le Gardien des Mémoires du Royaume sous la montagne, vous souhaite la Bienvenue dans son scriptorium
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jeudi 24 février 2022
Les Banalités Au Moyen Age
mercredi 23 février 2022
L'Insidieuse Corvée du Moyen âge
Comme l'asservissement était le résultat de l'usurpation violente des terres, la Corvée pour le Franc Tenancier, se trouve frappée d'iniquité dès son origine !
Pour un Serf dans sa vie de misère qui ne pouvait donner de l'argent, n'ayant déjà pas toujours du pain pour lui et sa famille, donnait en lieu et place son temps, son corps et son travail, la Corvée dans son principe devait être moins lourde que l'achat ou le Bail pour le Franc Tenancier !
Mais la Corvée répondra et satisfera à tous les travaux que put réclamer le châtelain souverain sur ses domaines. Or donc le manant, en plus de son travail sur son lopin de terre, fournissait charrois et charrettes, harnois, bêtes et conducteurs pour les besoins du château, curer les fossés, battre les douves du château afin de protéger le sommeil du seigneur pendant la saison du chant monotone des grenouilles !!!
Ne riez point les gens j'ai fait un article sur le Blog au sujet de ces grenouilles médiévales, mais encore à notre époque nous avons des vacanciers qui se plaignent du chant de ces charmantes bestioles la nuit !!!
Quand le besoin se faisait sentir ils oeuvraient aussi avec les ouvriers Maçons, couvreurs, tailleurs de pierres et charpentiers, donc ils étaient portefaix, si vous préférez manoeuvrier, pour le château, église ou Abbaye. Mais ils entretiennent aussi les chaussées du domaine, curaient les étangs, stabilisaient les berges des rivières et le bief du moulin
Si par malheur notre manant restait sourd à l'appel du cor qui le matin cornait l'appel à la Corvée il était passible d'une amende et le Seigneur du lieu, était en droit, en guise de punition, d'enlever portes, volets et fenêtres (si tant est qu'il y en eut), de leurs modestes masures !!!
Quelques uns lavaient le linge du château, d'autres plumaient les volailles prévues pour leurs agapes et s'ils avaient de la chance on leur abandonnait les plumes, les abats, têtes et col !, munificente faveur mordious !!! voila une générosité que le paysan ne risque pas d'oublier jusqu'à la fin de ses jours putentrailles !!!
Ajoutons qu'ils n'étaient pas les seuls, car il y eut même des villes qui se firent accorder, sous Charles V le Sage et sous Charles VI le Fou, son fils, des Corvées sur le dos de nos campagnards afin de travailler aux fossés, murailles, tours et portes de leur cité !!. On se pose la question ?, une fois que le malheureux paysan avait donné au seigneur, au clergé ou à la cité ses trois jours de corvées par semaine...que lui restait il ????
Ajoutons à ces trois jours par semaine, les 52 dimanches chômés, puis les nombreuses fêtes religieuses, si lucratives pour le clergé, mais chômées également par le paysan il lui restait fort peu de temps pour nourrir sa famille et travailler son champ !!!
Il faut ajouter à cela les temps de troubles et de guerres, dont trêves et traités allongeaient la durée comme escargot sur salade !!. C'était encore le paysan qui en subissait la plus grosse part, mais la encore quand ils se réfugiaient en château, abbaye ou cité on hésitait pas à les utiliser mordious !!
Bien sur manants, vilains et châtelains se réunissaient derrière la muraille contre l'ennemi commun et de leurs bras aidaient à la défense, risquant leurs vies sur les remparts afin de faire pleuvoir sur l'ennemi tout projectile utile !
Mais voila encore une fois cela va se retourner contre eux, car par une Ordonnance d'avril 1479, le Roy Louis XI, subissant la pression de ses Barons, va reconnaître comme droit de châtellenie le " Guet " ordinaire et annuel, autorisant les seigneurs à l'exiger même en temps de paix ....!!!
On considérait le paysan comme noix en pressoir. A ces seigneurs tout était bon même le crouton !!!. Et ce droit de Guet pourtant contraire aux habituelles Corvées fut une grande vexation pour les manants du plat pays, car pour être protégé il fallait payer de sa personne, et pour échapper à ce Guet, qui était devenu un devoir, il fallait payer 3 Sols..Bref le pécore se faisait plumer comme un vulgaire poulet !!!
