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jeudi 20 mai 2021

Rouen et Philippe IV le Bel

A la mort de Philippe III le Hardi la cité de Rouen, comme toute la Normandie d'ailleurs, avait bien profité de la paix pour accroître sa puissance commerciale, ainsi qu'une richesse colossale !!. Le nouveau Roy, Philippe IV le Bel était quand à lui d'un caractère très différent de son père et le surnom dont on l'affublait ...." le Roy de Fer ", n'était pas usurpé loin s'en faut !!!

Un chroniqueur Flamand, religieux d'Egmont, nous le dépeint comme " rongé par la fièvre de l'avarice et de la cupidité ", même venant d'un Flamand, ennemi juré de ce Roy, le jugement n'en est pas moins exact !!! et les Rouennais allaient l'apprendre à leurs dépens

Ajoutons cependant à ce portrait, somme toute sommaire, d'autres traits de son caractère, il était ambitieux, froid et calculateur, fort peu scrupuleux sur le choix des moyens dont il étayait sa politque, mais il était également lucide et clairvoyant le tout accompagné d'un immense désir de puissance !!! 

Voila qui n'allait pas faire les affaires de notre cité, car même si Rouen se trouvait fort éloignée de ces champs de bataille de Flandres, la ou l'Ost Français commençait à se briser sur les piques de la piétaille des communes flamandes, l'histoire de notre cité n'en fut pas moins agitée pour autant !!. Ce Roy était rancunier ! et si les communes Flamandes résistaient celles de France devaient céder !!!!





A Rouen les luttes étaient continuelles, la municipalité se débattait en procédures contre le Chapitre et les ecclésiastiques rapaces d'une part, et contre les officiers royaux du Roy de Fer d'autre part !

Si les officiers royaux appuyaient volontiers la commune lorsqu'il s'agissait de résister aux prétentions vampiriques de nos ecclésiastiques du Moyen âge, il en allait tout autrement lorsque le corps municipal s'avisait de protéger les intérêts de la cité face au Roy de Fer

A Rouen comme sur toute l'étendue du royaume, l'avidité fiscale de Philippe IV le bel était vite devenue odieuse. Dès 1286 le Roy avait fait lever en sus de la "Taille", déjà lourde à supporter, une "Aide" sur les denrées et en particulier sur le sel !!

Cet impôt de consommation pesait lourd sur le populaire du manant au Bourgeois, le citadin était excédé, d'autant que le caractère brutal de son recouvrement aggravait le mécontentement général. De véritables exactions se produisaient lorsque les maîtres des comptes, venant de Paris, tenaient séance derrière les hautes murailles du château !!!

En 1292 ces excés de la fiscalité royale provoquèrent une violente émeute, la populace pilla la demeure du receveur de l'impôt dispersant les fonds trouvés vers leurs escarcelles, puis assiégèrent le château ou se trouvaient les maîtres de comptes !






A peine le Roy de Fer eut il vent de ce courant de révolte rouennais qu'il mis sous sa main la commune de la cité, la privant aussitôt de tous ses droits !!. L'occasion était belle, voila le moyen d'extorquer à la ville de nouveaux deniers....trop tentant le plan !!!

Il dépouilla les Rouennais de leurs privilèges, fini le monopole de la navigation et du transit sur toute la zone qui correspond à notre actuelle Seine Maritime !!!. Il allait en coûter bien cher à la cité pour reconquérir ses droits, le Roy de fer leur avait rogné les ailes...bref ils s'étaient fait plumer !!!!

La commune ne fut rétablie qu'en 1294 moyennant un versement sous forme de Don d'un montant de 12 000 livres Parisis. Quand aux droits de passage sous le pont de Rouen, taxe si lucrative pour la ville !!, le Roy ne leur permis de la percevoir à nouveau qu'en 1309, mais seulement après un autre Don de 30 000 livres !, et ce à l'occasion des épousailles de la fille du Roy de Fer, Isabelle de France avec Edouard II d'Angleterre   

Cependant si la volonté de centralisation de ce Roy était évidente, ainsi que l'attitude de plus en plus brutale de ses agents collecteurs il allait se produire un événement très important. Celui ci ne se passa pas en France !!!





C'est lors de l'été 1302 que l'Ost de France allait prendre à Courtrai une mémorable raclée par la piétaille des communes Flamandes, cela allait rendre notre monarque plus traitable !!!! 

Faut dire que nos flamands n'ont pas fait dans la dentelle (pour des drapiers c'est un comble !!), ils ne connaissaient pas les coutumes des chevaliers, or donc ils n'ont pas fait de prisonniers !!, ils exterminèrent gaillardement tout ce qui était Français !!

Ce qui eut pour effet de relacher sa sévérité à l'égard des communes qu'elles soient Flamandes ou Françaises comme celle de Rouen !

Il se bornera désormais aux ecclésistiques allant même jusqu'à coller une tarte, par personne interposée, au pape Boniface VIII, puis il poursuivra les juifs bien moins dangereux ainsi que les Templiers qui n'auront même pas le loisir de se defendre !!!


PS: Les drapiers Flamands sauvant la mise, par la journée des éperons, aux Drapiers Rouennais !, voila qui est ma foi fort savoureux M de V

dimanche 9 mai 2021

La Jeanne et ses Juges dévoyés 1430-1431

C'est en ce mois de décembre 1430 qu'un cortège pitoyable traversait à la hâte et en dissimulant ses étapes le Pays de Talou et le Pays de Caux, cette petite troupe d'hommes d'armes se rendait à Rouen trainant avec eux une jeune prisonnière. Une fille nommée Jeanne, elle suivait la troupe bien surveillée et fort encadrée, car un de ses amis, particulièrement vénère, la cherchait avec acharnement !

Une jeune fille que le régent de France et d'Angleterre venait d'acheter 10 000 livres à cette baudruche de Bourgogne, Jean de Luxembourg de sinistre renom. Mais voyons avant de poursuivre, qui était ce régent Duc de Bedford ??

John of lancastre, premier Duc de Bedford, né en 1389, était le frère cadet  du Roy Henri V d'Albion, le vainqueur d'Azincourt, mais le monarque était mort depuis peu et laissait sur le trône d'Angleterre une progéniture à peine sevrée !!

