noble ou roturier pouvait invoquer ce droit, ce jugement de Dieu en champ clos, il faut dire que cette grosse baudruche de Valois faisait tout pour arriver à ses fins
Louis X le Hutin hésita plusieurs semaines, mais il fut condamné à être pendu aux fourches patibulaire de Montfaucon, cet édifice de maçonnerie que Marigny avait lui même fait ériger !!
Ce fut donc la que se terminera l'ascension d'Enguerrand de Marigny, par une pendaison, et même après sa mort le Valois continuera de le poursuivre de sa haine !!
PS: documentation BNF sur une étude historique de AP Simian, je vous engage à lire ce document de 40 pages qui fourmille d'informations. M de V
NOTA: Vous avez sûrement remarqué mon manque de courtoisie envers le Comte Charles de Valois, ce mangeur de charrettes ferrées, ce batteur d'estrade !!!, car il engendrera le premier roi Valois? Philippe VI, qui était comme son père, lent à comprendre et encore plus à concevoir ( comme disait Jehan Froissart), et le fils de celui ci, Jean II le bon ( que ce titre de le bon ne saurait réhabiliter !!!), un benêt notoire ayant les mêmes traits de caractère que son grand père, je persiste et je signe M de V
L'auteur de cette étude nous offre l'un des plus mémorables exemples des vicissitudes auxquelles sont soumis les hommes d'état. Il nous permet de vérifier, s'il en était besoin, cette vérité première " nolite confidere in principibus ", ne vous fiez pas aux princes !!
Enguerrand naquit en Normandie vers 1265. Sa famille est de petite noblesse, mais de noblesse ancienne longtemps connue sous le nom de Le Portier, il n'ont pris le nom de Marigny qu'au commencement du XIII siècle, à la suite de l'union de Hugo Le Portier seigneur de Rosay, avec Mahaut de Marigny.
Notre personnage fut d'abord écuyer dans la Mesnie du Sire de Bouville, pour être attaché plus tard à la Maison de la Reine de France. Jeanne de Navarre, épouse de Philippe IV le Bel, va marier Enguerrand avec sa filleule Jeanne de Saint Martin.
Ce fut ainsi qu'il entra à la cour du roi de fer, le monarque lui trouvait beaucoup d'esprit, de sagesse et d'habileté. Il va lui donner en 1298 la garde du château royal d'Issoudun, et le gratifier d'une rente sur son trésor. Voila l'origine de sa formidable ascension et de sa fortune !
Bientôt son crédit à la cour ne connut plus de bornes, et en quelques années il fut fait chevalier, Comte de Longueville, Chambellan du Roi, surintendant des finances et capitaine du Louvres !!!!
Mais pour donner une idée plus précise, contons un fait important qui marque au mieux la faveur qu'avait notre Enguerrand en cour !!. Cela se passe au début du XIV siècle, deux nobles familles normandes sont à couteaux tirés, Les Harcourt et les Tancarville. Ils étaient en procès au sujet d'un moulin, situé près de l'antique cité de Villebonne, les vassaux de la maison d'Harcourt ayant pris le moulin de vive force une petite guerre privée avait éclaté entre nos deux grandes maisons féodales !!
Vint un jour ou nos deux grands féodaux se rencontrent, le sire d'Harcourt, sans provocation préalable, tira son épée pour en frapper son rival, crevant un oeil au passage du sire de Tancarville !!!. Marigny était un ami de Tancarville, et va donc prendre fait et cause pour celui ci...!!!, tandis que le Comte Charles de Valois, ce paon bouffi d'orgueil, cet hypothètique roi de Constantinople, prend parti pour le seigneur d'Harcourt et tente de le justifier. Charles de Valois est cependant le frère du roi de fer !!.
Malgré son insistance et le fait qu'il siégeait au conseil privé, le roi Philippe IV se prononcera contre son frère et appuiera la requête de Marigny. Un combat solennel en champ clos aura lieu entre les deux grands féodaux, à la suite duquel ils vont se réconcilier
Cette affaire montre clairement comment l'influence de Marigny avait effacé, le frère du roi. Mais dès lors le Comte de Valois, brouillon notoire et fauteur de troubles était exaspéré par son échec, il va désormais tout faire pour salir Marigny, répandant mille et une calomnies contre ce dernier. Il sera un des principaux acteurs de sa chute !!!
Peu de temps après en 1306, le favori du roi fut chargé de présider la cour de l'échiquier de Normandie se tenant à Rouen, imaginez le ressenti parmi les grands personnages de ce Duché, tel un Comte de Saint Pol, un ecclésiastique comme l'évêque de Narbonne, ou n'importe quel grand feudataire du royaume possédant des terres en Normandie!!!. Ils aspiraient tous à ce genre de position, et la déconvenue, pour eux, d'assister à la session sous la présidence de Marigny, va créer bien des haines cuites et recuites à l'encontre du Chambellan du roi !!!
