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mardi 11 avril 2017

Le Maréchal Arnould d'Audrehem


A l'attention des lecteurs: Je vais essayer de rester objectif et de vous dépeindre le personnage tel qu'il était au XIV siècle, mais il représente pour moi tout ce que ne devait pas être un chevalier, j'exècre ce sinistre personnage, bien vous voilà prévenus!!

Né vers 1300 (1300-1302) en pas de calais dans le village de Audrehem, proche de la rivière Hem et à 4 lieues de Saint Omer. Son père était chevalier, mais il faut bien l'avouer malgré les recherches nous ne savons rien de sa jeunesse.

C'est à partir de 1332 que nous pouvons commencer à le suivre sur le chemin de sa formidable ascension sociale. On le trouve en Ecosse ou il prend part avec des troupes françaises à une expédition contre l'Anglois, le chef de cette compagnie est le seigneur de Garencières.

Il rentre au pays en septembre 1337, il rejoint l'Ost à Amiens convoqué par Philippe VI de Valois en Août 1338. En 1340 c'est un nouveau départ pour l'Ecosse avec 200 hommes d'armes qu'il commande conjointement avec le seigneur d'Aubigny, son retour en France se fait en 1341.








Il traverse de nouveau la mer pour faire parti du corps expéditionnaire qui battra en retraite devant les troupes commandées par Edouard III.
De retour sur le continent en juillet 1342 on le nomme Capitaine du Roi en Bretagne, il se trouve à la défense de Ploërmel quand elle fut prise par Edouard III dans la même année.

En 1343 grâce à l'appui du Prince Jean Duc de Normandie (futur Jean II le Bon), il obtient 700 livres de rentes qui lui sont versées par le trésor royal. Il s'attache à ce Prince comme un bernicle sur son rocher et s'empresse de suivre son mentor à Châtillon et à Aiguillon quand le roi Philippe VI décide d'éloigner son fils de la zone des combats lors de la première chevauchée d'Edouard III, ce qui fait que notre Arnould ne participera pas à la bataille de Crècy en 1346.








En septembre 1349 le roi tente la reprise de Calais en l'assiégeant, et si Jean de Vienne parvient à entrer dans la ville en suivant la grève, quelques hommes dont notre parangon de la chevalerie y entrèrent en bateau, il est fait prisonnier puis envoyé en Albion en attendant le paiement de la rançon.

De retour en France il se marie avec Jeanne d'Hamelicourt, veuve de Jean de Walincourt, il devient de ce fait Châtelain d'Angoulême et capitaine de guerre du Comté.

Quel grand capitaine nous avons la!! Alors même que cette région des Flandres est en proie à d'incessants combats, il restera éloigné des zones de conflit bien à l'abri derrière les murs de sa ville.







La mort du roi Philippe VI en 1350 va propulser notre personnage vers les sommets, se plaçant dans l'ombre du roi Jean II le bon, qui lui avait si bien mis le pied à l'étrier lorsqu'il était duc de Normandie.

 Il figure peut de temps après parmi le vaincus de la bataille de Taillebourg, prisonnier de nouveau il attend le paiement de la rançon que le roi payera. De retour dans sa ville il fait le voyage jusqu'à paris afin de passer devant Notaire pour une donation au dernier vivant, le couple n'ayant pas eu d'enfant,

Oh joie pour la France car il en est de ce personnage comme de certains oiseaux, il faut trouver le nid et casser les oeufs! " je m'excuse je divague.....)

Notre homme est devenu fort étoffé et sa richesse est due aux largesses de son roi, qu'il savait si bien flatter. Il figure dans les combats du 6 et du 15 juin 1351 et sera peu de temps après nommé Maréchal grâce à la Cerda le favori du roi.








Les missions que l'on va lui confier sont bien au dessus de ses prétendues qualités guerrières, nommé lieutenant du roi en Poitou, Saintonge, Limousin, Angoumois et Périgord, il va désormais puiser largement dans les caisses du royaume. Nommé depuis peu lieutenant du roi pour la Normandie il devient l'ami de la Cerda devenu Connétable du royaume et favori du roi, comment pourrait il en être autrement développant tous deux le même culte de la personnalité. C'est lors d'un repas avec le favori du roi et Du Gesclin au château de Montmuran que notre Arnould se fait remarquer pour son incompétence, les Anglais de Calvelay avaient eut vent de notables logeant dans ce château, ils avaient décidé de tendre une embuscade.

