Membres

Affichage des articles triés par date pour la requête reims. Trier par pertinence Afficher tous les articles
Affichage des articles triés par date pour la requête reims. Trier par pertinence Afficher tous les articles

mercredi 28 novembre 2018

Drapiers de Reims au XIII, XIV et XV siècle

L'industrie et le commerce des étoffes ont été très prospères à Reims au Moyen âge. De nombreux documents nous montrent que les Tapis, le Serge, les Camelots, les Etamines et surtout les Toiles de cette cité étaient fort recherchés et exportés, jusqu'en des contrées lointaines.

Les Tapis de cette ville jouissaient d'un grand renom. On les trouvent mentionnés dans les tarifs des Tonlieux levés aux foires de Troyes (foires de champagnes voir article)

La Serge: était une étoffe croisée, ordinairement en laine et parfois avec un mélange de fil. Celle fabriquée à Reims au XIII siècle était fort réputée. Dans un compte des recettes et dépenses de la maison de Louis IX (saint Louis), pour l'an 1234, il est question des "sargiis de Remis". On se rappelle l'anecdote rapportée par Jean de Joinville, son histoire de Saint Louis, (voir article), il avait vu en rêve son roi à genoux devant un autel et revêtu par plusieurs prélats "d'une chasuble vermeille de serge de Reims"

L'explication que nous donne, Joinville, dans son livre, au sujet de sa vision, nous montre que la Serge était une étoffe assez commune, peu propre à confectionner des chasubles !! Elle servait surtout à faire des rideaux et des couvertures de lits. Ce qui nous semble logique pour ce roi confit en dévotions et qui s'habillait fort simplement

Plus tard, on trouve un compte du service de l'argenterie des rois de France, qui mentionne en 1316 (première année de la Régence de Philippe V le long), l'acquisition de six serges vertes de Reims, pour mettre aux fenêtres de la chambre du roi.









Il semble aussi qu'il nous faille voir des Serges, dans la mention des " serica Remensia ", que l'on trouve figurant parmi les présents envoyés au Sultan Bajazet, surnommé Ildyrim (l'éclair), pour payer la rançon de plusieurs seigneurs français, fait prisonniers, en 1396, lors de la désastreuse bataille de Nicopolis. Cette expédition commandée, par Jean sans peur, fils du Duc de Bourgogne, Philippe le Hardi, que l'on nommera la neuvième croisade !!! ( voir article)

Le Camelot: était une étoffe fine et lisse, non croisée, faite avec du poil de jeune chameau ou du poil de chèvre d'Arménie. Ces matières premières étaient importées d'Orient et l'on savait les utiliser à Reims dès la fin du XIII siècle. Ces camelots de Reims sont cités dès cette époque dans les tarifs des marchandises vendues en Paris.

La réputation de cette étoffe s'est maintenue plus avant dans le XIV et le XV siècle. Un compte de la maison du roi, Charles VI le Fou, en l'an 1387, note une dépense de 20 Sols Parisis, pour un camelot de Reims vermeil, afin de doubler la houppelande de drap vert du garde personnel de la Royne de France, Isabeau de Bavière

Or donc si l'on en croit les textes, et comment réfuter des écrits d'époque ??, la noblesse et la haute bourgeoise portaient du chameau. le commerce avec L'Orient a pu faire connaître le tissu en poil de chameau en Europe depuis l'époque des croisades, au XIII siècle on le nommait aussi Camelin








L'étamine de Reims: étoffe légère, non croisée, était composée de laine, de soie et de laine, ou toute de soie. Elle était fort estimée !! Un document de 1305, sous Philippe le Bel, nous montre qu'elle est déjà exportée vers l'Italie. Par opposition les moines portaient eux, une robe en étamine toute simple en laine

Les toiles de Reims: tissus fins et délicats qui avaient acquis une célébrité attestée par de nombreux documents. C'était un article de luxe, dont les princes, seigneurs et hauts bourgeois faisaient usage, et que le commerce répandait aussi bien en France qu'à l'étranger, elles sont fréquemment nommées dans les comptes du service de l'argenterie des rois de France

On en faisait des draps de lits, des contrepointes, des serviettes, des chemises ou des doublets (vêtements de dessous). Elles étaient considérées comme des étoffes précieuses, un inventaire de la maison du très fortuné, Philippe le Hardi, Duc de Bourgogne, en l'an 1420, signale une grande pièce de cette toile " frangée de soye et bordée d'or ", destinée à faire des draps de lits

La Reine de France, Isabeau de Bavière, le jour de son sacre, avait revêtu pour la messe, un large doublet de toile de Reims, fait en matière de chemise

Nota: vous pouvez également vous reporter, si l'envie vous prend, à l'article sur les " tissus de soies d'or et d'argent ", publié sur le blog au mois de septembre 2018










Les anciens registres de la ville de Reims nous montrent que les Rémois offraient aussi les produits de leur industrie aux nobles visiteurs qui se présentaient en leur cité. On en envoyait aussi à ceux dont on désirait s'attirer les bonnes grâces.

Par exemple, les chanoines du chapitre de la cathédrale de Reims, vont acheter des toiles et des serviettes, pour en faire présent aux nobles de la cour, suite à l'incendie de leur édifice, le 21 novembre 1481, ceci afin d'obtenir des fonds pour la réparation de la cathédrale

Le commerce de ces toiles était très actif au moyen âge dans les pays étrangers. Des documents d'époque nous signalent qu'elles étaient d'un usage très fréquent en Albion, les doublets en toile de Reims sont cités à plusieurs reprises en 1347, dans un compte de la garde robe du roi Edouard III. En 1327, on utilise de la toile de Reims pour faire des nappes pour le grand autel de la cathédrale d'Exeter. Un poème du XIV siècle, déclare que la femme Anglaise de qualité se doit de posséder, couvertures de lit en futaine et draps en toile de Reims

Très à la mode également en Espagne et en Italie, des documents nous montrent que les toiles de Reims étaient exportées à Majorque et Barcelone en 1271, à Pise en 1323 et en 1295 pour la couronne de Naples





PS: documentation BNF et provenant de l'école des Chartes M de V

jeudi 28 juin 2018

Le Serrurier Médiéval

La serrure de l'antiquité, chez les romains se nommait " Sera ", c'était un véritable cadenas suspendu à un piton ou passé dans les mailles d'une chaine, à ne pas confondre avec le mot " Serra " qui lui signifie scie.

De tout temps le Serrurier a eut pour fonction d'enclore et de mettre à l'abri tout ce qui pouvait être dérobé.

Il est un fait, que si le serrurier existait, il ne fait aucun doute que les Margoulins peu scrupuleux, avides des biens d'autrui existaient aussi !!

On ne sait presque rien des ouvriers du V au IX siècle, le serrurier de ces époques ne faisaient que des ferrures ordinaires et de grossières clôtures.
Ce n'est que peu à peu que cet art reprendra quelques valeurs, par exemple les grilles ciselées de Notre Dame d'Aix la Chapelle, ouvrage de cuivre et de Bronze, sortis des ateliers des Abbayes (et oui encore eux !!), exécutés sur les dessins d'artistes religieux. Ils sont par la préservation des écrits et des savoirs, à l'origine de la renaissance de biens des métiers








Les Cloîtres, Abbayes et Monastères, avaient recueillis patiemment les traditions artistiques dédaignées par les barbares envahisseurs et oubliées par un peuple miséreux, découragé par les nombreuses invasions barbares !!!

