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samedi 7 septembre 2024

N°480) Le Pavement de la Rue Médiévale

Or donc dans l'avant dernier article nous parlions de la pollution au Moyen âge, il en découle que celle ci se concentrait surtout dans les Bourgs et les Cités. Le pavement des rues est une des solutions aux multiples nuisances de la vie dans les cités ! 

Protéger une chaussée " de terre et de gravois " l'empierrer ou mieux encore la recouvrir d'un revêtement solide afin de la rendre " moins périlleuse aux passans " et faciliter le passage des animaux de bât, des charrois et véhicules hippomobiles de toute dimension

Les témoignages de la fin du M-A ( XV-S ) montrent qu'il reste beaucoup à faire pour rendre le pavé luisant de propreté. Quand la rue de Nesle à Paris a été dégagée de ses ordures en janvier 1448, le voiturier Guillaume Caillet évacue l'équivalent de trente trois tombereaux de déchets !!!

Il s'agit de combattre les nuisances qui se sont généralisées avec l'extension et le peuplement des Bourgs et cités. La pose et l'entretien des pavés a d'abord relevé des particuliers et des autorités seigneuriales Laïques et Ecclésiastiques. L'essentiel des travaux intra-muros a été réalisé aux coûts et dépens des riverains soumis individuellement et collectivement à cette obligation !!










Beaucoup de villes ont obtenu à la fin du M-A, des Roys, des Princes, Ducs et Seigneurs, en même temps que les libertés administratives, le droit de mettre en place une fiscalité nouvelle pour subvenir aux charges qu'elles devaient assumer : comme la défense, les salaires des administrateurs locaux, les receptions et les fêtes, l'entretien des remparts, des bâtiments utilitaires, des égouts et des pavés

Le Pavage devient un chapitre de dépense, ou de " mises " dans les budgets municipaux. C'est ainsi que sont aménagés les grands axes indispensables à la vie économique. Mais le pavé reste encore un luxe fin XII et XIII siècles et il est difficile de distinguer entre le simple empierrement et les véritables pavés, entre la pose de dalles neuves et la réutilisation des anciennes !

Le siècle de Saint Louis, puis le début de la Guerre de Cent Ans (1337) occupent une place de choix dans le développement des institutions municipales, dans le transfert sur les finances urbaines du poids des travaux de défense, d'entretien des bâtiments d'utilité publique et des chaussées ( Saint Flour, Périgeux, Millau, Calais), Charles V favorisera la levée de subsides pour la protection des cités face à l'Anglois !










L
e pavé trouve désormais sa place dans les préocupations de Ediles qui commencent même à lever des taxes spéciales pour son entretien ou exiges une participation efficace des citadins. On le constate précocement en Italie ( Florence, Pérouse ) dans les principales villes du midi provençal et rhodanien, dans les Sud Ouest Aquitain et Languedocien, en Flandre, dans le Brabant et en Artois ( Aire sur la Lys dès 1187 ) à Bruxelles dès 1265, à Gand dès 1280, à Lièges vers 1285, à Calais, Ypres, Saint Omer ou l'essentiel de l'oeuvre de revêtement serait même achevé dès la fin du XIII siècle 

Des allusions à la pose d'assises sur le sol sont relevées à Senlis dès 1173-1179, à Poitiers en 1251 à propos de l'ouverture d'une carrière relevant du chapitre de Saint Hilaire la grande, puis à Troyes en 1270, à Reims en 1284, mais beaucoup plus rarement dans les régions Bretagne, Auvergne, Jura, ainsi que les Alpes et les Pyrénées

Tout semble s'accélerer au XV siècle et le pavé n'est plus un luxe ou une exception. La nécessité administrative, commerciale et militaire pousse les Souverains français, les Princes Fieffés, les seigneurs Ecclésiastiques et les Conseils Urbains à s'en préoccuper. Même si le pavé n'a pas la même importance budgétaire que les " grosses oeuvres " des remparts !










Les informations sur les revêtements vicinaux se multiplient dans les actes ( Reims dès 1356), tant et si bien que les pavés constituent parfois un chapitre entier dans les comptes des receveurs ( Nantes, Rennes, Tours ).

Nos médiévistes pensent que l'essentiel est accompli à la fin du XV siècle intra-muros des grandes Cités...Exemple : à Tours du temps du Roy Charles VII, puis du Roy Louis XI à Chartres ou il ne reste que quelques ruelles à aménager. Désormais les petites bourgades commencent à s'en préoccuper. Des travaux sont fait en Bretagne, à Guingamp, Moncontour, Fougères, Tréguier, Quimper, Vannes et Vitré dans la seconde moitié du XV siècle 

Beaucoup ont associé le pavé à la volonté de supprimer boues et fange, flaques d'eau putride et verglas d'hiver. La saleté serait à contrario liée à l'absence de revêtement dans rues et ruelles. Ce n'est pas tout à fait exact, car si les rues sont pavées souillures et immondices n'en sont pas éliminées pour autant !. Elle est omniprésente et tend à s'accroître à la fin du Moyen âge avec l'augmentation de la densité de l'habitat dans les Bourgs et les cités, pas plus maintenant qu'avant le citadin semble respecter l'idée de salubrité publique










Celle ci est aggravée par le carcan des remparts, ces communes clotures des cités et par la configuration des tissus viaires ainsi que par l'absence de véritables mesures d'hygiène collective. Quand bien même elles existeraient !!...aucun citadin ne la respecterait 

Prenons un exemple : la ville de Sarlat, un lieu ou votre copiste a élu domicile depuis dix ans, les archives de la Dordogne, aussi bien régionales de Périgueux que communales de cette belle cité nous présente plusieurs documents d'un passé récent !!

Il est fait état, en 1907 (année de la sortie de la première Harley Davidson ) que notre cité vivait dans une insalubrité totale, foyer d'épidémies et de fièvres innombrables. Les citadins à cette époque vidaient encore leurs vases de nuit par les fenêtres, directement " es rues et ruelles ". l'insalubrité faisait partie du quotidien du citadin  !!!!!

PS : nous arrivons à l'article 480, cela représente 3000 pages d'écriture, des heures de recherches incalculables, puis d'heures de frappe sur le clavier de l'ordinateur pour finaliser, ainsi que d'innombrables heures de visionnage d'images afin d'agrémenter les textes des articles de ce Blog....votre copiste vous salue bien M de   






vendredi 7 juin 2024

La Pollution au Moyen Age

La vision idéalisée de la rue que donnent des miniatures représentant une entrée d'un Roy " en sa bonne ville ", une procession de religieux pour le Saint sacrement ou des festivités ne sauraient cacher la réalité du quotidien vécue, au Moyen âge, dans les cités par ses contemporains. Dans les archives on trouve une documentation hétéroclite qui décrit souvent d'affreux cloaques, des " merderons ", remplis  " d'immondicitez ", de " marres et de bouillons " qu'empruntaient les citadins à leurs risques et périls !!!

Les enquêtes menées dans plusieurs villes à la fin du moyen âge soulignent les origines complexes de ces " infeccions ", des " immondices nuisables à corps humains ", des " eaux noires " qui souillent et saturent les chaussées, polluent l'atmosphère et le sous-sol, déteriorent la qualité de l'eau nécessaire aux usages domestiques et industriels !!