Cependant le nain se dit que si à cette époque, comme le bon vin, les titres, les fonctions et les honneurs montaient vite à la tête, je pense qu'il en est toujours de même dans notre XXI siècle, or donc ne jetons pas trop vite la pierre à nos grands ancêtres !!
Si la première composante fut les ennemis qu'il se fit en servant son roi, la seconde fut celle des actes de Philippe IV le bel lui même !!. le monarque va créer des contributions, sommes à verser qui pesaient lourdement sur les seigneurs propriétaires terriens, sur les corporations de métiers d'artisans et de commerçants. Puis les Juifs furent rançonnés, les marchands étrangers aussi, et enfin les monnaies du royaume furent rognées et par le fait gravement altérées !!
Enguerrand eut le tord de prendre part à ces désastreuses mesures, et surtout de préparer la plupart des ordonnances royales du roi de fer, mais avait il vraiment le loisir de faire autrement ?????. Philippe IV avait une idée hégémonique du pouvoir qui était renforcée par ses juristes tel Pierre Flote, Nogaret ou Plaisians.
Dans le même temps notre homme amassait les honneurs, titres et terres, sa fortune était immense et le roi le comblait. Durant les années allant de 1308 à 1313, le roi donne des rentes, des droits d'usage, puis des droits de chasse, d'affouage, mais aussi des seigneuries, des près et des forêts.
Il eut cependant le malheur d'oublier sa modeste origine et d'humilier les plus grands personnages de la cour !!. Un manuscrit du Roman de Renart dit: " tant se fioit en son argent, qu'il ne prisoit nulle gent "
Le voila donc au fait de sa gloire en 1314, lorsque Philippe IV tomba gravement malade et à son chevet siégeait Enguerrand élevé au rang de premier ministre, Pierre Flote était passé et Nogaret aussi, il se demandait devant son roi moribond ce qu'il allait devenir de lui ?, il allait être servi !!
L'avènement de Louis X le Hutin, roi brouillon et colérique, entièrement sous la coupe de son oncle Charles de Valois, fut le signal d'une violente réaction contre les serviteurs du feu roi en général et de Marigny en particulier !!!!. Ce fut la curée, la haine du Valois, les rancunes du petit peuple, des artisans des commerçants, du Comte de Saint Pol ou du Chevalier de Pecquigny furent un formidable levier !!
Louis X n'avait pas les épaules, ni le courage de résister à la meute qui hurlait aux chausses de Marigny et il le fit donc arrêter. La suite est navrante, emprisonné dans la grosse tour du Louvres, il sera ensuite transféré au Temple, exposé à la vindicte populaire criant " au gibet au gibet ".
Vint alors un simulacre de procès et pas de défense, on ne lui donna même pas le droit de défendre sa cause les armes à la main contre ses détracteurs, pourtant tout accusé noble ou roturier pouvait invoquer ce droit, ce jugement de Dieu en champ clos, il faut dire que cette grosse baudruche de Valois faisait tout pour arriver à ses fins
Louis X le Hutin hésita plusieurs semaines, mais il fut condamné à être pendu aux fourches patibulaire de Montfaucon, cet édifice de maçonnerie que Marigny avait lui même fait ériger !!
Ce fut donc la que se terminera l'ascension d'Enguerrand de Marigny, par une pendaison, et même après sa mort le Valois continuera de le poursuivre de sa haine !!
PS: documentation BNF sur une étude historique de AP Simian, je vous engage à lire ce document de 40 pages qui fourmille d'informations. M de V
NOTA: Vous avez sûrement remarqué mon manque de courtoisie envers le Comte Charles de Valois, ce mangeur de charrettes ferrées, ce batteur d'estrade !!!, car il engendrera le premier roi Valois? Philippe VI, qui était comme son père, lent à comprendre et encore plus à concevoir ( comme disait Jehan Froissart), et le fils de celui ci, Jean II le bon ( que ce titre de le bon ne saurait réhabiliter !!!), un benêt notoire ayant les mêmes traits de caractère que son grand père, je persiste et je signe M de V
mercredi 24 juillet 2019
N°325) Guillaume Tirel dit Taillevent
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On connait trois manuscrits anciens de cet ouvrage, sans compter celui mentionné dans l'inventaire du Duc de Berry. L'un se trouve à la BNF, c'est le plus ancien, le nom de l'auteur se lit sur le manuscrit et il porte la mention suivante, prouvant de manière irréfutable son existence avant 1392. Je cite: "c'est viandier fu acheté a Paris par moy, Pierre Buffaut l'an mil ccc IIII xx XII au prix de VI S Par "...lire en l'an 1392 au prix de six Sols Parisis. Il est donc incontestable que ce traité de Taillevent fut écrit au XIV siècle, on suppose à la demande de Charles V, ce monarque étant à l'origine de la Bibliothèque nationale
Mais qui estoit Taillevent son auteur ???. L'intitulé du viandier donne à Guillaume Tirel la qualité de Maistre Queux du Roy notre Sire.....oui mais lequel ???. C'est dans une pièce d'archive de 1326, nommée " Officiers des maisons de Roys, Reynes, enfants de France et Princes de sang " relative au couronnement de la Reine Jeanne d'Evreux, épouse de Charles IV le Bel (surnommé l'oison), et dernier Capétien direct, que nous voyons figurer pour la première fois le nom de Taillevent
Le futur auteur du plus ancien écrit gastronomique y est cité parmi les enfants de cuisine qui sont: Jeanin le camus, Guillaume de Recloses, Taillevent et Galerne. Nous pouvons donc envisager qu'à cette époque il avait entre 10 et 12 ans environ. Puis pendant vingt ans, de 1326 à 1346, nous perdons sa trace, il n'est plus question de lui dans aucune des différentes ordonnances compulsées ??