Ce n'est qu'au XII siècle que le serrurier, comme beaucoup d'autres spécialités, réapparaît vraiment, il prend dès lors une véritable importance par la fabrication des ferrures indispensables aux maisons et la confection de pièces d'art sur nos monuments, églises et châteaux.

Parmi les spécimens, le plus connu de l'art du serrurier, des XII et XIII siècles, les grilles du coeur de l'ancienne abbaye de Conques (Aveyron), les grilles et ferrures des églises de Rouen, Saint Quentin, Reims, Saint Martin d'Angers.

L'une de ces grilles à brindilles et ornements forgés est placée dans l'église du Puy en Velay, point de passage fort connu de tous les pèlerins de Compostelle. Viollet le Duc l'a reproduite dans son dictionnaire de l'architecture, ouvrage renfermant de merveilleux dessins, que je me dois de vous recommander.

Le Viollet le Duc se trouve facilement et selon les maisons d'éditions on peut se le procurer en un ou deux volumes (voila une acquisition que vous ne regretterez pas)








Les pentures des portes de la Cathédrale de Paris datent du XIII siècle, ce sont de véritables merveilles, un aboutissement dans l'art du métier de serrurier.

Elles furent réalisées par le fameux " Biscornet ", selon la légende notre homme aurait contracté un pacte avec le Diable, auquel il aurait vendu son âme !!! à la condition de venir à bout de ce travail qui pour lui représentait son chef d'oeuvre..., mais voila ! la porte qui livrait passage au Saint sacrement s'obstina à refuser de recevoir les ferrures devenues diaboliques de notre serrurier.

Le bois repoussait l'outil, et le fer volait en éclats à l'approche du boulon d'attache, il mourut en laissant son travail inachevé ( le diable a bien du rigoler !!)

Au moyen âge le serrurier ne se sert jamais pour les finitions de ses ouvrages d'art, de la Lime, bien sur il en fait usage pour de menus travaux, mais la dédaigne pour ses travaux de finition !!!

Le marteau est son outil de prédilection, pour lui c'est cet outil qui donne les reliefs mâles et puissants aux ferrures des portes, il est d'ailleurs d'une adresse merveilleuse et le métal sous son outil se plie et lui obéit au grès de son inspiration, à ses moindres caprices. Il nous faut aborder un point important, le travail du fer demande de la chauffe, voyons un sujet fort peu abordé en histoire !!!







Il est bon de noter que le fer travaillé par notre serrurier du moyen âge, était fabriqué et façonné en le chauffant au charbon de bois, la houille étant peu connue difficile d'extraction mis à part quelques gisements à fleur de terre (nommé charbon de pierre).

Mais il semble à la lueur de plusieurs écrits du moyen âge, que les utilisateurs de forges, qu'ils soient Forgerons, armuriers ou serruriers, ne juraient que par le charbon de bois.

Ils accordent même à ce charbon végétal un atout majeur, hormis le fait qu'il fourni rapidement une chaleur intense, nous dirons même un propriété particulière. Selon eux le charbon de bois laisse au fer après la chauffe des qualités de souplesse et de ductilité qu'en aucun cas la houille ne pouvait apporter.

J'en ai parlé personnellement avec un forgeron médiéviste Taliesin Pen Draig à sa Forge " au fil de la Flamme " que beaucoup de passionnés rencontrent lors des manifestations médiévales, il semble tout à fait d'accord avec cette théorie, je vous conseille même si vous le rencontrez de lui en parler, il est intarissable sur son travail !!!!

Au XIII siècle le charbon de bois se livrait au sac et par charrettes entières en la ville de Paris, car tout le monde travaillait au charbon de bois que ce soit le rôtisseur, le tavernier, le boulanger, les étuves ou la bourgeoise dans sa demeure. Si l'on en croit le crieur Parisien " charbon le sac por un denier !!! " bon crieur ne saurait mentir, hors donc il coûtait un denier







 Le Charbon de Terre, comme la tourbe ne fut employé que plus tard, pourtant dans la Rome antique ce combustible était connu et les foyers de leurs forges en étaient garnis ??

Le charbon de Pierre (houille), sur lequel une vieille légende perdure!!. Je me propose de vous en retracer les grandes lignes. C'est l'histoire d'un pauvre vieux forgeron qui dénué de ressources ne peut acheter le charbon de bois nécessaire au travail de sa forge. Ou l'on voit le pauvre artisan, gros jean comme devant, à la porte de la cabane du forestier, que ce dernier vient de lui fermer au nez refusant de faire crédit pour son charbon.Tout à coup apparaît un vieillard; il se présente au forgeron miséreux, puis effleure de son bâton le sol lui montrant ainsi la naissance d'une masse stratifiée de matière combustible, " puise " ici! dit il au forgeron, prend dans cette mine inépuisable ce charbon de pierre .








Ceci se passait paraît il en l'an 1049 aux environs de Liège, ce forgeron se nommait " Hullos "il employa ce minerai auquel il donna son nom !!

Quelle que fut la date de cette découverte de la houille, il est néanmoins certain que son exploitation a été quasiment nulle pendant plusieurs siècles, au moyen âge l'exploitation ne se faisait que sur les filons à fleur de terre


PS: dès le XIV siècle nous compterons parmi les serruriers, d'habiles mécaniciens fabricants des horloges à contre poids, mais ce sera le but d'un prochain article M de V





lundi 29 janvier 2018

La Vie de Château !! au Moyen âge

les débuts sont plutôt brutaux !, ce ne sont que chefs de bandes armées jusqu'aux dents pullulant sur les terres de France, du début du V jusqu'au IX siècle, ils se tailleront des domaines sur mesure.
                                        
  
Ils occuperont à leur compte des terres qu'ils dirigeront d'une poigne de fer, les armes à la main, s'emparant par la même d'un ou plusieurs châteaux !

Ils récompenseront leurs principaux compagnons d'armes en distribuant de petits domaines sur les possessions conquises, sur lesquels ces hommes d'armes feront construire de petits châteaux.

Ce ne sont pas des dons bien sur !, il faut à cet arrangement une contrepartie, ces petits Fiefs sont tenus " en Foi ", un engagement vis à vis de ce Suzerain régnant sur ce domaine et pour lequel ils vont devoir combattre.

Dans la réalité ils occuperont un château et géreront des terres pour ce chef de bande devenu Seigneur, ils sont les hommes lige, ils sont à disposition de ce seigneur un service de tous les instants, cette "foi jurée" pouvait être fort lourde à porter !!!







Au XIV siècle, la France est recouverte d'un maillage de Seigneuries, entretenant entre elles des relations complexes, mais organisées selon une hiérarchie somme toute fort simple.

Tout en haut se trouve le Roi et un groupe de grands Feudataires qui en théorie reconnaissent la suzeraineté du Souverain, mais qui sont parfois plus riches et bien plus puissants que le Roi lui même !!

Ces grands Seigneurs tel les Ducs de Bretagne, celui de Lorraine, le Duc d'Aquitaine ( qui se trouve être Roi d'Angleterre), le Duc d'Anjou (qui porte le titre de Roi de Sicile), le Duc de Bourgogne (également Comte de Flandres), les Comtes de Champagne, de Toulouse et de Foix, ils sont tous immensément riches !!!


