Membres

lundi 13 août 2018

Bernardo Gui et Pierre Autier

En 1306 Bernard Gui ou (Bernardo Guidoni), avait été nommé inquisiteur à Toulouse, le nombre de ses écrits prouve l'étendue de ses connaissances

C'était un homme de conviction profonde, à ses yeux le devoir de son ordre était d'obtenir à tout prix la soumission à la foi Romaine. Le pape Jean XXII tenait ce bras armé de l'inquisition en grande estime.

Bernard Gui, va entamer avec le zèle que l'on lui connait, une longue campagne qui devait aboutir en Languedoc à l'extirpation définitive du Catharisme.

A son arrivée le catharisme en était réduit au confinement dans l'humble classe du peuple, les nobles hérétiques avaient déjà tous péris ou étaient ruinés par les confiscations successives. Quand aux riches Bourgeois leur sort n'était pas plus enviable, ils n'avaient pu échapper aux recherches et à la cupidité des croisés, l'attrait du martyre a ses limites et ces derniers avaient été sévèrement moissonnés !!!! Sans compter que pour certains les marques d'infamie étaient toujours visibles









Mais dans le peuple, les vieilles croyances restaient profondément enracinées !!, dans les bourgs, villages et hameaux et particulièrement au fond des vallées des Pyrénées Orientales.

Nombre d'ardents Ministres (les parfaits), bravaient tous les périls pour distribuer aux croyants, les consolations de leur religion, dans des retranchements naturels difficiles d'accès qui en faisaient des refuges

L'un des plus connus, si ce n'est le dernier ministre Cathare connu, fut Pierre Autier, ancien Notaire à Pamiers. La première partie de sa vie n'avait rien de remarquable, ni même d'exemplarité, puisqu'il est question d'une maîtresse et d'enfants illégitimes, mais avec l'âge, notre homme embrasse tout l'ascétisme de cette religion à laquelle il dévoua le reste de sa vie.

Réduit à fuir en Lombardie dans l'année 1295, il revient au pays en 1298 ou il devait rester jusqu'à sa fin, soutenant contre l'inquisition une guerre à outrance. Sa fortune avait été comme les autres Bourgeois, confisquée et sa famille dispersée et ruinée !! Il faut bien avouer que les termes de Catholique et de Cupide, sans être synonymes allaient très bien ensembles !!!

Mais le Canton auquel appartenait Pierre, situé au pied des Pyrénées était une région fort escarpée, dépourvue de route carrossable, nous parlerons donc de chemins ou de sentiers, menant à de nombreuses cavernes et cachettes, permettant d'échapper aux poursuites et de pouvoir passer facilement la frontière Aragonaise.








Autier y trouvait assistance, ayant la un grand nombre de parents qui lui étaient dévoués, c'est dans cette région qu'il résista pendant onze ans, se cachant sous des déguisements les plus divers, passant de localité en localité et sans cesse traqué par la sainte inquisition

Notre homme fut consacré Ministre à Côme, il avait acquis une autorité considérable, devenant un des plus intrépide missionnaire de sa religion

Tout avait été tenté pour s'emparer de sa personne et il s'en fallut de peu qu'il soit trahi par un certain Guillem Jean, mais son dessin perfide parvint aux oreilles de deux croyants, l'un se nommait Pierre d'Aère et son comparse Philippe de Larnat. Ils l'emmenèrent pour une longue promenade en montagne et le jetèrent dans un précipice (surement dans le but précis de lui apprendre à voler ????)









 L'activité de Geoffroi d'Albis à Carcassonne avait pour principal objet de découvrir les refuges et les protecteurs de Pierre Autier et à Toulouse, Bernard Gui s'employait dans le même sens !!

La fidélité des disciples faisait barrage aux efforts de l'inquisition. Bernard Gui fut réduit à publier le 10 août 1309, une proclamation invitant la population à s'emparer des infidèles !

Mais elle était superflue, car la proie tant convoitée fut saisie, on avait arrêté toute sa famille entre 1308-1309, il se trouvait donc sans refuge. Vers la saint Jean 1309, il trouve un abri chez Pierre Maurel de Belpech, non loin de Castelnaudary








Il y reste environ cinq semaines, sa fille Guillelma va le rejoindre. Tout deux vont partir ensemble et seront capturés le lendemain ainsi que celui qui les avaient hébergés

Pierre Autier ne fut brûlé qu'en avril 1310, quand Geoffroi d'albis revint de Carcassonne pour prendre part au triomphe avec un Bûcher devant la Cathédrale de Toulouse !!!!



PS: bien que beaucoup de gens ont écrit sur cet inquisiteur et minimisé son travail, certains lui donnant même le qualificatif  de " modéré ", il n'en demeure pas moins que c'était un inquisiteur, un religieux qui brûlait et torturait les gens M de V



samedi 11 août 2018

La Patrie de Christophe Colomb

Nous sommes dans ce que l'on nomme le moyen âge tardif et deux dates sont souvent évoquées par nos éminents médiévistes pour la fin de cette période de 1000 ans: les premiers donnent la chute de Constantinople en 1453!, les autres, la découverte des Amériques par Christophe Colomb!en 1492, une troisième école semble vouloir aller jusqu'au règne de François I ?????

