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vendredi 28 mars 2025

N° 485 ) Albion et John Wycliff 1330-1384

De son époque en Albion, comme en France d'ailleurs, la religion était fort corrompue aussi bien à la ville que dans les campagnes. Il faut lire de Chaucer, le cruel portrait du frère qui va dans les villages, entrant dans chaque maisons, connaissant chaque ménagère de sa tournée, demandant de la farine, du fromage, du boeuf, des oeufs ou tout autre chose, la ménagère n'avait pas le droit de choisir. Puis il notait avec soin, en vue de prières, le nom de la bienfaitrice sur sa tablette et aussitôt sorti du village il effaçait gaiment tous les noms, ces frères des ordres mendiants faisaient concurence aux prêtres de paroisses à qui il fallait aussi donner !

On voyait aussi circuler dans les campagnes anglaises les Pardonneurs, sorte de pieds poudreux vendant marchandises d'indulgences. Ils arrivaient de Rome porteurs d'une lettre scellée du sceau pontifical, cette patente leur donnait droit de remettre les péchés et d'accorder des indulgences à ceux qui leur achéteraient des reliques

Dans ce mélange de cupidité et de religion on trouve aussi les cours ecclésistiques, ou un archidiacre avait le droit de citer devant son tribunal toute personne du diocèse coupable d'un délit moral et en particulier d'adultère !!






On imagine les abus d'un tel pouvoir. Des fois le tribunal ecclésiastique était si vénal que les plus grands pécheurs du diocèse pouvaient prendre un abonnement annuel pour ne pas être inquiétés et si l'archidiacre était honnête, son huissier " le Summoner ", admirablement renseigné sur les vices de ses compatriotes exerçait sur les fidèles un véritable chantage !

Le sceptique Chaucer, le pieux langland et le théologien John Wycliff sont d'accord pour condamner ces scandaleuses pratiques. La monarchie anglaise elle même se montre hostile aux tribunaux ecclésiastiques toujours suspects de collusion avec Rome !!!

Wycliff est né vers 1320 et mort en 1384, c'est un esprit hardi, réformé longtemps avant la réforme, Maître des Hussistes Bohémiens (adeptes de Jan Hus, réformateur chrétien de Bohême, qui fut brulé comme hérétique au XV siècle ). C'est un Puritain avant même que ce mot n'existe !

Ni noble, ni vilain ! " Quand Adam bêchait et que Eve filait, ou était le gentilhomme alors ", ce slogan, après la dure période de la peste noire, tombait en bonne terre fertile !!!, notre théologien est le précurseur de la réforme anglaise !






Cependant un fait établi nous permet de mesurer la différence existant entre le XIV et le XV siècle au sujet de la sévérité des tribunaux de l'église envers les hérétiques !

En effet on constate la relative indulgence de l'église au XIV siècle, un temps ou elle était encore sûre de sa force. Car Wycliff bien que condamné pour hérésie en 1382, demeura jusqu'à sa mort, deux ans plus tard, Recteur de Lutterworth et ne fut pas personnellement inquiété

Enfin l'Archevêque Courtenay avait eu grande peine à empêcher les Wycliffistes de continuer à Oxford leur enseignement, fière de ses traditions d'indépendance, forte de l'appui des étudiants, l'Université résistait car les Maîtres se tenaient beaucoup plus pour des professeurs que pour des ecclésiastiques 

Alors qu'au siècle suivant l'Université fut un instrument employé par l'église pour imposer sa doctrine à l'esprit national, ni comme sous les Stuarts, un corps de fonctionnaires au service de la couronne.

Dans le pays on trouva une nouvelle catégorie de religieux, les pauvres prêtres, que les catholiques orthodoxes avaient surnommés " Lollards " (bavards), ils furent pour Wycliff des disciples plus fidèles que les maîtres d'Oxford !





De nombreux personnes recevaient les pauvres prêtres, non seulement le peuple, mais beaucoup de chevaliers et de bourgeois irrités par la richesse de l'église et les protégaient contre les évêques

Ceux ci urent beaucoup de mal à obtenir l'appui des Shériffs et de la justice civile contre l'hérésie. Le roi, d'abord, promis son appui, mais se trouva face aux communes qui protestèrent !

Les communes cédèrent quand les classes dirigeantes commencèrent à penser que les Lollards devenaient un danger social et menaçaient la richesse autant que l'orthodoxie.

Dites à des Bougeois et des Marchands que leurs richesses sont menacées c'est un langage qu'ils saisissent fort bien et ce sont eux qui tiennent les cordons de la bourse pour la couronne !!!

C'est en 1401, au tout début du XV siècle que fut voté le statut  " de Heretico comburendo ", qui confirmait le droit pour l'église de faire brûler les hérétiques par le Tormentor ( bourreau). Alors commencèrent les exécutions, les victimes furent surtout des pauvres gens, des petites gens de métiers, tanneurs, tisserands, tailleurs etc !



PS: devant la menace du supplice beaucoup se rétractèrent, mettez vous à leur place morbleu !! quand vous avez le choix entre rester vivant avec comme punition un pélerinage, et cramer version saucisse sur un Barbecue !! M de V

dimanche 23 mars 2025

Les vitraux du Moyen âge

C'est la France qui a le privilège de conserver le plus de vitraux antérieur à la révolution que dans tous les autres pays du monde. Ce qui est un exploit, vu que nos braves révolutionaires ont beaucoup participé à la destruction de notre patrimoine national ( livres, monuments, archives, tombes et statuaires ) !

Comment cela a t'il commencé ???, il est loisible de croire que puisque l'on faisait dans les fourneaux du verre de plusieurs couleurs, on s'avisa d'en prendre quelques morceaux pour mettre aux fenêtres, les arrangeant par compartiments comme de la mosaïque

Ce fut, à mon avis, l'origine de la peinture sur verre, car voyant que ces montages étaient du plus bel effet on ne se contenta plus de cet assemblage de couleurs et l'on voulut représenter toutes sortes de figures, des personnages et des histoires entières. Je dis souvent que le M-A est une cathédrale dont le sol est pavé d'hypothèses plausibles et le vitrail en est un bel exemple !!

Pour nos mille ans de la période médiévale, il semble que l'histoire commencerait dans une petite ville du Hanovre " Hildesheim " qui posséderait, dit on, des vitraux qu'un nommé Bruno aurait exécutés de 1029 à 1039, puis dans l'abbaye de Tegernsée, en Bavière de 1068 à 1091 par le moine Wernher, ainsi que des verrières faites par un certain Comte Arnold en 999










C
ependant, à défaut de preuves matérielles, voici un argument d'une autorité incontestable. Opposés aux tendances de l'école de Cluny qui était favorable au développement des arts, les Cisterciens demeuraient fidèles aux doctrines de leur fondateur sur l'emploi des peintures sur verre ; Saint Bernard ( Bernard de Clairvaux ) ne les proscrivait pas, pour la masse populaire, mais les interdisait dans ses maisons conventuelles !!

Le chapitre général de l'ordre, en 1134 ( XII siècle ), précise que leurs vitres doivent êtres blanches, sans croix et sans couleurs. Or donc l'usage pour le commun des mortels de les colorer et de les orner est donc bien répandu, si nous tenons compte, que dans un acte solennel, des moines réglementent l'obligation de l'exclure de leurs monastères ????

