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samedi 14 avril 2018

Louis XI et son fils le Dauphin ha !!! la famille

Depuis que ce bon Louis XI avait épousé Charlotte de Savoie, il avait eu trois enfants, un fils mort au berceau, puis deux filles, Anne, la future Dame de Beaujeu et Jeanne plus connue pour ses vertus que pour sa beauté !!

L'aînée de ces Princesses, avait neuf ans, quand le ciel exauçant les prières du monarque Louis XI lui envoya un fils, ce Dauphin tant attendu, naquit en ce fort beau château d'Amboise le 30 juin 1470, le Cardinal de Bourbon, le baptisa sous le nom de Charles

La joie du monarque fut d'abord sans égale !!, il ne cessait de remercier les cieux de lui avoir accordé un héritier, cette faveur qui assurait sa descendance dans sa vieillesse de roi  !!

Mais voila ! comme dit le proverbe " chassez le naturel il revient au galop ", ce sentiment dura peu, Louis XI va revenir très vite à son naturel méfiant et soupçonneux à l'excès !! Il se souvenait d'avoir été un fort mauvais fils, suffisamment mauvais, pour redouter de devenir à son tour un père malheureux !!

Les souvenirs de vos actes passés un jour ou l'autre vous rattrapent !! Louis était quelqu'un de peureux et Philippes de Commynes qui le connu l'explique fort bien ( voir Article )









La vue de ce berceau après l'avoir réjouis et voir même sourire un instant lui devint pénible. Son oeil méfiant croyant pénétrer l'avenir, lui faisait voir dans cet enfant, un futur prince impatient de régner, turbulent et ingrat !!

Dominé par cette crainte d'un péril imaginaire, le Roi va mettre en réel danger la couronne de France, que devra plus tard porter cet enfant, redoutant que l'instruction et l'éducation ne transforme son fils en rebelle, il en fit un incapable !!!

Par cette peur et les ordres qu'il fit donner Amboise va se transformer peu à peu en une espèce de prison, la plus riante des résidences royale devint sinistre, la s'écoulera l'enfance du futur Charles VIII.

Amboise ou aurait du régner une cour brillante, n'est que maussade solitude, au lieu d'une société raffinée et polie, de rustiques et grossiers compagnons, le prince n'avait ni libres récréations, ni sérieuses études !!


Il n'avait comme distraction que la chasse et pour l'étude que de futiles lectures, il était isolé, surveillé avec un soin jaloux et il apprendra à redouter ses plus proches parents, dont il est d'ailleurs écarté, autant dire qu'il ne les verra pratiquement jamais !!!!








Cette timidité naturelle à l'enfance sera exacerbée chez le Dauphin, par une éducation tyrannique, pesant jusqu'à sur sa pensée. Son principal instituteur, si tant est que l'on puisse affubler ce triste sire de ce titre, sera Etienne de Vers, bien sur choisi avec soin par son monarque de père!!!

Le pire de l'histoire c'est que ce sinistre personnage d'une incompétence remarquable deviendra par la suite, son premier et son plus déplorable conseiller.

Mais comment pouvait il en être autrement, quelle autre comparaison aurait bien pu avoir ce dauphin, alors même que le roi choisissait, selon sa coutume habituelle, parmi le peuple pour tout le personnel d'Amboise !!









Au mois de mars 1481, le roi à la chasse aux environs de Chinon fit frappé d'une crise d'apoplexie, il reprit assez vite ses esprits et  put se confesser avec l'aide de son fidèle Commynes !!

Mais à quelques temps de la, lors des négociations entreprises pour le mariage du Dauphin avec Marguerite d'Autriche, fille de Maximilien, il fut frappé d'une seconde attaque du même mal !

Lui vint alors le soucis de sa succession, il songea enfin à aller à Amboise, voir ce fils qu'il ne voyait jamais ou si peu !!, l'entrevue fut plus solennelle que touchante;

Cette visite fort tardive ne pouvait porter que peu de fruits et louis XI, voyant son fils, reconnaissait mais trop tard la faute énorme qu'il avait commise !!!

Le roi s'en voulait ! lui si prudent, si sage, d'avoir compromis l'avenir de son pays au travers de son fils pour des appréhensions sans motifs !!

Il fallait y porter remède !! sa prise de conscience à la fin de sa vie lui fournissait un souci à ses ongles ronger !!!







Il se repentait bien tard de l'enfance qu'il avait fait vivre à cet être chétif, ignorant et timide, le dauphin était irrémédiablement ce qu'il en avait fait!!!

On eut beau mettre à la portée du jeune prince de bons livres, des écrits moins futiles, faire à grands frais  venir de Saint Denis les chroniques pour son édification !?!

Composer pour son usage personnel un " Rosier de Guerres ", rempli de sages conseils pour la paix, rien n'y fera !! Il était trop tard le mal était fait et louis XI qui avait travaillé toute sa vie à l'agrandissement du royaume de France, se rendait compte qu'il allait laisser les monuments de tout un règne, dans les mains d'un enfant à la tête légère et faible !!!!






PS: Un des plus grand monarque de notre temps qui par son sens politique avait agrandi le royaume presque jusqu'aux limites que nous connaissons actuellement, fait cette erreur de jugement envers sa progéniture mettant en péril pour les années à venir toute une nation !!! il y a de quoi méditer non ???? Mais je me dois de faire un ajout et parler de Anne de Beaujeu, qui fera les frais des erreurs de son père en matière d'éducation M de V












A la mort de son père, le Dauphin n'avait que treize ans, la majorité étant fixée à 14 ans, Charles aurait pu avoir une dispense, mais la faiblesse de son esprit écartait cette possibilité, il semblait pour longtemps incapable de régner.

Bien que Louis XI eut largement négligé ce fils, il avait pourvu à la garde du royaume en laissant une fille brillante et habile, la digne émule de son père !!!!!

Anne avait 23 ans, elle était l'aînée et l'honneur de la famille. Sans avoir la perfidie de son père, elle en avait toute la finesse, chez elle tous les défauts de ce dernier se trouvaient atténués par son sexe, devenant par la même des qualités !!

Si Louis était fourbe et dissimulé, sa fille n'était qu'adroite et discrète, si son père était prodigue en serments qu'il violait sans scrupules, en revanche sa fille savait promettre et donner avec discernement, Louis se faisait craindre, Anne s'attachait à se faire respecter.

Bref une femme destinée à régner et s'asseoir en majesté sur un Trône !!! et ce dernier ne pouvait tomber en de meilleures mains......seulement voila !!!...en France les femmes ne peuvent régner, toujours cette fameuse loi Salique qui les écartent du trône !!!....heureuse Albion qui connaîtra des femmes de pouvoir. Un enfant comme Charles VIII ne pouvait tomber en de meilleures mains que celles de sa soeur....si seulement il avait suivi plus souvent ses conseils

jeudi 12 avril 2018

Les Nouvelles Routes Maritimes XIV et XV Siècle

La route des indes ne fut pas découverte par des voyageurs vénitiens, mais dans cet immense mouvement de curiosité et de cupidité (il faut bien l'avouer), qui va pousser dans toutes les mers du globe les navigateurs de cette fin du XIV et de tout le XV siècle.

Ceux qui portent l'oriflamme de Saint Marc en tête de la mâture de leurs vaisseaux étaient les plus audacieux voir les plus cupides !!!!!

Car après les aventures de Marco Polo et de ses oncles (voir article), au XIII siècle, nous trouvons un Sanuda il Vecchio (1271-1343), explorateur, cartographe et juriste ou les frères Zéno qui vont explorer les mers septentrionales jusqu'au Labrador et au Groénland

En 1432 un Piétro Querini va pénétrer dans l'océan boréal, puis en ce début de XV siècle Nicola da Conti visite l'Indochine et la Chine, ce siècle sera grâce aux nouvelles routes trouvées un bouleversement des marchés de la vente et de l'approvisionnement commercial.