Voyons donc Christophe Colomb, selon Sainte Croix de la Roncière, car beaucoup d'historiens ont avancé des théories fumeuses sur notre navigateur et cet homme offre une autre version de ses origines

Christophe naquit à Gênes en 1451, et un acte du 31 octobre 1470, précise que Christopho Colombo, fils de Domenico est un homme majeur de 19 ans

La date précise ainsi que le lieu exact de naissance restent couverts de ténèbres, des villages comme Savone, Quinto, Cucarro, Cogoletto, Buggiasco et Nervi se sont disputés l'honneur d'avoir donné naissance au grand navigateur, fut un temps ou la Corse elle même a réclamé l'illustre naissance

D'autres historiens n'ont pas hésité à falsifier son nom en Colon, Colom ou Colomo et le faire naître à Urgel ou Majorque et même avancer le fait qu'il était Catalan, alors que Christophe n'était pas plus Espagnol, Portugais ou Catalan que moi je sais jouer du trombone à coulisse !!!!!

Comme le vieux proverbe le dit: le papier ne refuse pas l'encre !!!










Trois siècles après sa mort son origine était si fortement contestée, qu'un patriote Génois, historien, nommé Casoni proteste contre ceux qui veulent enlever à la nation génoise la gloire d'avoir produit un tel citoyen

Notre découvreur du nouveau monde qui connut toute la perfidie des hommes et qui mourut le coeur plein de fiel en maugreant contre l'ingratitude de son roi, la trahison de ses compagnons et de ses contemporains va chercher l'oubli !!

On pense que volontairement il n'a rien laissé qui puisse nous éclairer d'une façon positive sur ses origines, sa jeunesse et la genèse de sa grande découverte !!

Ce qu'il y a de certain c'est que Colomb, passa son enfance à Gênes, dans la maison paternelle, rue de Mulcento, près de la porte Seprana et fut baptisé à Saint Etienne de l'Arco

Sa famille ayant perdu toute sa fortune dans les grandes guerres de Lombardie, elle était cependant une des plus illustres de Plaisance, ayant possédé le château de Cogereo, un don fait par l'Empereur Othon II

Beaucoup de gens ont essayés de salir cette famille en avançant l'hypothèse qu'il étaient de petite extraction, alors même qu'ils portaient blason ???








Christophe est l'aîné de la famille, son père voulu lui donner une belle éducation, mais l'appel de la mer en faisait un élève distrait et incorrigible, cette passion violente l'absorbait !!!

Colomb une fois la classe terminée il se rendait le long des quais, admirant les navires et grimpant dans les matures, curieux il questionnait sans cesse les marins, sur tout ce qui touche la navigation, rêvant chaque jours de voyages de conquêtes et d'aventures !

La famille Colomb était blasonnée comme suit: une colombe d'argent sur champ d'Azur, avec comme devise " fides, spes, charitas "





N'ayant plus de fortune son père avait cherché à la retrouver dans le commerce maritime et Christophe l'aîné devint voyageur de commerce c'est dans cet emploi qu'il voyagea, tout en apprenant l'astronomie et la navigation, il fréquentera assidûment les " pilotes ", cette caste à part de la marine, ces hommes qui possédaient dans un carnet de route les secrets des voies maritimes, se reporter également sur le livre qu'écrivit son fils, Don Fernand Colomb né en 1488, sur la vie de son père  M de V

mercredi 8 août 2018

N°220) La Saignée au Moyen âge

Selon A Philippe, doc BNF, l'origine de la saignée se perd dans la nuit des temps et l'histoire est muette sur le lieu de sa naissance, comme sur le nom de la première personne qui fut assez téméraire pour tenter l'ouverture de veines ou d'artères dans le traitement des maladies.

On trouve dans les écrits de Joinville (voir article), que lors de l'expédition de Saint Louis en terre Sainte, en 1270, les barbiers de l'armée du camp chrétien excisaient les gencives des soldats frappés par une épidémie de scorbut

Nous en avons parlé aussi dans un autre article, ou des femmes étaient en possession de la saignée sous le règne de Philippe IV le Bel, comme on peut le constater en lisant l'édit suivant:

Nous défendons et inhibons que dans la ville de Paris et Vicomté de Paris, nuls chirurgiens ou chirurgiennes, ne puissent exercer l'art de Chirurgie, publiquement ou en privé, s'ils n'ont été préalablement examinés par les Chirurgiens Jurés.

Il est toutefois excusable, s'il se trouvoit qu'en certains lieux, que d'aucuns de nos Chevaliers, ayant été casuellement blessés par la campagne, trouvoient secours aux plus proches Châteaux, dedans lesquels ils trouveroient leur guérison par le ministère de Preudes Dames et Damoiselles.









Les Occidentaux vont continuer à pratiquer l'observation des astres, recommandée par l'école Arabe dans le traitement des maladies et surtout pour la saignée.

Arnaud de Villeneuve, qui vivait fin du XIII siècle, en imposa formellement la loi dans un ouvrage ou il traite des jours favorables, un Guy de Chauliac au XIV siècle y attachera la même importance, l'opération de la saignée au XIV et au XV siècle était pratiquée d'une manière invariable, voici en quoi consistait son mode d'exécution !!!

Si la personne ou le malade était faible le jour de la saignée on lui donnait une soupe au vin

S'il s'agissait d'une femme on lui enlevait avant de pratiquer l'incision, ceinture, bagues et bracelets, afin que rien ne s'oppose à l'écoulement du sang, puis on appliquait la ligature, avant de pratiquer l'opération

Ensuite le praticien saisissait son instrument à deux ou trois doigts, selon Arnaud de Villeneuve, l'instrument ou " Phlébotome ", variait selon le chirurgien, certains portaient à l'extrémité un croc qui s'élevait comme une dent de scie du tranchant de l'outil, celle ci accrochait la veine à la manière d'un hameçon, d'autres avaient une pointe déliée qui se continuait en ligne droite avec le reste de l'instrument








Lorsque la veine était ouverte, Guy de Chauliac, faisait tousser le malade, puis le frappait de la main entre les deux épaules, puis plaçait dans la main du bras incisé un bâton dont l'extrémité touchait le sol, pendant que l'on recueillait le sang dans un plat de barbier prévu à cet effet.