Notre Duc avait largement épaulé son frère dans cette guerre qui visait l'obtention d'une deuxième couronne, celle de France, pour la maison de Lancastre et sous ce titre de Régent c'était lui de fait qui dirigeait et gouvernait seul l'Angleterre et la France. Ce haut baron d'Albion avait donc beaucoup à perdre et il incarnait la politique d'angleterre face à Jeanne sa prisonnière !!





Après que Jeanne eût délivré Orléans le Duc de Bedford avait dû se replier sur Rouen, dans sa résidence favorite qu'était l'ancien manoir Chantereine dénommé aussi " le joyeux repos ". Ajoutons pour finir de planter le décors que depuis sa capture par les Bourguignons, Charles VII " le bien servi " et ses conseillers ne feront rien pour la libérer, car en fait il faut bien avouer que depuis le couronnement elle dérangeait la paysanne de Domrémy (voir article)

Mais reprenons le fil de notre histoire, la petite troupe se hâtait vers Rouen tout en serrant les miches la région n'était pas sûre pour eux, faut dire que le redoutable Etienne de Vignolles nommé aussi "La Hire", ou encore "La Colère de Jeanne", battait la campagne et cherchait la jeune fille !!!

Faut bien avouer que si cet atrabilaire et vindicatif compagnon de Jeanne avait pu la retrouver et chemin faisant étripailler quelques Goddons ou botter le joufflu de quelques vendus de cette engeance Bourguignonne c'eut été une satisfaction supplémentaire pour ce guerrier vénère !!! 

Mais voila le destin en avait décidé autrement et c'est probablement le 23 décembre que Jeanne fit son entrée au château de Rouen ou toute une bande de mécréants l'attendait pour un procès inique qui finirait à un bûcher place du vieux marché 






Cet article, vous vous en doutez, a pour but principal de remettre les pendules à l'heure au cas ou il y aurait des ingénus qui croiraient encore qu'il n'y a que les Anglois qui sont fautifs dans cette parodie de justice.

Bon d'accord la cause principale est l'occupation anglaise mais c'est un bourguignon tout moisi qui vend Jeanne comme un vulgaire bout de viande !!, c'est aussi un monarque qui une fois couronné l'a abandonné !

Pis y a les autres la !! les Français reniés qui avaient accepté les bulettes de ligeance des Goddons, car pour le reste de la populace c'était obligation de silence complet sous peine de la hart ou du billot du bourreau !!

Ce Goddon de Bedford est obligé de trouver des complicités auprés de certains intellectuels, de gras ecclésiastiques du haut clergé, de bebondainants Bourgeois, tous livraient leurs âmes, soit pour sauver leurs magots soit pour de nouvelles faveurs ou prébendes

C'est dans les rangs de ces renégats que le régent allait recruter ses agents d'exécution pour son procès fantoche !!!! 






Ajoutons au cynisme de la situation en vous disant qu'ils étaient prévenus tout ces bougres de faux derches ! ils savaient qu'il ne suffisait pas de la juger...il fallait qu'elle meure !!!. Dès le 28 décembre la servilité du clergé sélectionné par l'Anglois était manifeste !!

Ils étaient prêts à toutes les besogne, évêque Cauchon en tête ainsi qu'un certain nombre d'assesseurs rouennais payés au poids des nobles à la rose ...en plus c'était une femme ! fallait qu'elle brûle la Jeanne !

Faut dire que notre Cauchon était passionnément Bourguignon il avait même éte l'un des instigateurs de la la révolution Cabochienne dans la capitale. Il fut le maître d'oeuvre de cette farce ils étaient presque tous pourvus de prébendes de l'autorité anglaise donc tous dévoués à la cause de l'envahisseur !

D'un autre côté leurs maîtres Anglais désiraient donner toute la publicité possible à cette exécution! afin qu'aucun doute ne subsiste quand à la mort de Jeanne...

Ce qui aboutissait à un raffinement de cruauté sur le chemin qui menait la pucelle à sa fin !


Nota: ce que dit le Bourgeois de Paris dans son journal au sujet du bûcher de Jeanne: Elle fut liée à un pieu de l'échafaud sur lequel on mit le feu. Elle périt bientôt et sa robe fut toute brûlée. Puis on retira le feu en arrière pour que le peuple ne doutât plus, il la vit toute nue, avec tous les secrets que peut et doit avoir une femme. Quand cette vision eut assez duré le bourreau remit le feu sous sa pauvre charogne qui fut bientôt calcinée et ses os réduits en cendres !!! 


PS: Jusqu'au bout ce procès devait être irrégulier dans la forme comme il avait été inique dans le fond, il est à savoir que lorsque notre Jeanne gravit l'échafaud la menant à son bûcher les juges ecclésiastiques s'étaient retirés ces faux derches ne pouvant assister au supplice qu'ils avaient eux même provoqués et dont ils encouraient la pleine responsabilité !!...M de V

vendredi 7 mai 2021

3/3 Mentalité du citadin de Rouen 1450 à 1500

On est à la fin du moyen âge et si les années funestes appartiennent désormais au passé le Rouennais est rancuneux et il ne perd pas la mémoire en courant comme les lièvres !!. Dans la cité du manant au bourgeois on a pas oublié le poids de la botte de l'Anglois morbleu !!

La question restait dans toutes les têtes; la ténacité de l'Anglais ne pouvait elle pas leur réserver encore des surprises ???. Or donc les autorités de la ville après sa libération, mais surtout à partir de 1451, vont se préoccuper grandement de l'état des fortifications, de la garnison, des hommes d'armes et de leurs équipements...Bref vaut mieux tenir que courir !!

Deux ans après, selon les archives, des Anglois, des buveurs de bières sont de passage en ville, d'emblée ils paraissent suspects !!, le Normand est méfiant, espion ou non ??? peut être ben qu'oui, peut être ben qu'non,

De suite on rédige une Ordonnance de Police aux termes de laquelle il est dit: Dorénavant quant d'aucuns estrangers, non cogneus et souppeconnez par iceulx Hostelliers, qui se vouldroient logier cheux iceulx Hostelliers, qu'ils viennent faire savoir au sieur capitaine ou son lieutenant qui y pourvoira ! 

Le populaire n'est pas rassuré et s'il vaque à ses occupations cela n'empêche pas le citadin moyen d'être inquiet et de donner son opinion !!






Dans ses mérangeoises il se dit: Pour sur que Calais est toujours Angloise, puis ils estoient toujours sur mer ès marches d'Angleterre et tenoient la mer avec force grosses Nefs ??. je l'ai dit dans les deux autres articles l'normand a la tête près du bonnet, c'est un crochu, s'il a quelqu'un a l'oeil il tardera pas à l'avoir dans l'nez, et l'autre finira par l'avoir dans l'joufflu !

