le Gardien des Mémoires du Royaume sous la montagne, vous souhaite la Bienvenue dans son scriptorium
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samedi 7 septembre 2024
N°480) Le Pavement de la Rue Médiévale
vendredi 7 juin 2024
La Pollution au Moyen Age
La vision idéalisée de la rue que donnent des miniatures représentant une entrée d'un Roy " en sa bonne ville ", une procession de religieux pour le Saint sacrement ou des festivités ne sauraient cacher la réalité du quotidien vécue, au Moyen âge, dans les cités par ses contemporains. Dans les archives on trouve une documentation hétéroclite qui décrit souvent d'affreux cloaques, des " merderons ", remplis " d'immondicitez ", de " marres et de bouillons " qu'empruntaient les citadins à leurs risques et périls !!!
jeudi 13 octobre 2022
N° 455) La Russie du Haut Moyen Age 1/3
PS: Précisons que Anne de Kiev de par sa confession appartenait à l'église " des sept conciles ", alors qu'Henri relevait de l'église catholique romaine !. ces deux églises sont encore " indivise " au moment des faits, mais il y avait déjà eut une rupture entre le Patriarche Photius de Constantinople (Orthodoxe), et le Pape Nicolas Premier de Rome.
vendredi 21 janvier 2022
Moyen âge le Voeu de Pèlerinage 2/3
Avant de cheminer il nous faut cependant mieux cerner ce pèlerin médiéval, le saisir dans l'effort quotidien de son engagement, depuis son voeu jusqu'au matin radieux du terme de son voyage !!
Il n'existe guère, faut il le préciser, de mesure commune entre la puérilité des serments irréfléchis d'une civilisation comme la nôtre et la décision héroïque par laquelle un Seigneur, un Bourgeois ou un Paysan du moyen âge se font les vagabonds de Dieu !
Il ne me semble pas, mais le nain peut se tromper, que la satisfaction d'intérêts purement matériels, comme la réussite d'une entreprise humaine par exemple, aient inspiré un grand nombre de voeux.
L'homme médiéval, je crois, n'attacha jamais à ses aises une importance extrême, la vie était rude au moyen âge et le Seigneur, le Bourgeois ou le Paysan ne l'étaient pas moins, mais ils avaient ce bon sens pratique de prendre sans rechigner ce que la vie leur offrait !
mercredi 28 avril 2021
Médecine le Temps du Grand Changement
vendredi 16 octobre 2020
N°365) La Maison d'Albret au moyen âge en Guyenne
Au milieu des grandes Landes, la ou se situaient les territoires délaissés de la Guyenne et Gascogne, terres ingrates composées de marais bourbeux et de lagunes insalubres, vivait une modeste Châtellenie habitée par des Seigneurs pauvres et loqueteux. Cette région se trouvait bien à l'écart des chemins empruntés par les hommes des steppes Nordiques, lors des invasions barbares, ils avaient des destinations d'un meilleur profit, avec des régions plus grasses et des bourgades plus riches pour les razzias qu'ils entreprenaient !
Cependant la région était propice aux malandrins,voleurs, déserteurs et manants en rupture du ban de la société, aussi fallait il un bras protecteur afin de préserver les autochtones, pauvres et miséreux, de leurs farouches atteintes. Le Baron qui prit en main la destinée de cet habitat misérable et éloigné de tout, donna son nom au village, donnant Labrit, Labret, Lebret, puis pour finir Albret. A notre connaissance le premier à entrer dans l'histoire en tant que Sire d'Albret est Amanieu Premier, il est reconnu comme protecteur des Moines de l'Abbaye de Condom
Pourtant notre "Nobliau Rural" possédait déjà une réputation de Routier et de Pillard, prenant dans les Seigneuries des alentours ce que ses terres ne lui apportaient pas. Ces sortes de petites guerres privées courantes pendant le haut Moyen âge et qui entretenaient une certaine émulation entre voisins !