Une fois terminée le sang de la saignée était inspecté avec le plus grand soin, on l'agitait scrupuleusement. Évidemment la grande question était de savoir s'il était bon ou mauvais ??????

La théorie de Chauliac était imparable, il écrivait je cite: il est bon de réjouir le saigné, en lui disant que sa saignée avait été bonne, d'autant que si le sang tiré est bon c'est signe que celui qui reste dans le corps est meilleur !!! et s'il était mauvais ! il est bon que celui ci soit hors du corps ????

Hors donc dans un cas comme dans l'autre la saignée était la panacée universelle !!! Guy de Chauliac, fut l'oracle des barbiers et des chirurgiens pendant près de deux cent ans !!!



PS: Alors y a t'il des volontaires pour une petite saignée ???? M de V

mardi 7 août 2018

De Bruges à Louis XI en passant par l'Afrique

Par C H de la Roncière, historien de la marine française. Bruges dès le XIII siècle recevait les produits du Sahara, des dates de Sidjilmassa, les navires lui apportaient la cire, les cuirs et la pelleterie de Fez au Maroc, les peaux d'agneau de Tunisie, les épiceries d'Egypte et du Soudan.

Deux cent ans plus tard au XV siècle, une maison Florentine établie à Bruges les " Portinari ", vont tenter de fonder un comptoir à Tombouctou, comme elle en avait déjà à Alexandrie, Damas etc..!!

Mais c'est dans la colonisation des îles Açores que les Brugeois devaient jouer un rôle capital. Ces îles avaient été découvertes en 1351 par des Italiens, puis deviennent possession Portugaises et seront redistribuées aux Princes du sang du Portugal

La fille du roi du Portugal, Isabelle, épouse du Duc de bourgogne, Philippe le Bon, obtient pour ses sujets Flamands, victimes de la famine le droit de se fixer dans ces îles !!








Des Brugeois, Josué van den Berghen, puis Jacques de Bruges, s'établissent dans l'île de Terciere ou du Bon Jésus. Jacques de Bruges en obtiendra la concession héréditaire en mars 1450.

Un de ses compagnons, Guillaume van der Haegen, débarque à la pointe de Topo dans l'île San Jorge avec un convoi d'ouvriers et de laboureurs Flamands. Le centre de cette colonisation flamande sera une île couverte de hêtres et de bruyères, endroit ou nul ne connaissait l'hiver, elle possédait une baie naturelle qui offrait aux navires un abri sur, cette île se nommait Fayal.

Dans ce lieu enchanteur débarquèrent en 1466 les flamands de Josse van Huerter, qui donna le nom de Huerta à la petite capitale de la nouvelle Flandres








Sous la cognée des colons, les forêts seront en partie remplacées par des champs de canne à sucre ou réservées à la culture du pastel, les colons conserveront longtemps leur langue et leurs coutumes.

Puis en 1479, un certain Eustache de la Fosse, quitte Gruges, avec de la pacotille à écouler sur les côtes d'Afrique, il se trouve à bord de la Caravelle " Mondadina de Cadix ", il est capturé par les Portugais à la côte d'or, puis embarqué sur le navire de Diégo Câo, l'un des découvreurs de mondes attitrés du roi du Portugal.

Il nous raconte son voyage sur ce navire, je cite: Nous arrivasmes, dit il, aux isles qui sont à l'opposite du Chief vert ou dans lesquelles isles, un homme ou une créature Lépreuse peut se guérir en l'espace de deux ans.

La médication était la suivante, manger la viande des tortues de mer du lieu, en ayant préalablement retiré le sang et les graisses afin de s'oindre le corps avec !!








Ainsi précise t'il, au bout de deux ans ils se trouvent purgés et guéris de la Lépre..!!!!

C'est alors que plus tard en juillet 1483, toute une flotte partait pour Santiago du Cap Vert, sous les ordres de Georges Paléologue de Bissipat, Capitaine des Nefs de Louis XI.

Le monarque n'avait pas voulu que le but de la mission fut connu, selon les textes, ils allaient quérir d'aucunes choses qui touchaient très fort la santé et le bien de sa royale personne !!!

Mais voila l'évêque de Lisieux, Thomas basin, avait dans sa chronique du temps, on peu dire " vendu la mèche !! ", nous dévoilant sans s'en douter le but réel de ce voyage et de cette royale mission

Louis XI se croyait atteint de la Lèpre et envoyait à Santiago du Cap Vert quérir de grandes tortues de mer afin de se baigner dans leur sang

PS: il faut dire que Louis XI était hypocondriaque !!...et le terme est faible dans son cas, ne rions pas combien à notre époque sont atteint de la même chose hein ???? M de V


jeudi 2 août 2018

l'Evêque de Pamiers, marionnette de Boniface VIII

Boniface VIII était persuadé que Philippe le Bel se trouvait dans les meilleurs dispositions, pour participer à l'expédition outre mer contre l'infidèle..!!! Cette opération voulue par ce Pape retors avait pour but de vider la France de toute sa noblesse, roi compris !!!

Le but réel était qu'une fois vidée de ses forces vives, le pape et ses sbires pourraient enfin affirmer le pouvoir de l'église sur le pays, car le Roi de Fer et ses légistes n'avaient pas la même vision des choses !!