La Pollution Organique : Elle émane du principal vecteur de pollution urbaine, l'HOMME et est la plus souvent décrite . Elle résulte d'une surcharge de résidus organiques provenant des " nécessités " (le terme est médiéval) biologiques et alimentaires qui ne sont pas correctement évacuées ou auto-épurées

On " lasche ses eaues ", on défèque, ou on fait ses " aysements et souillures ", ses " vidanges " et on crache avec désinvolture n'importe ou au Moyen âge, au grand dam des passants !!!!!!









L
'individu satisfait ses besoins naturels à même le pavé, dans la rigole appelée selon les endroits " essau, essiau, gazilhans, garillans ", au pied des façades d'habitations, dans le caniveau central. Il se fait aussi dans les impasses, la cour des immeubles, à l'intérieur des bâtiments publics, des tours d'enceinte, sous les Halles, sur le parvis et sous les porches des églises

Vider des fenêtres les " pots à pisser ", les eaux sales et les détritus, laissant les passants compissés et conchiés !!. la pratique est à ce point répandue qu'à Périgeux un édit de 1342 rappelle que " pour le bon ordre de la ville on ne devait jeter par les fenêtres des eaux fétides et putréfiées qui empoisonnent l'air et les gens du voisinage "

A plusieurs reprises les autorités des cités dénoncent le sans-gêne des malotrus dans leurs ordonnances mais les mauvaises habitudes sont bien ancrées !!. Je ne voudrais pas faire de délation, mais il n'est que de regarder nos contemporains cracher, pisser, ou déposer serviettes sales et bren dans nos rues, sans compter les urines et merdes de leurs chiens !!!

Voyons par un simple jeu de calcul auquel se sont livrés des chercheurs, afin de vous donner à réfléchir, sur les rejets organiques humains d'une cité !!!








S
i un individu produit chaque jour en moyenne 140 grammes de matières fécales et 1,5 litres d'urine, une ville comme Chartres doit évacuer par an 330 tonnes de bren et 2,700 tonnes d'urine, ajoutons à ce total le pissat et crottin de cheval, les déjections des chiens et des porcs, ainsi que les détritus et chacun prendra la mesure du risque !!!!!

Jeter des détritus, des ossements, des boyaux de divers animaux, des viscères de poissons, des cendres et des eaux sales sur la chaussée, les places publiques, ou pire encore sous le porche du voisin est une habitude, une insouciance si commune dans les cités médiévales que les édits royaux, ducaux, seigneuriaux, ou même les ordonnances municipales finissent par se lasser de fustiger le populaire !!

Les pollutions animales : l'élevage vicinal de volailles, de porcs sont habituels, même si les risques épidémiques conduisent les autorités à en limiter parfois le nombre à quatre porcs par famille ( Reims 1389 ) ou délimiter des aires et des itinéraires pour le passage des troupeaux !!. La plupart du temps, les animaux de basse cour et les porcs divaguent dans l'espace resserré des ruelles au milieu des passants. Les hôtels particuliers, palais urbains, bâtiments administratifs, établissements hospitaliers et les bordels ne disposent pas toujours, de soue à cochons, d'étable ou d'écuries pour les chevaux, ânes et mulets










Les abords des auberges sont toujours souillés par la présence de chevaux et de mulets. " L'Asne royé " rue des Fuzeliers à Troyes a la triste réputation d'infecter son voisinage, il en va de même pour les bordels ou l'on se rends avec sa monture pour ne pas avoir les poulaines couvertes de bren !  

La plupart des Bouchers et des Charcutiers travaillent de toute ancienneté, en plein centre urbain, sur des étals donnant directement sur la rue, égorgent et dépècent sur le pavé innondé de sang. Que représente dans une ville de 200 000 habitants (Paris), de 40 000 comme Rouen, Toulouse et Lyon ???

Ces centaines de bêtes tuées sur place à longueur d'années, ces tripes et ventres, le sang et les peaux ainsi que les matières fécales et l'urine de ces animaux stagnant avant de rejoindre le caniveau central ! . Selon le ménagier de Paris, on aurait abattu en 1293 : 188522 moutons, 30116 boeufs, 19604 veaux et 30784 porcs !!

Ce qui est reproché au Boucher l'est aussi au Tripier, au Cergier qui font couler sur le pavé la graisse, et même au Barbier chirurgien, car le sang des saignées aboutissent inévitablement sur la chaussée. Même motif pour les Médecins qui mirent les urines et examinent le bren de leurs patients, car elles finissent dans la ruelle  !!








La Pollution Chimique
: elle existe bel et bien au Moyen âge et s'avère à la lecture de rares témoignages d'archives, plus redoutable que la pollution biologique. Le pire responsable de cette pollution est le Plomb, dont le danger fut longtemps méconnu. Elle frappe ceux qui respirent des vapeurs et des poussières de plomb

Les " Pintiers " (fabriquant de pots et de tuyaux), les Peintres utilisant une peinture blanche à base de Céruse, mais la maladie atteint aussi les utilisateurs des objets fabriqués avec ce métal toxique, sans oublier les Verriers fabriquants les vitraux des églises,et bien sur les Fossoyeurs et Vidangeurs au teint plombé victimes de leur métier

L' Argile et l'Alun qui est un sulfate d'Aluminium et de potassium utilisés par les Foulons dans leurs ateliers se trouvant parfois en amont d'un cours d'eau, infiniment dangereux pour le bien être d'une agglomération, les municipalités dénoncent fréquement ces activités qui corrompaient l'air, le sol et l'eau des rivières. Sans parler du traitement de la Laine brute contenant 30% d'impuretés qui s'échappent dans la nature, suite à l'opération du Tri et du Cardage et de l'élimination du Suint. Le lavage des draps graisseux par les Teinturiers ont aussi un fort cofficient de pollution .










La Peausserie, la Mégisserie, la Parcheminerie exigeant de l'Alun et de la Chaux pour le pelage des peaux, l'élimination des graisses , chairs et poils adhérents aux peaux des animaux. la pollution hydrique atteint des proportions redoutables chaque fois que les cours d'eau ont un débit trop lent 

L'atmosphère elle aussi est vite saturée d'odeurs repoussantes, de fumées toxiques, d'émanations d'oxyde de carbone, de particules de suie que lachent les fours, les cuves ou les fosses à fiente !!



PS : voila, je vous l'accorde, un tableau fort peu idyllique de la vie médiévale dans les bourgs et cités !!!.....mais cependant je vous engage à lire le livre de J-P Legay sur la Pollution au Moyen âge...ce que votre copiste a écrit n'est qu'une mise en bouche M de V

jeudi 13 octobre 2022

N° 455) La Russie du Haut Moyen Age 1/3

L'histoire politique de la Russie commence en l'an 862, s'il faut en croire la vieille chronique de Nestor. Cette dernière remonte, pour son écriture, au XII siècle et serait l'oeuvre de deux moines se nommant respectivement Nestor et Sylvestre

C'est le texte le plus ancien possédé sur les origines de la Russie, relatant dans sa compilation des faits biens antérieurs au XII siècle, elle nous conte l'arrivée des Varègues ( des Vikings, voir article ), venus d'au delà des mers, puis de leur expulsion par les autochtones !!

Mais les tribus Slaves et Finnoises qui les avaient chassés se virent en proie à de telles dissensions entre elles, qu'elles envoyèrent une délégation  chez les Varègues d'une tribu nommée " La Roussj ", leurs faisant à peu près cette proposition !