Chacun de ces grands du Royaume possèdent un ensemble de châteaux et exercent leur suzeraineté sur tout donjon se dressant sur leurs terres c'est le premier maillage, celui de la Noblesse séculière.

Le second maillage concerne le Clergé et toute la mouvance religieuse, avec au centre le Pape dans sa principauté d'Avignon du Comtat Venaissin, composé de domaines ecclésiastiques appartenant à des Archevêques, des Evêques, des Abbés mitrés qui  avaient tous sous leurs dépendance des fiefs qui eux étaient séculiers !!!








Or donc ! il est fort difficile  à cette époque de savoir qui est le suzerain de qui ?? Bien sur le cas le plus simple reste celui du seigneur possédant une seule seigneurie tout en ayant qu'un seul suzerain.

Mais un grand seigneur possédant  de multiples seigneuries peut lui avoir de nombreux suzerains. prenons en exemple au XIII siècle, Le Comte de Champagne, il est à la fois Vassal  de L'Empereur du Saint Empire Germanique!, du Roi de France !, du Duc de bourgogne !, des Archevêques de Reims et de Sens !, des Evêques d'Autun, de langres et Auxerre !, et pour finir de l'Abbé de Saint Denis.

Les Rois sont eux même souverains en un lieu et vassal dans un autre !, Donc quand une lignée s'éteint faute de descendance directe, les problèmes de succession sont légion et sources de querelles.

Ce que l'on constate au début du XIV siècle lorsque le dernier des Capétiens direct meure sans descendance mâle !, Charles IV le Bel, dernier fils du Roi de fer, meurt en 1328, les querelles pour le trône de France vont mener le pays vers une guerre, qui bien qu'entrecoupée  de traités de paix et de trêves durera tout de même 116 ans s'étalant ainsi sur deux siècles, avec son cortège de massacres de famines et de misère.









On peut donc se poser la question, du petit seigneur jusqu'au grand seigneur...qui est le suzerain de son suzerain ??? Mais un fait s'impose, dans ce maillage!

Ils ont tous un point commun, ils sont nobles et leurs enfants avec eux, et pas seulement le premier né qui portera le titre.

Et tous ont conscience d'appartenir à une élite bien au dessus de la masse roturière, celle d'une aristocratie guerrière qui sert le roi en combattant.

Ils forment cette chevalerie du royaume de France, l'ordre de la Noblesse, comparé à l'ordre du Clergé et à celui des roturiers que l'on finira plus tard à nommer le tiers état !







Cette noblesse des châteaux grande ou petite est dispensée de l'impôt et bénéficie de privilèges juridiques, ainsi un noble ne peut être jugé que par des nobles !, de nombreuses charges et fonctions leurs sont réservées.

A de très rares exceptions près seul les nobles peuvent devenir Chevaliers !, ils portent une épée et de vêtements qui les distinguent des gens ordinaires,

Des lois ou des ordonnances étaient édictées sur la tenue vestimentaire et les couleurs des vêtements que ne pouvaient porter ceux qui n'étaient pas nobles, sur la taille des poulaines, les coiffes et les ceintures, les fashion victimes de l'époque n'étaient pas à la fête !!!


PS: La progression du Droit Romain au XIV siècle changera la donne ( voir articles ) car tout les Juristes ou presque étaient issu de la classe Bourgeoise, il se tailleront la part du Lion dans ce siècle de guerre ou la noblesse s'épuise et se ruine dans ce conflit de 116 ans M de V

mardi 3 octobre 2017

Eustache Deschamps 1346-1407 poète

Eustache Morel dit Deschamps, du nom de sa maison de campagne, il naquit à Vertus, dans la Marne, aux alentours de l'an 1346, il semble qu'il soit issu d'une famille aisée, mais pas de noblesse.

Il étudie le Trivium à Reims, ou il va se lier avec Guillaume de Machaut (voir article) , dont une fable du XV siècle fait de ce dernier son Oncle, sans aucun moyen de vérifier ce lien de parentée.

Ce que l'on sait par contre, c'est qu'Eustache Deschamps le considérera tout au long de sa vie comme son Maître. Puis il se déplace vers Orléans pour faire ses études de droit romain.








En 1367 sans avoir terminé son cursus universitaire il entre comme messager au service du Roi Charles V le Sage.

Dés la naissance de Louis d'Orléans en 1372 il est attaché à sa maison, il assurera pendant une trentaine d'années diverses charges administratives, dont celle de Bailly du Valois.

Poète avant tout il fréquente dans sa jeunesse les éléments les plus frivoles de la cour, marié en 1373, veuf trois ans plus tard, père de deux fils et d'une fille.

On peut dire qu'il mène une vie particulièrement dispersée surtout depuis l'avènement de Charles VI le fou en 1380.

Tandis que sa santé chancelle il accompagne le roi à deux reprises dans ses campagnes de Flandres (voir article Olivier de Clisson)

Après une mésentente s'installe entre lui vieux !!! et Louis Duc D'orléans, son protecteur mais aussi un des Oncles rapaces de Charles VI le fou, dont il critique la politique sans ménagement









Mais bientôt il démissionne de son Baillage et va peu à peu se replier dans une profonde morosité.

Il meurt en 1406 ou 1407 avant l'assassinat du protecteur qu'il désavouait, Louis D'Orléans le 23 novembre 1407

A la différence d'un Guillaume de Machaut (article), ou d'un Jean Froissart (article), il négligea de rassembler son oeuvre, celle ci était immense 82 000 vers dispersées en de courtes poèsies;

Le seul volume des œuvres complètes d'Eustache Deschamps contient 1032 balades

142 chants royaux

170 rondeaux

84 virelais

14 lais



Mais nous comptons également 10 pièces en strophes diverses, 34 pièces à rimes plates, 30 ouvrages en prose et 12 pièces Latines. Il est un point important de ce personnage c'est qu'il eut une correspondance suivie avec Geoffrey Chaucer (voir article) ils échangèrent même des balades entre 1370 et 1380...M de V




lundi 2 octobre 2017

Guillaume de Machaut 1300-1377 Poète et Musicien


Né ver l'an 1300 d'une famille roturière, il prend probablement son surnom du Bourg Champenois de Machault, dans les Ardennes, ce Fief au XIV siècle appartenait à la famille d'Enghien et son église dépendait du Diocèse de Reims

Selon le cursus de l'époque il semble que Guillaume pousse loin ses études comme le signale son titre de Maître ès Arts; il va mener une vie de lettré, mais on ne sait s'il a termine ses études de Théologie, lorsqu'on le trouve attaché à un grand seigneur.

Il est au service de Jean de Luxembourg, Roi de Bohème, dont il devient l'aumônier dans un premier temps, puis son secrétaire et son notaire.

Il va rester 15 ans auprès de ce Prince, l'accompagnant dans ses voyages, Allemagne, Autriche, mais aussi lors d'une expédition en Lituanie, ou Jean de Luxembourg assiste les Chevaliers Teutoniques dans leurs conquêtes.







En 1337 il entre en possession du Canonicat de la Cathédrale de Reims, alors commence la partie la plus féconde de son œuvre poétique et musicale.

Retenu par les devoirs de sa charge à la cathédrale il ne peut accompagner Jean de Luxembourg dans une nouvelle campagne en Lituanie, ou Jean contractera une maladie incurable des yeux qui va le rendre aveugle.

