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jeudi 29 juin 2017

Les Théories sur le Feu Grégeois

utilisation du feu Grégeois à la proue de la nef
Jusqu'à présent en ce qui concerne l'art militaire, il reste un point qui n'a reçu aucune explication satisfaisante, et dans ce cas précis les différents auteurs sur le sujet n'ont fait qu'embrouiller les pistes.

Je voulais essayer avec les écrits de L- Lalanne de l'école des Chartes d'éclaircir le mystère de ce que l'on nomme encore maintenant le feu Grégeois.

Car tout le monde s'accorde à le dire le secret du feu grégeois a été perdu, faut il vraiment le penser ?.



Parlant des Auteurs ayant écrits sur le sujet L- Lalanne dit je cite: On a peine à se figurer à quel point ils ont négligé ou mal interprété les sources et les documents. Ainsi plutôt que de se rapporter aux historiens Byzantins, ils ont puisés dans les descriptions de Chroniqueurs Latins, moines ignorants et crédules, qui du fond de leurs Cloîtres recopiaient des textes erronés connus!,






autre idée de l'utilisation du feu  grégeois
En exemple la théorie de Gibbon: De la mixtion du naphte, du soufre et de la poix que l'on tire des sapins, se produit une explosion bruyante, d'ou sortait une flamme ardente et durable.

Au lieu de l'éteindre, l'eau la nourrissait et lui donnait de l'activité, le sable, l'urine et le vinaigre était le seul moyen de calmer la fureur de cet agent redoutable qu'était le feu grégeois

Les mêmes expressions se retrouvent chez les Anglais dans une Encyclopédie de 1834, on y  trouve ajouté: Il était soit versé du haut des remparts au moyen de larges chaudrons, soit lancés dans des boulets rouges, ou au moyen de flèches et de javelines entourées de lin et préalablement enduit de cette substance, mais aussi que le plus souvent on le lançait à travers de longs tubes en cuivre placés à l'avant des navires,mais n'expliquent pas comment il était propulsé vers l'ennemi ???




Les descriptions des auteurs Allemands ne diffèrent pas des précédentes, et les récits des Français sont empreints des mêmes exagérations, disant que cet agent brûlait dans l'eau, qu'il dévorait tout, la pierre et le fer ne pouvait lui résister!!!







Comme on a toujours été persuadé que le secret du feu grégeois était perdu, tous les pays ont cherchés à posséder l'art de fabriquer cet agent aux capacités si destructrices.

Ce projectile qu'au lieu d'appeler feu Grec, nous appelons encore aujourd'hui, comme Joinville dans ses mémoires du roi Saint Louis le feu grégeois. Mais il fut nommé de bien des façons différentes par les écrivains Bizantins, feu maritime, feu liquide, feu artificiel, feu mou, feu Grec, feu Romain, feu mède. L'identité de ces différentes dénominations ne peut soulever aucun doute, les historiens grecs s'en servent indifféremment pour désigner le feu grégeois. Puis traduit par les auteurs Latins, antérieurs ou étrangers aux croisades, mais aucun ne fait allusion à la prétendue propriété d'être inextinguible ou encore de brûler dans l'eau







Il semble cependant au regard de ces textes que ce feu grégeois avait un grave inconvénient, d'une part on ne pouvait s'en servir que par temps calme sur mer et bien sur le vent contrariait fortement sa trajectoire.

Si les modernes persistent à penser que le feu grégeois est inextinguible, il a été trouvé un texte qui prouve le contraire.

Cinname, parlant de la poursuite d'un bateau vénitien par par les grecs, s'exprime comme suit:
les grecs le poursuivirent jusqu'à Abydos et s'efforcèrent de le brûler en lançant le feu mède, mais les vénitiens accoutumés à cet usage avaient recouvert les bords du navire d'étoffes de laine imbibées de vinaigre, mais ainsi le feu lancé de trop loin ne parvenait qu'aux étoffes et s'éteignaient en tombant dans l'eau.



Premier point: le feu grégeois n'est donc pas inextinguible et ne brûle pas dans l'eau !

Deuxième point: l'état de l'atmosphère, et le vent exerce sur son tir une très grande influence !








Joinville à la septième croisade décrit dans ses mémoires de Saint Louis, le feu grégeois et ses effets et confirme notre idée, ses ravages selon l'auteur se bornent à l'incendie de trois châteaux de protection en bois, d'une tente de toile et d'une palissade de planches.

Il n'est dit nulle part qu'il ait causé des morts, bien mieux Guillaume de Boon en reçu un pot sur son bouclier, saint louis eut le cou de son cheval tout rempli, et Guillaume de Malvoisin en était recouvert, et croyez moi que Joinville, avec son souci de relater les faits au plus près de la vérité, n'aurait pas manqué de l'écrire dans ses mémoires. Donc il devient évident que ses effets sur l'homme étaient à peu près nuls




Troisième point: effets quasiment nuls sur l'homme et l'animal, n'oublions pas le cheval de St Louis !





En France au XIV siècle, Froissart fait mention de son utilisation au siège de Romorantin en 1356, puis un siècle plus tard en 1449 un autre chroniqueur, Blondel, chapelain de Charles VII, au siège de Pont Audemer, auquel il se trouve en personne.

 Relate qu'un jeune homme du Comte de Saint Pol, voulant éprouver la puissance du feu grégeois, pris une fusée qu'on enflammait au souffre et la lança sur une maison de la ville ou elle mit le feu !






Donc peut on raisonnablement supposer qu'un projectile utilisé depuis 780 ans par plusieurs nations avec plus ou moins de succès, et qui fut utilisé concurrement avec de l'artillerie au XV siècle, ère de civilisation et de progrès disparaisse??

