le Gardien des Mémoires du Royaume sous la montagne, vous souhaite la Bienvenue dans son scriptorium
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jeudi 3 février 2022
N° 420) la Main Morte ou le Main Mortable
samedi 22 janvier 2022
La Route du Pèlerin médiéval 3/3
Par élection volontaire il s'est déjà retranché des siens, le terme de "Peregrinus " le désignant, spécifie bien sa condition nouvelle, en latin classique, c'est à l'étranger qu'il s'applique ou à l'hôte en voyage et qui n'a pas le droit de cité !!. Le sens religieux de ce terme semble être devenu courant après la première croisade
Le costume du Pèlerin tel que l'iconographie médiévale le consacrera au fil de ses mille ans d'histoire, nous a conservé plusieurs exemplaires. On représente volontiers Saint Jacques ou son disciple Saint Roch, dans un long manteau en forme de pèlerine (le terme n'ayant pas d'autre origine),couvrant tout le corps jusqu'aux pieds, un capuchon protège la tête, ou le bonhomme porte un chapeau rond à larges bords, relevé devant et retenu par une jugulaire. Il a en main l'attribut traditionnel qu'est le bâton de marche nommé Bourdon, son soutien, servant éventuellement de moyen de défense !
Nota: L'investiture des deux objets que sont le Bourdon et l'Escharpe donne lieu à une cérémonie présidée par un Clerc qui va les consacrer par ces mots " au nom de notre Seigneur jésus Christ, reçoit cette escharpe et ce bourdon, attributs de ton pèlerinage, afin que tu parvienne sauf et amendé au parvis de Saint Jacques ( ou de tout autre lieu de pélerinage), que tu désire atteindre et qu'une fois ton cheminement accompli tu nous reviennes en santé !
Beaucoup de pèlerins appréhendaient à bon droit les périls du chemin solitaire, ils redoutaient l'attaque de brigands et de pillards de tous poils, qui hantent certains passages obligés, détroussant, frappant ou assassinant le pèlerin. Puis les animaux sauvages, croiser un Ours de mauvaise humeur n'est pas une partie de plaisir !, rencontrer des loups n'était guère mieux, on sait que le loup n'attaque pas l'homme en général, mais si notre pèlerin est blessé affaibli ou malade ????
Et puis faire une chute et se briser un membre en solitaire sur le chemin, c'était au moyen âge la mort assurée !!
Il en va tout autrement du cheminement à plusieurs, l'étape de la journée paraît moins longue, on s'entretient, on plaisante, on s'esclaffe et l'on chante en cadence, à la pause on partage quignon de pain et oignon sorti de la besace
Le pèlerin médiéval n'a rien du larmoyant chrétien confit en dévotions c'est un gaillard truculent qu'aucun juron ne rebutte Putentrailles !!, friand de grasses plaisanteries qui détendent et vous secoue la sous ventrière, toutes choses que l'on ne peut faire qu'à plusieurs mordious !
Toute étendue d'eau que ce soit étang ou ruisseau et prétexte au bain. Seuls les habitués des longues randonnées sur plusieurs jours savent le poids que représente cette saleté graisseuse qui poisse les mains, colle les vêtements à la peau, sans parler de l'odeur âcre des habits fripés et souillés. Notre pèlerin, s'il se lave, ne peut, lui, changer d'habits et dans sa tenue dégoûtante se sent chaque jours plus retranché de ce monde dans lequel il doit évoluer !
Il faut savoir que passé un certain degré de fatigue, la prière elle même devient balbutiement informe, au fil des Lieues il n'existe plus, pour le pèlerin que vide et harassement total sans pensée ni recours, l'étape du soir est vitale. Or donc coucher à la belle étoile, pour lui n'est pas idéal. Il va se créer au fil du temps des gîtes d'étapes, afin qu'ils puissent en sécurité se reposer et se soigner, avec des gens à demeure pour aider. Un endroit utile pour partager ses expériences et les infos de la route avec d'autres pèlerins rentrants chez eux. C'est aussi à ce moment de suprême faiblesse, que notre vagabond misérable, ne sachant plus pourquoi il marche, l'esprit tendu vers ce " Désert " parlera à Dieu. Ainsi se forge une spiritualité routière faite de dénuement et de résignation.