Notre pays et immense et fertile, mais l'ordre n'y règne pas !, revenez donc régner et nous gouverner. Alors trois frères vinrent avec toute la Roussj, l'aîné Rurik se fixe à Novgorod, le second Simeous à Bielo Ozero, quand au troisième, Trouvor, il se place à Izborsk









C
e serait donc venu des Varègues de la tribu de " Roussj ", que le terme de Russe s'attache aux habitants d'une terre qui devient la Russie. Cependant deux autres hommes de cette tribu se rendant à Bysance ( Constantinople ) s'arrêtèrent à Kiev, ils feront venir d'autres Varègues pour y gouverner la tribu des Polanes (littéralement peuple de la plaine )

Nota : les Varègues en tant que guerriers sont tellement réputés, que le Basileus ( Empereur) de Constantinople disposera bientôt de sa propre garde de mercenairesVarègues !!

Seulement voila !!! autour de cette chronique perdure entre historiens une polémique, qui oppose les fervents partisans des Normani ou Normanz ( hommes du nord) prônant pour une origine Scandinave de l'état de Russie,.... aux Anti- Normani qui eux, tiennent pour une souche Khazare (Juifs de la steppe du Caucase), ou Ougrienne (venant de Hongrie), mais aussi Finnoise (Finlande), voir même Litanienne (Lituanie) ???

Je dis souvent " que le Moyen âge est une Cathédrale dont le sol est pavé d'hypothèses plausibes " !!...en voila un très bel exemple mordious !!!










On s'approche donc de la théorie qui rattache le nom de Russe à celui de la tribu Varègues Roussj et il est possible premièrement : que ce terme Roussj vienne de " Roslagen ", littoral de l' Upland Suédois, deuxièmement : il faut ajouter à cela le fait, que les Finnois de Russie nommérent fort longtemps les Suédois des " Ruossi ", troisièmenent : que le terme " Rus " chez les Suédois désigne le membre d'une " Droujina " ou " Truste " qui désigne un ensemble d'hommes liés par un serment 

La Dynastie fondée par le Varègue Rurik règnera de 862 (date approximative) jusqu'en 1598 date de la mort du fils d'Ivan le Terrible. Le siège de celle ci passera successivement de Novgorod à Kiev, puis à Moscou  

Ce sera le successeur de Rorik, Oleg, qui transfère sa capitale à Kiev, annonçant que celle ci " sera la mère des villes Russes ". Cette cité ne sera détrônée par Moscou qu'au Bas Moyen Age en 1328. La période des Princes de Kiev est remplie des luttes entre tribus à cause de l'instauration du christianisme, beaucoup ne comprennaient pas une religion pratiquant le pardon des offenses !!!










Le premier Prince Chrétien de Russie est Vladimir le Saint (980-1015), il reçoit le baptême à Kherson en 989, puis va faire jeter toutes les idoles dans le Dniepr et impose, tambour battant, un baptême collectif à son peuple !. Des chants populaires donnent à Vladimir une place en Russie, comparable à celle de Charlemagne dans la vieille épopée Française 

Dès cette époque les rapports avec les autres états Européens se développent et l'on va créer des alliances matrimoniales qui unissent les Princes de Kiev aux cours étrangères. Une des filles de Vladimir le Saint, Anne de Kiev, ramenée de Russie par l'Evêque de Chalons, Roger II, épouse Henri Premier Roy de France (1031-1060)

Anne de Kiev, sacrée " Royne de France ", à Reims en 1051, aura un fils qui recevra le prénom Bysantin de Philippe et qui sera porté par sept rois en France. A la mort de Henri Premier elle deviendra co-régente du royaume avec son fils et elle signera en caractères cyrilliques les actes royaux jusqu'en 1063








PS: P
récisons que Anne de Kiev de par sa confession appartenait à l'église " des sept conciles ", alors qu'Henri relevait de l'église catholique romaine !. ces deux églises sont encore " indivise " au moment des faits, mais il y avait déjà eut une rupture entre le Patriarche Photius de Constantinople (Orthodoxe), et le Pape Nicolas Premier de Rome. 

C'est à partir de cette rupture entre les deux hommes que les documents religieux en Russie seront écrits en Cyrillique

De ce conflit naîtra plus tard le grand schisme entre l'église d'Orient et celle d'occident en 1054....j'espère avoir été assez clair dans ce bref exposé, sinon je m'en excuse, mais l'histoire de la Russie ce n'est pas simple à aborder morbleu !! M de V
 


vendredi 21 janvier 2022

Moyen âge le Voeu de Pèlerinage 2/3

Ce vagabond qui chemine courbé, son bourdon en main, dans ses habits usés de toutes ronces, des ardeurs du soleil, maculés des boues du chemin et des eaux ruisselantes, traverse inchangé toute la durée des siècles du Moyen âge....mais qui vous empêche de mettre vos pas dans les siens ?????

Avant de cheminer il nous faut cependant mieux cerner ce pèlerin médiéval, le saisir dans l'effort quotidien de son engagement, depuis son voeu jusqu'au matin radieux du terme de son voyage !!

Il n'existe guère, faut il le préciser, de mesure commune entre la puérilité des serments irréfléchis d'une civilisation comme la nôtre et la décision héroïque par laquelle un Seigneur, un Bourgeois ou un Paysan du moyen âge se font les vagabonds de Dieu !

Il ne me semble pas, mais le nain peut se tromper, que la satisfaction d'intérêts purement matériels, comme la réussite d'une entreprise humaine par exemple, aient inspiré un grand nombre de voeux.

 L'homme médiéval, je crois, n'attacha jamais à ses aises une importance extrême, la vie était rude au moyen âge et le Seigneur, le Bourgeois ou le Paysan ne l'étaient pas moins, mais ils avaient ce bon sens pratique de prendre sans rechigner ce que la vie leur offrait !






Sans doute que l'espérance légitime de retrouver la santé, pour soi même, ou pour un être cher, dicta t'elle plus souvent l'idée de prendre le cheminement. Dans l'état dérisoire pour ne pas dire désastreux de la médecine de l'époque, le recours au tombeau d'un Saint Thomaturge me semble révélateur d'un choix judicieux pour le vagabond de Dieu ! 

Les grands sanctuaires de pèlerinage grouillaient littéralement d'impotents, d'infirmes avec ou sans béquilles, d'aveugles et de goitreux, ainsi qu'un grand nombre de malades geignants et fébriles. Certains n'hésitaient pas à entreprendre les cheminements les plus éprouvants, se trainant de chasses en reliquaires jusu'à ce qu'ils trouvent un Saint qui veuille bien consentir à les guérir !!!

Le livre des miracles de Sainte Foy raconte comment un jeune paralytique, natif de Reims, parcourut la Belgique, la Germanie, l'Italie, pour finir par l'Espagne et Saint Jacques de Compostelle, d'ou il rentrera chez lui en passant par Toulouse. Il retrouvera l'usage de ses membres grâce à Saint Foy de Conques. Il ne m'appartient pas de douter, je cite juste ce qui est inscrit dans la chronique ! 

Précision: Pour sur le nain n'a confiance qu'en la pierre !, mais il a un profond respect pour les croyants de toutes confessions...tout en compissant et conchiant les intégristes de tout poils bien sur !









