En ce temps là il y avait grande rancune entre le roy d'Albion et les Espagnols, par le fait de certaines mauvaises actions de pillage et piraterie que les Castillans avoient faits sur mer, pour le compte des Français, à la couronne d'Angleterre. Or donc il advint en cet an de grâce 1350, que les Espagnols étoient venus en Flandre, avec un grand nombre de nefs pour faire provisions de marchandises, ils arrivèrent en la ville de l'écluse qui étoit un avant port de Bruges se trouvant à l'embouchure de la Swin (aujourd'hui ensablée)
En ce lieu ils furent informés qu'ils ne pourroient retourner chez eux sans croiser sur leur route les Anglais, ce qui ne brouilla point leurs mérangeoises, car ils ne firent pas grand cas de cette information. Ils se pourvoyèrent donc à loisirs en laines, tissus et toiles, étant entendu qu'ils s'attendraient les uns les autres afin de repartir en convoi une fois leurs emplettes de marchandises terminées à leur convenance
Edouard III qui les avoient en grande haine, apprenant qu'ils ravitaillaient grandement en Flandre, décida de les accueillir bellement sur leur chemin de retour, il se mit à la mer avec plus de 45 nefs, et force gens d'armes, chevaliers, écuyers et grande foison de hauts seigneurs et barons. Les vaisseaux Anglais vont se tenir trois jours à l'ancre en mer entre Douvres et Calais en embuscade
Quand nos Castillans eurent chargés leurs nefs de toutes marchandises à ramener en leur pays, voyant qu'ils avaient le vent pour eux levèrent l'ancre et mirent à la voile. Ils étaient au nombre de 40 grosses nefs, fort hautes sur l'eau et fort belles que c'étoit plaisir à voir. Ils étoient bien 10 000 hommes au total, si l'on compte les mercenaires à gages qu'ils avaient enrôlés en Flandres !!!!
Ainsi naviguant, nos Castillans cingloient plein vent en direction de Calais. pendant ce temps le roy Edouard attendant en mer avec sa flotte et ses hommes bien ordonnés, étoit en tête avec son vaisseau comme il se doit, notre monarque vêtu d'un pourpoint de velours noir, et sur la tête également noir, un chapeau en poils de castor qui lui seyait à merveille. Il étoit de fort belle humeur faisant jouer sur sa nef par des menestrels une danse d'Allemaigne, que messire John Chandos (voir article 82), qui se trouvait aussi sur ce bâtiment, avoit rapporté nouvellement
La sentinelle qui étoit au château du mat principal de la nef royale signala nos Espagnols, ajoutant même " Dieu me soit en aide, j'en vois tant que je ne puis les compter ". Le roy fit sonner les trompettes afin de prévenir et rassembler ses vaisseaux. Il étoit déjà tard, au environ de l'heure de vêpres, Edouard III fit apporter du vin, en but avec ses chevaliers puis se mis casque en tête
Les Castillans qui approchaient dirigés par Don Carlos de la Cerda, ayant le vent pour eux auraient fort bien pu les éviter et s'en aller à leur barbe et à leur nez !!!, mais soit par orgueil ou pour l'honneur ils ne voulurent passer sans combattre
Edouard ordonna à son marinier de s'avancer contre la nef Castillane qui venoit en tête, le choc fut terrible et semblable à une tempête pour ceux qui étoient à bord, la nef du roy fut si ébranlée qu'elle faisoit eau de toutes parts !!. Ils s'accrochèrent à un autre gros vaisseau venant de l'autre bord avec force crocs de fer et chaines, alors commença une rude bataille pour le roy et ses autres navires
Les Espagnols avaient des vaisseaux plus grands et plus hauts sur l'eau, de sorte qu'ils avoient un avantage pour tirer, lancer des pierres et de lourds barreaux de fer qui faisoient grand dommage aux Anglois
Edouard III et ses hommes se hâtaient fort de conquérir le vaisseau auquel ils étoient accrochés, car le leur étoit en train de couler bas faisant eau de toutes parts. Ils se comportèrent si bien que la nef Castillane fut prise et ceux qui étoient dessus mis hors bord !!!, et avec ce nouveau vaisseau se portèrent contre l'ennemi suivant. Les tirs des Castillans étoient moins rapides car ils n'avaient que des arbalétriers, mais ces fortes arbalètes faisoient beaucoup de mal aux Anglois
Or donc failli périr noyé aussi le Prince Edouard de Woodstock (voir article 63), avec sa nef, qui conquit un vaisseau Espagnol, et y monta prestement avec tous ses gens au moment ou son navire coulait bas !!, ainsi partout combattaient barons et chevaliers d'Albion et Espagnols du pays de Castille sur les autre nefs de cette grande emprise navale !!
Jéhan Froissart (voir article 6 et 96), nous dit je cite: Je ne puis vous parler de tous, ni dire celui qui fit bien et celui la fit mieux, mais il y eut ce jour rude et forte bataille, les Espagnols donnèrent fort à faire au roi d'Angleterre. toutefois la journée resta aux Anglais, les Castillans perdirent 14 nefs ce jour, le reste passant outre et poursuivi sa route
Edouard III fit sonner retraite et ils s'en retournèrent en Angleterre, ils prirent terre à Ryde et Winchelsea peu après le jour tombé. Le roi ses enfant et sa suite prirent des chevaux dans la ville et chevauchèrent vers le manoir ou se trouvoit la Reine Philippa de Hainaut qui n'étoit qu'à deux lieues de là
Nota: 1) Jéhan Froissart était le secrétaire particulier de Philippa de Hainaut, reine d'Angleterre
2) La France n'avait plus de marine depuis sa destruction à la bataille de l'écluse par Edouard III
PS: chronique de Froissart livre I à IV édition de 1881, cette bataille navale ne fournira aucun avantage stratégique à l'un ou l'autre camp dans cette guerre de cent ans, mais ce fut une rude bataille qui fut oubliée, votre copiste le nain voulait rendre hommage aux belligérants quel que soit leur camp M de V
le Gardien des Mémoires du Royaume sous la montagne, vous souhaite la Bienvenue dans son scriptorium
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mercredi 26 février 2020
mardi 25 février 2020
La mort de J Artevelde (1345) selon J Froissart
En ce temps la régnoit en grande prospérité et puissance dans ce pays de Flandre, un Bourgeois nommé Jacques van Artevelde, il étoit au mieux dans les affaires du Roi d'Angleterre. Il promettait au monarque, Edouard III, qu'il le feroit Seigneur et Héritier des Flandres et en revêtiroit son fils, Edouard de Woodstock Prince de Galles, faisant de ce Comté un Duché !!!
De cette vision du Bourgeois, d'Albion, Edouard III à l'écluse étoit venu, vers la Saint Jean Baptiste de l'an de grâce 1345, avec grand foison de Barons et de Chevalerie, et il avoit amené avec lui son fils le prince de Galles, en raison des bonnes promesses du bourgeois
Il y eut donc plusieurs entrevues entre le roi, Artevelde, et les conseils envoyés par les différentes villes des Flandres. Mais lors du dernier parlement qui s'étoit tenu à l'écluse sur le vaisseau du roi, qui se nommoit " Catherine ", et qui étoit si gros, si grand, que c'étoit merveille à regarder
Or donc les conseils d'un commun accord avoient répondu qu'ils ne pouvaient déshériter le Comte Louis leur naturel seigneur, ni le fils de ce dernier, au profit du fils du roi d'Angleterre, quand bien même ils verroient avec plaisir le profit et l'avancement d'une telle situation.Voila bien une réponse qui n'entrait pas dans les visions du monarque et de notre Bourgeois de Gand, Jacques ou Jacob van Artevelde !!!
Ils ajoutèrent qu'il falloit pour ce faire, que toutes les communes des Flandres s'y accordassent pleinement, et que chacun d'eux alloit s'en retourner dans sa ville afin d'en parler partout aux hommes de leurs cités. Il fut dit au roi qu'ils reviendroient dans un mois, en même nombre, pour répondre à la demande du monarque et si bien à point que le roi en serait content
Edouard III et Artevelde eussent voulu que les choses allassent plus vite, mais nenni, les choses avoient été dites dans les formes et avec courtoisie. Ainsi se sépara le Parlement de l'écluse et les conseillers des bonnes villes de Flandre. Or Artevelde resta quelques temps près du roi, lui assurant qu'en faisant la tournée des villes ils arriveroient à leur but, mais la chose ne put se faire !!!
Car il eut bien grand tord de demeurer en arrière, et ne point revenir à Gand en même temps que les conseillers envoyés à ce parlement par cette fière cité !!. Quand ils furent de retour en la ville nos conseillers firent assembler grands et petits en la place du marché, et la rapportèrent dans quelle situation ils avoient été et ce que réclamait le roi Edouard III par l'entremise de Jacques van Artevelde
Or commencèrent à murmurer toutes sortes de gens contre notre bourgeois, et plus le temps passoit, pire c'étoit !!!, cette requête leur puait au nez, ils ne comprenaient pas une telle déloyauté d'un bourgeois de leur cité !!!!
Comment déshériter, le Comte Louis, leur Seigneur naturel ??, ou son fils, pour donner l'héritage à un étranger, quand bien même fut il roi d'Angleterre, et que la prospérité du commerce des Tisserands des Flandres passait par les laines Angloises !!!....et tous quittèrent la place du marché, forts mécontents et les mérangeoises échauffées, en grande haine de jacques van Artevelde !!!
Voyez comment les choses adviennent, dit Jéhan Froissart, car s'il fut allé tout premièrement à Gand, avant que d'aller à Ypres et Bruges exposer les affaires d'Edouard d'Angleterre !!!!, il aurait tant dit et tant fait, qu'il aurait pu les convaincre, mais il se fiait trop à sa prospérité et à sa grandeur, mais à Gand plus le temps passait plus les esprits s'échauffaient
Le jour ou notre bourgeois à Gand entra, vers l'heure de midi, ceux de la ville savaient bien qu'il étoit de retour et s'étoient assemblés dans la rue qu'il devoit emprunter pour rejoindre l'hôtel qui étoit son foyer !!, dès qu'ils le virent la populace se mit à gronder et à se mettre trois têtes sous un même chaperon !!
Pendant qu'il chevauchait dans sa rue, Artevelde se rendoit bien compte que les gens en avoient contre lui, personne pour le saluer, ou ôter son chaperon, on lui montrait froidureuse épaule, bref on lui tournait le dos, chacun sur son chemin rentrant dans sa chacunière !!!, arrivé en son hôtel il demande à ses gens de barrer portes et fenêtres sur l'instant
Mais déjà toute la rue devant et derrière sa maison se remplissait de petites gens de métiers, son hôtel fut assailli des deux côtés et ses portes brisées par force, voyant l'assaut et comment il étoit pressé de toutes parts, il vint à une fenêtre donnant sur la rue et leur parla afin de calmer cette populace qui hurlait à ses chausses, peine perdue, ses paroles étoient comme semées au vent !!