Nota: Pour la France, Saint Jacques est incontestablement vénéré tout au long de la période médiévale, mais les pèlerins allant en Galice n'étaient pas les plus nombreux, et on ne trouve pas trace de foules immenses dont on parle maintenant à satiété, selon Denise Péricard Méa, Docteur en histoire et spécialiste de Compostelle et de ses pèlerins. Ce n'est qu'au XVI siècle que Compostelle finit par s'imposer comme lieu unique de culte, marquant la victoire définitive du Majeur !!!
PS: selon Béatrice Leroy, Professeur d'histoire médiévale, les voyageurs ayant franchi les Pyrénées, pour prier, étudier la médecine, commercer, rencontrer des souverains comme ambassadeurs ou tout simplement pour voir du pays sont nombreux au Moyen âge. Mais les plus nombreux ne furent pas les pèlerins, loin s'en faut. Au XV siècle l'Espagne possédait déjà de véritables touristes ayant laissés par écrit le récit de leurs périples M de V
vendredi 21 janvier 2022
Moyen âge le Voeu de Pèlerinage 2/3
Avant de cheminer il nous faut cependant mieux cerner ce pèlerin médiéval, le saisir dans l'effort quotidien de son engagement, depuis son voeu jusqu'au matin radieux du terme de son voyage !!
Il n'existe guère, faut il le préciser, de mesure commune entre la puérilité des serments irréfléchis d'une civilisation comme la nôtre et la décision héroïque par laquelle un Seigneur, un Bourgeois ou un Paysan du moyen âge se font les vagabonds de Dieu !
Il ne me semble pas, mais le nain peut se tromper, que la satisfaction d'intérêts purement matériels, comme la réussite d'une entreprise humaine par exemple, aient inspiré un grand nombre de voeux.
L'homme médiéval, je crois, n'attacha jamais à ses aises une importance extrême, la vie était rude au moyen âge et le Seigneur, le Bourgeois ou le Paysan ne l'étaient pas moins, mais ils avaient ce bon sens pratique de prendre sans rechigner ce que la vie leur offrait !
mercredi 19 janvier 2022
Le Pèlerin et les Reliques du Haut Moyen âge 1/3
Ce croyant de fait, à besoin de signes sensibles pour entretenir et accroître sa foi. L'originalité, si l'on ose dire, du Christianisme est de multiplier ces supports. Son levain historique sera le sang, les os, les dents, voir les cheveux des Martyrs.
Ces témoins de la foi sont l'objet, au moyen âge, d'une vénération dont les catacombes fournissent d'innombrables exemples, appuyés par des textes et des traditions, et l'on va en grand nombre prier à leurs tombeaux !
Aussi longtemps qu'à vécu l'Empire Romain, les souvenirs de l'évangélisation, les exemples de paix et de charité transmis par les premiers chrétiens demeurent vivaces. Après la rupture de l'unité romaine, chacun ressent en ce début de moyen âge une nostalgie attisée par les désastres et les invasions. Les chrétiens vont puiser leur réconfort dans l'apostolicité !
Le culte des reliques charnelles en est le trait le plus frappant, os, cheveux, dents ou sang. Mais également les objets, anneau, morceau de bois, pierre, vêtements tout ce qui touchait de près le martyr !!!
A tout prix, églises, monastères et cités cherchent à se procurer ces trésors pour en enrichir leurs lieux de culte. Certains audacieux n'hésiterons pas à les dérober pour embellir l'église d'une cité ou d'un monastère, mais aussi, il faut bien l'avouer, dans un but lucratif puisque cela faisait venir les pèlerins !
Ce genre de coup de main audacieux rapporté complaisamment dans certaines chroniques peuvent paraîtres cocasses à nôtre époque !, mais elles étaient pour le moins scandaleuses au Moyen âge et engendraient des contestations et des chicanes de clochers interminables
Je sais, que pour nous désormais, cela peut prêter a rire, le fait que dans cet élan de ferveur religieuse ils séparaient comme d'un jeu Légo les os d'un martyr de la foi chrétienne mordious !!!
Pour ce qui est des objets il nous faut raison garder !, car si l'on s'amuse à comptabiliser les morceaux de la vraie croix qui transitaient à cette époque, on aurait facilement pu construire dans sa totalité la flotte de navires de la Ligue Hanséatique mordious !!
