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lundi 29 mai 2017

Albion la vie nomade et les routes au XIV siècle par J J Jusserand 1884

Dans cette période historique ou pour la majorité des hommes, les idées et les nouvelles se transmettaient oralement,et voyageaient par l'entremise de ces personnes errants sur les chemins, les nomades servaient de liens, entre les masses populaires immobiles des différentes régions d'Albion.

Quelle vie menait ces nomades détenteurs de la pensée populaire, quelle vie menaient ils sur les chemins ? quelle influence et quelle moeurs ils avaient au XIV siècle ?

.Mais commençons par le sujet qui fâche!!!, c'est à dire l'état des chemins et des ponts en Angleterre à cette époque. Je vous rassure pas mieux qu'en France!, ou nous avions exactement les mêmes inconvénients.


Alors me direz vous, pourquoi ne pas parler de la France!, parce qu'en Albion ils n'ont pas eu de révolutionnaires moisis qui détruisent toutes les archives !!!, mais restons calmes.....et revenons aux chemins d'Angleterre.





Dans ce pays routes et ponts sont une charge qui pesait sur l'ensemble de la nation et ce au même titre que leur service militaire, " qui soit dit en passant leurs permettaient de nous mettre une trempe même à deux contre cinq ", mais bref !!! la n'est pas le sujet du jour.

Tout propriétaire foncier qu'il soit de noblesse, ou riche fermier est tenu de veiller au bon état des chemins, leurs tenanciers exécutant pour eux ces réparations, même les religieux, Abbayes et monastères, propriétaires de biens et de donations, qui pourtant d'ordinaire sont dispensés de tout service (a part le fait de dire des prières et de faire l'aumône aux pauvres) devaient entretenir leurs ponts et leurs routes.

Dans les cités, les Guildes, ces confréries laïques animées par l'esprit de religion, prenaient à leur charge la réparation de routes et de ponts, des dépenses que bien souvent les villes n'étaient pas financièrement en mesure d'assurer.

Il nous semble pourtant évident que tout le monde avait un intérêt immédiat et journalier à ce que ces chemins soient en bon état. Du Clergé en passant par la Noblesse, les Paysans propriétaires et les Bourgeois des Guildes, non ???





Détaillons: les nobles, toujours en déplacement de manoirs en châteaux avec leurs chariots à bagages, puis les moines grands cultivateurs transportant leurs récoltes dans de lourds tombereaux et les guildes avec leurs pesants transports de marchandises de ports en villes.

Et bien non !! ces chemins étaient dans un état déplorable, et fort peu praticables. Pour peu qu'une personne possède quelques biens, elle a tout intérêt de voyager à cheval ou à dos de mulet pour les courtes distances. Quand aux autres accoutumés aux pires conditions ils allaient à pied


.





Dans la troisième année du règne du roi Edouard III il a été constaté que toutes les routes des environs immédiats de Londres étaient en si piteux état, que charretiers et marchands, risquaient fort de perdre tout leur chargement avant même de passer l'une ou l'autre des portes de la Capitale !!!!. Pour palier à ce problème et subvenir à ces réparations, un droit fut perçu sur tout véhicule ou bête chargée qui entrait dans la cité.

Nous parlions de la capitale !!, je vous laisse imaginer l'état des chemins dans les campagnes, et aux abords des bourgades et villages de cette riante Albion. Sans parler bien sur de la période hivernale, quand la saison entravait le voyageur, qu'il soit pèlerin, colporteur, marchand, noble ou moine il se réfugiait dans quelque confortable Auberge, aux fenêtres barrées de panneaux de bois.





Se cramant les jambes à la cheminée, tout en ayant la raie culière gelée par les courants d'air de l'entrée. Le voyageur, fataliste, attendait le retrait des eaux de ces abyssales ornières des chemins d'Albion.

De plus vous aviez de fortes chances, (si l'attente était longue), de vous transformer en jambon de Bayonne, dans ces salles enfumées.

Néanmoins (comme il pleut souvent en Albion), l'aubergiste avait à coeur de garder ses pratiques en les nourrissant de tourtes chaudes et de soupes composées, de lard et de fèves, avec un ajout de choux ou de poireaux, le tout était accompagné d'une bonne bière épaisse, ou de vin pour les voyageur plus fortunés.

La toile étant posée sur le chevalet et le décor de ce XIV siècle peint par mes soins, il nous reste à faire comme Geoffroy Chaucer (sans prétention aucune ), décrire les personnages de la vie de tous les jours qui traverseront ce décor. Je tiens à prévenir mes lecteurs, je ne suis pas poète moi !!!!





Commençons selon mon humeur , c'est à dire par un Fléau!!, les Pourvoyeurs royaux, quand le roi se déplaçait, il était suivi par une armée de chariots d'emprunt.

Ces chariots, les gens des villages les faisaient eux mêmes, à charge pour eux d'aller chez le forgeron local acheter de gros clous à têtes proéminentes pour protéger les roues. Ces simples boites massives étaient indispensables à l'agriculture, les pourvoyeurs officiels se les appropriaient librement, jusqu'à dix lieues à la ronde des points de passage que traversait le convoi royal.

Malheur à celui qui habitant à vingt lieues de la était de passage en ces lieux, s'il croisait leur chemin!!, car il se retrouvait à pied, gros-jean comme devant, son char réquisitionné, avec le vague espoir d'être payé pour cet emprunt!!!!