Ses successeurs vont persévérer dans ce sens étant toujours en quête d'argent et d'aventure, louant au plus offrant leur bras et leur épée ainsi que leur courage. En ce temps la le Fief de Labrit se composait d'une Motte Castrale surmontée d'un château de bois posé sur une place nivelée et délimitée par une enceinte réduite entourée d'une levée de terre et d'un fossé
En fait un ensemble défensif sommaire en rapport avec les ressources dérisoires de la région qui dissuadaient les conquérants bien plus que ne l'aurait fait de fortes murailles. Les Sires de Labrit abandonnérent ce domaine castral dès que les succés de leurs entreprises fournirent pécunes en suffisance pour s'installer à Casteljaloux ou ils construisirent une forteresse, ne revenant dans leur ancienne demeure que de façon épisodique (bien sur on y laisse un homme lige et quelques soudoyers)
Amanieu II va participer à la première croisade avec Godefroy de Bouillon en 1099, pas ou peu d'informations sur Amanieu III 1085-1143. Son successeur Amanieu IV va se soumettre à Richard Coeur de Lion fin XII siècle, puis rejoindra ensuite la Banière Papale lors de la Croisade des Albigeois en 1209, il laisse en donation à Amanieu V le château de Bazas vers 1250. Amanieu VI quand à lui meurt la même année que Saint Louis en 1270
Son descendant Amanieu VII va céder, de force forcée, sa chatellenie de Millau au futur Edouard Premier d'Angleterre, en 1272, ceci afin de respecter les accords royaux entre la France et Albion, mais en 1308 il va acheter les Vicomtés de Dax et de Tartas
samedi 24 août 2019
Le Roy Jean II le Bon
Jean ne rêvait que chevalerie et ne désirait que paraître à l'égal de son royal paternel. Il n'atteignit, comme son père, qu'à la gloire d'être un expert dans cette science, déjà obsolète, qu'était devenue la Chevalerie en ce milieu du XIV siècle !!!. C'est à dire comme l'écrivait Jehan Froissart " d'être gai, frisque, amoureux et bachelereux ", mais sa bravoure n'était qu'aveugle témérité. On peu même se demander si après la bataille de Poitiers, le Prince Noir, qui l'accueille tel un preux du cycle Arthurien, ne le fait pas par pure dérision ....???
Pour maintenir ses prérogatives royales rien ne l'arrêtait pour se venger de ses ennemis, lent d'esprit, ayant peine à concevoir, il ne fut digne de tenir le sceptre ni par l'art de gouverner, ni par celui de conduire ses armées. Jean était esclave de ses sens et de ses passions colérique et rancunier, il ne savait ni se modérer, ni faire barrage à ses caprices. Le surnom qu'il a gardé dans l'histoire ne serait qu'ironie si l'histoire se prêtait aux jeux de l'esprit
Tout porte à croire que nous disons Jean II le Bon parce qu'un jour Jehan Froissart a dit " le bon roi Jean ", mais ne le disait il pas pour faire entendre qu'il était léger, trop confiant, étourdi, voir même un bon homme à ses heures ????, néanmoins cela ne l'empêchait pas de tuer ou faire tuer ses gens !, voir même comme à Rouen de les assassiner (voir article), ou de les ruiner ce qui était fréquent !!!!
Il fit par exemple exécuter le Comte d'Eu, son Connétable, sous le fallacieux prétexte de trahison, personne n'y cru dans son temps, pas plus que dans le notre d'ailleurs. Mais pour placer à ce poste son favori, Charles la Cerda, personnage de même farine que son roi, vit on jamais personnage plus incompétent que lui à la tête de l'Ost de France
Il navrait encore plus son peuple pour les ruiner, car son goût des plaisirs et du faste le guidait, il imaginait chaque jour des raisons de dépenser un argent qu'il n'avait pas, ne tenant aucun compte des règles, des lois et des usages pour arriver à ses fins, levant des aides sous les plus frivoles prétextes par la plénitude de sa puissance royale en ces temps de détresse. Il faisait comme l'avait fait avant lui son père, et surtout son grand père, ce Paon bouffi d'orgueil qu'était Charles de Valois, frère du Roi de Fer, Philippe IV le Bel
Il va remanier les monnaies, les rogner, dépassant par ses actes les méfaits que firent tous les autres rois avant lui. Chaque année on comptait de six à huit remaniement des monnaies, voir davantage !!!. Ce prince ne réfléchissait pas aux conséquences de ses actes, ne pensant qu'aux divertissements, les fêtes et les tournois vidèrent son trésor, mais lui ne rêvait qu'à de nouveaux plaisirs !!