Toutefois on trouve au fond de pareils actes, l'esprit de pénitence, bien plus que celui d'aventure ou d'exutoire à un débordement de vitalité qui animait ces grands engagements. Quelques uns vont y subordonner toute leur existence, on trouvera de véritables professionnels du pèlerinage, finissant l'un pour commencer l'autre, éternels vagabonds de Dieu !

Il est presque impossible, selon les spécialistes, de déterminer dans qu'elle mesure le pèlerin médiéval obéissait au désir ascétique du " Désert ", c'est à dire ce refuge que procure des conditions de vie hors normes de l'époque, mais qui permettait en marchant aussi dans sa tête de méditer et trouver Dieu

On trouvera aussi tout un Quarteron de désenchantés, qui trouveront leur lot de déceptions, ceux qui emprunteront le cheminement du pèlerinage avec juste l'esprit d'aventure, de vagabondage, voir de simple curiosité humaine ou par simple envie de rapines. Le harassement quotidien du chemin aura vite raison de ce genre de pèlerins. Il est plus que probable que ces gens partis dans cet état d'esprit auront dévié du chemin et renonçé avant d'en atteindre le terme. Pour avoir discuté avec des pèlerins c'est toujours le cas actuellement (sauf pour les rapines bien sur ! )










Le vrai pèlerin, même chargé de ses ambiguïtés humaines, chaque jour faisait son chemin, suivant ses pieds il s'approchait chaque jour de son " Désert ", aspérités et orniéres usant chausses et poulaines avec dans son esprit l'espoir de trouver Dieu !

Et puis il faut se pencher sur le fidèle du moyen âge, sa vie de tous les jours, ce qui est difficilement imaginable de nos jours !. Il y avait cette proximité, je dirais même cette familiarité avec les leçons bibliques et l'exemple de tout ces Saints ayant fuit le monde avec ses attraits et ses vanités !

La mort elle même n'a pour ce fidèle ni le poids, ni la signification que nous lui donnons. Elle n'est pas pour lui cette hideuse Camarde ( mort ), trônant sur un royaume d'ombres, ni même ce squelette dansant dont le XV siècle popularisa l'image. il représente l'accomplissement d'un long et douloureux chemin s'ouvrant sur l'éternité !  

PS: Ayant moi même beaucoup marché tout au long de ma vie je ne peux qu'éprouver un profond respect pour nos pèlerins d'hier et d'aujourd'hui, car c'est avant tout une aventure solitaire, une rencontre avec soi-même...ce personnage que l'on ne connaissait pas forcement avant le cheminement M de V

mercredi 28 avril 2021

Médecine le Temps du Grand Changement

Le grand boulversement de l'Art Médical et la diversification de la profession se place aux XI et XII siècles, avec pour cause principale l'effacement progressif du Clergé de la pratique de la Médecine !

Alors qu'au X siècle cet Art se trouve encore entièrement entre les mains des ecclésiastiques, qu'ils soient moines ou prêtres !. L'église va inviter les membres du Clergé à s'en dégager afin de se consacrer à des activités plus conformes à leur état, qui il faut bien le dire était plus de sauver les âmes que les corps

Le Concile de Clermont en 1130, puis celui de Reims en 1131 interdisent aux Moines de pratiquer l'art médical. A cette époque le médecin était encore appelé Physicien. En 1139 le Pape Innocent III va lui interdire aux Prêtres, la délivrance de médicaments, puis Alexandre III quelques années plus tard va confirmer cette interdiction

En 1163, le Concile de Troyes déclare que l'église abhorre le sang !!! et dans le même élan interdit la pratique de la chirurgie (la dissection des corps), aux religieux qu'ils soient Moines ou Prêtres

Mais c'est en 1215 au Concile de Latran que l'église ferme totalement la porte !, en interdisant aux Clercs l'interdiction de verser le sang et de manier le scalpel, c'est à dire tous ceux qui se reconnaissent de l'autorité de l'église, cela faisait beaucoup de monde !!!!










Faisons un bref saut en arrière dans le temps pour clarifier les choses. Dans l'Antiquité beaucoup de Physiciens (médecins), recouraient à des auxiliaires spécialisés, soit dans la cueillette " des Simples ", la confection " des Drogues ", ou pour effectuer les actes " de la petite Chirurgie ".

Il n'en va pas de même au Haut Moyen Moyen âge, ou Moines et Prêtres soignants, fabriquaient et délivraient eux mêmes les médicaments qu'ils prescrivaient et ces ecclésiastiques pratiquaient les actes chirurgicaux qu'ils jugeaient utiles !!!

Or donc en France c'est autour de l'an 1180 que vont apparaître les Apothicaires (Pharmaciens), et les chirurgiens. Ces derniers ne sont à cette époque que de simples Barbiers, que nos Médecins " Clercs à longue Robe " utilisent comme " manoeuvres " de la profession médicale et qu'ils nommaient avec hauteur " les gens mécaniques "

Cependant si les connaissances de ces mécaniques sont modestes, par rapport à nos pédants crottés de Médecins, la pratique journalière de la Lancette et du Scalpel donne aux plus habiles de ces Barbiers un savoir faire bien supérieur à nos inconditionnels du Latin qui n'avaient désormais le droit que de pratiquer une médecine théorique !!!...En bref il ne leur restait plus qu'à mirer les urines et consulter les matières fécales pas cool le plan !!










Nos Barbiers les plus habiles vont chercher à se spécialiser et à se distinguer du simple Barbier qui pratique la saignée ou retire les abcès. Ainsi sera créee en 1268 la Confrérie de Saint Côme, Collège des Chirurgiens Jurés de longue Robe !!

A partir de ce moment ils seront jalousés par nos Théoriciens Latinistes de la Médecine ainsi que par les simples barbiers de robe courte. Nos chirurgiens ne vont pas moins poursuivre en organisant leur propre cycle d'enseignement et conférer les grades de la Maîtrise en chirurgie, que le Roy de Fer, Philippe IV le Bel officialisera en 1311

Ce qui bien évidemment n'empêchera pas d'incessantes querelles de préseance entre Médecins et chirurgiens jusqu'au XVII siècle. Même un Ambroise Paré, ce grand chirurgien de la Renaissance était déprisé car il ne savait pas le Latin !

La vue d'ensemble du corps médical dans cette seconde partie du moyen âge peu être résumé par quelques chiffres, qui je pense pour quelques uns feront plaisir à mes lectrices passionnées du monde médiéval

Wouais !! c'est pas quelques chiffres qui vont vous faire peur tout de même hein !










On compte en France du XII au XV siècle 4406 médecins, 930 chirurgiens et 2219 Barbiers. Dans cet ensemble on dénombre 126 femmes dont 86 médecins et chirurgiens, ainsi qu'une quarantaine de " Matrones " professionnelles, qui pour ces dernières n'apparaissent pas avant le XIII siècle.   