Pas un seul fragment des premiers vitraux des IX et X siècles n'a été conservé et pas un non plus que l'on puisse attribuer, avec certitude au XI siècle, sauf au cas ou l'ancienneté des verrières de Hildesheim et de Tergernsée, mentionnées plus haut, serait confirmée ????

Pour cette raison et par le fait que je ne suis qu'un humble Copiste, je vais me porter vers des bases plus solides comme le XIV et le XV siècle











Paris aujourd'hui est fort appauvri en verrières du XIV siècle alors que la capitale en possédait de nombreuses autrefois. Charles V le Sage aimait les vitrages en couleurs et portait une réelle sympathie pour les Verriers, il va leurs octroyer par lettres patentes de larges privilèges. Son Fils Charles VI le Fou renouvela ces privilèges le 12 août 1390,

Citons un exemple de disparition malencontreuse d'une verrière du XIV siècle. Le Roy Charles V avait offert aux Célestins, son église favorite, en l'an 1365, deux verrières représentant, a genou
 et en pied, le Roy Jean II le bon, son père, ainsi que lui même lorsqu'il était encore le Dauphin Charles

L'oeuvre était sur un fond rouge avec une ornementation de dessins losangés. L'ensemble fut ruiné de fond en comble à la renaissance lorsqu'une poudrière voisine de cette église vint à exploser en 1538, détruisant ces deux verrières, dans la catastrophe disparurent également les vitraux de la chapelle d'Orléans de cette même église 

Si vous me passez l'expression, " voilà une Renaissance pas très constructive "  Ok elle est mauvaise, promis je ne recommencerais pas !!!










L'amour de nos pères pour les vitraux était tel que les architectes s'efforceront avec le temps de donner aux peintres verriers des surfaces de plus en plus grandes ou ils pourront narrer, dans l'azur du ciel, les histoires de la religion

Le goût de la couleur, si fort chez les gens du Moyen-âge, s'ajoute au goût des histoires et à la nécessité de représenter pour tous les fidèles, ces scènes que les Princes et les Bourgeois nantis pouvaient admirer dans leurs Psautiers !

Cependant dans le Paris du XV siècles, on trouve, de pédants prédicateurs et théologiens qui pontifiaient à l'envie sur le sujet. le plus célèbre, étant surement, Jean le Charlier dit Jean de Gerson, qui fut élève du Collège de Navarre dès son plus jeune âge (1377), et qui sera Chancellier de l'Université de Paris au début du XV siècle  

Il dit avec un certain déprisement..je cite : Les images des vitraux pour autres choses ne sont faictes, fors seulement pour montrer aux simples gens qui ne savent pas l'écriture, ce qu'ils doivent croire !






PS: on remarque, que déjà au XV siècle, existait ce "snobisme" des gens qui écrivent et parlent le Latin, par rapport au commun des mortels !!. Au siècle suivant, c'est à dire à la Renaissance ce snobisme frisera le ridicule. Citons en exemple un Ambroise Paré qui fut catalogué comme faisant parti des gens " mécaniques " parce qu'il ne savait pas le Latin, alors même qu'il écrivit une thèse sur la chirurgie en langue vernaculaire ....M de V  

vendredi 14 mars 2025

Les Hauts Lissiers d'Arras XIV et XV siècles

A partir du milieu du XIV siècle les hauts Lissiers Flamands ne le cédaient en rien aux ateliers Parisiens et le mariage de Philippe le Hardi, Duc de Bourgogne, avec la fille et héritière du Comte de Flandre, en 1369, eut pour résultat d'imprimer une impulsion extraordinaire à la fabrication de Tapisseries et notamment celles d' Arras

Les Lissiers réalisent tapisseries et tentures au point noué, suivant une technique spécifique qui consiste à nouer des fils de chaine sur un métier de haute lisse, puis à les couper en leur extrémité pour former un velours

Ce Prince ne se borna pas à mettre à la disposition des Hauts Lissiers de cette ville des ressources considérables, passant force commandes et notamment lorsqu'il fait confectionner par Michel Bernard cette splendide et gigantesque Bataille de Rosebecque, qui ne mesurait pas moins de 285 mètres carrés et qui coûta 2,600 francs en Or...somme énorme pour l'époque, pour vous donner une idée cela représente, à la louche, environ 7800 livres ou 900.000 euros !!!!!

Pendant plus de trente ans Philippe le Hardi prodigua à l'industrie Artésienne des encouragements considérables ne serait ce que par la quantité d'oeuvres qu'il fit réaliser par les Artisans d'Arras 







L
e témoignage le plus flatteur que les lissiers d'Arras aient pu ambitionner leur fut donné par l'un des plus farouche conquérant dont l'histoire ait conservé le souvenir Bajazet ( Bayésid premier, surnommé Yldirim, traduisez la foudre ou l'éclair) voir Article, 

Quand le fils de Philippe le Hardi, Duc de Bourgogne fut fait prisonnier à la bataille de Nicopolis, surnommée la dernière croisade voir Article, en 1396, l'envoyé du Sultan chargé de négocier la mise en liberté de celui que l'on nommera plus tard Jean Sans Peur,  rapporte que son Sultan " prendrait à grande plaisance de véoir draps de Haute lisse façonnées à Arras  en Piquardie et qu'ils fussent de bonnes histoires anchiennes "

Le Duc de Bourgogne fit expédier deux sommiers chargés de draps de haute lice, pris et façonnés à Arras et les mieulx ouvrés que l'on puisse trouver le sujet expimé sur ces tentures était l'histoire d'Alexandre !

Cette réputation européenne, les tapissiers d'Arras la devaient-ils à l'emploi d'un procédé spécial à la pratique exclusive de cette industrie??, ce qui pendant quelques temps semble avoir été considéré comme un secret !









Les spécialistes de l'histoire de l'Art semblent penser que non, mais penchent plutôt pour deux facteurs, la supériorité du tissu et la qualité de la teinture. Selon eux ce furent les uniques causes de la vogue des Arrazi ( tapisseries d'Arras )

Les mentions si fréquentes dans les documents d'époque de l'oeuvre d'Arras, du fin fil d'Arras, prouvent bien que par tapisseries d'Arras les contemporains entendaient désigner non un genre de tapisserie spécial, mais les tapisseries les plus riches, les plus parfaites et les plus précieuses qui se fissent alors !!! 

La communauté de traditions et d'aspirations nous autorise à croire que dans les provinces Wallonnes et Flamandes aussi bien que dans les provinces Françaises proprement dites, le public,  affectionnait les mêmes représentations et que les artistes les traitaient dnas un style pratiquement identique. En ce qui concerne le dernier point il est difficile, vu la rareté des tapisseries de cette époque, d'asseoir un jugement sur un ensemble d'observations concluant !

L'Allemagne ne compte pas au XIV siècle d'ateliers comparables à ceux de la Flandre et de France, quand à l'Italie elle se contente de faire venir à grands frais des oeuvres de France et de Flandre !