Si les navigateurs et les négociants vénitiens s'étaient montrés ardents et habiles à chercher de par les mers des voies nouvelles et des terres vierges, ils vont trouver rapidement dans les voyageurs Portugais des rivaux aussi expérimentés et habiles qu'eux.

Tout commence quand un certain Bartoloméo Diaz parvient à atteindre en 1487 l'extrême pointe du continent Africain et lui donne le nom qu'il porte toujours d'ailleurs le " Cap de Bonne Espérance "

Onze années plus tard, un autre Portugais du nom de Vasco de Gama, va suivre cet itinéraire, puis remontant le long de la côte orientale, va découvrir cette grande cité commerciale maritime du nom de Calcutta !!

Il jette donc l'ancre dans ce port d'une richesse stupéfiante pour eux, débordante d'activité et de toutes les denrées rares et précieuses !!








Nos portugais pénétraient par ce port au coeur de ces contrées, d'ou l'Europe recevait, épices, parfums, tissus et soieries, bijoux et pierres précieuses, oui !, mais par caravanes marchandes !!! Ils vont vite comprendre le bénéfice immédiat qu'ils peuvent tirer de leur découverte !! ils vont en charger leurs vaisseaux et en tirer d'immenses bénéfices à leur retour au pays !!

Ces marchandises tant convoitées, jusqu'à ce jour, transitaient des Indes jusqu'à Alexandrie, convoyées par des caravanes Arabes ou Tartares !!! Qui vivants de ce commerce se faisaient payer fort cher, et plus le nombre d'intermédiaires pour le transit de ce fret était grand, plus la hausse des prix était énorme.

On considère que le prix d'une marchandise arrivant d'Inde par caravane, transitant à Alexandrie puis repartant ensuite vers un pays d'Europe avait été multiplié par 30 ou 40 fois son prix de départ !!!

Les Portugais vont se borner à multiplier par 10 le prix de Calcutta, s'assurant ainsi une marge bénéficiaire considérable, mais restaient imbattable dans la concurrence commerciale. voila de quoi porter un furieux coup au commerce de la sérénissime république de Venise !!









La découverte de cette nouvelle route maritime permettant l'achat direct à la source du produit et aux lieux de production va ruiner une partie du commerce Vénitien, la sérénissime ira même jusqu'à envoyer une Ambassade pour se renseigner et trouver une solution à leur problème.

Après maintes arguties, échafaudages de  manoeuvres diverses et plus ou moins licites !!! sans compter les tractations avec ceux d'Alexandrie..il fallut bien se rendre à l'évidence qu'ils se faisaient dépasser par la concurrence

Les Portugais firent entendre aux Vénitiens (avec une certaine ironie je pense), qu'ils n'avaient qu'à désormais s'approvisionner chez eux , le camouflet était explicite, et la couleuvre difficile à avaler !!!

Mais Venise n'avait plus l'ardeur des époques ou elle partait à la conquête des mers, elle était tellement riche !! se vautrant dans des fêtes prodigieuses, déployant un faste et un luxe incomparable. Les citoyens avaient une vie facile et comblée qui les rendaient indifférents, ils vont continuer à puiser l'or aux anciennes sources, n'ayant ni l'énergie et le courage d'en chercher une autre !!!




PS: L'esprit public de Venise répugnait désormais aux aventures et la concurrence Portugaise fit bien vite place à l'indifférence et à la passivité, pour eux aussi longtemps que le Levant lui demeurerait ouvert, son négoce se maintiendrait !!! Cette apathie Vénitienne prompte à la résignation n'en demandait pas davantage...!! M de V

mercredi 11 avril 2018

Venise versus Gênes, la revanche !!!

L'entreprise de revanche que conçut et réalisa la république de Gênes, ne manquait ni de grandeur, ni de sens politique !! Elle voulait à tout prix abattre Venise, cette puissance qui depuis la chute et le démembrement de l'empire Grec avait la main mise sur les mers et les marchés d'Orient !!

Ils voulaient la frapper au coeur même de sa puissance, dans sa force économique c'est donc à son empire colonial qu'ils vont s'attaquer !! Pour y parvenir ils vont s'appuyer sur des alliances permettant d'attaquer les possessions vénitiennes par mer et sur terre!!

Ils vont pour ce faire s'allier aux représentants des empereurs Grecs détrônés, qui réclamaient à cors et à cris leurs trônes, car la croisade avait dans les dépouilles de Byzance façonné un ensemble de souverainetés de tous poils et dépourvues de tout sentiment national, totalement étrangères aux peuples qu'ils entendaient gouverner.

Ils vont trouver en Michel Paléologue l'interlocuteur et le partenaire idéal, ils connaissaient la violence de ses ambitions et sa volonté de rendre la vie à l'empire byzantin !! une convention fut signée en mars 1261, ou tous les droits que reconnaissaient l'ancienne Byzance à Venise, Michel Paléologue les reconnaissaient désormais à Gênes, en échange la république lui apportait la puissance de ses armées navales pour ses projets de reconquêtes !!!

Cette intrigue fut si habilement menée que les vénitiens n'en saurons rien, car à peine le traité signé, Paléologue va jeter ses troupes dans une attaque violente sur Constantinople










les latins ne résisterons pas et les Grecs vont l'accueillir comme un libérateur, il va monter sur le trône des Césars grâce à l'armée Gréco- Génoise, ils avaient choisis le moment ou la flotte vénitienne était occupée par une expédition sur les côtes de la mer noire .

Venise était frappée d'un coup terrible, car parvenue au sommet de la puissance grâce à l'écroulement de l'empire grec, ils n'avaient jamais pensés qu'il puisse resurgir de ses cendres .

Elle voyait Paléologue accorder aux génois de tels privilèges, qu'elle était désormais réduite à la portion congrue et dans un état d'infériorité déshonorante.

Gênes fondait des comptoirs à Smyrne, sur les côtes d'asie mineure à lesbos, elle reçu le monopole du commerce de la mer noire. A Constantinople tout ce que l'on ôtait à Venise était cédé à Gênes !!

Désormais Venise était animée d'une haine que plus rien ne pouvait apaiser !! Il lui fallait accepter la défaite, la rivalité commerciale était aigue, plus question réconciliation ni de semblant d'amitié, les épées avaient été tirées, le sang avait coulé, la guerre était ouverte;








Pour faire face à cette situation, la sérénissime va armer deux puissantes escadres destinées à protéger, l'une ses possessions du levant et l'autre ses compatriotes établis sur les bords de la mer noire. Au printemps 1263 une rencontre eut lieu entre la flotte Gréco - Gênoise et une escadre vénitienne, bien qu'en état d'infériorité numérique, Venise va infliger une sévère leçon aux Gênois ...!!!Désormais partout ou les deux pavillons vont se croiser il y aura combat, convois poursuivis et pillés, une guerre de course funeste au commerce était entamée!! Une autre rencontre eut lieu en juin 1266 près des côtes Siciliennes ou après une mêlée confuse tous les navires se trouvaient liés les uns aux autre par les grappins qu'ils se lançaient se trouvaient immobilisés. ce fut un massacre de Gênois et de ligures ou peu de matelots et de soldats purent s'enfuir!!








Mais ses batailles répétées fatiguaient les deux adversaires, sans amener ni issue, ni décision: si les vénitiens mettaient à mal des vaisseaux gênois, ces derniers allaient saccager des établissements vénitiens!!