On est même en droit de se demander comment un tel benêt put engendre un fils comme le Dauphin Charles, puis Régent et futur Roi Charles V le Sage !!!, cela défie l'entendement. On comprend facilement que le Roi jean II le Bon et le Dauphin son fils ne s'entendaient pas, pour faire simple il y avait une sorte de haine entre le père et le fils !!!. Car le Dauphin était aussi brillant que sont père était limité dans ses entendements
Ce dont va profiter Charles II Roi de Navarre et Comte d'Evreux, lui qui avait plus que tout autre à se plaindre de ce roi batteur d'estrade, champion de nos rutilants fers vêtus à courtes visions
L'échec de la royauté sous Jean II le Bon était visible et manifeste, mais sur son trône, Jean II, toujours frivole, même dans les circonstances les plus graves n'en était point troublé. Car d'idées suivies il n'en avait point, de plan arrêté qu'un seul !! se procurer de l'argent à tout prix !!!
Les états généraux refuseront ce qu'il demande, les détails manquent sur la plupart de ces assemblées, mais on peu juger de toutes par celles des états de Normandie, qui firent entendre d'amères doléances sur l'état de leur province et sur les ravages que provoquaient les hommes d'armes, le négoce interrompu, les monnaies altérées, les privilèges méprisés et les impôts excessifs !!
Quatre ans s'écoulèrent pendant lesquels Jean II le Bon parvint à vivre d'expédients et à trouver l'argent pour ses plaisirs. Mais à la fin tout s'épuise et en 1355 les Ordonnances de ce Prince étaient reconnues inutiles !!!. Il va dès lors se réfugier dans le pur despotisme !!
Il se voyait à la merci de ses sujets et réduit pour leur arracher de l'argent à leur accorder des garanties. Pour la première fois en 1355 les trois ordres, avant même la première réunion des états, se promirent qu'ils remédieraient aux abus du monarque, et que si une aide était accordée à ce roi, on frapperait alors une monnaie forte à laquelle on ne ferait subir aucun changement, ni rognage, ni dévaluation !!
Lors de cette assemblée Gauthier de Brienne parlait au nom de la Noblesse, Jean de Craon Archevêque de Reims au nom du Clergé, et enfin la ville de Paris avait envoyé son prévôt des Marchands Etienne Marcel, ce dernier y fut brillant !!. On peu se demander si c'est à partir de ce moment qu'il développa son goût pour la politique ???, et est ce à partir de la que vint chez lui ces idées de réforme à la mode Flamande ??. On ne peu l'affirmer, mais cependant l'exemple pitoyable que donnait le roi Jean II le Bon fut surement un élément déclencheur !!!
PS: Documentation BNF comme il se doit M de V
samedi 11 mai 2019
Les Drapiers de Paris en 1219
Les Drapiers constituaient le premier des six corps de métiers, auxquels appartenait le gouvernement du commerce de Paris. Cet article vient compléter la documentation du Blog sur cette profession, je citerais l'article 272 sur le drap "escarlate" au moyen âge, le 257 sur les drapiers de Reims aux XIII, XIV et XV siècles et pour finir le 211 sur les soies d'or et d'argent au moyen âge
Cette corporation Parisienne faisait remonter leurs privilèges et leur constitution au règne de Philippe Auguste, comme on le constate dans le préambule d'une Ordonnance qu'ils obtinrent du roi Jean II le Bon en 1362
Oyez la supplication dis cet acte, à nous faicte, de par noz bien amez, les maîstres et confrères de la draperie de nostre bonne ville de Paris. Contenant aux environ de l'an mil quatre vint et huit, au mois de décembre, que la confrarie de la dicte draperie a esté encommencée !!!!!