Le XV siècle est sans conteste l'âge d'or de la tapisserie, les ateliers de France et des Flandres prennent un essor et atteignent à une perfection jusqu'alors inconnue et l'Europe entière témoigne de son admiration soit en prodiguant des commandes, soit en essayant de leur enlever leurs maîtres les plus habiles 

Désormais plus une fête sans qu'une oeuvre d'Arras n'occupe une place d'honneur, qu'il s'agisse du couronnement d'un Pape, d'un Empereur, d'un Roi ou la canonisation d'un saint. Mais aussi de l'entrée triomphale dans une cité, d'une procession, d'un mariage ou d'un tournoi, voir même d'un banquet ! 

Partout on multiplie ces tissus souples et soyeux aux couleurs éclatantes. On en emporte même à la guerre !, temoin ces tapisseries de Charles le Téméraire, qui, trouvées sur le champ de bataille, fournirent aux Suisses vainqueurs, le plus riche trophée de leur victoire 


PS: il reste fort peu d'oeuvres de cette époque et si vous avez la chance d'en croiser une prenez le temps de contempler M de V  

vendredi 7 mars 2025

Peinture, les Primitifs Flamands XV siècle

Pendant le XV siècle la Flandre attire les meilleurs peintres des anciens Pays-Bas. La vie dans les villes flamandes offrait un climat propice à la production d'une peinture artistique, avec un Clergé lettré, des Communautés religieuses, des Princes, des Hauts fonctionnaires et de riches amateurs faisant de nombreuses commandes.

Le peuple de ces cités états comprenait et appréciait l'art. C'est le Bourgmestre de Gand qui paya de ses propres deniers l'adoration de l'agneau des Van Eyck. Les jours de fêtes, lorsque le retable était ouvert le public affluait en masse, un chroniqueur de l'époque disait " qu'ils ressemblaient à un nuée d'abeilles autour d'une ruche " 

Les gens en cette fin du Moyen âge avaient un désir de connaissances et vivaient dans l'obsession du monde à découvrir et de tout ce que produit le génie de l'homme. Et les peintrres plus que les autres. Ils épiaient la vie sous tous ses aspects. Ils se plaisaient à représenter l'homme dans son milieu, dans les champs, la rue, les boutiques et dans son intérieur

Ils analysent et fixent les images, non seulement du corps humain, mais aussi celles des champs, des rivières, des arbres, des eaux et du ciel, mais aussi les ustensiles, meubles et vêtements. Ils sont les premiers à percevoir le jeu mystérieux de la transition de la lumière







Les Van Eyck, les premiers, nous font voir l'homme dans l'univers. On le constate déjà dans leurs miniatures des heures de Turin et de Milan, faîtes au début du XV siècle. Etaient ils donc tous des isolés et des rêveurs ces artistes ?????

Non ils occupaient leur place dans la société de cette époque de fin du Moyen âge, Jan Van Eyck était un homme de cour, Roger Van Der Weyden était le peintre officiel de la ville de Bruxelles et Memlic quand à lui menait une vie de bon gros Bourgeois préoccupé de s'enrichir

Ils vivaient dans un milieu mouvementé ou le vice côtoyait la vertu, ou les meurtres se perpétraient à côté de manifestations personnelles et publiques d'une piété naïve, ou les populations se jetaient dans une révolte sanglante aussi aisement qu'elles allaient en pélerinage, ou les grands s'adonnaient tantôt à un luxe effréné, aussi bien qu'à la dévotion la plus sévère !

Cependant Jan Van Eyck conçoit ses oeuvres avec un réserve extrême pendant que Van Der Weyden médite avec componction la passion du Christ et que Memlic évoque les rêves les plus délicats dans ses vierges transcendentales ou l'on ne peut trouver d'autre explications que le sens du silence. le bruit futile de la vie ordinaire n'y pénétre pas, l'imagination écarte les éléments troubles ne gardant que la vision paisible 













Nous pouvons saisir ce charme du mystère jusque dans un portrait par Jan Van Eyck, le portrait d'un couple dans un intérieur. Cette oeuvre, ce portrait de mariage, peut être celui de l'artiste lui même ?, ou celui de Giovanni Arnolfini, nous ne le savons pas avec certitude et peu importe ! 

Ce qui doit avoir de la valeur pour nous c'est que les formes de la réalité de ce tableau nous transporte dans un monde de parfait équilibre  ou nos facultés s'épanouissent nous rendant accessible à la contemplation

Tout est portrait ici la chambre, la fenêtre, le lit, le miroir convexe ou se reflète la pièce et puis le lustre, les socs au sol non loin du chien, le manteau brun violacé de l'homme et son énorme chapeau, la lourde robe de la femme et les physionomies des personnages le faciés de l'homme et la mine naïve de la femme

L'atmosphère est chaude et intime, l'attitude recueillie des personnages, leurs mains jointes évoque le mystère de deux êtres se consacrant l'un à l'autre pour l'étternité !













Cette ressemblance, dans leurs oeuvres, avec notre façon habituelle de voir les choses les rend accessible au public non averti. Ces peintres parviennent mieux que les autres à représenter l'apparence réelle des choses, la densité et la pesanteur de la matière, la légèreté d'un voile, la souplesse de la soie, la lourdeur d'un drap de Flandre, ou la consistance d'un arbre, la ciselure et la dureté de la pierre 

La vision des peintres au Moyen âge, jusqu'à l'arrivée des Flamands, était restée celle des Byzantins, les formes artistiques étaient vues en deux dimensions, en fonction de leur valeur décorative sur un fond uni. On n'avait dans l'art de la peinture nulle notion de la profondeur et de l'espace

Dorénavant on voit et on rend les choses en rapport avec la réalité environnante , telles qu'elles apparaissent dans l'atmosphère qui les enveloppe et qui conditionne leur aspect

PS : Dès le jaillissement de l'art des Van Eyck, l'art desséché du Moyen âge est mort. C'en est fini des tatonnements, c'est l'aurore de la peinture des temps modernes !....M de V!


Nota : on attribue souvent les peintures et enluminures des Oeuvres du Bon Roy René ( René d'Anjou ), comme le coeur d'amour épris ou son traité sur les tournois aux frères Van Eyck, mais elles furent réalisées par un certain Barthélémy d'Eyck, originaire de Liège et possible parent des Van Eyck ???? la mère de ce dernier ayant épousé en première noce un Van Eyck 

mercredi 11 septembre 2024

les Evangiles des Quenouilles XV siècle

Voila un petit recueil amusant, que je voulais vous présenter . Le texte traduit est celui de l'édition de P-Jannet paru en 1855 et qui reprend l'édition qui fut imprimée à Bruges en 1479-1480. Ce texte fut repris dans des publications ultérieurs, notamment dans le manuscrit que possède la BNF. De l'accord de tous les spécialistes la version publiée par Colard Mansion en 1479-1480 est considérée comme la plus ancienne des " Evangiles des Quenouilles " et elle ne comporte aucune indication d'auteur, au même titre que le " livre du Trois " datant du XIV siècle, écrit par un anonyme Catalan, déjà présenté sur ce Blog (voir article)

Il existe un autre manuscrit contenant d'importantes différences avec le premier, il est conservé au musée Condé de Chantilly. Il est signé de trois auteurs supposés ???, Fouquart de Cambrai, Anthoine du Val et Jehan d'Arras, tous inconnus, mais qui confirment bien la provenance Nordique, Picarde en fait, de ces évangiles

Jacques Lacarrière, auteur de ce bouquin n'est pas, comme votre serviteur copiste d'ailleurs, un médiéviste. Il a éprouvé beaucoup de difficultés à lire le texte original en " vieux François " du XV siècle

A son grand étonnement il constate que ces Evangiles des Quenouilles n'ont jamais été traduit depuis leur première édition, mais la langue de ce siècle et son lexique Picard sont très éloignés du Français classique il nous offre ici une traduction accessible aux lecteurs non spécialisés !