C'était sans conter avec notre breton teigneux de Bertrand, qui ne se campait jamais dans un endroit sans placer des guetteurs, la manoeuvre éventée il y eut fort belle escarmouche, car dans cet âpre combat fut fait prisonnier Calveley. Mais ce haut fait d'armes eut lieu sans la présence de notre baudruche gonflée d'orgueil qui prétendit ne pas avoir eut le temps de s'armer, et les autres alors!!?. Malgré tout le voila une nouvelle fois nommé lieutenant du roi en Artois, Boulonnais et Picardie, ou des troubles semblent nécessiter une répression énergique. Il est à son affaire dans ce domaine et semble posséder les compétences, mais il est vrai que combattre villageois, bourgeois et paysans mal armés lui laisse le temps de s'équiper pour une fois....







C'est tout autre chose Quand Edouard III sort de calais pour entreprendre une nouvelle chevauchée, le roi se porte à sa rencontre avec l'ost, devinez....,,? Hé oui une fois de plus pas d'Arnould, on se trouve pourtant dans sa région et pour un Maréchal cela fait brouillon!! Mais lorsqu' Edouard III fait demi tour, qui voit on apparaître, notre divin maréchal qui se lance à la tête de ses hommes pour harceler l'ennemi. laissez moi rire, il n'attaque rien du tout à part quelques traînards qui conduisaient des chariots de butin. Il retourne ensuite vers son roi se venter d'avoir participé à la retraite des Anglais, il n'y avait pas plus menteur que cette outre gonflée d'orgueil, il faut dire que cela ne semblait pas déranger notre monarque.

Notre roi va promulguer un nouvel impôt et provoquer de ce fait la colère du peuple, des villes entières se révoltent, pour Arras c'est Arnould le spécialiste que l'on envoi et il s'y entend le bougre, il fait pendre 100 bourgeois le 27 avril 1356 et le lendemain il en fait décapiter 14, pour ces belles actions guerrières Jean II va lui octroyer 1000 livres de rentes qui s'ajoutait à sa pension de chevalier de l'ordre de l'étoile. Lui au sein de cet ordre voila qui laisse rêveur, et il est loisible de penser que la chose a du en faire rire plus d'un, surtout quand on sait que la règle primordiale de cet ordre était l'interdiction de reculer au combat!!!! Voila pour Arnould qui avait les ongles si pâles un effroyable dilemme, lui qui à la bataille montrait plus souvent son cul que son poitrail.






Cela étant dit nous arrivons à la bataille de Poitiers ou la les fanfarons ne sont pas de mise, une fois de plus il montrera son cul en tournant bride et sera fait prisonnier. En Angleterre son roi lui permet de faire des navettes entre les deux pays, en tant que prisonnier sous caution il peut aller et venir, la seule chose qui lui soit interdite c'est de porter les armes contre les Anglais, voila qui arrangeait bien notre batteur d'estrade.

Cependant la guerre reprend Edouard lassé de ne pouvoir faire signer un traité à son avantage, reprend le titre de roi de France, débarque en octobre 1359, ravage le nord et marche sur Reims pour se faire sacrer roi. Il ne peut prendre la ville de force et part hiverner en bourgogne, puis marche sur Paris c'est alors que survient la catastrophe du Black Monday, provoquant l'arrêt de la chevauchée et le début des négociations du traité de Brétigny

Notre Arnould a retraversé le bras de mer vers son roi prisonnier, ils seront même malades ensemble au dire des chroniques Anglaises. Il faut désormais nous pencher sur un fait singulier, au dire de ses chroniques notre Arnould touchait une pension sous forme de rente viagère versée par le roi Edouard III......!!!!, nous ne saurons jamais pourquoi il la touchait.