Le registre des délibérations municipales témoigne fort bien des précautions prises à cette époque, dans le domaine militaire et la sécurité de la cité, mais il montre aussi la hantise des citadins pour une nouvelle invasion des Goddons !

Fort heureusement pour le Normand la situation intérieure en Albion est désastreuse avec la guerre des deux roses, les York contre les Lancastre (voir article), et ce depuis 1453, cela empêchait l'anglois de venir frétiller sur nos côtes...Ben chacun son tour hein !!! c'est l'Karma m'enfin !!!

Dans l'museau qu'ils le prennaient l'effet Boomerang !!, en fait c'était toute la France qui profitait de cette période de paix . Ce furent même les Normands qui tournérent le regard vers les côtes Angloises, se demandant si on pourrait pas dès fois leur rendre la monnaie de leur pièce ????







Maintenant que l'idée est lancée !!...il faut concrétiser !. C'est ainsi que le 25 août 1457, une flotte réunie par Pierre de Brézé, accompagné du célébre Capitaine Robert de Flocques et des Baillis, celui de Rouen Guillaume Cousinot, puis ceux de Caen, Gisors et Chartres levait l'ancre du port de Honfleur pour faire voile vers Albion !!

Après plusieurs jours d'une mer agitée qui les empêchaient d'approcher les côtes, ils mettent le cap sur Sandwich, débarquent les troupes à deux lieues de la cité sur cette côte du Kent.

Pendant que les troupes attaquaient la ville par la terre, Guillaume de Brézé et ses équipages pénétraient par le port et y capturent trois grosses Nefs angloises !!!

Ce raid très lucratif accompli tout le monde rembarqua les poches pleines et les cales chargées de butin pour rentrer sur Honfleur. Quoi ?..comment ça c'est pas bien !!! Ohohééé pour une fois que c'est point l'anglois qui s'en met plein les fouilles hein !!!. Comment ça le nain est vénal ?même pas vrai m'enfin !!

L'Normand c'est point l'mauvais bougre hein, mais faut pas l'chercher, on allait pas rester les bras croisés et les doigts pieds en éventail quand même ....!!







Malgré l'inquiétude de cette ambiance de guerre pesante rien n'empêchait le Rouennais de s'amuser et d'exprimer sa joie d'une liberté retrouvée, on faisait force processions et les jours de liesse les citadins se rassemblaient autour des estrades à plusieurs étages sur lesquels des acteurs de la cité ou de l'extérieur représentaient d'interminables mystères (voir article)

Ainsi s'éveillait au goût du théatre, non plus mimé, mais joué et dialogué, la population rouennaise qui la paix aidant acceuillait avec joie les premières manifestations de la Renaissance



PS: voila en trois articles la façon de voir du nain rouennais j'y ai passé toute mon enfance, j'en suis parti pour travailler, puis je suis revenu mes enfant y sont nés ! les hazards de la vie font que nous sommes repartis mais l'nain reste un gars des armorqueurs d'à Rouen foutre diable M de V     


jeudi 6 mai 2021

Les Pâtes au Moyen âge

Bon au départ y faut s'entendre clairement les gens !, sur la signification du terme " PASTA". Wouais c'est du sérieux car le nain il aime les pâtes hein !!!. Si le mot désigne un simple mélange de farine et d'eau, avec ou sans adjonction d'oeufs, que l'on confectionne dans le cadre familial, et pour être consommé dans la journée, il est bien évident qu'il sera impossible de déterminer son origine...c'est clair !!!

Ce procédé est connu depuis l'antiquité dans diverses sociétés, les romains, pour sur !!, savaient faire ce type d'aliments. Le gars Caton, entre autres, dans son Traité d'agriculture (II siècle avant J-C, celui qui marche sur l'eau), nous en donne quelques recettes dont celles des "laganae", ou lasagne, qui à l'époque étaient frites et non cuites à l'eau !!

Mais le problème est tout autre si par " PASTA ", nous entendons pâtes séches au sens littéral du terme, c'est à dire un produit séché afin d'assurer sa conservation et fait à partir de la semoule de blé dur, la on entre dans un autre domaine !! et d'abord faut savoir d'ou ça vient, qui donc à inventé ce produit que dans notre monde moderne on se procure dans n'importe quel supermarché foutre diable !!!!....Ben quoi vous vous êtes jamais posé la question en bouffant des nouilles ???...Ahaaa les boulets j'vous jure !!!!!!






Non pas d'bol pour vous les gens !!!, c'est point Marco Polo qui a rapporté les nouilles dans ses valoches en rentrant de sa balade en Chine Pffff !!!,cependant il faut noter que ce produit alimentaire d'une telle importance gastronomique et culturelle n'a pas fait l'objet de recherches approfondies !. Mais il semble avéré que nous devions les " pates séches " à nos voisins Arabes. Je vous accorde qu'ils étaient énervants ces gens la !!! au moyen âge c'est eux qui inventaient tout ...que des frimeurs j'vous dit !!!!!

Ces peuples nomades avaient besoin d'un produit de " longue conservation " adapté à ses perpétuels déplacements dans le désert et au climat chaud de son milieu naturel. Faut dire que dans ces régions ils ont beaucoup de plages mais pas souvent la mer hein !!!. Or donc une invention Arabe qui remonte au haut Moyen âge et assurement avant le IX siècle !!, car nous trouvons sa première mention " codifiée " dans le livre de cuisine de Ibn al Mibrad 

Entre le IX et le XII siècle nos amis arabes introduisirent les pâtes séches en Sicile. Le géographe Edrisi, témoigne de l'existence au XII siècle d'une véritable industrie Sicilienne de pâtes alimentaires (Itrija) !!, dont le centre était Trébia, une localité se trouvant à une trentaine de Kms de Palerme. Dans cette région écrit Edrisi " on produit tant de pâtes que l'on exporte en tous lieux, Calabre, pays musulmans ou Chrétiens, on en expédie un très grand nombre de cargaisons par bâteaux 






Le terme " TRIA " qui dérive de l'arabe  qui désignait les pâtes alimentaires se rencontre dans les " Tacuina Sanitatis " et dans certains Trairés culinaires  du Bas moyen âge. Ainsi dans le " Libro della cucina ", recueil Toscan du XIV siècle propose une préparation de " Tria genovese per li n'fermi " (pâtes génoises pour les malades), et dans le " Liber de coquina " manusrit Napolitain, également du XIV siècle, donne une recette de " Tria anuensis " (pâtes génoises). Mais ce n'est pas un hasard si ces deux citations nous conduisent à Gênes !!