De ces termes il résulte qu'en 1362 les drapiers ne sont pas en mesure de produire cette Charte de Philippe Auguste ??, puisque dans l'ordonnance on y énonce d'une manière approximative ce fameux document !! De la peuvent naître des doutes sur la véritable période à laquelle nos drapiers Parisiens commencèrent à former un corps de métier ??
Cependant on sait par d'autres documents qu'ils agissaient déjà comme une communauté en 1183, car cette année la ils reçurent du roi, moyennant cent livres Parisis de cens annuel, 24 maisons confisquées aux Juifs. Ces maisons saisies étaient situées non loin du palais dans une rue qui s'appelait " Judoearia pannificorum ", et qui plus tard portera le nom de rue de la vieille Draperie
L'ordonnance de 1362 dont nous parlions plus haut, révèle cependant un fait qui expliquerait ?....jusqu'à un certain point, comment avait pu disparaître un document aussi important pour le corps des Drapiers !!, document qui confirmait leur institution.
Nous parlons la d'une missive de Philippe VI de Valois (le roi trouvé), qui s'adresse à son Prévôt de Paris, ce document est daté du 21 avril 1339, dans lequel le roi déclare rétablir la corporation suspendue précédemment ?, n'est ce pas à cette suppression temporaire de cette confrérie (dont on ne connait pas le motif), qu'il faut rapporter la perte, voir la destruction volontaire, faite sur ordre du roi de ce document fondamental ?????
Le livre des métiers d'Etienne Boileau (voir article), ne renferme aucune disposition relative aux Drapiers. Le titre cinquantième de son livre I, parle des "Toisserans de lange", mais cela concerne seulement les fabricants de drap commun et de couvertures établis en Paris. Mais ni ce titre ni ceux qui suivent après, quoiqu'ils se rapportent aux Foulons et Teinturiers, ne font pas la moindre allusion au commerce de nos Drapiers ???
Cette absence presque complète de documents pour une corporation dont la suprématie ne fut jamais contestée reste un mystère !!. Nous ne trouvons qu'un acte d'août 1219, un contrat de vente passé entre la Confrérie des marchands Drapiers et un bourgeois de la cité, nommé Raoul Duplessis, lequel cède à la dite confrérie une maison située derrière le mur du petit pont, ainsi que les droits qu'il percevait sur diverses maisons contiguës à l'hôtel ou se tenait les réunions de la corporation des Drapiers
PS: documents BNF, sur des textes de l'école des Chartes M de V
samedi 27 avril 2019
Le sentiment national lors de la guerre de cent ans
La grande Théocratie qui avait été établie par Grégoire VII va succomber sous les coups que vont lui porter les Légistes du Roi de Fer (voir article), elle ne s'en relèvera pas et Boniface VIII en fera les frais !!, puis va suivre le long séjour de la Papauté en Avignon, que les Italiens nomment "la captivité de Babylone". Cette église sera ensuite déchirée par le Schisme ( voir article) et compromise aussi par l'inconduite d'un trop grand nombre de ses dignitaires, attaquée de toutes parts avec sévérité, tant en France qu'en Albion elle n'exerce plus qu'une influence singulièrement restreinte sur les événements.
La Chevalerie échappant de ce fait aux ecclésiastiques sera frappée elle même d'une irrémédiable décadence (voir article), elle inflige par ses faits et gestes un perpétuel démenti aux efforts de nos rutilants fers vêtus, qui cherchaient à ressusciter les temps fabuleux d'Arthur et de la table ronde, mais ne vivaient que sur l'acquis de leurs ancêtres
Froissart ne l'avait surement pas prévue, mais il n'en a pas moins été frappé, à la fin de sa vie, par le déclin des sentiments chevaleresques, ce Clerc Poète et Chroniqueur qui avait été longtemps le héraut d'armes de cette chevalerie, ( voir article)
Les nations en général et la France en particulier, ont pendant le XIV siècle pris une conscience plus nette d'elles mêmes, leurs aspirations, leurs tendances et leurs passions se sont accentuées. L'idée nationale s'est dégagée dans la mesure ou l'idéal chevaleresque disparaissait ( voir article).