Il essayoit alors de fuir par l'arrière de son hôtel dans une église qui jouxtait sa maison, mais il y avait bien la 400 personnes et tous cherchaient à le saisir, ainsi fut il pris et occis sans merci, celui qui donna le coup mortel étoit un Tisserand du nom de Thomas Denis, ainsi fini Jacques van Artevelde que des pauvres gens avaient élevé et que des méchants firent tomber
PS: tiré des chroniques de Jéhan Froissart Livre I chapitre XI, et bien sur quelques écarts de langage de votre copiste le nain M de V
De cette vision du Bourgeois, d'Albion, Edouard III à l'écluse étoit venu, vers la Saint Jean Baptiste de l'an de grâce 1345, avec grand foison de Barons et de Chevalerie, et il avoit amené avec lui son fils le prince de Galles, en raison des bonnes promesses du bourgeois
Il y eut donc plusieurs entrevues entre le roi, Artevelde, et les conseils envoyés par les différentes villes des Flandres. Mais lors du dernier parlement qui s'étoit tenu à l'écluse sur le vaisseau du roi, qui se nommoit " Catherine ", et qui étoit si gros, si grand, que c'étoit merveille à regarder
Or donc les conseils d'un commun accord avoient répondu qu'ils ne pouvaient déshériter le Comte Louis leur naturel seigneur, ni le fils de ce dernier, au profit du fils du roi d'Angleterre, quand bien même ils verroient avec plaisir le profit et l'avancement d'une telle situation.Voila bien une réponse qui n'entrait pas dans les visions du monarque et de notre Bourgeois de Gand, Jacques ou Jacob van Artevelde !!!
Ils ajoutèrent qu'il falloit pour ce faire, que toutes les communes des Flandres s'y accordassent pleinement, et que chacun d'eux alloit s'en retourner dans sa ville afin d'en parler partout aux hommes de leurs cités. Il fut dit au roi qu'ils reviendroient dans un mois, en même nombre, pour répondre à la demande du monarque et si bien à point que le roi en serait content
Edouard III et Artevelde eussent voulu que les choses allassent plus vite, mais nenni, les choses avoient été dites dans les formes et avec courtoisie. Ainsi se sépara le Parlement de l'écluse et les conseillers des bonnes villes de Flandre. Or Artevelde resta quelques temps près du roi, lui assurant qu'en faisant la tournée des villes ils arriveroient à leur but, mais la chose ne put se faire !!!
Car il eut bien grand tord de demeurer en arrière, et ne point revenir à Gand en même temps que les conseillers envoyés à ce parlement par cette fière cité !!. Quand ils furent de retour en la ville nos conseillers firent assembler grands et petits en la place du marché, et la rapportèrent dans quelle situation ils avoient été et ce que réclamait le roi Edouard III par l'entremise de Jacques van Artevelde
Or commencèrent à murmurer toutes sortes de gens contre notre bourgeois, et plus le temps passoit, pire c'étoit !!!, cette requête leur puait au nez, ils ne comprenaient pas une telle déloyauté d'un bourgeois de leur cité !!!!
Comment déshériter, le Comte Louis, leur Seigneur naturel ??, ou son fils, pour donner l'héritage à un étranger, quand bien même fut il roi d'Angleterre, et que la prospérité du commerce des Tisserands des Flandres passait par les laines Angloises !!!....et tous quittèrent la place du marché, forts mécontents et les mérangeoises échauffées, en grande haine de jacques van Artevelde !!!
Voyez comment les choses adviennent, dit Jéhan Froissart, car s'il fut allé tout premièrement à Gand, avant que d'aller à Ypres et Bruges exposer les affaires d'Edouard d'Angleterre !!!!, il aurait tant dit et tant fait, qu'il aurait pu les convaincre, mais il se fiait trop à sa prospérité et à sa grandeur, mais à Gand plus le temps passait plus les esprits s'échauffaient
Le jour ou notre bourgeois à Gand entra, vers l'heure de midi, ceux de la ville savaient bien qu'il étoit de retour et s'étoient assemblés dans la rue qu'il devoit emprunter pour rejoindre l'hôtel qui étoit son foyer !!, dès qu'ils le virent la populace se mit à gronder et à se mettre trois têtes sous un même chaperon !!
Pendant qu'il chevauchait dans sa rue, Artevelde se rendoit bien compte que les gens en avoient contre lui, personne pour le saluer, ou ôter son chaperon, on lui montrait froidureuse épaule, bref on lui tournait le dos, chacun sur son chemin rentrant dans sa chacunière !!!, arrivé en son hôtel il demande à ses gens de barrer portes et fenêtres sur l'instant
Mais déjà toute la rue devant et derrière sa maison se remplissait de petites gens de métiers, son hôtel fut assailli des deux côtés et ses portes brisées par force, voyant l'assaut et comment il étoit pressé de toutes parts, il vint à une fenêtre donnant sur la rue et leur parla afin de calmer cette populace qui hurlait à ses chausses, peine perdue, ses paroles étoient comme semées au vent !!
Il essayoit alors de fuir par l'arrière de son hôtel dans une église qui jouxtait sa maison, mais il y avait bien la 400 personnes et tous cherchaient à le saisir, ainsi fut il pris et occis sans merci, celui qui donna le coup mortel étoit un Tisserand du nom de Thomas Denis, ainsi fini Jacques van Artevelde que des pauvres gens avaient élevé et que des méchants firent tomber
PS: tiré des chroniques de Jéhan Froissart Livre I chapitre XI, et bien sur quelques écarts de langage de votre copiste le nain M de V
vendredi 21 février 2020
l'émeute Normande la Harelle de Rouen en l'an 1382
Ce fut après la mort de Charles V le Sage que le peuple se soulevait pour se délivrer d'impôts écrasants dans cette France de la fin du XIV siècle, mais dans ce pays l'unité morale de la nation était bien moins avancée qu'en Albion, ou le peuple outragé par les taxes et les façons du régent, Jean de Gand, se révoltait, mettant à leur tête des hommes comme Wat Tyler, John Ball et Jack Straw, entraient dans Londres, assiégeait la Tour et faisait un grand massacre de gens dans la cité !!
En France les soulèvements restaient locaux, ils échouaient donc fatalement et n'en étaient que plus cruellement réprimés, non par la volonté de Charles VI le Fou, en ce qui concerne Rouen, mais par celle des oncles rapaces, les Ducs régents du jeune roi. Le pays souffrait trop et la conduite même des régents excusait le peuple, la cour dépensait inutilement en fêtes somptueuses et en folles expéditions les revenus des domaines !!, pourquoi alors devrait on leur donner à gaspiller les ressources de la nation ?
Ces "aides", ou impôts, levés par les régents atteignaient en premier lieu les gros Marchands Vinetiers de Rouen, et ils avaient plus que tout autre intérêt à ce qu'elles ne fussent pas perçues, ils vont donc travailler à entraver cette perception, sans pour autant se compromettre personnellement
Ce fut vraisemblablement le dimanche 23 février, en pleine cathédrale, que le curé, selon la coutume de l'époque avait lu l'ordonnance royale, et ce fut à la sortie de cet office divin, qu'un de ces marchands de vins, beau parleur, dut haranguer la foule des citadins. Il y avait la les claques dents, dignans, drapiers, et gens de pauvre étoffe, notre Bourgeois fit tout pour exciter la populace à la révolte, se gardant bien toutefois de l'y engager formellement
Sans doute notre bon gros marchand s'éclipsa après avoir laissé de quoi boire en quantité, car la chronique de Saint Denis stipule que les émeutiers étaient égarés par la boisson. Or donc on but sec et l'on tira les conclusions de la harangue du marchand
le lundi 24 février nos émeutiers, que la chronique de Pierre Cochon affuble du doux nom de " merdaille ", ces quelques 200 compagnons des métiers, qui travaillaient, comme on disait à l'époque, aux arts mécaniques, égarés par l'ivresse, déclarent que les impôts doivent être supprimés et crient Haro sur les collecteurs des dites taxes ainsi que sur le gouvernement qui les avaient ordonnées....c'était la Harelle qui commençait !!, cependant il manquait un chef à nos émeutiers avinés, afin de valider leurs actions
Ils décident de mettre à la tête de leur mouvement, le plus important Bourgeois de Rouen, Jean Legras, chef reconnu de la corporation des Drapiers, qui contre son grès ou non du se résigner à obéir à la moutonnière populace. Or donc malgré toute leur habileté les Bourgeois se trouvaient compromis, car le mouvement lancé par un marchand de vin qui c'était éclipsé, finissait par avoir à sa tête un marchand drapier !!!
On ferma les portes de la ville et l'on y monta la garde afin que personne ne put entrer ou sortir, pendant trois jours les portes restèrent closes et durant ces trois jours la " Rouvel ", cette grosse cloche de la commune ne cessa de sonner
A partir de ce moment Rouen allait devenir le théâtre de scènes ou la férocité le disputait à la bouffonnerie, car la foule avait compris que le temps était venu pour eux d'assouvir leurs rancunes, contre tous ceux qui par leurs fonctions suscitaient colère et envie !! On commença par meurtrir et tuer les officiers du roi qui percevaient les aides, puis la première colère satisfaite, on s'en prit aux bourgeois, rompirent hôtels et maisons des notables, portes fenêtres, huches et coffres, ravissant et pillant tout ce qui leur tombait sous la main
Dans cette première nuit nul ne fut à l'abri, marchands, prêtres, juifs, presteurs à usure qui se trouvaient en ville. Les bourgeois vont finir par s'armer pour protéger leurs biens et arrêter une certaine quantité de voleurs. Ceci ne mettait pas fin à l'émeute, mais tant que cette merdaille se choisissait d'autres victimes peu importait à nos bons bourgeois
Le lundi ils avaient aboli l'impôt, le mardi 25 février il fut décidé de supprimer ceux que prélevaient le clergé séculier et régulier, cette lumineuse idée avait encore été soufflée par nos Bourgeois. On alla donc détruire les lettres de rentes du chapitre des chanoines de Notre Dame, sur les revenus des halles et des moulins
Les Rouennais et surtout les bourgeois avaient un compte à régler avec l'Abbaye de Saint Ouen, leur Abbé avait montré une grande hostilité envers eux, il en avait même fait pendre un aux fourches de Bihorel, l'heure de la vengeance a sonné, et par l'entremise de la foule on fracasse leurs portes et on brûle toutes les chartes et documents de l'abbaye, voila donc nos bourgeois vengés !!
Pour reprendre le terme du chroniqueur Pierre Cochon, la merdaille avait une autre idée en tête, mais qui allait très au rebours de l'estomac de nos bons bourgeois
La foule avait décidé de s'en prendre à la petite garnison royale du château de Rouen afin de les chasser de la ville, nos finauds de Bourgeois refusèrent de participer à cette action. Ils avaient obtenus ce qu'ils voulaient, les impôts supprimés et les privilèges du clergé abolis. Ils vont laisser la foule se compromettre, se frottant d'avance les mains, d'avoir des coupables tout désignés quand il faudrait négocier avec le roi !!!