Il voulu donc lui dépêcher l'évêque de Pamiers, afin de hâter son départ, cet ecclésiastique zélé se nommait Bernard Saisset, il possédait une vision étroite et comme son pape pensait que tout devait plier devant l'église

Mais voila le Roi de Fer n'était comparable avec aucun roi avant son accession au trône, lui et ses légistes avaient une vision hégémonique du pouvoir..." ce que le roi désire à force de loi " !!!!! et ce roi ne partageait pas son pouvoir









Le Pape savait que cet évêque ne pouvait être agréable au roi de France, après toutes les contestations et les querelles que ce prélat avait faites aux officiers du Roi concernant la souveraineté de sa ville de Pamiers !!!!!!

Mais Boniface, ne croyait pas devoir user de ménagement ou de complaisance envers Philippe IV le Bel, mauvais plan !!!, on ne le nommait pas le Roi de fer pour rien...!!

Hors donc notre évêque lors de son ambassade, parla au roi avec toute la hardiesse de son zèle et de son naturel impérieux, tel ce prélat bouffi d'orgueil qu'il était. Mais voila,  il parlait en vain, sa voix, ses propos et ses raisons n'atteignaient pas ce roi, qui imperturbable au milieu de son conseil l'écoutait pérorer

Alors ce benêt perdit de vue le respect qu'il devait à un monarque, surtout un roi comme Philippe qui n'oubliait aucun affront fait à sa couronne et croyez moi il avait une bonne mémoire !!!!!!









Notre pérorant prélat s'enflamma !!, allant jusqu'à dire que sa ville de Pamiers, bien que se trouvant en France, il n'étoit le sujet de personne, qu'il ne tenoit rien du Roi, n'étant soumis qu'au pape Boniface et qu'il ne reconnaissait point d'autre puissance que la sienne, tant pour le temporel que pour le spirituel!! Il alla même dans son errance, jusqu'à menacer au nom du pape, l'interdit sur le royaume et fulminant même l'excommunication du roi de fer

Philippe imperturbable renvoya ce puant ecclésiastique vers Rome, comme un chien trop excité que l'on renvoi vers son Maître. Mais dans son conseil privé le roi préparait de quoi laver cet affront. Boniface peu satisfait du résultat renvoya Bernard Saisset dans son Languedoc, afin d'y remuer le peuple contre l'autorité royale et notre évêque va se déchaîner dans sa ville de Pamiers








Il eut l'effronterie d'attaquer le roi sur sa naissance et l'honneur de la famille royale, il diffamait le roi et toute sa cour. Le roi était prêt ses légistes Pierre Flote, Nogaret, Plaisians et bien d'autres avaient pris langue avec les supérieurs religieux de notre évêque en France "tout était fin prêt pour le benêt" !!!

Philippe IV lui ordonna de se présenter en cours et assembla son parlement à Senlis et la devant les trois ordres de France, il fut reconnu coupable et condamné pour crime de lèse majesté et arrêté !!

Le roi Philippe va envoyer Pierre Flote, Garde du sceau, seigneur de Revel, comme ambassade vers cette baudruche de Pape Boniface, afin de l'informer de la situation de sa marionnette !!!   Les choses s'enveniment, le pape ulcéré fait remarquer à Pierre Flote, qu'il a toute la puissance temporelle et spirituelle sur le royaume de France !!

Pierre Flote fort peu impressionné, lui répond du tac au tac, je cite: la puissance de mon Maître est réelle, alors que la votre n'est que verbale !!! le pape s'emporte et criera partout que Flote est le Diable ou un possédé du Diable !!




PS: Alors va commencer un bras de fer entre le Pape et le Roi et ce qu'avait commencé Pierre Flote, Guillaume de Nogaret le poursuivra, car quelques mois plus tard le garde du Sceau du Roi, sera tué lors de cette catastrophique bataille de Courtrai, voir article l'attentat d'Anagni et Guillaume de Nogaret  M de V

dimanche 29 juillet 2018

Jacques Coeur l'enfant de Bourges

Vers la fin du XIV siècle, un marchand Pelletier de Saint Pourçain, nommé Pierre Coeur, attiré par la renommée de mécène du Duc Jean de Berry, s'installe à Bourges et ouvre boutique à deux pas du Palais Ducal. C'est dans ce quartier commerçant, fréquenté par toute la clientèle riche de la cité, que vit le jour Jacques Coeur entre 1395 et 1400

En 1420 il épouse la demoiselle Macée de Léodepart, fille du Prévôt de Bourges, il demeurait  encore chez son père ou il s'initiait dans l'art des affaires et du commerce. Jeune homme appliqué il fit provende des leçons paternelles, au point d'inventer plus tard de subtiles façons d'avoir finances et de recouvrer argent de toutes parts, afin d'entretenir les armées et soudoyer les gens de guerre.

Jacques est ambitieux et entreprenant, sa vocation n'est pas de reprendre l'affaire familiale, dès qu'il le peut il se lance dans l'aventure et tente de faire fortune par le commerce maritime avec les peuples étrangers

Certains prétendent qu'il fut Orfèvre à ses débuts ?, d'autres qu'il fut trafiquant ?, mais ces théories ne s'appuient sur aucun document connu. Néanmoins notre homme s'associe aux frères Godard pour le négoce maritime, une société qui ne fut dissoute qu'en 1439, lors du décès de ses deux associés









Sa première tentative de 1432 fut un échec cuisant, puisqu'il fait naufrage sur les côtes corses à bord de sa galère " St Marie et St Paul ", mais Jacques persévère !! c'est un battant, les expéditions suivantes seront couronnées de succès, lui assurant de très important bénéfices qui vont lui permettre d'asseoir son commerce maritime.

