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lundi 28 mars 2022

Le Japon médiéval des Ashikaga

Pendant que faisait rage en France la Guerre de Cent ans, 116 pour être précis, au Japon, une puissante famille de guerriers, les ASHIKAGA allaient s'emparer du Shogunat et s'établir à Kyoto,pour environ deux siècles et demi !!!!

C'est au début du XIV siècle que des conflits de succession pour le trône Impérial s'accentuent et les tentatives, bien que vaines, d'invasion de l'archipel par les Mongols n'avaient pas arrangé les choses !!!. Le " BAKUFU " (gouvernement militaire), de KAMAKURA, capitale du Japon de l'époque, était fortement ébranlé !!

Les complots se multiplient contre les HOJO, dynastie de Régents possesseurs du SHOGUNAT, seul vrai pouvoir de ce  pays, mais gouverné par un Hojo débauché peu apte au gouvernement ! C'est un Empereur qui va décider de se débarrasser des Hojo et du Shogunat !

En 1318 c'est l'empereur GO DAIGO qui va prendre la tête du complot dans le but de renverser le gouvernement militaire des Hojo de Kamakura, mais voila, comme dans tout complot comprenant plus d'une personne !!!...il y va y avoir des fuites ! qui vont remonter aux oreilles attentives du clan dirigeant des Hojo !





Les Hojo ne vont pas mollir, au courant du complot ils envoient une expédition de plus de 3000 hommes afin de châtier les traîtres, Go Daigo s'enfuit, mais il sera fait prisonnier en 1331, puis exilé sur l'île d'Oki. Ses partisans vont continuer la lutte et bientôt Go Daigo est de retour à Kyoto ou il installe une cour provisoire !

Le gouvernement militaire Hojo lui détache deux armées pour le soumettre, l'une commandée par un Hojo et l'autre par un général du nom de Takauji ASHIKAGA, chef d'une riche et puissante famille de l'Est !!

Takauji va rapidement se retourner contre les Hojo et se déclarer en faveur de l'Empereur exilé Go Daigo c'est grâce à la puissance du Clan Ashikaga que l'empereur rentre dans sa capitale en vainqueur en 1333

Les Hojo vont être anéantis et la capitale Kamakura détruite, Go Daigo règne désormais sans partage et sans Shogunat !!, mais cet empereur ne parviendra pas à conserver ce pouvoir plus de trois ans !

Pour restaurer sa gloire il avait ordonné la construction d'un nouveau palais Impérial, mais financé par un vingtième des revenus de ses Vassaux et Intendants, lourde erreur !!, cela suscite le mécontentement des guerriers et du plus puissant d'entre eux Takauji Ashikaga, il va pas être à la fête le Go Daigo !!!!!






De plus Takauji s'était vu refusé, par l'empereur, le titre de " Sei-i-tai Shogun " ou commandant en chef, vénère notre Takauji regroupe les mécontents et fait éclater la rebellion au début 1336. Il est le vrai Maître de Kyoto ! et Go Daigo doit une nouvelle fois fuir pour se réfugier dans la région de Yoshino

Il s'y installer et va établir une cour dite " du Sud ", pendant ce temps Takauji installe un nouvel empereur à Kyoto, dans une cour impériale dite " du Nord "

Pendant près de soixante ans !!!, jusqu'en 1392, le japon sera doté de deux Empereurs !!!. Takauji met en place un nouveau Bakufu et sera proclamé Shogun, rétablissant ainsi ce titre au profit de son Clan !

Le Shogunat Ashikaga va surveiller, comme le lait sur le feu, les deux empereurs et Takauji instaure sa loi sur tout le pays. Il fixe sa résidence dans le quartier Muromachi de Kyoto. Ainsi le Shogunat Ashikaga sera connu sous le nom de période Muromachi de 1336 à 1573 !!!!. Oui braves gens vous avez bien compté 237 ans !!!!!






Cette période sera riche en réalisations culturelles et parmi celles ci, la plus originale demeure la création d'une nouvelle forme de théàtre lyrique " le Nô ", issu de la tradition du spectacle de pantomines Japonais " le Sarugaku "

Il se présente comme un drame musical dansé et masqué. Ses règles sont fixées dès le XIV siècle, pour devenir très rapidement le divertissement favori de la classe noble, comme de celle des guerriers !!

C'est sous le Shogunat du Clan Ashikaga que le Boudhisme Zen, venu de Chine, prendra une grande ampleur au Japon. Rinzai, le premier centre Zen japonais devient très vite un centre artistique, ou l'on enseigne la caligraphie, la peinture à l'encre de Chine, ainsi que l'art de composer des jardins et de conduire la cérémonie du Thé

Cette cérémonie, véritable institution des monastères Zen, va s'ouvrir peu à peu aux Laîques. C'est la traduction imparfaite du mot Japonais " Chanoyu " qui signifie littéralement " eau chaude pour le Thé "

Elément important de la culture Japonaise qui se déroule selon les principes Zen de simplicité et de rusticité, avec des gestes harmonieux et soigneusement contrôlés !






Autour de cette cérémonie incontournable du Japon médiéval, se développeront d'autres Arts, comme la céramique, avec la création de poteries sobres et rafinées, celle de la Laque, du métal et de l'Art floral

L'architecture des maisons de Thé comportaient toujours un jardin inspiré fortement par le Zen. Nobles et guerriers de Kyoto bientôt convertis au Zen feront construire de nombreux monastères




PS: veuillez excuser cette intrusion dans " les Moyen Age " d'autres horizons et par delà les mers...mais votre copiste nain accéde ainsi à la demande d'un ami lecteur assidu de ce Blog...il y aura peut être d'autres articles de même facture M de  

lundi 7 mars 2022

Un Impôt Nommé La Maltôte

La Maltôte ou Malestautes au XIII siècle dont le terme fut emprunté au latin Médiéval, de Malatosta/Malatolta, composé respectivement de Mal/mal et de Tolta/enlevé. C'était un impôt extraordinaire  qui s'appliquait aux biens de consommations courantes et qui avaient, bien sûr, déjà été taillés une première fois !

La Maltôte fit beaucoup de mal a la population, mais ce fut bien pire pendant la guerre de cent ans, car cet impôt était prévu pour financer le coût de l'Ost lors des batailles de nos conflits guerriers, ainsi que les travaux de fortifications des cités et des forteresses

Le Roy touchait de l'argent en affermant cet impôt à des financiers nommés Maltôtiers qui récupéraient leur mise de départ en se déchaînant sur le pays. Cette race aux doigts crochus pressurait le manant autant comme autant. Le souci premier de cette organisation était que fort peu des pécunes perçues, en retour, par nos Maltôtiers, arrivaient dans les caisses de l'état !