Ce n'est donc qu'en 1346 qu'il réapparaît au service de Philippe VI de Valois (surnommé le Roy trouvé, par les Anglois). D'enfant de cuisine de Jeanne d'Evreux nous le retrouvons Queux de Bouche du premier roi Valois !!!
En 1349, Philippe VI permet " a son amé queux de bouche Guillaume Tirel dit Taillevent et à sa femme Jeanne ", de fonder une chapelle pour leur salut et celui des leurs, avec une rente de 24 Livres sur la maison dite " Larchière ", que le couple possédait à Saint Germain en Laye§
Il y est noté également que ce don estoit fait à Guillaume Tirel en considération des bons et agréables services que le roi avoit reçu de lui. Cette chapelle familiale fut fondée au prieuré de Notre Dame d'Hennemont, se trouvant proche de Saint Germain en Laye, par Taillevent, il devait à peu de temps de la y fixer sa sépulture.
Sa femme Jeanne s'est éteinte en 1363 et il est probable que ce fut à cette époque que Tirel mis à exécution son projet. Notre grand cuisinier va ultérieurement se remarier, il trouvera chaussure à son pied en la personne de Isabeau le Chandelier
Plus tard, on ne sait pas vraiment à quelle date, Tirel fera faire une superbe pierre tombale, ou on le trouvera représenté après sa mort, les mains jointes, armé de toutes pièces entre ses deux épouses. On suppose la encore, que ce travail fut réalisé de son vivant, puisqu'il a été retrouvé des esquisses de cette dalle ???
Essayons de décrire son gisant par rapport aux esquisses, puisque c'est à peu prêt la seule chose qu'il nous reste !!!. Nos excellents révolutionnaires étant passés par la, la dalle fut brisée en de nombreux morceaux et les visages martelés. J'ai toujours exécré cette manie de nos bons Français de tout vandaliser !!
Sa tête est coiffée d'un bassinet à camail, sur le corps une cotte de maille protégeant bras et descendant à mi cuisses, par dessus il porte une cotte (visiblement de cuir), puisqu'on la voit garnie de clous, et les jambes armées de toutes pièces. Il porte en ceinture masse d'armes et dague côté gauche, et à droite se trouve son épée à laquelle est suspendu son écu à ses armes.
Nous ne connaissons pas la couleur de ses armes, mais le fascé est chargé de trois chaudrons accompagné de six roses, trois au chef et trois en pointe deux et un. C'est tout ce que je peu en dire car je n'ai jamais trouvé un armorial ou il fut représenté en couleurs ????
Jusqu'à preuve du contraire je ne pense pas que notre Queux de Bouche ai guerroyé ???? du moins je n'en ai trouvé aucune trace, mais des découvertes sont faites tous les ans dans les archives, qui sait ????
Quatre pièces toutes datées de 1355 et en bas desquelles on trouve apposé le sceau au armes de Taillevent, nous montre que notre queux de bouche est au service du Dauphin Charles, Duc de Normandie (fils de Jean II le bon), dans la première il a le titre d'escuyer de l'hostel de monseigneur le Dauphin.
Dans une ordonnance de novembre 1360, et relative aux officiers de la maison du Dauphin (désormais Régent), il est mentionné un Tailleventer, en qualité de Queux de bouche, il y est dit qu'il aura les mêmes émoluments que l'écuyer de cuisine, lequel aura le même traitement que l'échanson
En 1361 le Dauphin donne à Taillevent son queux de bouche, cent francs Or (monnaie qui fut frappée pour payer la rançon de son père, ce benêt de Jean II le Bon), ce don est fait afin qu'il achète une maison en la ville de Paris, afin que Guillaume soit plus proche de lui pour mieux le servir
De 1361 à 1368, nous n'obtenons aucun renseignement sur Tirel, mais durant cette période Jean II le Bon est retourné en captivité en Albion, et pour y mourir !!. Le Dauphin va devenir Charles V le Sage. Taillevent continue d'exercer dans la maison du roi
En janvier 1369 le roi lui fait payer une somme assez importante, et une quittance de février nous apprend qu'il cumuloit les fonctions de queux de bouche et de sergent d'armes ???