Le recueil évoque six sages " doctoresses et inventeresses " qui se réunissent au cours de six veillées pour disserter à tout de rôle sur les maladies, remèdes, recettes, dictons, conseils et interdits de leur vie quotidienne 

Ces évangiles recueillent un grand nombre de croyances et de superstitions concernant les femmes. Croyances qui ne sont nullement mortes avec le Moyen âge et dont beaucoup survivent encore aujourd'hui dans nos campagnes. Ce document nous apporte aussi un éclairage nouveau sur l'univers quotidien des femmes du XV siècle, reflet d'une certaine société médiévale

Je me propose donc, sans autre forme de procès, de vous offrir quelques une de ces perles d'un autre âge, qui je l'espère vous donnerons l'envie de vous procurer ce bouquin

Ci commence le traité intitulé : 

Les Evangiles des Quenouilles fait en l'honneur et exaucement (élévation ou glorification) des Dames





Maintes gens aujourd' hui allèguent et autorise leurs paroles et raisons par les évangilles des quenouilles, qui pourtant n'en savent guère l'importance et l'autorité, ni qui en furent les sages doctoresses et premières inventeressesQui pis est, ils allèguent plus par dérision et moquerie qu'ils ne le font par estime pour la grande substance qu'ils contiennent. Et ils le font toujours pour l'amoindrissement et le reboutement (rejet) des Dames, ce qui est pêché et grande honte pour ceux qui ainsi le font

Car ils ignorent la grande noblesse des Dames et les grands biens qui d'elles procèdent.Car la première femme ayant été faite et créée en lieu haut et noble, plein d'air net et pur (il parle ici de l'eden)

Toutes femmes sont naturellement nobles, nettes, douces, courtoises et pleine d'esprit léger et inventif, et si subtil qu'elles savent sans effort plusieurs choses à venir, car elles connaissent les choses passées et présentes de leur propre nature selon les conjonctures et dispositions des temps, des personnes et des augurements (présages), des oiseaux, des bêtes et de toutes les autres créatures comme il apparaîtra dans le cours de ce livre !






Or donc pour obvier (faire obstacle) à de telles injures, mettre à néant de telles moqueries j'ai à la requette de quelques unes d'entre elles, comme vous le verrez ci-après, mis par écrit et en ordre ce petit traité qui contient en soi le texte des Evangiles des Quenouilles, ainsi que plusieurs gloses et postilles (explications), ajoutées et dévoilées par quelques unes de ces sages dames !

Citons en premier un chapitre de Dame Ysengrine du Glay :

Je dis pour vrai et certain qu'évangile que, lorsqu'un homme couche avec sa femme ou son amie en ayant les pieds sales et puants, s'il advient qu'il engendre un fils, ce fils aura puante et mauvaise haleine et si c'est une fille, elle l'aura puante par la porte de derrière !

Mes voisines et compagnes, je vous dis pour évangile que si l'on donne à manger une pomme cuite à un enfant nouveau né avant qu'il ne suce la mamelle, jamais après de toute sa vie il ne sera ni glouton ni gourmand à table pour boire ou pour manger 
Glose : dame Marie Morele dit à  ce propos que lorsqu'un enfant naît avec le petit boyau (cordon ombilical) jusqu'à la tête, cela veut dire longue vie, douce haleine, bonne voix et gracieuse éloquence








V
ous toutes qui êtes présentes, écoutez bien, je vous avertis que jamais on ne doit tirer une épée ou un objet long et tranchant devant une femme grosse (enceinte) sans d'abord lui toucher doucement du plat de la lame le sommet de la tête, afin qu'elle soit assurée que son fruit soit toute sa vie hardi
Glose : dame Péronne Bevette dit que, comme on ne le fit point à sa mère lorsqu'elle la portait elle est toujours peureuse au point qu'elle n'oserait coucher seule sans avoir la compagnie d'un homme !!!

Quand on voit des petits enfants courir parmi les rues sur des chevaux de bois en tenant des lances ou déguisés en gens de guerre, c'est signe certain de conflit prochain ou de dissension dans le pays
Glose : dame Perrine Hulottote dit à ce propos que lorsque les petits enfants portent Bannières et Gonfanons en chantant es rues et ruelles c'est signe de mort prochaine !


PS: je vous laisse sur vôtre faim et vous engage à trouver ce livre ....Les Evangiles des Quenouilles de Jacques Lacarrière, collection espaces libre chez Albin Michel...en format poche édition 1998...Ahaaa les z'harpies j'vous jure !!...M de V

samedi 7 septembre 2024

N°480) Le Pavement de la Rue Médiévale

Or donc dans l'avant dernier article nous parlions de la pollution au Moyen âge, il en découle que celle ci se concentrait surtout dans les Bourgs et les Cités. Le pavement des rues est une des solutions aux multiples nuisances de la vie dans les cités ! 

Protéger une chaussée " de terre et de gravois " l'empierrer ou mieux encore la recouvrir d'un revêtement solide afin de la rendre " moins périlleuse aux passans " et faciliter le passage des animaux de bât, des charrois et véhicules hippomobiles de toute dimension

Les témoignages de la fin du M-A ( XV-S ) montrent qu'il reste beaucoup à faire pour rendre le pavé luisant de propreté. Quand la rue de Nesle à Paris a été dégagée de ses ordures en janvier 1448, le voiturier Guillaume Caillet évacue l'équivalent de trente trois tombereaux de déchets !!!

Il s'agit de combattre les nuisances qui se sont généralisées avec l'extension et le peuplement des Bourgs et cités. La pose et l'entretien des pavés a d'abord relevé des particuliers et des autorités seigneuriales Laïques et Ecclésiastiques. L'essentiel des travaux intra-muros a été réalisé aux coûts et dépens des riverains soumis individuellement et collectivement à cette obligation !!










Beaucoup de villes ont obtenu à la fin du M-A, des Roys, des Princes, Ducs et Seigneurs, en même temps que les libertés administratives, le droit de mettre en place une fiscalité nouvelle pour subvenir aux charges qu'elles devaient assumer : comme la défense, les salaires des administrateurs locaux, les receptions et les fêtes, l'entretien des remparts, des bâtiments utilitaires, des égouts et des pavés

Le Pavage devient un chapitre de dépense, ou de " mises " dans les budgets municipaux. C'est ainsi que sont aménagés les grands axes indispensables à la vie économique. Mais le pavé reste encore un luxe fin XII et XIII siècles et il est difficile de distinguer entre le simple empierrement et les véritables pavés, entre la pose de dalles neuves et la réutilisation des anciennes !

Le siècle de Saint Louis, puis le début de la Guerre de Cent Ans (1337) occupent une place de choix dans le développement des institutions municipales, dans le transfert sur les finances urbaines du poids des travaux de défense, d'entretien des bâtiments d'utilité publique et des chaussées ( Saint Flour, Périgeux, Millau, Calais), Charles V favorisera la levée de subsides pour la protection des cités face à l'Anglois !