Mais Paléologue va se rapprocher de la république de venise est signera un accord en 1268, dans lequel il est stipulé que si la sérénissime reconnaissait son gouvernement il restituait à Constantinople leurs anciens privilèges et respecterais leurs possessions !!

Bien sur Gênes va crier " trahison ", mais de puissantes interventions extérieures vont amener les deux républiques à signer une trêve de longue durée en 1270, Charles d'anjou, le Pape et surtout louis IX (saint louis) voulaient unir toutes les forces en vue d'une nouvelle croisade !!! Ce qui n'empêcha pas les corsaires des deux républiques de continuer leurs agressions mutuelles.

Il était évident que ce conflit éclaterait à nouveau, car leurs possessions subissaient des dommages identiques et le commerce des deux républiques était gravement atteint, la guerre était nécessaire, mais les trêves furent renouvelées en 1280, 1283 et 1286, les deux adversaires semblaient hésitants.








La guerre de course et de pillage se perpétuait néanmoins sur les côtes orientales, et les préparatifs en vue de l'engagement décisif se poursuivaient activement d'un côté comme de l'autre

Ils vont durer ces préparatifs une bonne partie de l'année 1294 et à la fin du mois de septembre les flottes mettaient à la voile, la rencontre des deux grandes dames allait avoir lieu !!!


Ils vont se retrouver sur les côtes Arméniennes à Laiazzo, le choc fut terrible, à la mesure peut on supposer de cette très longue attente d'en découdre. La bataille cette fois fut un désastre pour Venise, qui va perdre vingt cinq bâtiments, un nombre considérable de guerriers et marins !!

Leur général Mario Basagio sera tué lors du combat. Cette défaite à laquelle les vénitiens ne s'attendaient pas, ne va pas abattre leur courage, ils vont accepter ce revers sans se perdre en regrets et récriminations.

Tous les armateurs de Venise vont recevoir l'ordre en 1295 d'entreprendre la guerre de course, pendant qu'avec beaucoup de sérénité la république s'employait à grouper et armer une nouvelle flotte de guerre composée de soixante cinq galères !!! Une autre rencontre devait avoir lieu en 1298 qui eut les mêmes effets, la défaite de Venise !!!!


                                                       Une manche partout au XIII siècle !!!


PS: Les deux cités rivales étaient affaiblies pour longtemps, Ils vont accueillir la médiation du Pape Boniface VIII avec soulagement et en mai 1299 signeront la paix à Milan il s'agissait d'un traité de paix perpétuelle !!!! Quand on sait que leur conflit dura tout au long du XIV siècle, pour se terminer par la victoire définitive de Venise en 1381, le nain est mort de rire, mais il faut dire que nous ne faisons guère mieux actuellement, la langue de bois est toujours utilisée  M de




mardi 10 avril 2018

Venise versus Gênes, première manche !!!!

En étendant son empire commercial (voir article), profitant de sa force et de son prestige, pour se faire accorder partout les traités les plus avantageux, Venise, entravait l'expansion d'une autre grande république maritime, Gênes !!

Ceux ci, riches et orgueilleux maîtres d'une flotte importante, tant commerciale que guerrière, ne pouvait tolérer que la soeur rivale s'octroie le monopole du commerce Oriental et chaque accroissement de la puissance des Vénètes, marquait un recul des Gênois !!!, attisant de ce fait, vieilles rancunes et jalousies commerciales. La coupe était pleine d'amertume, se sentant de taille les Gênois décidèrent de la boire jusqu'à la lie !!! il fallait en découdre et monter au combat !!








Cet interminable conflit entre les deux cités allait commencer en 1255, pour se terminer en 1381, soit 126 ans de guerres, tout le XIV siècle sera émaillé de ces épisodes dramatiques de l'histoire de Venise.

Gênes va lui infliger de terribles coups et la reine de l'adriatique fut sur le point de perdre et de se faire arracher son empire. L'hostilité entre ces deux grandes dames était permanente, ne se fondant ni sur un antagonisme de race, ou des divergences religieuses, non !!, c'était une haine larvée et recuite de rivalités économiques.

Le premier choc de 1255, va révéler par sa soudaineté et sa brutalité, la violence de l'inimitié qui régnait entre les deux cités. Cette histoire commence donc en un lieu nommé Saint Jean d'Acre, c'est la que les masques vont tomber !!!!!









Les deux soeurs ennemies possédaient leurs quartiers et comptoirs particuliers à Saint jean d'Acre, elles se disputaient l'église et le Monastère de saint Saba, Dame Venise montrant à qui voulait le voir une lettre papale lui reconnaissant cette propriété, Dame de Gênes présentant un écrit du prieur des Hospitaliers lui attribuant le même domaine !!!

Puis on passa de discussions houleuses en bagarres et rixes, ou bourres pifs et coups de pieds de par le cul étaient un moindre mal !! Sur ces entres faits arriva au port un Capitaine de galère Gênoise, menant en remorque un vaisseau vénitien,autant dire que le fait divers ne pouvait passer inaperçu !!

Vérité ou mensonge, nul ne le saura jamais ???, ce marin annonce l'avoir acheté à un corsaire musulman ?? Les Vénitiens vont crier au scandale et soutiennent qu'il avait lui même pris leur vaisseau en chasse et s'en était emparé !!!

La donne n'est plus la même!! et le tout va dégénérer en bataille, les gênois vont se jeter à l'assaut de Saint Saba et se jeter tel des gerfauts sur les vaisseaux vénitiens ancrés au port !!! Ils sont plus nombreux nos Gênois, ils vont faire irruption dans le quartier vénitien, mettent le feu aux entrepôts se livrant à un pillage en règle. Voila comment débute ce conflit qui devait durer 126 ans !









La vengeance de Venise ne tarda pas, car le Doge de Venise avait envoyé des légats afin de réclamer des excuses et des réparations pour ce début d'hostilités à Acre.Mais les Gênois fort de leur victoire et sur de leur force ne voulurent accorder ni l'une ni l'autre !!!  Venise va envoyer une flotte considérable, sous le commandement de Tiepolo.

A son arrivée il force le passage en arrachant les chaines de l'entrée du port entre avec ses vaisseaux armés en guerre aborde et pille avec ses arbalétriers les navires Gênois, puis débarquent et brûlent le quartier des Gênois, dans l'élan ils mettent le siège devant le château de Mongioia et s'en emparent, la revanche de Venise était complète !








Gênes demande une trêve que Venise va accorder pour une durée de trois mois  en 1256. Dans le butin que rapporte Tiepolo de son raid sur le comptoir de Gênes à Saint jean d'Acre se trouvent les deux colonnes quadrangulaires que l'on voit toujours devant l'église Saint marc !!

Trophée de victoire rappelant à tout visiteur de la sérénissime l'offense subie et le châtiment que Venise a infligé en représaille

Il est bien évident que nos deux soeurs ennemies, ne s'étaient mises d'accord sur une trève, qu'avec le dessin de mieux s'armer afin d'en découdre de plus belle, la médiation que tentera le Pape Alexandre IV n'eut pour effet que de retarder l'échéance, on allait pas s'arrêter en si bon chemin, chacune des deux républiques ayant à coeur de s'assurer la possession totale de la Syrie !!









Alors presque d'un commun accord, les deux grandes dames, se retrouvèrent avec leurs flottes pour en découdre. C'est donc dans les eaux devant Saint jean d'Acre, le 24 juin de l'an de grâce 1258 que ce déroule cette bataille navale, le combat fut long, acharné et sanglant.