Il faut attribuer au Roy de Fer la généralisation de ce déplorable système qui abandonnait des revenus de la France, aux mains de gens peu scrupuleux qu'il avait affermés pour les lever !, il touchait dans l'immédiat le montant de l'affermement, bien sûr, mais sacrifiait les ressources du pays à ces financiers et prêteurs sur gages qu'étaient les banquiers Lombards et les Juifs ! 






Ces financiers, pour ne pas les nommer autrement !, se partagèrent l'exploitation de cet " impôt à ferme ", étant désormais affublés du terme méprisant de Maltôtiers, ces éternels ennemis du peuple vivaient de leur misère et s'engraissaient de leur épuisement !

Mais il faut raison garder, ce n'est point bien sûr le banquier qui allait pressurer le manant, pas plus qu'un ministre comme Enguerrand de Marigny, qui finira pour cette raison au gibet de Montfaucon !

On adjugeait à vil prix  cette mission à des hommes de paille qui leur étaient dévoués et cet adjudicataire se trouvait dans l'obligation de pressurer le populaire par tous les moyens à sa disposition ! 

Seulement voila ! Le Roy ne touchait que quelques Deniers sur la masse imposée, car cette nuée de percepteurs détournaient les fonds perçus à leurs profits particuliers !!, le Monarque se voyait donc dans l'obligation d'établir une nouvelle levée de Maltôte pour laquelle les choses se passaient invariablement de la même manière, Financiers, Prêteurs sur Gages, Maltôtiers et hommes de Paille raflaient tout !

Pendant ce temps du Bourgeois à l'Artisan, du Vilain au Manant et du Pécore au Paysan tout le monde était obligé de cracher au bassinet et ils subissaient la poigne de fer des Maltôtiers mordious !! 






La Maltôte se prélevait sur les grains, la farine, le pain et les gâteaux, le miel et les fouasses, le bétail mais aussi la viande, volailles, gibier et poisson, les oeufs et la crème, le lait, beurre et fromage, puis vin, cidre et vinaigre, toutes les huiles. Ajoutons à cela la paille et le foin, le bois et le charbon et pour finir les laines étoffes, chanvres et toiles !!!!

Bref !!! ils ponctionnaient sur à peu près tout ce qui concernait les besoins de première nécéssité, d'une population, qui le plus souvent " dansait devant l'buffet plutôt que de bouffer ce qu'il y avait dedans ". Mais voyons une engeance encore plus sournoise que ces sangsues de Maltôtiers 

C'est une autre sorte de prédateur, mais en plus sournois, je parle du trafiquant d'argent !!...celui qui trouve le moyen, sous un abord aimable, d'ajouter quelque chose à la misère et au sort funeste des pauvres gens !!

Ces Courtiers Voyageurs se déplaçaient comme Tortues avec un petit coffre sur le dos. On les désignaient dans les ordonnances sous le vocable de Tabletiers. Ils parcouraient le plat pays à la recherche de Manants et Vilains à pigeonner !!.Ils troquaient dans les campagnes les monnaies anciennes dont les manants ne connaissaient pas la valeur !!!. bien sûr ces voleurs travaillaient pour des Changeurs et des financiers des cités !!!!






Souriants et avenants ils échangeaient ces pièces de grande valeur contre un belle monnaie toute neuve et reluisante qui venait d'être frappée, mais qui était rognée et ne valait rien...bref de la monnaie d'singe. Ils faisaient comme dans les vieux Contes Arabes, ou jouant le magicien sournois qui échange de vieilles lampes contre des neuves !!! 

On se montrait peu scrupuleux à l'époque sur l'origine de l'or et de l'argent et on le ramassait ou il se trouvait, même dans la fange si elle s'y trouvait !. Alors que déjà faux Monayeurs, par l'altération des monnaies, les Roys, vont se faire les complices de ces malfaisants " A voleur, voleur et demi ! " et leurs vendre l'impunité !!!

Dès que les profits des Financiers Lombards et Juifs, des Changeurs, des prêteurs sur Gages ...devenaient trop scandaleux; le Roy faisait dresser sous leurs nez des Gibets, dont la seule vue amenait nos financiers à composer !! 

Alors après une transaction lucrative pour les caisse du Roy, avec échange de pécunes sonnantes et trébuchantes, voire même le versement d'une rente annuelle, il devenait loisible pour eux de continuer à piller et tondre le populaire !! 



PS: Mais dîtes moi ??? j'voudrais pas gâcher votre joie !! ce serait pas l'genre de personne qui fut projeté au pouvoir chez nous ????...c'est bien ça un Treader hein ???...a moins qu'le nain il a mal lu le scénario M de V  

dimanche 6 mars 2022

N°430) Les Annates Papales

L'institution du jublié créée par Boniface VIII ouvrit le XIV siècle. Ce Pape avait promis la rémission de tous les péchés, rien de moins !, à tous ceux qui viendraient visiter, pendant 30 jours, l'église des apôtres à Rome, que voila une Simonie éhontée !

Comme tout un chacun, hormis bien sûr pauvres et vilains, ils avaient beaucoup à se faire pardonner, l'Europe entière va affluer vers Rome y laissant une rivière de richesses dont le Boniface allait se gorger !!!

S'il faut en croire les textes de Villani, que ce spectacle d'affluence de fidèles avait impressionné, on ne trouvait pas moins de 100 000 Romieux en permanence dans la cité, sans compter ceux qui étaient sur les routes tant pour arriver que pour s'en retourner chez eux !!!

Puis au bout d'un an, cette noblesse qui comptait retourna dans ses domaines, ayant la conscience plus légère et l'escarcelle plus plate. Demeurants aussi avides de recharger l'une et remplir l'autre, ils allaient besogner à pressurer Manants et Vilains, pendant que Boniface qui avait grassement prospéré, comptait ses pécunes !!!





Après lui arrivait l'ère des Papes d'Avignon et ces derniers, croyez moi, n'avaient pas moins des doigts crochus à vous tondre un oeuf !. Comme dira Michelet plus tard : Tout ce monde tonsuré croissait des bénédictions du ciel et de la graisse de la terre. C'était un petit monde obèse et reluisant vivant au milieu d'un peuple  affamé, qui commençait à le regarder fort de travers !

Si les relations entre le Roy de Fer et le Pape finissent mal pour Boniface, l'avènement de Clémént V, poussé sur le trône de Saint Pierre par Philippe IV le Bel, rétablissait l'entente cordiale entre Royauté et Papauté. A tel point qu'au lieu de se disputer les Deniers de la France ils allaient se les partager

Clément vint se faire sacrer à Lyon et désigna Avignon " la ville sonnante " comme siège de la Papauté. Hospitalité ruineuse qui pesa sur le pays jusqu'en l'an 1377, mais quand je dis le pays je devrais, soyons honnête, plutôt dire sur le dos du manant et du paysan !

