le Gardien des Mémoires du Royaume sous la montagne, vous souhaite la Bienvenue dans son scriptorium
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lundi 5 juin 2023
N° 465) XIV siècle, l'Anti Pape Pierre de Corbario
vendredi 7 avril 2023
Le Comptoir de la Hanse à Bruges
vendredi 27 janvier 2023
Une Vision de périgueux sous le Roy Louis XI
Vingt cinq ans après Castillon, qui sonnait le glas de l'armée de l'Anglois, la plupart des terres autour de Périgueux, ne sont que déserts de friches. A l'intérieur du rempart d'enceinte de la ville, bon nombre de murs sont lézardés, les charpentes disjointes et les toitures effondrées !
Si avant la guerre, la commune cloture renfermait plus de 1500 Bourgeois, à l'avénement de Louis XI on n'en compte plus que 366, je n'ose même pas vous parler du pauvre Manant de citadin, qui faute de moyens crevait la faim !
Lorsque prend fin cette période guerrière de 116 ans, entrecoupée de Trêves et de Traités, les contours de la cité de Périgueux montrent une haute muraille crénelée, dessinant un fer à cheval fermé par le cours de la rivière. A qui vient de l'extérieur, le Bourg montre fièrement ses douze portes et ses trente et une tours. Dans le corset bien serré de ses murs, quel dédale de ruelles, venelles et cafourches (carrefour) !!!
La Bourgeoisie y constitue le monde des marchands, dans cette couche de la société se recrute les Consuls (adjoints du Maire), quand au Maire, ce sera un Bourgeois ou un représentant de la petite Noblesse régionale. Un Forton de Saint Astier, Seigneur des Bories, sera élu plus de 10 fois au cours de sa vie
Les Consuls sont au nombre de neuf et pouvant aller jusqu'à douze, élus pour un an à l'Hostel de Ville, ils le sont par les Consuls sortants, ces notables éliront le nouveau Maire, pour une durée d'un an comme les Consuls
Dépendants de l'hostel de ville, on trouve les petits officiers de Police. Ils sont 4 Sergents, plus un Géolier et le Bourreau, vêtus de chausses violettes, et la cotte mi parti de Pers (bleu foncé), et de violet. Le maire dispose également d'une Milice municipale. En ce qui concerne la justice, Périgueux dispose d'un Juge et d'un Procureur
mercredi 25 janvier 2023
Le Cursus Scolaire Médiéval
vendredi 6 janvier 2023
La Reliure au Moyen Age
jeudi 27 octobre 2022
N° 460) Pour en finir avec Schöntal 3/3
La discipline des gestes, les façons de marcher, les manières de table caractérise la vie monastique depuis l'origine. Elle fait l'objet d'écrits à l'usage des Moines destinés à former les Novices lors de leur apprentissage et le Chanoine, Hugues de Saint Victor, par sa prose, en fut l'un des promoteurs !
Cependant cette manière d'instruire allait de soi quand existait l'Oblation, ces jeunes enfants dès leurs premières années grandissaient sous l'autorité de la règle enseignée par le Maître des Novices, les enfants se conformaient plus facilement à ces exigences régulières. Mais à l'époque de l'Abbé Richalm il n'y a plus d'oblation.
Les novices sont incorporés à son monastère à l'âge approximatif de 18 ans !!! Ils possédent tous les comportements de la vie extèrieure de ce siècle notamment ceux de la chevalerie, n'oublions pas que chez les nobles c'est souvent le deuxième fils qui entre en religion puisque l'aîné hérite du domaine !!!!!...Je pense que cela devait poser des problème à l'Abbé aussi bien qu'au Prieur pour discipliner ces fougueux novices !!!!
Bien ordonné en apparence et à l'abri des transgressions du siècle, le monastère est en réalité " un champ clos " ou s'affronteront furieusement ou insidieusement, les ambitions, les jalousies ainsi que les rancoeurs cuites et re-cuites qui engendrent toutes sortes de sourdes querelles entre moines !
J'en veux pour preuve que la colère passe avant l'orgueil dans le Liber revelationum de Richalm, puisque ce vice y est cité un grand nombre de fois. De plus il faut compter avec les railleries qui l'emportent haut la main sur la charité chrétienne et la compassion due à ses frères en religion
Les démons seront toujours tenus pour responsables de ces querelles et railleries entre frères d'une même communauté et même Richalm que fut Prieur de Schöntal avant d'en devenir l'Abbé n'échappe pas à ce sort commun !!!!