Bientôt devenu le personnage le plus riche de France, les bruits les plus fantasques commencent à courir. On murmure que sa grande fortune était due à la possession de la pierre philosophale !!! alors que l'homme était juste persévérant, volontaire et possédait un sens inné des affaires

Son aisance sera telle, qu'il prêtera au roi, il fut bien plus que le banquier de ces grands seigneurs, jaloux, qui gravitaient autour de Charles VII, il fut leur bienfaiteur et c'est ce qui le perdra !!

Un chroniqueur contemporain, nommé Thomas Bazin, dira de lui je cite: C'était un homme sans lettres, mais d'un esprit infini, ouvert et industrieux pour tout ce qui concerne les affaires, le premier en France qui fit construire des navires transportant d'Afrique et d'Orient des marchandises vers le royaume, qui remontaient le Rhône, tandis que d'autres approvisionnaient la Catalogne et les provinces voisines!!










Le règne de Charles VII commençait mal, un présent sombre, un avenir incertain, l'Anglais tenait Paris, le trésor était vide et son royaume se résumait à Bourges et quelques cités environnantes, Charles n'était connu que sous le sobriquet " du petit Roi de Bourges "

En 1436 sur la demande insistante du roi, Jacques Coeur, assume la charge de "Commis au Fait de l'Argenterie ". La guerre veut de l'argent, soit!!, Jacques trouve les finances, deux ans plus tard il est l'Argentier du Roi. En 1442 il devient conseiller de Charles VII, puis sera chargé de plusieurs missions diplomatiques et en 1446 il entre au grand conseil du Roi !!

Il fut anoblit, dès lors, à la jalousie s'ajoutera la haine de ses débiteurs, de toute cette noblesse à laquelle il avançait des sommes considérables, mais qui mesquins ne lui pardonnait pas sa réussite. Bien sur son train de maison était fastueux, mais il le devait à ses qualités de brasseur d'affaires, n'inversons pas les rôles c'est lui qui prêtait à l'état et non pas lui qui se servait dans les caisses du royaume !!!

Lors de son procès, Jean II Jouvenel des Ursins, et ses sbires, n'hésiteront pas à le comparer à un brigand qui détrousse les voyageurs au coin d'un bois. Procès inique, mobile honteux de cette noblesse guidée uniquement par l'appât du gain !!!








Car bien évidemment il n'y en avait qu'un seul de mobile !!, faire tomber Jacques Coeur pour se partager ses biens et les vautours de la cour s'y entendaient dans ce domaine.

Ils se libéraient ainsi des sommes astronomique dont ils étaient redevables à ce spécialiste de la finance, mais le procédé n'était pas nouveau, car la France avait déjà fort souvent pratiqué cette technique avec les Juifs, on les accusait de tous les maux de la terre, on les chassait du royaume, puis on gardait leurs biens et on soldait ainsi les créances de tout le monde, simple, efficace, lucratif

Jacques Coeur fut mis en prison, malmené, menacé de torture, , puis condamné au bannissement et à la confiscation de ses biens. Sans oublier qu'il du s'excuser devant le roi de choses qu'il n'avait jamais faites

Mais que dire de ce bouffon de Charles VII qui abandonne la personne à qui il doit sa couronne (Jeanne), puis ensuite qui abandonne la seule personne qui lui fourni les moyens financiers de reconquérir son pays (Jacques)


             _______________________






Avis personnel de votre nain copiste: L'histoire est la pour nous apprendre comment cet inconstant et pâle monarque avait pu se maintenir sur son trône, car sans jeanne d'Arc, La Hire, Dunois, Xaintrailles, Gilles de Rais, Jean V de bueil et tant d'autres guerriers pour consolider, tant par leurs actes que par le sang versé ce trône qui s'écroulait sous ce royal fessier !!!! Eux qui ont maintenus au bout du bras débile de ce Prince le sceptre qui s'en échappait !!...c'était à eux, plus qu'à ce triste roi de Bourges que revenait ce surnom de victorieux

Il semble constant que son indifférence pour l'éclat de sa renommée fut l'affaire des autres et non la sienne, d'ou son titre de "Charles VII le bien servi " Ce n'était qu'un Oison perché sur son trône, du haut duquel il joignait l'indolence à l'ingratitude !! car tandis qu'il laissait Jeanne d'Arc brûler sans bouger, il abandonnait Jacques Coeur à ses ennemis pour le récompenser de sa fidélité et de ses services !!!!




PS l'auteur que je nomme dans l'article précédent sur Bourges, fourni de plus amples renseignements que je vous enjoint d'aller consulter à la BNF, dans cet article encore une fois je donne mon avis personnel à vous de vous faire le votre M de V

samedi 28 juillet 2018

La Cité de Bourges au XV siècle

Elle est assise en plat pays abondant en tout, les murs en sont fortifiés, formant un ovale de 4000 toises, munie de 80 tours hautes et épaisses, servant à la défense des courtines et des murailles.

On entre dans la ville par sept portes ou entrées, possédant de petites poternes, il y a donc sept faubourgs correspondant à ces sept entrées. En période d'hostilités, seules quatre portes sont ouvertes et gardées, Bourbonnaux, Saint Privé, Saint Sulpice et Auron. Aux alentours huit moulins assuraient la mouture du grain nécessaire à la ville.