C'est tout bonnement impensable! surtout quand on sait comme il est difficile de retirer l'usage d'une arme aux hommes qui y sont habitués

D'autre part tout le monde sait par expérience combien il est rare qu'une invention se perde entièrement, elle ne fait que se transformer, ou changer de nom, or donc le secret du feu grégeois n'était pas perdu!!




Quatrième point: le feu grégeois n'est pas perdu, utilisé en fusées ou pots à feu !







Maintenant puisque le secret de ce feu qui a changé de nom et que l'on utilise sous différentes formes n'est pas perdu, et que de plus nous l'avons dépouillé de ses pouvoirs merveilleux, il reste à savoir ce qu'était ce projectile.

Bien essayons d'être objectifs! quels sont les projectiles qui se rapprochent le plus de ces grands tubes ou tubes à main??

Les historiens grecs disent que c'est un tube de roseau, dans lequel on entassait certaines matières qui ensuite était inséré dans un tube d'airain, et que lorsque le feu était mis à l'une de ses extrémité....alors précédé du tonnerre! il s'élevait dans les airs, et atteignait le but vers lequel on le dirigeait.






C'est clair!! C'est quand même bien de la fusée dont ils parlent la! la fusée qui a la propriété de porter son propre principe de propulsion,Joinville dit lui même que le projectile laissait derrière lui une traînée de feu.

Il y a donc identité incontestable, jusque dans les influences atmosphériques, et le vent, la seule différence reste dans la cartouche cylindrique et le roseau utilisé au Moyen âge

Donc dans les grands tubes étaient les fusées de guerre et les petits tubes à main contenaient des  petites fusées. On serait parvenu plus tôt à nos conclusions, sans l'obstination que l'on a mise à confondre deux choses, les matières destinées à propulser notre fusée et celles incendiaires placées à l'extrémité de cette fusée






Car la poix, le souffre, la sève d'arbre vert, le bitume, la naphte etc... ne formaient que les composants incendiaires de la fusée, mais pas la propulsion de celle ci

Cette matière propulsive doit comme le cite les grecs, détonner! et selon les sources actuelles, les mélanges et composés capables d'explosion sont solides, liquides ou gazeux.

Eliminons de suite les gazeux, composés d'oxygène et d'hydrogène qui si on y met le feu ou une étincelle électrique détonnent, ensuite le chlore et l'hydrogène qui détonne au soleil !!!




Pour les composés fulminants solides, qui eux sont mieux connus, mais qui posent un problème majeur! Leur explosion est instantanée si on la place dans le tube destiné à lancer le roseau, il fera voler en éclats le lanceur et le projectile! Quand aux liquides fulminants ils sont très difficiles à conserver, sans compter les dangers majeurs au niveau de la manipulation.

Ayant éliminé ces fumeuses théories, il nous reste la poudre à canon, qui elle ne s'enflamme pas directement, la combinaison de ses éléments occasionne un dégagement de gaz, lequel a un pouvoir comparable à un ressort qui se détend, il va donc agir sur le projectile et le propulser hors du tube dans lequel il est placé, et nos pots à feu en terre fonctionnaient un peu comme nos grenades.




Conclusion: le feu grégeois ne pouvait être lancés que par la poudre contenue dans les fusées, celles ci étaient fort sensibles au vent et au mouvement sur mer par exemple, on peut même comparer ce procédé au petits mortiers qu'utilisent encore les commandos. Mais désolé de vous décevoir messieurs le lance flamme ne fut pas inventé dans l'antiquité, ni même au moyen âge M de V.

PS: je ne peux m'empêcher de me tordre de rire en imaginant une scène imaginaire de la septième croisade ou l'on verrait Joinville, Guillaume de Boon et Saint Louis en train de pisser sur Guillaume de Malvoisin pour éteindre le feu grégeois dont il était recouvert. MDR heeuuu désolé !!!

mardi 27 juin 2017

N°80) Eustache le Moine noir ou le premier pirate XIII siècle


Si tout le monde n'est pas d'accord comme moi qu'il fut le premier pirate Français, il est néanmoins le premier à avoir marqué l'histoire de son nom. De bandit il se fait pirate, puis corsaire, voleur tricheur, sans foi ni loi, il possède tous les atouts pour mener une vie digne d'un roman !! Un anonyme écrira même une histoire romancée d'Eustache le noir, peut être le connaissait il, ou vivait il à Boulogne à l'époque ou Eustache y sévissait.







De son nom Uistasse ou Wistasse, est né vers 1170, il est issu d'une famille noble de Boulogne, comme beaucoup de cadets de famille, on le fait entrer chez les moines Bénédictins.

Mais il est loin d'avoir la vocation, il est rétif, il jure, aime le jeu, et dans l'ordre les femmes la bonne table et le vin, son langage imagé au répertoire fort varié, ferait pâlir d'envie n'importe quel charretier du pays.

Une sombre histoire de vengeance entoure sa famille, et son père va être assassiné. De moine rétif il devient furieux et se cabre, il se défroque vers 1190 et quitte les moines avec une seule idée en tête, venger le meurtre de son père.

Il réclame justice à Renaud de Dammartin Comte de Boulogne, il demande le prix du sang, comme dans l'ancien droit Franc, qui reconnaissait le Wergeld comme ultime justice, mais cette justice n'à plus cours. Il va perdre son procès et comble de l'ironie le comte fera saisir les terres de sa famille.