Ce qui nous donne tout de même un certaine vision de la profession:

XII siècle: 218 médecins, 01 chirurgiens, 06 barbiers

XIII siècle: 564 médecins, 66 chirurgiens, 364 barbiers

XIV siècle: 1708 médecins, 337 chirurgiens, 698 barbiers

XV siècle: 1916 médecins, 526 chirurgiens, 1151 barbiers 


PS: ce qui à mon goût fait fort peu de professionnels de la santé au regard d'une population qui au début du XIV siècle frisait les 16 millions de personnes en France, bon c'est l'avis du nain....c'est vous qui voyez !! M de

vendredi 16 octobre 2020

N°365) La Maison d'Albret au moyen âge en Guyenne

 

Au milieu des grandes Landes, la ou se situaient les territoires délaissés de la Guyenne et Gascogne, terres ingrates composées de marais bourbeux et de lagunes insalubres, vivait une modeste Châtellenie habitée par des Seigneurs pauvres et loqueteux. Cette région se trouvait bien à l'écart des chemins empruntés par les hommes des steppes Nordiques, lors des invasions barbares, ils avaient des destinations d'un meilleur profit, avec des régions plus grasses et des bourgades plus riches pour les razzias qu'ils entreprenaient !

Cependant la région était propice aux malandrins,voleurs, déserteurs et manants en rupture du ban de la société, aussi fallait il un bras protecteur afin de préserver les autochtones, pauvres et miséreux, de leurs farouches atteintes. Le Baron qui prit en main la destinée de cet habitat misérable et éloigné de tout, donna son nom au village, donnant Labrit, Labret, Lebret, puis pour finir Albret. A notre connaissance le premier à entrer dans l'histoire en tant que Sire d'Albret est Amanieu Premier, il est reconnu comme protecteur des Moines de l'Abbaye de Condom

Pourtant notre "Nobliau Rural" possédait déjà une réputation de Routier et de Pillard, prenant dans les Seigneuries des alentours ce que ses terres ne lui apportaient pas. Ces sortes de petites guerres privées courantes pendant le haut Moyen âge et qui entretenaient une certaine émulation entre voisins !






Ses successeurs vont persévérer dans ce sens étant toujours en quête d'argent et d'aventure, louant au plus offrant leur bras et leur épée ainsi que leur courage. En ce temps la le Fief de Labrit se composait d'une Motte Castrale surmontée d'un château de bois posé sur une place nivelée et délimitée par une enceinte réduite entourée d'une levée de terre et d'un fossé

En fait un ensemble défensif sommaire en rapport avec les ressources dérisoires de la région qui dissuadaient les conquérants bien plus que ne l'aurait fait de fortes murailles. Les Sires de Labrit abandonnérent ce domaine castral dès que les succés de leurs entreprises fournirent pécunes en suffisance pour s'installer à Casteljaloux ou ils construisirent une forteresse, ne revenant dans leur ancienne demeure que de façon épisodique (bien sur on y laisse un homme lige et quelques soudoyers)

Amanieu II va participer à la première croisade avec Godefroy de Bouillon en 1099, pas ou peu d'informations sur Amanieu III 1085-1143. Son successeur Amanieu IV va se soumettre à Richard Coeur de Lion fin XII siècle, puis rejoindra ensuite la Banière Papale lors de la Croisade des Albigeois en 1209, il laisse en donation à Amanieu V le château de Bazas vers 1250. Amanieu VI quand à lui meurt la même année que Saint Louis en 1270






Son descendant Amanieu VII va céder, de force forcée, sa chatellenie de Millau au futur Edouard Premier d'Angleterre, en 1272, ceci afin de respecter les accords royaux entre la France et Albion, mais en 1308 il va acheter les Vicomtés de Dax et de Tartas

Ses titres il va les fractionner à sa descendance et seront portés par son héritier qui va les adjoindre à ses domaines, mais si le père avait rendu hommage au Duc d'Aquitaine et par le fait à l'Angleterre, il n'en va pas de même pour le fils héritier qui lui se soumet au Roi de France Philippe V le Long

Nous entrons dans les prémices de la guerre de cent ans (en fait 116 ans !!), et les seigneurs Gascons louvoyaient entre les deux allégeances pour en tirer de meilleurs profits. Or donc au court de ce très long conflit les Sires d'Albret poursuivront leur destin au grè des avantages et des événements, étant bien entendu que les grands féodaux faisaient passer le profit avant toutes chose, le concept de nation et de patriotisme n'émerge qu'à la toute fin du moyen âge










Arnaud Amanieu VIII
va prêter l'hommage lige au souverain Anglais en 1363, mais cinq ans plus tard il va refuser à son fils le Prince Noir le paiement de la taxe de Fouage. Il fut fait prisonnier à la bataille de launac par Gaston III de Foix Béarn dit Phébus, puis libéré après paiement d'une rançon de 100 000 Florins ( ça fait mal à l'escarcelle !!), plus tard son mariage avec Marguerite de Bourbon le fera rallier définitivement Charles V le Sage et sera même nommé Grand Chambellan de France 

Charles I d'Albret ne va se rallier aux Français qu'après la mort d'Edouard III en 1377, devient Connétable de France, mais il fut tué à la bataille d'Azincourt, ce qui tenterait à prouver qu'en tant que Connétable il n'était pas suffisant !!!

Charles II d'Albret s'illustre à la délivrance d'Orléans par la Pucelle de Domrémy, alors que son frère Guillaume y laisse ses bottes, c'est lui qui portera l'épée de justice lors du sacre de Charles VII à Reims











A l'issue, en 1453, de ce très long conflit, entrecoupé de trêves et de traités, la Maison d'Albret retrouvait toutes les terres subtilisées par les Anglois, ce qui formait le plus puissant ensemble de fiefs et de terres d'Aquitaine, car la maison d'Albret hérite en 1462 du Captalat de Buch, puis en 1470 du Périgord et de la Vicomté de Limoges

Alain dit le Grand qui dirige à partir de 1471 la Maison d'Albret fut le plus puissant féodal de la région Sud Ouest, son fils Jean d'Albret devient par mariage avec l'héritière du Comté de Foix Béarn, Roi de Navarre 

A la renaissance, en 1550, la puissante Maison d'Albret fut élevée au rang de Duché Pairie, puis Jeanne d'Albret deviendra Reine de Navarre et le fils qu'elle aura avec Antoine de Bourbon deviendra Roi de Navarre et ensuite Roi de France sous le nom de Henri IV


PS: Oui on sait !!!!....la poule au pot tout ça !!!....mais bon le gars Henri IV c'est pas lui qui faisait la bouffe mordious M de V

samedi 24 août 2019

Le Roy Jean II le Bon

Jamais les naïves espérances que le peuple conçoit à l'avènement d'un Roi ne furent plus mal fondées que le jour ou Jean II dit le Bon vint poser son royal postérieur sur le trône de France, funeste jour !!!. Entouré dès son plus jeune âge de gouverneurs, d'amis et de conseillers dont l'incurie et la bêtise égalait la sienne. Il ne sentait point la nécessité d'entreprendre de fortes études, restant ainsi dans les limites de son esprit borné, il était à des lieues de comprendre à quel point, son père, Philippe VI de Valois s'était montré inconséquent et pitoyable dans sa tache de Roi !!!!!

Jean ne rêvait que chevalerie et ne désirait que paraître à l'égal de son royal paternel. Il n'atteignit, comme son père, qu'à la gloire d'être un expert dans cette science, déjà obsolète, qu'était devenue la Chevalerie en ce milieu du XIV siècle !!!. C'est à dire comme l'écrivait Jehan Froissart " d'être gai, frisque, amoureux et bachelereux ", mais sa bravoure n'était qu'aveugle témérité. On peu même se demander si après la bataille de Poitiers, le Prince Noir, qui l'accueille tel un preux du cycle Arthurien, ne le fait pas par pure dérision ....???