Il y avait bien des statuts qui stipulaient qu'il n'y aurait pas d'emprunt forcé et qu'ils seraient payés honnêtement, sur la base de " dix pence par jour pour une charrette à deux chevaux " mais tout le monde savait très bien qu'ils ne seraient jamais payés.





Ceci n'était qu'un moindre mal, car nos pourvoyeurs étaient comme des sauterelles s'abattant sur un champ!!! réquisitionnant, blé avoine, bière et viande pour nourrir le cortège royal. Ils se disaient officiers du roi " ce qu'ils n'étaient point " . Mais à mon avis et sans l'ombre d'un doute, ils étaient surement recrutés parmi les meilleurs fourrageurs des compagnies franches des raids anglais en temps de guerre " en France nous avons largement donnés "

                                                                                             M de V






PS: cette petite balade en Albion sera longue, donc je vais faire plusieurs articles, que je vous distillerai au fur et à mesure de ma progression, ne sortez pas, masses, épées, arcs, flèches et lances, pour taper sur le pauvre bougre de scribe qui tente de vous complaire !!!!!!!!

Pour les puristes je ne transcris pas Jusserand au mot à mot, j'emprunte les faits historiques, et j'y mélange mes impressions et mon idée du monde médiéval, je ne sais si la sauce sera du goût de tout le monde et je m'en excuse par avance.




dimanche 28 mai 2017

Geoffroy Chaucer 1338-1400


C'est sur les bords de la Tamise que naquit G Chaucer, vers l'an 1338. Son père est un Bourgeois fort étoffé de la ville de Londres, il est négociant en vins, possédant de solides relations tant à la ville qu'à la Cour du Roi Edouard III. Il fait donner à son fils une éducation qui se prolongea jusqu'à ses 17 ans.





De même que pour Shakespeare il est impossible de citer l'ordre et le niveau de ses études, ni même de citer les professeurs et les écoles qu'il fréquenta. Sans doute comme une bonne part des étudiants aisés de son époque il se frotte à toutes les sciences enseignées au moyen âge.

Il sait le Français, le Latin et l'Italien, mais quoi de plus normal, il fut élevé dans le quartier du négoce du vin ou cohabitent anglais, français, italiens et flamands, donc dès son enfance il eut sa curiosité aiguisée par les influences continentales, quand au Latin c'est encore plus simple, car c'est la langue du savoir et de l'enseignement.

Il lui fut enseigné la Philosophie, les mathématiques et la médecine, mais il possède aussi des connaissances solides en Alchimie et en Astrologie, cela ressort nettement dans différents passages de ses oeuvres, notamment dans " le conte du valet du chanoine " des Contes de Cantorbéry









Les relations familiales avec la cour d'Angleterre vont permettre à ce jeune étudiant de quitter les écoles pour voler de ses propres ailes, il entre à 17 ans comme page au service de l'épouse du Prince Lionel Duc de Clarence, le fils cadet du Roi Edouard III, poste enviable s'il en est!, qui le place au beau milieu de la classe aristocratique du royaume d'Angleterre.

Baignant dans cette opulence ponctuée de plaisirs ou alternent promenades, banquets, fêtes et tournois, notre Geoffroy continue néanmoins de s'instruire. Ne désirant pas laisser son esprit se rouiller il se perfectionne dans l'étude de la langue française. Ces travaux ont un but, Geoffroy désire voir du pays!.









Lorsqu'il se trouva posséder en suffisance la langue française, il demanda à faire partie d'une expédition qui s'embarquait pour le continent. On se trouvait alors en pleine guerre de cent ans, ou le roi d'Angleterre était obligé d'envoyer de fréquents renforts à ses troupes en France.

Il débarque à Calais et prend part à plusieurs engagements militaires, il commença même la campagne qui devait déboucher sur le Traité de Bretigny, lors de ces engagements il fut fait prisonnier.

Cela lui permit d'apprendre sur le tas la diversité de la langue française et de se familiariser avec les grands auteurs du moment. Toujours est il que Geoffroy ne se plaignit jamais de sa captivité, qui fut d'ailleurs fort brève.








Il visita la France, faisant la connaissance de savants et d'érudits, et s'imprégnant de notre culture. A son retour en Albion, il trouva un nouvel emploi à la cour comme valet de la maison du roi, avec des appointements qui selon M Walter Skeat se montaient à 13 livres, 6 shillings et 8 pence par an.

Lors de sa captivité il avait traduit le roman de la rose qui l'avait enthousiasmé, il entreprend à Londres une oeuvre intitulée "Compleynt to pity", remarquable par la délicatesse de ses sentiments.







En 1368 meurt son protecteur, le prince Lionel, le poète entre alors au service de Jean de Gand, Duc de Lancastre, , auquel il semble très attaché, quand la mort emporte Blanche, l'épouse du Duc, Geoffroy écrira " le livre de la Duchesse " charmante élégie empreinte de la plus profonde reconnaissance.

L'année de ses 30 ans, il prend part à plusieurs missions diplomatiques, en Flandres, en France et en Italie, ces voyages furent très profitable, son sens de l'observation va lui permettre de recueillir une foule de détails précis sur les moeurs, les coutumes et la littérature des pays qu'il parcourt.