Nos émeutiers vont réussir à tuer le châtelain mais furent vivement repoussés par la troupe défendant le château, plusieurs assaillants furent tués et d'autres blessés, la révolte était bien finie, nos Bourgeois croyaient avoir cause gagnée
Ils désirèrent prendre langue avec le conseil royal au plus vite, histoire de sortir leurs marrons du feu sans trop se brûler. Ils furent gros jean comme devant, car il leur fut répondu, "dit le chroniqueur Pierre Cochon", que le roi et le régent iraient à Rouen, et d'ajouter dans son phrasé pittoresque Cauchois, que l'on saurait bien alors qui avait mangé le lard !!!!!!!!
La répression fut féroce et coûta fort cher à la ville, ses habitants et ses Bourgeois, car le régent désirait faire un exemple afin que paris et les autres villes votent les aides demandées par le conseil de régence
Nota: le nain ne saurait dire si la Milice Bourgeoise des Arbalétriers de Rouen, nommés "la Cinquantaine " (voir article 281), participèrent à la protection des Bourgeois lors de cette émeute ????
PS: documentation BNF comme il se doit ...M de V
En France les soulèvements restaient locaux, ils échouaient donc fatalement et n'en étaient que plus cruellement réprimés, non par la volonté de Charles VI le Fou, en ce qui concerne Rouen, mais par celle des oncles rapaces, les Ducs régents du jeune roi. Le pays souffrait trop et la conduite même des régents excusait le peuple, la cour dépensait inutilement en fêtes somptueuses et en folles expéditions les revenus des domaines !!, pourquoi alors devrait on leur donner à gaspiller les ressources de la nation ?
Ces "aides", ou impôts, levés par les régents atteignaient en premier lieu les gros Marchands Vinetiers de Rouen, et ils avaient plus que tout autre intérêt à ce qu'elles ne fussent pas perçues, ils vont donc travailler à entraver cette perception, sans pour autant se compromettre personnellement
Ce fut vraisemblablement le dimanche 23 février, en pleine cathédrale, que le curé, selon la coutume de l'époque avait lu l'ordonnance royale, et ce fut à la sortie de cet office divin, qu'un de ces marchands de vins, beau parleur, dut haranguer la foule des citadins. Il y avait la les claques dents, dignans, drapiers, et gens de pauvre étoffe, notre Bourgeois fit tout pour exciter la populace à la révolte, se gardant bien toutefois de l'y engager formellement
Sans doute notre bon gros marchand s'éclipsa après avoir laissé de quoi boire en quantité, car la chronique de Saint Denis stipule que les émeutiers étaient égarés par la boisson. Or donc on but sec et l'on tira les conclusions de la harangue du marchand
le lundi 24 février nos émeutiers, que la chronique de Pierre Cochon affuble du doux nom de " merdaille ", ces quelques 200 compagnons des métiers, qui travaillaient, comme on disait à l'époque, aux arts mécaniques, égarés par l'ivresse, déclarent que les impôts doivent être supprimés et crient Haro sur les collecteurs des dites taxes ainsi que sur le gouvernement qui les avaient ordonnées....c'était la Harelle qui commençait !!, cependant il manquait un chef à nos émeutiers avinés, afin de valider leurs actions
Ils décident de mettre à la tête de leur mouvement, le plus important Bourgeois de Rouen, Jean Legras, chef reconnu de la corporation des Drapiers, qui contre son grès ou non du se résigner à obéir à la moutonnière populace. Or donc malgré toute leur habileté les Bourgeois se trouvaient compromis, car le mouvement lancé par un marchand de vin qui c'était éclipsé, finissait par avoir à sa tête un marchand drapier !!!
On ferma les portes de la ville et l'on y monta la garde afin que personne ne put entrer ou sortir, pendant trois jours les portes restèrent closes et durant ces trois jours la " Rouvel ", cette grosse cloche de la commune ne cessa de sonner
A partir de ce moment Rouen allait devenir le théâtre de scènes ou la férocité le disputait à la bouffonnerie, car la foule avait compris que le temps était venu pour eux d'assouvir leurs rancunes, contre tous ceux qui par leurs fonctions suscitaient colère et envie !! On commença par meurtrir et tuer les officiers du roi qui percevaient les aides, puis la première colère satisfaite, on s'en prit aux bourgeois, rompirent hôtels et maisons des notables, portes fenêtres, huches et coffres, ravissant et pillant tout ce qui leur tombait sous la main
Dans cette première nuit nul ne fut à l'abri, marchands, prêtres, juifs, presteurs à usure qui se trouvaient en ville. Les bourgeois vont finir par s'armer pour protéger leurs biens et arrêter une certaine quantité de voleurs. Ceci ne mettait pas fin à l'émeute, mais tant que cette merdaille se choisissait d'autres victimes peu importait à nos bons bourgeois
Le lundi ils avaient aboli l'impôt, le mardi 25 février il fut décidé de supprimer ceux que prélevaient le clergé séculier et régulier, cette lumineuse idée avait encore été soufflée par nos Bourgeois. On alla donc détruire les lettres de rentes du chapitre des chanoines de Notre Dame, sur les revenus des halles et des moulins
Les Rouennais et surtout les bourgeois avaient un compte à régler avec l'Abbaye de Saint Ouen, leur Abbé avait montré une grande hostilité envers eux, il en avait même fait pendre un aux fourches de Bihorel, l'heure de la vengeance a sonné, et par l'entremise de la foule on fracasse leurs portes et on brûle toutes les chartes et documents de l'abbaye, voila donc nos bourgeois vengés !!
Pour reprendre le terme du chroniqueur Pierre Cochon, la merdaille avait une autre idée en tête, mais qui allait très au rebours de l'estomac de nos bons bourgeois
La foule avait décidé de s'en prendre à la petite garnison royale du château de Rouen afin de les chasser de la ville, nos finauds de Bourgeois refusèrent de participer à cette action. Ils avaient obtenus ce qu'ils voulaient, les impôts supprimés et les privilèges du clergé abolis. Ils vont laisser la foule se compromettre, se frottant d'avance les mains, d'avoir des coupables tout désignés quand il faudrait négocier avec le roi !!!
Nos émeutiers vont réussir à tuer le châtelain mais furent vivement repoussés par la troupe défendant le château, plusieurs assaillants furent tués et d'autres blessés, la révolte était bien finie, nos Bourgeois croyaient avoir cause gagnée
Ils désirèrent prendre langue avec le conseil royal au plus vite, histoire de sortir leurs marrons du feu sans trop se brûler. Ils furent gros jean comme devant, car il leur fut répondu, "dit le chroniqueur Pierre Cochon", que le roi et le régent iraient à Rouen, et d'ajouter dans son phrasé pittoresque Cauchois, que l'on saurait bien alors qui avait mangé le lard !!!!!!!!
La répression fut féroce et coûta fort cher à la ville, ses habitants et ses Bourgeois, car le régent désirait faire un exemple afin que paris et les autres villes votent les aides demandées par le conseil de régence
Nota: le nain ne saurait dire si la Milice Bourgeoise des Arbalétriers de Rouen, nommés "la Cinquantaine " (voir article 281), participèrent à la protection des Bourgeois lors de cette émeute ????
PS: documentation BNF comme il se doit ...M de V
mardi 18 février 2020
Naufrage de la Blanche Nef, en l'an de grâce 1120
Le 25 novembre 1120, un navire nommé la blanche nef, fait naufrage peu de temps après avoir quitté le port de Barfleur en Normandie, parmi les victimes (plusieurs centaines de personnes au bas mot), figurent les fils du roi Henri premier Beauclerc, surnommé ainsi parce qu'il avait fait des études. Ce qui est remarquable, voir fort rare pour l'époque, car bien peu de gens de haut lignage, ou de chevalerie en avaient fait autant
Henri premier Beauclerc est le fils cadet de Guillaume le Conquérant (voir article 87, de Rollon à Guillaume le Conquérant), il était devenu roi d'Albion en lieu et place de ses aînés, Guillaume le Roux et de son brouillon de frère Robert Courteheuse (courte cuisse)
Désespéré par la perte de Guillaume Adelin, son fils héritier, le roi va désigner pour lui succéder, sa fille Mathilde, épouse du Comte d'Anjou, Geoffroy le Bel (voir article 337, un seul trône pour deux cousins), il va s'ensuivre après la mort du monarque, deux décennies de guerres civiles
Mais que c'est il donc passé à Barfleur pour que cette nef fasse naufrage ???. En cette fin d'automne 1120, la cour du roi n'était pas pressée de retourner en Angleterre, car après seize années de manoeuvres patientes, de tractations et de négociations secrètes, le roi Henri premier Beauclerc était maître D'Albion, mais également de la Normandie !!. Vous pensez bien que la chose ne s'était pas faite toute seule, il avait bien fallu jouer des coudes, voir écraser ou bousculer quelques gêneurs !!!
On prétend même selon certaines sources, que le monarque aurait prêté la main à la disparition de ses frères, l'un ayant été hâtivement enterré sous la tour de Winchester, tandis que l'autre, Robert Courteheuse, était prisonnier à Devizes, d'ou il avait fort peu de chances de resurgir
La cour pouvait donc se permettre folâtrer un peu afin que le roi puisse profiter à loisir de sa victoire, l'ambiance était donc aux festivités. La flotte de navires à postes à Barfleur, se préparait à voguer vers Albion, emmenant en ses flancs matériels et personnels, le roi comptant être sur l'île à la fin du mois
Si Barfleur est aujourd'hui un charmant port de pêche coquet et accueillant, c'était au moyen âge le plus important port de Normandie, mais la navigation y était particulièrement difficile en raison de nombreux écueils, dont le célèbre "Quilleboeuf", baptisé ainsi par les Danois, précisons que ce dernier n'était visible qu"à marée Basse
Voila légèrement romancé, et après divers recoupements de sources, ce qui se serait passé. Au soir de ce funeste jour, le vaisseau royal et son monarque quittait lentement et avec prudence Barfleur, tandis que la Blanche Nef, ou se trouvait le Prince finissait son chargement, l'ambiance était à la fête à bord et l'on avait mis du vin en perce !!
Le breuvage monta vite à la tête de l'équipage, qui à chaque ballot qu'ils chargeaient passaient boire un godet !!!, il en allait de même pour le timonier maître du navire. Sous l'effet de la boisson ils devinrent arrogants et insultants envers quelques ecclésiastiques et Abbés encore à quai, ainsi que quelques femmes. En tout et pour tout une douzaine de personnes qui refusèrent d'embarquer, tellement l'état d'ébriété du timonier et de ses hommes était flagrant
Enfin ils levèrent l'ancre, se mirent à la rame puis à la voile, rapidement, dans l'intention manifeste de rattraper la nef royale, alors la Blanche Nef s'enfonça à vive allure dans la nuit noire, avec un équipage ayant trop tâté de la dive amphore !!!....pour aller s'éventrer à quelques encablures de Barfleur sur le Quilleboeuf
PS: voila en quelques mots comment un roi se retrouve sans héritier, seule lui reste Mathilde veuve de L'empereur d'Allemagne, à qui son père allait faire épouser Geoffroy d'Anjou M de V
Henri premier Beauclerc est le fils cadet de Guillaume le Conquérant (voir article 87, de Rollon à Guillaume le Conquérant), il était devenu roi d'Albion en lieu et place de ses aînés, Guillaume le Roux et de son brouillon de frère Robert Courteheuse (courte cuisse)
Désespéré par la perte de Guillaume Adelin, son fils héritier, le roi va désigner pour lui succéder, sa fille Mathilde, épouse du Comte d'Anjou, Geoffroy le Bel (voir article 337, un seul trône pour deux cousins), il va s'ensuivre après la mort du monarque, deux décennies de guerres civiles
Mais que c'est il donc passé à Barfleur pour que cette nef fasse naufrage ???. En cette fin d'automne 1120, la cour du roi n'était pas pressée de retourner en Angleterre, car après seize années de manoeuvres patientes, de tractations et de négociations secrètes, le roi Henri premier Beauclerc était maître D'Albion, mais également de la Normandie !!. Vous pensez bien que la chose ne s'était pas faite toute seule, il avait bien fallu jouer des coudes, voir écraser ou bousculer quelques gêneurs !!!