Ce Prince de l'église, tel un Haut Baron du Royaume va faire sa chevauchée autout de sa terre, Clément V va exercer son droit de Gîte et de Pourvoirie ( voir article précédent). Il se mit donc à voyager à travers l'église de France, de Lyon à Bordeaux, en passant par Mâcon, Bourges et Limoges ravageant ainsi plus de cantons, laissant derrière lui le pauvre et le manant désolé de ne plus rien avoir à manger !






Il allait prenant et dévorant d'évêchés en Abbayes avec une armée de serviteurs et de fainéants à sa suite, partout s'abattant comme sauterelles ! Après son passage la place était Ars et vide de toute provende, comme si le pays n'avait pas assez de sa noblesse et de son clergé pour le plumer, lui fallait il en plus la Papauté !!!

A Clément V succéda sous le nom de Jean XXII, Jacques Duèze ou Duez, ou encore Jacques d'Ossa pour certains. Il était fils d'un Bourgeois aisé de Cahors qui faisait profession de savetier (cordonnier). Ce que l'on peur dire c'est qu'il se chaussa de la Papauté avec aisance, se glissant sur le trône comme Renard pour régner comme Lion !...il faut dire que Boniface VIII avait montré l'exemple !

Elu à 72 ans il va règner 18 ans !. Dommage pour ces gras prélats qui l'ayant élu précipitamment, après une longue vacance du Saint siège, pensaient avoir trouvé un compromis avantageux pour eux et le voir mourir rapidement afin de chausser les tatanes de ce fils de Savetier !!!

La plus heureuse invention de Jean XXII fut celle des " Annates " qui devint pour lui une mine d'or aussi féconde que celle découverte par le Boniface avec son Jubilé !. Il faut dire que le Jean XXII avait autour de lui sa famille dévorante qui allait bien profiter !!. Bin oui quoi à l'époque quand on avait un bon poste on faisant profiter la famille mordious !!...c'est humain m'enfin.






Il s'attribuait de sa pleine autorité toutes les prébendes, tous les évêchés et toutes les cures, ainsi que tous les bénéfices vacants pour cause de mort !, ou par suite même d'un simple changement ou déplacement du bénéficiaire. Je vous laisse imaginer l'apport financier au niveau de l'Europe de la chrétienté !!!!

Pour rendre l'Annate plus juteuse et fructueuse il va multiplier les offices Canoniques, augmentant du même coup le nombre d'exacteurs du peuple qui allaient joyeusement pressurer le manant !

Jean XXII déplaçait les gens d'églises dépouillant ainsi les diocèses pendant la vacances de ces postes et ce jusqu'à ce que soit nommé un nouveau pasteur !!!

Bien sur le nouvel arrivant nommé, pressurait à nouveau son domaine car le Pape avait tout raclé pendant la vacance de la cure ou de l'évêché et bien sûr Bourgeois et Artisans des cités, mais aussi Manants et paysans du plat pays en faisaient les frais !!!!

PS: Ne jetons pas la Pierre à Jean XXII (je me gausse, désolé !) nous avons à notre époque les parachutes dorés de nos hauts Barons de la République ou de la Raie Publique selon la façon dont vous désirez l'Orthographier...M de V



lundi 28 février 2022

Le Droit de Prise, de Gîte, Pourvoirie et Repue

Au premier plan de toutes les exactions dont vont souffrir le paysan et le villageois du plat pays il nous faut ranger le Droit de Prise et de Gîte, de Pourvoirie et de Repue. Le Roy et les hauts Barons surtout, dont la suite était fort nombreuse exerçaient impitoyablement sur paysans et manants ce droit. dans les environs de Paris, et sur les domaines des châteaux et manoirs ou ils se rendaient

Ils étaient pillés, dépouillés et chassés de leurs masures par les officiers et fourrageurs de la cour. Ce droit de gîte et de pourvoirie remonte au temps de Charlemagne, il fallait bien que ses " Missi Dominici " expédiés dans les provinces y puissent vivres. Mais comme le but de leurs missions était de réprimer les exactions dont souffraient les paysans il semblait naturel que ceux ci leur fournissent nourriture et gîte

Seulement voila, après notre bon Carolus Magnus vinrent des temps calamiteux ou chaque puissant qu'il soit Royal, Episcopal ou Seigneurial n'ayant que leurs quatre murs, quittaient leurs domaines pour aller en visiter un autre. Alors le Roy, l'Evêque ou le Baron devait se loger, se nourrir et se meubler. Malheur à eux !, toute une cohorte de fouriers, porte chappes, aides de fourerie, preneurs, chevaucheurs, bouchiers, poulaillers s'abattaient autour du lieu visité et opéraient une véritable razzia

Brossons un tableau de ce que nos fourrageurs pillaient chez ces habitants des campagnes environnantes





Tout y passait mordious !, il y avait prise de blé, avoines et autres grains, vins, verjus et vinaigre, foins et feurrres (fourrages), chevaux, charrois et charrettes, harnois lits et couettes, puis coussins, couvertures, draps, nappes et touailles (torchons), mais aussi tables, bancs, tréteaux, huches, huchiaux et tranchoirs 

Pour les victuailles boeufs et vaches, moutons et pourceaux, aigneaux et chevraux, poulailles et chapons, oies et oisons, fromages et aussi buches pour le feu. Du logis à la basse cour on passait ensuite au potager et au verger que l'on dépouillait en un tour de main !!!!

Si la " Corvée " prenait son temps au paysan, la " Taille " prenait son argent, les " Banalités " taxaient son propre pain, la " Dime " ponctionnait ses récoltes et ce droit de " Prise " enlevait tout le reste quand Roys et Barons avaient le malheur de venir se balader sur leur secteur ...Bref c'était la zone !!

Seulement voila, ce n'est pas tout. On ne lui abandonnait même pas les quatre murs dépouillés de sa masure, comme corollaire et complément du droit de prise il y avait le droit de gîte, il n'était pas suffisant de les piller, encore fallait il les virer pour qu'ils aillent dormir ou ils pourraient. Bin oui putentrailles !!, dehors les pécores !! 





Le Roy et les hauts barons couchaient soit au château, au Manoir ou à l'Abbaye, mais la multitude des gens de leurs suites s'établissaient, sans façon, tel des Coucous, sous le toit du manant et du paysan, délogeant hommes et bêtes, à eux de se trouver un abri pour passer la nuit !

Manants et Vilains n'avaient pas même l'espérance de pouvoir retrouver une partie des biens qu'on leur avait enlevé, ou des victuailles non consommées, car seigneurs et barons faisaient preuves de largesses avec les biens pillés !

A chaque changement de gîte sur leur parcours ils distribuaient au matin, dans les  Maladreries et aux Maisons Dieu voisines, les suppléments non consommés des biens pillés !

Il en va de cette exaction qui dure dans le temps comme des autres, une fois bien établie il suffit de la légaliser en créant un nouvel impôt !!. On allait donc vendre des exemptions aux cités, Bourgs et villages, ou encore on le convertissait en une rente à verser une fois l'an !. 