Les progrès de cette idée marquent pour la France le commencement de la vie moderne, enfantée dans la douleur des problèmes politiques et sociaux et dans les désastres de la guerre de cent ans ( voir article). Du même coup ils ont donnés à la nation le sentiment de son unité et aux différentes classes qui la composaient, celui de leur solidarité respective !!
De la, dans le coeur des gens et dans la conscience du pays on trouve deux tendances opposées, contraires et ennemies, l'une qui poussait les gens à s'unir contre l'étranger envahisseur, et l'autre qui mettait aux prises avec lui même, ce peuple, provoquant ainsi agitations et haines dont l'explosion coïncide dans notre pays avec les premières manifestations de ce sentiment national
Le XIV siècle verra naître et grandir ce sentiment, on y voit Philippe IV le Bel faire chuter un Pape (voir article), un prévôt des marchands faire sa révolution (voir article), puis la grande emprise de jacques Bonhomme (voir article), mais on y voit également un peuple rassemblé derrière Charles V le Sage et luttant ensemble contre l'Anglois (voir article)
C'est l'image de cette France du XIV et et du XV siècles, qui moins accablée par ses défaites guerrières qu'épuisée par ses divisions intestines, voir même sa guerre civile du XV siècle (voir article), mais petit à petit elle va trouver son essor dans ce sentiment national
Brossons un tableau de la France à l'aube de la guerre de cent ans. notre pays était puissant et peuplé d'environ 16 millions d'âmes, doté d'une prospérité matérielle indéniable. Les paysans croissaient et multipliaient à la faveur de cette longue période de paix, et les terres produisaient au delà des besoins de la consommation.
Jehan Froissart nous dépeint les celliers remplis de vin, les greniers chargés de blé et les étables ou l'on élevait les bestiaux les plus gras et les mieux nourris du monde !!!. Si les campagnes étaient prospères, les villes et cités étaient riches, et l'industrie française se portait à merveille, les toiles de Reims (voir article), les draps de Louviers, de Saint Lô, de Caen et les velours de Limoux en Languedoc étaient célèbres
Le commerce l'était plus encore sur le littoral Normand, de la Saintonge et les côtes de la Méditerranée. Les foires de Champagne (voir article), et celles du Lendit (voir article) en étaient les grandes assises !!!
Cette abondance et le progrès des arts avaient développé dans la nation le goût du luxe et des jouissances matérielles. Dans la noblesse, nos Seigneurs recherchaient des vêtements plus courts et plus collants, faits d'étoffes onéreuses, ornés de pierres et de perles précieuses. Les Dames serraient leurs tailles afin de marquer la silhouette, chargeaient leurs têtes de faux cheveux, se rendant à l'église avec des tenues plus somptueuses que décentes.
Cette noblesse donnait aux classes inférieures qu'elles ne suivaient que trop !!. Les bourgeois se servaient de leurs grosses fortunes afin de satisfaire aux exigences de leur table, de leur mise et de leur train de maison. Le peuple, du nanti au manant, du boutiquier à l'apprenti, nul ne voulait rester en arrière, et l'on voyait bien des gens portant sur eux en étoffes, bijoux et affiquets la plus grande partie de leur avoir (voir article)
Mais Bourgeois et vilains avaient perdu l'habitude des exercices guerriers et l'instinct des vertus militaires. Quand à la noblesse, ou lances rimait avec danse, ne pratiquant le plus souvent que le champ clos (voir article), dans des joutes et des tournois à thèmes. Cependant nos rutilants fers vêtus s'irritaient, lorsqu'ils voyaient la royauté essayer d'organiser sérieusement les milices Bourgeoises (voir article), ou bien tenter de former une armée nationale (voir article) !!!