PS: Même si le Parlement avait refusé l'enregistrement de cette Ordonnance de 1479, Charles VIII la renouvelle en 1489 et Louis XII fit de même en 1501 au début de la Renaissance ...M de V
vendredi 18 février 2022
Les Légistes du Droit Romain
Le code Justinien avait été si profondement oublié que l'on pourrait croire qu'il avait été retrouvé et dépoussiéré autour de l'an 1137. Il fut remis en lumière et des Légistes vont commencer à apparaître dans la seconde moitié du XII siècle, au nez et à la barbe de nos ecclésiastiques !!
Il faut savoir que seul le Clergé avait de l'instruction, sachant lire et traduire le Latin et les Clercs Laïcs qui faisaient sous leur férule des études profitaient peu de l'abondante manne qui engraissait le Clergé, ils souffraient au contraire de l'avarice et de l'orgueil de ces prélats
Ces Clercs vont s'armer du Droit Romain pour combattre les ecclésiastiques et les Nobles aux mains desquels appartenait le pouvoir et la juridiction. Rome vit rapidement le danger et le Pape Honorius interdit l'enseignement du Droit public à Paris en 1219, puis en 1254 le Pape Innocent IV va le prohiber dans tout le royaume de France. C'était facile pour eux puisque pratiquement tous les enseignants étaient des religieux !!. Autant ils avaient été utiles au début du Moyen âge en protégeant les savoirs pendant les grandes invasions, autant ensuite ils freinaient l'évolution en contrôlant ces savoirs !!!
mercredi 16 février 2022
N° 425) Le Poids de la Dîme Sur le manant du Moyen âge
lundi 14 février 2022
Sournois Innocent III avec les Albigeois !
vendredi 11 février 2022
Etre Aubain au Moyen âge
Hélas elle lui manquait souvent cette terre que les rutilants Fer-Vêtus, les Abbés Mitrés et les Evêques avaient accaparée et sur laquelle il avait juste le droit de travailler sans jamais la posséder
Certains Manants désertaient cette terre essayant d'améliorer leur condition, passant d'une Châtellenie, d'une Province, parfois même d'un Royaume dans un autre. Notre Vilain devenait " Aubain " sans conserver dans cette fuite l'espoir d'un sort meilleur. On connait les rigueurs du droit de l'Aubainage. Le Serf entrant dans le domaine d'un nouveau Maître se faisait tondre par celui qu'il quittait pour se faire plumer par celui ou il s'installait. Il avait " Bonne Aubaine " le nouveau Seigneur, mais pour notre Manant c'était juste éviter le mal pour rencontrer le pire !
Celui qu'il venait de fuir gardait tous ses biens et tout ce qu'il allait amasser sur son nouveau lopin appartenait (sauf s'il a un enfant) à son nouveau Maître. Notre paysan n'avait comme horizon possible que le bout de son champ !!!
Il était fort difficile au paysan de bouger de place tant les seigneuries émettaient de limites étroites, sans risque pour lui de devenir Aubain. Il suffisait seulement, selon l'expression de l'époque, d'aller hors Baptême, car il lui était interdit de passer d'une paroisse à une autre, sans cause légitime ou sans urgente nécessité !!!
L'aubainage était en réalité le servage dans toute sa rigueur. Il en allait de même pour les étrangers isolés et sans protection qui en étaient réduits à se faire Serfs !!, ils ne possédaient rien, ne léguaient rien, bref " moritur ut servus " mourir et servir !!!!
Si nous prenons par exemple le Juif au Moyen âge, c'est un Aubin, et selon le droit, le Roy lui succéde à cet Aubin quand il meure, mais pas seulement de ses biens, également ceux de ses enfants et descendants mêmes nés en France !!!. Il était toléré car étant le seul à pouvoir faire selon la religion de l'usure et du prêt à intérêts
jeudi 10 février 2022
L'autre Vision du Bourreau Médiéval
lundi 7 février 2022
Le Formariage
jeudi 3 février 2022
N° 420) la Main Morte ou le Main Mortable
samedi 22 janvier 2022
La Route du Pèlerin médiéval 3/3
Par élection volontaire il s'est déjà retranché des siens, le terme de "Peregrinus " le désignant, spécifie bien sa condition nouvelle, en latin classique, c'est à l'étranger qu'il s'applique ou à l'hôte en voyage et qui n'a pas le droit de cité !!. Le sens religieux de ce terme semble être devenu courant après la première croisade
Le costume du Pèlerin tel que l'iconographie médiévale le consacrera au fil de ses mille ans d'histoire, nous a conservé plusieurs exemplaires. On représente volontiers Saint Jacques ou son disciple Saint Roch, dans un long manteau en forme de pèlerine (le terme n'ayant pas d'autre origine),couvrant tout le corps jusqu'aux pieds, un capuchon protège la tête, ou le bonhomme porte un chapeau rond à larges bords, relevé devant et retenu par une jugulaire. Il a en main l'attribut traditionnel qu'est le bâton de marche nommé Bourdon, son soutien, servant éventuellement de moyen de défense !