On prétend même selon certaines sources, que le monarque aurait prêté la main à la disparition de ses frères, l'un ayant été hâtivement enterré sous la tour de Winchester, tandis que l'autre, Robert Courteheuse, était prisonnier à Devizes, d'ou il avait fort peu de chances de resurgir
La cour pouvait donc se permettre folâtrer un peu afin que le roi puisse profiter à loisir de sa victoire, l'ambiance était donc aux festivités. La flotte de navires à postes à Barfleur, se préparait à voguer vers Albion, emmenant en ses flancs matériels et personnels, le roi comptant être sur l'île à la fin du mois
Si Barfleur est aujourd'hui un charmant port de pêche coquet et accueillant, c'était au moyen âge le plus important port de Normandie, mais la navigation y était particulièrement difficile en raison de nombreux écueils, dont le célèbre "Quilleboeuf", baptisé ainsi par les Danois, précisons que ce dernier n'était visible qu"à marée Basse
Voila légèrement romancé, et après divers recoupements de sources, ce qui se serait passé. Au soir de ce funeste jour, le vaisseau royal et son monarque quittait lentement et avec prudence Barfleur, tandis que la Blanche Nef, ou se trouvait le Prince finissait son chargement, l'ambiance était à la fête à bord et l'on avait mis du vin en perce !!
Le breuvage monta vite à la tête de l'équipage, qui à chaque ballot qu'ils chargeaient passaient boire un godet !!!, il en allait de même pour le timonier maître du navire. Sous l'effet de la boisson ils devinrent arrogants et insultants envers quelques ecclésiastiques et Abbés encore à quai, ainsi que quelques femmes. En tout et pour tout une douzaine de personnes qui refusèrent d'embarquer, tellement l'état d'ébriété du timonier et de ses hommes était flagrant
Enfin ils levèrent l'ancre, se mirent à la rame puis à la voile, rapidement, dans l'intention manifeste de rattraper la nef royale, alors la Blanche Nef s'enfonça à vive allure dans la nuit noire, avec un équipage ayant trop tâté de la dive amphore !!!....pour aller s'éventrer à quelques encablures de Barfleur sur le Quilleboeuf
PS: voila en quelques mots comment un roi se retrouve sans héritier, seule lui reste Mathilde veuve de L'empereur d'Allemagne, à qui son père allait faire épouser Geoffroy d'Anjou M de V
jeudi 13 février 2020
Service de Dieu, service des Princes, au bas Moyen âge
L'opposition entre le service de Dieu et celui des Princes, ou si vous préférez celui d'un état, est loin de recouvrir l'opposition entre Clercs et Laïcs. Si dans les pays méditerranéens le personnel politique et administratif employé par les cités et les princes était déjà largement laïcisé au Bas Moyen âge, il n'en allait pas de même, et loin s'en faut, dans l'Europe du Nord !!
Nous trouverons deux raisons à cet état de faits : premièrement les Laïcs lettrés y étaient encore fort peu nombreux, et en second lieu, parce qu'il était commode pour le pouvoir séculier de faire appel à des Clercs dont l'église assurait la rémunération !!!!. Beaucoup de serviteurs de l'état étaient donc des ecclésiastiques, chanoines, évêques, abbés ou moines. Mais soulignons que l'église et en particulier son premier représentant, le Pape, ne paraissait pas s'opposer à cette situation !!, bien qu'elle aille à l'encontre d'anciennes interdictions canoniques, contre la pratique par des Clercs de disciplines profanes
Il semble même que du XIII au XV siècles, nos Papes aient volontiers octroyés des bénéfices ecclésiastiques à des Clercs déjà engagés aux services de différents princes et recommandés par eux. Bien sur on peut s'interroger sur les causes de cette générosité pontificale ???. L'église y voyait elle un moyen de garder une certaine influence sur les appareils d'états, ou sur ceux en train de se constituer ???. Quoi qu'il en soit on peut admettre qu'à l'évidence, l'aide ainsi octroyée, pour ainsi dire gratuitement par l'église envers un état était généreuse
Les services rendus par ces prélats étaient de plusieurs genre, il pouvait s'agir de services de nature domestique et personnel, gardant une connotation religieuse, tel que: confesseurs, chapelains, familiers, précepteurs et secrétaires de maisons, comme Jehan Froissart, secrétaire de Philippa de Hainaut, reine d'Angleterre (voir article). Ou au contraire de services relevant clairement de la sphère publique et laïque, tel que: officiers de justice, ou de finances, voir même ambassadeurs etc !!!!
La France et Albion sont les deux états ou les Clercs ont le plus longtemps tenu une place importante dans l'appareil monarchique, surtout au niveau central. En fait cette tradition de Clercs au services d'un Prince ou d'un état ne disparaîtra totalement qu'à la révolution
En Angleterre le Chancelier était presque toujours un prélat, le plus souvent l'archevêque de Canterbury, mais les services centraux de la monarchie, chancellerie, banc du roi, tribunal suprême et échiquier étaient peuplés de Clercs au moins jusqu'à la toute fin du XIV siècle
En France à l'époque du roi de fer (1285-1314), une enquête sur les personnels qui composent un milieu social, et portant sur le personnel des organes centraux du gouvernement, à la fois dans son hôtel et ses services administratifs, a montré que 273 des 1884 officiers recensés, soit 15%, étaient chanoines, à quoi il faut ajouter les évêques et les religieux non gradés du monde ecclésiastique
En fait ils représentaient plus de la moitié des notaires, secrétaires de la chancellerie, des maîtres des comptes des conseillers du parlement. Par la suite ces pourcentages baissèrent, mais lentement. Ajoutons que les chanoines utilisés par les princes de l'Europe du nord étaient principalement ceux qui possédaient des diplômes universitaires
En Italie en revanche le personnel des chancelleries, des administrations et des tribunaux a été très tôt laïcisé, c'est sans faire appel à l'église que dès 1224, Frédéric II va fonder à Naples le studium de rhétorique et de droit, qui devait former les officiers dont il avait besoin pour gouverner le royaume de Sicile
Au XIV et XV siècles les chancelleries et les tribunaux des villes italiennes sont essentiellement peuplés de secrétaires et de juges laïcs, issus soit de Bologne, ou des autres universités juridiques de la péninsule, les Clercs étaient presque systématiquement écartés des charges politiques et administratives
Même à Saint Pierre de Rome, dans l'état pontifical, on ne peut guère distinguer service de l'église et service de l'état, 19% seulement des chanoines se virent confier des charges publiques, dont 1% à peine de charges strictement laïques !!
Ce qui pourrait laisser penser que beaucoup de ces ecclésiastiques diplômés pouvaient s'expatrier dans les différents royaumes du nord de l'Europe afin d'offrir leurs services aux différents appareils gouvernementaux, mais la le nain ne fait qu'une supposition ????
L'administration centrale du royaume de France, si nous laissons de côté le conseil (organisme politique), l'hôtel du roi ( organisme domestique), ainsi que le commandement des armées, n'employait guère vers 1350 que 250 personne en tout et pour tout.
C'est à dire qu'en détaillant, accordons une centaine de personnes au parlement, puis une soixantaine à la chancellerie, et le reste dans divers services financiers et monétaires, ce chiffre n'augmentera pratiquement pas avant la fin de la guerre de cent seize ans
Il est vrai que la plupart de ces officiers, mis à part les gens des finances, chargés des aides et du trésor, méritaient fort à l'époque la qualification " d'hommes de savoir "
La quasi totalité des conseillers du parlement et des maîtres de comptes étaient licenciés ou docteurs en droit. Beaucoup de notaires et de secrétaires l'étaient aussi, ou du moins étaient ils maîtres ès arts !!
Ces personnes possédaient tous une solide culture à la fois juridique et rhétorique. De Gervais du Bus, virulent auteur du Roman de Fauvel (voir article), qui évoluait dans la sphère gouvernementale du roi de fer, vers 1314, aux premiers humanistes du temps de Charles VI le Fou, nombreux furent ces gens de chancellerie qui jouèrent un rôle important dans le développement de la littérature et de la pensée politique française
PS: cet article est tiré du livre de Jacques Verger, historien médiéviste spécialisé dans l'étude des Universités du Moyen âge " les gens de savoir en Europe à la fin du Moyen âge "...le nain n'a presque rien ajouté M de V
Nous trouverons deux raisons à cet état de faits : premièrement les Laïcs lettrés y étaient encore fort peu nombreux, et en second lieu, parce qu'il était commode pour le pouvoir séculier de faire appel à des Clercs dont l'église assurait la rémunération !!!!. Beaucoup de serviteurs de l'état étaient donc des ecclésiastiques, chanoines, évêques, abbés ou moines. Mais soulignons que l'église et en particulier son premier représentant, le Pape, ne paraissait pas s'opposer à cette situation !!, bien qu'elle aille à l'encontre d'anciennes interdictions canoniques, contre la pratique par des Clercs de disciplines profanes
Il semble même que du XIII au XV siècles, nos Papes aient volontiers octroyés des bénéfices ecclésiastiques à des Clercs déjà engagés aux services de différents princes et recommandés par eux. Bien sur on peut s'interroger sur les causes de cette générosité pontificale ???. L'église y voyait elle un moyen de garder une certaine influence sur les appareils d'états, ou sur ceux en train de se constituer ???. Quoi qu'il en soit on peut admettre qu'à l'évidence, l'aide ainsi octroyée, pour ainsi dire gratuitement par l'église envers un état était généreuse
Les services rendus par ces prélats étaient de plusieurs genre, il pouvait s'agir de services de nature domestique et personnel, gardant une connotation religieuse, tel que: confesseurs, chapelains, familiers, précepteurs et secrétaires de maisons, comme Jehan Froissart, secrétaire de Philippa de Hainaut, reine d'Angleterre (voir article). Ou au contraire de services relevant clairement de la sphère publique et laïque, tel que: officiers de justice, ou de finances, voir même ambassadeurs etc !!!!