Quand l'Abbé Richalm affiche une mine réjouie ou éclate de rire, c'est à l'action d'un démon qu'il attribue ce comportement, et notre Abbé étant un habitué du Scriptorium a surement lu les écrits de Hugues de Saint Victor ou il dit " j'ai jugé le rire comme une erreur " ou encore " que jamais la joie spirituelle ne conduise au rire "
Je ne peux faire autrement que de faire un rapprochement avec le livre de Umberto Eco, ainsi que le film qui en découle " le Nom de la Rose ", ou un acariâtre vieillard, " le révérend Jorge " ce bibliothécaire aveugle fustige le rire !!!!...ce passage du film a marqué mon esprit à tout jamais !!!
Rien n'est simple dans un cloître et l'hilarité chez les moines est nécessaire de temps à autres afin de faire accepter les rigueurs de la règle monastique, le rire soulage l'âme du moine écartant de celui ci la tentation de " l'Acédie ", cette dépression morose qui toujours le menace. Cette affection spirituelle décrite en théologie comme atteignant principalement les moines et se manifestant par l'ennui, le dégoût de la prière et le découragement. Le rire selon Richalm n'est pas seulement la marque d'une âme insouciante, mais d'une âme qui oublie que cette vie est une vallée de larmes, et qu'en d'autres termes il convient de préparer cette guenille, qu'est le corps, à la mort !!!!
Nota: Dans la deuxième partie du livre " Le Cloître des Ombres " vous trouverez la transcription des conversations entre l'Abbé Richalm et son copiste le Frère " N "...votre copiste le Nain vous en souhaite bonne lecture !
PS: pour votre copiste le nain ces démons ne sont que le reflet de l'âme humaine et ne sont qu'excuses au septénaire des vices, qui en théologie et pédagogie morale, en ce XIII siècle, défini l'Orgueil (superbia), l'Envie (invidia), la Colère (ira), l'Acédie (accidia), l'Avarice (avaritia), la gourmandise (gula) et pour finir la Luxure (luxuria)...ce n'est que mon humble avis car je ne suis pas plus docteur en théologie qu'historien Médiéviste ( pour vous procurer ce livre " le cloître des ombres " de J-C Schmitt..NRF éditions Gallimard 2021 ) M de V
mercredi 26 octobre 2022
Les Moines de Schöntal 2/3
De la quarantaine de moines qui habitent, respirent et se déplacent dans les lieux que nous avons décris dans le précédent article, nous savons qu'ils formaient un groupe indistinct et uniforme, de part l'habit et le comportement collectif. Ce sont les anonymes de l'Abbaye !
Dans ce groupe on distingue d'abord des fonctions ou des offices, en premier l'Abbé, le Prieur et le sous Prieur, puis le Cellerier chargé de l'intendance, le Portier surveillant entrées et sorties, l'Hospitalier chargé de d'héberger visiteurs, voyageurs de passage, pèlerins. Ensuite l'Infirmier, le Maître des Novices s'occupant des plus jeunes, Le Chantre chargé du chant et du choeur des moines, le Lecteur chargé des lectures quotidiennes au réfectoire, et pour finir le Sacristain chargé de préparer l'autel avant la messe !. Bien sûr suivant le codex ces piliers de la communauté seront assaillis par les démons
Dans cette communauté l'anonymat est de règle, par l'uniformité du vêtement, la coule dont la capuche dissimule le visage et les manches qui enferment les mains, ces religieux, par choix, n'ont plus de volonté propre, ils obeissent à la règle et à l'Abbé. Eux aussi seront assaillis par les démons et feront remonter l'information soit au chapitre soit au parloir vers leur Abbé, mais aussi en confession ( à savoir que tous les moines ne sont pas prêtres)
Cependant l'anonymat n'est pas total puisque beaucoup d'entre eux sont désignés dans le codex par une initiale et à l'instar de frère "N", rédacteur du texte, certains seront aussi signalés par la lettre " N ", on trouve un frère "N " qui a bien chanté lors de la fête de la nativité de la vierge, puis un autre frère "N ", celui ci ami de Richalm, dont les démons font enfler le ventre tout un été, jusqu'à son trépas !
mardi 25 octobre 2022
Schöntal, Le cloître des Ombres 1/3
L'histoire commence au fond de la belle vallée de Schöntal ou une rivière se glisse entre de molles collines couvertes de prairies, de cultures céréalières, l'ensemble étant dominé par bois et forêts denses de chênes et de hêtres. Le cours d'eau s'y love puis s'incurve vers le Nord, pour revenir en une boucle vers le Sud au niveau du monastère de l'Abbé Cistercien Richalm qui meurt en 1319
Cette rivière nommée " la Jagst ", se jette dans le " Neckar " qui porte ses eaux jusqu'au Rhin. Des vignes s'étagent en terrasses sur les versants de la vallée voisine. Bref un fort bel endroit pour y fixer en 1157 un groupe de moines venant de l'Abbaye de Maulbornn. Le cadre est fixé, nous sommes vous l'aviez compris dans les Allemaignes (Allemagne) !!!