Ces missions diplomatiques lui permettaient de rencontrer l'aristocratie de ces pays que ce soit de noblesse, d'église, de la bourgeoisie, mais également tous ceux qui gravitent autour, savants, érudits, auteurs, philosophes et humanistes.








Son excellente mémoire sut conserver dans toute sa fraîcheur les particularités et les détails de tout ces échanges et de toutes ces opportunités. L'Italie et la France exerceront une influence considérable sur le poète Anglais, il composa même quelques ouvrages en italiens qui ne parviendront jamais jusqu'à nous.

Il fit cependant dans la péninsule la connaissance d'un bon nombre de célébrités, il est presque évident qu'en tant que membre d'une délégation diplomatique il se soit entretenu avec des personnages comme Boccace et Pétrarque.

En 1374 à l'âge de 35 ans, il est nommé Contrôleur des Douanes de Londres et reçoit une pension de 10 livres sterlings, il logeait à Aldgate et y fut jusqu'en 1386, l'année ou il se maria avec une jeune femme, fille d'un chevalier du Hainaut,dont nous ne connaissons que le prénom Philippa.








Il mène désormais une vie somme toute calme et familiale, en composant à ses heures" la vie de Sainte Cécile ", qui devait former plus tard le " conte de la seconde nonne " dans ses Contes de Cantorbery.

Mais la charge de contrôleur des douanes contraignait Chaucer à un labeur qui lui demandait des heures de présences dans sa tour d'une des portes de Londres, couvrant sans relâche de son écriture une quantité astronomique d'in-folio reliés de parchemins.

Mais voila les joies familiales ne font pas tout, que de jours entiers il dut passer dans sa tour penché sur cet écritoire à labourer de sa plume et à soupirer en alignant des chiffres insipides, alors que son âme de poète le portait vers des travaux bien plus dignes de sa muse et de son génie .








Ce n'est que dix ans plus tard en 1384 qu'il lui fut permis par décision royale de quitter son écritoire pour se faire remplacer par un Clerc. Geoffroy à 45 ans, il peut désormais tout le jour se consacrer aux cultes des muses, de cette année date " la maison de la renommée " et puis après " la légende des bonnes femmes "

Mais les joies terrestres peuvent être de courte durée,en 1386 Jean de Gand part envahir la Castille, son protecteur est remplacé par Thomas de Glucester, perdant sa pension et son office et réduit à vivre au jour le jour,Geoffroy connut une noire détresse, il fut rendu à vivre d'expédients. Comble de malheur, son épouse décède l'année suivante, les maux pleuvaient sur lui.

Il demeurait impassible, se plaisant à penser que c'est parfois le rôle du poète d'être le martyre de la société.








Chaucer expiait sa gloire à venir, Jean de Gand revint en Angleterre et avec lui l'aisance et le bonheur pour Geoffroy, il est nommé Clerc des bâtiments du roi à Westminster, puis clerc de la chapelle Saint Georges à Winsdsor en 1398.

C'est de cette époque que datent les Contes de Cantorbery, qui furent indubitablement le chef d'oeuvre de ce poète. Il est certain qu'il avait conçu la trame de cet immense poème bien avant qu'il ne puise le réaliser.

A sa mort, un an après son protecteur, il était encore loin d'écrire le mot fin, cette oeuvre devait comprendre 120 contes, mais il n'en écrivit que 24.

Dans cette oeuvre et d'après la "convention de l'hôtelier", chaque pèlerin devait devait en effet! dire quatre contes, deux en allant et deux au retour de ce pèlerinage.







                                         Chacun de vous pour abréger le chemin
                                          dans ce voyage, racontera deux contes
                                         En allant à Cantorbery, je l'entend ainsi,
                                         Et en revenant, il en racontera deux autres.




Or vingt trois des voyageurs sur trente, si l'on compte bien!, nous disent chacun une histoire. Et Chaucer lui même!, sur la prière de l'Aubergiste, interrompt le conte de sire Topaze que ce dernier avait commencé, et dit celui de Mellibée. Nous avons donc 24 contes et le début tronqué d'un 25 eme, il devient donc évident que cet ouvrage est juste ébauché.








Seul le prologue et quelques contes sont entièrement achevés, c'est dans ces lignes que Chaucer nous montre l'étendue de son talent de Poète.

Je vous prie d'excuser ce petit montage photographique, que je n'ai put m'empêcher de placer à la fin de ce petit rappel de la vie de ce grand poète Anglais.








Mais je l'ai trouvé si sympathique ce personnage de Geoffroy dans le film chevalier .Et je me prend à penser que lors de ses différents voyages, (je rêve !!!), il aurait surement aimé jouer le rôle, si bien interprété par Paul Betany. M de V



                                                                    Marcus de Valbrun




vendredi 26 mai 2017

Le Mestier d'Apothicaire au Moyen âge

Les connaissances pharmaceutiques du moyen âge viennent en partie de la Grèce Antique et de Rome, mais aussi des Arabes qui furent du IXeme au XIIeme siècle les premiers Pharmaciens et médecins du monde.

Au XIII siècle toutes les connaissances des arabes se répandent en Europe. Au retour de sa première croisade Saint Louis (Louis IX) avait nommé Etienne Boileau comme Prévôt du Châtelet, ce magistrat royal donne aux corporations une constitution régulière, ces règlements vont discipliner les confréries, comme l'attestera le livre des Mestiers.