Il part en Espagne ou il vit un temps de côté de Tolède, nul ne sait ce qu'il fit la bas, certains lui prête une conversion à l'Islam, ce qui est fort peu probable au vu des qualités, que nous a montré jusqu'à maintenant le personnage.

D'autres le disent versé dans la magie noire et son nom est désormais associé au Malfé, nom que l'on donne au diable quand on ne veut prononcer son nom.

De retour en France, malgré sa haine de Renaud de Dammartin, il sera un temps Sénéchal du comte de Boulogne, mais discrédité par un vieil ennemi il quittera le service en 1203













Commence alors une vie de brigand de grands chemins, sillonnant tout le boulonnais à la tête d'une bande qui semble lui être fidèle, usant de toutes les ruses il se taille une sombre réputation.

Il vole, pille et tue, engrosse catins et honnêtes dames de gré ou de force, on ne sait s'il disposait d'appuis au niveau de la population de sa région?

Tout ce que l'on sait! c'est qu'à un moment donné il décide de diversifier ses activités, et s'embarque pour devenir pirate.

Il va écumer les mers, puis devient corsaire au service de jean sans terre, il est le plus redoutable écumeurs des mers qui ait jamais navigué sur la manche, envoyant par le fond ou saisissant comme prise un nombre impressionnant de nefs françaises militaires, ou commerciales jusqu'en 1212, pendant sept ans sa fureur s'exprime sur mer.










Puis Renaud de Dammartin s'allie à l'Angleterre! il n'en faut pas plus au moine noir pour changer de camp, rejoindre le roi de France dans l'espoir d'avoir un jour le bonheur de se trouver en face du Renaud et de jouir du plaisir de le massacrer.

Il multiplie les raids sur Albion met à sac Folkestone, mais le roi de France prépare l'invasion de l'île d'Albion et Eustache reçoit pour mission de s'emparer de Douvres afin de protéger les troupes d'invasion.











Il va prendre la mer avec ses navires en faisant force de voiles vers l'Angleterre.

La suite nous est racontée par la chronique Anglaise du moine de Saint Alban qui relate ce fait d'armes Anglais sur mer.

Le jour de l'Apôtre Saint Barthélémy ce 24 août 1217, les nefs d'Eustache le moine, homme couvert de crimes, voguaient vent arrière vers l'Angleterre, mais n'avoient aucune connaissance des embûches qu'on leur avoit dressées, ainsi croisèrent il par le travers les navires corsaires Anglais.









Ceux ci voyant les Français dotés de quatre grandes nefs et de bon nombre de petites barques armées se trouvèrent moins nombreux, ils s'élancèrent néanmoins sur l'arrière de l'ennemi.

Les Français coururent aux armes et résistèrent avec valeur, Philippe d'Aubigny avec ses frondeurs et ses archers firent pleuvoir drus traits et pierres sur les Français, faisant en peu de temps un grand massacre. Les Anglais vont éperonner les nefs ennemies, puis les aveugler en lançant de la poudre de chaux vive et montent à l'abordage, beaucoup seront tués et jetés par dessus bord, Eustache sera pris et décapité séance tenante, sa tête fut portée partout, de ville en ville sur toute l'île. M de V





                            Ainsi s'achève le roman d'Eustache le noir, qui fut si peu moine

                                                             Il eut la tête coupée

                                                          Tantôt dès finie la mêlée

                                                        Nul ne peut vivre longtemps

                                                     Qui toujours à mal faire s'entend




les changeurs précurseurs des banquiers

Ils s'établissent avec l'autorisation du roi s'ils se trouvent sur le domaine royal, ou avec l'accord d'un seigneur suzerain sur le domaine duquel ils s'installent pour ouvrir boutique.

La fonction première du changeur et de recevoir d'un particulier, les monnaies anciennes, ou celles dont le cours n'est plus permis, puis de lui donner en échange des espèces courantes en respectant  la valeur prescrite de reprise.


Tel était du moins la fonction première et l'objet de leur commerce de l'argent





Il est loisible de penser que ce commerce était de petit profit et ne devait dégager que fort peu de marge bénéficiaire, il nous parait donc évident qu'ils ne se bornaient pas uniquement au change des monnaies.






Il pratiquaient en fait le prêt avec usure, ou si vous préférez avec intérêts, particulièrement lucratif, mais totalement prohibé par l'église, et qui pouvait se révéler fort dangereux, pour certaines minorités comme les juifs, ou les lombards!!

Sans vouloir entrer dans le développement des questions multiples qui se rattachent à l'Usure et au prêt d'argent avec intérêt, brossons un rapide tableau !! Premièrement les sonnantes et trébuchantes sont rares!! le troc est donc présent partout, l'homme médiéval qui a besoin de numéraire va se rendre chez un banquier ou un prêteur sur gages!!

Mais comment ne pas taxer un prêt d'usuraire alors même que ces contrats on des taux jusqu'à 50% et ou les intérêts non payés se cumulent tous les six mois !!!!!!!! je précise que je ne fais pas de chasse aux sorcières, car ce genre de pratique avait cours chez les Juifs, les Lombards et aussi les Chrétiens !!!! et prenaient tous entre 40 et 50%

Les prêts les plus vexatoires, sont ceux consentis pour des sommes minimes, aux petits bourgeois, artisans ou paysans. Car la vente de l'objet déposé en gage par l'emprunteur, procure aux usuriers des bénéfices énormes !!!! car ils ne tiennent pas compte de la valeur de l'objet par rapport à la somme prêtée !!!!!








Il était tentant en période de crise d' accuser les juifs de tous les maux de la terre, et les rendre responsables de la misère du peuple, en les massacrants ou en les poussant hors du royaume, cela permettait de ne pas avoir à rembourser des créances et des prêts, voir de faire main basse sur leurs possessions.