A cette époque les Cisterciens sont revenus à l'interprétation stricte de la règle de Saint Benoit, voeu de pauvreté en s'isolant du monde tout en travaillant de leurs mains, jardinage, potager, fruits, simples, moissons et vendanges également
La communauté de Schöntal est modeste et le développement local ne l'est pas plus. A en croire le copiste, " Frère N ", rédacteur du " Liber Revelationum ", sous la dictée de l'Abbé Richalm, il arrive que les moines connaissent la faim et que le vin arrive t'as manquer. Au XIII siècle l'Abbaye compte une quarantaine de moines, auxquels il faut ajouter les Frères Lais travaillant sur le domaine de l'Abbaye. J'estime pour ma part la population sur le domaine entre 80 et 100 personnes
Du monastère de l'époque de l"abbé Richalm il ne reste rien. Si des historiens et des linguistes n'avaient pas dépoussiéré le Liber Revelationum, nous ignorerions tout de lui et de son Abbaye. Il faut donc imaginer ces lieux ou vécurent les moines et l'Abbé Richalm, lieu ou ils ont affrontés quotidiennement les démons !. Car c'est bien ce dont il s'agit dans ce manuscrit, du combat d'un Abbé et de ses frères contre le malin ?????
Le Cloître n'est pas souvent nommé, c'est peut être parce que les moines ne font qu'y passer en se rendant à l'église, à la salle capitulaire ou au réfectoire qui sait ??, néanmoins dans le texte Richalm déplore que seuls 1 ou 2 moines prennent le temps de s'asseoir dans le jardin du cloître pour y méditer. Il est précisé que celui ci est herbeux et fleuri et revêt pour l'Abbé une grande importance, car il est source d'effusion spirituelle. De plus les moines y mettent en pratique " la règle ", cette obligation de travailler de leurs mains, les roses, la réglisse, l'héliotrope
Puis la Fontaine et son Lavabo situés à l'entrée du Réfectoire ou les moines se lavent mains et visage avant de prendre en silence et tous ensemble les repas en écoutant la lecture du jour
La Salle Capitulaire, lieu dans lequel l'Abbé et les moines délibèrent de questions concernant l'Abbaye, on y écoute aussi les sermons de L'abbé ou du Prieur, c'est également l'endroit ou l'on fait pénitence devant la communauté lorsque l'on a péché
Le Dortoir que l'on peut rejoindre par un escalier sur le côté du coeur, ce qui est bien pratique, car les offices nocturnes durent longtemps (Complies, Matines et Laudes), elles vont interrompre trois fois le sommeil des moines. je vous laisse imaginer les longues nuits d'hiver et son froid redoutable. Chaque moine y a son lit, sorte de refuge pour ce frère, ou il a l'illusion d'un lieu à lui pour se soustraire brièvement à l'emprise de la communauté
L'Infirmerie ce lieu révélateur de la santé des moines à commencer par celle de Richalm qui est vacillante, car il ne prend le titre d'Abbé qu'à un âge avancé, suivent les Latrines, qui voisinent l'infirmerie, ou se rend souvent Richalm pour soulager une douleur de la verge (dans le texte). Il me semble que le frère infirmier ne devait pas chômer à préparer les simples pour faire potions et onguents !!!.Sans oublier les moines âgés dont il fallait bien s'occuper. Selon frère N, c'est la que les démons, dans les délires, les souffrances et l'agonie, trouvent terrain favorable pour exercer leurs tentations
Moins souvent mentionné dans le texte le " Chauffoir " (calefactorium), c'est en général le seul endroit chauffé de l'Abbaye, hormis les " Estuves " (estuarium), fort appréciées en hiver pour " les sueurs chaudes "
Mais voila comment comprendre la mention " salle chauffée de notre cour " on les moines se tenaient assis alors que Richalm restait debout afin d'interdire l'entrée aux démons ???....est ce que le " Chauffoir " faisait office de " Parloir " (auditorium) ???, ce lieu qui permettait de suspendre la règle du silence ??? était il un lieu propice à l'intervention des démons !!!!
PS: Nous avons planté le décor du cloître des Ombres, vous constatez que l'ambiance y est pesante, voir oppressante, c'est du moins ce que je ressens. Ne peuvent comprendre ce ressenti, je pense, que les personnes qui comme votre serviteur le nain a fait plusieurs retraites dans des Monastères.
C'est la seule option pour avoir accès, avec respect, à leurs fabuleuses bibliothèques. Imaginez !!! l'Abbaye du Bec possède plus de 90 000 volumes...je vous laisse afin de copier pour vous, la suite du Liber revelationum de l'Abbé Richalm, à plus les gens !! ... M de V