L
e pavé trouve désormais sa place dans les préocupations de Ediles qui commencent même à lever des taxes spéciales pour son entretien ou exiges une participation efficace des citadins. On le constate précocement en Italie ( Florence, Pérouse ) dans les principales villes du midi provençal et rhodanien, dans les Sud Ouest Aquitain et Languedocien, en Flandre, dans le Brabant et en Artois ( Aire sur la Lys dès 1187 ) à Bruxelles dès 1265, à Gand dès 1280, à Lièges vers 1285, à Calais, Ypres, Saint Omer ou l'essentiel de l'oeuvre de revêtement serait même achevé dès la fin du XIII siècle 

Des allusions à la pose d'assises sur le sol sont relevées à Senlis dès 1173-1179, à Poitiers en 1251 à propos de l'ouverture d'une carrière relevant du chapitre de Saint Hilaire la grande, puis à Troyes en 1270, à Reims en 1284, mais beaucoup plus rarement dans les régions Bretagne, Auvergne, Jura, ainsi que les Alpes et les Pyrénées

Tout semble s'accélerer au XV siècle et le pavé n'est plus un luxe ou une exception. La nécessité administrative, commerciale et militaire pousse les Souverains français, les Princes Fieffés, les seigneurs Ecclésiastiques et les Conseils Urbains à s'en préoccuper. Même si le pavé n'a pas la même importance budgétaire que les " grosses oeuvres " des remparts !










Les informations sur les revêtements vicinaux se multiplient dans les actes ( Reims dès 1356), tant et si bien que les pavés constituent parfois un chapitre entier dans les comptes des receveurs ( Nantes, Rennes, Tours ).

Nos médiévistes pensent que l'essentiel est accompli à la fin du XV siècle intra-muros des grandes Cités...Exemple : à Tours du temps du Roy Charles VII, puis du Roy Louis XI à Chartres ou il ne reste que quelques ruelles à aménager. Désormais les petites bourgades commencent à s'en préoccuper. Des travaux sont fait en Bretagne, à Guingamp, Moncontour, Fougères, Tréguier, Quimper, Vannes et Vitré dans la seconde moitié du XV siècle 

Beaucoup ont associé le pavé à la volonté de supprimer boues et fange, flaques d'eau putride et verglas d'hiver. La saleté serait à contrario liée à l'absence de revêtement dans rues et ruelles. Ce n'est pas tout à fait exact, car si les rues sont pavées souillures et immondices n'en sont pas éliminées pour autant !. Elle est omniprésente et tend à s'accroître à la fin du Moyen âge avec l'augmentation de la densité de l'habitat dans les Bourgs et les cités, pas plus maintenant qu'avant le citadin semble respecter l'idée de salubrité publique










Celle ci est aggravée par le carcan des remparts, ces communes clotures des cités et par la configuration des tissus viaires ainsi que par l'absence de véritables mesures d'hygiène collective. Quand bien même elles existeraient !!...aucun citadin ne la respecterait 

Prenons un exemple : la ville de Sarlat, un lieu ou votre copiste a élu domicile depuis dix ans, les archives de la Dordogne, aussi bien régionales de Périgueux que communales de cette belle cité nous présente plusieurs documents d'un passé récent !!

Il est fait état, en 1907 (année de la sortie de la première Harley Davidson ) que notre cité vivait dans une insalubrité totale, foyer d'épidémies et de fièvres innombrables. Les citadins à cette époque vidaient encore leurs vases de nuit par les fenêtres, directement " es rues et ruelles ". l'insalubrité faisait partie du quotidien du citadin  !!!!!

PS : nous arrivons à l'article 480, cela représente 3000 pages d'écriture, des heures de recherches incalculables, puis d'heures de frappe sur le clavier de l'ordinateur pour finaliser, ainsi que d'innombrables heures de visionnage d'images afin d'agrémenter les textes des articles de ce Blog....votre copiste vous salue bien M de   






dimanche 30 juin 2024

Le Nouage de l'Aiguillette

Ahaaa putentrailles !!, le vil procédé, par façon de sorcellerie que voila !!!. Qu'elle est donc cette ire et qu'est ce donc que ces fadaises me direz vous ??

Ecoutez gentes Dames, gentils damoiseaux, Bourgeois, Manants et Vilains, il s'agit d'un maléfice, une opération magique fomentée par quelques Sorcier malfaisant ou sournoise Sorcière, consistant à empêcher un homme de consommer son mariage

En ces temps reculés du Moyen âge, dans villages, bourgs et cités le peuple et la noblesse croyaient aux forces surnaturelles, aux pratiques diaboliques, aux nécromanciens et aux noueurs ou noueuses d'aiguillette

Les mariés au soir des noces attendaient le moment de pratiquer ce que l'on nomme pudiquement " le devoir conjugal ". Bref le marié était impatient de biscoter sa dulcinée en jouant la bête à deux dos

Quoi ! y a pas de mal à ça m'enfin !, c'est la nature, encore faut il que personne vienne y mettre entrave








Mais, ne voilà t'il pas !, que le Sieur ahanant fébrilement, y perdant son vent et haleine, cherche son aboutissement, car malgré les efforts notables de l'épousée il reste Gros Jean comme devant

Pour le mari honteux et fou de rage il n'y avait aucun doute : il était la victime d'un vil procédé de sorcellerie exécuté par un Noueur ou une Noueuse d'Aiguillette. Ahaaa s'il pouvait tenir ce Foutumassier de Bren qui le réduisait à l'état de chapon ou d'eunuque en sérail 

L'aiguillette à laquelle se rapporte notre maléfice n'est autre que ce cordon, ferré aux deux bouts, qu'utilisaient les hommes pour fermer le devant du " haut de chausse ", bref une braguette à l'ancienne. Or donc vous devinez, en extrapolant, qu'avec l'aiguillette nouée notre pauvre homme, noble ou manant était incapable de dégainer...il en allait de même au lit après la diablerie !!!

Ce genre de maléfice était connus et redoutés depuis l'Antiquité. Platon dans le livre II des lois, conseille à ceux qui se marient de prendre garde à ces charmes ou ligatures, qui troublent la paix des ménages, dans le livre IX il ajoute qu'il y a une espèce de maléfice qu'on nomme ligature, il ajoute qu'il est très difficile de savoir ce qu'il y a de vrai en cela ??











Pline
quand à lui, XXVIII chapitre IX, recommande de frotter la porte de la chambre nuptiale avec de la graisse de loup, afin de contrer le maléfice. Mais comment pratique t'on ce maléfice ?, c'est le plus souvent lors de la cérémonie du mariage, dans l'église, que le jeteur de sortilège, cette engeance maléfique, opérait son rituel diabolique !!!

Il existe selon d'anciens textes des dizaines de façons de nouer l'aiguillette en voici une, je vous la donne pour ce qu'elle vaut :

Après s'être muni d'un lacet, on faisait un premier noeud lorsque les mariés échangeaient leurs anneaux, puis un second, quand le prêtre prononçait les paroles du sacrement et enfin le dernier noeud était exécuté quand les époux allaient se joindre dans la couche nuptiale au soir de la noce, et Paf l'aiguillette était nouée mordious !!!!