A l'intérieur de l'enceinte, outre la Cathédrale, la collégiale de Saint Ursin et la Sainte Chapelle, on comptait six autre églises, puis des monastères, des Couvents, des Prieurés, un Hôtel de ville, un Hôtel Dieu et l'hôpital Saint julien

Si une ville peu s'identifier à un roi c'est bien celle de Bourges ou le dauphin Charles se réfugie, celui qui sera nommé le petit roi de Bourges avant de devenir Charles VII









Il n'est pas aisé de se prononcer sur la quantité de citadins de Bourges à cette époque, mais des archives permettent de faire une approximation. Les Historiens pensent que derrière ses murailles la ville contenait 7500 maisons, abritant 9000 familles environ !

Comme il n'y avait pas de crise démographique on peut avancer que cette cité comptait entre 40 000 et 50 000 âmes, en fonction bien sur, des guerres et des épidémies !!!

Notre population est active et laborieuse se livrant à l'industrie du drap et travaillait les laines, cette ville aux rues étroites et sombres, fut au XV siècle le coeur de la patrie, en même temps qu'elle devenait une plateforme importante du commerce.

Ses foires attiraient une foule considérable de voyageurs et de commerçants, la population de la cité lors de ces manifestations commerciales montait à près de 100 000 âmes, ruche bourdonnante d'activités marchandes et d'échanges lucratifs.

Ici l'on trouvait les produits de ces pays fabuleux et lointains, que visitait la flotte de Jacques Coeur, ces galères qui allaient de Damas, à Jaffa, ou Beyrouth, puis de Rosette à Phamagouste capitale de la Chypre, sans oublier Alexandrie plaque tournante des produits d'Orient. De quoi alimenter l'imagination du populaire, bien des gens faisaient une longue route pour venir à ces foires ou dans les échoppes de la ville.








On trouvait donc dans cet écrin de murailles, les bijoux, les soies et les tapis, les tissus précieux brodés d'or et d'argent, puis les aromates, les essences rares et les parfums, qui émerveillaient les populations.

Les transactions s'envolaient, nombreuses et fructueuses dans cette bonne ville de Bourges, ses foires étaient renommées et augmentaient sans cesse en importance !!

Nul besoin de vous dire que les rues étaient animées, grâce aux gens attirés par les affaires commerciales et tous ceux qui recherchent la satisfaction des plaisirs bien sur !!!!

Ils se coudoient tous en grande hâte, tous affairés, évitant avec adresse les fardiers, pour se porter vers les boutiques et les échoppes jalonnant les rues !!

Sans oublier les amateurs de tavernes à vins, qui se pressent dans des salles enfumées de vapeurs de cuissons et basses de plafond, ou pendent jambons et saucisses. On y parlait fort en consommant force coupes et chopes, accompagnées de fromages, de produits de "Charcuitiers" et de "Rotisseurs", du moins dans les tavernes honnêtes ou le vin n'était pas coupé ou mélangé de vins vieux, terreur des palais exercés !!!! (voir article)









Au détour des places de la ville les petits marchands offraient leurs produits qu'ils étalaient à même le sol, plus loin quelques musiciens ou cornemuseux jouaient mélodieusement de leurs instruments, rassemblant badauds et muzards de toute nature, permettant ainsi aux tire laines professionnels et ruffians de tous genre d'exercer leur coupable industrie en moissonnant les escarcelles!!!

Les porcs et les volailles en liberté accentuaient le charivari pittoresque de ce spectacle de rue, mais préoccupation constante des dirigeants de la cité à une époque ou les épidémies et la peste exercent leurs ravages

La foule  se pressait tout autant aux réceptions des rois, princes et seigneurs, qu'au gibet pour assister à l'expiation des condamnés pour leurs forfaits. Sans compter les multiples processions des corporations de drapiers, gantiers, boulangers, bouchers ou poissonniers se rendant " en belle arroy " à l'église  de leur Saint patron. Nous sommes dans ce Bourges du XV siècle, que son commerce faisait l'égale des républiques marchandes des villes Italiennes au Moyen âge !!!!






Nota: pour parler des images illustrant cet article !! En contemplant la façade des édifices consacrés au culte chrétien, que sont les églises et les cathédrales, on peut éprouver un certain trouble face aux grimaces et railleries de toutes sortes, qui sont accumulées sous les porches ou le long des murs. On trouve à côté de pieuses statues des entrelacs de diableries et d'obscénités
Vices et passions sont représentés avec une grossière brutalité, la luxure a rejeté tout voile, elle y apparaît bestiale et sans pudeur. C'est incompréhensible, comme l'était la décoration des monuments Egyptiens, cet art de la pierre est prodigue en monstres fantastiques, horribles gnomes, larves hideuses, qui s'enroulent autour d'étranges nudités, que l'on croirait sculptées au fronton de ces édifices pour tenter les fidèles !!!





PS: petit aperçu de la vie dans nos cités, la documentation provient comme d'habitude de la BNF, le livre utilisé pour satisfaire les gens du blog est de Edmond Jongleux, agrémenté de la prose de votre copiste habituel  M de V

vendredi 27 juillet 2018

N°215) Médecine Vétérinaire au Moyen âge

Selon le livre de Léon Moulé, l'Italie est considérée comme le berceau de l'art vétérinaire des temps modernes, les Traités manuscrits parus à cette époque, bien qu'inférieurs en nombre par rapport à l'Antiquité, furent le point de départ des travaux analogues dans les pays voisins ou la science vétérinaire était à l'état embryonnaire !

Les travaux des vétérinaires et agronomes Italiens antérieurs au XVI siècle sont nombreux; il cite au XII siècle des hommes comme Mosé de Palerme, Ruffus Bonifazio, Théodoric, Crecenzi ou Jacopo Doria.