Il n'évoquera même pas la mort héroïque à Crècy en 1346, de Jean l'aveugle qui lié entre deux de ses chevaliers ira chercher la mort au plus fort de la bataille.

C'est sur la fille de Jean que Guillaume reporte sa fidélité, Bonne de Luxembourg avait épousé en 1332 le Duc Jean de Normandie, qui en 1350 monte sur le trône de France en tant que Jean II le Bon.







A la mort de Bonne de Luxembourg, en 1349, Guillaume se tourne vers Charles II Roi de Navarre et Comte d'Evreux, lorsque ce dernier fut emprisonné sur ordre de Jean II le Bon après l'affaire du Château de Rouen (voir article), d'avril 1356 à novembre 1357, Guillaume lui composa "le confort d'un ami " .

Mais comme Nicole Oresme (voir article), lorsque Charles II déçoit les espoirs réformateurs d'une partie de la noblesse et des universitaires, Guillaume lui aussi se tourne vers la cours de France.

Machaut va accompagner Jean Duc de Berry, en 1360, à Calais, ou ce fils de Jean II le Bon s'embarque comme otage, afin de permettre le retour de son père prisonnier depuis la défaite de Poitiers, Guillaume lui dédie en 1361 le dit de " la fontaine amoureuse "

Guillaume hébergera même plus tard à Reims, Charles Duc de Normandie et Régent du royaume, il contera aussi dans son " voir dit " le séjour qu'il fait à Crècy auprès de se même Charles dont il se dit  " la droite créature "

Guillaume de Machaut meurt en avril 1377, il fut enterré avec son frère Jean dans la Cathédrale de Reims. Son œuvre poétique et musicale fut immense, pour Guillaume, la poésie et la musique sont sœurs et sources de joies, musiques et mots sont présentés comme indissociables . Son grand disciple que fut Eustache Deschamps les détachera dans son " art de dictier "



Nota: Le "confort d'un ami", écrit en 1357 est une consolation, il ne s'agit pas la, de mettre du baume sur quelques peines amoureuses et le consolateur n'est pas une allégorie, mais l'auteur en personne !! Guillaume de Machaut, s'adresse en personne à Charles II Roi de Navarre et Comte d'Evreux, prisonnier du Roi de France Jean II le Bon.

Il lui apporte dans ce texte le secours d'exemples Bibliques, puis lui donne des conseils qui s'appuient sur l'histoire antique, puisées pour la plupart dans l'Ovide moralisé...M de V









dimanche 9 juillet 2017

Jeanne II reine de Navarre Comtesse d'Evreux

Fille unique de Louis X le Hutin, sa mère fut Marguerite de Bourgogne, enfermée et sans doute assassinée à château Gaillard, pour avoir cocufié son royal époux, avec un des frères d'Aulnay ( fameuse histoire d'adultère de la tour de Nesles ).

Toute la jeunesse de Jeanne sera entachée par la faute de sa mère, et par le fait qu'on ne la reconnaissait pas comme légitime fille du Hutin, même son père la croyait bâtarde d'un des frères d'Aulnay.

Or donc, Louis X en mourant, ne laissait que sa fille Jeanne à la succession des deux couronnes, France et Navarre, qui toutes deux lui revenaient de droit. Mais Charles comte de Valois l'oncle, et ses deux cousins, Philippe comte de Poitiers et Charles comte de la Marche, bourdonnent furieusement dans la ruche royale




Philippe Comte de Poitiers, rentre précipitamment d'Avignon, afin de s'emparer de la régence, avec l'appui non négligeable d'un fort parti de barons lui ayant rendu hommage.

Une fois régent, il se heurte au Duc Eudes de Bourgogne, qui dans la crainte de quelques fraudes envers sa nièce Jeanne, demande qu'elle lui soit confiée, jusqu'à ce que soit statué la succession au trône, elle sera donc élevée parmi les proches de cet oncle du côté maternel. On peut penser que les actes de cet oncle furent désintéressés, du moins au début!!!

En juillet 1316, le Duc de Bourgogne, passe un accord avec le Régent, sous forme de traité, il est stipulé que Jeanne aurait en héritage, aussitôt qu'elle serait en âge de se marier, le royaume de Navarre et les comtés de Champagne et de Brie.



La condition de ce traité était que Jeanne abandonne la succession et les prétentions au trône de France, en cas de refus, la couronne de Navarre et les deux comtés resteraient attachés au royaume de France.

Le régent sera sacré roi à Reims, sous le nom de Philippe V le long, en présence de Louis comte d'Evreux, frère du feu Roi de Fer, et de quelques  barons, les portes de la ville closes et sous haute surveillance, son oncle et son frère, évincés du pouvoir, ne vinrent pas.

Autre grand absent, Eudes IV de Bourgogne, qui lui refusa tout bonnement d'y assister. Philippe V pour remercier son oncle Louis d'Evreux, de son appui lors de son sacre, va ériger en Pairie, son Comté d'Evreux.




Eudes de bourgogne et la noblesse de Champagne se sont alliés pour défendre, dit on !!, les droits de sa nièce Jeanne, héritière de la couronne de Navarre, un nouvel arrangement s'instaure sous forme de traité;

C'est la farce du roi dépouillé!!!, Eudes au nom de Jeanne, renonce aux droits qu'elle pouvait avoir sur la couronne de France, mais aussi sur celle de Navarre!! le tout au profit de Philippe V le long, on ne lui laisse même pas ses comtés de Champagne et de Brie.

En échange, on lui fait don de quelques miettes, à savoir, 15000 livres de rentes sur le comté d'Angoulême et la châtellenie de Mortain et une somme de 50 000 livres, afin de faire passer plus facilement cette inique spoliation!!

Dérisoire compensation par rapport à la perte d'un royaume de Navarre et de ses deux Comtés de champagne et de brie, Eudes se devait de faire ratifier le traité par sa nièce lorsqu'elle aurait 12 ans



En juin 1318 Eudes de bourgogne, obtenait en récompense de sa fourberie, dans la spoliation de sa nièce, ce traité inique lui apportait la main de Marguerite la fille aînée du roi Philippe V le long!! Tout le monde plumait cette pauvre Jeanne.

Dans le même temps, Louis Comte d'Evreux, fait épouser Jeanne par son fils Philippe, il a 13 ans et Jeanne n'en avait que six, elle est confiée à Marie de Brabant, mère du comte d'Evreux.

Bien sur!! Eudes n'en avait plus besoin, il avait obtenu ce qu'il voulait, il fallait laisser les autres profiter de l'occasion pour grappiller quelques miettes!!



Mais voila! même si Philippe V le long gardait le royaume de Navarre, grâce aux malversations des uns et des autres, ils avaient oubliés une composante essentielle de l'équation, les Navarrais!!!

Les nobles de ce royaume de Navarre vont le traiter d'usurpateur et il eut contre lui toute la population de ce pays, les gens commencèrent à ruer dans les brancards et la patience dans cette région n'est pas une vertu cardinale!!!

Philippe V le long meurt en 1322, le dernier des fils du roi de fer monte sur le trône, et croyez moi, c'est loin d'être une lumière, Charles IV le bel, surnommé " l'oison, tant il était niais "

Il voulut brûler les étapes en forçant les états de Navarre à lui jurer fidélité, il faut dire qu'il était conseillé par son benêt d'oncle, Charles de Valois, ( ce dernier comptait bien en sous main gouverner le pays ) mais Charles IV meurt à peine six ans après son frère.