Après la paix de Brétigny, notre personnage va largement fricoter avec les routiers des grandes compagnies et bien que le roi le charge de guerroyer contre eux il sera absent de la bataille de Brignais, mais il semble évident qu'il ne pouvait se battre contre ceux qui lui rapportaient tant de pécunes.







Il partira avec eux en Espagne est sera fait une nouvelle fois prisonnier à Najera par le Prince Noir, qui le traitera de parjure et de traître, de parjure parce qu'il n'avait toujours pas payé la rançon de sa capture de Poitiers, mais de traître cela laisserait supposer " que la pension qu'il touchait de l'Angleterre ", n'était pas à notre avantage. Arnould meurt au mois de décembre 1370

Pour conclure que dire de notre maréchal, lui qui fit parti d'une armée en retraite en Angleterre, vaincu à Ploërmel, absent à Crécy, prisonnier à Calais, absent de la guerre des Flandres, vaincu à Taillebourg, absent à l'escarmouche de Montmuran, fuyant à Poitiers, pensionné par l'ennemi, absent à Brignais et prisonnier à Najera.

Lui le spécialiste de la répression des bourgeois et des paysans, faisant joyeusement de grands massacres de gens désarmés, lui le voleur absorbant les fortunes en se servant à pleines mains dans les deux camps, menteur et traître à sa parole, mais surtout traître à son roi qui l'avait couvert d'honneurs et d'or. Etsurtout n'oublions pas son incapacité au combat, il restera dans les mémoires comme un aposthume planté dans la fesse de son monarque ce qui ne semblait pas le déranger pour s'asseoir.




PS: Quel grand Maréchal nous avons eut la!! Ce qui est surprenant dans tout cela c'est qu'il ait vécu si vieux, car en toute logique il aurait du depuis fort longtemps mourir écrasé par le poids de sa vanité M de V





samedi 8 avril 2017

La rue au Moyen Âge


La vision très pessimiste qui se dégage de l'idée de l'urbanisme au moyen âge, ne saurait faire oublier les mesures prises à l'époque afin d'assainir les chaussées et faciliter la circulation.

On commettrait une erreur en prétendant que sous les Gallo Romains l'ensemble des rues étaient soigneusement pavé et entretenu. Il semble loisible de croire que l'emploi du pavé se généralise en France à l'époque de Saint Louis et que son usage est lié à de profonds changements au niveau des transports.

L'élevage accru du cheval de trait, correctement ferré, mieux harnaché, et davantage nourri qu'aux siècles précédents, permet de tirer de lourdes charges sur de forts chariots. La circulation hippomobile s'intensifie, charrettes légères, chars (chariots) à quatre roues, soit tomberets ou tombereaux à caisse basculante, tractés par quatre ou cinq chevaux ou par huit boeufs.







Force est de constater à la lecture des textes que la pose de pavés et l'entretien des chaussées deviennent dés le XIII siècle et à fortiori après l'une des préoccupation majeure des conseils et des magistrats municipaux.

L'élevage des animaux de basse cour et des porcs en semi liberté dans les rues et les ruelles fait l'objet de fréquents interdits dés le XIII et XIV siècle.

Précisons sans plus tarder que les "conduits" de merderons ou de merdereaux sont rares avant le XIII siècle, on s'était contenté depuis des générations des fleuves et des rivières, ainsi que des canalisations sommaire à ciel ouvert appelés ponceaux.













Un effort est entrepris également pour assainir les chaussées. Plusieurs ordonnances "anti pollution" apparaissent au XIV et au XV siècle. Elles sont destinées à combattre le laisser aller individuel et obliger les riverains et artisans au respect le plus élémentaire de l'hygiène par J P Leguay.


       
                                                                                               M de V



vendredi 7 avril 2017

le Chroniqueur Jehan Froissart


Né à Valenciennes entre 1333 et 1337, les informations quand à sa naissance sont contradictoires, nous savons qu'il vécut dans l'entourage immédiat des plus grands Seigneurs de son temps ce qui explique la variété et la richesse de ses informations, ainsi que ses tendances aristocratiques.

Ses chroniques vont être réécrites plusieurs fois, ce qui nous permet de noter dans sa façon de relater les événements, ses changements d'opinion en fonction du personnage qu'il sert.