Or donc, grâce à ces privilèges lorsque les pourvoyeurs officiels s'abattaient comme sauterelles sur un canton, ceux qui avaient payés exposaient à leurs portes les lettres patentes !!






Evidemment il fallait bien que nos pourvoyeurs arrivent à en plumer quelqu'uns, ils ne pouvaient rentrer les mains vides vers leurs seigneurs !, alors invariablement le fardeau retombait sur l'museau du manant et du paysans, qui trop pauvre pour payer était encore gros Jean comme devant !!!. Car sans clicailles dans l'escarcelle pas d'exemption !

Des lettres d'exemption sont accordées en Avril 1375 aux habitants de la Chapelle Saint Denis sur Ordonnance Royale, suite à des plaintes formulées par les résidants.

Plusieurs compagnies de Gens d'Armes, plusieurs fois, on fait et tenu long et grand séjour en ladite ville, ayant pris, mangé, bu, puis détruit et gâté grande quantité de biens d'iceux et pillé grande quantité de chevaux servant à labourer les terres arables


PS: la devise étant, " pour qu'il y ait le moins possible de mécontents il faut taper toujours sur les mêmes !! "...Il ne faut pas leurs jeter la pierre !, car à notre époque de Liberté, d'Egalité et de Fraternité....et bien c'est encore le cas !....M de V   

jeudi 24 février 2022

Les Banalités Au Moyen Age

Le Sieur de Brussel, auditeur des Comptes, dans son " Usage Général des Fiefs ", des XI, XII, XIII et XIV siècles nous fait connaître que les Hauts Seigneurs, Barons et leurs Vassaux étaient personnages aux doigts griffus. A tel point que si vous les jetiez au plafond ils s'y maintenaient facilement d'une seule main, la deuxième étant invariablement plongée dans l'escarcelle du manant ou du Vilain vivant sur ses terres !!!

Leur avarice dictait ou ils pouvaient ponctionner le manant afin de le tondre au plus près du cuir, il ne faisait pas bon être un campagnard du plat pays au Moyen âge. D'ailleurs on peu constater que dans nos fêtes médiévales actuelles on trouve fort peu de gens en costumes rêvant d'être un paysan de cette période !

Les premiers titres de " Banalités " sur Moulins, Fours et Pressoirs n'ont été que volonté dure et impérieuse de ces seigneurs à posséder. Si l'on remonte à l'origine des possessions seigneuriales l'entrave de ce privilège Banal était l'une des sources les plus sûres de leurs revenus !

Pause les Gens ! j'entend des faux derche dans mon dos qui récalcitrent, y disent que je fais d'la ségrégation ! Perso le nain a fait 25 ans de reconstitution Historique, et désolé, j'ai jamais vu de gens costumés en Bourbeux venant rêver qu'ils étaient paysans hein ! faudrait voir à pas faire son sournois m'enfin !









Chaque Moulin, Four et Pressoir était assujetti au Ban dont la circonscription s'étendait parfois jusqu'à cinq Lieues à la ronde !...chipotons pas, ça fait environ 20 Kms. Distance énorme pour le paysans de l'époque surtout si l'on tient compte de l'état des chemins, des périls et des moyens de locomotion de l'époque !!!

De plus si notre paysan est dans l'impossibilité de franchir cette distance et se mettait à frauder sur le blé, la farine, le vin ou les noix, on se saisissait de sa charrette et de son cheval ou de son boeuf !, puis on agrémentait cette punition d'une amende qui serait partagée entre le seigneur et celui que travaillait au moulin, au four ou au pressoir, notre manant était gros Jean comme devant !!!

Etant dit, que si le hasard faisait mal les choses et que le Moulin, le pressoir ou le four soit défaillant sur le domaine, les manants assujettis au Ban étaient obligés d'aller vers celui du Seigneur suzerain de son Baron qui se trouvait d'évidence beaucoup plus loin mordious !, portant eux mêmes blé au moulin, pâte à cuire au four, raisin au pressoir 

Seulement voila ! si notre paysan devait emporter plus loin et hors des limites du Ban ou il vivait ses matières premières il devait payer une taxe nommée " Moute sèche ", ce qui au final augmentait d'autant le prix de revient final de son pain. La première Banalité à disparaître sera celle du Four Banal, mais elle n'interviendra qu'au XVIII siècle !! 










Le seigneur avait également la banalité de " Tor et Ver ", c'est à dire qu'il était seul à avoir le droit de posséder un Taureau et un Verrat on lui amenait donc au montoir ses animaux, ce qui lui rapportait bien évidemment de gros bénéfices sur la reproduction 

Ces Banalités des Seigneurs, Barons et Ecclésiastiques tondaient à ras le paysan, profitaient de leur faiblesse, contraignant ces derniers à passer contrat avec eux ils n'avaient pas d'autre choix, c'était l'obligation de pourvoir à l'enrichissement du " Saigneur, (humour) " quel qu'il soit, et la Banalité ajoutée à la Corvée alourdissait sérieusement le Carcan du Paysan !!

Ajoutez à ces " Banalités " et " Corvées " l'impôt sur le Sel que l'on nommait Gabelle, car il en fallait pour cuire le pain !!. On est en droit de penser que l'on a toujours payé pour le sel, mais ce n'est que sous Philippe VI, Premier des Valois, que l'on va le réglementer et établir partout sur le territoire des Greniers à Sel, en voila une marchandise très lucrative pour le gouvernement !


PS: Oui je sais que c'est une Corvée de lire mes Banalités, mais faites un effort les gens si vous aimez bien le Nain M de V  

mercredi 23 février 2022

L'Insidieuse Corvée du Moyen âge

Cette Corvée est sans doute, de toutes les exactions Seigneuriales celle qui fut la plus odieuse et la plus justement détestée par les campagnards du plat pays, car elle est contemporaine des premiers affranchissements, bref le prix de la liberté contre des jours de corvées !!!

Comme l'asservissement était le résultat de l'usurpation violente des terres, la Corvée pour le Franc Tenancier, se trouve frappée d'iniquité dès son origine !

Pour un Serf dans sa vie de misère qui ne pouvait donner de l'argent, n'ayant déjà pas toujours du pain pour lui et sa famille, donnait en lieu et place son temps, son corps et son travail, la Corvée dans son principe devait être moins lourde que l'achat ou le Bail pour le Franc Tenancier !

Mais la Corvée répondra et satisfera à tous les travaux que put réclamer le châtelain souverain sur ses domaines. Or donc le manant, en plus de son travail sur son lopin de terre, fournissait charrois et charrettes, harnois, bêtes et conducteurs pour les besoins du château, curer les fossés, battre les douves du château afin de protéger le sommeil du seigneur pendant la saison du chant monotone des grenouilles !!!