Pour maintenir ses prérogatives royales rien ne l'arrêtait pour se venger de ses ennemis, lent d'esprit, ayant peine à concevoir, il ne fut digne de tenir le sceptre ni par l'art de gouverner, ni par celui de conduire ses armées. Jean était esclave de ses sens et de ses passions colérique et rancunier, il ne savait ni se modérer, ni faire barrage à ses caprices. Le surnom qu'il a gardé dans l'histoire ne serait qu'ironie si l'histoire se prêtait aux jeux de l'esprit










Tout porte à croire que nous disons Jean II le Bon parce qu'un jour Jehan Froissart a dit  " le bon roi Jean ", mais ne le disait il pas pour faire entendre qu'il était léger, trop confiant, étourdi, voir même un bon homme à ses heures ????, néanmoins cela ne l'empêchait pas de tuer ou faire tuer ses gens !, voir même comme à Rouen de les assassiner (voir article), ou de les ruiner ce qui était fréquent !!!!

Il fit par exemple exécuter le Comte d'Eu, son Connétable, sous le fallacieux prétexte de trahison, personne n'y cru dans son temps, pas plus que dans le notre d'ailleurs. Mais pour placer à ce poste son favori, Charles la Cerda, personnage de même farine que son roi, vit on jamais personnage plus incompétent que lui à la tête de l'Ost de France

Il navrait encore plus son peuple pour les ruiner, car son goût des plaisirs et du faste le guidait, il imaginait chaque jour des raisons de dépenser un argent qu'il n'avait pas, ne tenant aucun compte des règles, des lois et des usages pour arriver à ses fins, levant des aides sous les plus frivoles prétextes par la plénitude de sa puissance royale en ces temps de détresse. Il faisait comme l'avait fait avant lui son père, et surtout son grand père, ce Paon bouffi d'orgueil qu'était Charles de Valois, frère du Roi de Fer, Philippe IV le Bel

Il va remanier les monnaies, les rogner, dépassant par ses actes les méfaits que firent tous les autres rois avant lui. Chaque année on comptait de six à huit remaniement des monnaies, voir davantage !!!. Ce prince ne réfléchissait pas aux conséquences de ses actes, ne pensant qu'aux divertissements, les fêtes et les tournois vidèrent son trésor, mais lui ne rêvait qu'à de nouveaux plaisirs !!

On est même en droit de se demander comment un tel benêt put engendre un fils comme le Dauphin Charles, puis Régent et futur Roi Charles V le Sage !!!, cela défie l'entendement. On comprend facilement que le Roi jean II le Bon et le Dauphin son fils ne s'entendaient pas, pour faire simple il y avait une sorte de haine entre le père et le fils !!!. Car le Dauphin était aussi brillant que sont père était limité dans ses entendements

Ce dont va profiter Charles II Roi de Navarre et Comte d'Evreux, lui qui avait plus que tout autre à se plaindre de ce roi batteur d'estrade, champion de nos rutilants fers vêtus à courtes visions










L'échec de la royauté sous Jean II le Bon était visible et manifeste, mais sur son trône, Jean II, toujours frivole, même dans les circonstances les plus graves n'en était point troublé. Car d'idées suivies il n'en avait point, de plan arrêté qu'un seul !! se procurer de l'argent à tout prix !!!

Les états généraux refuseront ce qu'il demande, les détails manquent sur la plupart de ces assemblées, mais on peu juger de toutes par celles des états de Normandie, qui firent entendre d'amères doléances sur l'état de leur province et sur les ravages que provoquaient les hommes d'armes, le négoce interrompu, les monnaies altérées, les privilèges méprisés et les impôts excessifs !!

Quatre ans s'écoulèrent pendant lesquels Jean II le Bon parvint à vivre d'expédients et à trouver l'argent pour ses plaisirs. Mais à la fin tout s'épuise et en 1355 les Ordonnances de ce Prince étaient reconnues inutiles !!!. Il va dès lors se réfugier dans le pur despotisme !!

Il se voyait à la merci de ses sujets et réduit pour leur arracher de l'argent à leur accorder des garanties. Pour la première fois en 1355 les trois ordres, avant même la première réunion des états, se promirent qu'ils remédieraient aux abus  du monarque, et que si une aide était accordée à ce roi, on frapperait alors une monnaie forte à laquelle on ne ferait subir aucun changement, ni rognage, ni dévaluation !!

Lors de cette assemblée Gauthier de Brienne parlait au nom de la Noblesse, Jean de Craon Archevêque de Reims au nom du Clergé, et enfin la ville de Paris avait envoyé son prévôt des Marchands Etienne Marcel, ce dernier y fut brillant !!. On peu se  demander si c'est à partir de ce moment qu'il développa son goût pour la politique ???, et est ce à partir de la que vint chez lui ces idées de réforme à la mode Flamande ??. On ne peu l'affirmer, mais cependant l'exemple pitoyable que donnait le roi Jean II le Bon fut surement un élément déclencheur !!!


PS: Documentation BNF comme il se doit M de

samedi 11 mai 2019

Les Drapiers de Paris en 1219

   
Les Drapiers constituaient le premier des six corps de métiers, auxquels appartenait le gouvernement du commerce de Paris. Cet article vient compléter la documentation du Blog sur cette profession, je citerais l'article 272 sur le drap "escarlate" au moyen âge, le 257 sur les drapiers de Reims aux XIII, XIV et XV siècles et pour finir le 211 sur les soies d'or et d'argent au moyen âge









Cette corporation Parisienne faisait remonter leurs privilèges et leur constitution au règne de Philippe Auguste, comme on le constate dans le préambule d'une Ordonnance qu'ils obtinrent du roi Jean II le Bon en 1362

Oyez la supplication dis cet acte, à nous faicte, de par noz bien amez, les maîstres et confrères de la draperie de nostre bonne ville de Paris. Contenant aux environ de l'an mil quatre vint et huit, au mois de décembre, que la confrarie de la dicte draperie a esté encommencée !!!!!

De ces termes il résulte qu'en 1362 les drapiers ne sont pas en mesure de produire cette Charte de Philippe Auguste ??, puisque dans l'ordonnance on y énonce d'une manière approximative ce fameux document !! De la peuvent naître des doutes sur la véritable période à laquelle nos drapiers Parisiens commencèrent à former un corps de métier ??

Cependant on sait par d'autres documents qu'ils agissaient déjà comme une communauté en 1183, car cette année la ils reçurent du roi, moyennant cent livres Parisis de cens annuel, 24 maisons confisquées aux Juifs. Ces maisons saisies étaient situées non loin du palais dans une rue qui s'appelait " Judoearia pannificorum ", et qui plus tard portera le nom de rue de la vieille Draperie












L'ordonnance de 1362 dont nous parlions plus haut, révèle cependant un fait qui expliquerait ?....jusqu'à un certain point, comment avait pu disparaître un document aussi important pour le corps des Drapiers !!, document qui confirmait leur institution.

Nous parlons la d'une missive de Philippe VI de Valois (le roi trouvé), qui s'adresse à son Prévôt de Paris, ce document est daté du 21 avril 1339, dans lequel le roi déclare rétablir la corporation suspendue précédemment ?, n'est ce pas à cette suppression temporaire de cette confrérie (dont on ne connait pas le motif), qu'il faut rapporter la perte, voir la destruction volontaire, faite sur ordre du roi de ce document fondamental ?????

