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lundi 18 février 2019

La longue gestation du pont Médiéval

Nous approchions de l'an Mil sous les plus tristes auspices, car il était une croyance très répandue parmi les peuples, celle que la fin du monde était proche !!!, et la sombre prophétie amollissait toutes les énergies, paralysait tous les courages.

Pourquoi s'occuper du lendemain puisque les temps allaient finir. Ces pronostics sombres étaient jetés en pâture, à la moutonnière multitude, ignorante, du haut des chaires chrétiennes, par des prédicateurs, eux mêmes fort peu savants, qui annonçaient l'avènement de l'antéchrist

Mais à l'aube du XI siècle, les peuples voyant le soleil toujours luire au dessus de leurs têtes, se prirent à croire en des jours meilleurs, la confiance commença de renaître, l'énergie prit la place de l'abattement et de la prostration.

Dès l'ouverture de ce siècle une véritable révolution se produisit dans l'art de bâtir, l'on peut même avancer que ce fût à partir de cette époque que l'on trouve les vraies origines de notre civilisation. Cathédrales, églises, monastères, donjons féodaux, vont jaillir du sol, vivante expression de l'autorité religieuse mais aussi de la force et de la puissance militaire, cependant un élément de construction, enjambant fleuves et rivières faisait défaut !!!








Les ponts sur les voies fluviales vont apparaître comme le complément nécessaire de toutes ces constructions, mais durant le premiers tiers du XI siècle, ils demeureront tels qu'ils avaient été construits dans les siècles antérieurs, c'est à dire simplement en bois, sauf les constructions romaines, sur tous les fleuves et rivières de France

Car ceux ci exigeaient un large débouché pour faciliter l'écoulement des eaux, des crues et le passage des glaces. De ce fait ils étaient composés de travées à palées de bois, ou de piliers de maçonnerie, sur lesquels s'étendaient un réseau de poutres couvertes d'un plancher. Mais les dégradations rapides des palées et des planchers, causées par leur exposition constante aux intempéries posaient problèmes !!!








Cela incitait les bâtisseurs à rechercher le moyen de substituer à ces ouvrages périssables des oeuvres totalement en pierres, donc plus durable.  Bien sur, il y avait bien les bacs, qui s'étaient établis pour assurer le passage de l'eau, des corporations de bateliers s'étaient même organisés dans ce but, mais au dire de certains auteurs contemporains, elles s'étaient souvent transformées en véritables associations de malfaiteurs, rançonnant, dévalisant et assassinant même parfois le voyageur isolé !!

Ce n'est que vers la fin du XII siècle que la construction de ponts, par des corporations de métiers parvinrent à leur but, soit presque 7 siècles après la période romaine et sans que rien ne fut ajouté à ce qu'il restait des ouvrages exécutés par les Romains eux mêmes








D'après Viollet le Duc, une légende existait au moyen âge, racontant qu'un jeune berger du nom de Petit Benoit, né en 1165, dans le Vivarais, vint en Avignon ou il fût l'instigateur et l'architecte de ce pont qui traverse le Rhône.

Mais élever des maçonneries, placer des cintres, exécuter des voûtes, sur un tel endroit paraissait insurmontable pour l'époque. On s'explique donc facilement qu'une telle entreprise ait frappé l'imagination des populations méridionales qui en furent témoins

Porté par le goût du miraculeux de l'époque, ce Petit Benoit, fut canonisé plus tard, sous le nom de Saint Bénézet. Les travaux commencés en 1178, furent menés à bien, et ce malgré tous les obstacles, au bout de 10 ans








Notre homme mourut en 1183, cinq ans avant la fin des travaux, qui fut terminé avec le plus grand soin malgré la disparition du futur canonisé. Nous savons que ce pont était encore intact en 1385 soit deux siècles plus tard !



PS: documentation de la BNF et de l'école des Chartes M de V











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