Ne riez point les gens j'ai fait un article sur le Blog au sujet de ces grenouilles médiévales, mais encore à notre époque nous avons des vacanciers qui se plaignent du chant de ces charmantes bestioles la nuit !!!






Ils transportaient également les matériaux pour la construction du château, du moulin et du four Banal, ainsi que pour leurs réparations. Ils vidaient les écuries et portaient le fumier aux champs et rentraient les chaumes

Quand le besoin se faisait sentir ils oeuvraient aussi avec les ouvriers Maçons, couvreurs, tailleurs de pierres et charpentiers, donc ils étaient portefaix, si vous préférez manoeuvrier, pour le château, église ou Abbaye. Mais ils entretiennent aussi les chaussées du domaine, curaient les étangs, stabilisaient les berges des rivières et le bief du moulin

Si par malheur notre manant restait sourd à l'appel du cor qui le matin cornait l'appel à la Corvée il était passible d'une amende et le Seigneur du lieu, était en droit, en guise de punition, d'enlever portes, volets et fenêtres (si tant est qu'il y en eut), de leurs modestes masures !!!

Quelques uns lavaient le linge du château, d'autres plumaient les volailles prévues pour leurs agapes et s'ils avaient de la chance on leur abandonnait les plumes, les abats, têtes et col !, munificente faveur mordious !!! voila une générosité que le paysan ne risque pas d'oublier jusqu'à la fin de ses jours putentrailles !!!






Si Roys et Parlements s'opposèrent à la tyrannique et fort lourde main des seigneurs et barons, des ecclésistiques et Abbés Mitrés des Monastères de tout poil, nous ne pouvons que constater l'échec et la complète impuissance des ces derniers !

Ajoutons qu'ils n'étaient pas les seuls, car il y eut même des villes qui se firent accorder, sous Charles V le Sage et sous Charles VI le Fou, son fils, des Corvées sur le dos de nos campagnards afin de travailler aux fossés, murailles, tours et portes de leur cité !!. On se pose la question ?, une fois que le malheureux paysan avait donné au seigneur, au clergé ou à la cité ses trois jours de corvées par semaine...que lui restait il ????

Ajoutons à ces trois jours par semaine, les 52 dimanches chômés, puis les nombreuses fêtes religieuses, si lucratives pour le clergé, mais chômées également par le paysan il lui restait fort peu de temps pour nourrir sa famille et travailler son champ !!!

Il faut ajouter à cela les temps de troubles et de guerres, dont trêves et traités allongeaient la durée comme escargot sur salade !!. C'était encore le paysan qui en subissait la plus grosse part, mais la encore quand ils se réfugiaient en château, abbaye ou cité on hésitait pas à les utiliser mordious !!






Nos manants du plat pays abandonnaient au fer et aux flammes leurs masures pour se réfugier derrière les murailles ou Seigneurs et Barons des châteaux, Abbés Mitrés des Abbayes et Baillis des cités, ces gens qui prennaient si souvent sans rien rendre, leur donnaient asile mais leur imposait le " Guet et l'Echauguette "

Bien sur manants, vilains et châtelains se réunissaient derrière la muraille contre l'ennemi commun et de leurs bras aidaient à la défense, risquant leurs vies sur les remparts afin de faire pleuvoir sur l'ennemi tout projectile utile !

Mais voila encore une fois cela va se retourner contre eux, car par une Ordonnance d'avril 1479, le Roy Louis XI, subissant la pression de ses Barons, va reconnaître comme droit de châtellenie le " Guet " ordinaire et annuel, autorisant les seigneurs à l'exiger même en temps de paix ....!!!

On considérait le paysan comme noix en pressoir. A ces seigneurs tout était bon même le crouton !!!. Et ce droit de Guet pourtant contraire aux habituelles Corvées fut une grande vexation pour les manants du plat pays, car pour être protégé il fallait payer de sa personne, et pour échapper à ce Guet, qui était devenu un devoir, il fallait payer 3 Sols..Bref le pécore se faisait plumer comme un vulgaire poulet !!!


PS: Même si le Parlement avait refusé l'enregistrement de cette Ordonnance de 1479, Charles VIII la renouvelle en 1489 et Louis XII fit de même en 1501 au début de la Renaissance ...M de V

vendredi 18 février 2022

Les Légistes du Droit Romain

Parmi les causes qui contribuèrent à saper la Féodalité dans son fondement, on trouve au premier rang l'étude du Droit Romain, qui bien que proscrit par le Pape fut autorisé en France par Louis IX (Saint Louis) 

Le code Justinien avait été si profondement oublié que l'on pourrait croire qu'il avait été retrouvé et dépoussiéré autour de l'an 1137. Il fut remis en lumière et des Légistes vont commencer à apparaître dans la seconde moitié du XII siècle, au nez et à la barbe de nos ecclésiastiques !!

Il faut savoir que seul le Clergé avait de l'instruction, sachant lire et traduire le Latin et les Clercs Laïcs qui faisaient sous leur férule des études profitaient peu de l'abondante manne qui engraissait le Clergé, ils souffraient au contraire de l'avarice et de l'orgueil de ces prélats

Ces Clercs vont s'armer du Droit Romain pour combattre les ecclésiastiques et les Nobles aux mains desquels appartenait le pouvoir et la juridiction. Rome vit rapidement le danger et le Pape Honorius interdit l'enseignement du Droit public à Paris en 1219, puis en 1254 le Pape Innocent IV va le prohiber dans tout le royaume de France. C'était facile pour eux puisque pratiquement tous les enseignants étaient des religieux !!. Autant ils avaient été utiles au début du Moyen âge en protégeant les savoirs pendant les grandes invasions, autant ensuite ils freinaient l'évolution en contrôlant ces savoirs !!!





Mais pendant que Rome s'escrimait à proscrire le Droit Laïque pour protéger le Droit Canonique, les Seigneurs et les Hauts Barons, jaloux du Clergé, aidèrent à l'introduction du Droit civil, et Louis IX va même faire traduire en Français et dans sa totalité le corpus du Droit Romain

Le système judiciaire de l'époque était calqué sur le système canonique, mais pratiquement inaplicable à cause de la négligence des seigneurs et des Barons. Les absences répétées de nos bons sires avec les guerres et les croisades vont faciliter l'intrusion d'une nouvelle classe d'hommes voués principalement à l'administration de la justice !

Clergé et Légistes vont se faire une guerre sans merci ou les coups tordus, de part et d'autre, ne vont pas manquer et bientôt des Traités d'union furent signés entre légistes et Barons, contre cette intrusion continuelle des ecclésiastiques dans la justice Laïque !

Le XIII siècle regorge d'exemples, je vais pour la petite histoire vous citer un texte de 1246, écrit par des Clercs sous la dictée de nos Hauts Barons du royaume et la substantifique moelle en est savoureuse, comme dirait un Auteur né à la toute fin du moyen âge le divin Rabelais, autour de l'an 1483 ou 1484 !!