La France et Albion sont les deux états ou les Clercs ont le plus longtemps tenu une place importante dans l'appareil monarchique, surtout au niveau central. En fait cette tradition de Clercs au services d'un Prince ou d'un état ne disparaîtra totalement qu'à la révolution
En Angleterre le Chancelier était presque toujours un prélat, le plus souvent l'archevêque de Canterbury, mais les services centraux de la monarchie, chancellerie, banc du roi, tribunal suprême et échiquier étaient peuplés de Clercs au moins jusqu'à la toute fin du XIV siècle
En France à l'époque du roi de fer (1285-1314), une enquête sur les personnels qui composent un milieu social, et portant sur le personnel des organes centraux du gouvernement, à la fois dans son hôtel et ses services administratifs, a montré que 273 des 1884 officiers recensés, soit 15%, étaient chanoines, à quoi il faut ajouter les évêques et les religieux non gradés du monde ecclésiastique
En fait ils représentaient plus de la moitié des notaires, secrétaires de la chancellerie, des maîtres des comptes des conseillers du parlement. Par la suite ces pourcentages baissèrent, mais lentement. Ajoutons que les chanoines utilisés par les princes de l'Europe du nord étaient principalement ceux qui possédaient des diplômes universitaires
En Italie en revanche le personnel des chancelleries, des administrations et des tribunaux a été très tôt laïcisé, c'est sans faire appel à l'église que dès 1224, Frédéric II va fonder à Naples le studium de rhétorique et de droit, qui devait former les officiers dont il avait besoin pour gouverner le royaume de Sicile
Au XIV et XV siècles les chancelleries et les tribunaux des villes italiennes sont essentiellement peuplés de secrétaires et de juges laïcs, issus soit de Bologne, ou des autres universités juridiques de la péninsule, les Clercs étaient presque systématiquement écartés des charges politiques et administratives
Même à Saint Pierre de Rome, dans l'état pontifical, on ne peut guère distinguer service de l'église et service de l'état, 19% seulement des chanoines se virent confier des charges publiques, dont 1% à peine de charges strictement laïques !!
Ce qui pourrait laisser penser que beaucoup de ces ecclésiastiques diplômés pouvaient s'expatrier dans les différents royaumes du nord de l'Europe afin d'offrir leurs services aux différents appareils gouvernementaux, mais la le nain ne fait qu'une supposition ????
L'administration centrale du royaume de France, si nous laissons de côté le conseil (organisme politique), l'hôtel du roi ( organisme domestique), ainsi que le commandement des armées, n'employait guère vers 1350 que 250 personne en tout et pour tout.
C'est à dire qu'en détaillant, accordons une centaine de personnes au parlement, puis une soixantaine à la chancellerie, et le reste dans divers services financiers et monétaires, ce chiffre n'augmentera pratiquement pas avant la fin de la guerre de cent seize ans
Il est vrai que la plupart de ces officiers, mis à part les gens des finances, chargés des aides et du trésor, méritaient fort à l'époque la qualification " d'hommes de savoir "
La quasi totalité des conseillers du parlement et des maîtres de comptes étaient licenciés ou docteurs en droit. Beaucoup de notaires et de secrétaires l'étaient aussi, ou du moins étaient ils maîtres ès arts !!
Ces personnes possédaient tous une solide culture à la fois juridique et rhétorique. De Gervais du Bus, virulent auteur du Roman de Fauvel (voir article), qui évoluait dans la sphère gouvernementale du roi de fer, vers 1314, aux premiers humanistes du temps de Charles VI le Fou, nombreux furent ces gens de chancellerie qui jouèrent un rôle important dans le développement de la littérature et de la pensée politique française
PS: cet article est tiré du livre de Jacques Verger, historien médiéviste spécialisé dans l'étude des Universités du Moyen âge " les gens de savoir en Europe à la fin du Moyen âge "...le nain n'a presque rien ajouté M de V
lundi 27 janvier 2020
N°340) Le siège de Metz, ville république de l'Empire 1444-1445
On évalue les forces pour cette entreprise, à environ 30 000 hommes. Le monarque avait envoyé le 4 septembre 1444 un héraut sommer les gens d'Epinal d'avoir à reconnaître son autorité, la ville à cette époque relevait de l'évêque de Metz, les habitants vont accueillir sans aucune résistance l'injonction du roi, et quelques jours plus tard remettent les clefs de la ville à Pierre de Brezé
Le 10 du même mois, 10 000 français, alliés et écorcheurs, entrèrent en armes sur le territoire Messin, s'emparant à la chaude, de divers postes et maisons fortes que l'état de Metz entretenait sur ses terres. Le 22, un héraut parut aux portes de la cité et somma l'autorité de la ville d'envoyer des plénipotentiaires à Nancy, afin de recevoir les ordres et l'ultimatum de Charles VII.
Pas plaisant à entendre quand cela fait des décennies que l'on est autonome et que l'on gère sa cité pratiquement sans aucune ingérence, le message ne passe pas bien, c'est le moins que l'on puisse dire !!!
Il faut dire que Toul la Sainte, Verdun la Noble et Metz la Riche, formaient autant de petits états indépendants, avec en plus le titre de villes libres Impériales !!!. Metz la plus puissante des trois était fort jalouse de ses immunités et va seule opposer une sérieuse résistance aux troupes de Charles VII
La direction politique de cette cité, désignée sous le nom de République était confiée à un conseil dont les membres étaient pris dans les trois ordres, Noblesse, Clergé et Tiers état. Le Maître échevin élu par ses pairs y exerçait le pouvoir exécutif, assisté de membres de différents conseils collectifs, qui délibéraient
L'un de ces conseils dit: " les sept de la guerre ", était préposé à la défense et aux opérations militaires, aux premières rumeurs d'invasion, les sept, vont déployer une intense activité. La ville entretenait dans son enceinte et les Maisons fortes aux alentours, une garnison composée de Soudoyers, de Chevaliers à gages et de compagnons d'armes aguerris, la cité elle même était protégée par de fortes murailles
Ils vont augmenter leurs effectifs et se pourvoir en abondance de provisions de bouche et de munitions d'artillerie, ce qui fait que lorsque les troupes du roi arrivèrent ils étaient prêt à les recevoir !!
Le siège de Metz devait durer environ sept mois, car malgré la disproportion apparente des forces, les conditions de la guerre à cette époque, et la défense des places rendaient la situation de Metz inexpugnable
Les troupes d'écorcheurs se livrèrent contre la ville et le pays environnant à leurs exactions et débordements habituels !!. Mais les Messins ne furent pas en reste, et n'épargneront rien à leurs adversaires ni les représailles, ni même les actes de barbaries, les prisonniers français étaient le plus souvent sommairement noyés, seul un tout petit nombre fut conservé pour être mis à rançon. Il faut bien avouer que cela allait à l'encontre de toutes les lois de la guerre et de l'honneur de faire subir ce genre de traitement aux prisonniers !!
Les Messins, toutefois, se voyaient de jours en jours incommodés dans leur commerce, ainsi que dans leurs possessions vont finir par négocier et entrer dans une phase de pourparler. Ils vont députer des fondés de pouvoir auprès de Charles VII, le 28 février 1445, un traité fut signé, la ville devait payer 20 000 écus au roi pour frais de guerre, mais leur état conservait ses privilèges
De part et d'autre les prisonniers devaient être rendus sans rançon, mais sur les 700 prisonniers fait par la ville de Metz, seulement une petite soixantaine avait survécu !!!
PS: les infos proviennent de la BNF, sur de la documentation de l'école des Chartes M de V
dimanche 26 janvier 2020
La Bataille de la Birse, ou bataille de Saint Jacques 1444
Le 26 août 1444, sous les murs de Bâle, entre le village de Saint Jacques et Grundolingen, les Suisses exaltés par leurs succès de la veille, à Prattelen et Muttens, vinrent se heurter au gros de l'armée du Dauphin Louis, qui possédait force artillerie et des troupes bien supérieures en nombre aux confédérés Suisses, les Français les attendaient donc dans une position stratégique avantageuse !!
C'est Jean V de Bueil (lire article 306, Jean V de Bueil, le Fléau des Anglois), qui commandait les troupes du Dauphin ce jour. Jean avait été formé fort jeune au métier des armes par La Hire et Xaintrailles (lire article 136, La Hire et Xaintrailles Capitaines de Charles VII), le moins que l'on puisse dire c'est qu'il était à son affaire le Jean !! Les Suisses ayant passé la Birse, engagèrent le combat dans la plaine. Ces confédérés étaient armés de longue lances et combattaient à pied, et jamais dans leurs luttes précédentes sur le sol de France les soldats du Roi Charles VII n'avaient eut à affronter une aussi redoutable infanterie
Les Suisses inférieurs en nombre vont combattre avec une rare intrépidité, repoussés d'abord sur l'île de la Birse. Une partie des confédérés vont s'adosser contre la muraille d'un cimetière attenant à la maladrerie du couvent de Saint Jacques et défendirent chèrement leurs vies, pratiquement jusqu'au dernier. L'ensemble des troupes Suisses furent écrasés sous le nombre, les deux tiers restant morts sur le terrain
Le Dauphin Louis n'assista pas à cette chaude journée de Saint Jacques, ce qui semble normal pour l'époque considérée, car on n'expose pas au danger l'héritier du trône, dans un conflit hors de France !!
Le Dauphin alla ensuite s'installer à Ensisheim, ou il passera, en date du 28 octobre 1444, un Traité avantageux avec les Suisses et les Bâlois. Au terme de cet accord, non seulement la paix générale était faite entre la France et les Allemands, mais les Suisses contractèrent des lors, avec la monarchie Française, des liens d'alliance et d'amitié qui donnèrent lieu, de la part des Suisses envers la France, à des services durables
Louis restera marqué par la qualité manoeuvrière de l'infanterie Suisse, à tel point que plus tard, quand il fut Roi, il fera venir un fort contingent de ces lances Suisses, afin de servir d'instructeurs et de former l'infanterie Française (lire article 111 Louis XI et ses Suisses instructeurs de l'infanterie de France)
PS: BNF, documentation de l'école des Chartes M de V
C'est Jean V de Bueil (lire article 306, Jean V de Bueil, le Fléau des Anglois), qui commandait les troupes du Dauphin ce jour. Jean avait été formé fort jeune au métier des armes par La Hire et Xaintrailles (lire article 136, La Hire et Xaintrailles Capitaines de Charles VII), le moins que l'on puisse dire c'est qu'il était à son affaire le Jean !! Les Suisses ayant passé la Birse, engagèrent le combat dans la plaine. Ces confédérés étaient armés de longue lances et combattaient à pied, et jamais dans leurs luttes précédentes sur le sol de France les soldats du Roi Charles VII n'avaient eut à affronter une aussi redoutable infanterie
Les Suisses inférieurs en nombre vont combattre avec une rare intrépidité, repoussés d'abord sur l'île de la Birse. Une partie des confédérés vont s'adosser contre la muraille d'un cimetière attenant à la maladrerie du couvent de Saint Jacques et défendirent chèrement leurs vies, pratiquement jusqu'au dernier. L'ensemble des troupes Suisses furent écrasés sous le nombre, les deux tiers restant morts sur le terrain
Le Dauphin Louis n'assista pas à cette chaude journée de Saint Jacques, ce qui semble normal pour l'époque considérée, car on n'expose pas au danger l'héritier du trône, dans un conflit hors de France !!