Favorable à la cause Anglaise dans son livre I, sous l'influence de sa compatriote Philippa de Hainaut, Reine d'Angleterre et épouse d'Edouard III ( il est le secrétaire particulier de la Reine)

Froissart vit au sein de la cour à Londres et à Westminster, quand la Reine meurt en 1369 Jehan retourne dans son Hainaut natal pour entrer dans les ordres, il sera ordonné prêtre et recevra la cure de Lestine dans le diocèse de Liège vers 1372. C'est probablement durant cette période qu'il écrira son roman en vers Méliador.



A partir de 1373 froissart se trouve un nouveau protecteur, Guy de Chatillon Comte de Blois, ce dernier va lui demander une autre version du livre I de ses chroniques, qu'il terminera vers 1378.

Son livre II composé de 1378 à 1385 relate le conflit qui oppose le Comte de Flandres, vassal du Roi de France, à ses sujets Flamands.

Son livre III relate le voyage qu'il entreprend aux frais de son protecteur vers Orthez, lieu de résidence de la fastueuse cour de Gaston Phébus Comte de Foix.

Il se renseignera sur le conflit qui oppose le comte à son épouse et à son beau frère le Roi de Navarre.
Puis consciencieusement il interrogera tous les gens digne de confiance pouvant le renseigner sur le conflit se déroulant en Espagne vers 1390.




En 1391 son protecteur est ruiné par une vie de débauche, le Comte de Blois vend ses domaines et la fin humiliante de son mécène va profondément marquer notre chroniqueur, il retournera en Hainaut à Chimay dont il porte le titre de Chanoine depuis quelques années.





Il y écrira son livre IV qui est une nouvelle refonte de son livre I, on ne sait pas l'année de sa mort ni ou il fut enterré , surement à Chimay, mais ou et quand ?? ( vers 1404).

Ses chronique couvrent l'histoire de 1323 à 1400, mais étant né au mieux en 1333, il fut obligé d'utiliser les chroniques en prose de Jean le bel chanoine de saint Lambert de Liège, pour tout ce qui concerne le début de la guerre de cent ans. On ne peut considérer ceci comme un plagiat car le procédé était courant à l'époque et d'ailleurs il le cite dans son prologue.

L'intérêt des chroniques reste immense, et  Froissart nous fait vivre des scènes inoubliables des conflits  au XIV siècle en Europe.


jeudi 6 avril 2017

N° 5) Clercs et laïcs au bas Moyen âge





Selon le décret de Gratien, "livre de référence en matière de Droit Canon ", il existe deux genres de Chrétiens, les Clerici qui se trouvent être les élus et qui par la tonsure manifestent leur supériorité.

De l'autre côté on range les Laïci, à qui il fut concédé le droit de se marier, de s'occuper des choses temporelles, en bref le reste du genre humain!!!

La distinction entre les deux revêt donc une signification très claire au sein de la communauté chrétienne.


A cette dimension juridique et ecclésiologique du droit canon il faut ajouter le côté politique, ou l'on affirme la supériorité des clercs et la suprématie du pouvoir ecclésiastique.









C'est au début du XIV siècle qu'elle fut affirmée de manière fort explicite par le Pape Boniface VIII, il prétend en l'an 1302, suite aux théories fumeuses de Gilles de Rome, que toute créature doit se soumettre au premier clerc de la chrétienté, en l'occurrence lui même !!

Ces prétentions exagérées de la puissance pontificale vont provoquer chez les philosophes, théologiens, humanistes et écrivains une véritable levée de boucliers.
Des hommes tel que Dante, Marsile de Padoue, Guillaume d'Ockham, Eckhart et d'autres, vont élaborer une doctrine politique qui accorde aux laïcs une véritable autonomie fondée sur la séparation de l'ordre politique et religieux.

Le Pape a eut grand tord, car s'il existe un souverain qui n'aime pas qu'on lui conteste son autorité c'est bien le Roi de Fer!
Philippe IV le Bel va lui envoyer Guillaume de Nogaret, cette rencontre sera fatale à Boniface VIII.