Il se termine une nouvelle fois par la défaite de Gênes, perdant 24 vaisseaux de guerre et un nombre considérable de soldats !! Les vénitiens s'installent en maîtres dans la ville, expulsent les ennemis au sol . Le pape réussit à imposer une nouvelle trêve, mais les clauses de celles ci ôtaient leurs châteaux forts aux Génois, la première manche de ce long conflit revenait à Dame Venise



PS:  je rassemble ma doc et je me met sur la suite la " Revanche " Promis le nain se met au boulot tout de suite ou maintenant M de V








lundi 9 avril 2018

N°140) Les Juifs d'Espagne au moyen âge

Il semble que rien ne soit interdit aux juifs d'Espagne ou même l'activité rurale leur est ouverte, dans les villages ils la pratiquent, contrairement aux idées reçues de bien des historiens spécialisés !!

En Castille, dans les banlieues urbaines, jardins, huertas, droits d'usage de l'eau leurs sont ouverts, voir même champs et troupeaux

Et si la chose est faisable une vigne, puisque cela est une obligation religieuse de leur croyance.

Ceci représentant plus un placement foncier plutôt qu'un de leurs domaines de prédilection, car les juifs excellent dans bien des spécialités, leurs compétences se situent plus dans le contexte artisanal.







Le travail du textile semble pour eux une sorte de spécialité, d'un bout à l'autre de la chaîne des métiers du textile. Ils sont tondeurs de draps, teinturiers, pareurs et tisserands, spécialisés dans la façon luxueuse, on le sait par les commandes de la cour royale de Navarre

Les couturiers dans les cités sont souvent juifs, faiseurs de pourpoints royal comme à Saragosse, tisserands de soies à Barcelonne, mais ils sont aussi pelletiers, tanneurs et savetiers travaillant le cuir .

Egalement orfèvres ou relieurs de livres dans toute la péninsule, mais aussi peintre tel un Abraham de Salinas à Saragosse qui au XIV siècle réalise des retables pour les églises de la ville, touchant ainsi tout les domaines de l'art et de l'artisanat, sans compter celui du spectacle en tant que menestrels itinérants








Ils sont jongleurs et amuseurs de cour, chanteurs et conteurs, ou bien plus encore, comme les Cresques de Majorque qui au XIV siècle sont cartographes, le roi Pierre IV ordonnera même que ses vaisseaux soient tous munis de cartes de navigation des ateliers Cresques. Il faut savoir que l'atlas Catalan offert à Charles V le sage, roi de France provient de chez Cresques !!!

On peu dire que le négoce repose sur eux, ils sont à tous les niveaux du commerce, du transit de marchandises et de l'artisanat, Samuel Amarillo de Tudela, en Navarre est responsable de l'approvisionnement en denrées de luxe, or, épices, cire et draps pour la cour de la couronne d'Aragon.

Joignons à cela que toute haute personnalité en Espagne a son médecin Juif, que ce soit en Castille, Aragon, Navarre et Léon, tous ces médecins devaient des journées de soins auprès des miséreux des cités, comme les médecins chrétiens !!

Dans les facultés de médecine, le jury pour les impétrants devait compter obligatoirement au moins un médecin juif à côté des chrétiens, Jost Orabuena est le médecin de Charles II roi de Navarre, Comte d'Evreux et prince de sang royal de France. Le médecin est fort souvent traducteur, négociateur, diplomate voir conseiller d'un souverain ou d'un prince .








Une occupation est traditionnellement reconnue aux juifs, en ce qui concerne le prêt d'argent, mais ils ne sont pas les seuls à le pratiquer, les chrétiens sont au moins aussi nombreux et sollicités qu'eux, tant par la noblesse que par la bourgeoisie.

Car c'est avant tout un moyen de négoce, une façon de placer de l'argent et d'en attendre les intérêts !! Ils s'engagent ainsi dans une opération commerciale, fournissant une somme d'argent afin de la faire fructifier.

Entre négociants de draps, de laines et de vin, cette manipulation financière était une opération courante et souple, pratique généralisée d'association et de partage des bénéfices.

Bien sur plus tard ce fut lors des purges, un des griefs qui fut reproché aux juifs, la chose était pratique cela permettait de ne pas avoir à les rembourser, car dans toute l'Europe cette solution fut employée et les purges furent nombreuses !!!!!!







PS: voila un point de vue sur la population juive d'Espagne, mais en France, en Angleterre ou en Allemagne et dans tous les autres pays d'Europe on retrouvait à peu de chose près la même organisation de la population juive...avec plus ou moins de bonheur M de













lundi 2 avril 2018

La République de Venise au Moyen âge

Aucune ville n'est au même niveau que Venise, elle est demeurée semblable à elle même à travers les siècles. Elle s'est étendue, enrichie, bigarrée des dépouilles de l'Orient !!

Dans son aspect essentiel, elle était au moyen âge, ce qu'elle est encore aujourd'hui. Sa situation géographique la mettait à l'abri des innovations qui l'eussent défigurée.

Elle fut toujours cette cité plus aquatique que terrestre, pour le trafic, les innombrables canaux qui la parcouraient en tous sens étaient les seules voies de communication. Dès que les " Vénètes ", vinrent s'établir sur cette lagune, l'eau remplaça la terre ferme, leur unique véhicule fut des embarcations de la barque à la trirème. On voyait déjà sur le grand canal, se dirigeant vers le Rialto, les lourdes Péotes, chargées de fruits et d'herbages.








Le Chroniqueur du XV siècle, Philippe de Commines, s'en émerveilla lorsqu'il la découvrit en 1494 et la vit telle qu'elle était déjà depuis plus de deux siècles, je le cite:

Ce fut grande merveille que de voir l'assise de cette cité et de voir tant de clochers et de monastères, avec si grand maisonnement et le tout sur l'eau avec ce peuple qui n'avoît d'autre façon d'aller qu'avec des barques, dont je crois qu'il s'en trouvait plus de trente mille.

Avec tant d'hommes et de femmes fort beaux et riches, tant d'édifices, d'ornements et de forts beaux jardins. Les maisons sont grandes et hautes, en bonnes pierres et toutes peintes, au dedans toutes fort bien meublées, elles ont pour le moins deux chambres, avec plafonds dorés, riches manteaux de cheminées, les chalits des lits décorés et des paravents peints, c'est la plus triomphante cité que j'ai jamais vue !!!







La population au XIII et XIV siècle ne dépassait pas les cent mille âmes. Le Palais Ducal, bâti au IX siècle, incendié au X siècle, reconstruit au début du XII siècle, puis une nouvelle fois incendié mais aussitôt relevé et agrandi.

Comme le dit Villehardouin, autre chroniqueur du XIII siècle, lors de son passage en 1202, il était moult beau et riche et plus tard du temps de Commines il possédait déjà cette logia sculptée, d'ou le Doge se montrait au peuple.

La basilique était la elle aussi, elle date en grande partie du XI siècle, avec ses coupoles de mosquées, sa façade chatoyante, avec ses mosaïques resplendissantes, faisant penser à une immense enluminure. De tout l'Orient, par dons, achats ou conquêtes, Venise avait tiré les joyaux dont elle composait sa parure !








Si les palais de marbre, étaient assez nombreux déjà, pour que Villehardouin en conservât à jamais une vision éclatante, il en était autrement des maisons populaires et même pour celles des artisans et des bourgeois, qui furent pendant très longtemps construites en bois.

Généralement basses, ne possédant au dessus du rez de chaussée, qu'un ou deux étages, elles avaient cet aspect hostile et fermé des demeures édifiées par des hommes qui craignent pour leurs vies et leurs biens.

Elles n'étaient percées que de rares fenêtres protégées par des barreaux de fer

Il faut attendre le XV siècle pour trouver Venise telle que Commines la découvre, avec l'emploi usuel de la pierre







Bien que parmi les cités du moyen âge Venise fut une des moins insalubres, les ruelles piétonnières étaient affreusement boueuses par mauvais temps et constamment souillées de détritus et d'immondices.