Le Dauphin alla ensuite s'installer à Ensisheim, ou il passera, en date du 28 octobre 1444, un Traité avantageux avec les Suisses et les Bâlois. Au terme de cet accord, non seulement la paix générale était faite entre la France et les Allemands, mais les Suisses contractèrent des lors, avec la monarchie Française, des liens d'alliance et d'amitié qui donnèrent lieu, de la part des Suisses envers la France, à des services durables
Louis restera marqué par la qualité manoeuvrière de l'infanterie Suisse, à tel point que plus tard, quand il fut Roi, il fera venir un fort contingent de ces lances Suisses, afin de servir d'instructeurs et de former l'infanterie Française (lire article 111 Louis XI et ses Suisses instructeurs de l'infanterie de France)
PS: BNF, documentation de l'école des Chartes M de V
vendredi 24 janvier 2020
Charles VII, Marie d'Anjou, Yolande d'Aragon et Agnès Sorel
Charles VII en prenant de l'âge va se modifier , avec des progrès significatifs dans l'exercice de sa fonction de monarque. Ils furent à une période, si rapides et complets, qu'ils avaient été jusque-la lents et tardifs, et c'est le moins que l'on puisse dire !!!!. Mais comment expliquer cette magnifique et soudaine transformation ????
Ce changement dans son caractère, si subit, si radical, semble dénoter une influence extérieure. Bien sur nous remarquerons la présence d'Agnès Sorel et l'histoire prête à cette femme, par la séduction et des facultés supérieures cette transformation du roi Charles VII. Par contre des érudits et des moralistes austères ont opposé à cette hypothèse une fin de non recevoir préjudiciable, et se sont attachés à nier la réalité historique en la réfutant par moult arguments.
D'aucuns ont voulu que cette influence vienne de la Reine Marie d'Anjou, tandis que d'autres voulaient l'attribuer à la mère du roi, Yolande d'Aragon !??!. Essayons de remettre les choses à leur place mordious !!
En ce qui concerne Marie D'Anjou cette attribution ne subsiste pas devant une étude approfondie, des caractères et des facultés de cette modeste reine, Marie était l'exemple même des plus pures vertus domestiques, dévouée à son époux, la pieuse Marie n'aspira jamais à la direction morale du roi Charles VII. Dans sa naïve et chrétienne abnégation, les actes de sa vie nous la font voir, comme admirant son époux, ou subissant, pour le moins !!, sa volonté souveraine
Quand à sa mère, Yolande d'Aragon, si elle avait pris la tutelle morale de son fils, lorsque ce dernier était adolescent et qu'il naissait à la vie publique, son influence et ses conseils ne permettent pas de l'imputer personnellement dans le changement soudain du Monarque après la paix d'Arras. Car Yolande atteinte par l'âge du repos et de la retraite, semble avoir pris dès lors une part peu active aux affaires du royaume, et entretenait avec son fils des relations personnelles épisodiques
Cela s'applique également à ses conseillers, qui bien que lui inspirant d'heureuses ou de malheureuses suggestions, ne pouvaient changer ce monarque à ce point !!!. Force est donc de constater qu'il nous reste qu'une seule hypothèse tenant debout, et c'est celle se rapportant à Agnès Sorel !!
Charles VII en accordant à cette femme célèbre une faveur intime, absolue et incontestée, viola sans doute (pour cette époque), la sainteté du lien conjugal, car l'idéal qui dominait les moeurs au moyen âge, ce que nous nommons aujourd'hui "l'Amour" s'est transformé de siècle en siècle. Mais sous le règne de Charles VII le principe prépondérant dans les lois était la doctrine de l'église
L'amour y était signalé flétrissure, comme un des périls de la chair, comme un piège ou la vertu ne peut que succomber. L'église n'en permettait les plaisirs que dans les limites du mariage !!!
Agnès Sorel, dit on, naquit vers 1410 à Fromenteau en Touraine, mais le lieu de sa naissance, aussi bien que la date ne nous est certifié par aucun document authentique, contemporain et irrécusable. Elle était fille de Jean Soreau (ou Sorel), et de Catherine de Maignelais, son père était écuyer seigneur de Coudun
Jean était conseiller et serviteur de Charles Comte de Clermont en l'an 1425, mais selon les sources il était mort avant 1446. Sa mère Catherine était châtelaine de Verneuil en bourbonnais et mourut après 1459. Les Magnelais et les Sorel étaient deux familles de chevalerie ancienne bien connues en Picardie
D'après l'affirmation du Pape Pie II, témoin et acteur du traité d'Arras, Agnès passa à la cour de France en septembre-octobre 1435, elle accompagnait, dit il, Isabelle de Lorraine, lorsque cette princesse, épouse de René d'Anjou, se disposait à partir pour Naples. Il ajoute qu'Agnés resta dès lors parmi les femmes de la suite de Marie d'Anjou
Un contemporain Jacques du Clercq, s'exprime sur cette liaison en ces termes: Le Roy Charles, avant qu'il eut paix avec le Duc Philippe de Bourgoigne, menoit moult sainte vie, et disoit ses heures canoniaulx. Mais depuis la paix faite au dit Duc, encore qu'il continuast au service de Dieu, il s'accointa d'une jeune femme, laquelle fut depuis appelée la belle Agnès !!!
Charles VII eut d'Agnès quatre filles, dont la dernière ne survécu seulement que quelques mois à sa mère. Le Père Anselme qui suit ordinairement l'ordre de primogéniture énumère ainsi les trois autres enfants: Charlotte, Marie, et Jeanne
Charlotte naquit en 1434, et Marie naquit peu de jours après le mariage du Dauphin Louis et de Marguerite d'Ecosse célébré en 1436. Quand à Jeanne la troisième, elle fut mariée le 23 décembre 1461 à Antoine de Bueil, mineur d'ans, et fils aîné de l'amiral Jean de Bueil. M Delort affirme que Jeanne avait vu le jour au château de la Beauté sur Marne en 1445
D'après ces dates la liaison de Charles VII et d'Agnès Sorel (ou Sorelle), remonterait au moins à l'an 1434, et que si l'on transpose l'ordre de primogéniture du Père Anselme, on arrive fatalement à l'époque du Traité d'Arras, septembre-octobre 1435 !!!
Ces mêmes dates que l'on retrouve dans les écrits de Pie II et de Jacques du Clercq. Or donc cette période correspond d'une manière remarquablement troublante avec la phase historique à laquelle nous avons cru bon de donner le nom de métamorphose de Charles VII ????
Pour le nain cela ne fait pas un pli !!!...Agnès fut bien à l'origine de cette transformation du monarque mordious !!!.....mais je ne suis qu'un Nain, alors à vous de vous faire votre propre opinion ???
Nota: a sa mort Agnès Sorel légue à l'Abbaye de Jumièges 800 Saluts d'Or, monnaie frappée sous Charles VI et Charles VII. Le Salut valait 25 sous Tournois de l'époque. Ceci afin que tous les jours et à perpétuité les moines disent une messe basse pour le salut de son âme. Avec le convertisseur dont je dispose cela représente 160 000 euros quand même !
PS : la documentation de cet article provient comme d'habitude de la BNF et de l'école des Chartes... M de V
Ce changement dans son caractère, si subit, si radical, semble dénoter une influence extérieure. Bien sur nous remarquerons la présence d'Agnès Sorel et l'histoire prête à cette femme, par la séduction et des facultés supérieures cette transformation du roi Charles VII. Par contre des érudits et des moralistes austères ont opposé à cette hypothèse une fin de non recevoir préjudiciable, et se sont attachés à nier la réalité historique en la réfutant par moult arguments.
D'aucuns ont voulu que cette influence vienne de la Reine Marie d'Anjou, tandis que d'autres voulaient l'attribuer à la mère du roi, Yolande d'Aragon !??!. Essayons de remettre les choses à leur place mordious !!
En ce qui concerne Marie D'Anjou cette attribution ne subsiste pas devant une étude approfondie, des caractères et des facultés de cette modeste reine, Marie était l'exemple même des plus pures vertus domestiques, dévouée à son époux, la pieuse Marie n'aspira jamais à la direction morale du roi Charles VII. Dans sa naïve et chrétienne abnégation, les actes de sa vie nous la font voir, comme admirant son époux, ou subissant, pour le moins !!, sa volonté souveraine
Quand à sa mère, Yolande d'Aragon, si elle avait pris la tutelle morale de son fils, lorsque ce dernier était adolescent et qu'il naissait à la vie publique, son influence et ses conseils ne permettent pas de l'imputer personnellement dans le changement soudain du Monarque après la paix d'Arras. Car Yolande atteinte par l'âge du repos et de la retraite, semble avoir pris dès lors une part peu active aux affaires du royaume, et entretenait avec son fils des relations personnelles épisodiques
Cela s'applique également à ses conseillers, qui bien que lui inspirant d'heureuses ou de malheureuses suggestions, ne pouvaient changer ce monarque à ce point !!!. Force est donc de constater qu'il nous reste qu'une seule hypothèse tenant debout, et c'est celle se rapportant à Agnès Sorel !!
Charles VII en accordant à cette femme célèbre une faveur intime, absolue et incontestée, viola sans doute (pour cette époque), la sainteté du lien conjugal, car l'idéal qui dominait les moeurs au moyen âge, ce que nous nommons aujourd'hui "l'Amour" s'est transformé de siècle en siècle. Mais sous le règne de Charles VII le principe prépondérant dans les lois était la doctrine de l'église
L'amour y était signalé flétrissure, comme un des périls de la chair, comme un piège ou la vertu ne peut que succomber. L'église n'en permettait les plaisirs que dans les limites du mariage !!!
Agnès Sorel, dit on, naquit vers 1410 à Fromenteau en Touraine, mais le lieu de sa naissance, aussi bien que la date ne nous est certifié par aucun document authentique, contemporain et irrécusable. Elle était fille de Jean Soreau (ou Sorel), et de Catherine de Maignelais, son père était écuyer seigneur de Coudun
Jean était conseiller et serviteur de Charles Comte de Clermont en l'an 1425, mais selon les sources il était mort avant 1446. Sa mère Catherine était châtelaine de Verneuil en bourbonnais et mourut après 1459. Les Magnelais et les Sorel étaient deux familles de chevalerie ancienne bien connues en Picardie
D'après l'affirmation du Pape Pie II, témoin et acteur du traité d'Arras, Agnès passa à la cour de France en septembre-octobre 1435, elle accompagnait, dit il, Isabelle de Lorraine, lorsque cette princesse, épouse de René d'Anjou, se disposait à partir pour Naples. Il ajoute qu'Agnés resta dès lors parmi les femmes de la suite de Marie d'Anjou
Un contemporain Jacques du Clercq, s'exprime sur cette liaison en ces termes: Le Roy Charles, avant qu'il eut paix avec le Duc Philippe de Bourgoigne, menoit moult sainte vie, et disoit ses heures canoniaulx. Mais depuis la paix faite au dit Duc, encore qu'il continuast au service de Dieu, il s'accointa d'une jeune femme, laquelle fut depuis appelée la belle Agnès !!!