Les apothicaires étaient compris dans la nomenclature des personnes et métiers jouissant de l'exemption du Guet. C'est à peu près de cette époque que date l'organisation des apothicaires.


Ce règlement que nous venons de citer devait être funeste aux progrès de la pharmacie, qui devint pour les apothicaires une profession plus mercantile que scientifique.

Etienne Boileau avait commis l'erreur d'assimiler les Pevriers et les Ciriers ( les épiciers et les apothicaires ), a tel point que plus tard une ordonnance royale fut promulguée afin de préciser: que l'apothicaire pouvait être aussi épicier, mais qu'en aucune façon l'épicier pouvait être apothicaire !


Durant tout le moyen âge à côté des apothicaires respectables, il y en eut d'autres qui faisaient boutiques de produits, drogues et potions suspectes, tenant plus du sorcier, ou du malfaisant dont on retrouve la main dans bien des crimes, et qui sans exagérations aucune mérite le qualificatif d'empoisonneur.

A cette époque les boutiques pharmaceutiques demeuraient ouvertes sur toute la largeur de l'ogive encadrant la devanture, afin que les passants puissent juger de la qualité et de la fraîcheur des produits.

Un ou plusieurs réchauds posés au sol opéraient la Coction des préparations officinales surveillées par des apprentis ou des commis.


Tandis qu'à côté se réduisaient en poudre des substances, ou subissaient des mélanges finement pesés, dans d'énormes mortiers en fonte, qui se trouvaient placés aux angles extérieurs de l'officine.

Les drogues se trouvaient placées sur des planches étagées, dans des sortes d'amphores en terre cuite, hermétiquement fermée ou pas selon les ingrédients qu'elles renfermaient, ou dans de petites caisses de bois blanc.

Toutes étaient étiquetées d'après le formulaire de Galien ou de Mesuè , dont bien souvent l'image peinte décorait les panneaux extérieurs de la devanture.


Une niche d'honneur pratiquée au fond de l'officine dans laquelle trônait la statue du rédempteur, voir celle de Saint Christophe ou de saint Come, selon les goûts du maître des lieux.

Voila dépeinte l'officine type d'un Maître Apothicaire Juré et qui exerçait sa profession au grand jour, recevant clients et médecins et préparant les ordonnances de ces derniers.






PS: pour l'exemple citons un remède nommé le Bézoard, insolite médication ! capable d'accomplir des miracles. C'est une pierre de fiel condensée en petites boules que l'on retrouve dans l'estomac de certains animaux, il est très recherché. On le prépare seul, râpé, ou mélangé à du vin, mais aussi enchâssé comme un bijou précieux et porté autour du cou. Il soigne la mélancolie, guérit de la peste, mais aussi de l'épilepsie, soigne la petite vérole, la dysenterie et protège des serpents et des ensorcellements M de V

N°55) La Médecine et la Chirurgie au XIV siècle

En Europe occidentale sous le contrôle sévère des ecclésiastiques, la médecine reste l'apanage des Clercs jusqu'au XIIeme siècle.

Une orientation nouvelle se dessine sous l'apport Oriental grâce aux croisades et sous l'impulsion des premières Universités Laïques, comme Padoue, Bologne est Montpellier.

La médecine médiévale est une partie de la Phisica, qui est la science du monde, visant à une explication globale de l'homme. La médecine est étroitement dépendante de la Philosophie et de la Religion. Aussi beaucoup de questions que nous considérons aujourd'hui comme non médicales, Cosmologie, mathématiques, sciences naturelles, alchimie, astrologie et magie intéressent ces médecins.








Ceci est renforcé par l'idée héritée des théories d'Hyppocrate et de Galien qui veut que l'homme soit un microcosme au sein d'un macrocosme, il importe donc de découvrir les lois de ce macrocosme et les concordances existant entre l'homme et lui afin de progresser dans le savoir, cette idée ou ce courant de pensée reste ancré fortement jusqu'au XVI siècle.

La faculté de médecine de Paris se montrera dès son origine hostile à toute innovation et reste résolument soumise à l'orthodoxie religieuse. Les Maîtres issus de cette école étaient prisonniers des règles religieuse, d'une théologie rigoureuse et du dogmatisme d'un enseignement purement livresque, sous la surveillance de l'église.

Le savoir médical au Moyen âge s'articule autour de trois données essentielles et étroitement intriquées:

 D'abord l'explication religieuse du Monde assortie à une théologie on ne peut plus rigoureuse. Puis un savoir scientifique hérité du monde Antique, lequel savoir est retranscrit du Grec par les arabes qui le complète et l'enrichissent.








Et un ensemble de prescriptions pratiques que la vie quotidienne oblige à sauvegarder, ou superstitions, folklore et magie voisinent avec de réelles connaissances empiriques.

Au XIII siècle la redécouverte de l'oeuvre d'Aristote renouvelait la Physique, l'Astronomie et la Physiologie, mais se trouvait en parfaite contradiction avec la vérité révélée de l'église !!

Le dilemme Raison et Foi va atteindre dans ce siècle son point culminant. Car pour la théologie la vérité ne peut être contradictoire, donc la foi et la raison doivent marcher de pair!!

Il devient donc de ce fait difficile pour la Philosophie de rester la servante de la Théologie !!