Ce n'est qu'au XIV siècle que l'on commença à daller les plus importantes, même la place Saint Marc ne devait être revêtue de pierre qu'à la fin de ce siècle, les porcs vagabondaient partout fouillant dans les détritus ! Ajoutons que l'on y circulait aussi à dos de cheval , mule ou âne, ce qui augmentait d'autant les déjections animales, au détriment du piéton qui marchait dans le bren et la pisse ! Pour jean Froissart Chroniqueur du XIV siècle, il décrète dans ses écrits que Venise ( ville ou il ne mis jamais les pieds ) est la ville la plus chère du monde pour les étrangers et que l'on y vit à bourse déliée!!









La politique de Venise, la république se sent assurée de sa force et ne cherche qu'à consolider sa puissance commerciale, par des accords fructueux avec les états étrangers. Que ce soit privilèges douaniers, facilités de débarquement, transit de marchandises ou installations portuaires réservées à ses seuls vaisseaux. Pour ce faire elle n'hésite pas à prêter le secours de ses armes aux princes dont elle attend les faveurs !!

Exemple, elle accorde en 1100 son aide au roi de Jérusalem, pour lui permettre de conquérir le littoral Syrien !! En échange elle se fait reconnaître la pleine propriété sur le tiers de Caïffa, la flotte va regagner le bassin de Saint Marc, chargée à ras bord de marchandises précieuses, mais pas uniquement !!!

N'oublions pas que ce sont avant tout des marchands, ils rentraient aussi avec une relique volée, bien précieux dérobé dans un monastère, le corps de Saint Nicolas !!!. Pour des chrétiens il faut avouer que leur fétichisme n'était pas moins grand que leur sens du commerce.






PS: selon les écrits du moyen âge, elle fait l'unanimité, comme étant la ville la plus belle est la plus plaisante, ou il est écrit que les marchandises et l'or y coulent comme fait l'eau des fontaines. Un poète anonyme, fin XIII ou début XIV siècle, nous montre Venise comme " la couronne du monde " ou Allemands, Italiens, Lombards, Français, Bourguignons, Anglais et Hongrois, mais aussi Tartares, Maures, Albanais et Turcs, viennent demander l'hospitalité, le tout formant un universel Caravansérail M de V

                       Une suite est en préparation : les soeurs ennemies Venise et Gênes !!

dimanche 1 avril 2018

Les Armoiries

Les armoiries selon Michel Pastoureau sont apparues dans plusieurs régions d'Europe occidentale vers le milieu du XII siècle. Cette apparition est d'abord liée à l'évolution de l'équipement militaire: les transformations du casque et du haubert ayant rendu les combattants méconnaissables à la bataille et aux tournois.

Ceux ci prennent peu à peu l'habitude de faire peindre sur la surface du bouclier des figures animales, végétales ou géométriques, aidant à se reconnaître au plus fort de la mêlée et l'on peut parler d'armoiries à partir du moment ou un chevalier fait usage des mêmes figures et couleurs en usage, pendant une longue période de sa vie.

Toutefois cette cause matérielle n'explique pas tout et l'apparition des armoiries se rattache plus profondément au nouvel ordre social qui touche la société occidentale à l'époque seigneuriale.

Comme les noms patronymiques ou comme les attributs vestimentaires, elle apporte des signes d'identité nouveaux à une société en pleine réorganisation, celle des seigneurs et des chevaliers

D'abord réservées à ces derniers, les armoiries deviennent progressivement héréditaires chez tous les hommes appartenant à un même lignage ou à un même groupe familial.  Puis dans le courant du XIII siècle leur emploi s'étend aux femmes, aux ecclésiastiques, aux habitants des villes,aux artisans et dans certaines régions à des paysans.








Enfin un peu plus tard, aux institutions et aux personnes morale: villes, corps de métiers, chapitres, communautés religieuses et guildes. L'église d'abord méfiante envers un système entièrement élaboré en dehors de son influence, elle qui pourtant est à la base de la création de la chevalerie, s'y introduit pleinement à partir du XIV siècle, il faut dire que l'héraldique depuis son origine est écrite en langue vernaculaire, pour décrire les armoiries !!!

Il convient donc de corriger une erreur fort répandue et qui ne repose sur aucune réalité historique, qui était de croire que les armoiries étaient limitée a la noblesse et aux chevaliers.A aucun moment et dans aucun pays le port des armoiries n'a été l'apanage d'une classe sociale, surtout si on insiste sur le fait que dans la période considérée peu de gens savaient lire !!!

Chaque individu, chaque famille, chaque groupe ou collectivité a toujours et partout été libre d'adopter les armoiries de son choix et d'en faire l'usage privé qui lui plaisait, à la seule condition de respecter les règles héraldiques et de ne pas usurper les armoiries d'autrui. Cependant on constate que si tout le monde peut faire usage des armoiries tout le monde ne le faisait pas. D'ou des déséquilibres entre les différentes classes et catégories sociales, sur les 60 à 70 000 armoiries Françaises connues du moyen âge les trois quarts sont des armoiries nobles.









A la fois signes d'identité, marque de possession et ornement décoratifs, les armoiries ont pris place du XII au XVIII siècle sur d'innombrables objets, monuments et documents à qui elles ont ce faisant apporté une sorte d'état civil.

Dès la fin du XII siècle, elles sont présentes dans les manuscrits enluminés, ou elles servent de déjà de marque de commande ou de possession et dans les miniatures d'attributs iconographiques. Au siècle suivant apparaissent les premières tranches et les premières reliures peintes aux armes de leurs possesseurs, mais ce ne sera que dans la seconde moitié du XV siècle que les reliures estampées et les ex-libris gravés feront leur véritable apparition.

Dès le milieu du XIII siècle l'héraldique possède ses propres livres, les " Armoriaux ". Ce sont des recueils plus ou moins vastes, recensant d'abord les armoiries de participants à un tournoi ou à une campagne militaire, puis celles de tous les membres d'un ordre ou d'un corps constitué.

C'est à partir des années 1300 ( XIV ), que l'on trouvera les armoiries de toute une région, d'un royaume entier, voire même de toute la chrétienté, le recensement se fait sous forme d'armoiries peintes, ou juste blasonnées dans la langue vernaculaire spécifique de l'héraldique ce qui sera le plus fréquent au XIV et XV siècle;








Pour la période médiévale et l'Europe prise dans son ensemble nous avons conservé environ trois cents cinquante armoriaux différents dont beaucoup se recoupent les uns les autres, soit en ajoutant des informations nouvelles ou en retranchant certaines.


Identifiant par le fait les possesseurs de ces blasons et corrigeant les identifications et les filiations, que les Hérauts modifient à leurs guise selon les renseignements, le temps et la place dont ils disposent.


Qu'ils soient volumineux ou simplement constitués de quelques feuillets, tous les armoriaux s'organisent autour de la notion héraldique de " Marche d'Armes ", certaines sont de la taille d'un royaume, d'autres de la taille d'un Comté, ou même à la taille d'une simple seigneurie. Ces limites peuvent changer au fil des décennies, au gré des circonstances en fonction des possessions, des revendications, d'un Prince ou d'un Duc, Comte ou n'importe quel grand seigneur, que ce soit d'une dynastie ou d'une famille. Il y aura donc tantôt des regroupements de Marches d'Armes, des divisions voir même des subdivisions.

