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lundi 8 octobre 2018

Le Divin Rabelais entre Moyen âge et Renaissance 1/3

Celui que l'on nommait Alcofibras Nasier ou encore Séraphin Calobarsy, qui devait selon l'expression de Chateaubriand " créer les lettres françaises ", est né en Touraine dans les dernières années du XV siècle. Ce qui me permet de faire cet article bien que le moyen âge soit déjà terminé.

Pour moi il se situe à la charnière entre moyen âge et renaissance, car si il évolue au XVI siècle ses études n'en furent pas moins prises dans le carcan ecclésiastique de ces institutions qui demeurent toutes médiévales, nous verrons pourquoi !!!!

On ne sait, ni quelle année, ni en quel lieu Rabelais va naître et si son oeuvre reste pour beaucoup une énigme, sa vie, il faut bien l'admettre comporte bien des zones obscures !!

Selon les époques les hypothèses  varient, on place sa naissance, selon les auteurs du XVII siècle vers 1490, au XVIII vers 1483, puis Abel Lefranc le fait naître en 1494, aucune date n'est sure !!!

Quand au lieu de sa naissance est ce Chinon lieu de résidence de ses parents ou Seuilly, ou ils disposaient d'une maison de campagne nommée "la Devinière", car ce nom revient fort souvent dans les écrits de François Rabelais. La encore aucune certitude nous restons dans le flou artistique, on ne peut avancer que des hypothèses, mais cela ne peut être pris comme vérité historique !!








Ce nom de la Devinière revient fort souvent dans ses écrits, Gargantua, naît dans une prairie tout à côté !!! C'est tentant de croire à la tradition locale, selon laquelle notre Auteur serait né dans la maison des champs de ses parents, mais voila cela reste une tradition, rien n'est moins sur !!

Sur sa famille nous avons quelques données, son père, Antoine Rabelais était avocat au siège de Chinon, il descendait d'une famille aisée de paysans de la région. Son épouse, née Dussoul, mère de François était elle aussi issue d'une famille aisée

Il y eut quatre enfants, Françoise, Jamet, Antoine et François, il semble que sa mère meurt en le mettant au monde. Si l'on ne peut établir avec précision son état civil, nous pouvons cependant le situer dans l'histoire. Il naît fin XV siècle en même temps que la Renaissance, période ou personne ne se rend encore compte que le monde est en plein changement

Il appartient à cette classe montante de la Bourgeoisie, qui va unir ses efforts à la royauté, contre la noblesse toujours aussi indocile. François aura le sens des réalités et du concret, c'est un homme d'esprit rationnel possédant cette finesse des gens du terroir !








Les années passant au sortir de l'enfance, dans cette ambiance rurale, il lui faut songer aux études sérieuses. C'est à partir de ce moment que François s'enfonce dans "la nuit du moyen âge", de ces écoles monastiques, venues de son proche passé. Il recevra donc une éducation traditionnelle, celle dont il se moquera dans son Gargantua !! En ce début de XVI siècle, comme dans les siècles précédents, l'enseignement est dispensé par l' église et bien sur elle se faisait dans la langue des doctes " le Latin ", Rabelais abandonne donc la langue de sa Touraine, celle des contes et légendes de son oncle Frapin et des paysans de Seuilly. Il pratiquera la Théologie Scotiste (Jean Duns Scot), qu'il nommera lui même plus tard avec humour "les Barbouillamenta Scoti". Mais s'il se moque copieusement de ses études il en gardera  une somme de connaissances très utiles, faites d'habitudes et de tournures d'esprit, notamment dans ses argumentations, en utilisant la méthode Scolastique contre la Scolastique !!

Notre François porte donc à Fontenay, le Froc de bure, la ceinture de corde autour des reins et va pieds nus ayant fait voeu de pauvreté, sa vie est réglée par les offices, les prières, le travail et la cloche tout au long de chaque jours. Mais les Cordeliers vivaient joyeusement, aimant les facéties et les gauloiseries, que ce soit au réfectoire ou en dehors des offices réglant cette vie monastique. Le rire de Rabelais sera bien souvent un rire de Cordelier !!









Mais les rires et les plaisanteries des moines ne sont pas tout et la vie bien réglée du Monastère va lui devenir insupportable. Il cherche pour rompre la monotonie de cette vie conventuelle à s'initier au savoir profane, pour ce faire il s'oriente vers l'étude du Grec.

Entreprise pour le moins difficile à cette époque, la mode en était venue d'Italie à la fin du XV siècle, mais dans ce début du XVI siècle il n'y avait guère qu'une dizaine d'hellénistes en Paris et un seul imprimeur de Grec !!. Alors imaginez en province du côté de Chinon. Or dans son Monastère un moine du nom de Pierre Amy travaillait fort le Grec, dans ce tout nouveau domaine que l'on nomme Philologie, Rabelais se lie d'amitié avec lui  et fera de rapides progrès

Mais voila, un beau matin de l'an 1523, le supérieur de son monastère confisque les livres de Grecs de Rabelais et d'Amy, pourquoi me direz vous ???. Dans cette même année Erasme avait publié ses commentaires sur le texte Grec de l'évangile de Saint Luc et en France même les théories de Lefèvre d'Etaples gagnaient du terrain à l'intérieur du Clergé, voila de quoi secouer les institutions de nos ecclésiastiques !!!









La Faculté de Théologie, la Sorbonne, gardienne de l'orthodoxie avaient bien tentés de défendre le Dogme à coups d'arguments scolastiques, peines perdues, finalement ils avaient  décidés d'interdire purement et simplement l'étude du Grec !!

Il fallait donc trouver au plus vite un monastère plus libéral que celui des Cordeliers, Amy partira le premier pour se réfugier dans une Abbaye Bénédictine d'Angers. Rabelais quand à lui ne veut pas partir sans ses livres, il attendra.

A quelques temps de la ils lui furent finalement rendus, il demandera aussitôt au pape la permission de passer dans le monastère bénédictin de Maillezais proche de Fontenay le Comte.

Ce transfert n'avait été possible que grâce à l'appui de l'évêque et Abbé de Maillezais, Geoffroy d'Estissac





PS: le personnage nécessite plusieurs articles et votre copiste s'en excuse M de V



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