En effet au cours du XII siècle les marchands génois devinrent les principaux promoteurs de la diffusion des pâtes alimentaires siciliennes. Gênes importe quantité de pâtes. plusieurs contrats commerciaux établis entre 1157 et 1160, par un Notaire du nom de Giovanni Scriba l'attestent et la ville de Gênes ensuite exporte dans les ports du bassin méditerranéen mais aussi à l'extérieur de celui ci !

Il est difficile de se faire une idée précise de la place des pâtes dans la culture alimentaire de l'époque. D'un côté elles semblent plutôt s'apparenter à une nourriture populaire destinée à tous ceux qui avaient besoin d'aliments de longue conservation, mais d'un autre côté elles semblent au contraire être un mets de luxe réservé à un cercle restreint de consommateurs ????







Par ailleurs les rares menus de repas aristocratiques de l'époque que nous possédons ne font aucune allusion à des pâtes séches ?? et les livres de cuisine dite " bourgeoise ", n'en donnent que fort peu de recettes, nous sommes dans le flou artistique mordious !!

Que faut il en conclure ???....ben rien pour l'instant !! et attendons que quelques médiévistes chevronnés et spécialisés dans l'art culinaire médiéval (pas comme votre copiste le nain), veuillent bien se pencher sur ce produit de grande consommation

Bornons nous à constater que dès le XII siècle les pâtes séches alimentaires sont connues et consommées en Italie par des personnes de condition sociale très variées pis c'est tout m'enfin !!!



PS: Dommage pour le Marco Polo c'était pas une nouille, mais c'est pas lui qui a ramené les pâtes dans ses valoches de chez Koubilaï Khan !!... ben on peu pas toujours gagner m'enfin !, c'est l'jeu ma pauvre Lucette M de V    

mercredi 5 mai 2021

N° 385) Suite et fin du bouffon Bourguignon 2/3

On y croyait encore, ainsi fut envoyé en ambassade et au péril de sa vie, un vieux Prêtre en la capitale afin de présenter au conseil et à Jean sans Peur Duc de Bourgogne, qui avait avec eux gouvernement du Roy et du royaume un prompt secours !!

Il y fut exprimé clairement par le vieil homme, que s'il convenait que les Rouennais deviennent sujets du Roy d'Angleterre, le Duc n'aurait désormais pires ennemis au monde que les habitants de Rouen !, le vieux prêtre enfonce même le clou en disant je cite: Ils vous détruiront s'ils le peuvent vous et votre génération...ça avait le mérite d'être clair hein !!

Le Duc et le conseil vont promettre d'envoyer du secours, eau bénite de cour !! et ce fut en vain que les Rouennais firent sonner, à son retour, les cloches à te tympaniser les oreilles, se berçant ainsi de douces espérances

Tandis qu'ils combattaient et souffraient de la faim, le Jean sans Peur, comme le Dauphin avaient engagé chacun de leur côté de dérisoires négociations avec les Goddons, ils les berneront et se gausseront d'eux à Alençon comme à Pont de l'Arche ! Bref parler pour ne rien dire et ne rien dire pour parler sont les deux principes fondamentaux de ceux qui feraient mieux d'la fermer avant de l'avoir ouverte mordious !!!!






Il fut bientôt évident que les vivres allaient manquer et l'on retrouve le cortège de gens crevant la faim et mangeant chiens chats et souris, voir même jusqu'au cuir des souliers. Au début de décembre on fit sortir de la cité les bouches inutiles !

Plusieurs centaines pour ne pas dire des milliers de femmes, d'enfants et de vieillards furent poussés hors la ville, mais les Anglois dans leur grande mansuétude les empêcheront de traverser leurs lignes il ne restait plus à ces pauvres gens qu'à mourir de faim et de froid dans les fossés !

Cependant les rouennais continuaient leurs sorties assaillant les lignes ennemies, laissant à chaque fois un nombre non négligeable d'anglois le nez dans la fange, c'était cependant peine perdue les anglais étaient trop nombreux !

Quatre gentilshommes et quatre bourgeois réussiront à se faufiler à travers les lignes ennemies afin de demander une fois encore du secours. On leur promet de débloquer la ville au quatrième jour après Noël !...vous me croirez si vous voulez !...ben on y croit encore mordious. Le combat continue, puis de Provins ou s'était lachement retiré le "Jean sans Peur mort de trouille",écrit une lettre aux Rouennais !!!

Je vais pas vous lanterner voici ce qu'elle disait sa bafouille !!






En gros il dit aux gens de Rouen qu'ils eussent à traiter pour leur " Salvation ", avec le Roy d'Angleterre au mieux qu'ils pourroient !!..voila le seul secours obtenu par la ville de ce Bouffon Bourguignon..Ahaaa pour sur que ça leur fait une belle jambe aux normands !...que voila une missive encourageante qui fait remonter le moral en flèche !!!

La mort dans l'âme des parlementaires de la cité vont entamer des négociations avec nos buveurs de bières, mais après trois jours de palabres stériles elles seront rompues car les citadins demandaient des garanties, alors que le Roy Goddon demandait une rédition sans conditions

Le 9 janvier étaient montées de nouvelles tentes pour une conférence qui devait durer jusqu'au 13 janvier, les rouennais obtiennent enfin un accord mais à des conditions très dures. Ni la justesse de leur cause, ni l'héroïsme dont ils avaient fait preuve n'avait pu fléchir l'Anglois foutre diantre !!

La ville devait se rendre au plus tard le 19 janvier et les habitants se soumettre en toutes choses à la volonté de Henri V, et un impôt de guerre de 300 000 écus devait être versé, moitié au 22 janvier et le reste au 24 février et toutes les armes et munitions étaient saisies bien sur !!...bref on l'avait dans l'fion bien profond !!!






Il y a une fin à ce siège qui peu faire rire quand on est pas de Rouen, car avant de signer la capitulation, la cité demandait qu'il leur fut permis d'envoyer un appel suprême pour sommer le Bourguignon ou le conseil de secourir la ville sous six jours, cette procédure se faisait à l'époque.