Dans chaque Marche d'Armes, officie, un " Roi d'Armes ", aidé de plusieurs Hérauts si la marche est grande, ou un seul Héraut, aidé de " Poursuivants d'Armes ", si elle est petite, ces personnes au service d'u Seigneur remplissent des fonctions à la fois diplomatiques, protocolaires, héraldiques et nobiliaires







Ces rois et hérauts d'armes voyagent énormément, ils vont crier les tournois et pas d'armes, annoncer mariages, fêtes et cérémonies, mais aussi déclarer les guerres, servant souvent de messager de diplomate voir même d'Ambassadeur.

Au cours de leurs déplacements ils rencontrent d'autres hérauts, échangeant, ce faisant, des notes et des informations, documents et livres, leur permettant de recopier ou corriger, telle ou telle partie d'un Armorial, le temps d'un prêt.

Ils assistent aux tournois, campagnes militaires et guerres, aux sièges, aux cérémonies des traités de paix, aux sacres et couronnements bien sur !

Collectant de ce fait les armoiries des participants à ces différentes manifestations et de retour dans leur Marche d'origine ils mettent au propre les renseignements rassemblés, laissant au fil des folios de la place pour les informations qu'ils rapporteront ou qu'ils retireront d'un recueil lors d'un futur voyage dont ils n'ont pas encore connaissance.

PS: J'aime dans le film Chevalier le rôle de Héraut d'armes que l'on donne à Geoffroy Chaucer, même si c'est de la fiction !!! il avait au demeurant assez de verve pour occuper ce genre de fonction !!! M de V




samedi 24 mars 2018

Les Tavernes et Auberges Médiévales

Selon le livre d'or des métiers, l'histoire des Hostels, Auberges et Tavernes du moyen âge nous dresse un bien triste tableau de ces lieux qui nous font rêver !!! Ce document  ne fut édité qu'en 1851

Ce ne sont que "Bouges" enfumés ou l'on ne sert qu'une misérable piquette frelatée, telle que vin trempé d'eau, les mets qu'on y apprête sont tout aussi misérables, des légumes mal cuits, de la viande de porc ladre et de la vache maigre, voila l'ordinaire!! Jamais de plats choisis ni surtout jamais de volailles, car c'est un met " d'élite " ou de " roi " que l'on juge comme tel par sa cherté. Ce que l'on peut se faire servir de mieux dans ces endroits, ce sont poissons de rivières, cuisant dans les marmites de ces tavernes enfumées, empuantissant l'air de leurs vapeurs fétides !!






On y trouvait le plus souvent les gens des campagnes, qui las de se griser avec la mauvaise cervoise qu'ils brassaient eux même, s'en viennent le dimanche en taverne, boire et chanter à plein gosier et y manger les rouges boudins au serpolet, que l'on voyait pendre en longues guirlandes aux solives des tavernes.

Ils y côtoyaient, moines et prêtres, gens de passages et tous ceux qui faisaient profession de profiter ou de plumer les clients, l'aubergiste ou le tavernier n'étant pas des moindre !!!!

Parmi les hôtes les plus assidus des tavernes on trouvait truands et ribaudes, ainsi que des bandes criardes de menestriers et menestrelles, qui venaient s'y louer pour faire danser le chaland, après avoir chanté quelques vers ou couplets et récité quelque gai fabliau.

Au XIV siècle un Trouvère qui mettait en scène le roman de Bauduin de Seboure, dit franchement au chant XII, à ceux qui l'écoutent " et si j'ai vostre argent, aussi ne le plaignez point, car si tôt que je l'ai, c'est le tavernier qui l'aura ! " car trouvères et menestriers se vantent d'y aller et de dépenser tout ce qu'ils gagnent.

Autres engeances fréquentant ces lieux se trouvaient les charlatans de toutes sortes, Marchands d'onguents, Pardonneurs vendant des indulgences, Vendeurs de reliques, ces trafics furent toujours à l'honneur dans les tavernes et auberges de tous les pays.






S'il n'y eut qu'eux ce fut un moindre mal !, mais de pires figures y venaient, pour y dresser embûches aux clients. Tous les joueurs de Merelle et de Dés, sachant tous les tours et les mauvaises tricheries du métier!, se servant bien sur de dès pipés,.....mais l'hiver, jouer et boire étaient les seuls délices du coin du feu !!

Bien sur on pouvait se donner ces joies dans sa maison, mais de préférence on allait les chercher à la taverne, le credo de la ribaudaille c'est de mettre sa foi dans les joies de la taverne, plutôt que dans les béatitudes du ciel, buvant à pleins verres le vin d'Orléans et d'Auxerre, pour finir étalés sur la paille de la jonchée pas toujours fraîche qui couvre le sol de la taverne, ou longuement étendu sur les grands escabeaux de bois. Les ordonnances royales n'y changeaient rien, il y était pourtant spécifié que les taverniers ne devaient recevoir chez eux aucun joueur de dès et autres gens diffamés!








Mais on avait toujours mille moyens d'éluder l'ordonnance, aussi le plus souvent ne jouait on pas de l'argent, mais pour des oublies, des échaudés, des roinsolles et autres petites tourtes et friands à la viande chaude et juteuse, que de petits marchands venaient vendre dans les auberges, ou encore son cheval, ses armes et ce jusqu'aux aiguillettes fermant le haut de chausse!

En Cherchant bien et en commentant les divers articles des ordonnances portées sur les taverniers, on s'aperçoit que chez eux tout est infraction et désobéissance,

Ils ne devaient normalement donner à leurs vins que le nom de l'endroit ou il avait été poussé en cru, alors qu'ils servaient aux buveurs la piquette manipulée à bas droits dans leurs propres celliers.

Ils faisaient provende de tout, même d'un croûton et si tant est que la chose soit possible ils auraient réussi à tondre un oeuf !!







Plus mauvais, hargneux et récalcitrants étaient les clients écoliers, galoches, Compains, Coquillars et Goliars, pour ne citer que les noms dont ils s'affublaient eux mêmes. Personne dans les cités n'étaient plus assidus qu'eux en taverne, et personne qui ne fit plus grand tapage qu'eux pour de si maigre dépens!

Buvant et jouant jusqu'à perdre les aiguillettes de leurs chausses, il me semble entendre d'ici, le tapage que font ces drôles, leurs éclats et jurons, ou querelles et rixes commençaient avec les bancs que l'on brise et les brocs et chopes que l'on se jette à la tête.

Dans une catégorie supérieure, nous trouvons les voleurs et les assassins, qui étaient eux aussi des hôtes privilégiés des tavernes, souvent acoquiné avec l'aubergiste qui était lui aussi un hardi coquin, ne laissant jamais sortir de chez lui un voyageur sans l'avoir savamment rançonné et tondu !

Bienheureux le voyageur qui ne trouvait pas la mort dans ces endroits, de la main du tavernier ou sous le coup des assassins et voleurs auxquels il ouvrait son auberge. Les morts violentes dans les hostelleries et le détroussement des cadavres, furent choses si communes au XIV siècle, qu'une ordonnance de 1315 décida que l'hostellier qui retient chez lui les effets d'un étranger mort devait rendre le triple de ce qu'il avait retenu!!!







Il ne faut pas croire qu'il en était ainsi seulement dans les tavernes et auberges des grands chemins, et que celles des cités fussent en comparaison des lieux de sûreté, car c'étaient eux même de vrais coupe gorges, aussi bien en Paris

Les faux monnayeurs et faussaires de tout poil cachaient souvent leur frauduleuse industrie dans les tavernes, ne vous étonnez pas ! On sait qu'en plusieurs grandes villes dont Paris, les ouvriers travaillant aux gros ouvrages dans les hostels des monnaies étaient aussi débitants de vins.

A Orléans par exemple, les ouvriers qui travaillaient la monnaie étaient tous vignerons et nos cabaretiers ou taverniers ne mettaient pas plus de scrupules à fabriquer de la fausse monnaie qu'à trafiquer de mauvais vins !