Charles VII eut d'Agnès quatre filles, dont la dernière ne survécu seulement que quelques mois à sa mère. Le Père Anselme qui suit ordinairement l'ordre de primogéniture énumère ainsi les trois autres enfants: Charlotte, Marie, et Jeanne
Charlotte naquit en 1434, et Marie naquit peu de jours après le mariage du Dauphin Louis et de Marguerite d'Ecosse célébré en 1436. Quand à Jeanne la troisième, elle fut mariée le 23 décembre 1461 à Antoine de Bueil, mineur d'ans, et fils aîné de l'amiral Jean de Bueil. M Delort affirme que Jeanne avait vu le jour au château de la Beauté sur Marne en 1445
D'après ces dates la liaison de Charles VII et d'Agnès Sorel (ou Sorelle), remonterait au moins à l'an 1434, et que si l'on transpose l'ordre de primogéniture du Père Anselme, on arrive fatalement à l'époque du Traité d'Arras, septembre-octobre 1435 !!!
Ces mêmes dates que l'on retrouve dans les écrits de Pie II et de Jacques du Clercq. Or donc cette période correspond d'une manière remarquablement troublante avec la phase historique à laquelle nous avons cru bon de donner le nom de métamorphose de Charles VII ????
Pour le nain cela ne fait pas un pli !!!...Agnès fut bien à l'origine de cette transformation du monarque mordious !!!.....mais je ne suis qu'un Nain, alors à vous de vous faire votre propre opinion ???
Nota: a sa mort Agnès Sorel légue à l'Abbaye de Jumièges 800 Saluts d'Or, monnaie frappée sous Charles VI et Charles VII. Le Salut valait 25 sous Tournois de l'époque. Ceci afin que tous les jours et à perpétuité les moines disent une messe basse pour le salut de son âme. Avec le convertisseur dont je dispose cela représente 160 000 euros quand même !
PS : la documentation de cet article provient comme d'habitude de la BNF et de l'école des Chartes... M de V
mardi 17 décembre 2019
Un seul trône pour deux cousins, Mathilde l'Emperesse et Etienne de Blois
Cinquante neuf ans se sont écoulés depuis la conquête d'Albion par les Normands, Henri I, fils de Guillaume le conquérant, avait succédé à son frère Guillaume le roux. Mais son fils unique, le prince Henri, avait péri dans un tragique naufrage en 1120.
Il ne restait à ce monarque qui régnait sans partage, que sa fille Mathilde, celle ci se trouvait être veuve de l'Empereur d'Allemagne Henri IV (et oui lui aussi se nommait Henri !!!). Or donc pour fixer la couronne d'Angleterre dans sa famille il lui fallait pouvoir léguer le trône à sa fille !!!. Plusieurs obstacles allaient entraver son chemin.
Premièrement sa fille Mathilde aimait l'Allemagne et ne désirait aucunement changer son rang élevé ainsi que son douaire dans l'Empire Germanique, pour une succession incertaine !!
D'un autre côté les Barons Anglais et Normands n'étaient pas disposés, eux non plus, à se soumettre au gouvernement d'une femme !!!...à cette époque un tel gouvernement était sans précédent en Albion comme en Normandie
Il faut dire que les grands du royaume avaient la tête près du Bonnet, qu'ils soient d'Angleterre ou de Normandie ils étaient souverains sur leurs domaines et ne s'en laissaient pas facilement compter !!!!
Cependant le monarque d'Albion ne voulait pas que s'éteigne avec lui la dynastie fondée par son père, il va donc imposer sa volonté souveraine. Mathilde va céder et les grands du royaume le durent aussi. Barons et Ecclésiastiques de haut rang furent convoqués en assemblée, et durent reconnaître " l'Imperesse " comme héritière du trône d'Angleterre.
Au nombre des grands seigneurs qui jurèrent de soutenir les droits de Mathilde, fille de leur roi, figurait Etienne Comte de Blois, et neveu de Henri I, il allait en son temps supplanter sa cousine sur le chemin du trône
Henri I, désirait également remarier sa fille afin qu'il puisse avoir une descendance assurée. Le monarque avait une grande amitié envers Foulques Comte d'Anjou, ce grand seigneur venait de laisser ses possessions à son fils aîné, afin d'accepter pour lui même, la brillante mais fragile couronne de Jérusalem
Henri s'empresse d'offrir la main de sa fille au nouveau Comte d'Anjou, Geoffroy surnommé " Plantagenêt ", pour le fait de l'habitude qu'avait ce dernier de porter une branche de genêt fleuri sur son chaperon, le monarque par moult caresses et honneurs l'attirera à sa cour et le fera même chevalier à Rouen, le mariage fut célébré dans cette cité en grande pompe en 1127
Ce ne fut pas du goût de tout le monde, loin s'en faut !!!, car cette union ayant été négociée en secret avait excité le mécontentement des Barons, ceux ci s'offusquaient que l'on donne la main de leur future souveraine sans les consulter
Le Roi va braver toutes ces plaintes, tout en s'applaudissant en secret d'avoir confondu, par ce mariage, les intérêts de sa famille et ceux des Plantagenêts. Mais comme toujours il y a un revers à la médaille, si Geoffroy était beau, aimable, vaillant, ce n'était tout de même qu'un jeune homme de 16 ans lorsqu'il épousa Mathilde !!!!
Mathilde avait cédé à regrets aux injonctions de son père. Perdre son titre d'Impératrice pour ne recevoir en échange que celui de Comtesse et être soumise à un adolescent était pour elle une situation humiliante
Geoffroy fit entendre rapidement à sa femme que sa lignée valait bien celle des Ducs de Normandie, et qu'il ne serait jamais l'humble serviteur de la fille de Henri I, fusse t'elle même devenue Reine. De violentes querelles éclatèrent bientôt entre les époux et Mathilde va se retirer à Londres auprès de son vieux monarque de père. Ils se rapprochèrent après un an de séparation et auront ensemble trois fils dont l'aîné devait commencer la dynastie des Plantagenêts sur le trône d'Albion
Mais voila !!!...rarement les souverains ont pu imposer leurs volontés à leur peuple après leur mort. Henri I croyait avoir assuré la couronne à sa fille et lui avoir préparé un règne paisible, il n'en fut rien !!. Car après son décès en 1135 le trône fut ravi à sa fille par un cousin qu'elle ne soupçonnait même pas !!!. Etienne Comte de Blois, fils d'une des soeurs de l'ancien monarque avait été l'un des premiers à lui rendre hommage comme future souveraine ah le fourbe !!!!
Etienne était populaire tant en Albin qu'en Normandie, c'était un homme habile et résolu, qui avait de plus l'avantage notable de se trouver sur le théâtre des événements !!!, tandis que la cousine Mathilde se trouvait sur le continent elle !!!
A peine la bonne cousine débarque t'elle en Angleterre pour recueillir son héritage, accompagné de quelques fidèles, que le cousin Etienne s'était fait couronner à Londres !!!!. La guerre civile éclata entre les partisans d'Etienne et de Mathilde, elle fut contrainte de repasser la mer. On dit que son mari, Geoffroy Plantagenêt vendit la paix pour une pension annuelle de cinq mille marcs ?????
PS: documentation BNF arrangée à a façon de votre copiste le Nain M de V
Il ne restait à ce monarque qui régnait sans partage, que sa fille Mathilde, celle ci se trouvait être veuve de l'Empereur d'Allemagne Henri IV (et oui lui aussi se nommait Henri !!!). Or donc pour fixer la couronne d'Angleterre dans sa famille il lui fallait pouvoir léguer le trône à sa fille !!!. Plusieurs obstacles allaient entraver son chemin.
Premièrement sa fille Mathilde aimait l'Allemagne et ne désirait aucunement changer son rang élevé ainsi que son douaire dans l'Empire Germanique, pour une succession incertaine !!
D'un autre côté les Barons Anglais et Normands n'étaient pas disposés, eux non plus, à se soumettre au gouvernement d'une femme !!!...à cette époque un tel gouvernement était sans précédent en Albion comme en Normandie
Il faut dire que les grands du royaume avaient la tête près du Bonnet, qu'ils soient d'Angleterre ou de Normandie ils étaient souverains sur leurs domaines et ne s'en laissaient pas facilement compter !!!!
Cependant le monarque d'Albion ne voulait pas que s'éteigne avec lui la dynastie fondée par son père, il va donc imposer sa volonté souveraine. Mathilde va céder et les grands du royaume le durent aussi. Barons et Ecclésiastiques de haut rang furent convoqués en assemblée, et durent reconnaître " l'Imperesse " comme héritière du trône d'Angleterre.
Au nombre des grands seigneurs qui jurèrent de soutenir les droits de Mathilde, fille de leur roi, figurait Etienne Comte de Blois, et neveu de Henri I, il allait en son temps supplanter sa cousine sur le chemin du trône
Henri I, désirait également remarier sa fille afin qu'il puisse avoir une descendance assurée. Le monarque avait une grande amitié envers Foulques Comte d'Anjou, ce grand seigneur venait de laisser ses possessions à son fils aîné, afin d'accepter pour lui même, la brillante mais fragile couronne de Jérusalem
Henri s'empresse d'offrir la main de sa fille au nouveau Comte d'Anjou, Geoffroy surnommé " Plantagenêt ", pour le fait de l'habitude qu'avait ce dernier de porter une branche de genêt fleuri sur son chaperon, le monarque par moult caresses et honneurs l'attirera à sa cour et le fera même chevalier à Rouen, le mariage fut célébré dans cette cité en grande pompe en 1127
Ce ne fut pas du goût de tout le monde, loin s'en faut !!!, car cette union ayant été négociée en secret avait excité le mécontentement des Barons, ceux ci s'offusquaient que l'on donne la main de leur future souveraine sans les consulter
Le Roi va braver toutes ces plaintes, tout en s'applaudissant en secret d'avoir confondu, par ce mariage, les intérêts de sa famille et ceux des Plantagenêts. Mais comme toujours il y a un revers à la médaille, si Geoffroy était beau, aimable, vaillant, ce n'était tout de même qu'un jeune homme de 16 ans lorsqu'il épousa Mathilde !!!!
Mathilde avait cédé à regrets aux injonctions de son père. Perdre son titre d'Impératrice pour ne recevoir en échange que celui de Comtesse et être soumise à un adolescent était pour elle une situation humiliante
Geoffroy fit entendre rapidement à sa femme que sa lignée valait bien celle des Ducs de Normandie, et qu'il ne serait jamais l'humble serviteur de la fille de Henri I, fusse t'elle même devenue Reine. De violentes querelles éclatèrent bientôt entre les époux et Mathilde va se retirer à Londres auprès de son vieux monarque de père. Ils se rapprochèrent après un an de séparation et auront ensemble trois fils dont l'aîné devait commencer la dynastie des Plantagenêts sur le trône d'Albion
Mais voila !!!...rarement les souverains ont pu imposer leurs volontés à leur peuple après leur mort. Henri I croyait avoir assuré la couronne à sa fille et lui avoir préparé un règne paisible, il n'en fut rien !!. Car après son décès en 1135 le trône fut ravi à sa fille par un cousin qu'elle ne soupçonnait même pas !!!. Etienne Comte de Blois, fils d'une des soeurs de l'ancien monarque avait été l'un des premiers à lui rendre hommage comme future souveraine ah le fourbe !!!!