C'est ce que va tenter la Scolastique, qui ne nie pas la valeur de l'expérience et la connaissance du réel accessible à nos sens " celui qui ne sent pas, ne connait pas et ne comprend rien ".

Elle accentue la place donnée au raisonnement déductif à partir d'une base expérimentale. Mais si cette base est trop petite!, ou si elle reste sans être contrôlée périodiquement par l'expérience!, si le raisonnement est considéré comme supérieur à la vérification!, on glisse pas à pas dans l'erreur. La Scolastique fut utilisée dans l'enseignement médical dès la fin du XIII Siècle.

Prenons en exemple la dissection anatomique, qui à la faculté de médecine de Paris, fut pratiquée avec la plus grande parcimonie et sous la surveillance hostile de l'église, était pratiquée plus souvent à Bologne, Padoue et Montpellier.









 Au moyen âge la dissection du corps humain sans être proscrite par l'église était néanmoins entourée d'interdits, les violations de sépultures et les vols de cadavres étaient sévèrement sanctionnés par la loi.

Ainsi un procès fut intenté à Bologne en 1319 contre quatre étudiants en médecine de la Faculté, qui avaient subtilisés un corps fraîchement inhumé pour l'ouvrir au domicile de leur professeur. Il est loisible de penser qu'il en allait de même à Padoue et Montpellier.









Il est vrai cependant que Boniface VIII s'est élevé contre certaines pratiques en 1299, comme celle de démembrer un cadavre et faire bouillir les morceaux afin de détacher la chair des os, était punie d'excommunication.

En fait les anatomistes du moyen âge disséquaient principalement des animaux, le porc était souvent choisi du fait de la ressemblance  de sa texture avec celle de l'homme. L'anathomia de Mondino Liuzzi constitue surement le premier témoignage de l'existence de cette pratique à Bologne toute fin du XIII siècle.

Pour la Chirurgie (1) il est difficile d'évaluer les progrès techniques fait lors de cette période, les chirurgiens avaient compris que dans une société qui attribuait tant d'importance au savoir, ils ne pouvaient sans connaître le Latin accéder à une position enviable dans monde médical médiéval.









Considérés par les médecins comme des gens mécaniques et ravalés au rang de Barbier, ils devaient pratiquer sous les ordres de ces derniers qui bien souvent en savaient moins qu'eux.

On découvre cependant que des chirurgiens pratiquaient déjà le traitement de la cataracte ou de la fistule anale, et un traité allemand décrit même une opération de reconstruction du nez.

Ils furent contraints de se grouper en organisme corporatif tant ils étaient méprisés par nos pédants crottés de médecins, qui disposant du savoir d'hippocrate, de Vésale et de Galien ne l'utilisait que dans des querelles empiriques et dogmatiques afin de faire étalage de leurs connaissances devant des gens qui ne risquaient pas de les contredire.








Car pour l'homme du moyen âge profondément croyant la maladie est une épreuve dont seul dieu et satan sont les maîtres. Il use pour se soigner de drogues et de simples reposant sur de solides connaissances botaniques.

Il s'en remet également au saints guérisseurs, le moyen âge est imprégné de légendes que colportent les Bestiaires, les lapidaires, et autres ouvrages qui recopient sans discrimination le vrai et le faux, la thérapeutique est fortement influencée par la magie et la nécromancie.









Sous le nom de magie était désigné des activités fort différentes, les unes étaient magiques au sens actuel du mot, c'est à dire, incantations, appel au démon, prestidigitation et médecine sauvage.

Pour les autres on parlait de magie dès qu'un phénomène extraordinaire se produisait, essayez par exemple de demander au premier venu le phénomène de l'attraction de l'aimant, qui fut longtemps considéré comme un objet magique.









Paradoxalement cette confusion conceptuelle avait l'avantage de faire de la magie un domaine privilégié, se trouvant au centre de toutes discussions concernant les savoirs techniques.

De ce fait le magicien était perçu comme un expérimentateur, dans ce monde de plus en plus dominé par les gens de savoirs l'aspect magique retenait l'attention et forçait à un certain respect envers le praticien. Surtout par les médecins qui n'étaient eux même sur de rien hormis le fait qu'ils connaissaient le latin!!!!

On ne peut terminer ce bref aperçu de la médecine au moyen âge sans parler Astrologie, elle occupe une place prépondérante au sein des différents savoirs durant le XIV siècle, de la médecine en passant par les arts mécaniques et l'agriculture, elle jouit d'une place centrale par le biais de l'Astronomie dans le monde des savants et du savoir.

A titre d'exemple il nous faut citer ce moine théologien et philosophe qu'était Roger Bacon, qui recommandait d'expérimenter toutes les pistes possibles dans tous les domaines de la science. Surnommé le Docteur Admirable il recommande aux médecins d'étudier l'Astrologie afin de connaitre les rapports existants entre les différentes parties du corps et les signes du Zodiaque.

Bacon grand chercheur devant l'éternel sera aussi comme son surnom, d'une crédulité admirable, mais son idée au sujet de la médecine va malheureusement perdurer jusqu'au XVIII siècle.




PS: pour enfoncer le clou, prenons la description que fait Geoffroy Chaucer d'un médecin de son époque, c'est assez édifiant!! je cite: Avec nous se trouvait un grand médecin, personne au monde n'aurait pu comme lui traiter de médecine !!