Un mandement de 1370, nous apprend que Taillevent prêtoit au roy, pendant six semaines la somme de 67 francs Or, il sera remboursé par Nicolas Tricart, receveur des Aides, ainsi que le prouve une quittance revêtue du sceau portant les trois chaudrons et les six roses. En 1373 il est premier queux du roy et ce jusqu'en 1377
On le retrouve en 1381, ou il est écuyer de cuisine, il figure en tête de liste sur une Ordonnance, avant les queux de cuisine du roy Charles VI le Fou (pour notre malheur), la suite nous laisse à penser qu'à partir de 1388, Guillaume Tirel, devenu vieux avait résigné ses fonctions pour jouir d'un repos bien gagné
PS: documentation BNF pour les puristes reportez vous sur le livre en ligne de Jêrome Pichon et Georges Vicaire M de V
lundi 22 juillet 2019
Ustensils et bonnes manières de table au XV siècle
Pour réunir les convives on sonnait du cor ou autrement dit " on cornait l'eau ", c'était bien sur privilège de gentilshommes comme le dit Jehan Froissart, ce que faisait donc notre hôte le Seigneur de Craon. Cette sonnerie indiquait aux convives qu'ils devaient se laver les mains, la chose était indispensable !!!
Chez les gentilshommes un page ou un serviteur voir un écuyer selon le rang, ou la maison, présentait la serviette, l'aiguière et le bassin. On se servait d'eau aromatisée à la sauge, la camomille, le romarin, l'écorce d'orange, mais les eaux de roses et d'iris étaient en grande faveur.
Mains lavées on se présentait à table, on faisait siéger les hôtes selon leurs rangs plus ou moins prêt du chef de table, lieu ou se trouve le seigneur du lieu.
Puis un Chapelain ou un enfant récitait le " benidicité ", ensuite seront placées les salières, les cousteaux, cuillers sur la table, viendra en second le pain qui sera suivi par les viandes préparées de diverses manières. A l'entre mets arriveront les menestrieux avec leurs instruments et leurs tours afin d'esbaudir l'assistance
Ensuite on renouvelle vins et viandes, puis à la fin on apporte le dessert ou le fruit, ce qui n'était pas d'usage partout (comme nous l'avons vu dans l'article précédent). Quand le dîner est accompli on se lave à nouveau les mains et l'on rend grâce à Dieu et à son hôte !!
On remarque que les assiettes étaient peu connues au XV siècle et que pour les mets solides l'on servait toujours sur des tranchoirs. Ces épais morceaux de pain bis, qui imprégnés de sauces, finissaient selon le rang des maisons, dans les estomacs des convives, des serviteurs, voir des animaux de compagnie. Pour les mets liquides on les buvaient dans des écuelles, ou même à plusieurs dans le même récipient à l'aide du cuiller !!
La fourche à manger reste un objet de luxe en or ou en argent avec un manche, par exemple Charles V le Sage en possédait neuf, son fils Charles VI le fou trois, nous n'en trouvons pas trace dans l'inventaire du seigneur de Craon, elle est inconnue aussi de la riche bourgeoisie. Du reste bien souvent celle ci ne servait qu'à manger les fruits !
Or donc au XV siècle du Roi au manant tous mettaient la main au plat, tous mangeaient avec leurs doigts, après que les viandes furent tranchées sommairement, soit par un écuyer ou un serviteur selon le rang auquel vous apparteniez. Les gens raffinés ne devaient prendre les morceaux qu'avec trois doigts. Il était interdit par l'usage de prendre ses viandes à deux mains et de ronger les os avec les dents, ou de déscharner avec les ongles, mais on pouvait proprement les racler et amasser la chair avec le couteau.
Nous ne devons pas pour autant en conclure qu'il y avait abondance de cousteaux sur la table de votre hôte, selon G de Calviac on se servait de trois ou quatre couteaux en fontion du nombre d'invités, et sans faire de difficulté de le prendre, de le demander ou le passer à quiconque en avait besoin
Il n'était pas convenable de lécher ses doigts ou de les essuyer sur son pourpoint, on utilisait pour ce faire la nappe ou les serviettes qu'un serviteur passait aux convives. On en changeait fort souvent pendant le repas et l'on était soumis à l'impérieuse nécessité de se laver les mains avant et après la moindre collation
Nous avons parlé des assiettes ou écuelles, des cuillers, cousteaux et fourches à manger, traitons maintenant la question des verres. Nos aïeux avaient également réduit le service de table à sa plus simple expression, et si l'on se rapporte aux seuls inventaires, sources de précieux renseignements , nous serions en droit de croire que les vases à boire étaient innombrables !!
En 1309 la maison du roi achète en une seule fois à Thiébaut, orfèvre de son état, 34 hanaps, puis en 1316 en fait faire 61. Charles V le Sage, selon un inventaire fait après sa mort possédait 14 hanaps d'or et 177 d'argent, mais ces récipeients servaient ils vraiment à boire ????? rien n'est moins sur.