Le livre des métiers d'Etienne Boileau (voir article), ne renferme aucune disposition relative aux Drapiers. Le titre cinquantième de son livre I, parle des "Toisserans de lange", mais cela concerne seulement les fabricants de drap commun et de couvertures établis en Paris. Mais ni ce titre ni ceux qui suivent après, quoiqu'ils se rapportent aux Foulons et Teinturiers, ne font pas la moindre allusion au commerce de nos Drapiers ???

Cette absence presque complète de documents pour une corporation dont la suprématie ne fut jamais contestée reste un mystère !!. Nous ne trouvons qu'un acte d'août 1219, un contrat de vente passé entre la Confrérie des marchands Drapiers et un bourgeois de la cité, nommé Raoul Duplessis, lequel cède à la dite confrérie une maison située derrière le mur du petit pont, ainsi que les droits qu'il percevait sur diverses maisons contiguës à l'hôtel ou se tenait les réunions de la corporation des Drapiers




PS: documents BNF, sur des textes de l'école des Chartes M de V

samedi 27 avril 2019

Le sentiment national lors de la guerre de cent ans

Le XIV siècle et la première moitié du XV forment une époque de transition, de crise et de révolution. Dans ce moyen âge finissant les institutions, les idées, les aspirations et les moeurs qui le caractérisent évoluent, pour se transformer ou disparaître et faire place à un nouvel ordre des choses.

La grande Théocratie qui avait été établie par Grégoire VII va succomber sous les coups que vont lui porter les Légistes du Roi de Fer (voir article), elle ne s'en relèvera pas et Boniface VIII en fera les frais !!, puis va suivre le long séjour de la Papauté en Avignon, que les Italiens nomment "la captivité de Babylone". Cette église sera ensuite déchirée par le Schisme ( voir article) et compromise aussi par l'inconduite d'un trop grand nombre de ses dignitaires, attaquée de toutes parts avec sévérité, tant en France qu'en Albion elle n'exerce plus qu'une influence singulièrement restreinte sur les événements.

La Chevalerie échappant de ce fait aux ecclésiastiques sera frappée elle même d'une irrémédiable décadence (voir article), elle inflige par ses faits et gestes un perpétuel démenti aux efforts de nos rutilants fers vêtus, qui cherchaient à ressusciter les temps fabuleux d'Arthur et de la table ronde, mais ne vivaient que sur l'acquis de leurs ancêtres

Froissart ne l'avait surement pas prévue, mais il n'en a pas moins été frappé, à la fin de sa vie, par le déclin des sentiments chevaleresques, ce Clerc Poète et Chroniqueur qui avait été longtemps le héraut d'armes de cette chevalerie, ( voir article)










Les nations en général et la France en particulier, ont pendant le XIV siècle pris une conscience plus nette d'elles mêmes, leurs aspirations, leurs tendances et leurs passions se sont accentuées. L'idée nationale s'est dégagée dans la mesure ou l'idéal chevaleresque disparaissait ( voir article).

Les progrès de cette idée marquent pour la France le commencement de la vie moderne, enfantée dans la douleur des problèmes politiques et sociaux et dans les désastres de la guerre de cent ans ( voir article). Du même coup ils ont donnés à la nation le sentiment de son unité et aux différentes classes qui la composaient, celui de leur solidarité respective !!

De la, dans le coeur des gens et dans la conscience du pays on trouve deux tendances opposées, contraires et ennemies, l'une qui poussait les gens à s'unir contre l'étranger envahisseur, et l'autre qui mettait aux prises avec lui même, ce peuple, provoquant  ainsi agitations et haines dont l'explosion coïncide dans notre pays avec les premières manifestations de ce sentiment national

Le XIV siècle verra naître et grandir ce sentiment, on y voit Philippe IV le Bel faire chuter un Pape (voir article), un prévôt des marchands faire sa révolution (voir article), puis la grande emprise de jacques Bonhomme (voir article), mais on y voit également un peuple rassemblé derrière Charles V le Sage et luttant ensemble contre l'Anglois (voir article)










C'est l'image de cette France du XIV et et du XV siècles, qui moins accablée par ses défaites guerrières qu'épuisée par ses divisions intestines, voir même sa guerre civile du XV siècle (voir article), mais petit à petit elle va trouver son essor dans ce sentiment national

Brossons un tableau de la France à l'aube de la guerre de cent ans. notre pays était puissant et peuplé d'environ 16 millions d'âmes, doté d'une prospérité matérielle indéniable. Les paysans croissaient et multipliaient à la faveur de cette longue période de paix, et les terres produisaient au delà des besoins de la consommation.

Jehan Froissart nous dépeint les celliers remplis de vin, les greniers chargés de blé et les étables ou l'on élevait les bestiaux les plus gras et les mieux nourris du monde !!!. Si les campagnes étaient prospères, les villes et cités étaient riches, et l'industrie française se portait à merveille, les toiles de Reims (voir article), les draps de Louviers, de Saint Lô, de Caen et les velours de Limoux en Languedoc étaient célèbres

Le commerce l'était plus encore sur le littoral Normand, de la Saintonge et les côtes de la Méditerranée. Les foires de Champagne (voir article), et celles du Lendit (voir article) en étaient les grandes assises !!!











Cette abondance et le progrès des arts avaient développé dans la nation le goût du luxe et des jouissances matérielles. Dans la noblesse, nos Seigneurs recherchaient des vêtements plus courts et plus collants, faits d'étoffes onéreuses, ornés de pierres et de perles précieuses. Les Dames serraient leurs tailles afin de marquer la silhouette, chargeaient leurs têtes de faux cheveux, se rendant à l'église avec des tenues plus somptueuses que décentes.

Cette noblesse donnait aux classes inférieures qu'elles ne suivaient que trop !!. Les bourgeois se servaient de leurs grosses fortunes afin de satisfaire aux exigences de leur table, de leur mise et de leur train de maison. Le peuple, du nanti au manant, du boutiquier à l'apprenti, nul ne voulait rester en arrière, et l'on voyait bien des gens portant sur eux en étoffes, bijoux et affiquets la plus grande partie de leur avoir (voir article)

Mais Bourgeois et vilains avaient perdu l'habitude des exercices guerriers et l'instinct des vertus militaires. Quand à la noblesse, ou  lances rimait avec danse, ne pratiquant le plus souvent que le champ clos (voir article), dans des joutes et des tournois à thèmes. Cependant nos rutilants fers vêtus s'irritaient, lorsqu'ils voyaient la royauté essayer d'organiser sérieusement les milices Bourgeoises (voir article), ou bien tenter de former une armée nationale (voir article) !!!

Les romans de chevalerie faisaient à cette époque pleuvoir moult sarcasmes, sur ces soldats tirés de l'officine, du comptoir ou de l'atelier











 Il faut dire que bien souvent les rois de France eux mêmes, aimaient mieux puiser dans leurs bourses, disant que par l'impôt ils se tiendraient hors du péril de leur corps, et qu'il pourraient de ce fait continuer leur commerce, administrer leurs biens, leurs marchandises et leurs terres

A l'aube de cette guerre qui devait durer 116 ans, le bourgeois, l'artisan et le propriétaire terrien y trouvaient leur compte et trouvaient somme toute que ce royal langage était raisonnable !!