PS: voir article sur l'attentat d'Agnani Nogaret versus Boniface VIII  M de V




 

Mentalité de l' Anglois au bas moyen âge


Ils ne se préoccupaient pas d'idéal chevaleresque, ou du moins s'ils s'en occupaient ce n'était pas pendant les périodes de conflits avec nos mangeurs de charrettes ferrées!

Ils utilisaient fort bien le terrain, plaçaient leurs gens de pieds et leurs archers avec un art consommé et leurs chevaliers sans déroger à l'honneur savaient combattre à pieds à leurs côtés.
Si on tient compte du facteur démographique de ce siècle, les Anglais sont environ 6 à 7 millions d'âmes comparés aux Français qui sont 16 millions!!

Mais Edouard et son fils le Prince noir contestent l'accession au trône de France de ce " Roi trouvé " Philippe VI de Valois, ils vont faire valoir leur droit et ce n'est pas le nombre qui changera quelque chose !!!!







Ce qui fait que lors des grandes batailles de cette époque les hommes d'Albion se battent à 1 contre 4. Mais en Angleterre le service militaire est obligatoire de 16 à 60 ans, ils sont très disciplinés, tous le contraire de l'ost Français.


Il est bien évident qu'un Chevalier Français ne saurait sans déchoir combattre à pied aux côté de la merdaille    ( terme chaleureux qu'ils employaient pour désigner leurs piétons), ce n'est pas le cas des Anglais.


En outre en Albion on fait interdire le béhourt dans les tournois, les morts y étant si nombreux, qu'il leur parait judicieux de pratiquer uniquement la joute à la lance courtoise.




Ils considéraient que leurs chevaliers seraient mieux employés à guerroyer, plutôt que de mourir en champ clos. Pour eux l'idéal chevaleresque se limitait au champ clos et la guerre restait la guerre, dans ce domaine nul place pour les rêveurs !!!

Sans oublier cette tradition de l'entrainement au tir à l'arc, quasi permanent et au sein même de toutes fêtes et réjouissances quotidiennes.C'est grâce à ces excellentes dispositions que beaucoup de Français finiront hérissés de flèches le nez dans la fange.


Vie et mort d'un Chevalier au XIV siècle


L'activité guerrière est si honorée et indispensable au moyen age qu'elle constitue la raison d'être de toute ou presque la catégorie sociale de la noblesse, cette période semble requérir des hommes en pleine force de l'âge, capables de manier l'épée, la lance, masses et haches tant à l'entrainement qu'au combat.

Dépasser 60 ou 70 ans pour un Chevalier semblerait à notre époque un exploit hors du commun, pourtant au XIV siècle le cas ne semble pas si rare.

La démographie historique nous démontre qu' environ 10% d'une classe d'age atteignaient 60 ans, l'élimination massive se produisait dans les premières années de la vie car le tiers d'une génération disparaissait avant d'atteindre les 20 ans d'age.

Dans le milieu des hommes de guerres les hasards du combat s'ajoutaient aux mortalités ordinaires, restreignant encore plus leurs chances d'atteindre la vieillesse.









Les études faites en Angleterre nous fournissent un exemple précis, entre 1330 et 1449, période de conflits permanents, guerre de cent ans, épidémies de peste, guerres civiles et famines, on estime que presque 50% des combattants de plus de 15 ans mouraient à la bataille et que sur 100 naissances mâles issus de la noblesse et voués à la guerre seulement 8 individus étaient vivants après 60 ans


La vie était rude et les gens ne l'étaient pas moins, la compassion chez les hommes de guerre n'était pas une vertu cardinale, on laissait cela aux Clercs, et même eux ne brillaient pas toujours par l'amour de leur prochain.











Mais dans ce siècle ce n'est pas l'age qui importe, mais les capacités physiques, ce n'est jamais le vieux qui est rejeté mais le faible; au guerrier la vieillesse apporte renommée, prestige et respect, cela tant qu'il est capable de tenir son rang à la bataille.Toute idée de retraite est donc exclue, il manie les armes jusqu'à l'extrême limite de ses forces, puisque l'hommage vassalique l'engage jusqu'à la mort.