Sur trois gravures sur bois du XV siècle représentant divers festins, servis à des rois, ou des grands seigneurs (puisque les plats étaient couverts), on constate au mieux, et ce dans les trois cas, que le hanap est partagé par deux ou trois convives. Vous pouvez d'ailleurs le constater vous même lors de vos recherche sur les enluminures
Quand aux Pots, brocs, flacons et bouteilles de cuir ou d'argent, ils se trouvaient sur les buffets que des serviteurs allaient prendre pour servir à boire, et ils y allaient souvent car si nos pères avaient de robustes appétits, c'étaient également de rudes buveurs, même si le vin de cette époque était moins fort à leur époque !!!! Les récipients en verre étaient fort rares et particulièrement onéreux
Un certain cérémonial était d'usage pour ce qui concerne la boisson et l'utilisation du hanap, car lorsque l'on boit à plusieurs dans un verre commun, le savoir vivre exige quelques recommandations: d'abord de vider sa bouche avant de boire, de l'essuyer, ainsi que le bord du hanap avant de s'abreuver, si ce dernier n'est pas trop lourd le tenir à trois doigts comme pour les victuailles, Puis il faut le vider entièrement afin qu'il puisse ensuite servir à son plus proche voisin de table.
Quand on buvait à la santé de quelqu'un on utilisait le terme " pléger " et l'on plégeait fort souvent dans la joie comme dans la peine ou la douleur !! je ne voudrait pas me répéter mais nos aïeux étaient de rudes buveurs et buveuses, car n'oublions pas nos nobles Dames !!!!!
PS: en trois article votre nain copiste a essayé d'exposer la vie les us et coutumes d'un grand seigneur du XV siècle, ce en vous fournissant des renseignements sur divers points de son existence, mais comme l'auteur j'ai laissé de côté tout ce qui se rapporte à la vie publique du seigneur de Craon. Les documents utilisés sont consultable sur la BNF
Pour information veillez à votre ligne pour ne pas finir comme le personnage de cette enluminure à caractère humoristique que je vous baille à titre d'exemple en bas de page de cet article et le nain vous plége tous en levant son hanap M de V
Chez les gentilshommes un page ou un serviteur voir un écuyer selon le rang, ou la maison, présentait la serviette, l'aiguière et le bassin. On se servait d'eau aromatisée à la sauge, la camomille, le romarin, l'écorce d'orange, mais les eaux de roses et d'iris étaient en grande faveur.
Mains lavées on se présentait à table, on faisait siéger les hôtes selon leurs rangs plus ou moins prêt du chef de table, lieu ou se trouve le seigneur du lieu.
Puis un Chapelain ou un enfant récitait le " benidicité ", ensuite seront placées les salières, les cousteaux, cuillers sur la table, viendra en second le pain qui sera suivi par les viandes préparées de diverses manières. A l'entre mets arriveront les menestrieux avec leurs instruments et leurs tours afin d'esbaudir l'assistance
Ensuite on renouvelle vins et viandes, puis à la fin on apporte le dessert ou le fruit, ce qui n'était pas d'usage partout (comme nous l'avons vu dans l'article précédent). Quand le dîner est accompli on se lave à nouveau les mains et l'on rend grâce à Dieu et à son hôte !!
On remarque que les assiettes étaient peu connues au XV siècle et que pour les mets solides l'on servait toujours sur des tranchoirs. Ces épais morceaux de pain bis, qui imprégnés de sauces, finissaient selon le rang des maisons, dans les estomacs des convives, des serviteurs, voir des animaux de compagnie. Pour les mets liquides on les buvaient dans des écuelles, ou même à plusieurs dans le même récipient à l'aide du cuiller !!
La fourche à manger reste un objet de luxe en or ou en argent avec un manche, par exemple Charles V le Sage en possédait neuf, son fils Charles VI le fou trois, nous n'en trouvons pas trace dans l'inventaire du seigneur de Craon, elle est inconnue aussi de la riche bourgeoisie. Du reste bien souvent celle ci ne servait qu'à manger les fruits !
Or donc au XV siècle du Roi au manant tous mettaient la main au plat, tous mangeaient avec leurs doigts, après que les viandes furent tranchées sommairement, soit par un écuyer ou un serviteur selon le rang auquel vous apparteniez. Les gens raffinés ne devaient prendre les morceaux qu'avec trois doigts. Il était interdit par l'usage de prendre ses viandes à deux mains et de ronger les os avec les dents, ou de déscharner avec les ongles, mais on pouvait proprement les racler et amasser la chair avec le couteau.
Nous ne devons pas pour autant en conclure qu'il y avait abondance de cousteaux sur la table de votre hôte, selon G de Calviac on se servait de trois ou quatre couteaux en fontion du nombre d'invités, et sans faire de difficulté de le prendre, de le demander ou le passer à quiconque en avait besoin
Il n'était pas convenable de lécher ses doigts ou de les essuyer sur son pourpoint, on utilisait pour ce faire la nappe ou les serviettes qu'un serviteur passait aux convives. On en changeait fort souvent pendant le repas et l'on était soumis à l'impérieuse nécessité de se laver les mains avant et après la moindre collation
Nous avons parlé des assiettes ou écuelles, des cuillers, cousteaux et fourches à manger, traitons maintenant la question des verres. Nos aïeux avaient également réduit le service de table à sa plus simple expression, et si l'on se rapporte aux seuls inventaires, sources de précieux renseignements , nous serions en droit de croire que les vases à boire étaient innombrables !!