Il faut comprendre que beaucoup de ces vendeurs d'indulgences ou de reliques étaient de tristes charlatans, capables de vous vendre un brin de paille ayant appartenu à la litière du berceau de Jésus !!!, voir même un poil de l'âne ou du boeuf qui se trouvait dans l'étable de Bethléem...de vrais mécréants c'est l'nain qui vous le dit
Que ce soit le citadin, le chapitre d'une église ou même un monastère, beaucoup se feront rouler dans la farine par excès de confiance ou une trop grande crédulité !!
L'esprit de pèlerinage n'a cessé de se développer tout au long du XI siècle jusqu'à aboutir à l'explosion, cet engouement que fut la croisade. L'étude du pèlerinage comme fait social, à la fois mentalité intime et comportement extérieur, collectifs ou individuels est des plus ardues !!!
Car les premiers pèlerins connus d'Occident ne sont guère que des noms !!. Leurs équipées aventureuses ( c'est le moins que l'on puisse dire ), s'embrument de légendes et nos braves copistes de l'époque, laissant voguer leurs imaginations ajouterons quelques épisodes aux aventures du cheminement de nos premiers pèlerins !
PS: j'ai puisé dans le livre de R Oursel, Docteur ès lettres et diplômé de l'école des Chartes en y mettant mon grain d'sel M de V
jeudi 6 janvier 2022
En Queue, Pipe ou Barreau, Evreux produira en vins, moult tonneaux 4/4
dimanche 2 janvier 2022
N°415) l'Enigme du Vert-Noir d'Evreux 3/4
Comment se présentait ce drap fabriqué et teinté par nos Artisans Ebroïciens ?. Ce drap était il effectivement bicolore vert et noir ?, ou grâce à un procédé secret de teinture, formait il un marbré de vert et de noir chatoyant et changeant au contact de la main, mystère et boules de gomme ??????
Nous ne trouvons nul trace d'un quelconque procédé de fabrication, ce qui peut paraître normal, car fort peu de gens savaient écrire à cette époque et les secrets de fabrications se transmettaient de bouches d'artisans à oreilles d'artisans !!!
Percer ce mystère est impossible mais du moins pouvons nous clarifier queques points de façon à voir ensemble ce que nous savons sur le sujet. Votre copiste le nain ayant écrit plus de 500 pages sur Charles II Roy de Navarre et Comte d'Evreux j'ai glané quelques infos en marge de l'histoire de ce Monarque
Nota: ne cherchez pas ce livre sur Charles II Roy de Navarre, je ne l'ai pas publié, mais je l'ai découpé en plus de 400 articles qui alimentent ce Blog depuis 4 ans !!!
Pour avoir capté l'intérêt de Charles II ce drap devait jouir d'une renommée suffisante et son commerce devait occuper une place considérable dans la vie économique de la cité Ebroïcienne ??
Tous les auteurs l'ont prêtendu ! et si à une certaine époque elle parue moins florissante ce fut pendant l'occupation Angloise du XV siècle, sans doute que les traces des opérations ont toutes alors disparues ?
Mais que les Baillis, Comtes et Rois se soient mêlés de ce marché bien spécifique de la production drapière d'Evreux semble être une preuve irréfutable de son effervescence !.
Son activité va faire progresser les Foulons qui s'installèrent aux abords de la porte Chartraine, puis le long de " la rue grande ", et firent du quartier du Faubourg Saint Léger un de leurs fiefs attitrés du Moyen âge !
Elle faisait vivre une population importante d'ouvriers laineurs, tisseurs, foulonniers, tondeurs et détailleurs de drap. Tous travaillaient pour le compte des " Maîtres Drapiers drapants ", ce que nous nommons des marchands en gros
Leurs laines, draps et demi draps s'étalèrent sur tous les marchés du Royaume et passèrent les frontières. mais elles connurent un succés particulier sur les foires Toulousaines et celles de Saint Denis aux portes de Paris. De bons clients montaient régulièrement du Sud de la France pour s'assurer d'une provision annuelle de ce produit
Tout le Moyen âge ne connut pas les conditions prospères de ce marché. Ce que l'on constate cependant, c'est que le XIII siècle et le début du XIV siècle fût glorieux grâce à la renommée du Vert-Noir d'Evreux !...du moins jusqu'au début de la guerre de cent ans !