Henri V qui savait à quoi s'en tenir touchant l'énergie de mollusque de Jean Sans Peur accorda gracieusement sa permission. Pas besion de vous dire que le Jean qu'avait pas Peur d'être Mort de Trouille traita celle ci comme les précédentes 

Le 20 Janvier la ville remettait les clefs de la cité à Henri V



PS: Voila pourquoi le Nain il peut pas blairer le Jean sans Peur !! même en sauce il aurait pas été bon l'Bourguignon mordious !!..M de V 


mardi 4 mai 2021

Rouen et ce Bouffon Bourguignon de Jean sans Peur, 1/3

Le nain voudrait pas faire son sucré mais il suffit de parler de Jean Sans Peur dans ma cité pour rallumer la flamme Normande !. On trouve partout des gens qui ont une dent contre quelqu'un, mais à Rouen c'est toute la machoire que nous avons contre ce parangon de la guerre civile, ce Bouffon Bourguignon du début du XV siècle....je m'égare, désolé, développons donc le sujet de mon Ire !!

Après la catastrophique défaite d'Azincourt, ce buveur de Bière de Henri V était retourné à Calais pour s'embarquer afin de rentrer en Albion. D'un autre côté comme dans bien des cités les Rouennais étaient exaspérés par cette longue suite de défaites et par la misère générale régnant dans le pays. 

Suite à de fielleux propos et de belles promesses, les Rouennais vont se rallier, presque d'instinct au parti Bourguignon. Ils ignoraient sans doute que ce fourbe de Jean sans Peur traitait dès lors avec l'Anglois ! reconnaissant, mais sans le crier trop fort, les droits prétendus de Henri V à la couronne de France !!

Soyez pas étonnés hein !.il avait un Grand père nommé Jean II le Bon qui fut le plus mauvais roi que puisse engendrer la terre de France !!






Passer de la pommade ne lui coûtait rien et les belles promesses n'engagent que ceux qui les écoutent, Jean sans Peur adresse le 24 avril 1417, plusieurs lettres aux habitants de Rouen, dans lesquelles il promet de rétablir les anciennes franchises communales (voir article la Harelle de Rouen), et aussi de les exempter d'impôts.

Les corporations s'émeuvent, surtout les Drapiers, et tout ce beau monde s'en va criant à gueule bec " Vive Bourgogne ", ceux fort peu nombreux qui manifestèrent une opinion contraire furent soit dagués, ou jetés en rivière de Seine !!!...expéditifs nos Rouennais, faut dire que le Normand a la tête près du bonnet. Mais voila qu'en août 1417 les troupes Angloises débarquent de nouveau sur les côtes normandes !!

C'était pas des congés payés les gars, ils sont pas venus en touristes !, ils s'emparent en juin et juillet de Touques, Bonneville, Lisieux, puis de Caen après une résistance acharnée !, la ils vont faire une pose, mais en 1418 ils remettent le couvert et prennent Louviers et Pont de l'Arche !

Ils passent donc facilement sur la rive droite de Seine et menacent directement Rouen dont ils commenceront le siège dans la nuit du 29 juillet 1418, les Rouennais avaient demandé de l'aide, mais néanmoins ils sont Gros Jean comme devant !!






Par deux fois depuis le retour de l'Anglois ils avaient sollicité une aide militaire de Jean sans Peur, mais le Duc de Bourgogne faisait sourde oreille !, entretenant de secrètes négociations avec les gens d'Albion il tergiversait le bougre ! chaque fesse du joufflu de ce mécréant était posée dans un camp différent !!.Il finira par envoyer quelques troupes " tous gens d'élite ", selon les écrits de Monstrelet ???. Il est évident que ces Bourguignons ne seront pas les seuls à veiller sur les portes et les remparts de la cité

Il n'est pas facile de donner des chiffres réalistes en matière d'effectifs, quand on sait que les chroniques de l'époque ont une tendance facheuse à l'exagération. On sait que la ville comptait environ 60 000 habitants, que Guy Le Bouteiller disposait de 1500 hommes commandés par de bons capitaines, ajoutons nos Bourguignons afin d'arrondir à 2000 !

Il faut ajouter l'arrivée d'environ 300 Parisiens venus renforcer la milice Bourgeoise, forte elle même de 1600 hommes, parmi lesquels figurait la Compagnie d'Arbalétriers dite " de la cinquantaine " (voir article), commandée par Alain Blanchard. Sans oublier les servants d'une artillerie importante sur les remparts, commandée par Jean Jourdain. Je chiffre donc la défense entre 4000 et 5000 hommes ! 











Je parle la, bien sur, de gens ayant reçu un entrainement militaire, ou d'hommes dont le métier était les armes !. Côté Anglois certains chroniqueurs annoncent des chiffres de l'ordre de 45 000 hommes !!!, ce qui laisse rêveur quand on sait qu'ils viennent d'une île qui ne comptait même pas 6 millions d'habitants avant les périodes de peste du XIV siècle ???

Le nain aurait tendance à diviser par deux !!, ce qui nous fait quand même du 5 contre 1 pour les buveurs de bières, pas cool pour nos rouennais même si on tient compte de leurs murailles...Bref ça craint !!!

Mais pour autant l'encerclement de la cité n'avait pas été besogne facile pour l'Anglois, car dès le premier jour, sortant par plusieurs portes, nos rouennais vont aller tailler des croupières aux Goddons qui s'installaient, tandis que du haut des murailles nos normands servaient sans radinerie aucune ! une salade d'artillerie à la sauce boulets à nos Anglais !!!

Le Henri V va pas aimer (on s'autorise à penser dans les milieux autorisés qu'il aimait pas la salade !!), il se sentait parti pour un siège de longue durée. Il va faire creuser des tranchées protégées par des parapets tout autour de la cité











Par contre côté fleuve l'estuaire était bloqué par des navires Portugais qui refoulaient les bâtiments français et en amont les anglois vont jetter entre Sottteville et Lescure un pont de bois nommé "Pont Saint Georges", avec devant des pieux équipés de chaines interdisant toute navigation

Il ne restait que Caudebec pour ravitailler Rouen !, mais l'autre buveur de bière de Warwick avec ses hommes va obliger le port Cauchoix  à interrompre le trafic. Lentement le blocus se resserrait !!!