Ceux qui survivaient aux tournois, aux accidents de chasse, aux batailles, aux maladies, aux excès de viandes grasses et de vins, à l'apoplexie, ainsi qu'aux pantagruéliques festins de l'époque étaient de véritables forces de la nature!

Ces colosses étaient tout à fait capables de tenir leur rang à la guerre s'ils avaient passés le cap de la vingtième année et ce jusqu'à 70 ans! sir Calverley meurt à 78 ans et sir Robert Knolles à 83 ans








Pour le chevalier sans fief, la fin est on ne peut plus saumâtre! Celui qui voit ses forces décliner, et qui ne peut l'âge venu tenir son rang, soit dans une compagnie, ou dans la Lance d'un seigneur, se doit de se retirer.

Une seule option s'offre à lui s'il veut survivre ! il doit entrer en religion au sein d'un Cloître ou d'une Abbaye afin de trouver toit, pitance et sécurité.

Il se rendra utile à la communauté, dans les travaux de tous les jours, culture, jardinage, infirmerie, cuisine, hostellerie etc... selon ses compétences et les savoirs qu'il a acquis tout au long de sa vie.


La gloire et les honneurs ne sont pas pour les simples combattants, il finira donc ses jours dans l'exercice de la pénitence et de la prière, nécessité faisant loi! afin d'assurer la sécurité de ses vieux jours










A sa mort le gisant de son caveau le représente armé de toutes pièces, avec ceinture et épée au côté, par dessus revêtu de l'habit de l'ordre monastique auquel il appartient et sous ses pieds, on trouve l'écu blasonné de ses armes en forme de planchette



PS: La passion que nous avons pour la période médiévale ne doit pas nous faire oublier, la dure réalité de la vie à cette époque. M de V


mercredi 5 avril 2017

Le Tournoi au XIV Siècle


Nous aborderons ce sujet avec beaucoup de prudence, il me semble même nécessaire de préciser l'état d'esprit dans lequel se trouve notre chevalier à cette époque.

Vaincus par des Tisserands à Courtrai, par les Anglais à l'écluse, Crécy, et Poitiers, puis par les routiers à Brignais on peut dire que le coeur n'y est plus!

La chevalerie est en perte de vitesse, elle se démilitarise car la guerre est devenue le domaine de prédilection du fantassin professionnel et discipliné.

Or donc dans un tournoi la mêlée est la reconstitution d'une bataille et la joute un duel entre deux adversaires.

Ces jeux furent créé au départ dans le but de s'entraîner au combat, mais au fil du temps nos chevaliers finiront par confondre les deux! Cette chevalerie a oublié les valeurs pour lesquelles elle fut créé, se noyant désormais dans des fêtes et des banquets ou les danses riment avec les lances.







Ils brilleront dans des combats réglés à l'avance, de l'aspect utilitaire d'entrainement au combat il ne reste rien, de la dimension ludique du jeu ou le but était de vaincre sans tuer pour la gloire et le gain, il ne reste que l'appât du gain.

Force est donc de constater que si l'aspect utilitaire et ludique a disparu, il ne reste plus que le côté festif et celui ci est en pleine expansion.

Malgré les efforts de Charles V pour réformer cette armée indisciplinée qui ne devait que 40 jours par an au ban du roi, ses ordonnances resteront lettres mortes, et ce ne sera que sous Charles VII que pourront être créées les compagnies de l'ordonnance, qui seront les ancêtres de la gendarmerie.







Il faut dire que des traités de tournois comme celui du bon roi René d'Anjou, un peu plus tard ne font rien pour arranger l'affaire.

Si on veut donner un ordre d'idée en matière de gouffre financier qui puisse correspondre à la participation d'un chevalier à ce genre de tournoi:

Il faut tenir compte du matériel, de la tenue vestimentaire, du type d'armes employé dans ce genre de manifestation, car chaque tournoi avait un thème, avec des règles imposées.

Le simple chevalier ne pouvait y participer, seuls les nobles fortunés en avaient les moyens.









Pour finir cela équivalait à la participation financière d'un particulier au Paris Dakar.