Ou il est dit en substance : Qu'aucun Clerc Religieux ou Laïque ne doit trainer qui que ce soit devant un Juge ou son délégué, sauf pour hérésie, mariage et usure !!. Sous peine pour l'infracteur, de la perte de tous ses biens et de la mutilation de l'un de ses membres. Ceci afin que notre juridiction revive et respire enfin !!

Ils enfoncent le clou en disant : Que ces hommes enrichis de nos dépouilles soient réduits et demeurent à l'état de l'église primitive de laquelle ils sont issus, et qu'ils vivent dans la contemplation, pendant que nous ménerons, comme nous le devons, la vie active, qu'ils nous fassent voir par la prière des miracles que depuis si longtemps notre siècle ne connait plus !!!

Ce genre d'écrits et débats seront les préliminaires de la célébre querelle mettant aux prises le Juriste Pierre de Cugnères avec l'Evêque d'Autun Pierre Bertrand au début du XIV siècle (1339), époque ou le droit Canon essuya les plus rudes coups. Mais à la lecture de ce texte dicté par les Nobles, on constate que cette prise de position est au profit personnel des Barons et non à celui des Légistes  

Les Légistes eux, étaient autant ennemis du droit Canon que du droit Féodal et nos Juristes feront remonter au Roy tout droit et toute justice  !!








Ils eurent bientôt, hurlant à leurs chausses, nobles et clergé !, qui tout bien évalués étaient gens de même farine mordious ! ils se disputaient entre eux les lucratives balances de Thémis. c'est ainsi que sera écrit le droit civil et il allait grandir sur les ruines du droit Canon et du droit Féodal...il y faudra de la patience et du temps

L'étude du droit Romain et son application doit beaucoup à Philippe IV le Bel, le Roy de Fer. Ce monarque était hostile aux intérêts des ces Hauts Barons et Seigneurs brouillons qui dérangeaint sa vision hégémonique du pouvoir. 

C'est avec ses Juristes que dès 1288 il défend aux Ducs, Comtes et barons, mais aussi Archevêques, Evêques, Moines et Abbés d'exercer la justice séculiaire, les enjoignant de faire nommer pour l'exercer sur leurs terres, des Prévôts, des Baillis et des juges Laîques dépendants de la couronne !!

On est sur d'une chose c'est que personne n'allait hurler à ses chausses pour récriminer, car mal en prenait à ceux qui se mettaient en travers du chemin du Roy de fer, un Pape et les Templiers en ont fait les frais !!








Très tôt les Légistes, au nom du droit naturel mettront en doute la légitimité du servage, faisant hurler Ecclésiastique, Seigneurs et Barons que d'entendre à leurs oreilles ce genre de chanson !, Diantre c'était pour eux la porte ouverte à toutes les fenêtres mordious !! 

Un Juriste tel Beaumanoir dit je cite : Selon le droit naturel chacun est Franc en France, au commencement tous furent Francs et de même Franchise, car chacun sait que nous descendons tous d'un même père et de même mère !, et de quelque manière  que les Serfs soient venus, grande aumône fera le Sire qui les ôte du Servage et les affranchis, car c'est grands maux que chrétiens en serve condition !!!



PS: tout ce temps et ces empoignades de Légistes pour en arriver à nos Juristes et autres Maîtres du Barreau avec leurs grandes envolées de manches, qui nous coûtent bien souvent un bras en plus des Clicailles de nos escarcelles  M de V 

mercredi 16 février 2022

N° 425) Le Poids de la Dîme Sur le manant du Moyen âge

En voila une taxe qui fera du mal aux pauvres du Vilain au Manant. Au départ on avait emprunté à l'ancienne loi Juive une de ses institutions " La Dîme ", c'est à dire que l'on impôsait sur la propriété individuelle, mais à la condition d'associer pour une part le pauvre, reversant au manant un peu de la fortune du riche !

Grande et magnifique idée !, vraiment chrétienne, mais qui entre les mains du Clergé allait dégénérer au Moyen âge et cette Dîme qui devait soulager la misère du peuple allait bientôt peser sur celui ci d'un poids écrasant. On allait les tondre comment moutons et bien heureux s'ils conservaient le cuir après leur passage !

Le concile de Tours en 567 et celui de Mâcon en 585 exortent les fidèles à donner la dîme sur leurs biens aux églises, c'est alors que l'on constate éberlué la progression que suivra le Clergé dans ses évoluantes exigences !. Si dans le premier concile il invite à donner la Dîme au Clergé, dans le second c'est un ordre qu'il intime en l'accompagnant d'une menace d'excommunication !

Inutile de rappeler que le peuple pour sa grande majorité est très croyant et le menacer d'excomunication était terrifiant, il ne pouvait y avoir pire punition pour le croyant, je sais qu'à notre époque cela peut prêter à rire, mais au moyen âge cela ne faisait pas rire du tout !!!!









Le principe une fois admis les exigeances de l'église seront en progression constante. Le Pape Alexandre III lança l'excommunication contre ceux qui refusaient de payer la Dîme, non seulement sur les fonds, mais aussi sur les moulins, les rivières, les près, les laines, les abeilles et bien sur sans oublier dans les cités le soldat, le négociant et l'artisan !

Il est dit dans le concile de l'an 909 : " Que tout homme sache que l'intelligence dont il tire sa nourriture lui vient de Dieu et qu'il lui en doit la Dîme ", pour sur que comme ça on risque pas d'oublier quelqu'un mordious 

En 1180 le Monastère de Saint Bertin, près de Calais, va obtenir le droit de prélever la Dîme sur la pêche du Hareng !. Les Calaisiens vénères jurent qu'ils aimeraient mieux  décimer les moines que de voir leurs pêches décimées par eux. Malheureusement pour eux ils seront obligés de céder en 1195. Nos Prélats vautrés dans un luxe proverbial allait donner à la langue Française une expression nouvelle se prélasser !!!! 

Celestin III ordonnera d'établir la dîme sur la chasse puis sur la paye des soldats. Ces derniers étant fort peu souvent payés se voyaient dans la nécessité de rapiner manants et vilains pour éviter les foudres du Clergé !










Les Canonistes du Clergé allérent plus loin dans la rédaction de leur Traité des Dîmes, l'église poussait jusqu'à exiger des filles follieuses, les ribaudes et bordelières qu'elles associent la dîme aux bénéfices de leur travail...Bref la paillarde devait payer putentrailles !!!

Pendant ce temps la, le pauvre paysan se mettait sous la dent ce morceau de pain provenant de son blé mais qui était taxé trois fois, la dîme sur ses gerbes de blé que le décimateur de l'église venait prendre sur son champ, puis la taxe au moulin seigneurial pour avoir sa farine et une autre fois quand il portait au four Banal sa pâte à cuire !!