Nota: L'investiture des deux objets que sont le Bourdon et l'Escharpe donne lieu à une cérémonie présidée par un Clerc qui va les consacrer par ces mots " au nom de notre Seigneur jésus Christ, reçoit cette escharpe et ce bourdon, attributs de ton pèlerinage, afin que tu parvienne sauf et amendé au parvis de Saint Jacques ( ou de tout autre lieu de pélerinage), que tu désire atteindre et qu'une fois ton cheminement accompli tu nous reviennes en santé !
Beaucoup de pèlerins appréhendaient à bon droit les périls du chemin solitaire, ils redoutaient l'attaque de brigands et de pillards de tous poils, qui hantent certains passages obligés, détroussant, frappant ou assassinant le pèlerin. Puis les animaux sauvages, croiser un Ours de mauvaise humeur n'est pas une partie de plaisir !, rencontrer des loups n'était guère mieux, on sait que le loup n'attaque pas l'homme en général, mais si notre pèlerin est blessé affaibli ou malade ????
Et puis faire une chute et se briser un membre en solitaire sur le chemin, c'était au moyen âge la mort assurée !!
Il en va tout autrement du cheminement à plusieurs, l'étape de la journée paraît moins longue, on s'entretient, on plaisante, on s'esclaffe et l'on chante en cadence, à la pause on partage quignon de pain et oignon sorti de la besace
Le pèlerin médiéval n'a rien du larmoyant chrétien confit en dévotions c'est un gaillard truculent qu'aucun juron ne rebutte Putentrailles !!, friand de grasses plaisanteries qui détendent et vous secoue la sous ventrière, toutes choses que l'on ne peut faire qu'à plusieurs mordious !
Toute étendue d'eau que ce soit étang ou ruisseau et prétexte au bain. Seuls les habitués des longues randonnées sur plusieurs jours savent le poids que représente cette saleté graisseuse qui poisse les mains, colle les vêtements à la peau, sans parler de l'odeur âcre des habits fripés et souillés. Notre pèlerin, s'il se lave, ne peut, lui, changer d'habits et dans sa tenue dégoûtante se sent chaque jours plus retranché de ce monde dans lequel il doit évoluer !
Il faut savoir que passé un certain degré de fatigue, la prière elle même devient balbutiement informe, au fil des Lieues il n'existe plus, pour le pèlerin que vide et harassement total sans pensée ni recours, l'étape du soir est vitale. Or donc coucher à la belle étoile, pour lui n'est pas idéal. Il va se créer au fil du temps des gîtes d'étapes, afin qu'ils puissent en sécurité se reposer et se soigner, avec des gens à demeure pour aider. Un endroit utile pour partager ses expériences et les infos de la route avec d'autres pèlerins rentrants chez eux. C'est aussi à ce moment de suprême faiblesse, que notre vagabond misérable, ne sachant plus pourquoi il marche, l'esprit tendu vers ce " Désert " parlera à Dieu. Ainsi se forge une spiritualité routière faite de dénuement et de résignation.
Nota: Pour la France, Saint Jacques est incontestablement vénéré tout au long de la période médiévale, mais les pèlerins allant en Galice n'étaient pas les plus nombreux, et on ne trouve pas trace de foules immenses dont on parle maintenant à satiété, selon Denise Péricard Méa, Docteur en histoire et spécialiste de Compostelle et de ses pèlerins. Ce n'est qu'au XVI siècle que Compostelle finit par s'imposer comme lieu unique de culte, marquant la victoire définitive du Majeur !!!
PS: selon Béatrice Leroy, Professeur d'histoire médiévale, les voyageurs ayant franchi les Pyrénées, pour prier, étudier la médecine, commercer, rencontrer des souverains comme ambassadeurs ou tout simplement pour voir du pays sont nombreux au Moyen âge. Mais les plus nombreux ne furent pas les pèlerins, loin s'en faut. Au XV siècle l'Espagne possédait déjà de véritables touristes ayant laissés par écrit le récit de leurs périples M de V