Pendant ce temps la l'autre mécréant de Jean sans Peur restait sans rien faire...Entre nous pas étonnant qu'à quelques temps de la, envoyé par son père dans une hypothétique neuvième croisade, il prit une telle raclée par Bayézid dit l'éclair lors de la bataille de Nicopolis (voir article)



PS: une vraie Buse le Jean tout juste bon comme son grand père à assassiner les gens !!!!...Pour sur qu'le nain va faire une suite mordious mais patience hein ! c'est du boulot M de V

mercredi 28 avril 2021

Médecine le Temps du Grand Changement

Le grand boulversement de l'Art Médical et la diversification de la profession se place aux XI et XII siècles, avec pour cause principale l'effacement progressif du Clergé de la pratique de la Médecine !

Alors qu'au X siècle cet Art se trouve encore entièrement entre les mains des ecclésiastiques, qu'ils soient moines ou prêtres !. L'église va inviter les membres du Clergé à s'en dégager afin de se consacrer à des activités plus conformes à leur état, qui il faut bien le dire était plus de sauver les âmes que les corps

Le Concile de Clermont en 1130, puis celui de Reims en 1131 interdisent aux Moines de pratiquer l'art médical. A cette époque le médecin était encore appelé Physicien. En 1139 le Pape Innocent III va lui interdire aux Prêtres, la délivrance de médicaments, puis Alexandre III quelques années plus tard va confirmer cette interdiction

En 1163, le Concile de Troyes déclare que l'église abhorre le sang !!! et dans le même élan interdit la pratique de la chirurgie (la dissection des corps), aux religieux qu'ils soient Moines ou Prêtres

Mais c'est en 1215 au Concile de Latran que l'église ferme totalement la porte !, en interdisant aux Clercs l'interdiction de verser le sang et de manier le scalpel, c'est à dire tous ceux qui se reconnaissent de l'autorité de l'église, cela faisait beaucoup de monde !!!!










Faisons un bref saut en arrière dans le temps pour clarifier les choses. Dans l'Antiquité beaucoup de Physiciens (médecins), recouraient à des auxiliaires spécialisés, soit dans la cueillette " des Simples ", la confection " des Drogues ", ou pour effectuer les actes " de la petite Chirurgie ".

Il n'en va pas de même au Haut Moyen Moyen âge, ou Moines et Prêtres soignants, fabriquaient et délivraient eux mêmes les médicaments qu'ils prescrivaient et ces ecclésiastiques pratiquaient les actes chirurgicaux qu'ils jugeaient utiles !!!

Or donc en France c'est autour de l'an 1180 que vont apparaître les Apothicaires (Pharmaciens), et les chirurgiens. Ces derniers ne sont à cette époque que de simples Barbiers, que nos Médecins " Clercs à longue Robe " utilisent comme " manoeuvres " de la profession médicale et qu'ils nommaient avec hauteur " les gens mécaniques "

Cependant si les connaissances de ces mécaniques sont modestes, par rapport à nos pédants crottés de Médecins, la pratique journalière de la Lancette et du Scalpel donne aux plus habiles de ces Barbiers un savoir faire bien supérieur à nos inconditionnels du Latin qui n'avaient désormais le droit que de pratiquer une médecine théorique !!!...En bref il ne leur restait plus qu'à mirer les urines et consulter les matières fécales pas cool le plan !!










Nos Barbiers les plus habiles vont chercher à se spécialiser et à se distinguer du simple Barbier qui pratique la saignée ou retire les abcès. Ainsi sera créee en 1268 la Confrérie de Saint Côme, Collège des Chirurgiens Jurés de longue Robe !!

A partir de ce moment ils seront jalousés par nos Théoriciens Latinistes de la Médecine ainsi que par les simples barbiers de robe courte. Nos chirurgiens ne vont pas moins poursuivre en organisant leur propre cycle d'enseignement et conférer les grades de la Maîtrise en chirurgie, que le Roy de Fer, Philippe IV le Bel officialisera en 1311

Ce qui bien évidemment n'empêchera pas d'incessantes querelles de préseance entre Médecins et chirurgiens jusqu'au XVII siècle. Même un Ambroise Paré, ce grand chirurgien de la Renaissance était déprisé car il ne savait pas le Latin !

La vue d'ensemble du corps médical dans cette seconde partie du moyen âge peu être résumé par quelques chiffres, qui je pense pour quelques uns feront plaisir à mes lectrices passionnées du monde médiéval

Wouais !! c'est pas quelques chiffres qui vont vous faire peur tout de même hein !










On compte en France du XII au XV siècle 4406 médecins, 930 chirurgiens et 2219 Barbiers. Dans cet ensemble on dénombre 126 femmes dont 86 médecins et chirurgiens, ainsi qu'une quarantaine de " Matrones " professionnelles, qui pour ces dernières n'apparaissent pas avant le XIII siècle.   

Ce qui nous donne tout de même un certaine vision de la profession:

XII siècle: 218 médecins, 01 chirurgiens, 06 barbiers

XIII siècle: 564 médecins, 66 chirurgiens, 364 barbiers

XIV siècle: 1708 médecins, 337 chirurgiens, 698 barbiers

XV siècle: 1916 médecins, 526 chirurgiens, 1151 barbiers 


PS: ce qui à mon goût fait fort peu de professionnels de la santé au regard d'une population qui au début du XIV siècle frisait les 16 millions de personnes en France, bon c'est l'avis du nain....c'est vous qui voyez !! M de

lundi 26 avril 2021

Gens de boutique et d'atelier XIV Siècle

C'est dans ce Bas Moyen âge que les Ouvriers, librement associés ou non, cessent d'être rangés pêle mêle avec les Ruraux dans la vaste catégorie des " Laboureurs ", à prendre dans le sens de Laborieux ou Travailleurs. Ils sont " Gens de Métiers "

C'est donc en ville qu'il faut se placer pour décrire et comprendre à partir du milieu du XIII siècle ce que l'on entend par "Boutique" et "Atelier". Il est évident que l'unité de base n'est point l'entreprise comme maintenant, mais un lieu de vie, un feu, ou l'on travaille également !

Donc pas de différence entre la cellule de production et la maisonnée se rassemblant autour de l'âtre, l'endroit ou l'on demeure est aussi l'Ouvroir et c'est bien souvent l'unique pièce du R de C de la maison qui en tient lieu !!