Mais il n'y eut pas que les drapiers qui subirent les méfaits de cette longue période de conflits !
Ces pièces de draps étaient obligatoirement fixées à vingt aunes (soit environ 23 mètres) elles étoient ensuite marquées par le " Boujonneur ", un administratif de la cité qui marquait d'un sceau aux armes du Comte d'Evreux, nommé Boujon, toutes les pièces de tissus !....voila ce que votre copiste sait !!!
PS: à ma connaissance seules deux autres personnes on écrit sur Charles II Roy de Navarre et Comte d'Eveux. Ce sont André et Sylvie Plaisse de la Société Libre de l'Eure ...votre copiste de Nain fut à une époque membre de cette société, j'ai eu l'occasion de lire un des derniers exemplaires de leur livre remarquable sur Charles II, j'avais donc suivi leurs traces, fouillé les archives et écrit moi aussi sur ce personnage si particulier, un bouquin pour ma satisfaction personnelle M de V
Nota: cherchez pas l'exemplaire de A et S Plaisse hein !, je l'ai rendu à la Société Libre de l'Eure et doit être le seul exemplaire restant de leurs travaux !!!
Re nota: Wouais je sais que c'est mesquin de la part du Nain cette énigme du Vert-Noir d'Evreux !!...mais c'est pour faire fonctionner vos mérangeoises, pour cette année de peu que sera 2022 PTDR !
jeudi 30 décembre 2021
Evreux, La Confrérie de Charité 2/4
A la fin de la guerre de 100 ans la cité Ebroïcienne semblait reprendre un essor économique en ayant tiré profit des nombreuses périodes de trêve de ce fort long conflit. On retrouve ici cette faculté de se relever en dépit des déboires passés !
Ces malheurs causés par une alternance d'épidémies et de périodes de conflits avaient développé chez nos citadins le désir de venir en aide à leur prochain dans la détresse : l'idée du secours mutuel !
On trouve des monographies urbaines aux archives municipales traitant des Confréries. Ainsi naquit en novembre 1421 " la confrèrie de Charité " d'Evreux. C'est à l'instigation de quelques bourgeois dévots et avec l'accord du Vicaire général de l'évêché, Paul Capranica, que notre confrèrie allait siéger en l'église Saint Jacques de l'Hôtel Dieu
Son but : assister son prochain dans la mort, la maladie ou la misère. Non seulement elle s'attachait à rendre aux défunts un dernier hommage, mais venait souvent en aide aux deshérités par ses aumônes
Nota : Initiative fort louable quand on sait qu'à notre époque nous fuyons, sans souci, les gens sans le sou, ainsi que malades et personnes en fin de vie !!!
On inscrivit le mérite de cette fondation charitable dans la pierre du Tympan de l'église Saint Jacques ou la confrérie en grande procession fut immortalisée. Ses usages allaient se perpétuer de longs siècle pour s'éteindre progessivement à partir de la révolution jusqu'à nos jours
La Charité d'Evreux était composée de treize membres rappelant ainsi les apôtres et Jésus. Il s'agissait généralement de 13 Bourgeois, hommes de poids étoffés de la cité Ebroïcienne. L'Aîné devenait " l'Echevin " de la corporation, son second le " Prévôst ", les onze autres formant les " Frères Servants "
Cette hiérarchie était bien sur accompagnée de tout un décorum ou la tenue jouait un grand rôle lors des processions et des déplacements pour les cérémonies mortuaires. Un uniforme était donc nécessaire à nos frères de la charité pour exercer leur office !
