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jeudi 6 avril 2017

Vie et mort d'un Chevalier au XIV siècle


L'activité guerrière est si honorée et indispensable au moyen age qu'elle constitue la raison d'être de toute ou presque la catégorie sociale de la noblesse, cette période semble requérir des hommes en pleine force de l'âge, capables de manier l'épée, la lance, masses et haches tant à l'entrainement qu'au combat.

Dépasser 60 ou 70 ans pour un Chevalier semblerait à notre époque un exploit hors du commun, pourtant au XIV siècle le cas ne semble pas si rare.

La démographie historique nous démontre qu' environ 10% d'une classe d'age atteignaient 60 ans, l'élimination massive se produisait dans les premières années de la vie car le tiers d'une génération disparaissait avant d'atteindre les 20 ans d'age.

Dans le milieu des hommes de guerres les hasards du combat s'ajoutaient aux mortalités ordinaires, restreignant encore plus leurs chances d'atteindre la vieillesse.









Les études faites en Angleterre nous fournissent un exemple précis, entre 1330 et 1449, période de conflits permanents, guerre de cent ans, épidémies de peste, guerres civiles et famines, on estime que presque 50% des combattants de plus de 15 ans mouraient à la bataille et que sur 100 naissances mâles issus de la noblesse et voués à la guerre seulement 8 individus étaient vivants après 60 ans


La vie était rude et les gens ne l'étaient pas moins, la compassion chez les hommes de guerre n'était pas une vertu cardinale, on laissait cela aux Clercs, et même eux ne brillaient pas toujours par l'amour de leur prochain.











Mais dans ce siècle ce n'est pas l'age qui importe, mais les capacités physiques, ce n'est jamais le vieux qui est rejeté mais le faible; au guerrier la vieillesse apporte renommée, prestige et respect, cela tant qu'il est capable de tenir son rang à la bataille.Toute idée de retraite est donc exclue, il manie les armes jusqu'à l'extrême limite de ses forces, puisque l'hommage vassalique l'engage jusqu'à la mort.

Ceux qui survivaient aux tournois, aux accidents de chasse, aux batailles, aux maladies, aux excès de viandes grasses et de vins, à l'apoplexie, ainsi qu'aux pantagruéliques festins de l'époque étaient de véritables forces de la nature!

Ces colosses étaient tout à fait capables de tenir leur rang à la guerre s'ils avaient passés le cap de la vingtième année et ce jusqu'à 70 ans! sir Calverley meurt à 78 ans et sir Robert Knolles à 83 ans








Pour le chevalier sans fief, la fin est on ne peut plus saumâtre! Celui qui voit ses forces décliner, et qui ne peut l'âge venu tenir son rang, soit dans une compagnie, ou dans la Lance d'un seigneur, se doit de se retirer.

Une seule option s'offre à lui s'il veut survivre ! il doit entrer en religion au sein d'un Cloître ou d'une Abbaye afin de trouver toit, pitance et sécurité.

Il se rendra utile à la communauté, dans les travaux de tous les jours, culture, jardinage, infirmerie, cuisine, hostellerie etc... selon ses compétences et les savoirs qu'il a acquis tout au long de sa vie.


La gloire et les honneurs ne sont pas pour les simples combattants, il finira donc ses jours dans l'exercice de la pénitence et de la prière, nécessité faisant loi! afin d'assurer la sécurité de ses vieux jours










A sa mort le gisant de son caveau le représente armé de toutes pièces, avec ceinture et épée au côté, par dessus revêtu de l'habit de l'ordre monastique auquel il appartient et sous ses pieds, on trouve l'écu blasonné de ses armes en forme de planchette



PS: La passion que nous avons pour la période médiévale ne doit pas nous faire oublier, la dure réalité de la vie à cette époque. M de V


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