Les romans de chevalerie faisaient à cette époque pleuvoir moult sarcasmes, sur ces soldats tirés de l'officine, du comptoir ou de l'atelier
Il faut dire que bien souvent les rois de France eux mêmes, aimaient mieux puiser dans leurs bourses, disant que par l'impôt ils se tiendraient hors du péril de leur corps, et qu'il pourraient de ce fait continuer leur commerce, administrer leurs biens, leurs marchandises et leurs terres
A l'aube de cette guerre qui devait durer 116 ans, le bourgeois, l'artisan et le propriétaire terrien y trouvaient leur compte et trouvaient somme toute que ce royal langage était raisonnable !!
C'est dans ces dispositions que le peuple de France regardait les malheurs qui s'amassaient et qui pointaient leur nez à l'horizon, et ce sera dans ces épreuves qu'ils allaient trouver cette force nouvelle, le sentiment national
PS: les infos proviennent de la BNF, et de l'école des Chartes, pour le reste c'est mon sentiment que je vous transmet, mon idée de cette fin du moyen âge !!!
Cet article est le trois cent huitième du blog, et il fait également une petite synthèse de la fin de ces mille ans d'histoire médiévale
Le but de votre copiste de nain reste avant tout le partage avec des passionnés, de ces "hypothèses probables", car je reste ce nain juché sur les épaules de géants, c'est à dire de ceux qui ont fait l'histoire M de V
mercredi 27 mars 2019
Le Déshonneur de Jean de Vervins XIV siècle
Tout commença ainsi. Dans les Flandres, après avoir saccagé les faubourgs de Chimay, les Français étaient revenus sans être inquiétés à Vervin et Aubenton. A quelques temps de la Jean de Hainault brûlant de se venger entra en Tiérarche. Les habitants d'Aubenton sont inquiets, car leur ville n'est entourée que de méchantes palissades, ils vont demander secours au Bailli de Vermandois, qui va envoyer Jean de Vervins, son oncle Thomas de Vervins, le Vidame de Châlons et 300 hommes d'armes
La garde de l'une des portes de cette cité fut dévolue à Jean de Vervins, lors de l'attaque Jean de Hainault reconnaissant le pennon de Vervins se jeta avec vigueur sur cet emplacement, comptant bien laver l'affront subit en 1340 !!!!. Il fit si bien qu'il s'empara de la porte et Jean de Vervins et son oncle sautant à cheval vont se réfugier précipitamment à Vervin, avait il les ongles trop pâles ?? cela expliquerais beaucoup de chose !!!!
Jean de Vervins avait d'excellentes raisons de rester attaché au service de Philippe VI de Valois, il était bien en cours et avait rendus divers services à la couronne de France !! alors pourquoi prit il le parti de trahir et rejoindre l'Anglois ???
Voyons ce qu'en disent ses contemporains !!!, épluchons les chroniques, elles racontent que Jean de Vervins organisa, en 1347, un complot visant à livrer Laon aux Anglois !!. Au premier abord il semble difficile d'admettre ce genre d'hypothèse, car on ne voit pas comment pendant le siège de Calais, les Anglois auraient pu distraire des troupes et s'engager jusqu'à Laon ??, alors que la région était sillonnée de gens d'armes se rendant à la convocation du Ban du roi de France, en vue de dégager Calais ???. Cependant certains faits ne peuvent être niés, alors fouillons plus loin !!
Si l'entreprise n'était pas concevable pour les Anglois dans une région fort peuplée et pourvue de nombreux châteaux, du moins pouvons nous admettre qu'il voulait se la faire livrer pour lui même avec l'aide d'un petit contingent anglois venant épauler ses propres forces ???. Toujours est il que dans ce cas il lui fallait des complices dans cette cité
Il en trouva, et le principal d'entre eux était l'Avocat Gauvin de Belmont, fixé à Metz, mais qui avait une maison dans Laon, celui ci aurait imaginé un plan, paraît il, celui de creuser un souterrain de sa cave et menant dans la campagne, afin de faire pénétrer des hommes d'armes !!. On reconnait bien la l'imagination populaire, laquelle voit des souterrains partout dès qu'il y a complot.