Ce n'est qu'en l'an de grâce 1407, que fut rendue l'ordonnance enjoignant les aubergistes et autres taverniers de tenir un registre ou ils inscrivaient les noms des gens qu'ils logeaient, les longs voyages à petites journées avec étape à l'auberge était monnaie courante, ainsi que les pèlerinages, ne laissant  de ce fait jamais les auberges désertes;

Mais parlons de l'ambiance de ces endroits en temps de guerres, quand toutes ces hostelleries sur les chemins se remplissaient d'hommes d'armes de toutes sortes, archers, argoulets, francs taupins, routiers et écorcheurs de tout poils.

La présence de ces hôtes ne rendait l'endroit que plus dangereux, il n'étaient de bandes plus à craindre que ces troupes de guerre, ardents à la maraude et à la picorée !!

Il leur fallait toujours quelqu'un à dépouiller, que ce soit le bourgeois voyageur, le pèlerin ou l'aubergiste, et quand ceux ci manquaient ils allaient tondre le paysan, mais comme ils étaient rarement payés ou alors troupe licenciés d'une armée en fin de campagne, comment s'étonner qu'ils se payent sur le pays ????






PS: Par bonheur il venait parfois dans les hostelleries des personnages d'un commerce moins dangereux, soit qu'il préférassent l'hospitalité de ces gîtes publics, soit qu'ils n'aient  dans les environs ni parent ni ami pour les loger ??? et venaient en simples passants demander à l'aubergiste le vivre et le coucher. Le tableau est sombre! mais si en grande majorité ces lieux étaient mal famés, il devait bien se trouver quelques bonnes auberges ou gîter et trouver bonne compagnie et ce n'est pas Geoffroy Chaucer qui me contredira M de

mardi 20 mars 2018

La Hire et Xaintrailles, Capitaines de Charles VII

Inséparables !! telle est l'image que La Hire connu sous le nom d'Etienne de Vignoles et Jean dit Poton de Xaintrailles, véhiculent à la postérité jusque dans nos livres d'histoire les plus récents.

Ils sont présentés par les médiévistes, comme de rudes Capitaines de Compagnies Gasconnes, fidèles au Dauphin, puis au roi Charles VII, Ils seront compagnons de Jeanne d'Arc (voir article), au même titre que Dunois Bâtard d'Orléans, Jean V de Bueil, ou Gilles de Laval, Baron de Rais (voir article), Jean V de Bueil fut même sous les ordres de la Hire dans sa compagnie, il en parle avec admiration dans son " Jouvencel " et note que l'on voit nos deux compères agissant et opérant de concert.

La période la plus connue de la carrière de nos deux capitaines étant selon Boris Bove, l'épopée Johannique et plus particulièrement le siège d'Orléans ! Pourtant les historiens se sont peu intéressés à ces deux capitaines de routes. En effet si Jean V de bueil est plus étudié des médiévistes c'est grâce à son livre le Jouvencel, car nos deux rustiques compagnons Gascons, n'ont eux rien écrit.

La dernière publication sur La Hire date de 1968 et celle de Xaintrailles de 1902 !!, et je ne vous parle pas de l'histoire du brave La Hire, racontée par Armand de Salignac en 1863, ou notre capitaine tout bébé, abandonné sous un pont avec une épée, fut apporté sur le lit de mort du Connétable Du Guesclin moribond, qui reconnait l'enfant comme étant le fils d'un de ses compagnons d'armes "Vignoles " ( référence Gallica BNF)








Je me propose donc d'exposer le point de vue de Christophe Furon, en octobre 2016, pour retracer brièvement les carrières respectives de nos deux capitaines, comprendre le rôle du roi dans leur ascension et de se poser la question sur la réalité de leur compagnonnage.

Nés vers la fin du XIV siècle, issus tous deux de la petite noblesse Gasconne, La Hire et Poton apparaissent pour la première fois au service du Dauphin en 1418, parmi les capitaines se ralliant à lui, après sa fuite de paris vers Melun. Ce ralliement est logique vu l'appartenance à la mouvance Armagnaque des Vignoles et des Xaintrailles, liés par des relations vassaliques aux Albret et aux Comtes d'Armagnac, ils figurent d'ailleurs tous les deux dans l'armée de Bernard VII d'Armagnac, lors de sa campagne contre le Comte de Foix en 1415

A partir de 1418, les contemporains, comme le Héraut Berry, ou la chronique Martiniane, considèrent que leur rôle dans la lutte contre les Anglo Bourguignons fut essentiel !, ou il est dit: " qu'ils ont fait au royaume de France, plusieurs grands et louables services "

A cette époque nos deux compagnons n'étaient que de petits capitaines, mais si l'on considère leur affrontement contre le seigneur de Longueval en 1419, ou ils engagent à eux deux quarante Lances!....cela fait réfléchir, car si l'on considère qu'une lance se compose de dix à douze hommes en général, ce n'est pas peu, représentant donc une troupe, au pire de quatre cent hommes, au mieux de cinq cent, même s'il faut être prudent à propos des effectifs militaires fournis par les chroniqueurs de l'époque!!!!!









Les deux capitaines commandaient la même compagnie, si le fait était assez rare au XV siècle, il était néanmoins courant au siècle précédent. Dans les années 1420, ils opéraient à la frontières des territoires bourguignons, menant une guerre d'escarmouches et de coups de mains, tant pour Charles VII  que pour eux même.


Les effectifs dont ils disposaient étaient modestes, ils ne pouvaient donc prétendre jouer un rôle plus important que celui de routiers vivant sur le pays, mais leurs actions communes ou distinctes divisaient les forces adverses, se livrant à un harcèlement psychologique permanent. Ils étaient des spécialistes du combat sous forme de raids et maîtrisaient à fond l'art de l'utilisation du terrain

C'est cette guerre d'usure qui faisait la réputation des routiers et de nos deux compères en particulier!! Ils étaient: "permettez moi l'expression " comme deux furoncles plantés dans le fessier Bourguignon !!. Même Armand de Salignac dans son livre ne les qualifie pas d'autres termes que: " routiers, tard-venus, tondeurs, écorcheurs, ils étaient les dignes descendants des grandes compagnies du XIV siècle !!









C'est à la suite de la désastreuse bataille de Verneuil, lorsque au soir de ce 17 Août 1424, le roi se retrouve sans armée !, que nos deux capitaines vont par la force des choses acquérir une position importante au sein du commandement de l'armée royale.


Le roi est dans l'obligation de mettre en avant des personnages qui n'avaient joués jusqu'alors que des rôles secondaires, tel un Jean de Dunois, Bâtard d'Orléans.

Un fait révélateur, c'est que La Hire semble avoir connu un accroissement des effectifs de sa compagnie suite à la défaite de Verneuil, car les hommes dont le chef meurt, recherchent un capitaine capable de leur assurer subsistance et renommée: Un Antoine de Chabannes et un Jean V de Bueil, respectivement pages du Comte de Ventadour et du Vicomte de Narbonne, morts lors de cette bataille, vont entrer à son service à ce moment la !!

A partir de ce moment, même s'ils ont des carrières distinctes, nos deux capitaines agiront souvent conjointement, que ce soit pour des opérations militaires ou pour de simpes courses. Nous savons selon la Chronique de Monstrelet, que Jean V de Bueil fut au service de La Hire de 1424 à 1428, ce qui nous permet de croire qu'ils connaissait fort bien La Hire et Xaintrailles et de ce qu'il en dit dans son Jouvencel !!!








Au fil des siècles, mythe et histoire s'interpénètrent pour faire évoluer La Hire et Xaintrailles dans le grand roman national, et furent utilisés par les auteurs du XVI, XVII et XIX siècles comme héros du royaume ou de la nation !!

