Tommaso Benvenuto da Pizzano, est médecin et Astrologue ayant une très grande réputation de part ses prédictions, très en vue à la cour il meurt en 1387 à l'âge approximatif de 80 ans.
Christine reçoit à la cour une éducation soignée, mais pas autant que son père le désirait, car l'épouse de ce dernier souhaitait cantonner sa fille dans les travaux d'aiguilles et les devoirs d'une femme de cette époque. Néanmoins cette enfant très douée va développer petit à petit un gout certain pour les lettres, quoi d'étonnant à la cour d'un roi lui même fort versé dans ce domaine, qu'elle va d'ailleurs côtoyer très souvent.
Mariée à l'âge de 15 ans à un secrétaire du roi. Etienne du Castel a 21 ans est un homme savant et vertueux qui va bénéficier d'un office de notaire royal, un amour réciproque unissait le couple, de cette union 3 enfants vont naître.
Malheureusement pour Christine leur union sera de courte durée, Etienne va mourir victime d'une épidémie dans la même année que son père en 1387 à l'âge de 31 ans, laissant Christine seule avec ses enfants et une détresse financière difficile à juguler.
Elle parviendra néanmoins pendant cette période de 14 ans de vaches maigres à se maintenir à la cour de Charles VI sans déroger. Elle reste veuve et ne souhaite pas se remarier
Pour subvenir aux besoins de sa famille, elle entreprend d'écrire, elle est douée! ce qui lui vaut à la cour l'intérêt de Louis d'Orléans et de la Reine Isabeau de Bavière,
Elle est admirée au sein de cette haute noblesse du roi Charles VI, bien que l'on se méfie à cette époque des jeunes veuves qui ne veulent se remarier, et que l'on accuse souvent de luxure, ou d'avarice, ce qui dans le second cas serait pure méchanceté vu l'état de ses finances.
Christine rédige des poèmes et des traités moralistes, philosophiques, politiques, et même un traité militaire. Cette figure du courant encore balbutiant de l'humanisme français, devient la première femme à vivre de ses écrits, quel bel hommage à son pays de naissance, celui de Dante, Pétrarque et Boccace.
Connue pour sa prise de position en faveur des femmes, elle participe activement aux débats intellectuels de son époque, notamment dans la querelle littéraire concernant le Roman de la Rose
Querelle qui survient quand Jean de Montreuil rédige un éloge de cette œuvre du XIII siècle de Guillaume de Loris et terminée au XIV siècle par Jean de Meung Christine dénonce vigoureusement dans une lettre ouverte, le mauvais gout et la pauvreté d'esprit de Jean de Meung et lui reprochant sa haine des femmes.
Puis elle attaque l'indécence de ses propos et la fin de son récit qu'elle juge amorale et choquante. Elle s'appuie sur sa position de femme écrivain, sensible aux propos grivois, pour fustiger l'aspect de cette œuvre, disant même que les termes employés ne peuvent servir ni le style, ni la visée morale que semble affecter leur auteur.
Puis elle va défendre l'honneur des dames qui dans cette œuvre sont accusées de débauche et d'inconstance. Jean de Montreuil, qui évolue pourtant lui aussi à la cour, ne lui répondra pas directement, mais par personnes interposées, les frères Pierre et Gontier Col.
La querelle prenant de l'ampleur, Christine de pizan recevra l'appui de Jean Gerson, théologien et Chancelier de l'Université de Paris, qui lui aussi prendra part au débat.
Elle poursuivra la querelle par deux écrits de fiction qui réaffirment sa position, et attaque âcrement le roman de la rose et le livre du duc des vrais amans.
Il semble également que notre virtuose de la plume ait diversifié ses activités, notamment dans la supervision et la copie de manuscrits
Le nombre de ses ouvrages conservés et la richesse des enluminures de ceux ci, attestent du succès de ses œuvres, poète et moraliste christine de Pizan se consacre à l'écriture de traités politiques dans lesquels elle se révèle conseillère des princes et ardente avocate de la paix. En 1418, la prise de Paris par les bourguignons va la contraindre à se réfugier derrière la religion et entre dans un couvent ou elle meurt en 1430
Son traité politique sur les faits et bonnes mœurs du sage roi Charles V, qui fut commandé par Philippe II le Hardi, mais celui ci va mourir avant d'entrer en possession de sa commande.
La biographie de ce monarque, fut composée et rédigée à l'aide de chroniques, notamment les grandes chroniques de France, mais également avec de nombreux souvenirs personnels de Christine qui avait côtoyé si souvent ce roi pendant son enfance.
Elle fait aussi un long travail de recherche auprès des gens qui côtoyèrent Charles V, mais également auprès de ses proches, récoltants de nombreuses anecdotes sur lui.
PS: Jean de Montreuil, homme d'état, humaniste, et écrivain politique Français né en 1354 et mort assassiné à Paris en mai 1418, lors de la prise de la ville par les Bourguignons. Il fut secrétaire du roi Charles VI le fou vers 1390.
Les historiens du moyen âge sont le plus souvent des clercs, comme l'auteur anonyme du journal d'un bourgeois de paris, ou le Carme Jean de Venette, le Chanoine Jean le Bel, le prêtre Jehan Froissart, les moines de Saint Denis, Michel Pintoin et Jean Chartier, mais leur public était composé de laïcs qui les lisent plus volontiers en langue vernaculaire qu'en langue latine
Ces Laïcs prennent eux même la plume pour écrire l'histoire de leur temps tel un Enguerrand de Monstrelet ou Gilles le bouvier au milieu du XV siècle
Ce n'est pas un hasard si la première femme de lettres de l'histoire de France , Christine de Pisan apparaît à la fin du XIV siècle, au delà des hasards de sa vie, elle s'inscrit dans le courant de laïcisation de la connaissance de son époque, qui lui permet d'accéder au savoir en cours a son époque M de V