C'est dans ces dispositions que le peuple de France regardait les malheurs qui s'amassaient et qui pointaient leur nez à l'horizon, et ce sera dans ces épreuves qu'ils allaient trouver cette force nouvelle, le sentiment national 






PS: les infos proviennent de la BNF, et de l'école des Chartes, pour le reste c'est mon sentiment que je vous transmet, mon idée de cette fin du moyen âge !!!

Cet article est le trois cent huitième du blog, et il fait également une petite synthèse de la fin de ces mille ans d'histoire médiévale

Le but de votre copiste de nain reste avant tout le partage avec des passionnés, de ces "hypothèses probables", car je reste ce nain juché sur les épaules de géants, c'est à dire de ceux qui ont fait l'histoire M de V 

mercredi 27 mars 2019

Le Déshonneur de Jean de Vervins XIV siècle

C'est en l'an 1347, au mois de mars, que Jean de Vervins, Seigneur de Bosmont, s'enfuit brusquement pour se réfugier auprès d'Edouard III d'Angleterre. L'affaire fit grand bruit, car ce seigneur de haut lignage était un grand personnage. C'était lui qui avait été chargé, en 1340, de punir Jean de Hainault pour son alliance avec Albion, au début de la guerre de cent ans !!

Tout commença ainsi. Dans les Flandres, après avoir saccagé les faubourgs de Chimay, les Français étaient revenus sans être inquiétés à Vervin et Aubenton. A quelques temps de la Jean de Hainault brûlant de se venger entra en Tiérarche. Les habitants d'Aubenton sont inquiets, car leur ville n'est entourée que de méchantes palissades, ils vont demander secours au Bailli de Vermandois, qui va envoyer Jean de Vervins, son oncle Thomas de Vervins, le Vidame de Châlons et 300 hommes d'armes

La garde de l'une des portes de cette cité fut dévolue à Jean de Vervins, lors de l'attaque Jean de Hainault reconnaissant le pennon de Vervins se jeta avec vigueur sur cet emplacement, comptant bien laver l'affront subit en 1340 !!!!. Il fit si bien qu'il s'empara de la porte et Jean de Vervins et son oncle sautant à cheval vont se réfugier précipitamment à Vervin, avait il les ongles trop pâles ?? cela expliquerais beaucoup de chose !!!!

Jean de Vervins avait d'excellentes raisons de rester attaché au service de Philippe VI de Valois, il était bien en cours et avait rendus divers services à la couronne de France !! alors pourquoi prit il le parti de trahir et rejoindre l'Anglois ???

Voyons ce qu'en disent ses contemporains !!!, épluchons les chroniques, elles racontent que Jean de Vervins organisa, en 1347, un complot visant à livrer Laon aux Anglois !!. Au premier abord il semble difficile d'admettre ce genre d'hypothèse, car on ne voit pas comment pendant le siège de Calais, les Anglois auraient pu distraire des troupes et s'engager jusqu'à Laon ??, alors que la région était sillonnée de gens d'armes se rendant à la convocation du Ban du roi de France, en vue de dégager Calais ???. Cependant certains faits ne peuvent être niés, alors fouillons plus loin !!










Si l'entreprise n'était pas concevable pour les Anglois dans une région fort peuplée et pourvue de nombreux châteaux, du moins pouvons nous admettre qu'il voulait se la faire livrer pour lui même avec l'aide d'un petit contingent anglois venant épauler ses propres forces ???. Toujours est il que dans ce cas il lui fallait des complices dans cette cité

Il en trouva, et le principal d'entre eux était l'Avocat Gauvin de Belmont, fixé à Metz, mais qui avait une maison dans Laon, celui ci aurait imaginé un plan, paraît il, celui de creuser un souterrain de sa cave et menant dans la campagne, afin de faire pénétrer des hommes d'armes !!. On reconnait bien la l'imagination populaire, laquelle voit des souterrains partout dès qu'il y a complot.

Bref il arriva que ce complot eut des fuites, comme c'est souvent le cas dans ce genre d'entreprise, il y eut un complice indiscret qui dénonça tout. Il se nommait Colin Thommelin, forgeron de son état, originaire de Laon, que la misère avait mis sur les routes le chassant de son pays natal.

L'homme devait servir de courrier et porter une lettre expliquant le complot à Edouard III, mais à peine eut il le document en main qu'il vit le parti qu'il pourrait en tirer pour lui et sa famille, nécessité faisant loi, il l'apporta au roi, oui, mais de France contre récompense !!!!. Sans tant languir ce dernier fait entreprendre des recherches










On finira par trouver le Gauvin Belmont, l'avocat véreux c'était réfugié à Reims, caché sous l'habit du Carmel, l'homme se faisait passer pour un prêtre, allant même jusqu'à entendre les fidèles en confession !!!. Arrêté en avril 1347 puis transféré à Laon pour y être condamné par l'official à la prison à perpétuité !!. Mais la ville était en émoi, les habitant menant grand tapage, huchaient à gueule bec qu'ils voulaient le traître !!. Désirant calmer la foule la municipalité décida de montrer le Gauvin, on le mit donc sur un chariot couvert de chaines

Mais le peuple dans un accès de fureur, qui ne fut peut être pas spontané, l'accabla de moult jets de pierres !!!, l'avocaillon eut le crâne fendu et en mourut dans de vives souffrances !!!. Jean de Vervins trouvant que l'affaire se gâtait, jugea prudent de déguerpir, tout en laissant dans son château de Bosmont, une garnison de 60 archers Anglois, qui ravagèrent le pays à trois lieues à la ronde !!

Le bailli de Vermandois, le Comte de Roucy et des gens de Laon attaquèrent ce repaire de brigands, après un siège très vif, la place se rend, on laisse la vie sauve aux défenseurs, puis on rase le château, à l'emplacement duquel, plus tard on érigera un gibet !!. Voila ce que nous apprennent les chroniques et ce jusqu'à la découverte d'extraits inédits, des écrits de Jean de Noyal, Abbé de Saint Vincent de Laon !!!!! Comme quoi fouiller dans les archives n'est pas dénué d'intérêt !!









On y apprend pourquoi Jean de Vervins est passé à l'ennemi, il avait été vaincu en champ clos lors d'un duel judiciaire en présence du roi de France, par un chevalier nommé Henri du Bos ou du Bois. Voila ce qu'il c'est passé, si nous ne connaissons pas la cause réelle du conflit entre les deux hommes, les menant au champ clos, du moins savons nous que Jean de Vervins accusait Henri du Bois de l'avoir envoûté, ou fait envoûter, puis de s'être vanté qu'aucune femme ne saurait lui résister !!!, toujours est il que l'affaire arriva aux oreilles du roi

Notre Philippe VI de Valois, plus chevalier que roi, les fit traduire devant son parlement, pour une mise en accusation, afin qu'ils puissent y jeter leur gage de bataille! La date du combat singulier fut fixée au 13 avril 1344 et devait avoir lieu à Gisors, et un texte contemporain nous apprend de la façon la plus positive, que nos adversaires se rencontrèrent aux conditions décidées !!

Henri du Bois en sorti vainqueur, le roi qui assistait à ce combat, accorda la vie sauve à Jean de Vervins pour services rendus. Ce dernier ne put en prendre son parti et ravalant sa bile, il rejoignit le camp Anglais, devenant traître par esprit de vengeance, ce qui ne lui porta pas chance car il mourut peu de temps après !!

PS: documentation BNF, livre de l'école des Chartes, et un peu de prose de votre copiste M de V