De grandes maisons se sont ruinés jusqu'à la trame dans ce genre de manifestations, même le roi René d'Anjou fini ruiné.

Lorsque sa fille Marguerite d'Anjou se marie avec le roi d'Angleterre, il est précisé qu'elle n'aura pas de dot !!

Sa croisade pour récupéré son royaume et le faste de ses joutes ont réduit ses finances à la plus simple expression. ( voir article la guerre des deux roses et Marguerite d'Anjou )









Au XIV siècle le tournoi est devenu le domaine de la noblesse aristocratique et guerrière, leur individualisme et l'attirance qu'ils éprouvaient pour le public.

Ce désir de gloire!! va provoquer la disparition du tournoi collectif, au profit de la joute et du combat individuel.


Tous les textes et les traités de ces tournois du bas moyen âge, transpirent de la vanité et de la suffisance de ces grands barons du royaume.

Ils ne vivent que sur l'acquis de leurs ancêtres, vantant à qui veut les entendre les prouesses de leurs glorieux défunts.











Leurs mérites ne sont que dans le nom qu'ils portent, ils se gargarisent à plaisir dans le passé et les romans chevaleresques de cycle arthurien.

Ces mangeurs de charrettes ferrées ne font plus illusion, parmi le peuple comme chez les bourgeois et l'on ne peut s'empêcher de citer Geoffroy Chaucer, qui nous peint un tableau fort vivant de cette société du bas moyen âge.

Il dit je cite: ne peut être noble que celui qui agit noblement et cette noblesse ne s"acquiert pas avec l'héritage des biens terrestres!!

C'est aussi pour cela qu'ils tiendront à l'écart un Bertrand Du Guesclin, jaloux de ses victoires et leur renvoyant en pleine face leurs incompétences. Ils étaient pesés, mesurés et jugés insuffisants !!





PS: pour donner du grain à moudre à nos passionnés de reconstitution, dont je fis partie pendant de nombreuses années avant de raccrocher mon épée pour n'utiliser désormais qu'encre, parchemins et plumes. Après avoir écumé les bibliothèques et les auteurs sur le sujet, je vous soumet mon opinion sur la mentalité du chevalier au Bas moyen âge...Bien amicalement M de

N° 1) Mentalité du chevalier Français au XIV siècle



Notre chevalier craint la couardise, il a la tête farcie de romans de chevalerie, possédant un sens exacerbé de l'honneur il se trouve décalé par rapport aux réalités stratégiques de son temps, le menant sur le champ de bataille à des attaques suicidaires par simple désir de prouesses. Son individualisme le pousse au premier rang, rompant ainsi l'ordonnance des batailles au sein de l'ost et cela avant même d'être au contact de l'ennemi.

Il manifeste un souverain mépris pour les troupes à pieds ( y compris les siennes ), qu'il désigne par le terme fort imagé de merdaille! Pour ce mangeur de charrettes ferrées, le seul combat qui vaille est la charge suivie de la mêlée.







Ce fumeux personnage ne fait plus aucune différence entre le tournoi et la guerre, comme dans ces jeux il est la pour faire des prisonniers et les rançonner. Malheureusement pour nous le raisonnement des Anglais était beaucoup plus terre à terre ils étaient venus pour tuer et accessoirement faire des prisonniers!

Les batailles de ce siècle, Courtrai, l'Ecluse, Crécy, Poitiers, Brignais, ne leurs apprendront rien. Un grand nombre de nos rutilants fer vêtus finiront le nez dans le bren, égorgés par la piétaille qu'ils ont tant dénigrée, les plus chanceux (autant dire les plus riches ) termineront dans de fangeux réduits jusqu'à ce que rançon soit payée.

Mais même si pendant une trop courte période, grâce au roi Charles V et à Du Guesclin, nous retrouvons nos valeurs et la victoire, cela ne servira à rien !!, dés la mort de Charles V le sage nos fumeux chevaliers s'empresseront de retomber dans leurs erreurs. Et ce sera Azincourt, ou les Anglais pourtant épuisés et malades de la dysenterie, vont nous écraser,il vont se battre à 5 contre un et donner une leçon mémorable à la France.