Ce qui fut le cas plusieurs fois. dans le XIV siècle, il y aura 3 expulsions, en 1306 par Philippe IV le bel, en 1322 par son dernier fils Charles IV le Bel, et en 1394 par Charles VI le Fou. Pour le juif le monde se divisait en deux!!, le monde chrétien et le monde musulman, mais s'ils s'affrontaient sans cesse, ils s'entendent néanmoins sur un point, la détestation du juif !!!.







Mais fin XIII et début XIV siècle les relations commerciales entre pays d'Europe deviennent fréquentes, ce qui va favoriser la diversification du métier de changeur.

Ces marchands d'Europe ne voyageaient plus avec des espèces sonnantes et trébuchantes, d'une part c'était fort lourd et encombrant, de plus c'était dangereux.

Ils se munissaient donc de lettres de change, bien plus léger et sécurisant pour ces grands voyageurs commerciaux, les changeurs, vont devenir des banquiers, ce qui leurs faisaient avec le prêt deux sources très lucratives de revenus.

Nos changeurs à Paris payent une redevance au Roi pour ouvrir boutique, on peut penser qu'il en était de même pour toutes les autres villes de France.






On ne sait pas vraiment de quand date l'émergence de ce métier, mais au vu des très fréquentes dévaluations des espèces et du rognage des monnaies, procédés fort utilisés par nos rois, et le nombre considérable de variétés de pièces différentes, on peut raisonnablement penser que l'on dut avoir très tôt recours aux changeurs. M de V







lundi 26 juin 2017

La Forêt nourricière, une source d'emploi au moyen âge

Pour les ruraux du moyen âge la forêt est avant tout perçue comme un lieu de travail pour les uns et une annexe de leurs champs pour les autres, omniprésente dans l'environnement médiéval, elle est le lieu qui abrite les ressources vitales pour l'homme.

C'est un espace de cueillette offrant quantité de champignons, racines, plantes, sucres d'érable et de bouleau, feuilles pour composer boissons et médecines. Puis les fruits, les faines dont on fait de l'huile et les châtaignes, aliment de base de la table médiévale, surtout pour les pauvres.

Puis comme réserve de chasse, les sangliers et cervidés y foisonnent, leurs viandes et leurs cuirs sont très appréciées




Ours, Lynx et loups qui menacent les troupeaux sont la proie des chasseurs, certaines sont chassées pour leurs viandes et aussi pour le danger qu'elles représentent, mais aussi pour leurs fourrures.

Recherchés aussi pour leurs fourrures, sont les hermines, écureuils, martres et bièvres ( castors), la chasse étant le domaine réservé de la noblesse, le vilain est obligé de se réfugier dans le braconnage,

Technique que l'on apprend aux enfants dès sortis des langes, afin d'attraper le petit gibier à poils ou  à plumes, écureuils, faisans et lapins etc.



La forêt est la réserve de bois de chauffage et du petit artisanat paysan, manches d'outils, clôtures, réparations de toitures, mais elle offre également un large choix d'essences pour la construction.

Pour construire, églises, monastères, cathédrales et châteaux, il faut des arbres centenaires, face à ce constat l'homme médiéval va mettre en place les réserves afin de protéger les essences de bois de construction.




Le livre de Gaston III de Foix Béarn dit Phébus, illustre à merveille cet espace, lieu d'opposition, entre ceux qui entendent défricher, les autres qui désirent faire pâturer leurs troupeaux, les demandes des négociants en bois et ceux qui se plaisent à y chasser.

La forêt devra son salut aux efforts conjugués de nos rois et des monastères, soucieux du bon usage des ressources qu'ils savent fragiles et périssables

Le peuple des boisilleurs est très largement représenté, tout comme celui du peuple sylvestre, ateliers et fabriques sont tributaires du bois et du charbon de bois.

Les métiers qui utilisent le feu doivent donc disposer de stocks conséquents, afin d'alimenter, les forges des forgerons, et les fours de verriers, de potiers, puis les feux des briqueteries.



Les charbonniers ne manquent pas de clients, tous ces artisans vont en forêts pour leurs prendre leur charbon de bois, tout comme les charpentiers, les charrons ( fabricants de chars, charrettes, tombereaux et brouettes), vont voir les bûcherons pour leur bois.

La forêt est le théâtre d'une immense activité, que l'on à du mal à imaginer de nos jours! Mais continuons notre promenade en forêt, et allons à la rencontre d'autres métiers. Les chercheurs de miel et de cire sauvage, côtoient les peleurs d'écorces ou risquiers (récoltant le liège).




Eux même croiseront les gemmeurs qui entaillent les pins pour récolter la résine dans des pots de terre cuite, ces derniers iront peut être boire un coup dans les cabanes de fortunes aux toits de terre, qu'installent les verriers, les plâtriers et les briquetiers le temps de leurs récoltes.

Mais ces gens ont désormais une approche rationnelle de l'exploitation forestière, et chaque métier à sa saison particulière.

Le bûcheronnage à lieu en hiver, juste avant l'écorçage qui lui doit se faire avant la montée de sève, le charbonnier attendra que le bois soit sec pour venir en forêt, il faut aussi tenir compte de la praticabilité des chemins, en très mauvais état, vous ne pouvez risquer votre tombereau et son chargement à n'importe quel moment de l'année.




En hiver les pauvres se louent à la tache pour les bûcherons et pour le débardage, ou ils aideront les peleurs d'écorces, peut être même les charbonniers tout dépend de la demande, une fraternité des métiers de l'homme des bois émerge lentement.