Il y avait aussi une riche broderie marquant l'épaule gauche, tandis qu'ils tenaient en main droite une sorte de torche faite de cire jaune, modelée à l'image de la Vierge Marie
En tête de la procession se trouvait le " Crieur ", suivi de quatre " Frères Servants " portant une civière noire, puis derrière, l'Echevin, son Prévôst, et le reste des frères de la corporation
Le Crieur rythmait la marche en agitant alternativement deux " Tintenelles " (petites cloches au manche fondu à sa jupe), cette coutume venait de la grande épidémie de peste
Tous les frères assistaient le défunt tout au long de la cérémonie, l'aspergeait d'eau bénite, puis le déposait au fond d'une tombe qu'ils avaient eux même creusée
Si il s'agissait de " la séparation " d'un lépreux le rite devenait plus curieux !, car ils devaient offrir à un " Vivant " dans les affres de la maladie les soins convenant à un mort
Nota : attention lire l'article sur le sujet, cela ne voulait pas dire que le lépreux possédant des biens perdait le bénéfice de ceux ci !!..il est même loisible de croire que la confrérie l'aidait dans la gestion et la transmission de ses biens
Nos frères de la Charité assuraient ainsi le service des morts des huit Paroisses d'Evreux. Chaque 11 Novembre ils faisaient procession à Saint Martin au cimetière Saint Aquilin, c'est au retour de cette cérémonie qu'il était de coutume de désigner celui qui serait le prochain " Echevin " de la confrérie.
PS: en cette nouvelle année je pense qu'il est bon, mais aussi d'actualité de parler de charité M de V
Info Renaissance: c'est au début du XVI siècle que la confrèrie fut investie d'une nouvelle mission, afin de faire suite à une donation par testament, d'une personne pieuse et généreuse de la cité. La confrèrie devait porter pain, viande et vin aux prisonniers des géoles d'Evreux ! Ou il était stipulé comme suit " Messieurs, vous aurez mémoire et recordation, de Feue, Damoiselle Georgette Legras, laquelle en son vivant a délaissé à chaque prisonnier détenu es prisons de ceste ville d'Evreux, asçavoir à chacun, pinte de vin, et pour trois jours de viande et de pain, ce chaque vendredi des quatre temps de l'an et aux quatre festes solennelles c'est asçavoir à Pasques, Penthecouste,Toussainctz et Noël et nous prierons Dieu qu'il lui plaise de leur donner bonne et briesve délivrance "
mercredi 29 décembre 2021
Le Beffroi fierté de la ville d'Evreux 1/4
Citées dès 1386, l'ensemble, véritable symbole des pouvoirs publics veillait sur la cité Ebroïcienne. on ignore la date exacte de l'érection de la première tour de beffroi, mais ce que l'on sait par contre c'est qu'en 1396 l'édifice marquait des signes évidents d'épuisement !!!
Il fut décidé de retaper en premier lieu l'horloge, on fit donc " Dréchier l'estoc de l'auloge et la rechevillier " au vénérable bâtiment, ce qui coûta cinq Sols à la Salle aux Bourgeois !. Mais peu de villes à cette époque pouvaient s'enorgueillir de posséder cet outil merveilleux qu'était l'horloge au Moyen âge
Car ce ne fut que vers 1370, sur commandement de Charles V le Sage, que la première horloge dite " Publique " fut installée à Paris, par un Allemand du nom de Henri de Vic, or donc Evreux était dans le lot des Promoteurs, au sens littéraire du terme, d'ou la fierté non dissimulée de nos bourgeois Ebroïciens mordious !
Un Maître Horloger étranger (Il était de Mantes....PTDR !), s'occupa de la fabrication de la nouvelle Horloge, la ville tira les pierres de la Tour des carrières voisines et le bois fut levé de la forêt de Gravigny !
Les décorations visible de notre horloge sortiront de l'atelier de Jehan Caillot, Maître Dinandier sur la place d'Evreux, ce chef d'oeuvre fût parchevé par un Orfèvre de la cité du nom de Thibault Aurillot
Putentrailles !!! à noble tour neuve et Horloge perfectionnée il falloit à la cité digne Carrillon !!!. Dès 1406 un " bon oeuvrier dit " le Beau des Is " entreprît de couler un Bronze superbement pensu, d'un mètre et demi au diamètre et d'une hauteur de 1 mètre vingt. L'ensemble pesait au bas mot 1 Tonne et 400 kilogs, c'était point de la cloche de débutant foutre diable !!!
Cette cloche serait la fierté de nos Bourgeois il fallait donc un ajout spécial à cette création !!!