Les Valois succèdent au trône des Capétiens, Philippe VI est le digne fils de son père!!! Charles Comte de Valois, par certains côtés il est même pire ( surnommé par les Anglais le roi trouvé )

La France voulut soutenir les droits de ce roi sur la couronne de Navarre, alors même qu'il n'avait pas droit à celle de France!!!

Les Navarrais se rebiffent, les jurisconsultes et le peuple de Navarre disent qu'ils placent le principe d'hérédité bien au dessus d'une prétendue loi salique apportée d'un pays inconnu par eux!!

La colère fut à son comble quand le roi de France ordonne la réunion des états Navarrais, afin qu'il soit reconnu comme roi. Les états vont proclamer sa déchéance et reconnaître Jeanne pour Reine




Une députation apporte cette proclamation à Jeanne Comtesse d'Evreux, elle récupère sa couronne à l'âge de 18 ans, le roi de France renonce à sa deuxième couronne face à l'attitude belliqueuse des Navarrais.

Mais cette reine de Navarre reste spoliée, elle continuait à manger son rôt à la fumée!!! elle ne vit jamais cet hypothétique Comté d'Angoulême, ni cette châtellenie de Mortain, qu'elle aurait du recevoir en échange de ses possessions. De plus jamais elle ne récupérera ses Comtés de Champagne et de Brie.

Comment voulez vous que plus tard son fils Charles II roi de Navarre et Comte d'Evreux puisse supporter les Valois.





PS: Si pour Philippe VI le roi de fer était son grand oncle, pour Charles II c'était son arrière grand père, sa filiation était plus droite en matière de succession que celle du roi trouvé, de même que pour Edouard III d'Angleterre, pour qui le roi de fer était son grand père. C'est donc bien cette loi salique sans aucun texte écrit qui fut à l'origine de la guerre de cent ans ( 116 ans) M de V

samedi 13 mai 2017

N°45) La Guerre des Deux Roses et Marguerite d'Anjou Reine d'Angleterre

Cette figure de légende, par sa ténacité et sa bravoure va maintenir sur le trône d'Angleterre son époux Henri VI . Sans elle, il aurait disparu devant Richard d'York, aussi facilement que le fils du Prince Noir (Richard II) devant les Lancastre.

Elle est l'héroïne de cette guerre civile qui dura 30 ans, faisant des milliers de morts dans le royaume d'Albion, sous le nom de la Guerre des Deux Roses, une Blanche pour la maison d'York et une Rouge pour la maison des Lancastre, ces derniers occupent le Trône en la personne de Henri VI.

Cette guerre est une aubaine pour la France elle permet au royaume de Louis XI de se relever d'un conflit qui durait, si l'on tient compte des trêves et des traités, depuis 116 ans.

Mais prenons le personnage à ses débuts il le mérite bien, c'est donc le 24 mars 1430 que vint au monde Marguerite, fille de Isabelle de Lorraine et de René d'Anjou. Cette toute jeune fille fait partie de la troisième maison d'Anjou, celle qui commence quand Jean II le Bon, donne en apanage à son fils Louis ce Comté, devenant de ce fait Louis Comte d'Anjou, (passé peu glorieux quand on connait ce détestable personnage, voir Charles V, Louis était son frère),un de ces oncles rapaces de Charles VI le fou.



Marguerite sera promise une première fois à l'age de deux ans au Comte de Saint Pol, frère de cet infâme Jean de Luxembourg !!, resté tristement célèbre pour avoir vendu Jeanne D'Arc au Anglais pour la somme de 10 000 livres.

Marguerite part pour Angers vivre avec sa grand mère la Reine Yolande, son père étant prisonnier et sa mère partie en guerre, pour conquérir en lieu et place de son époux, ce royaume de Naples hérité par droits de succession.

Pendant ce temps croissait en beauté et en savoir notre personnage, modelée sous la férule de sa grand mère et d'excellent Maîtres triés sur le volet. Elle tenait de son père une grande sensibilité artistique, et de sa mère la ténacité devant les obstacles et le courage dans l'adversité. De 1440 à 1443 nous verrons Marguerite ratifier divers paiements et certains règlements en lieu et place de sa grand mère, proche de sa fin la reine Yolande initiait ses petits enfants à la gestion de ses domaines.



Voila le destin qui à pas feutrés fait son approche, en la personne du Comte de Suffolk, William de la Pole. L'envoyé extraordinaire du roi d'Angleterre a pour mission de trouver les bases d'un accord afin de faire entrer dans les limbes cent années de guerres entre les deux pays, vaste programme s'il en est !!!

Depuis que Henri V était mort l'Angleterre se trouvait livrée aux passions ennemies entre les différents familles proches du Trône. Henri VI se maintenait sur ce siège inconfortable, avec l'aide de son Régent, le Duc de Bedford, frère du roi décédé. Homme de sens rassis qui avait moins le sens de ses propres affaires que de celles de l'état, mais d'une santé fragile, et part sa mort il va priver ce roi d'un appui dont il avait tant besoin.

Par contre le régent avait un frère, Humphrey de Gloucester, benêt notoire, brouillon et ripailleur, qui semait l'or du royaume aux quatre vents. Il va s'aliéner toutes les personnes du conseil de régence, notamment les Ecclésiastiques.



Ces prélats ont pour chef, Beaufort, Cardinal de Winchester, ce dignitaire de l'église haïssait cordialement Gloucester. C'est le Parlement, lassé de ces querelles internes, qui retire aux deux protagonistes le maniement des affaires, pour les mettre dans les seules mains du Régent. Malheureusement il mourut peu de temps après, il fallut en revenir à Gloucester et bien sur le Cardinal ne lui ménagera aucunes chausses trappes!!

Il nous reste donc Suffolck, celui qui serra envoyé par le roi pour une mission diplomatique en France, ce guerrier auréolé de gloire aspirait à jouer un rôle dans l'état. Notre homme a l'esprit pratique, il souhaite aider ce tout jeune roi, et il comprend bien vite que pour ce faire, il doit s'allier au cardinal. Le but de ce petit groupe de personnes étant d'aider le roi,ils vont vite arriver à une évidence " il faut se débarrasser de brouillon de Gloucester!!! ". Ce ne sera pas compliqué car le personnage détient en lui les armes de sa propre destruction.
Sa vie dissolue, et le fait qu'il se servait à pleines mains dans le trésor royal, vont fournir à Winchester et Suffolck les arguments de sa chute devant le parlement.

Voila, le tableau est posé, les personnages principaux du moment sont figés, l'histoire de Marguerite d'Anjou peut commencer. A ce moment de notre récit Henri VI est un jeune homme de 21 ans, timide et cloîtré dans l'étude, la couronne a besoin d'un héritier pour asseoir le pouvoir de ce roi, et l'on parla donc en Albion de cette Marguerite fille d'un roi ruiné et sans couronne (le bon roi René)



Le jeune monarque voulut voir un portrait de sa cousine, c'est un chevalier Français, prisonnier à Londres ( Champchevrier) qui sera chargé d'en quérir un, au retour celui ci parlant de lui même le roi décida que nulle autre ne partagerait son trône. Le conseil fit donc des propositions à Charles VII de France, qui les accueillit avec beaucoup de courtoisie. Mais dures et longues furent les tractations,le chemin fut long et tortueux pour parvenir à un accord. Néanmoins Suffolck est à Harfleur le 31 mars 1444 et début avril dans la résidence royale il demande officiellement la main de Marguerite. Les Français vont lui préciser que le roi René, du fait de ses campagnes de conquête de son royaume de Naples était ruiné, et donc la princesse était pauvre et sans dot.