Puis se sont les monastères qui initient le mouvement de l'essartage, promettant aux essarteurs un avenir de tenancier agriculteur sur les terres défrichées leurs appartenant, conjuguant ainsi religion, promotion sociale et occupation des sols.

Forme de charité ou les moines s'efforcent de donner du travail au plus grand nombre de gens, vivants à proximité de leur domaine afin qu'ils mangent à leur faim, et ce marché profite à la communauté.



Il y avait aussi dans le monde des boisilleurs, les faiseurs de cendres, utilisée pour la fabrication du verre et du savon, d'autres arracheurs d'écorces d'essences différentes, qui servaient à tanner les cuirs ou à tresser des cordes, les fabricants de planchettes, ces tuiles de bois qui recouvraient les toitures.

Les ramasseurs de faines qui faisaient de l'huile, sans compter le houblon sauvage et les fruits sauvages, pommes, poires, alises, prunelles.

Bien souvent on arrachait quelques uns de ces arbres pour les greffer ensuite dans les vergers autour du village, tout un monde du travail de l'échange du troc, ou l'entraide au sein de la communauté n'était pas un vain mot. M de V





l'Hôtel Dieu au moyen âge



La pauvreté et la misère était un phénomène incontournable de l'époque médiévale, il devient une occasion de rédemption pour beaucoup de gens fortunés du Clergé de la Bourgeoisie et de la Noblesse, ils y verront une façon de racheter leurs péchés en venant en aide aux plus démunis.






Les œuvres vont permettre de créer ces Hôtels dieu qui lient étroitement piété et soins médicaux

L'église est toute puissante, tant au point de vue administratif que thérapeutique, la création de ces édifices dédiés aux soins des indigents, procède de cette tradition de charité qui perdurera bien après le moyen âge.

Les malades de tout âge, condition, sexe, religion ou nationalité, étaient admis à l'hôtel dieu, sauf ceux atteint de maladies contagieuses, comme la peste, pour lesquels il existait d'autres établissements.






Le taux de mortalité d'un hôtel dieu était important, plus de 20 %, mais comme ils couchaient nus à plusieurs dans le même lit ( au minimum trois )

Cela faisait que dans chaque lit, selon l'expression de l'époque,il y avait " le malade, le mourant et le mort ", chaque établissement possédait donc son propre cimetière.









L'hôtel est établis au bord d'une rivière ou d'un fleuve, qui jouait le rôle d'égouts, mais permettait aussi la lavure, cette corvée de nettoyage des draps, qui selon la taille de l'hôtel dieu représentait plusieurs centaines.

L'accomplissement de sa mission de charité pousse l'établissement et son gestionnaire à rechercher sans cesse des nouveaux revenus, patrimoine fonciers en ville ou à la campagne, donations de particuliers, qu'il exploite directement ou indirectement, en percevant des loyers et en louant fermes et terres à des métayers.







Chaque évêché organise autour de sa cathédrale un service d'assistance et d'accueil aux plus démunis, le chapitre de l'évêché exerce un contrôle sur le personnel de l'hôtel dieu, il nomme les religieux qui y seront affectés sur proposition de la communauté.

Le chapitre est le seul à pouvoir destituer le Maître de l'hôtel dieu ou la Prieure des moniales qui y pratiquent les soins.

Les Chanoines font de fréquentes visites au sein de l'édifice, y contrôlant les bonnes mœurs des religieux et religieuses qui travaillent dans cet endroit.

Ces chanoines du chapitre de l'évêché contrôlent aussi la gestion de l'établissement, car le maître doit présenter annuellement ses comptes au chapitre.








Ce pouvoir exécutif de l'évêché donne aussi son accord avant toute transaction financière de bien immobiliers, achat, vente, mise en location.

Il y a est donc nécessaire que l'édifice soit construit à proximité de l'évêché afin de faciliter les contacts et les échanges entre les chanoines cathédraux et les religieux hospitaliers.

Pour l'organisation les hospitaliers sont sous la responsabilité du maître, qui a la charge d'administrer et de gérer son patrimoine foncier









 Les frères hospitaliers ont également un rôle spirituel important à jouer au sein de l'édifice et ceux d'entre eux qui sont prêtres célèbrent la messe dans la chapelle.

La Prieure est complémentaire du maître, elle dirige les soeurs qui se consacrent aux soins des malades et aux taches ménagères.

Le personnel auxiliaire peut être clerc ou laïc pour aider dans les taches de la vie quotidienne, chambrière, barbier, chirurgien cuisinier, le maître peut aussi faire appel à des conseillers juridiques et aux gardes de la prévôté.







Les hôtes de ces établissements sont assez variés pour êtres cités, en plus des pauvres et des malades, on trouvait aussi les pèlerins, des enfants, des rendus ( personnes qui se donnaient à l'hôtel dieu pour y finir leurs jours ), puis des écoliers et des hôtes de passage dans la cité.

Ces gens sont logés dans des salles communes, sauf ceux qui payent et sont placés en chambre d'hôtes, mais tous disposent d'une couette d'une couverture et de coussins.

Une alimentation diversifiée leur est administré, comme partout à cette époque, pain et vin sont la base du repas, le companage en légumes, viandes, fromages et fruits secs viennent les compléter, il existe une nourriture à part pour les plus faibles.








La période de la guerre de cent ans, ne facilite pas la gestion, par l'afflux grandissant de victimes, mais aussi à cause des fermiers métayers locataires des terres de l'hôtel dieu.