Etienne était populaire tant en Albin qu'en Normandie, c'était un homme habile et résolu, qui avait de plus l'avantage notable de se trouver sur le théâtre des événements !!!, tandis que la cousine Mathilde se trouvait sur le continent elle !!!
A peine la bonne cousine débarque t'elle en Angleterre pour recueillir son héritage, accompagné de quelques fidèles, que le cousin Etienne s'était fait couronner à Londres !!!!. La guerre civile éclata entre les partisans d'Etienne et de Mathilde, elle fut contrainte de repasser la mer. On dit que son mari, Geoffroy Plantagenêt vendit la paix pour une pension annuelle de cinq mille marcs ?????
PS: documentation BNF arrangée à a façon de votre copiste le Nain M de V
vendredi 15 novembre 2019
Techniques et Traités militaires en Occident
En Occident nous trouvons dès le début du XIII siècle dans la littérature, les chansons, les poèmes et les Traités militaires, des informations efficaces, d'autres totalement erronées !!!, sur les engins de guerre et de siège qui existaient, ainsi que sur leur utilisation
Citons quelques auteurs et en premier lieu (a tout seigneur tout honneur), Végèce, dont Charles V le Sage, bien que n'étant pas un roi guerrier faisait grand cas, il possédait d'ailleurs dans sa vaste bibliothèque, plusieurs exemplaires de son " Epitoma rei militaris " (Traité de la chose militaire). Végèce ou Flavius Vegetius Renatus, est un écrivain militaire latin de la fin du IV siècle au début du V siècle après JC.
L'homme est un habitué de la cour impériale de Constantinople, il sera l'un des auteurs les plus lus du moyen âge. Si l'on voulait se lancer dans une comparaison, Végèce fut traduit en langue vernaculaire dès 1271, alors que César devra attendre 1473, cela fait tout de même deux siècles !!!
Notre auteur dit avoir compilé les oeuvres de ses prédécesseurs, mais en fait notre Flavius avait fait bien plus !!, car il décrit la vie militaire en des termes techniques voir argotiques de son temps, ce qui nous laisse à penser que c'était un habitué des campements militaires. Nous sommes même en droit de croire qu'il fut un important personnage dans le fonctionnement de l'état ayant sillonné pour l'Empire les contrées les plus reculées de celui ci ????
Son "De re militari", ( de la chose militaire), raccourci de " Epitoma rei militaris", est divisé en cinq parties. la première traite de la sélection et de l'entrainement des soldats, la seconde de l'organisation de la légion, dans la troisième il développe les tactiques d'une armée en campagne
Le quatrième volet traite de Poliorcétique, c'est à dire cette spécialité particulière qu'est l'attaque et la défense des places fortes, et pour finir son traité il nous parle de la marine et de la guerre navale !!
Il faut comprendre que ce travail de compilation des auteurs, qu'ils soient militaires ou historiens, tels que Végèce, Caton, Saluste etc....formera la référence avec un grand R, pour tout soldat de la période médiévale, il faut néanmoins noter que les illustrations pouvaient prêter à confusion !!
Si l'on prend en exemple celles faites par Christian Wechel à la fin du XV siècle, le moins que l'on puisse dire c'est qu'elles sont surprenantes !!, il nous montre des techniques de l'Antiquité, mais en dessinant des personnages en tenue Renaissance. Mais ne lui jetons pas la pierre car ils l'ont tous fait en fonction de l'époque ou l'auteur écrivait !!!. De ce fait nous faisons actuellement de nombreuses confusions entre les machines de l'Antiquité, du Moyen âge et même de la Renaissance
Nous trouverons ensuite un auteur, tel que, Aegidius Colonna, dit Gilles de Rome, il fut en son temps précepteur du roi de Fer, Philippe IV le Bel, il écrira vers 1285 son " De regimine principum libri ", cet ecclésiastique fut le premier à tenter de mettre de l'ordre, voir de classifier les différentes appellations des machines militaire ou non de son temps
Puis vint ensuite Théodore Paléologue II qui écrira un Traité nommé " les enseignements ", autour de l'année 1326, et qui fut écrit en Grec. on trouvera une traduction latine de ce texte à partir de 1330
On peu citer également encore un religieux avec le Traité du Bénédictin Honoré Bouet, qui écrit son " De bello de represaliis et de duello ", en 1360
Pour en arriver à la célèbre Christine de Pisan (1364-1430), qui vécut enfant à la cour de Charles V le Sage (voir article). Veuve avec trois enfants à la cour de Charles VI le Fol, à l'âge de 25 ans, elle fût l'une des premières femmes à vivre de ses écrits. Elle compose de nombreux ouvrages, mais pour notre sujet je ne citerais que son " Art de la Chevalerie "
Cet écrit est tellement édifiant qu'un grand seigneur comme Jean V de Bueil, surnommé le Fléau des Anglais, reprendra plusieurs passage du livre de Christine de Pisan dans son ouvrage le Jouvencel, ce qui est ma fois un bel hommage d'un homme d"épée envers les talents d'écrivain de Christine de Pisan
On trouve aussi dans la première moitié du XV siècle, Conrad Keyser, qui dans son " Bellifortis ", décrit de nombreuses machines et engins, mais mélangeant allègrement et comme à plaisir l'Antique et le Médiéval, l'on y perd facilement son latin
Pour finir ce survol de l'Occident en matière de technique militaire on trouve le " De machinis libri ", composé en 1449 par Toccola, ce livre illustré rassemble un grand nombre de machines de guerre du moyen âge, mais en y adjoignant les dernières inventions contemporaines :
-Tel que les Grues et les systèmes hydrauliques
-les trébuchets et les Couillards
-les bombardes et les artifices et autres pétards
-les ponts et les échelles mobiles, ainsi que les navires armés
PS: pour ce bref article ( le domaine étant si vaste), j'ai utilisé les écrits de Renaud Beffeyte, qui est actuellement l'un des rares experts mondiaux en ingénierie ancienne et médiévale M de V
Citons quelques auteurs et en premier lieu (a tout seigneur tout honneur), Végèce, dont Charles V le Sage, bien que n'étant pas un roi guerrier faisait grand cas, il possédait d'ailleurs dans sa vaste bibliothèque, plusieurs exemplaires de son " Epitoma rei militaris " (Traité de la chose militaire). Végèce ou Flavius Vegetius Renatus, est un écrivain militaire latin de la fin du IV siècle au début du V siècle après JC.
L'homme est un habitué de la cour impériale de Constantinople, il sera l'un des auteurs les plus lus du moyen âge. Si l'on voulait se lancer dans une comparaison, Végèce fut traduit en langue vernaculaire dès 1271, alors que César devra attendre 1473, cela fait tout de même deux siècles !!!
Notre auteur dit avoir compilé les oeuvres de ses prédécesseurs, mais en fait notre Flavius avait fait bien plus !!, car il décrit la vie militaire en des termes techniques voir argotiques de son temps, ce qui nous laisse à penser que c'était un habitué des campements militaires. Nous sommes même en droit de croire qu'il fut un important personnage dans le fonctionnement de l'état ayant sillonné pour l'Empire les contrées les plus reculées de celui ci ????
Son "De re militari", ( de la chose militaire), raccourci de " Epitoma rei militaris", est divisé en cinq parties. la première traite de la sélection et de l'entrainement des soldats, la seconde de l'organisation de la légion, dans la troisième il développe les tactiques d'une armée en campagne
Le quatrième volet traite de Poliorcétique, c'est à dire cette spécialité particulière qu'est l'attaque et la défense des places fortes, et pour finir son traité il nous parle de la marine et de la guerre navale !!
Il faut comprendre que ce travail de compilation des auteurs, qu'ils soient militaires ou historiens, tels que Végèce, Caton, Saluste etc....formera la référence avec un grand R, pour tout soldat de la période médiévale, il faut néanmoins noter que les illustrations pouvaient prêter à confusion !!
Si l'on prend en exemple celles faites par Christian Wechel à la fin du XV siècle, le moins que l'on puisse dire c'est qu'elles sont surprenantes !!, il nous montre des techniques de l'Antiquité, mais en dessinant des personnages en tenue Renaissance. Mais ne lui jetons pas la pierre car ils l'ont tous fait en fonction de l'époque ou l'auteur écrivait !!!. De ce fait nous faisons actuellement de nombreuses confusions entre les machines de l'Antiquité, du Moyen âge et même de la Renaissance
Nous trouverons ensuite un auteur, tel que, Aegidius Colonna, dit Gilles de Rome, il fut en son temps précepteur du roi de Fer, Philippe IV le Bel, il écrira vers 1285 son " De regimine principum libri ", cet ecclésiastique fut le premier à tenter de mettre de l'ordre, voir de classifier les différentes appellations des machines militaire ou non de son temps
Puis vint ensuite Théodore Paléologue II qui écrira un Traité nommé " les enseignements ", autour de l'année 1326, et qui fut écrit en Grec. on trouvera une traduction latine de ce texte à partir de 1330
On peu citer également encore un religieux avec le Traité du Bénédictin Honoré Bouet, qui écrit son " De bello de represaliis et de duello ", en 1360
Pour en arriver à la célèbre Christine de Pisan (1364-1430), qui vécut enfant à la cour de Charles V le Sage (voir article). Veuve avec trois enfants à la cour de Charles VI le Fol, à l'âge de 25 ans, elle fût l'une des premières femmes à vivre de ses écrits. Elle compose de nombreux ouvrages, mais pour notre sujet je ne citerais que son " Art de la Chevalerie "
Cet écrit est tellement édifiant qu'un grand seigneur comme Jean V de Bueil, surnommé le Fléau des Anglais, reprendra plusieurs passage du livre de Christine de Pisan dans son ouvrage le Jouvencel, ce qui est ma fois un bel hommage d'un homme d"épée envers les talents d'écrivain de Christine de Pisan
On trouve aussi dans la première moitié du XV siècle, Conrad Keyser, qui dans son " Bellifortis ", décrit de nombreuses machines et engins, mais mélangeant allègrement et comme à plaisir l'Antique et le Médiéval, l'on y perd facilement son latin
Pour finir ce survol de l'Occident en matière de technique militaire on trouve le " De machinis libri ", composé en 1449 par Toccola, ce livre illustré rassemble un grand nombre de machines de guerre du moyen âge, mais en y adjoignant les dernières inventions contemporaines :
-Tel que les Grues et les systèmes hydrauliques
-les trébuchets et les Couillards
-les bombardes et les artifices et autres pétards
-les ponts et les échelles mobiles, ainsi que les navires armés
PS: pour ce bref article ( le domaine étant si vaste), j'ai utilisé les écrits de Renaud Beffeyte, qui est actuellement l'un des rares experts mondiaux en ingénierie ancienne et médiévale M de V
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