" Car il connaissait la science des Astres, il s'attachait à soigner son malade aux heures bénéfiques par magie naturelle, il savait choisir le bon ascendant pour les figurines ( signes du zodiaque ) concernant son patient. Il connaissait la cause des maladies : le chaud, le froid, l'humide et le sec, l'organe affecté et l'humeur responsable, c'était un parfait praticien. " M de V










1)LES CHIRURGIENS: furent trop longtemps unis aux Barbiers pour qu'il soit possible de séparer les deux professions. Ils constituaient au XIII siècle l'aristocratie du métier de Barberie, si l'on en croit d'anciennes théories, non vérifiées!! ou peut être trop facilement acceptées ? Les chirurgiens auraient formé dès le règne de Saint Louis un Collège distinct.






Ce collège de Saint Côme et Saint Damien, aurait regroupé les chirurgiens Parisiens, les statuts de ce collège furent écrits par Jean Pitard, chirurgien du roi, et approuvés en 1268.

Aucune trace écrite ne peut vérifier cette théorie, la seule charte authentique et indiscutable ou nos chirurgiens sont mentionnés est une ordonnance sans date qui parait être fin XIII siècle.

Celle ci fait injonction aux chirurgiens de déclarer au Prévôt de Paris, les noms des individus qui venaient pour faire soigner leurs blessures. Ces blessés pouvant être des meurtriers ou des larrons en fuite que la police prévôtale recherche








Cette charte pourrait être écrite d'Etienne Boileau lui même et faire partie de son livre des métiers, lequel livre fut brûlé en 1737. Mais la table des matières du manuscrit fut sauvé et stipule que notre charte en faisait partie.

L'ordonnance constate aussi qu'il y avait en paris, bon nombre de gens qui pratiquaient la chirurgie sans être capable de pratiquer cet art efficacement. Il est stipulé que six maîtres jurés dresseront une liste de noms de ceux qui seront dignes d'officier en tant que chirurgien.

En 1301 sera édicté une nouvelle ordonnance pour réglementer la profession, par suite d'un accord survenu entre tous les Barbiers de Paris ( ils sont au nombre de 26 ). Il fut décidé que ne pourrait porter le titre de Chirurgien Barbier que ceux qui auraient été examinés par les maîtres de Chirurgie et trouvés suffisants. M de V





jeudi 25 mai 2017

L' attentat d'Anagni et Guillaume de Nogaret

Guillaume (ou Guilhem) de Nogaret fut professeur de droit romain à l'université de Montpellier et conseiller juridique de plusieurs grands seigneurs, anoblit par lettre du roi en 1299 il devient gardien du sceau de Philippe IV le Bel, après la mort de Pierre Flote en l'an 1302.

Il infléchit la politique de Flote en ce qui concerne le droit du roi, maître de son royaume, donc maître de son clergé, il s'agit surtout pour Nogaret de défendre son église et son royaume contre un pape indigne, lors de l'offensive de 1303 contre Boniface VIII il reste volontiers en retrait pour laisser un Guillaume de Plaisians haranguer la masse populaire.

Il est indéfectiblement attaché à son roi, partageant ses idées d'un pouvoir hégémonique sans faille, on le placerait plus comme un agent secret, que comme un politique influent du roi de fer.


L'histoire pourrait commencer par ce fait anodin mais étrange, qui cependant peut éclairer la suite de cette affaire d'Anagni. C'est que quand Guillaume de Nogaret se rend en Italie pour rencontrer Boniface, il y va seul, ou c'est tout comme!! il n'est accompagné que de deux malheureux écuyers.

Pour un conflit pareil entre son roi et le pontife de l'église romaine cela semble bien peu, au vu de la mission qui lui est impartie. Si on se reporte dans les faits il allait voir ce fumeux pape pour le citer à comparaître devant un concile réunis à Paris.

Or ni le roi de France ni son parlement ni aucune autorité temporelle n'avait le droit ou le pouvoir de réunir un tel concile!! seul le pape avait se pouvoir, mais allait il convoquer un concile pour se punir lui même, restons sérieux.

Cependant pris sous un autre angle, on pouvait aborder le conflit dans le respect de la foi chrétienne, si le pape est accusé d'hérésie ou d'idolâtrie, alors les prélats de l'église peuvent et doivent se rassembler sans son autorité, et rechercher la vérité sur les faits qui lui sont reprochés. Mais dans ce cas le roi de France ne peut faire autre chose que fournir une assistance.


Il fallait donc arracher son consentement à Boniface VIII, ou présenter aux prélats de l'église des preuves graves de son hérésie afin de pouvoir constituer un concile pour le juger.

Car le droit Canon ici est on ne peut plus clair, l'hérésie est le seul crime dont un pape doit répondre. Mais Boniface (Benoit Gaetani), en tant que pontife s'était montré orgueilleux, violent, autoritaire et même particulièrement fourbe c'est sur!!, mais quand à attaquer son orthodoxie...?? le parlement de Paris avait des faits bien minimes qui ne convaincraient pas des prélats réunis en concile.

Cependant, après les actes du parlement en juin 1308, le roi de fer ne pouvait plus reculer, il lui fallait faire pression sur le pape, ou mener une campagne contre celui ci auprès des prélats de l'église dans les autres royaumes.