Qui voyant leurs terres et leurs fermes dévastées, par les chevauchées anglaises, ou par les bandes de routiers pour leurs propres comptes, ne peuvent plus payer les loyers.


Ces revenus de locations sont payable soit en argent soit en nature, ce cas était le plus fréquent peu de gens à cette époque disposaient de liquidités, le paiement se faisait le plus souvent en grains et autres céréales, en vin ou en laines voire même en cires.




PS: Ce n'est vraiment qu'au XIV siècle, et seulement dans les grands Hôtels dieu qu'apparaissent des médecins et des Barbiers chirurgiens attachés à demeure aux soins des malades. M de V

dimanche 25 juin 2017

la vie des moines au moyen âge

Les moines du Grec monos, signifiant seul, vivaient dans les monastères ou Abbayes, lieu de vie communautaire exclusifs aux moines, ils sont dirigés par un Abbé, ordonné prêtre et un prieur, l'abbé est considéré comme leur père.

Deux cas peuvent se présenter pour devenir moine, ou un adulte quittant famille et métier abandonne le monde conventuel pour la prière, ou il peut être offert dès l'enfance par les parents.

Mais ce procédé fut bien vite abandonné, il apparu bien vite aux Abbés que beaucoup de parents se débarrassaient d'enfants indésirables ou purement et simplement qu'ils ne pouvaient plus subvenir aux besoins de l'enfant. Le futur moine devait être consentant.




Ils s'engagent pour la vie dans ce monastère et n'ont pas le droit de franchir la commune clôture, selon la taille de l'édifice, de son prestige et de sa fortune, il se composait de plusieurs salles, de un ou plusieurs étages, d'une infirmerie, une hôtellerie ou des chambres d'hôtes, un scriptorium, un dortoir, une salle capitulaire pour les réunions, un chauffoir seule pièce chauffée du monastère.

Nous trouvons aussi une herboristerie, un potager, un jardin aux simples, un verger, des cultures et des animaux, sans oublier bien sur une église pour prier.


Souvent construit dans des régions isolées, afin d'avoir l'espace nécessaire pour cultiver et produire la nourriture pour vivre. Car il était fréquent de trouver des communautés de plus de cent moines dans un monastère.








Si leur fonction première était de prier pour le commun des mortels ils devaient aussi travailler dur pour vivre, recopier des manuscrits au scriptorium, sans oublier le devoir d'accueil aux errants des chemins du moyen âge, d'ou la nécessité de l'hôtellerie.

Le devoir d'assistance comprenait aussi les soins aux malades et blessés, ce qui nécessitait une infirmerie, une herboristerie et des moines compétents dans ces domaines.

Nos moines ont un emploi du temps très chargé, si l'on compte les huit prières par jour et le travail quotidien, il ne leur reste guère de temps pour s'ennuyer.

Lorsqu'ils accomplissent leurs taches quotidiennes, le déroulement en a été décidé dans la salle capitulaire comme tous les jours, qu'ils soient aux champs, aux cuisines, à des taches domestiques, ou de divers métiers, copiste, infirmier, herboriste etc.....







 Le travail de ces hommes vivant en autarcie était réglé par un emploi du temps immuable:

de 1h à 2h00 office de Matines
  2h00 - 3h30 repos
  3h30- 4h30 office de Laudes
 4h 30- 6h00 repos
 6h 00- 6h30 office de Prime
 6h 30- 7h00 réunion salle capitulaire
 7h 00- 9h00 travail
 9h 00- 9h30 office de Tierce
 9h30- 11h30 travail
11h30- 12h30 office de Sexte
12h30- 13h00 déjeuner
13h00- 15h00 repos
15h00- 15h30 office de None
15h30- 18h00 travail
18h00- 18h30 office de Vêpres
18h30- 19h00 dîner
19h00- 19h30 lecture commune
19h30- 20h00 office de Complie
20h00- 01h00 dortoir





Le monastère reste avant tout un centre de diffusion religieuse, avec l'accueil des pèlerins, des voyageurs et des pauvres, ils pouvaient aussi être eux même un lieu de pèlerinage.

S'ils disposaient de reliques d'un Saint ou d'objets réputés faire des miracles, les gens se pressaient en masse pour se recueillir sur ces reliques.

Certains lieux pouvaient atteindre une renommée européenne et les offrandes faites à la châsse ou au reliquaire pouvaient être conséquentes et apporter une aisance certaine au monastère.

Ils pouvaient aussi avoir une réputation dans le domaine des boissons, bières ou vins, voir même dans la confection de certains remèdes efficaces.

Beaucoup de personnes d'horizons et de métiers différents devenaient moines, ce qui formait un réceptacle de savoir de bien des corps de métiers.






Les monastères apparaissent comme des pôles de stabilité et des organisations économiques innovantes, dans une société instable ou la misère et très présente.

Leur fonction sociale de chanter la louange de Dieu ( opus dei), est perçue comme vitale par la communauté des fidèles de ce moyen âge profondément religieux.

Par leur puissance économique ils dominent la société médiévale, puis par leur activité intellectuelle ils contribuent aussi à la résurrection de la culture antique et de la culture en général.

Pour prier Dieu comme il convient les Abbés et les moines de nos monastères ont le souci de revenir aux sources.

Ils se plongent dans la lecture des ouvrages antiques, ainsi redécouvrent ils le latin passablement oublié à l'aube du moyen âge, ils iront jusqu'à créer un latin médiéval qui va devenir pour de longs siècles la langue de l'Europe lettrée.