Bref il arriva que ce complot eut des fuites, comme c'est souvent le cas dans ce genre d'entreprise, il y eut un complice indiscret qui dénonça tout. Il se nommait Colin Thommelin, forgeron de son état, originaire de Laon, que la misère avait mis sur les routes le chassant de son pays natal.
L'homme devait servir de courrier et porter une lettre expliquant le complot à Edouard III, mais à peine eut il le document en main qu'il vit le parti qu'il pourrait en tirer pour lui et sa famille, nécessité faisant loi, il l'apporta au roi, oui, mais de France contre récompense !!!!. Sans tant languir ce dernier fait entreprendre des recherches
On finira par trouver le Gauvin Belmont, l'avocat véreux c'était réfugié à Reims, caché sous l'habit du Carmel, l'homme se faisait passer pour un prêtre, allant même jusqu'à entendre les fidèles en confession !!!. Arrêté en avril 1347 puis transféré à Laon pour y être condamné par l'official à la prison à perpétuité !!. Mais la ville était en émoi, les habitant menant grand tapage, huchaient à gueule bec qu'ils voulaient le traître !!. Désirant calmer la foule la municipalité décida de montrer le Gauvin, on le mit donc sur un chariot couvert de chaines
Mais le peuple dans un accès de fureur, qui ne fut peut être pas spontané, l'accabla de moult jets de pierres !!!, l'avocaillon eut le crâne fendu et en mourut dans de vives souffrances !!!. Jean de Vervins trouvant que l'affaire se gâtait, jugea prudent de déguerpir, tout en laissant dans son château de Bosmont, une garnison de 60 archers Anglois, qui ravagèrent le pays à trois lieues à la ronde !!
Le bailli de Vermandois, le Comte de Roucy et des gens de Laon attaquèrent ce repaire de brigands, après un siège très vif, la place se rend, on laisse la vie sauve aux défenseurs, puis on rase le château, à l'emplacement duquel, plus tard on érigera un gibet !!. Voila ce que nous apprennent les chroniques et ce jusqu'à la découverte d'extraits inédits, des écrits de Jean de Noyal, Abbé de Saint Vincent de Laon !!!!! Comme quoi fouiller dans les archives n'est pas dénué d'intérêt !!
On y apprend pourquoi Jean de Vervins est passé à l'ennemi, il avait été vaincu en champ clos lors d'un duel judiciaire en présence du roi de France, par un chevalier nommé Henri du Bos ou du Bois. Voila ce qu'il c'est passé, si nous ne connaissons pas la cause réelle du conflit entre les deux hommes, les menant au champ clos, du moins savons nous que Jean de Vervins accusait Henri du Bois de l'avoir envoûté, ou fait envoûter, puis de s'être vanté qu'aucune femme ne saurait lui résister !!!, toujours est il que l'affaire arriva aux oreilles du roi
Notre Philippe VI de Valois, plus chevalier que roi, les fit traduire devant son parlement, pour une mise en accusation, afin qu'ils puissent y jeter leur gage de bataille! La date du combat singulier fut fixée au 13 avril 1344 et devait avoir lieu à Gisors, et un texte contemporain nous apprend de la façon la plus positive, que nos adversaires se rencontrèrent aux conditions décidées !!
Henri du Bois en sorti vainqueur, le roi qui assistait à ce combat, accorda la vie sauve à Jean de Vervins pour services rendus. Ce dernier ne put en prendre son parti et ravalant sa bile, il rejoignit le camp Anglais, devenant traître par esprit de vengeance, ce qui ne lui porta pas chance car il mourut peu de temps après !!
PS: documentation BNF, livre de l'école des Chartes, et un peu de prose de votre copiste M de V