Suffolck répondit que la nation anglaise toute entière tiendrait à honneur d'y pourvoir. De fait le conseil et Winchester en premier, pensait qu'il valait mieux une jeune fille bien née sans fortune, car on pouvait espérer que sa reconnaissance serait acquise aux artisans de son bonheur.

Marguerite embarque à Rouen pour se rendre en Albion, et le Régent de France, Richard Plantagenêt Duc d'York vint s'incliner devant la future reine d'Angleterre. Un gros temps menaçait lorsqu'ils mirent à la voile, mais pendant la traversée les éléments vont se déchaîner, le Cock of Charbourgh, commandé par Maître Thomas Adams va affronter une véritable tempête!!!!.



Les voiles éclatent en lambeaux, et bientôt le mât sera rompu, ils vont être malmenés par les éléments, comme s'ils étaient embarqués sur une vulgaire coquille de noix et les passagers recommandèrent leurs âmes à Dieu.

Le 9 avril 1445 ce ne sont que les restes d'un vaisseau royal, que dis je ! une épave qui s"échouera sur la plage de Porchester, assez loin de leur destination. Cependant le mauvais temps accompagnait toujours Marguerite, balayant les arbres et éventrant les cottages. Malade, trempée, les vêtements en loques elle se réfugie dans une misérable chaumière et s'endort recrue de fatigue sur une paillasse. L'aventure commençait sous de tristes cieux, les époux vont se rencontrer 15 jours plus tard à Southampton, le roi a 23 ans, un beau visage mélancolique avec des yeux doux et rêveurs, il semblait bien chétif au milieu de ses massifs et rudes Barons qui l'entouraient. Ce jeune homme semblait tellement bon, si rempli d'humanité! que Marguerite éprouvera rapidement un profond respect pour son mari, et ce sentiment ne devait plus jamais se démentir.



D'un autre côté à la cour les lords n'avaient pas le même raisonnement que notre petite princesse, ils contemplaient avec une certaine stupeur ce descendant chétif d'une des plus sauvage famille de conquérants. Pour mémoire, issu des Angevins, donc du trop célèbre Foulques Nerra d'une part, et des normands de Guillaume le conquérant d'autre part il faisait pâle figure au regard de ses ancêtres.

Le 22 avril les deux époux reçoivent la bénédiction nuptiale en l'Abbaye de Titchefield ou ils passeront leur nuit de noces. De toute façon ils ne sont pas pressés d'entrer à Londres vu la mauvaise volonté du parlement pour voter les crédits nécessaires à l'ordonnance des festivités dans la cité !!!

Marguerite va observer avec curiosité cette ville orgueilleuse, fière de son opulence, qui renfermait dans ces murs une bourgeoisie puissante jalouse de ses droits, et une population chauvine à l'extrême, dangereuse et impulsive ( de ce côté du moins nous n'avions rien à leurs envier!!!!).



Le 30 mai le sacre eut lieu à Westminster, ou elle reçu l'hommage des princes du sang, des Lords et dignitaires du royaume, en ce jour sa grâce et sa majesté vont lui conquérir bien des coeurs, même Lord Talbot ce vieux guerrier fut, ému et subjugué!

Une fois installée à Westminster ce qui choqua le plus notre jeune reine c'était l'exécution du pouvoir, car si le roi régnait comme en France, il ne gouvernait en fait que par la grâce des lords, du Clergé et du Parlement, celle ci était composée de deux chambres, celle des Lords et Pairs du royaume et celle des communes, ou siégeaient les simples chevaliers et chevaliers fieffés, les représentants des Comtés et les représentants des villes et des Bourgs du royaume.



Le parlement est jaloux de ses prérogatives, le vote de l'impôt, la désignation de l'héritier au trône, la possibilité de retarder ou refuser des crédits au roi, la mise en accusation des mauvais conseillers royaux. Mais surtout elle est gardienne de la loi, et celle ci ne peut être modifiée sans l'accord des deux chambres, ces privilèges conféraient au parlement la possibilité d'influer sur la politique de gestion du pays.

Il est important de noter que l'égalité devant la loi pour les lords et la bourgeoisie était une réalité en Angleterre, de ce fait il n'y avait aucun conflit possible entre les deux chambres. La reine s'aperçu très vite du peu d'intérêts que prenait son époux à gouverner!! De facto il était clair pour elle que cet homme savant, amoureux des belles lettres, et fondateur du Collège d'Eton, n'était en aucune façon un politique. Mais Marguerite était lucide pour deux, elle voyait bien que l'héritier présomptif accusait une hostilité grandissante, notre benêt notoire de Gloucester n'avait pas digéré son éviction du pouvoir.



De plus  il haïssait la France, donc par le fait sa propre reine elle même, il n'a d'ailleurs pas affaire à une ingrate, Marguerite abhorre ce déplorable personnage et ne rate aucune occasion de lui faire savoir tant en paroles qu'en actes!!!

Malheureusement il n'est pas le seul à lorgner sur le trône!! Richard ce fourbe de Duc d'York régent de France, celui qui avait fait de si belles courbettes à sa future reine à Rouen, profite de la trêve pour faire de longs séjours en Albion, afin de fomenter mille intrigues avec la famille de Neuville. En fait la reine ne peut compter que sur deux personnes, Winchester qui l'initia aux arcanes de l'état anglais, et bien sur le fidèle Suffolck, le confident et l'ami. En 1447 au mois de février on fait arrêter et emprisonner Gloucester, la force de ce coup d'état frappe l'Angleterre et le parlement de stupeur, car tout le monde sait que ce n'est pas le roi Henri VI qui fait enfermer son benêt d'oncle!!, mais la reine et ses conseillers.



Malheureusement le Duc meurt dans sa cellule le 23 février et même si l'on sait qu'il était malade depuis longtemps, on ne put empêcher le peuple de crier à l'assassinat!! On ne sait pas s'il y a eut meurtre?, mais ils auront beau faire rien n'y fera la rumeur restera fort vivace.

C'était dans l'ordre des choses, mais cela tombait on ne peut plus mal, Winchester très âgé vient de mourir!, Suffolck est Duc depuis peu mais il se sent bien seul face à Richard d'York, que l'on considère déjà comme le remplaçant de Gloucester, de plus cet intrigant est marié à une Neuville, en entrant dans cette famille il possède un redoutable appui en la personne de Richard de Neuville, Comte de Warwick, jeune et bouillant, possédant des centaines de vassaux qu'il va mettre au service de la rose blanche des York et de Richard en particulier. De l'autre côté nous avons Somerset, chef de la famille à la rose rouge des Lancastre, et lui aussi n'est pas animé de bonnes intentions envers le roi en place, et la reine le sait bien.

Pour donner un peu d'espace à Suffolck, le dernier soutien du trône, menacé de toutes parts, la reine demande à Henri de nommer Richard d'York gouverneur d'Irlande, et Somerset comme nouveau régent de France, ils vont partir tous les deux en remâchant et ruminant leurs sinistres projets.