Au XIV siècle, Ruzio, Ubertodi Cortoneva, Dino Dini, Bartoloméo Spadafora et Martino de Bologne; Puis au XV siècle, Bartoloméo Grisone, Viscanto Girolamo, Piero Andréa, Facio Giovanni et Giorgio Colombre, il ajoute qu'il faut tenir compte également de tous les manuscrits anonymes d'Hippiatrie (science relative à la santé du cheval), et de Fauconnerie disséminés dans les archives.









En France la médecine vétérinaire fut lente et ne sera que le reflet de celle de l'Italie. Mais la langue latine étant commune à la plupart des peuples, les principaux ouvrages Italiens écrits en latin, servirent de guide à tous ceux qui se livraient à l'étude du Cheval et de ses maladies.

Par contre en ce qui concerne la Fauconnerie et la Vénerie, les manuscrits d'origine française furent florissants et bien que ces sciences ne soient pas de chez nous, le nombre incalculable de documents en font une science que nous pouvons revendiquer, du moins en ce qui concerne la pathologie Canine et Aviaire, je ne citerais que le plus connu, le livre de la chasse de Gaston III Phébus

Mais c'est parmi les simples Maréchaux qu'il faut aller chercher les sources de notre médecine vétérinaire. Il ne faut point en rougir, car les animaux furent surement mieux soignés que les hommes, n'en déplaise à tous ces charlatans de médecins, de Chirurgiens, de barbiers et de sorciers qui sévissaient au moyen âge !! Ce n'est pas une critique mais juste une constatation des faits, il faut pour vous faire une opinion lire les articles du Blog sur la médecine et leurs praticiens !!!








Le maréchal ferrait les chevaux, mais il était aussi appelé à leurs donner des soins en cas de maladies ou blessures, par exemple, nous trouvons écrit dans " l'état de la maison du Duc de Bourgogne, Charles le Hardi ", au XV siècle ce texte, je cite:

L'écuyer d'écurie, avait sous sa direction tout le personnel d'écurie de la maison du Duc, écuyers, palefreniers, laquais et valets de chevaux et des Maréchaux qui ferrent et médecinent les chevaux (1474)

Dans le statut des Maréchaux de Rouen en 1464, il est spécifié: que chacun des maréchaux dudit mestier, devra, faire bonne oeuvre, tant en cure des chevaux, comme dans celle d'ouvrer le fer, celui qui veut ouvrir forge devra prêter serment à cette ordonnance !!

A cette époque on ne plaisantait pas avec l'entretien des chevaux, cet animal était vital dans bien des domaines








On pourrait aussi se demander si nos maréchaux donnaient des soins aux autres animaux ?? C'est probable, on trouve des écrits traitant d'abcès du cou et des plaies du Boeuf ?? Peu être ceux qui servaient aux champs. Je me lance dans une Hypothèse, car je ne suis pas comme notre auteur, un vétérinaire ??

Mais il semble plausible de croire que les plaies étaient faites par le carcan que portaient les bêtes pour tirer la charrue et qu'ils utilisaient des médecines consolidatrices des chairs ?

Le texte précise: que plusieurs maladies surviennent aux boeufs, que les maréchaux connaissent bien, et savent guérir ! spécialement ceux qui sont experts !

Mais toutefois la médecine des Bovidés était le plus souvent pratiquée par les Bouviers. Quand aux Pasteurs parfois nommés " meges " (médecins) ils oeuvraient  sur les moutons

La pathologie canine était du ressort de tous, chirurgiens, apothicaires, maréchaux et veneurs, chacun en fonction des connaissances qui lui était propres






PS: ceci est un bref aperçu de la médecine vétérinaire, je vous engage, dans le cas ou vous désireriez approfondir le sujet de consulter la BNF est le Livre de Léon Moulé qui s'y trouve M de






mardi 24 juillet 2018

Les Bardes de la Bretagne Armoricaine au Moyen âge

Fort long-temps avant que les Troubadours fissent retentir dans tous le midi de la France, leurs chants harmonieux, et que les romans épiques des Trouvères du nord, ne répandissent l'esprit et les vertus de la Chevalerie, il était un peuple qui parlant la langue Celte avait sa Poésie

Une poésie particulière, écrite dans une langue fixée depuis des siècles, infiniment précieuse, puisqu'elle nous offrait un contact entre la littérature Française et celle primitive des Gaulois. La littérature Antique de cette partie de la France, reste encore de nos jours méconnue, voire oubliée des historiens, cette histoire littéraire de l'Armorique du Moyen âge !!

Il est même remarquable que les historiens de la "petite Bretagne", nommée ainsi par rapport à l'île d'Albion, aient gardés le silence si longtemps ? Alors que les Trouvères des XII, XIII et XIV siècles ne cessèrent jamais de rendre hommage aux Bardes de cette province.

On traduisit en France comme en Angleterre plusieurs de leurs ouvrages et l'on peut sans exagération dire qu'ils devinrent des modèles pour nos premiers poètes. Pour Albion je n'en citerais qu'un seul mais il est de taille, son oeuvre est énorme, de plus il résida en France contre son grès assez longtemps (voir article)








Je parle bien sur au XIV siècle de ce fils de la haute Bourgeoisie Londonienne, Geoffrey Chaucer, qui dans ses Contes de Canterbury, fait un grand éloge des poètes Armoricains

Je cite: Ils furent gentils ces anciens bretons, qui composèrent dans leur langue Antique, des Lais sur plusieurs événements mémorables et qu'ils les chantèrent en s'accompagnant avec leurs instruments .