C'est par la large baie ouverte sur ruelle ou venelle, dont les volets forment l'auvent et l'étal que le passant peut ainsi voir au travail le chef de famille, entouré des siens et de ses aides, l'ensemble bien souvent sans feu ni grande lumière







Ce maître de maison qui est également maître de métier, peut apprendre les ficelles de son art à ses enfants, sa femme ou sa parentèle sans aucune restriction. Il peut également prendre un ou deux apprentis qu'il loge et nourri moyennant une certaine rétribution

Ces apprentis seront traités comme ses fils et voir même, comme le dit un arrêt du Châtelet de 1399, battus !, " comme filz de preudomme doit l''estre, mais senz le faire battre par femme " Ahaa quand même !! y faut de la pédagogie quoi !!!

La femme du Maître quand elle n'exerce pas son propre métier (ce qui était courant), participe au travail de l'atelier soit directement dans la façon artisanale, soit en nourissant la maisonnée, Maître, ouvriers et apprentis logés et nourris

Or donc les relations que cela soit par lien de parenté réel (femme et enfants), ou artificiels (ouvriers et apprentis), priment sur le salariat et le capital d'exploitation. Les outils et les matières premières ne se distingue pas du patrimoine de la communauté familiale







Bien souvent le capital a été constitué, du moins en partie, par l'apport de la Dote de l'épouse au moment du mariage. Dans ces conditions le chef de famille et d'atelier ne va pas travailler dans le but unique de faire du profit

Il travaille dans le but d'épargner afin d'assurer un avenir à sa succession, doter et marier ses filles, et bien sur établir son ou ses fils dans le but qu'ils deviennent à leur tour Maîtres d'autres Ouvroirs !!

Si d'aventure un Maître de métier réalise de mauvaises affaires et fait faillite, il ne lui reste plus qu'à se faire " Valet " (entendez Ouvrier), et travailler dans un atelier plus prospère. Il pouvait aussi pour sauver les apparences prendre à la maison du travail à façon

Ainsi va se créer une branche paralléle de la boutique, celle du maître ayant accès au marché et à domicile, ceux qui travaillent dans leurs foyers pour eux. 

On peu citer plusieurs exemples pour clarifier cette subdivision de la boutique et de l'atelier, car la cause n'était pas toujours une faillite personnelle d'un artisan !







La chose est assez courante dans la branche de l'artisanat du Bâtiment, lorsque s'ouvre le chantier d'une Cathédrale, d'une église, d'un château ou d'une grande maison de ville d'un riche Bourgeois les maîtres maçons, charpentiers ou couvreurs sont incapables de prendre à eux seuls de tel marchés à l'entreprise !!

Ils se présentent donc à l'embauche du maître d'Oeuvre accompagnés de leurs valets et apprentis afin d'êtres payés à la journée comme de simples salariés

Autre cas dans le métier du Drap ou les peigneurs, cardeurs et foulons travaillent à façon ces artisans dépendent pour leurs subsistances des Marchands et du commerce de la laine, ces derniers achètent la matière première, la donne aux travailleurs à façon, puis ils la récupère, l'enjolive, la brode et la revende on les nommaient les finisseurs de draps!

C'est tout un monde qui s'active autour d'un seul produit que ce soit la construction par un Maçon ou le Drapier qui vend son drap d'escarlate ! 

C'est à partir de la que le Nain devient songeur !!... qu'il devait être bon de se trantôler dans ruelles et venelles d'une cité à contempler boutiques et éventaires ! !



Les marchands vous rompant les oreilles en faisant crier leurs apprentis qui vantaient le produit, pour la qualité et la variété de ses tissus. Un autre présentant la richesse de ses produits venant du Liban, et d'Orient, issus du commerce maritime avec Venise

Puis vous montait au nez les odeurs de canelle, de gingembre, les gousses de caroubes, vos yeux passaient chez l'épicier ou s'étalaient des caisses pleines de figues séchées, d'amandes ou de macis, les sachets de sucre et le poivre qui embaume l'air

Un peu plus loin votre renifloir se fronçait devant l'odeur caractéristique des marchands de Harengs ou caques ouvertes ils vous présentaient les poissons salés et séchés !!. Paysans, Artisans, Bourgeois et Nobles s'y croisaient !! qu' elle aubaine pour les larrrons, coupe bourse et autres Tire laine. PS: je sais le nain y part dans ses délires sur la fin Pfffff  M de V

jeudi 22 avril 2021

Il était une fois la Grippe au Moyen âge

Les grandes épidémies ont sur les mentalités, l'économie et la démographie un retentissement très important, certaines cependant, comme la grippe, sont méconnues au moyen âge, parce qu'on la croit sans gravité 

En fait sa virulence est extrêmement variable, mais avec une contagiosité fort grande, sa diffusion est très rapide, tout en étant persistante que deux ou trois mois en un même lieu

Dans le Haut moyen âge nos doctes médecins la désigne, en la confondant parfois avec les petits Coryzas, sous les noms Grecs de reuma, catarus ou coryza. Quand au Bas moyen âge elle est pour la plupart des auteurs d'écrits de médecine " la Fièvre Catarrtiale épidémique "

C'est en 876 qu'une épidémie de grippe semble, pour la première fois bien caractérisée, parcourir toute l'Europe. Flodoart en 927, mentionne lui en Gaule une épidémie avec force fièvre et toux " à laquelle succombèrent seulement quelques personnes " selon ses écrits

En 1105 au mois de Mai, écrit Odéric Vital, une épidémie inflammatoire courût à travers tout l'Occident " et tous les yeux pleurèrent par suite d'un grave Catarrhe "  






La grippe va parcourir à nouveau toute l'Europe à plusieurs reprises, en 1173, 1239, 1311, puis 1323, 1357 et celle de 1359 qui fut nommée par nos voisins Italiens " Ifluenza di Freddo "

Toujours au XIV siècle Valescus de Tarente va en observer une très violente, il dit je cite: j'ai vu en 1387, année ou je fus reçu en licence de médecine de la Faculté de Montpellier, un catarrhe si général qu'à peine la dixième partie de la population en fut exempte, presque tous les vieillards moururent !!!

Au XV siècle la grippe ne sera pas moins violente. Ou il est dit: que le vingt sixième jour d'Avril de l'an 1403 il y eut maladie de teste et toux si grande, courant universellement, que le Greffier du parlement ne put rien enregistrer et que l'on fut obligé d'abandonner le plaidoyer !!

Puis à chaque retour de la maladie on affuble la grippe d'un Sobriquet, en 1413 c'est " le Tac ou Horion ", qui causait dit Saval, une telle douleur de gosier qu'on ne pouvait point parler !