PS: les églises collégiales de Terrasson, Saint Amand de Coly et Saint cyprien, en Dordogne, ont eu à leur commencement, des reclus du temps de Clotaire Roy de guyenne en l'an 620. Ces moines anachorètes avaient fait voeu de demeurer clos en cellule toute leur vie.

Chaque cellule était bâtie dans les murs de l'église de telle sorte qu'ils pouvaient par une petite ouverture voir l'autel, assister à messe et communier. Sur le côté opposé à cette fenêtre on trouvait un passage permettant de bailler victuailles au reclus ( chronique de Jean de Tardes, Chanoine Théologal et Vicaire général de Sarlat ).....M de V

N° 75) Christine de Pizan 1364-1430

Christine va naître à Venise en 1364, elle passera son enfance à la cour du Roi Charles V, ou elle rejoint avec sa mère et ses deux frères, leur père Thomas de Pizan.

Tommaso Benvenuto da Pizzano, est médecin et Astrologue ayant une très grande réputation de part ses prédictions, très en vue à la cour il meurt en 1387 à l'âge approximatif de 80 ans.

Christine reçoit à la cour une éducation soignée, mais pas autant que son père le désirait, car l'épouse de ce dernier souhaitait cantonner sa fille dans les travaux d'aiguilles et les devoirs d'une femme de cette époque. Néanmoins cette enfant très douée va développer petit à petit un gout certain pour les lettres, quoi d'étonnant à la cour d'un roi lui même fort versé dans ce domaine, qu'elle va d'ailleurs côtoyer très souvent.








Mariée à l'âge de 15 ans à un secrétaire du roi. Etienne du Castel a 21 ans est un homme savant et vertueux qui va bénéficier d'un office de notaire royal, un amour réciproque unissait le couple, de cette union 3 enfants vont naître.

Malheureusement pour Christine leur union sera de courte durée, Etienne va mourir victime d'une épidémie dans la même année que son père en 1387 à l'âge de 31 ans, laissant Christine seule avec ses enfants et une détresse financière difficile à juguler.

Elle parviendra néanmoins pendant cette période de 14 ans de vaches maigres à se maintenir à la cour de Charles VI sans déroger. Elle reste veuve et ne souhaite pas se remarier










Pour subvenir aux besoins de sa famille, elle entreprend d'écrire, elle est douée! ce qui lui vaut à la cour l'intérêt de Louis d'Orléans et de la Reine Isabeau de Bavière,

Elle est admirée au sein de cette haute noblesse du roi Charles VI, bien que l'on se méfie à cette époque des jeunes veuves qui ne veulent se remarier, et que l'on accuse souvent de luxure, ou d'avarice, ce qui dans le second cas serait pure méchanceté vu l'état de ses finances.








Christine rédige des poèmes et des traités moralistes, philosophiques, politiques, et même un traité militaire. Cette figure du courant encore balbutiant de l'humanisme français, devient la première femme à vivre de ses écrits, quel bel hommage à son pays de naissance, celui de Dante, Pétrarque et Boccace.

Connue pour sa prise de position en faveur des femmes, elle participe activement aux débats intellectuels de son époque, notamment dans la querelle littéraire concernant le Roman de la Rose







Querelle qui survient quand Jean de Montreuil rédige un éloge de cette œuvre du XIII siècle de Guillaume de Loris et terminée au XIV siècle par Jean de Meung Christine dénonce vigoureusement dans une lettre ouverte, le mauvais gout et la pauvreté d'esprit de Jean de Meung et lui reprochant sa haine des femmes.

Puis elle attaque l'indécence de ses propos et la fin de son récit qu'elle juge amorale et choquante. Elle s'appuie sur sa position de femme écrivain, sensible aux propos grivois, pour fustiger l'aspect de cette œuvre, disant même que les termes employés ne peuvent servir ni le style, ni la visée morale que semble affecter leur auteur.

Puis elle va défendre l'honneur des dames qui dans cette œuvre sont accusées de débauche et d'inconstance. Jean de Montreuil, qui évolue pourtant lui aussi à la cour, ne lui répondra pas directement, mais par personnes interposées, les frères Pierre et Gontier Col.








La querelle prenant de l'ampleur, Christine de pizan recevra l'appui de Jean Gerson, théologien et Chancelier de l'Université de Paris, qui lui aussi prendra part au débat.

Elle poursuivra la querelle par deux écrits de fiction qui réaffirment sa position, et attaque âcrement le roman de la rose et le livre du duc des vrais amans.

Il semble également que notre virtuose de la plume ait diversifié ses activités, notamment dans la supervision et la copie de manuscrits

Le nombre de ses ouvrages conservés et la richesse des enluminures de ceux ci, attestent du succès de ses œuvres, poète et moraliste christine de Pizan se consacre à l'écriture de traités politiques dans lesquels elle se révèle conseillère des princes et ardente avocate de la paix. En 1418, la prise de Paris par les bourguignons va la contraindre à se réfugier derrière la religion et entre dans un couvent ou elle meurt en 1430








Son traité politique sur les faits et bonnes mœurs du sage roi Charles V, qui fut commandé par Philippe II le Hardi, mais celui ci va mourir avant d'entrer en possession de sa commande.

La biographie de ce monarque, fut composée et rédigée à l'aide de chroniques, notamment les grandes chroniques de France, mais également avec de nombreux souvenirs personnels de Christine qui avait côtoyé si souvent ce roi pendant son enfance.

Elle fait aussi un long travail de recherche auprès des gens qui côtoyèrent Charles V, mais également auprès de ses proches, récoltants de nombreuses anecdotes sur lui.