C'était pour le malheureux campagnard un pillage de tous les instants, car bientôt à côté des grosses dîmes on trouvera les moyennes puis les menues. Il sera même inventé une Dîme verte, frappant les produits du verger et du jardin, pommes, poires, cerises et autres fruits, puis les raves, choux et oignons du potager

Le paysan se laissait dépouiller, habitué qu'il était de l'être, s'estimant presque heureux de n'être tondu qu'à sa mort, par ce prêtre, qui venant l'absoudre comme mourant inventoriait le mobilier pendant son pieux ministère. Car après le décès il viendrait faire son choix. Cette extorsion c'était le Tierçage, le curé s'attribuait le tiers du mobilier à la mort de chacun de ses paroissiens !!!









Quand à vous dire si ce Tierçage faisait partie de la grosse, la moyenne ou la menue Dîme je ne saurais vous dire ????. Mais en Bretagne en l'an 1288, les plaintes des pauvres Ahaniers furent si vives que le Duc, Jean II, abolit le Tierçage, sacrilège mordious !!, le clergé va remuer ciel et terre et députa des émissaires au Saint siège de Rome afin de demander à l'autre en Tatanes brodées une mise en interdit des états du Duc !!!. Cependant l'arme brandie de l'excommunication dont l'église menaçait le peuple commençait à s'émousser et Rome va laisser l'affaire en suspend.

Mais pour conclure, parlons des pauvres Ahaniers, ces manants libres, tout le poids social leur tombait dessus, comment osaient ils posséder terres et Alleux mordious !, du moins dans les régions ou il en restait !. Ces derniers voyant que l'on exigeait plus qu'ils ne pouvaient donner ou qu'ils possédaient préférèrent ne plus rien posséder et ils se donnaient eux mêmes avec femmes et enfants aux moines, aux curés et seigneurs, bref à ceux qui voulaient bien d'eux !!!

Nota: Sous l'Abbé Richard (dit Delamare),de L'Abbaye de Jumièges, à partir de 1191, on trouve noté que l'office de Sacristain était un poste très important et surtout très lucratif. Ce poste ne consistait pas uniquement à s'occuper des vases sacrés et du mobilier des lieux de cultes de l'Abbaye, il y avait aussi un revenu attaché à cette charge, " le droit mortuaire " sur toutes les paroisses de Jumièges, droit qui consistait à prendre le meilleur habit de chaque défunt, ainsi que le tiers de ses meubles !!!


PS: bon j'voudrais pas faire mon sucré hein !! mais....y en a qui disent que quand on connait pas son histoire on a point d'avenir !!! ne sommes nous pas tondus d'une autre façon avec nos crédits auto, maison, les études des enfants, les assurances et les mutuelles..Heuuu je continue ou j'arrête la ????...M de V

lundi 14 février 2022

Sournois Innocent III avec les Albigeois !

A toutes les causes de guerre du Moyen âge vint s'en greffer une autre, le fanatisme religieux entretenu par nos gras Prélats, nous en trouvons les effets du XII au XVIII siècles. Ces guerres de religion ne cessèrent d'attirer la misère sur les populations de nos campagnes qui ne pouvant fuir subissaient, comme si le paysan n'en avait pas à suffisance !

La guerre contre les Albigeois en fut un bel exemple, ces gens des provinces du Midi, qui plus rapprochées du foyer de l'ancienne civilisation jouissaient d'une plus grande indépendance, de prospérité et de richesses que celles du nord de la France

Il ne faudra pas les pousser bien fort pour qu'ils se ruent sur le Midi, apportant ruine, destruction et incendies. Ces gens du Sud avaient le tort impardonnable d'êtres à l'avant garde d'une société émergeante, c'est crime capital mordious !que d'être en avance sur son époque

Tout débute par un riche négociant de Lyon, Pierre de Vaud, s'érigeant en réformateur des moeurs après avoir distribué aux pauvres sa fortune, faisait de l'abandon de ses richesses une règle commune parmi ses disciples !








Ce n'était que la loi évangélique ramenée à sa pureté primitive que ce renoncement aux biens terrestres pourtant !. Mais voila si nos ecclésistiques prêchaient cette théorie ils en maudissaient la pratique et elle fut poursuivie à l'égale d'un crime !

Que de gras prélats, d'Evêques bebondainants, d'Abbés gavés et confits vont s'insurger. Le Pape à Rome en fit tout autant, car s'il voulait bien porter le Titre de Serf des Serfs ou de Serviteur des Serviteurs, il ne comptait nullement ôter sa mule brodée de sur les couronnes et les trônes tout en laissant affluer vers ses doigts crochus l'or de la chrétienté !

Les provinces du Midi étaient acquises à l'hérésie des Albigeois qui dominait  dans les territoires de Toulouse, Béziers, Albi, Foix, Carcassonne et de la Gascogne. Nos Hérésiaques y étaient en odeur de Sainteté (si je puis dire), vu qu'ils n'étaient astreints ni à Garde, ni à Guet, ni à Taille !

Mais qu'étaient donc ces mécréants qui osaient dans leur outrecuidance êtres relativement heureux, honnêtes, riches et libres ?. Alors le terrible Innocent III, colère tout rouge, toujours avec ses mules brodées, allait se déchainer le fourbe !









Il va soulever contre eux toutes les forces de Philippe Auguste, ainsi que tous les traînes misères avides de rapines. Pendant ce temps des Clercs, docteurs en droit Canon, et amoureux de leur prochain allaient interpréter avec complaisance quelques passages de Saint Augustin afin d'établir une loi

Ou il est dit que les hérétiques n'ont droit de rien posséder et ne peuvent ni acquérir ni transmettre !. Que voila une fière maxime qui agitée telle un carotte sous le nez de nos fiers barons du Nord et de leurs portes lances va grandement les motiver eux qui ne rêvent que clicailles et rapines !!!

Ce fut pendant trente cinq ans une fureur d'extermination, d'incendies et de pillage en règle, partout ou une armée passait elle ne laissait que ruines, déserts et morts putentrailles !. 

Dans cette guerre dites Sacrée on pouvait sans remords comme sans obstacles piller et massacrer et un Simon de Montfort, Comte de Leicester n'est plus qu'un sanguinaire âpre à la rapine pour la postérité !