Le peuple avait, dans le but de combattre le noeud de l'aiguillette, adopté une coutume : c'était " le chaudeau ", un bouillon ou soupe de la mariée qu'on lui apportait à la première nuit de noce. Cette galimafrée moyenâgeuse, était destinée à réchauffer l'ardeur des époux et à les empêcher de s'endormir









Selon les écrits d'un certain Jacques Despars, qui fut médecin au XV siècle et qui traitait dans un de ses volumes des Arts magiques, nous laisse une anecdote concernant le nouement de l'aiguillette, je cite : Je connais un Comte qui dit à un Chevalier nouvellement marié " tu vois ce lacet ", il répondit que oui. Le comte lui dit : je vais le nouer et jusqu'à ce que je le dénoue tu ne pourras pas honorer ta femme de manière complète !!!...c'est ce qui se produisit, comme ce chevalier me le jura à moi et d'autres personnes, alors même qu'il estoit fort puissant sexuellement et son épouse estoit dans la fleur de ses vingt ans !!!!

Nota : une des recettes permettant de dénouer l'aiguillette, il fallait respirer la fumée de la dent brûlée d'un homme mort depuis peu..... Heuuuu sans moi hein !!!!!

Doc à consulter : de l'imposture et tromperies des diables, enchanteurs, noueurs d'aiguillette P-Macé 1579 et Traité de l'enchantement du nouement d'aiguilette en la célébration de mariage Haultin 1591

PS; voilà un vil procédé, que d'escouiller un jeune chevalier, obérant sa lance dès sa première joute avec sa dulcinée. C'est pas Dieu croyable tout les malfaisants sorciers et vindicatives sorcières qu'on croise en ce bas monde morbleu M de V

vendredi 7 juin 2024

La Pollution au Moyen Age

La vision idéalisée de la rue que donnent des miniatures représentant une entrée d'un Roy " en sa bonne ville ", une procession de religieux pour le Saint sacrement ou des festivités ne sauraient cacher la réalité du quotidien vécue, au Moyen âge, dans les cités par ses contemporains. Dans les archives on trouve une documentation hétéroclite qui décrit souvent d'affreux cloaques, des " merderons ", remplis  " d'immondicitez ", de " marres et de bouillons " qu'empruntaient les citadins à leurs risques et périls !!!

Les enquêtes menées dans plusieurs villes à la fin du moyen âge soulignent les origines complexes de ces " infeccions ", des " immondices nuisables à corps humains ", des " eaux noires " qui souillent et saturent les chaussées, polluent l'atmosphère et le sous-sol, déteriorent la qualité de l'eau nécessaire aux usages domestiques et industriels !!

La Pollution Organique : Elle émane du principal vecteur de pollution urbaine, l'HOMME et est la plus souvent décrite . Elle résulte d'une surcharge de résidus organiques provenant des " nécessités " (le terme est médiéval) biologiques et alimentaires qui ne sont pas correctement évacuées ou auto-épurées

On " lasche ses eaues ", on défèque, ou on fait ses " aysements et souillures ", ses " vidanges " et on crache avec désinvolture n'importe ou au Moyen âge, au grand dam des passants !!!!!!









L
'individu satisfait ses besoins naturels à même le pavé, dans la rigole appelée selon les endroits " essau, essiau, gazilhans, garillans ", au pied des façades d'habitations, dans le caniveau central. Il se fait aussi dans les impasses, la cour des immeubles, à l'intérieur des bâtiments publics, des tours d'enceinte, sous les Halles, sur le parvis et sous les porches des églises

Vider des fenêtres les " pots à pisser ", les eaux sales et les détritus, laissant les passants compissés et conchiés !!. la pratique est à ce point répandue qu'à Périgeux un édit de 1342 rappelle que " pour le bon ordre de la ville on ne devait jeter par les fenêtres des eaux fétides et putréfiées qui empoisonnent l'air et les gens du voisinage "

A plusieurs reprises les autorités des cités dénoncent le sans-gêne des malotrus dans leurs ordonnances mais les mauvaises habitudes sont bien ancrées !!. Je ne voudrais pas faire de délation, mais il n'est que de regarder nos contemporains cracher, pisser, ou déposer serviettes sales et bren dans nos rues, sans compter les urines et merdes de leurs chiens !!!

Voyons par un simple jeu de calcul auquel se sont livrés des chercheurs, afin de vous donner à réfléchir, sur les rejets organiques humains d'une cité !!!








S
i un individu produit chaque jour en moyenne 140 grammes de matières fécales et 1,5 litres d'urine, une ville comme Chartres doit évacuer par an 330 tonnes de bren et 2,700 tonnes d'urine, ajoutons à ce total le pissat et crottin de cheval, les déjections des chiens et des porcs, ainsi que les détritus et chacun prendra la mesure du risque !!!!!

Jeter des détritus, des ossements, des boyaux de divers animaux, des viscères de poissons, des cendres et des eaux sales sur la chaussée, les places publiques, ou pire encore sous le porche du voisin est une habitude, une insouciance si commune dans les cités médiévales que les édits royaux, ducaux, seigneuriaux, ou même les ordonnances municipales finissent par se lasser de fustiger le populaire !!

Les pollutions animales : l'élevage vicinal de volailles, de porcs sont habituels, même si les risques épidémiques conduisent les autorités à en limiter parfois le nombre à quatre porcs par famille ( Reims 1389 ) ou délimiter des aires et des itinéraires pour le passage des troupeaux !!. La plupart du temps, les animaux de basse cour et les porcs divaguent dans l'espace resserré des ruelles au milieu des passants. Les hôtels particuliers, palais urbains, bâtiments administratifs, établissements hospitaliers et les bordels ne disposent pas toujours, de soue à cochons, d'étable ou d'écuries pour les chevaux, ânes et mulets










Les abords des auberges sont toujours souillés par la présence de chevaux et de mulets. " L'Asne royé " rue des Fuzeliers à Troyes a la triste réputation d'infecter son voisinage, il en va de même pour les bordels ou l'on se rends avec sa monture pour ne pas avoir les poulaines couvertes de bren !  

La plupart des Bouchers et des Charcutiers travaillent de toute ancienneté, en plein centre urbain, sur des étals donnant directement sur la rue, égorgent et dépècent sur le pavé innondé de sang. Que représente dans une ville de 200 000 habitants (Paris), de 40 000 comme Rouen, Toulouse et Lyon ???

Ces centaines de bêtes tuées sur place à longueur d'années, ces tripes et ventres, le sang et les peaux ainsi que les matières fécales et l'urine de ces animaux stagnant avant de rejoindre le caniveau central ! . Selon le ménagier de Paris, on aurait abattu en 1293 : 188522 moutons, 30116 boeufs, 19604 veaux et 30784 porcs !!

Ce qui est reproché au Boucher l'est aussi au Tripier, au Cergier qui font couler sur le pavé la graisse, et même au Barbier chirurgien, car le sang des saignées aboutissent inévitablement sur la chaussée. Même motif pour les Médecins qui mirent les urines et examinent le bren de leurs patients, car elles finissent dans la ruelle  !!