En 1309 la maison du roi achète en une seule fois à Thiébaut, orfèvre de son état, 34 hanaps, puis en 1316 en fait faire 61. Charles V le Sage, selon un inventaire fait après sa mort possédait 14 hanaps d'or et 177 d'argent, mais ces récipeients servaient ils vraiment à boire ????? rien n'est moins sur.
Sur trois gravures sur bois du XV siècle représentant divers festins, servis à des rois, ou des grands seigneurs (puisque les plats étaient couverts), on constate au mieux, et ce dans les trois cas, que le hanap est partagé par deux ou trois convives. Vous pouvez d'ailleurs le constater vous même lors de vos recherche sur les enluminures
Quand aux Pots, brocs, flacons et bouteilles de cuir ou d'argent, ils se trouvaient sur les buffets que des serviteurs allaient prendre pour servir à boire, et ils y allaient souvent car si nos pères avaient de robustes appétits, c'étaient également de rudes buveurs, même si le vin de cette époque était moins fort à leur époque !!!! Les récipients en verre étaient fort rares et particulièrement onéreux
Un certain cérémonial était d'usage pour ce qui concerne la boisson et l'utilisation du hanap, car lorsque l'on boit à plusieurs dans un verre commun, le savoir vivre exige quelques recommandations: d'abord de vider sa bouche avant de boire, de l'essuyer, ainsi que le bord du hanap avant de s'abreuver, si ce dernier n'est pas trop lourd le tenir à trois doigts comme pour les victuailles, Puis il faut le vider entièrement afin qu'il puisse ensuite servir à son plus proche voisin de table.
Quand on buvait à la santé de quelqu'un on utilisait le terme " pléger " et l'on plégeait fort souvent dans la joie comme dans la peine ou la douleur !! je ne voudrait pas me répéter mais nos aïeux étaient de rudes buveurs et buveuses, car n'oublions pas nos nobles Dames !!!!!
PS: en trois article votre nain copiste a essayé d'exposer la vie les us et coutumes d'un grand seigneur du XV siècle, ce en vous fournissant des renseignements sur divers points de son existence, mais comme l'auteur j'ai laissé de côté tout ce qui se rapporte à la vie publique du seigneur de Craon. Les documents utilisés sont consultable sur la BNF
Pour information veillez à votre ligne pour ne pas finir comme le personnage de cette enluminure à caractère humoristique que je vous baille à titre d'exemple en bas de page de cet article et le nain vous plége tous en levant son hanap M de V
dimanche 21 juillet 2019
Quelques recherches sur le repas au XV siècle
L'inventaire que nous avons donné dans l'article précédent au sujet de la cuisine, semble bien sommaire pour un cuisinier de notre époque !! Par malheur le Duc de la Tremoille ne nous a fourni aucun menu de ses ancêtres (voir article, intérieur d'un grand seigneur au XV siècle).
Essayons de combler cette lacune, et pour ce faire utilisons les données de A L Franklin, fournissant de précieux renseignements sur la vie domestique, empruntons donc gaillardement à cet auteur ce qui a rapport à l'époque qui nous occupe, c'est à dire le XV siècle !!
Toutes les cuisines étaient semblables, elles ne différaient que par le nombre d'ustensiles et de cheminées. Ainsi dans une cuisine royale, elles ne renfermeront que plus de poêles, poêlons, chaudières et chaudrons que celle de Georges de la Tremoille, si ce n'est 4 grills, 2 lèchefrites, passoires et autres mortiers
Les viandes et le poisson étaient rôtis ou bouillis, l'art du Queue de Bouche ne se manifestait que par la variété de ses sauces. Et quelles sauces !!!!!, l'amour des épices et leurs mélanges incroyables étaient poussés aux dernières limites
Mais fournissons un exemple afin de marquer les esprits en ce qui concerne les quantités en stock dans les différentes maisons
Prenons la liste de l'inventaire de la maison de Jeanne d'Evreux après sa mort, elle est significative !!. Trois balles d'amandes, 6 livres de poivre noir, 23 livres de gingembre, 13 livres de cannelle, 5 livres de graines de paradis (grande cardamome), 3 livres de girofles, 1 livre de safran, 1 livre de poivre long (beaucoup plus onéreux), 1 quarteyron de macis (coque de la muscade), 1 quarteyron de fleur de cannelle, 3 quarteyrons d'espies (fleur de la grande lavande), 5 livres de sucre commun et 20 livres de sucre fin, énorme !!! Pour info le quarteyron représentait 26 livres au poids !!!!