Pauvre Suffolck, sa situation va empirer, il a désormais contre lui les deux partis,et les deux roses ne manquent pas d'épines!! Il ne tardera pas à être convoqué à la barre de la chambre pour se justifier, mais la reine va réagir avec promptitude pour lui sauver la vie, la mort dans l'âme elle condamne cet ami de toujours du couple royal à l'exil avant que le parlement ne rende son arrêt.

Réfugié à Ipswich il apprend la défaite de Formigny, le pauvre homme décide de partir pour la France afin de pouvoir au moins mourir en soldat.

Mais Somerset ne lui en donnera pas l'occasion, il le fait arraisonner en mer et sur place instaure un tribunal fantoche ou après une parodie sinistre de procès le fait décapiter sur le pont de ce navire.

Somerset par son acte inqualifiable, mais aussi par son incapacité en tant que régent de France ouvre une voie royale à Richard d'York vers le pouvoir. Il ne tardera pas à être convoqué devant le parlement ou les partisans de la rose blanche des York dominent dans les deux chambres, la cause est entendue!! cela va être mené rondement, Somerset est condamné et emprisonné à la tour de Londres. On voit que Richard d'York et la puissante famille de Neuville tirent de plus en plus de ficelles de l'appareil politique Anglais.

Nouveau coup de théâtre de la Reine, elle réagit avec rapidité et violemment, est ce la peur de ce fourbe de Richard d'York, qui était un proche du détestable Gloucester, qui bien que mort semble encore si présent au travers de Richard ?? Toujours est il qu'elle fait élargir Somerset de sa prison (l'assassin de son ami Suffolck!!) et le fait nommer Connétable d'Angleterre.

De ce fait elle prend parti pour la rose rouge, par cette décision elle retire au roi son rôle d'arbitre du conflit, liant leur sort à tous deux à la famille de Lancastre


                                   La guerre des deux roses pouvait commencer !!!!


C'est encore elle qui mènera la lutte des Lancastre jusqu'à la bataille finale de Tewkesbury, elle sera emprisonnée à Walllingford. Sept ans plus tard Louis XI versera 10 000 livres pour sa libération, Marguerite devait en contre partie renoncer à tous ces droits sur l'Angleterre, elle meurt à Saumur à l'âge de 53 ans.




PS: Henri VI fut le seul roi d'Angleterre à vraiment pouvoir porter le titre de roi de France et d'Angleterre, car il fut le seul à être sacré en France, pour faire barrage à Charles VII qui fut sacré à Reims avec l'aide de Jeanne d'Arc M de V




vendredi 28 avril 2017

La bataille de Cocherel suite 2/2

Relatons cette bataille qui eut lieu si prés de notre cité, et qui sera la première victoire Française de cette guerre de cent ans. C'est grace à Pierre Naudin écrivain et archiviste hors pair et aux actes du colloque international de Cocherel, sans oublier André Plaisse grand spécialiste de Charles II roi de Navarre, que je pense pouvoir me permettre de donner ma version de cet engagement.

Jean de Grailly se sachant maître du terrain prend calmement ses dispositions. Comme aux échecs, les pièces sont en place, Crécy: Edouard III contre Philippe VI de Valois, Poitiers: le prince Noir contre Jean II le Bon, une fois de plus les Anglais ont les blancs.
On peut considérer qu'ils ont deux coups d'avance, ils tiennent la position haute, disposent des meilleurs archers du monde, ceux sont eux qui sont les réels gagnants des deux premiers engagements. Pour Jean le raisonnement est simple, "vous m'avez fixé!, je ne peux plus empêcher le sacre de Charles V !,venez me chercher...!!







Le breton en son particulier prédicament, réfléchi, il sait que le temps joue contre lui, que le Captal doit recevoir un renfort d'environ 300 Lances ( 900 hommes). Sa position est défavorable, ses troupes ont le dos à la rivière, ce qui lui pose un problème de ravitaillement et qui lui interdit toute possibilité de repli rapide en cas de débordement. L'attente est longue, les armées se font face et dans le silence de cette riante campagne normande, on n'entend que le claquement des bannières et le hennissement des chevaux. Il fait très chaud en ce mois de mai 1364, les hommes ont faim, ils sont nerveux et les chevaux aussi.

Dugesclin envoi un messager vers les Anglais, pour lui faire savoir qu'il l'attend sur la plaine pour le combattre, il faut bien le dire le stratagème est grossier, même si Bertrand n'était pas à Poitiers, il devait être au courant des prouesses du Gascon et du rôle qu'il joua aux côtés du Prince Noir.


On ne sait si Jean goutta la plaisanterie ? il se contente de congédier le messager avec un refus courtois, bien décidé à maintenir sa position. Il n'est plus pressé désormais, il a des vivres, il tient la meilleure position, un chemin de repli sécurisé, il peut attendre ses renforts sereinement.








Au soir du 15 mai, nous en sommes là: le Gascon ne veut pas descendre et le Breton loin d'être un sot ne veut pas monter !! Ils ont tous les deux raison, si l'un monte il se fait hacher par les archers, si l'autre descend il perd le bénéfice de ses archers qui ne lui seront plus d'aucune utilité en plaine, ou ils seront laminés par des hommes d'armes couverts d'acier.

La nuit va descendre enveloppant de son frais manteau hommes et chevaux, sur le tertre comme dans la plaine les feux de campements sont allumés, les hommes se délassent

Au matin du 16 mai une brume rasante se dissipe, il avait fait chaud hier, le soleil avait chauffé la terre, des deux côtés hommes et chevaux ressemblent à des fantômes. Bertrand tient conseil, le temps lui est compté petitement, de plus Arnaud de Cervolles quitte la place refusant de se battre contre le Gascon!









Cela ne dérange pas Bertrand qui n'avait aucune confiance dans l'Archiprêtre, le personnage fut fidèle a Jean II le bon, même au plus fort de la bataille à Poitiers, mais c'est un routier! les liens qu'il noue n'appartiennent qu'à lui. Bertrand tente une ruse, fait semblant de rompre et sonner la retraite, fait repasser l'eau à son train d'équipage, avec valets et pages, fait montrer croupières par ses batailles et prend la direction du gué. Pour donner quelques crédibilités à son action il fait également passer quelques chevaliers. Grailly observe et laisse faire, lui aussi connait son adversaire, il sait très bien que le Breton ne se retirera pas sans combattre, dans le monde des routiers si l'on doit se combattre entre gens du même monde, cela n'empêche pas le respect des qualités guerrières de l'autre. Le Captal n'en démordra pas, il commande de tenir la position, Jean Jouel est nerveux, il crie " ils fuient, ils fuient attaquez !!!" Jean réitère l'ordre de maintenir la position, hélas malgré son prestige, il n'est ni Edouard III, ni le Prince Noir, ses exhortations vont rester vaines, son ost est formé de troupes disparates de routiers de tous poils qui ont l'habitude d'obéir à leur capitaine!! Et la bataille s'ébranle, Jean jouel est bien décidé à tailler des croupières aux Français.