Or donc causons stratégie ! dans laquelle nos braves soldats de Dieu dès l'aurore entendaient messe, ces dévots hypocrites la suivait en fermant les yeux sur leurs atrocités de la veille, puis après un léger repas déployaient leurs escadrons autour d'une ville, afin de la tenir en respect. Ensuite on détachait des gens qui comme une armée de sauterelles équipés de pioches et de haches démolissaient les maisons, certains allaient déraciner et arracher les vignes, pendant que d'autres armés de faux ruinaient le travail et l'espérance du laboureur

La nuit seule interrompait le saint travail de nos sournois croisés et tout recommençait le lendemain. Pendant près de trois mois les citadins de Toulouse assistèrent à ce triste spectacle !. Les paysans fuyaient vers les cités, c'était de cette façon qu'ils poussaient les gens à se convertir en les humiliant et en leur ôtant cette terre qui faisait leur orgueil

Mais c'était toujours le Manant, le Vilain du Midi qui payait le prix fort, car on épargnait souvent le seigneur retranché derrière les murailles de son Donjon, cependant si les murailles du seigneur venaient à êtres détruites par les croisés c'était toujours le Manant qui allait les relever grâce aux jours de corvées qu'il devait au seigneur









Quand bien même ce seigneur du Sud serait fait prisonnier par nos pieux croisés, il lui suffisait bien souvent de faire pénitence et puis payer une généreuse amende à Rome, ensuite par des tailles abusives il récupérait la somme sur manants et vilains de ses terres

Ce ne fut en fait qu'une guerre privée déguisée en croisade qui fut déclenchée par un pape cupide et vénère, en pantoufles brodées, qui voulant asseoir sa religion envoya une armée de barons ne rêvant que clicailles et rapines !


PS: autre hypothèse de votre copiste en conclusion, c'est que nos ecclésiastiques vautrés dans un faste outrancier auraient avant la lettre subodoré dans les agissement de Pierre de Vaud comme une sorte d'ancêtre de Wycliff, d'un Jean Hus voir plus tard de Luther ???...le nain vous laisse à votre propre interprétation .....M de V

vendredi 11 février 2022

Etre Aubain au Moyen âge

Le pauvre Manant de Laboureur courbé sur le sol, qui a confié la semence à cette terre qui ne lui appartient pas va attendre 9 mois pour arracher à ses vastes flancs le fruit de son labeur. Il se cramponne à elle des ongles et des dents, il mourra s'il le faut en attendant la récolte la ou il a semé !!

Hélas elle lui manquait souvent cette terre que les rutilants Fer-Vêtus, les Abbés Mitrés et les Evêques avaient accaparée et sur laquelle il avait juste le droit de travailler sans jamais la posséder

Certains Manants désertaient cette terre essayant d'améliorer leur condition, passant d'une Châtellenie, d'une Province, parfois même d'un Royaume dans un autre. Notre Vilain devenait " Aubain " sans conserver dans cette fuite l'espoir d'un sort meilleur. On connait les rigueurs du droit de l'Aubainage. Le Serf entrant dans le domaine d'un nouveau Maître se faisait tondre par celui qu'il quittait pour se faire plumer par celui ou il s'installait. Il avait " Bonne Aubaine " le nouveau Seigneur, mais pour notre Manant c'était juste éviter le mal pour rencontrer le pire ! 

Celui qu'il venait de fuir gardait tous ses biens et tout ce qu'il allait amasser sur son nouveau lopin appartenait (sauf s'il a un enfant) à son nouveau Maître. Notre paysan n'avait comme horizon possible que le bout de son champ !!!






De plus notre Vilain devait payer le droit de " Fors Fuyance " pour obtenir la permission de passer dans un autre domaine et il lui fallait encore payer 3 Sols de " Bienvenue " au Seigneur du domaine qui lui donnait sa précaire hospitalité

Il était fort difficile au paysan de bouger de place tant les seigneuries émettaient de limites étroites, sans risque pour lui de devenir Aubain. Il suffisait seulement, selon l'expression de l'époque, d'aller hors Baptême, car il lui était interdit de passer d'une paroisse à une autre, sans cause légitime ou sans urgente nécessité !!!

L'aubainage était en réalité le servage dans toute sa rigueur. Il en allait de même pour les étrangers isolés et sans protection qui en étaient réduits à se faire Serfs !!, ils ne possédaient rien, ne léguaient rien, bref " moritur ut servus " mourir et servir !!!!

Si nous prenons par exemple le Juif au Moyen âge, c'est un Aubin, et selon le droit, le Roy lui succéde à cet Aubin quand il meure, mais pas seulement de ses biens, également ceux de ses enfants et descendants mêmes nés en France !!!. Il était toléré car étant le seul à pouvoir faire selon la religion de l'usure et du prêt à intérêts






Or donc Roys, Princes, Hauts Barons, Evêques et Abbés dépouillent de leurs biens les étrangers qui fuyants en vain n'ont aucun asile sur terre, l'antique hospitalité est remplacée par l'odieux Aubainage !

Puis des exactions nouvelles s'introduisent peu à peu et se glissent en tous lieux. Déjà commencent les entraves apportées aux moyens de communications, cet élément primordial à toute civilisation. Il faut payer pour circuler sur les routes, les ponts et naviguer sur les rivières et ceci devient légitime à force d'ancienneté !

Chacun veille jalousement sur ses biens, faisant profit de tout, s'entourant de barrières et d'interdits afin d'empêcher ses sujets de sortir et ceux du seigneur limitrophe d'entrer. c'est l'immobilisme complet ou même le voisin est l'ennemi. Chaque Châtellenie, Abbaye ou domaine de quelque importance devient un petit royaume !

Ce n'est que sous Louis IX (Saint Louis), que l'on va travailler à adoucir les effets de l'Aubainage. Dans les " Etablissements de Saint Louis " il est dit: tout étranger venant en la châtellenie d'un Baron, sans le reconnoître pour son seigneur, sera dans l'an et le jour exploitable à merci par le dit seigneur. S'il vient à mourir sans avoir légué quatre Deniers au Baron, tous les meubles de l'étranger lui appartiendront !. Voila un changement qui semble intéressant même si ce n'est pas l'extase !!!!









Car dès lors, ce n'est plus qu'une menace !, aux effets de laquelle le manant ou l'étranger peut se soustraire !, à la condition bien sur de s'avouer l'homme du Baron et de lui payer ses quatre Deniers !

Puis bientôt, les héritiers prirent les biens de leurs géniteurs en payant dans le jour qui suit l'inhumation quatre Deniers sur " bourse neuve ", expression voulant dire que le légue passe du père décédé à son fils. L'aubainage ainsi modifié se retrouve jusqu'à la fin du moyen âge dans la plupart des coutumes

Nota: il faut savoir que la législation qui régit les Aubins régissait également les " Bâtards ", car fort nombreux à une époque ou Prêtres, Eveques voir mêmes Abbés Mitrés, donnaient l'exemple d'un concubinage qu'ils dissimulaient à peine !!. Mais ils avaient pris leurs précautions, on trouve ici deux législations, l'une à l'usage du vil Manant de l'artisan ou du Bourgeois, puis celle à l'usage des hautes castes dirigeantes !!!



PS: Or donc, en conclusion. Pour le Seigneur ou le Souverain quelle belle Aubaine que d'avoir un Aubain sur son terrain....Bin quoi ça rime m'enfin !!...M de V