Parmi toutes ces épices si chères et si rares, donc si précieuses, venant de contrées reculées de l'Orient, de Ceylan, des Moluques, dont à l'époque on ignorait jusqu'au nom !!!, on ne voit pas figurer un condiment spécifique à la France, et qui se trouve être l'orgueil de la gastronomie Française actuelle ????, nous voulons parler de la Truffe, et cependant elle était déjà appréciée. Ceci fut une découverte parmi tant d'autres de Siméon Luce
Car si l'on en croit d'aucuns notre truffe n'aurait été connue qu'à la fin du XVI siècle !!!. Or en dépouillant les registres de la comptabilité de jean Duc de Berry, frère de notre monarque Charles V le Sage, il trouva de nombreuse pièces prouvant que le Duc savait apprécier ce savoureux tubercule !!. La truffe aura même un détracteur réputé en la personne du poète Eustache Deschamps (voir article), qui attaque avec acrimonie le précieux tubercule !!
Puis un Tirrel dit Taillevent, l'auteur du Viandier, qui nous donne quelques recettes !, voyons celle de son brouet d'Allemagne : prenez oeufs frits dans l'huile, puis prenez amandes que vous pelez et pilez, ensuite émincez des oignons que vous ferez frire. Prenez les ensemble et faites chauffer dans un bouillon de viandes. Pendant ce temps broyez ensemble gingembre, cannelle, girofle et un peu de safran en mortier, puis le mouiller de verjus.
Il vous faut ensuite mettre votre préparation d'épices dans votre bouillon, celui ci doit être liant et pas trop jaune. Vous me direz qu'à lire comme cela, il semble simple de réaliser cette recette ????...mais à déguster !!!!!!!!
Le Ménagier de Paris nous fourni lui d'utiles indications sur les moeurs du commencement du XV siècle, il nous dresse un menu de dîner à quatre services. Nous n'en donnerons pas la longue énumération, mais remarquons seulement l'abondance des rôtis, des poissons, et des pâtés !!!, l'absence pratiquement systématique de légumes et de fruits, sans compter la rareté des plats de desserts
Nous signalerons cependant quelques plats étranges comme le Brouet d'Allemagne dont nous avons parlé plus haut, de l'arbaloustre qui nous est totalement inconnue ???, la rosée de lapereaux et d'oiselets, le lait lardé (mélange d'oeufs de lard et de lait frits ensemble) Mais rien que pour le plaisir des papilles donnons la recette d'un met très recherché à cette époque, je veux parler du Chapon à la Doline !!
Après avoir fait cuire le chapon ( qui selon certaines sources était préalablement bouilli avant d'être rôti), faisons griller du pain blanc, que nous tremperons ensuite dans un vin fort et vermeil, puis prenons oignons que nous ferons frire dans du saindoux, nous passerons ensuite le tout à l'étamine (passoire). Ajoutons les incontournables épices chères à nos grands ancêtres, cannelle, muscade, clous de girofle, sucre et un peu de sel. Après avoir porté à ébullition notre mixture nous la verserons sur notre chapon
Je vous passe les queues de sanglier, le blanc manger, et tous les rôtis de chairs de venaison et pâtés de boeuf, puis les poissons, pâtés de poissons, tourtes et autre rissolles de brêmes ou de saumon, lamproies, tanches, plies et anguilles !!!!
Ce que mangeaient nos pères nous ne pouvons vraiment le concevoir, mais il semble que les anémiés devaient être à cette époque fort rares (du moins pour une certaine catégorie de la population). Il fallait manger pour satisfaire son appétit en premier lieu (il semble qu'il n'était pas mince), mais il fallait aussi manger en quantité parce que le savoir vivre l'exigeait !!!
J'en veux pour preuve la curieuse raison que donne l'auteur de ce fort long poème du " Castoiement ", sorte d'instruction que donne le père à son fils, le titre entier en est " Li castoiement que li pères ensaigne a son fils "
Dans le texte le fils demande à son père " quand je suis à table chez un hôte, dois je manger peu ou beaucoup ?? "...et le vieil homme de répondre "mange le plus que tu pourras, car si tu est chez un ami il en sera ravi, et si tu est chez un ennemi il en sera déconfit !!!!! "
PS: comme d'habitude la documentation provient de la BNF, et je ne remercierait jamais assez ces gens de mettre en ligne cette documentation M de V
Essayons de combler cette lacune, et pour ce faire utilisons les données de A L Franklin, fournissant de précieux renseignements sur la vie domestique, empruntons donc gaillardement à cet auteur ce qui a rapport à l'époque qui nous occupe, c'est à dire le XV siècle !!
Toutes les cuisines étaient semblables, elles ne différaient que par le nombre d'ustensiles et de cheminées. Ainsi dans une cuisine royale, elles ne renfermeront que plus de poêles, poêlons, chaudières et chaudrons que celle de Georges de la Tremoille, si ce n'est 4 grills, 2 lèchefrites, passoires et autres mortiers
Les viandes et le poisson étaient rôtis ou bouillis, l'art du Queue de Bouche ne se manifestait que par la variété de ses sauces. Et quelles sauces !!!!!, l'amour des épices et leurs mélanges incroyables étaient poussés aux dernières limites
Mais fournissons un exemple afin de marquer les esprits en ce qui concerne les quantités en stock dans les différentes maisons
Prenons la liste de l'inventaire de la maison de Jeanne d'Evreux après sa mort, elle est significative !!. Trois balles d'amandes, 6 livres de poivre noir, 23 livres de gingembre, 13 livres de cannelle, 5 livres de graines de paradis (grande cardamome), 3 livres de girofles, 1 livre de safran, 1 livre de poivre long (beaucoup plus onéreux), 1 quarteyron de macis (coque de la muscade), 1 quarteyron de fleur de cannelle, 3 quarteyrons d'espies (fleur de la grande lavande), 5 livres de sucre commun et 20 livres de sucre fin, énorme !!! Pour info le quarteyron représentait 26 livres au poids !!!!