C'est à ce moment que la mission de Nogaret reprend tout son sens, il ne se rend pas la bas en tant que conseiller du roi de France, pour porter une citation à comparaître! puisque ni son roi ni le parlement n'en avait le pouvoir!! mais pour contraindre le pontife à proclamer une réunion d'un concile général.

Le procédé était fourbe, car si le pape se dérobait devant témoins, cela serait considéré comme un refus de se disculper de l'accusation d'hérésie, ce qui aurait pour effet immédiat de dresser contre lui les autorités les plus respectées du droit Canon.

L'affaire avorta par suite des violences commises par les Colonna, cette famille assoiffée de vengeance personnelle contre le pape et ses proches, cette rixe fut elle spontanée ou préparée ? nul ne le sait, toujours est il que le pape en meurt quelques jours plus tard !!.


Mais Nogaret eut il un rôle si pacifique, et l'attentat ne fut il au départ qu'une simple démarche de procédure juridique du droit canon.

Le 7 septembre 1304, approximativement un an après cette fumeuse affaire, Nogaret fait devant l'official de la cour à Paris, la plus détaillée de ses déclarations sur le sujet. Il n'essaye même pas de présenter l'affaire autrement que comme un coup de force dirigé contre Boniface, et c'est à peine s'il se disculpe en protestant de ses bonnes intentions de départ, en accusant la turpitude de ce pape, par contre il réfute toutes responsabilités de son roi dans cette affaire.

Nogaret insiste lourdement sur son rôle indépendant, il répète que le pontife devait être chassé par le pouvoir séculier, voir même par n'importe quel particulier!! et que dans cette nécessité il n'y avait pas d'autre remède.

Ce qui soulève une autre question : Si Nogaret n'agissait qu'en qualité de procureur de son roi, chargé de formuler cette demande de rassembler un concile, et qu'il soit tombé au milieu de cette dispute de famille houleuse, ou il arrive de donner et de recevoir quelques divers horions de poings et de pieds??

Pourquoi ne l'a t'il pas dit ??? il avait la sa défense toute faite, ce qui me semble logique, n'oublions pas qu'il était professeur de droit romain.

Dernière question : pourquoi Philippe IV le Bel laissa t'il Guillaume de Nogaret en porter la responsabilité pendant plusieurs années ???

Mais si l'on admet qu'il fut envoyé la bas comme un agent secret, et que ayant manqué de réussite dans cette affaire d'Anagni, il en accepte loyalement les conséquences afin de couvrir son roi, cela pourrait éventuellement expliquer cette ténébreuse affaire. Mais je laisse à de plus doctes que moi le mot de la fin.

                                                                              Marcus de Valbrun



PS: Nogaret rentre au service du roi à la demande du Chancelier Pierre Flote, qui le fait entrer au conseil du roi. Il s avaient été formés tous deux dans la même école de Droit à Montpellier. A partir de 1298 il siège au Parlement, rapidement anobli il devient chevalier de l'hôtel du roi, puis finalement succéde à Pierre Flote après sa mort en 1302 à la direction des affaires royales ( Flote fut tué lors de la désastreuse bataille de Courtrai), dans les domaines de la finance, de l'administration et de la diplomatie. Néanmoins il subit toutes les conséquences de l'épisode d'Agnani, on le rend responsable de la mort du pontife. Quand Benoit XI succède à boniface, il absout tous les acteurs du drame excepté Nogaret, qui ne le fut qu'en 1311. Le procès des templiers précipite sa chute, il n'en verra pas le dernier acte, il meurt en 1313 avant que Jacques de Molay ne monte sur le bûcher.


mercredi 24 mai 2017

Les Papes d'Avignon et le XIV siècle

1305/1314 Clément V Bertrand de Got, Français élu le 5 juin par le Conclave de Pérouse. En tant que cardinal il avait été remarqué dans les hautes sphères pour son habileté à ne mécontenter personne, tout au long du conflit qui avait opposé le roi de France avec Boniface VIII.

Sacré à Lyon en l'église Saint Just, il sera le premier pape d'Avignon. Le roi de France Philippe IV va le pousser à ouvrir un procès contre les templiers, il faut dire que le pape était diminué par une maladie qui ne lui laissait que peu de répits. Cela le mettait en état d'infériorité face à des gens comme Flote, Nogaret et Plaisians. Si ce pape n'était pas sur de leur implication dans l'affaire d'Anagni, il avait quand même de forts soupçons sur la mort de Boniface VIII. Il ne s"installera en Avignon que dans le courant de l'année 1309.







1315/1316 Vacance du Saint Siège: Après bien des atermoiements, Philippe de Poitiers, frère de Louis X le Hutin, roi de France, obtint que les cardinaux divisés par des luttes intestines, se réunissent à Lyon afin de nommer un pape.

Quand survient la mort de son frère, Philippe pressé de faire valoir ses droits à la couronne, n'a d'autres choix que de leurs forcer la main, il enferme nos cardinaux réfractaires à toute élection dans le couvent des frères prêcheurs sous la garde d'une troupe armée.

Les tractations durèrent encore plusieurs semaines les cardinaux étaient divisés et les factions fort nombreuses, car la décision définitive n'eut lieu que par le vote du 07 août 1316

Le choix se porta finalement sur le cardinal Duez dont l'aspect frêle et son âge avancé laissaient présager pour nos cardinaux récalcitrants un pontificat de courte durée.