La Pollution Chimique
: elle existe bel et bien au Moyen âge et s'avère à la lecture de rares témoignages d'archives, plus redoutable que la pollution biologique. Le pire responsable de cette pollution est le Plomb, dont le danger fut longtemps méconnu. Elle frappe ceux qui respirent des vapeurs et des poussières de plomb

Les " Pintiers " (fabriquant de pots et de tuyaux), les Peintres utilisant une peinture blanche à base de Céruse, mais la maladie atteint aussi les utilisateurs des objets fabriqués avec ce métal toxique, sans oublier les Verriers fabriquants les vitraux des églises,et bien sur les Fossoyeurs et Vidangeurs au teint plombé victimes de leur métier

L' Argile et l'Alun qui est un sulfate d'Aluminium et de potassium utilisés par les Foulons dans leurs ateliers se trouvant parfois en amont d'un cours d'eau, infiniment dangereux pour le bien être d'une agglomération, les municipalités dénoncent fréquement ces activités qui corrompaient l'air, le sol et l'eau des rivières. Sans parler du traitement de la Laine brute contenant 30% d'impuretés qui s'échappent dans la nature, suite à l'opération du Tri et du Cardage et de l'élimination du Suint. Le lavage des draps graisseux par les Teinturiers ont aussi un fort cofficient de pollution .










La Peausserie, la Mégisserie, la Parcheminerie exigeant de l'Alun et de la Chaux pour le pelage des peaux, l'élimination des graisses , chairs et poils adhérents aux peaux des animaux. la pollution hydrique atteint des proportions redoutables chaque fois que les cours d'eau ont un débit trop lent 

L'atmosphère elle aussi est vite saturée d'odeurs repoussantes, de fumées toxiques, d'émanations d'oxyde de carbone, de particules de suie que lachent les fours, les cuves ou les fosses à fiente !!



PS : voila, je vous l'accorde, un tableau fort peu idyllique de la vie médiévale dans les bourgs et cités !!!.....mais cependant je vous engage à lire le livre de J-P Legay sur la Pollution au Moyen âge...ce que votre copiste a écrit n'est qu'une mise en bouche M de V

lundi 13 mai 2024

Les Compagnies Folles

De toutes les associations médiévales et Dieu sait si elles furent nombreuses, une des plus étranges, des plus énigmatiques est, sans aucun doute la Confrérie Facétieuse, reconnue officiellement, dotée de statuts, de privilèges et de biens 

Cette confraternité juvénile sort de l'ombre dans plusieurs régions de France à la fin du moyen âge, et ce sous diverses appellations. On parle selon l'époque, le lieu ou la fonction, d'abbaye de la jeunesse (Pierrelatte), ou de jovens (Beaucaire), de royaume des Fous, des Asnes, des Sots, des Sans Souci, des Badins, des Turlupins, mais encore de Principauté d'Amour en Provence, de Gaîté du plaisir ou de Bachelleries en Poitou

La liste est longue ! citons encore les confréries de Connards à Evreux et Rouen, d'Etourdis ou de Coqueluchiers (Rouen), de Malépargne en Abbeville et Douai, de Bon ou de Malgouverne à Mâcon, de Maugouverne à Poitiers, de la Mère Folle à Dijon, des Hyldeux à Cambrai, des Mauvaises Braies à Laon.....stoppons  la !! la liste est inépuisable et lacunaire la plupart des organisations de ce type ayant disparues sans laisser de traces








Ces joyeuses compagnies juvéniles, maîtresses de la rue, prolifèrent dans les grands centres, une quinzaine à Lyon, une dizaine à Arras. Elles ont selon les endroits une assise sociale prononcée, les nobles d'un côté, les roturiers de l'autre comme à Arles, ou une composante socio-professionnelle, plus souvent une base territoriale

On trouve de grandes bandes dominantes et d'autres plus petites qui reposent sur une structure paroissiale ou sur un quartier comme à Périgueux. On trouve même des fédérations de confréries de jeunesse avec un responsable général et des adjoints ( des capitaines), à la tête des subdivisions internes comme celui de la rue Mercière à Lyon 

Ces associations burlesques, réunion de célibataires et de jeunes mariés, tous âges confondus à l'exclusion des moins de 18 ans (jugés trop jeunes) et de ceux qui vont allègrement vers la quarantaine (jugés trop vieux), vont élire un chef. Ici un Roy, la un Prince, ailleurs un simple titre d'Abbé..il portera ce titre ronflant de Roy, Prince ou Abbé de la jeunesse, ou du plaisir, ou des sots, des pimperlots (Douai), des connards (Rouen). Cela peut être aussi un Prévôt des étourdis, ou une Mère folle d'enfance, qui n'est pas toujours une femme (Dijon)











P
eu importe le nom. le choix se porte sur le plus Sot (extravagant), le mieulx disans, ou sur un portant haut la trogne, connu pour son sens de l'humour, ses plaisanteries grivoises, pour ses capacités d'absorption de divers alcools et vraisemblablement de ses performances au lit !!

L'élection donne lieu à des manifestations pittoresques, des joutes oratoires ( Saint Quentin), des réceptions à l'hôtel de ville, à moult banquets et beuveries. Les festivités durent plusieurs jours et s'accompagnent de défilés costumés, "es rues" de la cité, avec bannières et tambours. Ils portaient des masques et des déguisements étranges

Un tintamarre de casseroles de crécelles et de sifflets les accompagnent, ils pratiquaient force pasquils (bouffonneries) lors des arrêts de leurs processions, avec rébus, satyres et lazzis jetés à la tête des badauds

Sire Roy, Mère folle, messire l'Abbé ont bien sur une cour à leur image. Un roy couronné ou un Abbé mitré ne peuvent se déplacer qu'accompagnés de lieutenants, d'officiers, de sergents, de porte-enseignes et de bouffons et même d'une cohorte caricturale d'évêques de moines et de moinillons !!!










On s'interroge sur la signification de pareilles institutions, généralement parfaitement intégrées dans la cité et reconnue par les autorités, sans exclure une fonction charitable et religieuse ! Beaucoup de médiévistes pensent qu'elles servent surtout à canaliser l'agressivité juvénile, à tempérer ou a ritualiser une violence capable de conduire aux pires excès. Il n'est pas impossible qu'elles aient contribué localement à réduire les cas de viols collectifs

On leur reconnaît aussi un droit de regard sur le mariage et la vie conjugale. Pour bien saisir ce rôle et, en même temps un des traits essentiels de la mentalité médiévale, il faut savoir, que chaque individu du monde médiéval est pris dans un écheveau complexe et astreignant de liens familiaux, de sorte que le mariage, élément de perturbation, ne peut être laissé à la totale discrétion des intéressés.

Par ailleurs, beaucoup de jeunes gens, en âge de se marier, ne peuvent réaliser leur désir dans un cadre restreint tel qu'un village, un bourg ou une cité. Des varlets, des compagnons doivent attendre de longues années, dépasser la trentaine, avant de convoler en justes noces !! Il en résulte une frustration larvée, une animosité à l'égard de l'étranger qui cherche à s'introduire dans une communauté familiale









Mais aussi du barbon (vieil âge), qui peut tout se permettre avec sa fortune, du veuf qui se remarie, alors que tant d'autres sont exclus de cette possibilité, de la riche veuve qui s'offre un jeune compagnon, sans oublier le profond mépris pour celui qui a pris " un sexe de poule " (sic). Ces jeunes coqs de la rue, portant haut la crête, sont des phallocrates incorrigibles

Ils ont la verve grossière et visent de préférence les femmes de petite vertu, les épouses infidèles, les jeunettes séduites, les vieilles filles ou les mégères acariâtres. Il faut déjà savoir, que tout mariage normal donne lieu à des chahuts nocturnes, à des chants sous les fenêtres des nouveaux époux jusqu'à ce qu'ils aient payé à boire ou versé leur écot, nommé " le vin de culaige " dans certaines régions !!!