Geoffrey, insère même plusieurs de ces lais dans son oeuvre, qu'il nomme lais Bretons ou lais Armoricains, mais d'autres poètes Anglais mirent en vers un grand nombre de pièces de ce genre tirés des lais bretons et fort appréciés des Dames Anglaises !!

Avant lui au XIII siècle, Marie de France, va traduire en vers Français un grand nombre de lais Armoricains, la collection qu'elle laisse est unique !!


Sa traduction a une préface, dans laquelle elle adresse son ouvrage à un Roi, mais qu'elle ne nomme pas ?? Elle nous apprend que jadis c'était fort courant, dans la Bretagne Armoricaine, de mettre en vers les événements mémorables . Elle rend hommage aux anciens Bretons, d'avoir maintenu la coutume de conserver le souvenir des faits historiques, avantage pour les lettres et récompense de la vertu.









Elle précise que l'on y chantait ces lais en s'accompagnant de la harpe ou de la Rote !!, mais d'autres tout aussi célèbres, avant elle, ont vantés les bardes bretons.

Au XII siècle, Chrétien de Troyes, au début de son roman " le chevalier au lion ", fait entendre qu'il a pris la trame de son oeuvre dans les poésies des bardes armoricains. On peut d'ailleurs le citer: Si je m'accorde tant avec les bretons, dit il, c'est qu'ils ont conservés par leurs chants, la mémoire des hommes qui s'honorèrent par de belles actions, de ces hommes qu'il nomme lui même, Preux, Courtois et honorables !

Enfin, pour enfoncer le clou! parlons de Alain de Lisle, qui mérita le titre de " Docteur universel ", qui atteste avec force que les fables armoricaines étaient fort répandues, je cite:

Ou la renommée, dit il, n'a t'elle pas porté le nom d'Arthur  ? N'a t'il pas pénétré dans tous les lieux ?. Si nous en croyons les rapports des croisés, les peuples de l'orient le connaissent encore mieux que ceux de l'occident, l'Egypte, le Bosphore le célèbrent, Rome maîtresse des nations le chante et Carthage sa rivale n'ignore pas ses exploits!!!!


PS: ceci pour remettre un petit peu les pendules à l'heure, car la précision me semble de mise, rendons donc à l'Armorique ce qui lui revient de Droit M de V

vendredi 20 juillet 2018

La Foire du Lendit

Cette foire se tenait en France depuis le VI siècle et se poursuivit bien après le moyen âge, on la situait dans la plaine du Lendit, entre Saint Denis, Saint Ouen, Aubervilliers.

C'était la plus grosse foire d'Europe, après celles de Champagne bien sur (voir article). Les moines de Saint Denis, louaient les emplacements à ces marchands qui venaient en grand nombre.

Nos moines tiraient de tous, et tous les ans, de gras profits de ces locations, selon les différents écrits on parle de 1000 à 1500 emplacements !!!!!!

Le roi n'était pas en reste et lui aussi, profitait grassement de la situation, en engrangeant des taxes fort rondelettes sur les échanges commerciaux










Au premier jour de cette grande manifestation commerciale, se faisait une procession, partant du parvis de Notre Dame jusqu'à la plaine du Lendit, L'évêque en tête et moult personnes le suivant avec les représentant des corporations de marchands, arrivé sur les lieux notre ecclésiastique bénissait populace et marchands.

Notre foire durait au bas mot une quinzaine de jours mais toujours en Juin, ce fût un pôle important du commerce des siècles durant, tenu de main de maître, par les Hanses et guildes de marchands, qui détiendront le monopole de cette foire jusqu'à la renaissance.

Tout Paris et les villages alentours venaient y flâner, s'approvisionner. Les marchands venaient de toute l'Europe et des frontières de l'Orient, ils se répartissaient dans des loges faites de bois et de toiles servant également d'échoppe, et comme dit plus haut on pouvait en compter jusqu'à 1500 !!! afin de vendre marchandises, mais aussi renseignements de toutes sortes !?!










Quand on dit que l'on y vendait de tout, il n'y a pas fallacieux propos, car début XV siècle le Prévôt de Paris y a acheté un grand nombre de chats, afin de dératiser la cité qui était infestée de nos prolifiques rongeurs !!

De nombreux drapiers et marchands de vêtements vendaient Habits, toiles et Tiretaine, draps d'or et d'argent sur soies, il y avait également cuirs et peaux, belles étoffes de laines, outils, armement et petit mobilier etc..!

Mais surtout c'était la foire la plus renommée pour les parchemins, clercs Laïques et religieux, étudiants, copistes du parlement, notaires et juristes s'y pressaient en masse ! et bien sur tous les universitaires des facultés parisiennes, ce qui n'était pas pour plaire à tout le monde les étudiants étant des gens fort turbulents







Car il y avait aussi la fête scolaire du Lendit, en ce mois de Juin, et le Recteur de l'université, des facultés et collèges, conduisait un cortège d'étudiant turbulents qui s'adonnaient à toutes sortes de festivités et de frasques dont ils avaient le secret !!!

Les bagarres, beuveries et désordres sans fin, provoqués par nos étudiants de la basoche, forceront le parlement à stipuler par ordonnance que désormais ce cortège deviendrait une simple délégation !! Pour finir par abolir purement et simplement cette fête scolaire à la renaissance.

C'est à cette époque que les maîtres et professeurs recevaient leurs honoraires que l'on nommait aussi les "Lendits", je dois dire que personnellement j'aurai bien aimé assister à l'une de ces foires, l'ambiance devait être fantastique M de V