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mercredi 8 août 2018

N°220) La Saignée au Moyen âge

Selon A Philippe, doc BNF, l'origine de la saignée se perd dans la nuit des temps et l'histoire est muette sur le lieu de sa naissance, comme sur le nom de la première personne qui fut assez téméraire pour tenter l'ouverture de veines ou d'artères dans le traitement des maladies.

On trouve dans les écrits de Joinville (voir article), que lors de l'expédition de Saint Louis en terre Sainte, en 1270, les barbiers de l'armée du camp chrétien excisaient les gencives des soldats frappés par une épidémie de scorbut

Nous en avons parlé aussi dans un autre article, ou des femmes étaient en possession de la saignée sous le règne de Philippe IV le Bel, comme on peut le constater en lisant l'édit suivant:

Nous défendons et inhibons que dans la ville de Paris et Vicomté de Paris, nuls chirurgiens ou chirurgiennes, ne puissent exercer l'art de Chirurgie, publiquement ou en privé, s'ils n'ont été préalablement examinés par les Chirurgiens Jurés.

Il est toutefois excusable, s'il se trouvoit qu'en certains lieux, que d'aucuns de nos Chevaliers, ayant été casuellement blessés par la campagne, trouvoient secours aux plus proches Châteaux, dedans lesquels ils trouveroient leur guérison par le ministère de Preudes Dames et Damoiselles.









Les Occidentaux vont continuer à pratiquer l'observation des astres, recommandée par l'école Arabe dans le traitement des maladies et surtout pour la saignée.

Arnaud de Villeneuve, qui vivait fin du XIII siècle, en imposa formellement la loi dans un ouvrage ou il traite des jours favorables, un Guy de Chauliac au XIV siècle y attachera la même importance, l'opération de la saignée au XIV et au XV siècle était pratiquée d'une manière invariable, voici en quoi consistait son mode d'exécution !!!

Si la personne ou le malade était faible le jour de la saignée on lui donnait une soupe au vin

S'il s'agissait d'une femme on lui enlevait avant de pratiquer l'incision, ceinture, bagues et bracelets, afin que rien ne s'oppose à l'écoulement du sang, puis on appliquait la ligature, avant de pratiquer l'opération

Ensuite le praticien saisissait son instrument à deux ou trois doigts, selon Arnaud de Villeneuve, l'instrument ou " Phlébotome ", variait selon le chirurgien, certains portaient à l'extrémité un croc qui s'élevait comme une dent de scie du tranchant de l'outil, celle ci accrochait la veine à la manière d'un hameçon, d'autres avaient une pointe déliée qui se continuait en ligne droite avec le reste de l'instrument








Lorsque la veine était ouverte, Guy de Chauliac, faisait tousser le malade, puis le frappait de la main entre les deux épaules, puis plaçait dans la main du bras incisé un bâton dont l'extrémité touchait le sol, pendant que l'on recueillait le sang dans un plat de barbier prévu à cet effet.

Une fois terminée le sang de la saignée était inspecté avec le plus grand soin, on l'agitait scrupuleusement. Évidemment la grande question était de savoir s'il était bon ou mauvais ??????

La théorie de Chauliac était imparable, il écrivait je cite: il est bon de réjouir le saigné, en lui disant que sa saignée avait été bonne, d'autant que si le sang tiré est bon c'est signe que celui qui reste dans le corps est meilleur !!! et s'il était mauvais ! il est bon que celui ci soit hors du corps ????

Hors donc dans un cas comme dans l'autre la saignée était la panacée universelle !!! Guy de Chauliac, fut l'oracle des barbiers et des chirurgiens pendant près de deux cent ans !!!



PS: Alors y a t'il des volontaires pour une petite saignée ???? M de V

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