Mais cela ne doit pas nous faire oublier la réalité des choses, au delà de la prose et de l'enluminure de notre riche histoire, qu'ils étaient avant tout, des capitaines pour qui la guerre était un mode de vie et un moyen de subsitance !!!

N'oublions pas surtout qu'au delà de leurs gloires personnelles se cachent deux compagnies d'hommes d'armes sans lesquelles rien ne pu s'accomplir !!!

Mais avouons que Jean V de Bueil fut à bonne école pour parfaire ses connaissances guerrières avec de tel hommes de guerre, peut être doit il une part de son titre, mérité au demeurant, de Fléau des Anglais à ces deux hommes.

PS: Je laisse au Groupe le Jouvencel et la famille de Bueil dans l'histoire de France le soin de mettre le mot de la fin M de V



jeudi 15 mars 2018

N°135) Jéhan de Joinville ou la vie de Saint Louis

Pour les récits historiques, au XV siècle nous avons eut Philippe de Commines, au XIV Jéhan Froissart et au XIII siècle Jéhan de Joinville avec son récit de la vie de Saint Louis.

Ce Sénéchal de Champagne n'est pas un écrivain, il relate des faits et n'a aucun don particulier pour l'écriture, si ce n'est la précision de son récit et sa grande sincérité !.

La famille de Joinville était dans le XIII siècle l'une des plus distinguée de Champagne. Vers le milieu du siècle précédent, nous avons Etienne, surnommé Devaux.

C'est l'un des aïeux de notre auteur, qui devint très puissant, en épousant la Comtesse de Joigny qui lui apportait par mariage ce fief et plusieurs autres seigneuries et ce fut Etienne qui fit bâtir le château de Joinville.







L'oncle et le père du sire de Joinville s'étaient couverts de gloire, le premier sous Philippe Auguste, suivant pour ce faire, le Comte de Flandres à la conquête de Constantinople, et le second pendant la difficile période de la minorité de Saint Louis (Louis IX), en défendant la ville de Troyes, contre les efforts conjugués de pratiquement tous  les seigneurs de France !!!

Jean sire de Joinville, dont nous nous occupons, naquit selon Du Cange, vers l'an de grâce 1224, son enfance se passe au château de famille et quand l'âge fut venu d'entrer en apprentissage de chevalerie, il sera tout naturellement attaché, conformément aux usages de ce temps à la Maison du Comte Thibaut IV de Champagne.

Par le côté jovial de son humeur et l'aimable franchise de son caractère il va très vite se concilier la bienveillance du Comte. Il va perdre son père de bonne heure et épouser peu de temps après en 1239, à l'âge de seize ans, Alix de Granpré, ils étaient du même âge et Jean était très épris de sa femme Alix.

La faveur dont il jouissait près de Thibaut IV, et le fait que jeune marié il devait s'établir, lui fit obtenir la charge de Sénéchal de Champagne qu'avait occupée son père de son vivant. Il fut en outre plus tard nommé Grand Maître de la Maison des Comtes de Champagne.

Lorsqu'en 1245, la croisade fut publiée, il apparaît qu'il ne connaissait qu'à peine le roi de France, dont il devait par la suite acquérir l'amitié et la confiance. Louis IX était devenu l'objet de l'amour de ses peuples, les Français de toutes conditions, qu'ils fassent partis du royaume de France ou des autres domaines de la France actuelle, brûlaient de partager les dangers de cette croisade avec lui !!!








Joinville qui n'avait encore que vingt deux ans, ne fut pas le dernier à prendre la croix ! pour faire apprentissage de la guerre sous un tel monarque, mais il y avait une pierre d'achoppement !!!

En effet, la mère de Jean de Joinville, Béatrix,  vivait toujours, et jouissait donc en douaire de la majorité des terres de la famille; il fut donc obligé d'engager tous ses biens et ceux de son épouse, ceci afin de subvenir à la levée et à l'entretien d'une troupe de soldats !!

Il le dit lui même, à peine leur restait il douze cent livres de rentes! de plus ils avaient deux enfants en bas âge, mais il considérait faire plus pour eux en rendant son nom illustre, qu'en ménageant le patrimoine qu'il devait leur laisser.... (pour ma part c'est une question de point de vue et dépend de quel côté de la bourse sont placés les intéressés ???)

Avec cette libéralité imprévoyante qui caractérise la jeunesse, mais aussi la mentalité du croisé, il prend à sa solde dix chevaliers, dont trois sont Bannerets (ceux ci disposent de plus de soldats).

On peut estimer la troupe de gens d'armes de Joinville à environ 150 hommes, une petite armée !!! ....dépense bien supérieure à ses moyens, mais après avoir fait ripaille pour fêter l'événement et reçu bénédiction de la curie locale, il part avec sa troupe pour s'embarquer dans des Cogghes à Marseille.








Il rejoignit le roi dans l'île de Chypre, lieu de rendez vous pour le regroupement des croisés. A partir de ce moment Joinville se trouve dans une gêne financière à ses ongles ronger !!! il est désormais dans l'impossibilité de faire face aux dépenses pour l'entretien de ses troupes.

Nécessité faisant loi, il fait demande au roi Louis IX de prendre à sa charge l'entretien de sa troupe, pratique courante pour l'Ost en France !!!!, mais pas lors d'une croisade regroupant des guerriers de l'Europe entière.

Néanmoins ses propositions furent acceptées, il entre donc au service du roi, dont il gagnera bien vite les bonnes grâces, par son côté enjoué, sa franchise et son courage . Il va s'établir tout au long de cette croisade entre le monarque et Joinville une familiarité, voir même une amitié dont ce dernier n'abusera jamais !!

Dans son ouvrage, Jean, n'omet aucune circonstance de ses aventures personnelles, lors de cette croisade malheureuse, sa fidélité est sans bornes, après avoir partager la captivité de son maître en Egypte, il le suivra en Syrie, ou ses conseils contribueront à sauver les débris d'une armée découragée, mais il restera profondément marqué par cette campagne (pour mon analyse perso je pense qu'il a déjà cerné l'inutilité de ces croisades). De retour en France il devient le principal dépositaire de la confiance du roi et pendant la longue paix qui suivit cette croisade, Joinville se partage entre deux cours, celle de France en Paris et celle de Champagne.









Lorsqu'en 1268, à l'étonnement de tous le pays, le roi convoque les barons à Paris pour une nouvelle croisade, Jean de Joinville, quoique malade répondra à l'appel. Il n'est pas un vassal direct du roi de France, mais sa fidélité le pousse à s'y rendre.

Il exposera son point de vue et fera remarquer que ses vassaux ont beaucoup trop souffert lors de la première expédition et que sa première épouse étant morte il vient juste de se remarier, il ne partira pas pour cette nouvelle croisade, il semble même que le roi ne lui tienne pas rigueur de cette défection.

Mais ses regrets furent bien vifs, lorsqu'il apprit la mort de son prince près de Tunis !! Il conservera chèrement sa mémoire. Philippe le Hardi, successeur de Saint Louis lui témoignera la même confiance.

Ce roi avait la tutelle et la garde de Jeanne de Navarre et Comtesse de Champagne et l'allégeance de jean de Joinville allait directement à cette personne, en tant que Sénéchal de Champagne, quand cette dernière épousera Philippe IV le Bel, il continuera d'administrer la Champagne sous les ordres de Jeanne et bien qu'il n'ait aucun atome crochu avec le roi de fer son époux.

PS: il existe des éditions de son livre en français courant, la lecture en est agréable, mais vous pouvez aussi dans une approche plus perso le tenter en vieux Français M de V