PS: Jean de Montreuil, homme d'état, humaniste, et écrivain politique Français né en 1354 et mort assassiné à Paris en mai 1418, lors de la prise de la ville par les Bourguignons. Il fut secrétaire du roi Charles VI le fou vers 1390.

Les historiens du moyen âge  sont le plus souvent des clercs, comme l'auteur anonyme du journal d'un bourgeois de paris, ou le Carme Jean de Venette, le Chanoine Jean le Bel, le prêtre Jehan Froissart, les moines de Saint Denis, Michel Pintoin et Jean Chartier, mais leur public était composé de laïcs qui les lisent plus volontiers en langue vernaculaire qu'en langue latine

Ces Laïcs prennent eux même la plume pour écrire l'histoire de leur temps tel un Enguerrand de Monstrelet ou Gilles le bouvier au milieu du XV siècle

Ce n'est pas un hasard si la première femme de lettres de l'histoire de France , Christine de Pisan apparaît à la fin du XIV siècle, au delà des hasards de sa vie, elle s'inscrit dans le courant de laïcisation de la connaissance de son époque, qui lui permet d'accéder au savoir en cours a son époque M de

samedi 24 juin 2017

La Prévôté de Paris sous Etienne Boileau

La charge de Prévôt de Paris avait été mise en fermage, or donc n'importe quel particulier possédant une fortune à la hauteur de cette ambition, pouvait acheter le titre et en exercer la fonction.

De riches bourgeois s'intéressant à ce poste, le roi Saint Louis (Louis IX) craignait que se forme une municipalité au sein de sa Capitale, il va choisir de perdre de l'argent en ne vendant pas cette fonction et placer Etienne Boileau comme Prévôt Royal.

Néanmoins les bourgeois furent autorisés à se doter d'un Prévôt des marchands, dont les pouvoirs et la compétence devaient se limiter au négoce et aux affaires commerciales (ce qui fut loin d'être une bonne idée dans l'avenir avec un prévôt comme Etienne Marcel )



De nouveaux offices furent crées, premièrement un Chevalier du Guet, placé sous l'autorité du Prévôt, il contrôlait et commandait les deux guets de Paris.

Puis les Lieutenants civil et criminel,eux aussi sous la tutelle du prévôt, qui peu à peu vont assurer les fonctions de police du prévôt. Plus tard en 1306 sous Philippe le Bel vont apparaître les commissaires enquêteurs qui avaient aussi fonction de juge d'instruction.

Paris vers la fin du XIII siècle et début XIV siècle frisait les 200 000 habitants, c'était la plus grosse capitale d'Europe. Elle disposait de deux organisations du maintien de l'ordre, diurne et nocturne.



Le Jour: les forces de police comprenaient, les Sergents seigneuriaux, les Sergents Royaux et la milice.

Il existait sur Paris des dizaines de justice seigneuriales, en grande majorité ecclésiastique, cloîtres, monastères, templiers, évêché. Cet état de fait compliquait de beaucoup le travail quotidien des sergents royaux.

Un malfaiteur fuyant le guet royal pouvait en changeant de rue, changer de juridiction. Il pouvait alors essayer de se faire juger par un tribunal ecclésiastique, considéré à l'époque plus clément que le Châtelet!!

Le guet royal: dans l'époque considérée, le prévôt disposait de vingt cavaliers et de 50 sergents à pied commandés par le chevalier du guet.

Nos sergents à pied ( nommés aussi sergents à verges ) n'avaient pas bonne presse en ville, et pour cause !!!, cette charge s'achetait et bien souvent le sergent se remboursait par de coutumiers abus de pouvoir, ou des arrangements illégaux, certains gardant même leur ancien métier



La Milice parisienne: Elle regroupait des habitants de quartiers, l'organisation et le commandement s'organisait comme suit, le Quartenier (commandant du quartier), un ou deux cinquanteniers commandant chacun cinquante hommes, répartis en cinq groupes de  dix hommes, commandés par des dizainiers, chargés de faire respecter les décisions et les règlements du parloir des bourgeois.

La nuit les portes de la ville étaient closes et des chaines barraient les rues, la sécurité était assurées par le guet royal et le guet bourgeois, le premier était chargé de capturé les malfaisants qui pullulaient dans les rues, les locataires indélicats et les habitants surpris dans les rues après le couvre feu.

Ce qui était fort peu fréquent pour les uns comme pour les autres, par le fait qu'ils se déplaçaient dans un bruit de ferraille à vous ruiner les oreilles, il faut bien dire que le déplacement en armure ou en cotte d'arme n'a rien de discret!!

Le guet des métiers: depuis 1254, chaque jour une corporation désignait soixante des siens, qui se rendaient le soir au Châtelet pour la garde de nuit. Ces bourgeois étaient alors répartis par le chevalier du guet, en différents endroits de la capitale, ils y passaient la nuit sans quitter leur poste, d'ou le nom de guet assis, et dieu sait qu'ils portaient fort bien leur nom !!!!!



Cette obligation du guet pour les métiers est due jusqu'à l'âge de 60 ans et revenait toutes les trois semaines!!!


La fréquence de cette garde de nuit provoqua de nombreuses défections, il n'était pas rare de voir des commis remplir les devoirs du guet en lieu et place de leurs patrons moyennant finances.


La prévôté va donc par un ordonnance, obliger les bourgeois, ne pouvant se rendre au guet, de prévenir le soir même le chevalier du guet !! Pour ce faire il devait envoyer sa femme, ou une femme de la famille, sinon une amende ou une saisie de biens punissait le bourgeois fraudeur. Comme aucune femme, ne pouvait le soir venu se risquer impunément dans les rues, la mesure était efficace!!.