Les Bourgeois opulents de la cité vinrent jeter dans le four du fondeur de cette grosse cloche, chacun, un de leurs joyanx les plus chers !!!, avec l'espoir sans doute d'entendre plus tard s'égrener à leurs oreilles les accents de leur générosité ???
Est ce cette particularité qui donna à " La Louyse ", tant de longévité ???....constatons simplement le fait qu'elle est toujours en place, cette merveille du travail amoureux de l'artisan Médiéval, au moment ou j'écris cet article notre Louyse éternelle
En l'an de grâce 1410, Charles VI le Fou, autorisa le levée sur les Aides ( Taxes ), la somme de trois cents Livres, ceci afin d'aider aux dépenses de la ville entreprises pour la tour, l'horloge et la cloche
Dans cet édifice magnifique, nuits et jours, la garde veillait sur la tranquilité de la cité, du château, du bourg et des faubourgs. En cas de besoin le poste de garde alertait la milice urbaine toujours prête à se porter aux remparts au son du Tocsin de la Louyse !
Avec en prompt renfort les hommes de la troupe du Bailli Royal de la cité Ebroïcienne, comme dans la capitale il y avait le Guet Bourgeois et la garnison royale !
De ce beffroi venait également les signaux d'ouverture et fermeture des différents marchés de la ville, poumon si important de cette grande cité Drapière et Viticole !....Oui j'ai bien dit viticole !!! à l'époque Evreux exportait son vin dans toute l'Europe !!
PS: voir article sur ce que l'on mangeait , buvait ou vendait dans la capitale de l'Eure...ceci sera mon dernier article de l'année 2021, M de V
dimanche 31 octobre 2021
Cet Artiste, l'Armurier Médiéval !
Au XIV siècle déjà le métier d'armurier se confondait avec celui de Fourbisseur. Fin XV siècle on lit dans les statuts des "Armuriers Fourbisseurs" d'Angers (1488), " quiconque voudra être Armurier, Brigandinier, ou Fourbisseur Garnisseur d'épées et de Harnois, faire le pourra "
Un artisan pouvait parfaitement être rompu à l'exercice de ces divers métiers. Bien souvent une pièce d'armurerie pouvait être exécutée en association ou en collaboration avec plusieurs artisans et ensuite soumise à la maîtrise de la corporation qui y apposait son poinçon, ce qui ma foi était aisé, car comme dans bien d'autres métiers ils habitaient tous la même rue !!
Les fabricants de " Haubergerie ", de cottes de mailles, sont à leur tour organisés en métier dès le XII siècle, sous le vocable de " Haubergiers de haute Clouure ", ces spécialistes étaient particulièrement recherchés. En Allemagne ils étaient connus sous le nom de " Sarwürscher "
Ils n'étaient pas seulement des artisans mais aussi de vrais Artistes rompus à toutes les finesses et difficultés de la fabrication. Selon son importance ou sa réputation un atelier pouvait employer de 4 à 12 personnes afin de satisfaire aux commandes !
Le commerce et la contrebande des armes vont suivant les événements et les circonstances de la guerre voire une extension importante. nous savons que Jacques Coeur (voir article), exerça vers 1450, au moyen de ses navires et galères un important trafic (surtout avec l'Orient), d'Armes, de Harnois, d'épées, de haches et d'arbalètes. il avait même à sa solde un Armurier Allemand, Nicolas Herman, qui fabriquait armes et harnois pour lui !
Il faut savoir qu'au XV siècle les armes et armures provenant d'Allemagne ou d'Italie étaient fort prisées, mais tout le monde ne pouvait s'offrir le luxe de s'équiper chez nos voisins car le coût en était très élevé !!!
L'acier est un produit du fer obtenu par la combinaison d'une certaine quantité de carbone qui va augmenter son poids, sa dureté, sa résistance et employé au moyen âge pour la confection des armes offensives ou défensives
Selon le degré de chaleur, augmentée ou adoucie, l'acier prend une teinte allant du jaunâtre, au brun, puis au pourpre pour arriver au bleu foncé.
Toutes ces nuances étaient adroitement mises à contribution par les mains habiles du batteur ou du fourbisseur, pour obtenir des décorations d'un effet dès plus artistique !
PS: Or donc Fourbisseur, batteur, plattner, haubergiers, factor armorum tous Armuriers mordious M de V