En 1414 on la nommera Coqueluche, d'après le " Coqueluchon ", sorte de capuchon dont les malades se couvraient la tête. Mais en l'an 1438 la grippe sera si violente que personne ne prendra le temps de la baptiser d'un sobriquet






Les Physiciens, médecins pourtant gavés de textes en latin sont désemparés, ils vont avec l'aide des barbiers chirurgiens purger et saigner à tout de bras la populace, aggravant ainsi grandement l'état de leurs patients !!!

Les plus chanceux, mais votre copiste dirait surtout les plus malins !!!, se contenteront de demander un éluctaire contre la toux à l'apothicaire du coin, les recettes sont nombreuses dans les ouvrages médicaux de cette épique époque !

Mieux encore il allaient voir la soignante,  qui hors profession médicale connaissait les herbes et remèdes transmis depuis des générations de mères en filles ...Mais Chuuuuut hein !!!....Y a risque de Bûcher mordious !



PS: petit article de saison, Covid aidant, afin de faire passer le temps M de V


mercredi 14 avril 2021

N° 380) la prospérité Flamande au XIV siècle

C'est dans ce siècle que les villes Flamandes semblent avoir atteint l'apogée de leurs activités commerciales, fort lucratives, dans le domaine de la laine et du Drap. Des cités comme Bruges, Gand semblent avoir abrité, au bas mot jusqu'à quatre vingt mille habitants !!!. Quand à l'opulence de ces cités bourgeoises il n'est que de voir les monuments qui subsistent de cette gloire passée pour ce faire une idée objective de ces villes Flamandes de la fin du Moyen âge. 

Prospérité industrielle d'abord, la draperie flamande atteignait les confins du monde connu, alimentant le commerce de tout un peuple de négociants et commerçants. Les rivalités des divers métiers et les luttes sociales émaillant ce siècle en Flandre nous donnent une idée pour définir l'âge d'or de l'industrie Flamande

Il nous faut cependant relativiser, rien à voir avec la grande industrie du XIX siècle car la manufacture n'existait point !!. Le travail se faisait dans de petits ouvroirs regroupant le maître, deux ou trois Compagnons et des apprentis. Chaque ouvroir travaillant pour le compte d'un marchand drapier qui fournissait la laine, la vie restait fidèle au monde familial qu'est celui du Moyen âge

Ce qui n'empêchait pas une férocité certaine dans le commerce ils avaient les dents longues comme celles d'un requin nos bourgeois !!!






Cette industrie médiévale était siogneusement réglementée, encadrant les métiers dépendants de la draperie avec une extrême minutie, tout était calculé, la taille du métier à tisse, la longueur et la largeur des piéces sortant de l'atelier, la couleur des lisières servant à distinguer les différents produits, la qualité des laines ainsi que tous les procédés de fabrication

Il était interdit à l'ouvrier d'en tisser plus d'un certain nombre par jour, de peur qu'une hâte excessive ne nuise au fini du produit, les guildes des cités préconisaient de travailler au plus près des fenêtres afin que tout un chacun puisse surveiller les détails de son ouvrage. on interdisait de tisser quand il gelait, ou de lustrer le drap autrement qu'à l'eau et les Foulons ne devaient employer que du beurre pour le graissage, on allait même jusqu'à prévoir le temps jugé nécessaire au foulage de chaque type de drap

Le tout étant explicité en détail dans les chartes des différentes guildes concernées par le monde du travail de la Draperie, du lainier en passant par les Foulons, les Tisserands, les tondeurs de drap, les parmentiers etc !!!

Les maîtres de Guildes veillaient au grain ayant l'oeil aussi bien sur la qualité, les quantités et bien sur la fraude qui touchait à l'escarcelle du Bourgeois Drapier !!!!






Suivant la coutume médiévale les guildes et associations de métiers portaient très haut la solidarité de corporation, fondant des confréries charitables et des hôpitaux, aidant ceux que la maladie ou la vieillesse empêchaient de travailler. Oui à cette époque on bosse tant qu'on peu la retraite on connaît pas !!

Leur souci d'unité se traduit par des signes distinctifs lors des jours de fêtes, par exemple: a Gand les poisonniers portent une toque ornée de bandes rouges, boulangers sont vêtus de blanc, les bouchers sont habillés mi-partie de rouge et de bleu, les tondeurs de drap sont en blanc doublé de rouge etc....

Cette autonomie des métiers croît à proportion de l'importance qu'ils prennent dans la vie municipale de ces grandes cités. A Bruges sur 13 Echevins neuf devaient être pris parmi les métiers et c'est à eux que l'on confiait neuf des dix clefs servant à enfermer les sceaux et chartes de la ville, la dixième étant remise au Bourgmestre des échevins !

On note qu'ils interdisaient de vendre dans le territoire des Flandres de la laine aux marchands étrangers, qu'ils soient Lombards, Gênois, Catalans ou Espagnols, ceci afin de réserver les stocks pour l'industrie locale du drap. Il ne suffisait pas à Bruges, Ypres et Gand d'être les principales pourvoyeuses du monde en fait de draperie, elles entendaient se réserver le monopole même vis à vis de leurs concitoyens !!!!






Il était également interdit dans les territoires proches de ces cités de pratiquer l'industrie drapière, ainsi une surveillance constante était exercée par des délégués des métiers du drap !!!. On plaisante pas avec la concurrence, on n'hésite pas à se déplacer et aller péter leur matos !!!

Les chartes de Gand stipulaient qu'il était interdit de fabriquer du drap dans un rayon de 3 milles autour de la ville; puis plus tard il fut poussé à 5 milles de la cité !!

Autant vous dire que l'entente cordiale ne pouvait se faire entre le commun du peuple de Flandre et les habitants de ces cités de négociants que furent Bruges, Gand et Ypres. La masse rurale ne tarda pas à se lasser de cette dictature de l'industrie urbaine et de leurs échevins !!. Les ruraux deviendront le principal soutien des Princes dans leurs luttes avec les cités du négoce de la draperie

Il faut dire que certaines directives frisaient le ridicule, comme à Namur avec la guilde des Parmentiers !!, n'allaient ils pas jusqu'à prétendre empêcher les mères de famille d'apprendre à coudre à leurs filles pour cause de concurrence

PS: on peu dire qu'ils n'avaient rien à envier à des villes comme Gênes, Venise, Pise ou Florence M de V