Ce qui donnait l'avantage d'une nouvelle élection à plus ou moins court terme, c'est de moins ce qu'ils pensaient.





1316/1334 Jean XXII Jacques Duez, né en 1245 d'une famille aisée de Cahors, il étudie le droit canon et le droit romain à Paris et à Orléans. IL sera chancelier de Charles d'Anjou en 1309; il va transformer la ville d'Avignon pour en faire la résidence permanente du Saint Siège, puis il va remettre de l'ordre au sein de l'église.

Pour lui le retour à Rome sur le Trône de Saint Pierre est impossible du fait des luttes intestines entre Louis IV de Bavière et Frédéric d'Autriche. Louis IV fera même élire un pape en 1328, cet anti pape se nommait Pietro Rainallucci, marionnette entre les mains de Louis de bavière, qui ira jusqu'à lui imposer le nom de Nicolas V lors de son sacre à Rome.

Jean XXII le déclare hérétique, des problèmes de successions vont pousser Louis de Bavière à partir, Nicolas V se retrouve seul, en toute humilité il ira abjurer en Avignon.




1334/1342 Benoit XII Jacques Fournier, pape Français élu le 20 décembre, il est docteur en Théologie, il est issu d'un milieu fort modeste.

Inquisiteur à Pamiers ou il passa une grande partie de son épiscopat à traquer les hérétiques, il laisse derrière lui des notes précises de ses interrogatoires et des descriptions détaillées de la vie des gens dans ces régions, notamment sur la petite bourgade de Montaillou.

Il essayera tout au long de son pontificat de s'installer sur le trône de Saint pierre à Rome, mais dès 1337 les nouvelles de la ville des papes sont fort mauvaises et annonciatrices de guerres.

Il décide donc de rester en Avignon et entreprend des travaux, à sa mort la papauté dispose d'une résidence fortifiée.





1342/1352 Clément VI  Pierre Roger de Maumont.

Issu d'une modeste famille de l'aristocratie limousine, ce maître en théologie Archevêque de Rouen, puis cardinal du même diocèse sera élu pape le 7 mai 1342.

Habitué depuis son enfance au fait que le pape réside en Avignon il n'envisage pas le retour du siège apostolique à Rome.

Il va même acheter Avignon et les terres alentours, les transactions se feront avec Jeanne Reine de Naples, Comtesse de Provence. Elle lui cède le Comtat Vennaissin pour la somme de 80 000 Florins.

Clément meurt d'une hémorragie interne en 1352, il avait lui aussi entrepris de nombreux travaux dans la cité, son pontificat fut rythmé par le bruit des chantiers.






1352/1362 Innocent VI Etienne Aubert. Il ne fallut que deux jours au conclave pour donner la tiare à ce docteur en droit canon, qui fut juge mage dans la sénéchaussée de Toulouse.

Cardinal en 1342, sa fidélité au roi Jean II le bon, lui fera accomplir plusieurs missions diplomatiques pour le service de la couronne. Il est issu de la même région que son prédécesseur.

Son pontificat se fera dans l'insécurité permanente, engendrée par les bandes de routiers qui circulaient dans la vallée du Rhône, livrés à eux mêmes depuis la défaite de Poitiers. Ce pape va devoir organiser la défense de sa ville.

Pour ce protéger de ce fléau, il lance un immense chantier afin de remonter les murs et construire un rempart qui englobera les faubourgs de la ville. Mourant en 1362 il ne verra pas la fin de ce chantier qui dura dix ans.





1362/1370 Urbain V Guillaume Grimoard. le conclave va durer six jours pour élire comme pape Hugues Roger de Maumont, ce dernier était le frère du pape Clément VI.

Mais cet homme d'église d'une grande piété préférera se retirer dans un monastère et refusera la tiare. Une nouvelle élection nommera Guillaume Grimoard, ce dernier a la ferme intention de ramener le saint siège à Rome.

 Il sera absent d'Avignon plus de trois ans, il trouvera la cité des papes dans un état misérable, les Italiens lui feront des brouilleries à l'infini, il dépensera tant d'énergie dans ces luttes mesquines, que rentré en Avignon au début de septembre 1370 il meurt le 19 du même mois.





1370/1378 Grégoire XI Pierre Roger de Beaufort

L'élection fut acquise le 30 décembre et peu de temps après avoir installé son auguste personne sur le trône il décide lui aussi de partir pour Rome.

Ce qui n'est pas pour plaire à ce roi très croyant qu'était Charles V, surtout après l'échec cuisant du précédant pontife. mais malgré les avertissements du roi et les réticences de son entourage,il quitte Avignon en septembre 1376.

Il laisse six cardinaux et une partie des clercs pour administrer l'église Française et le Comtat Venaissin. Cette translation ne sera pas dès plus facile el choix de la période pour ce voyage n'est pas judicieux.

Il arrivera à Rome épuisé par ce fastidieux voyage, puis il subira les mêmes déboires que son prédécesseur, les Italiens ne le ménageront pas. Lui aussi s'usera en de vaines discussions et au bout du compte il décède à Rome dans la nuit du 26 au 27 mars 1378, il a 50 ans. M de V








PS: La mort de Grégoire à Rome va provoquer l'avènement


                                 
                                                              Du Grand Shisme de 1378 à 1417