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dimanche 14 octobre 2018

N°245) Reclus Urbain au Bas Moyen âge

La vie de reclus ou recluse, exige un minimum d'organisation,et l'accord du corps de la ville, celui ci ne peut vivre enfermé sans s'assurer du minimum vital et d'un servant ou une servante avant d'entrer dans son reclusoir

Le reclus est totalement dépendant, par rapport à un ermite qui lui est auto suffisant il peut vivre de son jardin, de la cueillette ou des aumônes.

Bien sur plus la cité est importante, plus elle attire de monde, que ce soit les marchands, les pénitents, des pèlerins, colporteurs et ouvriers du bâtiment, plus elle pourra avoir de reclus à entretenir, mais ou trouve t'on les reclusoirs ??  On les trouvent dans cinq lieux différents qu'ils soient de passages ou de rassemblement








On les trouvent associés aux églises, aux enceintes fortifiées des portes de la cité, aux établissements hospitaliers et aux léproseries.

De nombreuses raisons justifient la présence de reclusoirs dans les églises, d'abord la vocation pieuse du reclus, puis l'intervention obligatoire du pouvoir ecclésiastique pour l'autoriser, de nombreuses églises en Paris avaient leur reclus, sans oublier celui du cimetière des innocents accolé à la chapelle

Les enceintes urbaines abritaient donc de nombreux reclus, surtout aux portes et dans les tours, c'est le cas à Toulouse à Saint Michel du Barri, lorsqu'en 1534, la municipalité de Montferrant veut faire réparer une porte de la ville elle est obligée de faire évacuer son reclus

Les villes en bord d'eau installent souvent le reclus à l'entrée du pont ou sur le pont lui même. Florence avait sur l'un de ses ponts toute une série de maisonnettes de reclus, placées sur chaque pile. Toulouse avait deux reclusoirs sur le pont neuf

Si les reclusoirs des hôpitaux sont fréquents, dans notre région on repère bien ceux des léproseries de Bordeaux, Périgueux et Toulouse. Le rituel de séparation des lépreux du monde des vivants et l'enfermement solennel des reclus semblent confondus dans leur vocation pénitentielle










Mais à quoi ressemble un reclusoir ?, la plupart du temps ce que l'on en retrouve ce sont les signes d'arrachements sur les murs des églises auxquels ils étaient accolés, ou encore, l'ouverture désormais murée qui permettait au reclus de voir l'autel afin d'assister à l'office

Cependant il y avait deux ouverture dans un reclusoir, l'une comme on vient de le dire tournée vers le sacré et l'autre tournée vers le monde réel des habitants de la cité. Par celle ci entraient les victuailles et tout ce qui pouvait être nécessaire au reclus. Dans ce cas la question se pose y avait il porte ou pas !!!!!

Si l'on se réfère à la symbolique, le reclus est considéré mort au monde et cette loge sera son lieu de sépulture ? Les rituels conservés laissent penser que l'issue serait maçonnée ? alors que la règle du IX siècle signale seulement que l'évêque du lieu y apposerait son sceau ?

Mais cette rigueur ne semble pas s'appliquer partout, pour moi elle devait être fonction du contrât passé entre le reclus et les ecclésiastiques, car une personne comme Bisina de Venise s'était réservé le droit face au clergé de Sainte marguerite, de sortir une fois l'an, de nuit, afin d'assister dans la Basilique Saint Marc à la vigile de l'ascension. On peur supposer que l'on ne démontait pas la maçonnerie tous les ans et que sa porte était simplement fermée à clef









Les dimensions de cette loge de reclus sont variables mais exiguës. La règle prévoyait une cellule de 3 mètres sur trois mètres, la plupart des reclusoirs attenant aux églises étaient placés au niveau du coeur, souvent sur le mur nord.

Mais ils pouvaient aussi être aménagés sous les portiques, comme en Italie, ou les églises possédaient un avant corps qui servait souvent de lieu de sépulture, rappelant ainsi la relation privilégiée du reclus avec la mort



PS: article tiré des écrits de Madame Paulette l'hermite Leclercq....M de V


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