Parmi toutes ces épices si chères et si rares, donc si précieuses, venant de contrées reculées de l'Orient, de Ceylan, des Moluques, dont à l'époque on ignorait jusqu'au nom !!!, on ne voit pas figurer un condiment spécifique à la France, et qui se trouve être l'orgueil de la gastronomie Française actuelle ????, nous voulons parler de la Truffe, et cependant elle était déjà appréciée. Ceci fut une découverte parmi tant d'autres de Siméon Luce
Car si l'on en croit d'aucuns notre truffe n'aurait été connue qu'à la fin du XVI siècle !!!. Or en dépouillant les registres de la comptabilité de jean Duc de Berry, frère de notre monarque Charles V le Sage, il trouva de nombreuse pièces prouvant que le Duc savait apprécier ce savoureux tubercule !!. La truffe aura même un détracteur réputé en la personne du poète Eustache Deschamps (voir article), qui attaque avec acrimonie le précieux tubercule !!
Puis un Tirrel dit Taillevent, l'auteur du Viandier, qui nous donne quelques recettes !, voyons celle de son brouet d'Allemagne : prenez oeufs frits dans l'huile, puis prenez amandes que vous pelez et pilez, ensuite émincez des oignons que vous ferez frire. Prenez les ensemble et faites chauffer dans un bouillon de viandes. Pendant ce temps broyez ensemble gingembre, cannelle, girofle et un peu de safran en mortier, puis le mouiller de verjus.
Il vous faut ensuite mettre votre préparation d'épices dans votre bouillon, celui ci doit être liant et pas trop jaune. Vous me direz qu'à lire comme cela, il semble simple de réaliser cette recette ????...mais à déguster !!!!!!!!
Le Ménagier de Paris nous fourni lui d'utiles indications sur les moeurs du commencement du XV siècle, il nous dresse un menu de dîner à quatre services. Nous n'en donnerons pas la longue énumération, mais remarquons seulement l'abondance des rôtis, des poissons, et des pâtés !!!, l'absence pratiquement systématique de légumes et de fruits, sans compter la rareté des plats de desserts
Nous signalerons cependant quelques plats étranges comme le Brouet d'Allemagne dont nous avons parlé plus haut, de l'arbaloustre qui nous est totalement inconnue ???, la rosée de lapereaux et d'oiselets, le lait lardé (mélange d'oeufs de lard et de lait frits ensemble) Mais rien que pour le plaisir des papilles donnons la recette d'un met très recherché à cette époque, je veux parler du Chapon à la Doline !!
Après avoir fait cuire le chapon ( qui selon certaines sources était préalablement bouilli avant d'être rôti), faisons griller du pain blanc, que nous tremperons ensuite dans un vin fort et vermeil, puis prenons oignons que nous ferons frire dans du saindoux, nous passerons ensuite le tout à l'étamine (passoire). Ajoutons les incontournables épices chères à nos grands ancêtres, cannelle, muscade, clous de girofle, sucre et un peu de sel. Après avoir porté à ébullition notre mixture nous la verserons sur notre chapon
Je vous passe les queues de sanglier, le blanc manger, et tous les rôtis de chairs de venaison et pâtés de boeuf, puis les poissons, pâtés de poissons, tourtes et autre rissolles de brêmes ou de saumon, lamproies, tanches, plies et anguilles !!!!
Ce que mangeaient nos pères nous ne pouvons vraiment le concevoir, mais il semble que les anémiés devaient être à cette époque fort rares (du moins pour une certaine catégorie de la population). Il fallait manger pour satisfaire son appétit en premier lieu (il semble qu'il n'était pas mince), mais il fallait aussi manger en quantité parce que le savoir vivre l'exigeait !!!
J'en veux pour preuve la curieuse raison que donne l'auteur de ce fort long poème du " Castoiement ", sorte d'instruction que donne le père à son fils, le titre entier en est " Li castoiement que li pères ensaigne a son fils "
Dans le texte le fils demande à son père " quand je suis à table chez un hôte, dois je manger peu ou beaucoup ?? "...et le vieil homme de répondre "mange le plus que tu pourras, car si tu est chez un ami il en sera ravi, et si tu est chez un ennemi il en sera déconfit !!!!! "
PS: comme d'habitude la documentation provient de la BNF, et je ne remercierait jamais assez ces gens de mettre en ligne cette documentation M de V
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