Dugesclin jubile, sa ruse bien que grossière a fonctionné, il espérait bien qu'une partie des troupes réagiraient, il ne lui reste plus qu'à effectuer une brusque volte face. Jean de Grailly n'a plus le choix!! C'est d'un coeur mal content qu'il se résout à descendre de son tertre avec ses deux autres batailles, comment pourrait il, même s'il maudit Jean Jouel, le laisser seul se faire massacrer par les troupes de bertrand. Nous y sommes, les deux troupes se font face, Jouel qui s'est aperçu de son erreur prend du champ et peu rejoindre les deux batailles bardées de fers du captal.

Imaginez vous avec ces deux armées, faites de chairs de sang et d'aciers, dans l'un des deux camps, mais seul dans votre armure! avec la peur qui vous tord les tripes, et la sueur qui dégouline de vos spalières dans vos canons de bras, pour finir par poisser vos mains dans vos gantelets, dites moi, est ce que la panique ne vous prendrait pas par le simple fait d'avoir un champ de vision réduit à la seule fente minime de votre protection de tête ???? réfléchissez bien avant de répondre......! Selon Delachenal, les forces semblent bien réparties, un millier de cavaliers de part et d'autres et l'équivalent en gens de pied, ce qui pour ma part me semble plausible si l'on tient compte du terrain, quand on est sur place. Le sort des armes sera dans un premier temps favorable au Captal de Bush, mais ses archers vont bien vite se débander, ils ne sont pas comme à Crécy ou Poitiers, protégés par des obstacles naturels, rapidement les arcs sont inutiles et la mêlée devient inextricable et particulièrement meurtrière pour ses archers, Jean Jouel est grièvement blessé. Cette masse de combattants acharnés, enchevêtrés, piétinants ceux qui sont tombés va lentement se déplacer, et les troupes Anglaises seront bientôt acculées à une vigne.









C'est alors qu'une forte réserve de cavalier ménagée par Bertrand, charge écartelant en un long sillon sanguinolent les combattants sur la plaine. Plusieurs ilots épars de fureur guerrière se sont formés, mais dans un coin, le regard vide fixant le ciel, meurt Jean Jouel tel un béjaune baignant dans son sang. Jean de Grailly se bat comme un forcené mais il sera enveloppé par un petit groupe de cavaliers, ceinturé et emporté loin du combat. la bannière d'or à la croix de sable chargée de cinq coquilles d'argent des Grailly vient de tomber, ce qui met fin aux combats.

Sur la plaine dans ce jour finissant qu'éclaire encore un soleil rouge, on pouvait voir cette terre de Cocherel tel un charnier recouverte de moribonds et de cadavres. Bertrand rentre à Rouen avec Jean de Grailly, prisonnier à rançon d'un certain Roland Bodin, il sera en fermé au Château de Meaux.


C'est à Reims que le Roi Charles V recevra la nouvelle de cette victoire, son règne débute sous de bons auspices pour ce roi élevé à l'école de l'adversité. M de V






jeudi 27 avril 2017

La Bataille de Cocherel 1/2

Le Dauphin doit se rendre à Reims pour son sacre, qui le fera Roi de France, mais il sait que Jean III de Grailly est à Evreux et qu'il compte bien lui couper la route et s'opposer à son couronnement s'il le peut. De plus le lieutenant du roi de Navarre vient de recevoir des renforts, il s'agit de Jean Jouel et de ses archers. Il est prévenu également du fait que Don Louis de Navarre régent du royaume de Navarre et frère de Charles II de Navarre, doit rejoindre Jean de Grailly avec plusieurs centaines de lances.

Sur demande du dauphin, Bertrand rassemble ses troupes et dès le 11 mai, fait mouvement vers Pont de l'Arche, afin de traverser la Seine et prendre la direction de Pacy, il compte de ce fait couper la route du Captal de Bush, il marche dans la vallée de l'Eure avec la Seine à dextre et la rivière de l'Eure à sénestre, néanmoins un doute s'insinue dans ses mérangeoises, il est inquiet à la possibilité que Jean de Grailly l'évite s'il se fait ouvrir les portes de Vernon.

Le captal, au jour du 13 mai, se rend à Vernon, pour voir sa promise, Jeanne (plus jeune soeur du roi de Navarre), mais surtout pour rencontrer l'autre soeur de Charles II, Blanche, Reine douairière de France, seconde épouse du roi Philippe VI de Valois. Cette ville est son fief, avec les villes de Gisors et Melun, elle sait que le Captal ne vient pas uniquement pour le banquet et qu'il a une requête à formuler.

Le Captal sait très bien que Dugesclin est sorti de Rouen !
et qu'il cherche à le fixer pour le combattre, mais il veut atteindre le Dauphin avec des troupes intacts et le seul moyen de l'éviter passe par Blanche. Ce qu'il ne sait pas en revanche c'est que le Bertrand  ne se laisse pas pousser l'herbe sous le pied, il se trouve déjà à l'Abbaye Sainte Lieufroy, tout près du gué de Cocherel!! (seul gué possible avec Vernon)









Nous sommes le 14 mai, Jean est déçu, blanche est restée inflexible, il ne peut donc pas faire passer ses troupes par Vernon, il retourne à Evreux. Il faut savoir que Blanche avait épaulé bien longtemps son frère Charles II roi de Navarre et Comte d'Evreux, dans ce conflit avec les Valois, servant même de médiateur plusieurs fois. Trois semaines plus tôt elle avait promis au Dauphin de tenir closes les portes de sa ville, donc Jean de Grailly se trouve bloqué de ce côté de la Seine !!

Sur le chemin du retour, Jean de Grailly, " aurait rencontré " selon un chroniqueur, un King Messenger (messager, espion et clerc de la Chancellerie d'Edouard III), et ce providentiel personnage le prévient que Dugesclin se prépare à traverser à Cocherel. Il semble loisible de croire que Jean en bon capitaine, s'était informé de la topographie des lieux !!! et il avait surement placé des guetteurs pour sa sécurité. Ce n'était pas un benêt, il n'était pas sur que Blanche le laisserait passer à Vernon, et ce genre de guerrier a toujours une issue de secours, lui aussi savait très bien que à part Vernon, le seul gué possible était Cocherel !! Théorie plus crédible que cet hypothétique King Messenger.










Il n'en demeure pas moins que le 15 mai au matin notre Bertrand et ses officiers, reforment leurs troupes dans une vaste plaine, face à une colline qui formait les hauteurs de Hardencourt Coherel, ils viennent d'achever le passage du gué. Mais Dugesclin va avoir une surprise de taille, quand il voit la colline se couvrir d'armures, d'archers, de pennons et de bannières. Jean de Grailly en vrai soldat, avait de suite réagit, il s'était adapté a la situation, puisqu'il ne pouvait plus couper la route du Dauphin, il se devait d'occuper la meilleure position pour contrer Bertrand. Nous ne parlons plus ici de rutilants chevaliers gonflés d'orgueil et la tête farcie de romans de chevalerie, nous trouvons face à face deux experts du combat.

Jean de Grailly avait tambour battant rassemblé ses troupes et tracé sa route, par la Ronce et Cresne, puis franchissant la ligne de réunion des eaux, remonte sur le plateau d'Hardencourt, une fois encore les Anglais et les Gascons ont l'avantage du terrain, ce qui n'est pas sans mettre puces au poitrail de notre belliqueux Breton !!!



                                 


 Voila le décor est planté, les trois coups seront frappés

                                        cette macabre pièce par les acteurs peut être jouée ! M de V