On nomme aussi aubade bruyante, donnée par les jeunes de la ville, célibataires et mariés confondus, sous les fenêtres d'un domicile particulier, avec force casseroles, bassines et chaudrons, accompagnés de chansons paillardes, de cris, voire même d'insultes, visant veufs ou veuves aspirant au remariage, les ménages désunis, les maris bafoués, les concubines de curés, le tout finissant bien souvent en de violentes altercations de rues, avec échange de bourres Pifs et coups de pieds de par le cul !!!!




PS: Ahaaa que de joyeusetés dans cette vie des rues au Moyen âge !!!....texte écrit d'après l'excellent livre de J-P Leguay " la rue au Moyen Age "...M de V

mardi 9 janvier 2024

Un Clerc écrivain, Pierre de Saint Cloud

C'est dans la second moitié du XII siècle, que notre écrivain, " Perrot " pour ses amis, écrit un grand poème racontant les disputes continuelles d'un Loup nommé Ysengrin et d'un Goupil appelé " Renart "

Tout de suite c'est le succès, bien qu'il n'y ait pas encore de livres (l'imprimerie de Gutenberg ne verra le jour que trois siècles plus tard), mais des Menestrels (jongleurs, comédiens et chanteurs), en récitent les épisodes partout dans les châteaux, dans les grandes salles des fermes ou se réunissent les Vilains (paysans) pendant les longues soirées d'hiver.

Ils se produisent sur les lieux des foires annuelles, dans les auberges sur les chemins du royaume de France et sur les estrades des places publiques des cités. il ne faut point oublier que l'immense majorité des gens du Moyen-Age ne lisent pas les textes, elle les entend, la littérature est une littérature Orale

Quid de Pierre de Saint Cloud ?_Un Clerc Laïc, ayant étudié au sein du Clergé, mais qui n'avait pas prononcé ses voeux (à peu près les seuls gens de l'époque ayant reçu une réelle instruction)









Il faut savoir qu'un homme comme Charlemagne, par exemple, ne va apprendre à lire qu'à un âge très avancé (nous parlons ici que de lecture, pas d'écriture, exercice bien plus ardu avec une plume). Les Clercs eux, ont beaucoup lu et écrit, surtout du Latin, et ils ont, cet immense avantage, de venir de tous les milieux sociaux, fils de noblesse, ou de paysans, fils d'artisans, ou de la bourgeoisie du commerce, ils connaissent bien la société dans la globalité de leur époque !

Pierre de Saint Cloud n'a pas inventé son sujet de toutes pièces, il a travaillé avec des vilains, il a entendu les femmes et les hommes raconter à la veillée de très anciens contes d'animaux, tout en ayant lu et transcrit un certain nombre de poèmes Latins et Germaniques qui incarnent déjà plusieurs personnages de roman

On a même retrouvé un " Ysengrinus " d'un poète Flamand racontant l'histoire d'un Loup pas tout à fait aussi intelligent qu'il aurait fallu !!. Notre Perrot (pour les intimes), se trouve au point de rencontre d'une tradition orale populaire et d'une tradition écrite littéraire. Il ne va pas rester dans l'imitation, il inove, met son grain de sel (cum grano salis), donnant ainsi à ses histoires une saveur nouvelle, faisant rire et réfléchir !









Bref notre Perrot lance une mode !!. Tout de suite, partout, c'est lui qu'on imite, en moins de trente ans, quinze grands récits apparaissent. Bien sûr selon leurs auteurs elles sont différentes les unes des autres et ne s'accordent pas toujours entre elles

On les appelle des branches, probablement parce qu'elles ont poussé en somme, sur le tronc primitif des histoire de notre Perrot. Alors au tout début du XIII siècle, on a eut l'idée de rassembler les meilleurs épisodes dans une histoire suivie plus cohérente, et comme elle est écrite en Roman, en écriture vernaculaire, c'est à dire ce que nous nommons aujourd'hui le Vieux Français, on appelle ce récit le " Roman de Renart "

Le nom propre " Renart ", déjà à ce moment, tend à devenir un nom commun, celui de tous les Goupils !!. Le Renart de notre Perrot figure maintenant dans les deux parties de notre dictionnaire. Avec un " T ", c'est le seigneur du terrier Maupertuis, un Hobereau (châtelain campagnard), sans scrupule du Moyen-Age, mais avec un " D " c'est le Renard dont se méfient encore tous nos fermiers contemporains, un animal très malin. Cependant les deux personnages n'en feront toujours qu'un seul !









La société animale du Roman de Renart est l'image de cette société médiévale, ce sont des animaux humains, mais pourquoi ce passage d'un monde dans l'autre !!!

Les différents auteurs du roman ( on en compte 25 au total), se moquent des institutions de leur temps, des puissants dont ils soulignent les abus d'une plume railleuse !

Faire de " Cope " (la poule), une martyre qui accomplit des miracles, et de " Brun " (l'Ours), un prêtre qui chante la messe des défunts, c'est parodier la religion, ses rites et les superstitions qu'elle provoque !

Montrer le jugement inique de " Noble " (le Lion), qui accapare tout le butin au cours d'un faux partage, c'est critiquer la justice et le pouvoir abusif des Suzerains !

Le petit peuple des XII et XIII siècles s'amuse et prend une revanche lorsque Renart, ce Hobereau vivant d'expédients, trompe les puissants bornés et triomphe grâce à sa seule malice, dénonçant l'injustice sociale et la corruption des dirigeants toujours plus avides d'honneurs et d'argent ! 









Le mélange du monde animal et humain prête donc à sourire, mais aussi à réfléchir_ sous la fourrure de l'Ours, sous les plumes du Corbeau, c'est l'homme qui est critiqué et moqué !

Les aventures de Goupil n'ont donc pas seulement pour vocation de distraire enfants et adultes elles présentent un tableau, voir une caricature, fort vivante de la société féodale. Elles ne prennent toute leur valeur que si l'on saisit les allusions aus habitudes, aux moeurs, à l'histoire, à la littérature de cette époque, et ce afin de distinguer, mieux encore, la vie souvent difficile et précaire des gens du Moyen âge !

Nota: ne pas confondre Menestrel (jongleur,comédien, musicien), avec un Troubadour (auteur compositeur du Sud de la Loire), ou un Trouvere (auteur compositeur du Nord de la Loire)

PS: pour ce qui est de notre société, en cette aube de l'an de grâce 2024, il vous suffira sans doute d'ouvrir vos yeux et vos oreilles. Le Nain vous conseille donc de regarder et d'écouter, afin de constater que le " Roman de Renart " est toujours d'actualité. Nous avons remplacé " Noble " (le Lion), par Mac-Sauron du Mordor, bien installé à l'Elysée M de V